Gestion du résultat, Rémunération par actions : Conjoncture économique et mécanismes de gouvernance : Une étude comparative entre la France et les Etats-Unis Mehdi Bouras Ecole Supérieure de Commerce de Tunis - TunisieEmail : [email protected] Mohamed Imen Gallali Ecole Supérieure de Commerce de Tunis - TunisieEmail : [email protected] Résumé Sur la base d’un échantillon de 159 entreprises françaises et 203 entreprises américaines pour la période allant de 2003 à 2010. Généralement, nous constatons que pour les deux cas, le dirigeant est susceptible de s’engager à la gestion du résultat lorsqu’il détient un pourcentage élevé de rémunération par actions. Vu l’importance de la crise financière sur le comportement du dirigeant et par conséquent, sur la gestion du résultat alors, la conjoncture économique peut être une source d’une nouvelle piste de recherche de l’effet de la rémunération par actions sur la gestion du résultat. En plus, les mécanismes de gouvernance permettent de limiter le comportement opportuniste du dirigeant comme nous l’avons déjà constaté dans les études antérieures. Alors nous déterminons les mécanismes de gouvernance qui sont susceptibles de gérer le résultat et en particulier, lors d’attribution de la rémunération par actions, où ces deux idées n’ont pas été traitées auparavant. Nous montrons que contrairement à la période d’instabilité et la récession économique, le dirigeant est incité à gérer le résultat pour maximiser sa rémunération par actions pendant la période de croissance économique. Au niveau du deuxième point de recherche, nous constatons d’une part, qu’un mécanisme de gouvernance est efficace pour contrôler la gestion du résultat cela ne signifie pas que ce résultat persiste lors d’attribution de rémunération par actions, d’autre part, dans le cas américain, les caractéristiques du conseil d’administration et principalement le comité des rémunérations, ainsi, la structure de propriété dans le cas francais permettent de limiter le comportement opportuniste du dirigeant pendant la période d’allocation de la rémunération par actions. Classification JEL : G35 1 1. Introduction La théorie d’agence suppose que les mécanismes de surveillance peuvent induire à un alignement d’intérêts entre le dirigeant et les actionnaires et atténuer le comportement opportuniste résultant de la divergence d’intérêts (Alves, 2012). Un de ces mécanismes qui peut réduire le problème d’agence est le système de la rémunération du dirigeant notamment, la rémunération par actions. Au cours des deux dernières décennies, la rémunération par stock-options et restricted stock est devenue un élément clé dans le package de dirigeant qui vise à aligner les intérêts entre le principal et l’agent, en incitant ce dernier à prendre des décisions créatrice de valeur. Cependant, Selon Hall et Murphy (2003) ce mode de rémunération peut avoir des effets indésirables. Dans ce sens, les recherches antérieures ont montré qu’une forte proportion de la rémunération par actions par rapport à la rémunération en espèces induit à une grande probabilité de gestion du résultat (Burns et Kedia (2005), Cheng et Warfield (2005), Bergstresser et Philippon (2006) et Efendi et al. (2007)). Jiang et al. (2010) met en évidence l’importance du contexte juridique dans la surveillance du dirigeant où ils ont testé l’impact de la promulgation de la loi Sarbanes-Oxley (SOX) sur la relation entre la gestion du résultat et la rémunération par actions pour les dirigeants américains. En plus du contexte juridique, nous jugeons que l’environnement économique est un facteur important que nous devions prendre en considération bien que les études n’aient pas traité ce point auparavant. En fait, selon Bolton et al. (2013) la crise financière a un impact sur le comportement du dirigeant en matière d’investissement et de prise de risque où cette situation est caractérisée par une période de grande instabilité. En plus, la gestion du résultat est une activité liée au comportement managérial et par conséquent, la conjoncture économique peut être une source d’une nouvelle piste de recherche sur l’effet de la rémunération par actions sur la gestion du résultat. En outre, nous observons qu’il existe deux volets de recherche. Le premier s’intéresse à l’effet des différents mécanismes de gouvernance notamment, le conseil d’administration et la structure de propriété sur la gestion du résultat (Denis et McCommell, (2003) et Cornett et al. (2009)). Le deuxième groupe, comme nous l’avons indiqué précédemment, essaye de valider l’hypothèse de l’effet positif entre la rémunération par actions et le comportement opportuniste du dirigeant. Or, dans cette étude nous combinons ces deux volets de recherches afin de déterminer les mécanismes de gouvernance qui peuvent contrôler le comportement 2 opportuniste du dirigeant lors d’octroi de rémunération par actions où cette hypothèse n’a pas été testée auparavant. Notre étude porte une contribution pour la littérature sur trois principaux axes. D’abord, contrairement aux autres études traitant le sujet de la relation entre la rémunération à base d’actions et la gestion du résultat d’une manière générale, nous effectuons une analyse comparative entre la France et les Etats-Unis. En effet, ces deux cas sont caractérisés par un système de gouvernance diffèrent (système de gouvernance hybride vs système de gouvernance orienté marché) et notamment, en matière de structure de propriété (une propriété concentrée et une forte présence des investisseurs institutionnels vs une structure de propriété très dispersée et une faible présence des investisseurs institutionnels). Ensuite, nous vérifions si le comportement du dirigeant de gérer le résultat suite à une attribution de rémunération par actions dépend de la conjoncture économique. Enfin, nous examinons l’effet des mécanismes de gouvernance sur la gestion du résultat et en particulier lors d’attribution de la rémunération par actions. Cette recherche est organisée de la manière suivante. D’abord, nous exposerons une revue de la littérature afin de formuler les hypothèses de recherche sur l’effet de la rémunération par actions sur la gestion du résultat d’un côté, en tenant compte de la conjoncture économique et d’un autre côté, en présence des différents mécanismes de gouvernance (Section 2). Ensuite, nous présenterons l’échantillon et les sources de données (Section 3). Puis, nous exposerons les modèles retenus (Section 4). Apres nous interpréterons des résultats obtenus (Section 5). Enfin nous conclurons cette étude (Section 6). 2. Revue de littérature et les hypothèses de recherche 2.1. Gestion du résultat / Rémunération par actions / Conjoncture économique Les conséquences économiques de la rémunération à base d’actions ont été discutées dans la littérature d’incitation. Des études antérieures ont montré que cette composante de rémunération peut atténuer le problème d’agence (Actionnaire/ Dirigeant) et améliore la performance future de la firme (Kumpulainen (2010) et Matolcsy et al. (2012)) Cependant, plusieurs scandales financiers sont été largement signalés dans plusieurs pays notamment, la France (Société Générale, Valeo) et les Etats-Unis (Enron, WorldCom, Xerox) suite à l’octroi excessif de ce type de rémunération. Suite à cet évènement les conséquences imprévues de la rémunération par actions suscitent un intérêt croissant. En fait, les études précédentes supposent que la rémunération par actions accroît la préférence du dirigeant pour 3 les projets risqués (William et Rao (2006)). En outre, une association positive entre la gestion du résultat et l’attribution de ce type de rémunération a été démontrée par la majorité des études (Cheng et Warfield (2005), Bergstresser et Philippon (2006), Meek et al. (2007), Baker et al. (2009), Jiang et al. (2010) et Oberholzer-Gee et Wulf (2012)). Pour la rémunération par actions, il existe les stock-options et les restricted stock. Au niveau de la première composante, le prix d’exercice est un élément crucial pour déterminer la valeur des stock-options. En fait un prix d’exercice faible augmente la probabilité pour le dirigeant d’exercer ces options dans une période future. Le prix d’exercice des stock-options octroyés est généralement déterminé à partir de la valeur de l’action pendant la période d’attribution de ces options sur actions. Chu et Song (2012) supposent que dans un environnement caractérisé par une asymétrie d’information, le dirigeant peut recourir à la gestion du résultat pour augmenter ou diminuer le prix d’action afin de maximiser sa richesse (Diminuer le prix de l’action à la date d’attribution des options / Augmenter le prix de l’action lors de l’exercice des options). Dans la même veine, Yermack (1997), Aboody et Kasznik (2000), Narayanan (2007) et Heron et Lie (2007) constatent que le dirigeant génère la date d’attribution des stock-options d’une manière qu’elle converge avec une diminution du prix d’action engendré par une annonce précitée des mauvaises nouvelles. Pour la deuxième composante de la rémunération par actions, soit le restricted stock, le problème de manipulation du prix d’exercice se pose plus. Selon Murphy (2002), Holmstrom et Kaplan (2003) et Tian (2012), les actions soumises sous conditions de performance est une option à prix d’exercice nul où le dirigeant peut bénéficier de ces actions dans le cas de l’atteinte de certains objectifs qui sont généralement des conditions liées à la performance déterminé à partir du résultat réalisé à l’année d’attribution de ces actions. Bergstresser et Philippon (2006) supposent que le dirigeant peut réduire ou augmenter le résultat déclaré en utilisant différentes méthodes de manipulation telles que le changement du taux d’amortissement ou un changement de la politique de vente. Les chercheurs dans la littérature comptable ont souvent mis l’accent sur la gestion du résultat mené par le dirigeant où ce dernier, cherche à atteindre des cibles explicatives axées sur le résultat réalisé, afin de bénéficier des bonus et des actions soumises sous conditions de performance (Healy (1985) et Burgstahler et Dichev (1997)). Sur la base de ce qui précède, nous formulons l’hypothèse suivante : 4 H1 : Il existe une relation positive entre la rémunération par actions et la gestion du résultat. Les récentes crises financières (crise Asiatique et crise des Subprimes) ont entraîné de nouveau la naissance du débat sur la gestion du résultat pendant cette période telles que les études Chia et al. (2007), Shen et Chih (2007) et Ashan et al. (2013). Or malgré une multitude d’études sur la gestion du résultat pendant la période de crise, nous n’avons pas trouvé des travaux qui mettent en évidence l’impact de la conjoncture économique (période de croissance économique vs Crise financière / Récession économique) sur la relation entre la gestion du résultat et la rémunération à base d’actions. Babecky et al. (2012) montrent que pour un panel de 40 pays développés, la crise financière est précédée par une croissance économique dans ces pays. En plus Haber (1991) et Demirgüç-Kunt et Levine (1996) constatent qu’il existe une forte corrélation positive entre l’évolution du marché financier et la croissance économique. Cette croissance est expliquée en partie par une amélioration de la performance des firmes ainsi une évolution de la liquidité du marché financier où ce dernier a un impact positif sur la valeur de l’action (Holmström et Tirole (1993)). Or, comme nous l’avons déjà mentionné, lors d’attribution des actions ou des options le dirigeant caractérisé par un comportement opportuniste est incité à réduire le résultat de la firme et baisser le prix d’actions en rapportant les bonnes nouvelles pour une date ultérieure et précité les mauvaises nouvelles afin de maximiser sa richesse. A partir de ce qui précède, nous pouvons formuler l’hypothèse suivante : H1a : Pendant la période caractérisée par une croissance économique (pré-crise financière), le dirigeant est incité à gérer le résultat suite à une attribution d’une rémunération par actions. Dans le cas de la période de la crise financière, Hashim et al. (2012) considèrent que cette conjoncture économique entraîne l’incertitude et limite la performance de la firme. Par conséquent, dans ce cas, lors d’attribution de la rémunération par actions, le dirigeant n’est pas motivé pour gérer le résultat vers la baisse. En fait, pendant cette période, il existe une forte dégradation de la performance de la firme. En plus, cette phase est très critique alors le dirigeant doit prouver sa bonne volonté pour dépasser cette période difficile pendant lequel il ne doit pas être opportuniste où un tel comportement peut l’emmener à la révocation de son poste ou la faillite de la firme. A partir de ce qui précède nous pouvons formuler l’hypothèse suivante : 5 H1b : Pendant la période caractérisée par une baisse de performance de l’entreprise (période de crise financière et récession économique) le dirigeant n’est pas incité pour gérer le résultat suite à une attribution d’une rémunération par actions. 