déplacement du caribou et l’évitement des zones perturbées (notamment des routes) et
l’augmentation cumulative des perturbations ont un effet direct sur le taux de recrutement des
populations affectées. De plus, la récolte de subsistance autochtone et le braconnage sont
soupçonnés de contribuer à sa précarité.
La reconnaissance juridique du caribou forestier comme espèce vulnérable a mené à
l’élaboration d’un plan de rétablissement pour la période 2005-2012. Le plan d’action pour le
rétablissement du Caribou forestier au Québec propose une trentaine de mesures, visant le
taux de survie, la conservation d’habitats adéquats, le maintien de l’intégrité de la forêt
boréale, l’information et la sensibilisation des citoyens et la recherche et le développement des
connaissances.
Le sort du caribou forestier dans la Baie-James :
Il en ressort de l’analyse de la dispersion printanière du caribou forestier du Nord du Québec
effectuée par Tyler Rudolph et ses collaborateurs qu’il y a :
Une évidence d’une forte corrélation entre le déclin du caribou et la perturbation de
son habitat naturel ;
Une baisse significative du taux de recrutement du caribou forestier suite à la
perturbation de ses aires de répartitions ;
Le réseau routier continue à réduire la qualité et la connectivité fonctionnelle de
l’habitat du caribou forestier et à augmenter l’accès aux prédateurs.
M. Rudolph a insisté durant sa présentation sur ces trois éléments explicatifs du déclin des
populations de caribou forestier sur le territoire de la Baie-James :
Les opérations forestières ;
Le développement du réseau routier ;
La chasse de subsistance effectuée par les Cris.
Stratégie de rétablissement du caribou forestier :
La Stratégie de rétablissement du caribou forestier, population boréale, publiée par
Environnement Canada en 2012, préconise le maintien des taux de perturbation en deçà de
35% dans l’aire de répartition de toute population. M. Rudolph et ses collaborateurs ont repris
le modèle des chercheurs fédéraux et l’ont bonifié en se servant de données démographiques
et cartographiques provenant de trois populations locales de caribous forestiers sur le
territoire de la Baie-James. Les résultats de leur étude démontrent l’important pouvoir
explicatif du modèle d’Environnement Canada, à un point tel que même en l’absence
d’information concrète sur la répartition et la démographie d’une harde, il devient possible de
prédire avec une mesure de probabilité le niveau de risque que courent ces populations.
Actuellement, les trois populations locales (Assinica, Nottaway et Témiscamie) sont
considérées comme étant non autosuffisantes, et on prévoit que la situation s’aggravera au
cours des prochaines années, si l’on poursuit la perturbation des aires de répartitions de ces
hardes.
Recommandations* :
Étant donné le faible degré de fidélité des individus à
des parcours de déplacement printaniers, les
chercheurs considèrent que la planification de
corridors fixes de déplacement ne semble pas une
approche très prometteuse pour maintenir la
connectivité des paysages pour le caribou forestier de
« la limite méridionale de
l’aire de répartition du
caribou forestier n’a cessé
de régresser »