enaassociation aae ena Section des retraités Un dossier du groupe social sur le site internet de l’Association : Connaître et savoir utiliser l’hospitalisation à domicile (Had) L a section des retraités a reçu les témoignages émouvants de deux de nos camarades, au sujet de l’hospitalisation à domicile. L’expérience dont ils faisaient part montrait à la fois son intérêt en ce qu’elle permet le retour du malade à son domicile et ses conditions et difficultés, en particulier les contraintes qu’elle impose aux proches. Leurs témoignages ont incité le groupe social, comme leurs auteurs nous y encourageaient, à approfondir le sujet pour informer nos camarades des possibilités offertes par l’Had. À cet effet, notre camarade Eric Ginesy, délégué national de la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile, a accepté de présenter au groupe social ce mode de prise en charge, en insistant sur son développement récent, sur l’importance de l’information du corps médical, sur les circonstances où il se justifie et sur les aspects pratiques de son organisation. Grâce aux contacts qu’Eric Ginesy nous a ménagés, nous avons rencontré les responsables des deux plus importants services d’Had d’Ile-de-France, la Fondation Santé Service et l’Had de l’AP-HP. Nous avons également rencontré à l’Agence régionale de santé d’Ile-deFrance le délégué territorial de Paris À la suite de ces contacts, nous sommes convaincus de l’intérêt que peut présenter, dans certaines éventualités et sous certaines conditions, ce mode de prise en charge encore mal connu des patients, mais aussi d’une partie du corps médical. L’Had est obligatoirement prescrite par un médecin. Si elle peut l’être par un médecin libéral et concerner ainsi un patient à son domicile, elle est, dans la majorité des cas, prescrite à l’issue d’une hospitalisation. Pour faciliter sa mise en place il y a intérêt à la prévoir aussi tôt que possible pendant l’hospitalisation. Si la quasi-totalité du territoire national est maintenant couverte, l’offre de services d’Had est plus étoffée à Paris et dans la proche banlieue, avec la présence de plusieurs organisations et établissements d’Had. L’Had se justifie pour des soins non réalisables par la seule médecine de ville, car complexes, trop intensifs ou trop techniques, pour des personnes ayant besoin de la continuité des soins et d’une équipe médicalisée et pluridisciplinaire. L’Had intervient ainsi actuellement principalement pour des pansements complexes et des soins compliqués et pour des soins palliatifs, mais aussi pour la chimiothérapie, la surveillance post chimiothérapie cancéreuse, l’assistance respiratoire, des traitements intraveineux, pour la rééducation orthopédique et neurologique… Les soins nécessités par des pathologies cancéreuses représentent près d’un tiers des journées d’Had. La majorité des patients présente un niveau de dépendance élevé La prise en charge fait intervenir dans un cadre pluridisciplinaire divers professionnels de santé, salariés de l’établissement d’Had et professionnels libéraux. Sous la responsabilité du médecin coordonnateur et de l’infirmière déléguée de l’Had qui veillent à la mise 56 / avril 2016 / n°459 à sa mise en place et à son bon déroulement, il est fait appel au médecin traitant du patient pour le suivi du malade et, pour les soins, à côté de personnels de l’Had, à des infirmiers et à des auxiliaires paramédicaux libéraux, ainsi qu’à des prestataires divers pour la fourniture des matériels et souvent des médicaments. On comprend dès lors, et les témoignages de nos camarades le confirment qu’outre l’environnement matériel dont l’accès et la disposition du logement, la participation active et le soutien de l’entourage du patient, des « aidants, » constituent la condition de la viabilité du recours à l’Had. Du point de vue financier, la prise en charge de l’Had par l’assurance maladie est identique à celle d’une hospitalisation classique sans le forfait journalier et, en raison des exonérations liées notamment à la nature des affections et avec l’intervention des mutuelles, est le plus souvent dispensée du ticket modérateur. Le dossier placé sur le site Internet de l’association ne vise pas à l’exhaustivité, mais a pour objet, avec les informations et les témoignages nos camarades qu’il comporte, de sensibiliser à ce mode de prise en charge qui a sa place dans notre système de soins entre l’hospitalisation classique et les services à la personne et qui, utilisé à bon escient, peut rendre un service inappréciable au patient et à ses proches. Ses auteurs seraient intéressés de connaître les interrogations et observations qu’il suscite, comme, bien entendu, de recueillir de nouveaux témoignages. Henri-Pierre Culaud Didier Cultiaux Pierre Gandouly Olivier Rateau Montesquieu 1966, Turgot 1968, Robespierre 1970, Turgot 1968