2.2. Gestion du résultat / Rémunération par actions / Gouvernance d’entreprise Comme nous l’avons déjà mentionné, les études antérieures n’ont pas testé la relation entre la gestion du résultat et la rémunération par actions en présence des différents mécanismes de gouvernance. Dans ce qui suit nous présenterons l’effet de certains mécanismes de contrôle du dirigeant sur la gestion du résultat afin, qu’on puisse formuler notre hypothèse de recherche sur l’effet d’attribution de la rémunération par actions sur la gestion du résultat en cas d’une bonne gouvernance d’entreprise. Dans cette étude, nous présenterons la gouvernance d’entreprise par l’ensemble des caractéristiques du conseil d’administration, du comité de la rémunération et de la structure de propriété. Le premier facteur qui agit sur la gestion du résultat est le conseil d’administration. Selon Marra et al. (2011) le conseil d’administration est généralement considéré comme un mécanisme crucial pour la gouvernance d’entreprise qui peut influer sur la crédibilité des états financiers en limitant la gestion du résultat. García-Meca et Sánchez-Ballesta (2009) supposent que la capacité du conseil d’agir comme un mécanisme de contrôle efficace en limitant le comportement opportuniste du dirigeant dépend de ses caractéristiques. En effet, en se basant sur la perspective de la théorie d’agence et sur les travaux empiriques antérieurs, sur la relation entre la gestion du résultat et le conseil d’administration. On constate d’un côté, une séparation de la fonction du contrôle et la fonction de la gestion (Dechow et al. (1996), Xie et al. (2003) et Prencipe et Bar-Yosef (2011)) et d’un autre côté, un conseil où ces membres réunissent continuellement (Beasley et al. (2000) et Xie et al. (2003)) et ils détiennent un pourcentage élevé des actions de la firme (Booth et al. (2003), Bhagat et al. (2008) et Rose et al. (2013)) caractérisé par une petite taille (Dechow et al. (1996) et Peasnell et al. (2005)), composé d’un nombre important des administrateurs indépendants (Xie et al. (2003), Peasnell et al. (2005) et Marra et al. (2011)) et un pourcentage important des femmes administrateurs (Krishnan et Parsons (2008) et Adams and Ferreira (2009) et Rodriguez-Dominguez et al. (2009)) réussissent à exercer un contrôle efficace en réduisant la probabilité du dirigeant de gérer le résultat. Le deuxième facteur qui influe sur la gestion du résultat est la qualité du comité des rémunérations. Vance (1983) soutient que le comité des rémunérations a un rôle important 6 dans la gouvernance d’entreprise. Davidson et al. (1998) montrent que la composition du comité des rémunérations est susceptible d’avoir une incidence sur la volonté du dirigeant à gérer le résultat. Dans le même ordre d’idée, Dechow et al. (1996) suggèrent que le comité des rémunérations devrait ajuster la rémunération du dirigeant afin d’éviter son comportement opportuniste. Sur la base de la suggestion de la théorie d’agence et des travaux précédents tels que Conyon et He (2004), Suan et al. (2009) et Hoitash et al. (2012), un comité des rémunérations de grande taille composé uniquement des administrateurs indépendants et qui se réunit fréquemment, a un rôle clé pour assurer un système de rémunération équitable et approprié pour aligner les intérêts des actionnaires et de dirigeant et principalement limiter le comportement opportuniste de ce dernier. Le troisième facteur qui agit sur la gestion du résultat est la structure de propriété où nous retenons dans cette étude la propriété managériale, la présence des investisseurs institutionnels et la concentration de la propriété. An niveau de la propriété managériale, en se basant sur le postulat de la théorie d’agence où Jensen et Meckling (1976) supposent que l’actionnariat élevé du dirigeant permet un alignement entre l’agent et le principal, ainsi un dirigeant qui détient un grand pourcentage d’actions a une faible tendance de gérer le résultat pour des gains privés à court terme. Aussi Warfield et al. (1995) constatent que le dirigeant qui détient un pourcentage élevé des actions est plus susceptible de déclarer des résultats fiables qui reflètent la valeur réelle de l’entreprise. Alors l’actionnariat du dirigeant est un des mécanismes de gouvernance (Fama, 1980 et Chung et Pruitt, 1996) qui permette de réduire la possibilité de la gestion du résultat. Cette idée a été confirmée empiriquement dans plusieurs investigations telles que Warfield et al. (1995) et Peasnell et al. (2005). Pour les investisseurs institutionnels, ils sont considérés comme un dispositif de surveillance où ils peuvent contrôler le dirigeant de manière plus approfondie que les actionnaires minoritaires (Black, 1992). Les investisseurs institutionnels possédants un grand pourcentage d’actions de la firme ont le pouvoir, les ressources et la capacité de surveiller ainsi une incitation plus forte de contrôler le comportement du dirigeant (Coffee, 1991). Plusieurs études empiriques fournissent des preuves sur le lien entre la gestion du résultat et la propriété institutionnelle où les auteurs ont trouvé une relation négative entre ces deux variables, ce qui met en évidence que ce type d’investisseur constitue un mécanisme de gouvernance efficace pour limiter le comportement discrétionnaire du dirigeant (Yu (2008) et Cheng et Reitenga (2009)). 7 Au niveau de la concentration de propriété, Morck et al. (1986) supposent que les actionnaires détenant un pourcentage élevé des actions ont une forte incitation de surveiller activement et d’influencer la gestion de l’entreprise afin de protéger ces intérêts. Par conséquent, la concentration de la propriété peut réduire les coûts d’agence et augmenter la surveillance des comportements managériaux et toute possibilité d’opportunisme (Ramsey et Blair, 1993). Cette idée étayée par la théorie d’agence a été validée dans plusieurs études telles que Leuz et al. (2003) et Roodposhti et Chashmi (2011). Or notre objectif de cette étude est de tester la relation entre la gestion du résultat et la rémunération à base d’action en présence de ces différents mécanismes qui sont susceptibles de contrôler le dirigeant. Comme nous avons développé auparavant, il existe une relation positive entre la gestion du résultat et la rémunération par actions en plus, face un mécanisme de contrôle du dirigeant efficace alors nous pouvons prévoir que dans ce cas, l’attribution de la rémunération par actions n’est pas accompagnée par une gestion du résultat. D’après ce qui précède, nous pouvons formuler l’hypothèse suivante : H2 : Les mécanismes de gouvernance d’entreprise limitent le dirigeant de gérer le résultat suite à une attribution des stock-options et les actions soumises sous conditions de performance. 3. L’échantillon et les sources de données Notre étude porte sur un échantillon des entreprises françaises et américaines. Pour le cas francais, notre échantillon initial est composé par l’ensemble des entreprises françaises appartenant à l’indice boursier CAC all Tradable (250 plus grandes entreprises françaises en terme de capitalisation boursiere). Pour le cas américain, nous avons choisi les 300 plus grandes entreprises en matière de capitalisation boursière et appartenant à l’indice boursier S&P500. D’abord, nous avons éliminé les institutions financières car ils présentent une structure financière différente (36 entreprises françaises et 48 entreprises américaines). Ensuite, nous avons écarté les firmes où les données financières ou les données liées à la gouvernance font défaut (55 entreprises françaises et 49 entreprises américaines). Enfin, nous retenons comme un échantillon final 159 entreprises françaises et 203 entreprises américaines pour une période allant de 2003 à 2010 où sa répartition sectorielle est présentée dans le tableau 1. Nous avons collecté les données à partir de plusieurs sources. Pour les données comptables elles sont extraites de la base de donnée Compustat Global et Compustat North America. Pour les données de gouvernance liées aux caractéristiques du conseil 8 d’administration, du comité des rémunérations et de la structure de propriété elles sont principalement collectées manuellement à partir des documents de référence pour le cas français et les Proxy Statement DEF14a pour le cas américain. Or les données américaines liées à la propriété institutionnelle et la propriété managériale, elles sont collectées respectivement de la base Thomson Institutional Ownership et Compustat Executive Compensation Pour les données liées à la rémunération et en particulier la rémunération par actions (les stock-options et les restricted stock) reçue par le dirigeant français et américain, elles sont collectées respectivement des documents de référence et de la base de données Compustat Executive Compensation. 4. Les modèles retenus 4.1. Modèle de détection d’accruals Nous déterminerons les accruals discrétionnaires à partir du modèle de Kothari et al. (2005). Contrairement au modèle de Jones (1991) et Dechow et al. (1996) (modèle de Jones modifié), Kothari et al. (2005) tentent d’améliorer le pouvoir explicatif du modèle de Jones et Jones modifié en développant un modèle d’accruals ajusté par la performance retardée par la rentabilité des actifs. Selon Kothari et al. (2005), l’accruals total est déterminé comme suit : TA it 0 1 / Actifs i ( t 1) 2 (CA it Creance it ) / Actifs i ( t 1) 3 Im mob.corpit 4 ROA i ( t 1) it (1) Avec : TA : Représente le total des accruals calculé sur la base de la variation des actifs courants (exclue de la variation de la trésorerie), diminuée par la variation des passifs courants (exclue des dettes à court terme), moins les amortissements devisé par le total des actifs décalé d’une période1. (Hribar et Collins (2002), Bergstresser et Philippon (2006) et Meek et al. (2007)). Actifs : Total des actifs ; CA : Variation du chiffre d’affaires ; Creance : Variation des créances clients ; Immob.corp : Valeur des immobilisations corporelles ; ROA : Rentabilité des actifs déterminée par le ratio Bénéfice net sur le total des actifs. Nous recourons à la base de données Compustat pour calculer le total des accruals TA = ( Data4 Data1 - Data5 + Data34 - Data14) / Lag Data6 1 9 Comme nous l’avons déjà indiqué, notre échantillon présente des entreprises appartenant à différents secteurs d’activité (Tableau 1) alors nous effectuons une régression en coupe transversale (Estimation par le moindre carré ordinaire) afin de déterminer les coefficients α 0 , α1 , α 2 , α3 et α 4 relatifs pour chaque secteur d’activité conformément aux travaux antérieurs tels que Xie et al. (2003), Ecker et al. (2011) et Höglund (2013). L’estimation des accruals discrétionnaires est présentée par les erreurs de prévision (Différence entre la valeur estimée et la valeur observée du total des accruals). 4.2. Les modèles de base Afin de répondre à nos questions de recherche, nous recourons aux modèles suivants : Pour le cas de la relation entre la gestion du résultat et la rémunération par actions (H1), en se basant sur les travaux de Bergstresser et Philippon (2006), Meek et al. (2007), Kuang (2008) et Chu et Song (2012), le modèle est présenté comme suit : k' AD it = β 0 + β1 (RA / RHA ) it + ∑γ k Var .Cont it + ηit (2) k =1 Avec : AD : La valeur absolue des accruals discrétionnaires déterminée par le modèle de Kothari et al. (2005). En fait la valeur absolue des accruals est utilisée comme un proxy pour la gestion du résultat. Conformément à Kuang (2008) où il suppose que la valeur absolue est utilisée parce qu’elle reflète la grande aptitude du dirigeant de gérer le résultat. Alors une valeur plus élevée correspond à un niveau supérieur de la gestion du résultat. RA / RHA : Le ratio de la valeur de la rémunération à base d’actions calculée sur la base du modèle de Black et Scholes (1973) par rapport à la rémunération hors actions (RHA), conformément aux travaux de Efendi et al. (2007) et Armstrong et al. (2013) ; Var.Cont : Représente un vecteur des variables de contrôle qui ont un impact sur la gestion du résultat où elles sont déduites à partir des travaux antérieurs tels que (Cheng et Warfield (2005), Wang (2006) et Hazarika et al. (2012). Nous retenons comme variables de contrôle : Taille (Taille) : Taille de la firme mesurée par le ratio du total des actifs ; L’endettement (Endett) : Le ratio total des dettes par rapport au total des actifs ; Opportunité de croissance (MTB) : Mesuré par le ratio Market to Book ; Dechow et al. (2002) et Mcnicholes (2002) montrent l’importance des cash flow dans la détermination des accruals ainsi nous retiendrons la variable cash flow / Total des actif (CFO) comme une autre variable du contrôle conformément aux travaux de Meek et al. (2007). 10 Dans le cas de vérifier l’hypothèse où une bonne gouvernance d’entreprise, l’attribution d’une rémunération à base d’actions n’est pas associée par un comportement opportuniste du dirigeant. Alors, sur la base du modèle mentionné auparavant et comme nous avons vu que la gouvernance d’entreprise a un effet négatif sur les accruals discrétionnaires, alors nous pouvons intégrer dans l’équation (2) une variable mesurant la gouvernance d’entreprise mesurée par un score de gouvernance où ce proxy a été retenue dans des études antérieurs telles que Gompers et al. (2003) et Antia et al. (2010). D’où le modèle peut se réécrire de cette manière : k' AD it 0 1 (RA / RHA ) it 2Score.Gouv it 3Score.Gouv it * (RA / RHA ) it k Var .Cont it it (3) k 3 Avec : AD , RA / RHA et Var.Cont : Ces variables sont déjà définies ; Score.Gouv : Le score de la gouvernance où le détail du calcul est développé dans le tableau 8. Nous utilisons l’effet combiné entre les variables relatives à la rémunération par actions et la gouvernance d’entreprise (Score.Gouv*(RA/RHA)) afin de vérifier l’hypothèse H2. 5. Interprétation des résultats obtenus 5.1 Analyse descriptive Le tableau 2 présente les statistiques descriptives des principales variables retenues pour un ensemble des entreprises françaises et américaines pour la période qui s’étale entre 2003 et 2010. Pour la variable endogène qui présente la valeur absolue des accruals discrétionnaires, il existe une différence de moyenne positive de 0.0205 et statistiquement significative au seuil de 1% (une moyenne de 0.051 pour le cas français et 0.03 pour le cas américain). Ces résultats sont inférieurs à ceux de Meek et al. (2007) et Jiang et al. (2010) où ils ont trouvé une moyenne de la valeur absolue des accruals discrétionnaires respectivement 0.08 et 0.07. Pour les données relatives à la rémunération, le ratio rémunération par actions par rapport à la rémunération hors actions présente une moyenne de 1.71 dans le cas américain contre seulement 0.46 pour le cas français. Cette différence peut être expliquée au niveau juridique où le restricted stock n’a entré en vigueur dans le package de la rémunération du dirigeant français qu’à partir de l’année 2005. 11 Concernant le score de gouvernance qui regroupe les caractéristiques du conseil d’administration, du comité de la rémunération et la structure de propriété, elle présente une moyenne de 24.13 points pour le cas français contre 34.58 points pour le cas américain Pour les variables de contrôle, en terme de comparaison de moyenne, les entreprises américaines sont plus larges, caractérisées par une faible opportunité de croissance et elles présentent un ratio d’endettement et un ratio de flux de trésorerie par rapport au total des actifs plus élevés que ceux des firmes françaises. Les tableaux 3 et 4 présentent la matrice de corrélation de Pearson pour les variables retenues. Pour une vue d’ensemble, nous remarquons qu’il n’existe pas un coefficient de corrélation élevé alors nous pouvons déduire qu’il n’existe pas de problème de multicollinearité lors des estimations des modèles retenus. Une analyse bivariée plus approfondie de ces deux matrices, nous permettent de prévoir quelques relations entre les principales variables. En fait, quel que soit l’échantillon retenu, le coefficient de corrélation entre la variable relative aux accruals discrétionnaires et le ratio de la rémunération par actions et la rémunération en cash est positif et statistiquement significative au seuil de 1%. En outre, nous observons une corrélation négative et statistiquement significative entre les accruals discrétionnaires et le score de gouvernance. 5.2 Analyses multivariées Dans notre étude la variable expliquée est représentée par la valeur absolue des accruals discrétionnaires, donc elle a une valeur supérieure à 0 et par conséquent, c’est une variable censurée où l’application des modèles linéaires pourraient donner des résultats biaisés alors la méthode d’estimation la plus adéquate qui prend en considération cette constatation est la régression Tobit. (Amemiya, 1985). 5.2.1. Gestion du résultat / Rémunération par actions / Conjoncture économique Le tableau 5 présente les résultats de la régression du modèle testant la relation entre la gestion du résultat et la rémunération à base d’actions. Comme nous l’avons mentionné, notre échantillon est composé de deux sous échantillons alors nous présenterons les résultats pour le cas du modèle empilé et pour le cas français et américains séparément. En plus, afin de tenir compte de spécificité des entreprises françaises et américaines dans le modèle empilé, nous introduisons une variable muette (U.S indicateur) qui vaut 1 si la firme est américaine et 0 sinon. Pour l’ensemble de la période (2003-2010), quel que soit l’échantillon retenu et même pour le modèle empilé (colonnes 1-3), les résultats montrent que l’attribution du stock-option 12 et le restricted stock mesurés par le ratio valeur de la rémunération par actions par rapport à la rémunération en espèces (RA/RHA) est positivement et statistiquement significative avec la gestion du résultat ( AD ). En fait, le dirigeant est plus susceptible de s’engager dans la gestion du résultat quand il détient un part important de la rémunération par actions par rapport à la rémunération en espèces. Ce résultat est cohérent avec certaines études telles que Cheng et Warfield (2005), Bergstresser et Philippon (2006), Meek et al. (2007), Zhang et al. (2008) et Alves (2012). Ainsi une séparation entre les fonctions de la gestion et de la propriété telle que évoquée par Jensen et Meckling (1976) peut induire à une asymétrie d’information. Par conséquent, le dirigeant peut profiter de cette situation pour manipuler le résultat (annonce des mauvaises nouvelles ou changement de la méthode du calcul des amortissements ou des provisions pendant la période d’attribution de la rémunération à base d’actions) afin de maximiser sa richesse. Une autre constatation peut être dégagée au niveau du marché américain où les études empiriques sont focalisées sur ce cas. Comme nous l’avons déjà mentionné, notre période d’étude s’étale de 2003 à 2010, cette période convient après la promulgation de la loi (SOX) en 2002 qui constitue la plus grande réforme en matière de protection des investisseurs aux Etats-Unis. En fait, Jiang et al. (2010) testent si l’octroi de la rémunération par actions augmente la probabilité du dirigeant de gérer le résultat de l’entreprise mais ces auteurs ont testé cette relation pendant deux périodes (pré-SOX et post-SOX). Les résultats convergent vers l’importance de cette loi dans la limitation du comportement opportuniste du dirigeant contrairement au résultat obtenu dans cette étude et aux travaux de Arena et Braga-Alves (2013). En effet, cette différence au niveau des résultats trouvés est expliquée d’un côté, par la différence la méthode d’estimation où Jiang et al. (2010) n’ont pas tenu compte de la caractéristique de la variable endogène (valeur absolue des accruals discrétionnaires) qui est une variable censurée. Les auteurs ont estimé le modèle par la méthode du MCO et par conséquent, les coefficients trouvés lors de la régression peuvent être biaisés. D’un autre côté, Jiang et al. (2010) ont pris comme période correspond à la post-SOX seulement de l’année 2002 à 2006, contrairement à notre période d’étude qui est plus élargie. Par conséquent, nous pouvons déduire que cette loi a un effet limité dans le temps. En effet, le dirigeant peut développer des nouvelles méthodes pour dépasser les contraintes du contrôle émises par cette loi pour manipuler le résultat de l’entreprise et profiter de cette pratique afin de maximiser son profit. 13 Le tableau 5 (colonnes 4-9) présente l’effet de la conjoncture économique sur la relation entre la rémunération par actions et la gestion du résultat pour le cas empilé, français et américain. Nous répartissons notre échantillon en deux sous périodes, pour la première période allant de 2003 à 2007 qui correspond à une croissance économique et la deuxième période de 2008 à 2010 caractérisée par la crise financière qui a commencé à la fin de 2007 mais qui n’a pris de l’ampleur sur les comptes comptables des entreprises qu’à partir de l’année 2008. En effet, en se basant sur les travaux de Babecky et al. (2012) où ils considèrent que les pays développés notamment, la France et les Etats-Unis, sont caractérisés par une période de croissance économique avant la crise mais aussi une période de récession économique après la crise financier qui se manifeste par une faible performance réalisée par ces entreprises. En plus, la figure 1 présente la moyenne annuelle de rendement des actifs (ROA) pour le cas français et américain, nous observons une tendance haussière de l’année 2003 à 2007 et après une diminution remarquable de la moyenne de la ROA pour la reste de la période. Alors, nous intégrons l’année 2010 (récession économique) avec les années 2008 et 2009 comme une période de faible performance. Indépendamment de l’échantillon retenu, nous remarquons que pendant la période de croissance économique (crise financière et récession économique), l’attribution de la rémunération par actions est associée positivement (n’est pas liée) à la probabilité que le dirigeant gère le résultat, ce qui permet de valider l’hypothèse H1a (H2b). En plus des arguments développés auparavant lors de l’élaboration des hypothèses de recherche, le dirigeant gère le résultat vers la baisse pendant la période de croissance économique (Une période caractérisée par une amélioration de performance des entreprises) afin de maximiser la valeur de stock-options et de restricted stock octroyés. En plus pendant la période de la crise financière et la récession économique où la performance des entreprises est déjà dégradée alors le dirigeant n’a pas d’intérêt de gérer le résultat lors d’attribution de la rémunération par actions. Nous pouvons expliquer les résultats obtenus d’une autre manière. En fait, contrairement à la période de croissance économique, Chia et al. (2007) et Hashim et al. (2012) supposent que la crise financière permet une surveillance plus accrue des activités du dirigeant par les parties prenantes telles que l’Etat et les institutions financières. Ces partenaires doivent prendre conscience que la réduction des bénéfices déclarées comme temporaires et acceptables tant que l’entreprise a montré des signes d’amélioration potentielle dans l’avenir. Face à cette pression exercée par ces parties sur le dirigeant, ce dernier doit 14 déclarer des revenus plus crédibles reflétant la valeur réelle de la firme en réduisant les activités de la gestion du résultat. Concernant la variable muette (U.S indicateur), nous observons pour les différentes estimations, qu’il existe une relation négative et statistiquement significative. Alors nous constatons que le dirigeant français s’engage plus dans la gestion du résultat intensive par rapport à son homologue américain. Ce résultat est attendu car au niveau des statistiques descriptives nous observons une moyenne de score de la gouvernance largement supérieur dans le cas américain que dans le cas français et par conséquent, face à un manque de contrôle (une faible score de gouvernance), le dirigeant français a une grande possibilité d’opportunisme que son homologue américain. Pour les variables de contrôle, la variable (Taille) représente la taille de la firme où nous avons trouvé une relation négative et statistiquement significative dans la majorité des estimations, conformément aux travaux de Meek et al. (2007) et Ghosh et al. (2010). Pour les autres variables, les résultats sont non concluants et ils dépendent de l’échantillon et de la période retenue. 5.2.2. Gestion du résultat / Rémunération par actions / Gouvernance d’entreprise Le tableau 6 présente le résultat de la régression du modèle (3) afin de mettre en relief l’importance de la gouvernance d’entreprise dans la limitation de la gestion du résultat lors d’attribution de la rémunération par actions. Comme nous l’avons indiqué auparavant, il existe une relation positive et statistiquement significative entre les variables RA/RHA et AD quel que soit l’échantillon. En plus, nous observons une relation négative et statistiquement significative au seuil de 1% dans le cas empilé, 5% pour le cas français et 10% pour le cas américain entre les variables Score.Gouver et AD . Par conséquent, une bonne gouvernance d’entreprise mesurée par un score (Score.Gouv) a un effet négatif sur la capacité du dirigeant à gérer le résultat tel que démontré dans les travaux antérieurs (Dechow et al. (1996), Gampers et al. (2003) et Cornett et al. (2009)). Lin et Hwang (2010) supposent qu’une bonne structure de gouvernance d’entreprise permet de s’assurer que le dirigeant utilise convenablement les ressources de la firme dans l’intérêt des actionnaires et il se rapporte d’une manière fiable à sa situation financière. Alors, les mécanismes de gouvernance bien structurés devraient permettre à réduire la gestion du résultat car ils fournissent un contrôle efficace sur le dirigeant pendant le processus de l’élaboration des états financiers. 15 Dans le même sens d’idée, Bartov et al. (2001) constatent que le principal rôle des mécanismes de gouvernance d’entreprise est de résoudre le problème d’agence entre le mandataire et le mandant à travers le suivi du comportement de ce dernier, plutôt que d’améliorer la performance de la firme. Les résultats les plus importants que nous pouvons extraire de ce tableau (Tableau 6), concernant le test de l’effet combiné entre l’attribution de la rémunération par actions et le score de la gouvernance (RA/RHA * Score.Gouv) et la gestion du résultat approximée par la valeur absolue des accruals discrétionnaires. Nous observons que la relation entre la rémunération par actions et la gestion du résultat deviendra non significative en présence d’un bon score de gouvernance d’entreprise, ce qui permet de conclure que ces mécanismes sont des moyens pour limiter le comportement opportuniste du dirigeant lors d’attribution de stock-option et de restricted stock. Or, nous calculons un score de gouvernance qui regroupe plusieurs items. Donc, une étude plus approfondie sur ces mécanismes est intéressante dans le but est de déterminer quels sont les facteurs qui peuvent contrôler le comportement opportuniste du dirigeant lors d’octroi de la rémunération par actions pour les deux échantillons séparément (La France et Les EtatsUnis)2. Pour des contraintes économétriques et vu que les variables représentant le mécanisme de gouvernance ne sont pas de même nature (quantitative et qualitative), alors les estimations de l’effet croisé peuvent poser des problèmes sur ce point (multiplication de deux variables de natures différentes). Par conséquent, nous choisissons d’analyser chaque variable séparément et voir si elle a un effet sur la relation entre les variables AD et RA/RHA. Le tableau 7 expose les résultats de l’impact des différents mécanismes de gouvernance d’entreprise sur la relation entre la gestion du résultat et la rémunération par actions. Pour abréger, nous ne présentons pas les résultats des variables de contrôle pour chaque mécanisme de gouvernance. Au niveau des caractéristiques liées au conseil d’administration, nous constatons que indépendamment de l’échantillon retenu, un conseil de grande taille réussie à limiter le comportement opportuniste du dirigeant (relation négative et statistiquement significative 2 La définition et la mesure des variables retenues comme des mécanismes de gouvernance d’entreprise figurent dans le tableau 8 16 entre la taille du conseil d’administration et la gestion du résultat) et particulièrement, lors d’attribution des stock-options et des restricted stock (une relation non significative entre les variables AD et TCA*RA/RHA). Frias-Aceituno et al. (2012) supposent que la complexité du contrôle du dirigeant est de veiller à la fiabilité des informations financières divulguées nécessitent la présence d'un nombre considérable des administrateurs acquérant plusieurs compétences pour exécuter efficacement ces fonctions de contrôle. Au niveau de la diligence du conseil d’administration, en se basant sur les postulats de la théorie d’agence et les résultats des études antérieures telles que Xie et al. (2003) et Alves (2012) qui supposent qu’un conseil se réunit plus souvent, doit être en mesure de consacrer plus de temps à des questions telles que la gestion du résultat. Par conséquent, les réunions peuvent contribuer à améliorer l’efficacité du conseil dans le suivi de l’information financière. Or, notre étude confirme cette constatation notamment, dans le cas où le dirigeant profite de la rémunération par actions (Passage d’une relation positive et statiquement significative entre les variables AD et RA/RHA à une relation non significative entre les variables AD et RA/RHA*RCA) pour les deux échantillons. Concernant la variable muette mesurant la dualité des fonctions de dirigeant. Dans le cas américain, nous trouvons une relation positive et statistiquement significative au seuil de 1% entre les variables RA/RHA et AD dans le cas des entreprises caractérisées par une accumulation des fonctions, mais cette relation est non significative dans le cas où la variable Cumul = 0. En conséquence, le dirigeant profite de sa position où il accumule les fonctions de contrôle et de gestion pour manipuler le résultat lors d’octroi de la rémunération par actions. La centralisation des fonctions de gestion et de contrôle dans la firme peut le traduire par un excès du pouvoir exercé par le dirigeant qui se manifeste par une grande influence sur le conseil en fixant l’ordre du jour, la gestion des réunions et le contrôle des informations circulées entre les membres (Persons, 2006). Alors, dans cette situation le dirigeant empêche un contrôle du conseil ce qui entraîne des niveaux élevés de gestion du résultat (Cornett et al. (2009) et Hazarik et al. (2012). Sur le marché français, les résultats convergent avec l’idée de certaines études antérieures telles que Xie et al. (2003), Bedard et al. (2004) et Gao et al. (2008) où ils échouent à trouver une relation significative entre la dualité des fonctions du dirigeant et la gestion du résultat. En fait, en plus de la dualité des fonctions (Cumul = 1), dans le cas où le dirigeant français exerce uniquement la fonction de gestion, ils arrivent à gérer le résultat suite à une attribution de rémunération par actions (une relation positive et statiquement 17 significative au seuil de 10% entre les variables RA/RHA et AD dans le cas de dissociation des fonctions (Cumul = 0)). Par conséquent, dans ce cas il existe un pouvoir managérial important alors, la fonction du président du conseil d’administration est un titre honorifique contrairement au cas américain, où le dirigeant doit cumuler les deux fonctions de contrôle et de gestion pour réduire le contrôle exercé sur lui et manipuler le résultat suite à l’attribution de rémunération par actions. Concernant les administrateurs indépendants, pour le cas américain, il existe une relation négative et statiquement significative au seuil de 10% entre la présence des administrateurs indépendants et les accruals discrétionnaires, conformément aux résultats trouvés dans le contexte anglo-saxon tels que (Xie et al. (2003), Peasnell et al. (2005) et Dimitropoulos and Asteriou (2010)). En effet, du point de vue de la théorie d’agence un conseil d’administration caractérisé par un grand pourcentage des administrateurs indépendants est plus probable d’être vigilant pour réduire les problèmes d’agence, car ces membres sont désignés principalement pour surveiller le comportement managérial (Fama (1980) et Bainbridge (1993)). Par contre, dans le cas français, nous n’avons pas trouvé une relation significative entre la gestion du résultat et la présence de ce type de membre. Cette différence de résultat est due au contexte juridique où la définition des administrateurs indépendants dans le cas français n’a été réglementée qu’après l’année 2008. En effet, avant cette date les critères des administrateurs indépendants sont déterminés par chaque firme séparément ce qui laisse beaucoup de contraintes et que ces membres ne sont pas réellement indépendants. En outre, pendant la période d’attribution de rémunération par actions, il existe une relation positive et statistiquement significative au seuil de 5% entre les variables AD et RA/RHA* admin.ind. Alors la présence des administrateurs indépendants deviendra une source pour augmenter la possibilité du dirigeant à gérer le résultat et non pas un mécanisme de gouvernance pour limiter la gestion du résultat dans ce cas. En effet, vu que la majorité des administrateurs indépendants sont des dirigeants dans d’autres firmes alors ils ont intérêt à ce que la rémunération du dirigeant soit élevée, car elle peut la servir comme une référence pour ces administrateurs lors de la négociation de leurs contrats de rémunération en tant que dirigeant avec son entreprise. Pour les deux échantillons, nous constatons qu’il existe une relation positive et statistiquement significative au seuil de 1% pour le cas français et 10% pour le cas américain entre la gestion du résultat et le pourcentage des actions détenues par les administrateurs. Ce 18 résultat converge avec la théorie d’enracinement. Selon Fama et Jensen (1983) un pourcentage élevé des actions détenues par les administrateurs affaiblit leurs indépendances et la capacité de surveillance et amène à agir à leurs propres intérêts même au détriment les intérêts des autres actionnaires conformément aux résultats trouvés par Mangena et Pike (2005). Par contre, dans le cas où le dirigeant gère le résultat d’une manière opportuniste afin de maximiser sa richesse en matière de stock-options et restricted stock. Alors ces administrateurs détenant un pourcentage élevé d’actions interviennent comme des actionnaires pour limiter ce comportement opportuniste (relation non significative entre la valeur absolue des accruals et la variable RA/RHA*admin.ind). Par conséquent, pendant la date d’attribution de rémunération par actions, ces administrateurs devraient avoir des intérêts en adéquation avec les actionnaires conformément à la perspective de la théorie d’agence. Ainsi, il peut avoir une forte incitation à contrôler le dirigeant (Karamanou et Vafeas, 2005). Pour la dernière caractéristique liée au conseil d’administration est la diversité. Dans le cas américain, il existe une relation négative et statistiquement significative au seuil de 1% entre les variables mesurant la valeur absolue des accruals discrétionnaires et la rémunération par actions. La littérature de psychologie économique suppose que les femmes ont une aversion au risque supérieur à l’homme (Schubert (2006) et Parsons (2008)). En plus, selon Bernardi et Arnold (1997), les femmes administrateurs peuvent avoir de bonnes mœurs par rapport à leurs homologues masculins. Par conséquent, l’augmentation de la diversité au sein du conseil conduit à renforcer la gouvernance d’entreprise et en plus, profiter des nouvelles compétences. Alors, la présence de la femme dans le conseil d’administration est plus susceptible de contrôler le dirigeant contre tous les comportements opportunistes et en particulier, au moment d’attribution de la rémunération par actions (relation non significative entre AD et RA/RHA*fem.adm). Par contre dans le contexte français, nous n’avons pas trouvé une relation significative alors la diversité du conseil d’administration et la gestion du résultat conformément aux travaux de Peni et Vähämaa (2010). Cette différence du résultat entre les deux marchés est due à la divergence des règlementations en matière de gouvernance d’entreprise où le code Afep Medef relatif à la bonne pratique de la gouvernance des entreprises françaises publié en 2010 a obligé ces firmes pour que leur conseil d’administration doit composer au minimum par 20% des femmes administrateurs. En conséquence, vu que notre période s’étale jusqu’à 19 2010 alors l’importance de la femme administrateur dans la réduction de gestion du résultat ne peut pas être observé pendant notre étude. Une analyse des différents résultats sur les caractéristiques de comité des rémunérations (existence du comité, réunion, taille et présence des administrateurs indépendants), permet de déduire l’importance de ce comité dans la limitation de la gestion du résultat pour le cas américain. Concernant les variables qualitatives (existence du comité et sa réunion), nous observons un passage d’une relation positive et statistiquement significative au seuil de 1% entre les variables AD et RA/RHA à une relation non significative. Pour les variables quantitatives (taille du comité et la présence des administrateurs indépendants), d’un côté, nous trouvons une relation négative et statistiquement significative au seuil de 1% entre ces variables et la gestion du résultat conformément au postulat de la théorie d’agence, le comité des rémunérations est un mécanisme de gouvernance pour contrôler l’agent en fixant la rémunération et empêcher le comportement opportuniste du dirigeant (Dechow et al. 1996). Dans ce même sens, Huson et al. (2012) supposent que le comité des rémunérations réduit l’espérance de la richesse du dirigeant provenant de la gestion du résultat. Par conséquent, le dirigeant rationnel anticipe l’intervention du comité alors il est moins susceptible de gérer le résultat. D’un autre côté, la relation entre AD et RA/RHA deviendra non significative témoignant ainsi le rôle de ce comité dans la limitation de gestion du résultat pendant l’octroi de la rémunération par actions. Par contre, dans le cas français, nous ne trouvons pas une relation entre la gestion du résultat et les différentes caractéristiques du comité même dans le cas d’attribution de rémunération par actions. Ce résultat montre que le rôle du comité des rémunérations en France reste encore assez faible par rapport au cas américain. En effet, en se justifiant par le code de la bonne gouvernance des entreprises françaises publié en 2013 par l’Aefp-Medef qui préconise que le comité des rémunérations est limité à préparer un projet de la rémunération reçue par le dirigeant au conseil d’administration où ce dernier doit l’approuver. Or aux EtatsUnis, le comité n’a pas seulement un rôle consultatif mais aussi, il décide même le montant de la rémunération et il effectue une évaluation et principalement un contrôle en matière de politique de rémunération. Pour les deux échantillons, conformément à la théorie d’agence la propriété managériale est un mécanisme pour contrôler le comportement opportuniste du dirigeant. Nous trouvons une relation négative et statistiquement significative au seuil de 10% pour le 20 cas français et 1% pour le cas américain ceci converge avec les études antérieures telles que Dempsey et al. (1993), Choi et Seo (2008) et Huang et al. (2012). Pour les entreprises françaises, il existe une relation positive entre la concentration de propriété et la gestion du résultat. Contrairement au postulat de la théorie d’agence où Wang (2006) affirme que la concentration de propriété améliore la qualité de gestion du résultat. En effet, les détenteurs de blocs, vu le montant important d’investissement alors, ils exercent une surveillance plus accrue sur le dirigeant ce qui amoindrit la possibilité de gestion du résultat. Notre résultat trouvé converge vers le postulat de la théorie d’enracinement, où elle suppose que les actionnaires détenant un grand pourcentage des actions sont incités à s’engager dans la gestion du résultat opportuniste afin de poursuivre leurs propres intérêts au détriment des intérêts des actionnaires minoritaires. En effet ce type d’investisseur peut exercer son pouvoir pour réduire la qualité de l’information comptable pour couvrir les activités d’expropriation engendrées par ce dernier. Par contre dans le cas américain, nous ne trouvons pas de relation significative conformément aux études de Davidson et al. (2005) et Sánchez-Ballesta et García-Meca (2007). En fait, la relation positive entre la concentration de propriété et la valeur absolue des accruals discrétionnaires est atténuée dans les pays de forte protection des actionnaires minoritaires tels que le cas des Etats-Unis. Or Gopalan et Jayaraman (2012) suggèrent que la relation positive entre la présence de détenteurs de bloc d’actions et la gestion du résultat doit être prononcée dans les pays de faible régime de protection des actionnaires minoritaires tel que la France, car dans cette situation ces investisseurs ont une grande probabilité de consommer des avantages privés compte tenu de leurs participations importantes. Dans la situation d’octroi de rémunération à base d’actions, dans le cas français, il existe une relation négative et statistiquement significative au seuil de 5% entre AD et RA/RHA*Concent. Dans le cas où la gestion du résultat procure uniquement la maximisation de la richesse du dirigeant alors les actionnaires potentiels interviennent pour limiter le comportement opportuniste du dirigeant. Par conséquent, dans cette situation, la concentration de propriété est un mécanisme de gouvernance d’entreprise pour surveiller le dirigeant. Par contre, pour le cas américain, nous trouvons que la concentration de propriété et la présence des investisseurs institutionnels n’a pas d’impact pour contrôler le dirigeant face au risque de gestion du résultat lors d’attribution de la rémunération par actions. Dans le cas français, nous avons trouvé une relation négative et statistiquement significative au seuil de 1% entre la présence des investisseurs institutionnels et la gestion du 21 résultat ce qui converge avec les études de Jiraporn et Gleason (2007) et Roodposhti et Chashmi (2011). En effet, selon Chava et al. (2010), la participation des institutionnels dans le capital de la firme et vu qu’ils disposent de moyens plus développés que d’autres investisseurs, ils peuvent exercer un contrôle plus accru et par conséquent, ils permettent d’améliorer la surveillance du dirigeant contre toute possibilité d’enracinement managérial. Par contre, dans le cas américain, En plus, même pendant la période d’attribution de rémunération sous forme d’actions en faveur du dirigeant, ces institutionnels poursuivent la surveillance de ce dernier face à toute possibilité de gestion du résultat. Cette différence entre le marché français et américain au niveau des caractéristiques liées à la structure de propriété est attendue. En effet, la France est caractérisée par un système de gouvernance hybride où le contrôle du dirigeant s’effectue principalement par les détenteurs de bloc en actions et des investisseurs institutionnels. Par contre, aux Etats-Unis la structure de propriété est très dispersée alors le dirigeant s’échappe du tout contrôle exercé par les détenteurs en blocs et les investisseurs institutionnels. Selon Sánchez-Ballesta et García-Meca (2007), il existe une différence importante entre les systèmes de gouvernance d’entreprise où le rôle du conseil d’administration et la structure de propriété se diffère dans la limitation de la gestion du résultat d’un pays à un autre. Par conséquent, sur la base de l’hypothèse de substituabilité des mécanismes de gouvernance, alors la présence de détenteurs de bloc d’actions et des investisseurs institutionnels (France) permettent un contrôle efficace, ce qui explique un recours minime au conseil comme un mécanisme de protection des actionnaires dans ces pays. Contrairement au cas Anglo-Américain (Etats-Unis) caractérisé par une grande dispersion des actions et une faible présence des investisseurs institutionnels alors, le conseil d’administration de bonne qualité, doit intervenir pour renforcer la surveillance sur le dirigeant. 6. Conclusion Théoriquement, la rémunération par actions est un moyen pour aligner les intérêts entre le dirigeant et les actionnaires. Toutefois, des études antérieures montrent que ces plans de rémunération créent des problèmes d’agence en incitant le dirigeant à la gestion du résultat. Sur la base d’un échantillon de 159 entreprises françaises et 203 entreprises américaines pour la période allant de 2003 à 2010. Nous constatons que pour les deux cas le dirigeant est susceptible de s’engager à la gestion du résultat lorsqu’il détient un pourcentage élevé de rémunération par actions. 22 Nous avons montré que cette relation positive est validée seulement pendant la période de croissance économique où les firmes réalisent une performance élevée alors le dirigeant est incité à gérer le résultat vers la baisse afin de maximiser sa richesse en terme de rémunération par actions. Par contre, pendant la période d’instabilité et de récession économique où elles sont caractérisées par un contrôle plus accru de la part des parties prenantes et une performance d’entreprise dégradée alors le dirigeant n’est pas motivé pour gérer le résultat suite à un octroi de la rémunération à base d’actions. Au niveau du deuxième point de recherche où une bonne gouvernance d’entreprise induit à une réduction de la possibilité d’un comportement opportuniste du dirigeant. Une analyse plus détaillée des composantes de gouvernance d’entreprise permet de constater d’une part, qu’un mécanisme de gouvernance est efficace pour contrôler la gestion du résultat ne signifie pas que ce résultat persiste lors d’attribution de rémunération par actions. D’autre part, dans le cas américain, les caractéristiques du conseil d’administration et principalement le comité des rémunérations ainsi, la structure de propriété (concentration de propriété et la présence des investisseurs institutionnels) dans le cas francais permettent de limiter le comportement opportuniste du dirigeant pendant la période d’attribution de la rémunération par actions. Cette étude comporte plusieurs limites que nous devons mentionner principalement au niveau de la détermination du score de gouvernance d’entreprise qui regroupe seulement les caractéristiques du conseil d’administration, le comité des rémunérations et la structure de propriété, alors, vu l’importance du comité d’audit, il est intéressant d’intégrer ces caractéristiques dans le score de gouvernance. En plus, cette étude est limitée seulement au moment de l’attribution de la rémunération par actions mais nous pouvons aussi tester les hypothèses déjà indiquées suite à l’exercice des stock-options et l’attribution définitive de restricted stock. 23 Référence : Aboody, D. and Kasznik, R. (2000)."CEO stock option awards and the timing of corporate voluntary disclosures" Journal of Accounting and Economics, Vol. 29 No. 1, pp. 73100. Adams, R.B. and Ferreira, D. (2009)."Women in the boardroom and their impact on governance and performance" Journal of Financial Economics, Vol. 94 No. 1, pp. 291–309. Ahsan, H., Uddin Bhuiyan, M.B. and Ainul, I. (2013)."Financial distress, earnings management and market pricing of accruals during the global financial crisis" Managerial Finance, Vol. 39 No. 2, pp. 155-180. Alves, S. (2012)."Executive stock options and earnings management in the portuguese listed companies" Revista de Contabilidad, Vol. 15 No. 2, pp. 211-235. Antia, M., Pantzalis, C. and Park, J.C. (2010)."CEO decision horizon and firm performance: An empirical investigation." Journal of Corporate Finance, Vol. 16 No. 3, pp. 288– 301. Arena, M.P. and Braga-Alves, M.V. (2013)."The discretionary effect of CEOs and board chairs on corporate governance structures" Journal of Empirical Finance, Vol. 21 No. 1, pp. Armstrong, C.S., Larcker, D.F., Ormazabal, G. and Taylor, D.J. (2013)."The relation between equity incentives and misreporting: The role of risk-taking incentives" Journal of Financial Economics, Vol. 109 No. 2, pp. 327-350. Babecky, J., Havranek, T., Mateju, J., Rusnak, M., Smidkova, K. and Vasicek, B. (2012)."Banking, debt, and currency crises: early warning indicators for developed countries", Working Paper, Bainbridge, S.M. (1993)."Independent directors and the ALI corporate governance project" George Washington Law Review, Vol. 61 No. 4, pp. 1034–1083. Baker, T.A., Collins, D.L. and Reitenga, A.L. (2009)."Incentives and opportunities to manage earnings around option grants" Contemporary Accounting Research, Vol. 26 No. 3, pp. 649–672. Bartov, E., Gul, F.A. and Tsui, J.S.L. (2001)."Discretionary accruals models and audit qualifications" Journal of Accounting and Economics, Vol. 30 No. 3, pp. 421-452. Beasley, M.S., Carcello, J.V., Hermanson, D.R. and Lapides, P.D. (2000)."Fraudulent financial reporting: Consideration of industry traits and corporate governance mechanisms" Accounting Horizon, Vol. 14 No. 4, pp. 441-454. Bédard, J., Chtourou, S.M. and Courteau, L. (2004)."The effect of audit committee expertise, independance, and activity on aggressive earnings management" Emerald Management Reviews, Vol. 23 No. 2, pp. 13-35. Bergstresser, D. and Philippon, T. (2006)."CEO incentives and earnings management" Journal of Financial Economics, Vol. 80 No. 3, pp. 511–529. Bernardi, R. and Arnold, D. (1997)."An examination of moral development within public accounting by gender, staff level, and firm" Contemporary Accounting Research, Vol. 14 No. 4, pp. 653-668. Bhagat, S., Bolton, B. and Romano, R. (2008)."The promise and peril of corporate governance indices" Columbia Law Review, Vol. 108 No. 8, pp. 1803–1882. Black, B.S. (1992)."Institutional investors and corporate governance: The case for institutional voice" Journal of Applied Corporate Finance, Vol. 5 No. 3, pp. 19-32. Black, F. and Scholes, M. (1973)."The pricing of options and corporate liabilities" Journal of Political Economy, Vol. 81 No. 3, pp. 637-654. 24 Bolton, P., Chen, H. and Wang, N. (2013)."Market timing, investment, and risk management " Journal of Financial Economics, Vol. 109 No. 1, pp. 40-62. Booth, A., Francesconi, M. and Frank, J. (2003)."A sticky floors model of promotion, pay, and gender" European Economic Review, Vol. 47 No. 2, pp. 295-322. Bowen, R., Chen, X. and Cheng, Q. (2008)."Analyst coverage and the cost of raising equity capital: Evidence from underpricing of seasoned equity offerings" Contemporary Accounting Research, Vol. 25 No. 3, pp. 657–700. Bradbury, M., Mak, Y.T. and Tan, S.M. (2006)."Board characteristics, audit committee characteristics and abnormal accruals" Pacific Accounting Review, Vol. 18 No. 2, pp. 47-68. Burgstahler, D. and Dichev, I. (1997)."Earnings management to avoid earnings decreases and losses" Journal of Accounting and Economics, Vol. 24 No. 1, pp. 99–126. Burns, N. and Kedia, S. (2005)."The impact of performance-based compensation on misreporting" Journal of Financial Economics, Vol. 79 No. 1, pp. 35-67. Chava, S., Kumar, P. and Warga, A. (2010)."Managerial agency and bond covenants." Review of Financial Studies, Vol. 23 No. 3, pp. 1120-1148. Chen, A., Kao, L., Tsao, M. and Wu, C. (2007)."Building a corporate governance index from the perspectives of ownership and leadership for firms in taiwan" Corporate Governance: An International Review, Vol. 15 No. 2, pp. 251-261. Cheng, C.S.A. and Reitenga, A. (2009)."Characteristics of institutional investors and discretionary accruals" International Journal of Accounting and Information Management, Vol. 17 No. 1, pp. 5-26. Cheng, Q. and Warfield, T. (2005)."Equity incentives and earnings management" Accounting Review, Vol. 80 No. 2, pp. 441- 477. Chia, Y.M., Lapsley, I. and Lee, H. (2007)."Choice of auditors and earnings management in the asian financial crisis" Managerial Auditing Journal, Vol. 22 No. 2, pp. 177-196. Chu, E.Y. and Song, S.I. (2012)."Executive compensation, earnings management and over investment in Malaysia" Asian Academy Of Management Journal Of Accounting And Finance, Vol. 8 No. 1, pp. 13-37. Chung, K.H. and Pruitt, S.W. (1996)."Executive ownership, corporate value and executive compensation: A unifying framework" Journal of Banking and Finance, Vol. 20 No. 7, pp. 1135-1159. Coffee, J.C. (1991)."Liquidity versus control: The institutional investor as corporate monitor" Columbia Law Review, Vol. 91 No. 6, pp. 1277-1368. Cornett, M.M., McNutt, J.J. and Tehranian, H. (2009)."Corporate governance and earnings management at large US bank holding companies" Journal of Corporate Finance, Vol. 15 No. 4, pp. 412–430. Davidson, R., Goodwin-Stewart, J. and Kent, P. (2005)."Internal governance structures and earnings management" Accounting and Finance, Vol. 45 No. 2, pp. 241-267. Davidson, W.N., Pilger, T. and Szakmary, A. (1998)."Golden parachutes, board and committee composition, and shareholder wealth" Financial Review, Vol. 33 No. 4, pp. 17-32. Dechow, C.D., Rogers, G.W. and Clay, J.S. (2002)."Heritability and correlations among body condition score loss, body condition score, production and reproductive performance" Journal of Dairy Science, Vol. 85 No. 11, pp. 3062–3070. Dechow, P.M., Hutton, A. and Sloan, R. (1991)."Heritability and correlations among body condition score loss, body condition score, production and reproductive performance" Journal of Accounting and Economics, Vol. 26 No. 1/3, pp. 1-34. Dechow, P.M., Sloan, R.G. and Sweeney, A.P. (1996)."Causes and consequences of earnings 25 manipulationan analysis of firms subject to enforcement actions by the SEC" Contemporary Accounting Research, Vol. 13 No. 1, pp. 1-36. Demirgüç-Kunt, A. and Levine, R. (1996)."Stock markets, corporate finance, and economic growth: An overview" The World Bank Economic Review, Vol. 10 No. 2, pp. 341369. Dempsey, S.J., Hunt, H.G. and Schroeder, N.W. (1993)."Earnings management and corporate ownership structure: An examination of extraordinary item reporting" Journal of Business Finance & Accounting, Vol. 20 No. 4, pp. 479-500. Denis, D.K. and McCommell, J.J. (2003)."International corporate governance" Journal of Financial and Quantitative Analysis, Vol. 36 No. 1, pp. 1-36. Dimitropoulos, P.E. and Asteriou, D. (2010)."The effect of board composition on the informativeness and quality of annual earnings: Empirical evidence from Greece" Research in International Business and Finance, Vol. 24 No. 2, pp. 190-205. Ecker, F., Francis, J., Olsson, P. and Schipper, K. (2011)."Peer firm selection for discretionary accruals models", Working Paper, Duke University. Efendi, J., Srivastava, J. and Swanson, E.P. (2007)."Why do corporate managers misstate financial statements? The role of option compensation and other factors." Journal of Financial Economics, Vol. 85 No. 3, pp. 667–708. Fama, E.F. (1980)."Agency problems and the theory of the firm" Journal of Political Economy, Vol. 88 No. 2, pp. 288-307. Fama, E.F. and Jensen, M. (1983)."Separation of Ownership and Control" Journal of Law and Economics Vol. 26 No. 2, pp. 301-325. Frias-Aceituno, J.V., Rodriguez-Ariza, L. and Garcia-Sanchez, I.M. (2012)."The role of the board in the dissemination of integrated corporate social reporting" Corporate Social Responsibility and Environmental Management, Vol. 20 No. 4, pp. 219-233. García-Meca, E. and Sánchez-Ballesta, J.P. (2009)."Corporate governance and earnings management: A meta-analysis" Corporate Governance: An International Review, Vol. 17 No. 5, pp. 594–610. Ghosh, A., Marra, A. and Moon, D. (2010)."Corporate boards, audit committees, and earnings management: Pre- and post-sox evidence" Journal of Business Finance & Accounting, Vol. 37 No. 9/10, pp. 1145–1176. Gompers, P.A., Ishii, J.L. and Metrick, A. (2003)."Corporate governance and equity prices" Quarterly Journal of Economics, Vol. 118 No. 1, pp. 107-156. Gopalan, R. and Jayaraman, S. (2012)."Private control benefits and earnings management: Evidence from insider controlled firms" Journal of Accounting Research, Vol. 50 No. 1, pp. 117–157. Haber, S.H. (1990)."Industrial concentration and the capital markets: A comparative study of Brazil, Mexico, and the United States" Journal of Economic History, Vol. 51 No. 3, pp. 1830-1930. Hall, B.J. and Murphy, K.J. (2003)."The trouble with stock options" Journal of Economic Perspectives, Vol. 17 No. 3, pp. 49-70. Hashim, J., Haniff, M.N. and Abdul Rahman, I.K. (2012)."Tax waiver year effect on earnings management practices in Malaysia" Journal of Financial Reporting and Accounting, Vol. 10 No. 2, pp. 171-189. Hazarika, S. and Karpo, J.M.N., R. (2012)."Internal corporate governance, CEO turnover, and earnings management" Journal of Financial Economics, Vol. 104 No. 1, pp. 44-69. Healy, P.M. (1985)."The effect of bonus schemes on accounting decisions" Journal of Accounting and Economics, Vol. 7 No. 1/3, pp. 85-107. Heron, R.A. and Lie, E. (2007)."Does backdating explain the stock price pattern around 26 executive stock option grants?" Journal of Financial Economics, Vol. 83 No. 2, pp. 271–295. Höglund, H. (2013)."Fuzzy linear regression-based detection of earnings management" Expert Systems with Applications, Vol. 40 No. 15, pp. 6166–6172. Hoitash, R., Hoitash, U. and Johnstone, K.M. (2012)."Internal control material weaknesses and cfo compensation" Contemporary Accounting Research Vol. 29 No. 3, pp. 768– 803. Holmström, B. and Tirole, J. (1993)."Market liquidity and performance monitoring" Journal of Political Economy, Vol. 101 No. 4, pp. 678-709 Holmstron, B. and Kaplan, S.N. (2003)."The State of U.S. corporate governance: What’s right and what’s wrong?" Journal of Applied Corporate Finance, Vol. 15 No. 3, pp. 8-20. Hribar, P. and Collins, D.W. (2002)."Errors in estimating accruals: Implications for empirical research" Journal of Accounting Research, Vol. 40 No. 1, pp. 105–134. Huang, H.H., Wang, W. and Zhou, J. (2012)."Shareholder rights, insider ownership and earnings management" A Journal of Accounting, Finance and Business Stadies, Vol. 49 No. 1, pp. 46-73. Huson, M.R., Yao, T., Wiedman, C.I. and Wier, H.A. (2012)."Compensation committees' treatment of earnings components in ceos' terminal years" The Accounting Review, Vol. 87 No. 1, pp. 231-259. Jensen, M.C. and Meckling, W.H. (1976)."Theory of the firm: managerial behavior, agency costs and ownership structure" Journal of Financial Economics, Vol. 3 No. 4, pp. 305– 360. Jiang, J., Petroni, K.R. and Wang, I.Y. (2010)."CFOs and CEOs: Who have the most influence on earnings management?" Journal of Financial Economics, Vol. 96 No. 3, pp. 513-526. Jirapor, N.P. and Gleason, K. (2007)."Capital structure, shareholder rights, and corporate governance" Journal of Financial Research, Vol. 30 No. 1, pp. 21-33. Jones, J. (1991)."Earnings management during import relief investigations" Journal of Accounting Research, Vol. 29 No. 2, pp. 193-228. Karamanou, I. and Vafea, N. (2005)."The association between corporate boards, audit committees, and management earnings forecasts: An empirical analysis" Journal of Accounting Research, Vol. 43 No. 3, pp. 453-483. Kothari, S.P., Leone, A.J. and Wasley, C.E. (2005)."Performance matched discretionary accrual measures " Journal of Accounting and Economics, Vol. 39 No. 1, pp. 163–197. Krishnan, G.V. and Parsons, L.M. (2008)."Getting to the bottom line: An exploration of gender and earnings quality" Journal of Business Ethics, Vol. 78 No. 1/2, pp. 65-76. Krishnan, G.V. and Parsons, L.M. (2008)."Getting to the bottom line: an exploration of gender and earnings quality" Journal of Business Ethics, Vol. 78 No. 1/2, pp. 65-76. Kuang, Y.F. (2008)."Performance-vested stock options and earnings management" Journal of Business Finance & Accounting Vol. 35 No. 9/10, pp. 1049–1078. Kumpulainen, T.E. (2010)."The Impact of Performance-Based CEO Compensation on Company Performance and Valuation. A Study of Finnish Stock Listed ―New Economy‖", Working Paper, Hanken School of Economics. Leuz, C., Nanda, D. and Wysocki, P. (2003)."Earnings management and investor protection: an international comparison" Journal of Financial Economics, Vol. 69 No. 3, pp. 505– 527. Lin, J.W. and Hwang, M.I. (2010)."Audit quality, corporate governance and earnings management: A meta-analysis" International Journal of Auditing, Vol. 14 No. 1, pp. 57-77. Mangena, M. and Pike, R. (2005)."The effect of audit committee shareholding, financial 27 expertise and size on interim financial disclosures" Accounting and Business Research, Vol. 35 No. 4, pp. 327-349. Marra, A., Mazzola, P. and Prencipe, A. (2011)."Board monitoring and earnings management pre- and post-IFRS" The International Journal of Accounting, Vol. 46 No. 2, pp. 205230. Matolcsy, Z., Shan, Y. and Seethamraju, V. (2012)."The timing of changes in CEO compensation from cash bonus to equity-based compensation: Determinants and performance consequences" Journal of Contemporary Accounting & Economics, Vol. 8 No. 2, pp. 78-91. McNichols, M.F. (2002)."Discussion of the quality of accruals and earnings: The role of accrual estimation errors" The Accounting Review, Vol. 77 No. 1, pp. 61-69. Meek, G., Rao, R. and Skousen, C. (2007)."Evidence on factors affecting the relationship between CEO stock option compensation and earnings management" Review of Accounting and Finance, Vol. 6 No. 3, pp. 304-323. Morck, R., Shleifer, A. and Vishny, R.W. (1986)."Management ownership and corporate performance: An empirical analysis", Working Paper, National Bureau of Economic Research. Murphy, K.J. (2002)."Explaining executive compensation: Managerial power versus the perceived cost of stock options" University of Chicago Law Review, Vol. 69 No. 3, pp. 847-869. Narayanan, M.P., Schipani, C.A. and Seyhun, H.N. (2007)."The economic impact of backdating of executive stock options" Michigan Law Review, Vol. 105 No. 8, pp. 1597-1641. Oberholzer-Gee, F. and Wulf, J. (2012)."Earnings management from the bottom up: An analysis of managerial incentives below the CEO", Working Paper, Harvard Business School Strategy Unit Peasnell, K.V., Pope, P.F. and Young, S. (2000)."Accrual management to meet earnings targets: UK evidence pre- and post-Cadbury " The British Accounting Review, Vol. 32 No. 4, pp. 415–445. Peasnell, K.V., Pope, P.F. and Young, S. (2005)."Board monitoring and earnings management: do outside directors influence abnormal accruals?" Journal of Business Finance and Accounting, Vol. 32 No. 7/8, pp. 1311–1346. Peni, E. and Vähämaa, S. (2010)."Female executives and earnings management" Managerial Finance, Vol. 36 No. 7, pp. 629 - 645. Persons, O.S. (2006)."Corporate governance and non-financial reporting fraud" Business and Economic Studies, Vol. 12 No. 1, pp. 27-41. Prencipe, A. and Bar-Yosef, S. (2011)."Corporate governance and earnings management in family-controlled companies" Journal of Accounting, Auditing & Finance, Vol. 26 No. 2, pp. 199-227 Ramsay, I. and Blair, M. (1993)."Ownership concentration, institutional investment and corporate governance: An empirical investigation of 100 Australian companies" Melbourne University Law Review, Vol. 19 No. 1, pp. 153-173. Rodriguez Dominguez, L., Gallego Álavrez, I. and García Sanchez, I. (2009)."Corporate Governance and Code of Ethics " Journal of Business Ethics, Vol. 90 No. 2, pp. 187202. Roodposhti, F.R. and Chashmi, S.A.N. (2011)."The impact of corporate governance mechanisms on earnings management" African Journal of Business Management, Vol. 5 No. 11, pp. Rose, J.M., Mazza, C.R., Norman, C.S. and Rose, A.M. (2013)."The influence of director stock ownership and board discussion transparency on financial reporting quality" 28 Accounting, Organizations and Society, Vol. No. pp. In Press. Sánchez-Ballesta, J.P. and García-Meca, E. (2007)."A meta‐analytic vision of the effect of ownership structure on firm performance" Corporate Governance: An International Review, Vol. 15 No. 5, pp. 879-892. Schubert, R. (2006)."Analyzing and managing risks – on the importance of gender difference in risk attitudes" Managerial Finance, Vol. 32 No. 9, pp. 706 - 715. Schubert, R. (2006)."Analyzing and managing risks – on the importance of gender difference in risk attitudes" Managerial Finance, Vol. 32 No. 9, pp. 706-715. Shen, C.H. and Chih, H.L. (2007)."Earnings management and corporate governance in Asia’s emerging markets" Corporate Governance: An international Review, Vol. 15 No. 5, pp. 999-1021. Sun, J., Cahan, S.F. and Emanuel, D. (2009)."Compensation committee governance quality, chief executive officer stock option grants, and future firm performance." Journal of Banking & Finance, Vol. 33 No. 8, pp. 1507–1519. Tian, Y.S. (2012)."Ironing out the kinks in executive compensation: Linking incentive pay to average stock prices" Journal of Banking & Finance, Vol. 37 No. 2, pp. 415–432. Vance, S.C. (1983)."Corporate leadership: Boards, directors, and strategy", Working Paper, McGraw-Hill. Wang, D. (2006)."Founding family ownership and earnings quality" of Accounting Research, Vol. 44 No. 3, pp. 619–656. Warfield, T.D., Wild, J.J. and Wild, K.L. (1995)."Managerial ownership, accounting choices, and informativeness of earnings" Journal of Accounting and Economics, Vol. 20 No. 1, pp. 61–91. Williams, M.A. and Rao, R.P. (2006)."CEO stock options and equity risk incentives" Journal of Business Finance & Accounting, Vol. 33 No. 1/2, pp. 26-44. Xie, B., Davidson III, W.N. and DaDalt, P.J. (2003)."Earnings management and corporate governance: the role of the board and the audit committee" Journal of Corporate Finance, Vol. 9 No. 3, pp. 295–316. Yermack, D. (1997)."Good timing: CEO stock option awards and company news announcements" Journal of Finance, Vol. 52 No. 2, pp. 449-476. Yu, F. (2008)."Analyst coverage and earnings management" Journal of Financial Economics, Vol. 88 No. 2, pp. 245–271. Zhang, X., Bartol, K.M., Smith, K.G., Pfarrer, M.D. and Khanin, D.M. (2008)."CEOs on the edge: earnings manipulations and stock-based incentive misalignment." Academy of Management Journal, Vol. 51 No. 2, pp. 241-258. 29 Tableau 1 : Sélection et Répartition sectorielle de l’échantillon Entreprises Françaises Entreprises Américaines Echantillon initial 250 300 Entreprises financières 36 48 Entreprises exclues pour manque 55 49 des données Entreprises finales retenues 159 203 Nombre % Nombre % Industrie (sec1) 42 26.41 53 26.10 Biens de Consommation (sec2) 28 17.61 37 18.22 Santé (sec3) 12 7.55 16 7.88 Services (sec4) 48 30.18 61 30.04 T.I.C (sec5) 29 18.23 36 17.73 Le tableau présent les statistiques relatives à la sélection de l’échantillon pour les deux pays où ils sont repartis sur cinq secteurs (Industrie (Sec1), Biens de Consommation (Sec2), Santé (Sec3), Services (Sec4), T.I.C (sec5). Tableau 2 : Les statistiques descriptives des variables retenues Nombre Moyenne Min Max Ecart type Différence FR-US AD FR US RA/RHA FR US Taille FR US Endett FR US MTB FR US CFO FR US Score.Gouv FR US 1272 1624 0.0510 0.0302 8.51e-06 6.43e-06 0.7638 0.9838 0.0731 0.0593 0.0208*** 1272 1624 0.4650 1.7153 0 0 30.1194 48.6354 1.4219 2.5000 -1.2503*** 1272 1624 7.3125 9.2066 1.8615 5.2080 11.8756 12.6198 2.0708 1.1468 -1.8941*** 1272 1624 0.2394 0.2948 0 0 1.6692 1.440 0.1714 0.1323 -0.0554*** 1272 1624 2.5562 2.1154 1.4755 0.6438 7.3042 11.2406 0.399 1.2234 0.4407*** 1272 1624 0.0769 0.1249 -0.7703 0.0779 1.3099 -0.1063 0.0985 0.8661 - 0.0480*** 1272 1624 24.1352 34.5837 9 17 44 43 6.2231 4.3189 -10.4485*** *** significatif à 1% Le tableau présente les statistiques descriptives pour les 159 entreprises françaises et 203 entreprises américaines pour la période allant de 2003 à 2010. La variable dépendante AD représente la valeur absolue des accruals discrétionnaires calculés selon le modèle de Kothari et al. (2005). Les variables de contrôles sont : Taille : Le logarithme du total des actifs, Endett : Ratio total des dettes et la valeur comptable de total des actifs, MTB : Market to Book mesuré par le rapport entre la capitalisation boursière en fin de période (cours d’action de la firme* nombre d’actions en circulation) et la valeur comptable des capitaux propres, CFO : Le ratio cash-flow par rapport au total des actifs, Score.Gouv : Le score de la gouvernance d’entreprise (Tableau 8) 30 Tableau 3 : Matrice de corrélation de Pearson (Entreprises françaises) 1 2 3 4 5 6 7 AD RA/RHA Taille Endett MTB CFO Score.Gouv 1 1 0.0486* -0.1900*** 0.0044 0.0197 -0.0869*** -0.1136*** 2 3 4 5 6 7 1 0.0577** 0.0137 0.1060*** 0.0325 0.0048 1 0.2006*** -0.1797*** -0.0216 0.2948*** 1 -0.0109 -0.0201 0.0913*** 1 0.1538*** -0.1449*** 1 -0.0442 1 Ce tableau reporte les coefficients de corrélations entre les variables utilisées pour un échantillon de 159 entreprises françaises pour la période allant de 2003 à 2010. *** significatif à 1%, ** significatif à 5%, * significatif à 10% Tableau 4 : Matrice de corrélation de Pearson (Entreprises américaines) 1 2 3 4 5 6 7 AD RA/RHA Taille Endett MTB CFO Score.Gouv 1 1 0.1257*** -0.0762*** -0.0226 0.0459* -0.0076 -0.0323*** 2 3 4 5 6 7 1 0.0839*** -0.0021 0.1062*** 0.0434* -0.0662*** 1 0.0043 -0.4080*** -0.1391*** 0.1944*** 1 -0.0215 -0.0022 0.0098* 1 0.4792*** -0.0756*** 1 -0.0245 1 Ce tableau reporte les coefficients de corrélations entre les variables utilisées pour un échantillon de 203 entreprises américaines pour la période allant de 2003 à 2010. *** significatif à 1%, ** significatif à 5%, * significatif à 10% La figure présente la répartition par année de la rentabilité des actifs mesurée par le ratio bénéfice net par rapport au total des actifs pour l’ensemble de 159 entreprises françaises et 203 entreprises américaine pour la période entre 2003 et 2010. 31 Tableau 5 : Résultat de la régression de la relation entre la gestion du résultat et la rémunération par actions Période (2002-2010) Pooled FR U.S 0.1028*** 0.1085*** 0.0582*** Constant (12.71) (9.63) (3.58) -0.0073* U.S (-1.86) indicateur 0.0014** 0.0028** 0.0026*** RA/RHA (2.33) (1.98) (4.37) -0.0064*** -0.0074*** -0.0034** Taille (-6.42) (-5.12) (-2.12) -8.22e-04 0.0207 -8.97e-04 Endett (-0.70) (1.43) (-0.82) -1.79e-04 -2.29 e-03 0.0013 MTB (-0.41) (-0.47) (0.79) -0.0633*** -0.0830*** -0.0319 CFO (-3.99) (-3.73) (-1.37) Oui Oui Oui Secteur Année Log likelihood N Pooled 0.0998*** (8.86) -0.0111** (-2.04) 0.0026*** (2.74) -0.0055*** (-3.98) -1.21e-04 (-0.68) 2.80e-04 (0.35) -0.0766*** (-3.40) Oui Période (2002-2007) FR 0.1053*** (7.14) U.S 0.0588** (2.45) 0.00418** (2.35) -0.0054*** (-2.87) -0.0103 (-0.48) 5.52e-04 (0.63) -0.0833*** (-2.78) Oui 0.0061*** (5.57) -0.0031 (-1.32) 1.35e-04 (-0.78) 1.69e-04 (-0.07) -0.0502 (-1.43) Oui Pooled 0.0857*** (10.69) -0.0082** (-2.20) -8.72e05 (-0.20) -0.0054*** (-5.52) 4.77e-04 (-0.55) 0.0024*** (8.00) 0.0167 (1.07) Oui Période (2008-2010) FR 0.0908*** (6.87) US 0.0452*** (5.09) -0.0013 (-0.62) -0.0070*** (-4.28) -0.0384** (-2.57) 0.0024*** (6.24) -0.0069 (-0.29) Oui 6.78e-05 (0.26) -0.0025*** (-3.03) -4.4e-05 (-0.82) 7.42e-04 (0.66) 0.0358*** (2.77) Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui 3863.4161 1594.8516 2306.0233 2109.5843 894.2846 1236.7584 2149.1254 805.3025 1547.9174 2896 1272 1624 1810 795 1015 1086 477 609 *** significatif au seuil de 1%, ** significatif au seuil de 5%, * significatif au seuil de 10% Le tableau présente les résultats de la régression de la relation entre la rémunération par actions et la gestion du résultat pour la période allant de 2003 à 2010 et particulièrement pour les deux sous périodes (croissance économique vs crise financière et récession économique) pour le cas empilé, français et américain. 32 Tableau 6 : Résultat de la régression de la relation entre la gestion du résultat et la rémunération par actions en présence de la gouvernance d’entreprise Pooled FR US 0.1207*** 0.1285*** 0.0776*** Constant (12.56) (9.39) (3.97) 3.25e-04*** U.S indicateur (4.93) 0.00793*** 0.0090 * 0.0054** RA/RHA (4.03) (1.71) (2.35) -9.33e-04*** -0.0011** -6.67e-04* Score.Gouv (-3.29) (-2.50) (-1.71) -0.0026 2.95e-04 9.61e-04 Score.Gouv* RA/RHA (-0.56) (1.21) (0.60) -0.057*** -0.0066*** -0.0031* Taille (-5.59) (-4.49) (-1.92) 8.41e-05 0.0213 -9.12e-05 Endett (-0.72) (1.49) (-0.84) 1.96e-04 -2.98e-04 2.61e-04*** MTB (-0.45) (-0.61) (3.61) -0.0618*** -0.0824*** -0.0298 CFO (-3.92) (-3.71) (-1.28) Oui Oui Oui Secteur Année Log likelihood N Oui Oui Oui 3878.10 2896 1598.22 1272 2312.67 1624 *** significatif au seuil de 1%, ** significatif au seuil de 5%, * significatif au seuil de 10% Le tableau présente les résultats de la régression de la relation entre la rémunération par actions et la gestion du résultat en présence de gouvernance d’entreprise pour la période allant de 2003 à 2010 dans le cas empilé, français et américain. 33 Tableau 7 : Principaux résultats de la régression de la relation entre la gestion du résultat et la rémunération par actions pour les différents mécanismes de gouvernance France Etats-Unis Coef RA/RHA Gouv RA/RHA* RA/RHA Gouv RA/RHA* Gouv = Gouv Gouv Caractéristiques liées au conseil d’administration 0.0060* -0.0018** 3.18e-04 0.0052** -0.0016* -2.74e-04 TCA (1.75) (-2.02) (0.86) (2.08) (-1.75) (-1.09) 0.0775*** -0.0600*** 0.0101 0.0718*** -0.0130* 0.0033 RCA (21.40) (-10.58) (1.03) (3.81) (-1.95) (1.07) 0.0063** 9.21e-04 Cumul = 0 (1.99) (1.32) 0.0029* 0.0029*** Cumul = 1 (1.95) (4.32) 0.0096** -0.0114 0.0167** 0.0096** -0.0919*** 0.0119** admin.ind (2.56) (-0.96) (1.97) (2.12) (-2.97) (2.08) 0.0045* 0.0260** 0.0043 0.0032*** 0.0242*** 0.0102 admin.act (1.71) (2.42) (0.68) (3.97) (2.66) (0.40) 0.0026* -0.0221 0.0050** 0.0035*** -0.0129* -0.0237 femm.adm (1.84) (-1.00) (2.23) (4.22) (-1.86) (-1.11) Caractéristiques liées au comité des rémunérations 0.0029 0.0463*** CR = 0 (1.37) (8.61) -0.0024 6.54e-04 CR = 1 (-1.20) (-0.49) 0.0034* 0.0026*** RCR = 0 (1.87) (4.28) 0.0016** -0.0018 RCR = 1 (2.26) (-1.15) 0.0029* - 0.0023 0.0090*** 0.0093*** -0.0162*** -0.0012 TCR (1.67) (- 1.29) (4.59) (2.96) (-6.75) (1.39) 0.0127*** -0.0270 0.0493*** 0.0463*** -0.0379*** -0.0012 CR.ind (9.83) (-1.41) (21.73) (8.61) (-3.67) (-0.04) Caractéristiques liées à la structure de propriété 0.0051** -0.0222* 0.0081*** 0.0242** -0.0617*** 0.0128*** Prop.manag (2.37) (-1.68) (5.28) (2.58) (-3.81) (3.81) 0.0118*** 0.1017*** -0.0192** 0.0070*** 0.0120 0.0196*** Concent (3.41) (7.54) (-2.48) (4.84) (0.86) (3.33) 0.0203*** -0.1002*** -0.022 0.0088*** 3.92e-04 0.0569*** Institu (3.38) (-6.23) (-1.23) (2.84) (0.02) (5.58) *** significatif au seuil de 1%, ** significatif au seuil de 5%, * significatif au seuil de 10% Le tableau synthétise les principaux résultats trouvés pour les régressions de la relation entre la gestion du résultat et la rémunération par actions en présence des différents mécanismes de gouvernance d’entreprise 34 Tableau 8 : Mesure de l’indice de score de gouvernance d’entreprise Critère Recommandation Le conseil d’administration doit Composition du être composé entre 6 conseil et 15 membres (9 à d’administration 12 étant considéré comme idéal) Séparation des fonctions de président et directeur général Existence des administrateurs indépendants Pourcentage d’administrateurs indépendants dans le conseil Nombre des réunions du conseil d’administration Biographie détaillée des administrateurs Variable Score TCA : Taille du conseil d’administration mesurée par le nombre des administrateurs 8 points si le nombre des administrateurs est entre 9 et 12. 4 points si le nombre des administrateurs est supérieur à 12. 2 points si le nombre des administrateurs est entre 6 et 8. 0 si le nombre est inférieur ou égal à 5. Les fonctions de contrôle et de management doit être séparées Cumul : Variable 1 point si les fonctions sont séparées. muette qui vaut 1 0 point si les fonctions ne sont pas s’il y a un Cumul séparées. et 0 sinon 1 point s'il y a au moins un administrateur indépendant. 0 point si le conseil d’administration admin.ind : Présence des n’est pas composé d’administrateurs indépendants. Le conseil administrateurs d'administration doit indépendants 8 points si le part des administrateurs être composé des mesurée par le indépendants est supérieur ou égal à 2/3. administrateurs pourcentage des 4 points si le part des administrateurs indépendants administrateurs indépendants est entre 1/2et 2/3. indépendants dans 2 points si le part des administrateurs le conseil indépendants est inférieur à 1/2. 0 point si l’entreprise ne dispose pas d’administrateur indépendant. RCA : La réunion de conseil 2 points si le conseil d’administration est Le conseil doit réunir d’administration réuni au moins une fois par année. au moins une fois par mesurée par le 0 points si le conseil d’administration année nombre des n’est pas réuni. réunions Les membres de conseil d'administration 1 point si la biographie des doivent être identifiés en donnant leurs administrateurs est publiée. niveaux et leurs carrières professionnelles 0 sinon. ainsi les postes préoccupées 35 Tableau 8 : (Suite 1) Critère Recommandation Présence d'actionnariat des administrateurs Les administrateurs doivent être des actionnaires aux Pourcentage des entreprises actions détenues par les administrateurs Le conseil Présence des d’administration doit femmes dans le avoir au moins une conseil femme administrateur Les entreprises Présence de doivent avoir un comité des comité des rémunérations rémunérations Le comité des Taille du comité rémunérations doit des rémunérations être composé plus que six administrateurs Existence des administrateurs indépendants dans le comité des rémunérations Ce comité intégralement composé membres indépendants doit des Variable Score 1 point si les administrateurs détiennent des actions. 0 point si les administrateurs ne admin.act : détiennent pas des actions de Pourcentage des l’entreprise. actions détenues 6 points si les administrateurs détiennent par plus que 2/3 du capital. l’administrateur 3 points si les administrateurs détiennent entre le 1/3 et 2/3 du capital. 2 points si les administrateurs détiennent moins de 1/3 du capital. 0 point si les administrateurs ne sont pas des actionnaires. femm.adm : 2 points si au moins le 2/3 des membres Présence de la du conseil sont des femmes. femme dans le 1 point si les femmes administrateurs conseil mesuré par présentent au moins 2/3 du nombre total le pourcentage de des administrateurs. la femme dans le 0 point s'il n'existe pas de femme dans le conseil conseil. d’administration CR : Présence de comité des rémunérations mesurée par la 1 point si l’entreprise dispose de comité variable muette qui des rémunérations. vaut 1 si 0 point si l’entreprise ne dispose pas de l’entreprise comité des rémunérations. dispose un comité des rémunérations et 0 sinon TCR : Taille de comité des 3 points si le nombre d'administrateur est rémunérations supérieur à 6. mesurée par le 2 points si le nombre d'administrateur est nombre des entre 3 et 5. administrateurs 0 point si le nombre d’administrateur est siégeant dans ce inférieur ou égal à 2. comité 4 points si le comité des rémunérations CR.ind : est composé uniquement des Pourcentages des administrateurs indépendants. administrateurs 2 points si le comité des rémunérations indépendants est composé au moins d’un seul siégeant dans le administrateur. comité des 0 point si le comité des rémunérations rémunérations n’est pas composé d’administrateur indépendants. 36 Tableau 8 : (Suite 2) Critère Recommandation Variable RCR : Réunion de comité des rémunérations Le comité des mesurée par une Réunion de comité rémunérations doit se variable muette qui des rémunérations réunir au moins une vaut 1 si le comité fois par année se réunit au moins une seule fois et 0 sinon Propriété Le dirigeant doit Prop.manag : Le managériale détenir un pourcentage pourcentage élevé des d’actions détenues actions d’entreprise par le dirigeant Concentration de propriété Le capital de la firme ne doit pas être dispersé Investisseurs institutionnels Les investisseurs institutionnels doit détenir un grand pourcentage du capital de la firme Score 2 points si le comité se réunit au moins une fois par année. 0 point sinon. 4 points si le dirigeant détient plus de 1/2 du capital. 2 points si le dirigeant détient entre 1/2 et 1/3 du capital. 1 point si le dirigeant détient moins de 1/3 du capital. Concent : Le 4points si les trois premiers actionnaires pourcentage détiennent plus de 2/3 du capital. d’actions détenues 2points si les trois premiers actionnaires par les trois plus détiennent entre 1/3 et 2/3 du capital. grands 1 point si les trois premiers actionnaires actionnaires détiennent moins de 1/3 du capital. Institu : Le 4points si les investisseurs institutionnels pourcentage détiennent plus de 1/2 du capital. d’actions détenues 2points si les investisseurs institutionnels par les détiennent entre 1/2 et 2/5 du capital. investisseurs 1 point si les investisseurs détiennent institutionnels moins de 2/5 du capital. Score Total : 52 points Le score de gouvernance d’entreprise de chaque firme à l’année t correspond à leur somme des points obtenus (Les items et leurs mesures sont déduits de Globe and Mail corporate governance rating) ainsi la définition des variables retenues dans la dernière régression (Tableau 7). 37