L'HYGIENE DE L ' Œ I L ET LE TRAVAIL INDUSTRIEL LES PROBLÈMES DE L'ÉCLAIRAGE INDUSTRIEL r i r BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL Etudes el Documents. Série F. — Hygiène industrielle. N« 6. Juin 1923. L'HYGIÈNE DE L'ŒIL ET LE TRAVAIL INDUSTRIEL LES PROBLÈMES DE L'ÉCLAIRAGE INDUSTRIEL GENÈVE 1923 r IMPRIMERIE ALBERT K U N D I G , GENEVE — 7 - Parmi les enquêtes, une des plus documentées est celle de la Commission ministérielle anglaise sur l'éclairage dans les fabriques et ateliers1, dont les relevés dans les industries textiles, mécaniques et de l'habillement, ont été assurés par le concours de savants, d'experts et d'associations patronales et ouvrières. Plus de 4.000 mensurations photométriques, dans 163 locaux de travail, ont été prises au cours de l'enquête. Mais certains aspects du problème de l'éclairage industriel ne sont pas encore élucidés et demandent des expériences nouvelles, effectuées sur le champ même du travail soit par des techniciens, soit par des praticiens. La fabrication des lampes électriques a fait des progrès remarquables; les types de lampes, leur mode d'emploi et de distribution sont actuellement si perfectionnés qu'on peut légitimement considérer la technique de l'éclairage comme fondée sur une base scientifique. D'autre part, il est nécessaire et urgent, pour faciliter la comparaison des divers systèmes d'éclairage, de leur prix, de leur intensité, de la couleur des sources, et surtout pour faciliter la comparaison des résultats photométriques et la détermination des quantités de lumière nécessaires pour les différents travaux, d'adopter désormais, dans les divers pays, une nomenclature des unités et des symboles communs. Dans l'exposé qui suit, nous nous sommes efforcés de mettre au point la question en esquissant son état actuel; mais notre but est surtout de solliciter des contributions nouvelles, d'aider à faire connaître les règles acquises par la science et applicables à la pratique industrielle et d'assurer, par le concours des associations patronales et ouvrières, que ces règles ne resteront pas lettre morte. 1 Reports of the Departmental Committee on Lighting m Factories and Workshops. First Report, 1915 (Cmd. 8000); 2nd Report, 1921 (Cmd. 1418); 3rd Report, 1922 (Cmd. 1686). H. M. Stationery Office, London. W-: í. I LES SOURCES LUMINEUSES Définitions. Les sources puissantes, le soleil par exemple, nous donnent la sensation de ce qu'on appelle la « couleur blanche ». Mais si un faisceau de cette lumière traverse un prisme, il se décompose et donne une image colorée, sous forme d'une bande bien connue: le spectre. L'œil normal n'aperçoit ordinairement que le « spectre moyen » ou lumineux (5), dans lequel se produisent cependant — ainsi que les physiciens l'ont prouvé — des actions ou variations d'autant plus marquées qu'on se rapproche des deux extrémités du spectre : variations calorifiques vers le rouge et au delà (spectre calorifique obscur ou infrarouge), variations photochimiques vers le violet et au delà (spectre chimique obscur ou ultra-violet) (6). Les zones au delà du rouge et du violet ne sont pas visibles et sont appelées zones obscures. L'organisme, cependant, ne peut pas se soustraire à l'influence de ces radiations obscures des spectres chimiques et physiques et nous verrons plus loin les phénomènes morbides qu'elles engendrent en lui. Les sources lumineuses qu'on utilise en pratique (7) donnent un spectre étendu, c'est-à-dire un mélange de diverses radiations qui arrivant à l'œil nous donnent la sensation d'une seule couleur, en rapport avec l'étendue plus ou moins grande du spectre et de l'intensité relative de ses diverses parties. Les variations de couleur sont dues aux variations des intensités relatives qui se produisent pour les radiations moyennes. Nous disons qu'une surface est colorée quand elle renvoie certains rayons du spectre plus abondamment que d'autres. Il faut aussi rappeler qu'en général plus un corps élève sa température, en donnant un éclairement plus intense, plus son spectre s'étend peu à peu vers le violet et par conséquent s'enrichit en radiations u.-v. On a toujours mesuré une lumière en la rapportant à une autre lumière, prise comme unité. Il est sans aucun doute utile de donner avant tout les définitions des grandeurs et d'indiquer quels - 10 — sont les étalons et les unités employés dans la technique de l'éclairage. Déjà dans la fabrication des lampes électriques on avait reconnu la nécessité de déterminer et de marquer l'intensité des lampes suivant des uni* es et une nomenclature communes. Mais, même dans ce cas, il a fallu constater que les résultats n'étaient pas comparables parce que lss unités employées n'étaient pas rigoureusement contrôlées. Ce n'est qu'après la création de laboratoires de physique qu'on a pu réaliser la mensuration précise du pouvoir éclairant des unités nationales et assurer ainsi, par l'échange des tests calibrés, la connaissance parfaite des rapports existant entre les unités des divers pays. Au Congrès des électriciens de 1889, à Paris, VIOLLE a proposé l'unification des mesures photométriques en les rapportant à l'étalon-platine, dont le 1/20 est sensiblement représenté par la bougie internationale. Auparavant, en effet, on employait indifféremment, comme étalons d'intensité, l'éclairage diurne, le Cárcel, la « bougie Étoile », la « bougie allemande » ou « anglaise », etc. (8) Toutefois, l'étalon Violle n'était pas facile à réaliser; et pour cette raison il y eut, en 1909, une entente entre le Bureau of Standards des Etats-Unis, le National Physical Laboratory de Londres et le Laboratoire central d'électricité de Paris pour arriver à une uniformité des unités. On proposa alors une unité secondaire: la « bougie-mètre » (ou « bougie décimale » ou « bougie internationale»), qui vaut 1/10 de Cárcel et par conséquent 1/20 de Violle. En réalité, la « bougie internationale» a été choisie sans qu'on se préoccupât de sa valeur par rapport au Violle, et cette valeur est inconnue (BLANC). Une des plus importantes résolutions adoptées par la Commission internationale de l'éclairage à la dernière réunion de Paris (juillet 1921) se rapporte à la « bougie internationale », qui est l'unité employée couramment en France, en Angleterre et aux Etats-Unis. La proposition du Comité national britannique de l'éclairage était la suivante: «Le Comité propose que la Commission internationale de l'éclairage adopte officiellement comme unité internationale de puissance lumineuse la « bougie internationale », telle qu'elle a été définie par les trois laboratoires nationaux d'étalonnage de France, de Grande-Bretagne et d'Amérique en 1909, et telle qu'elle a été conservée depuis dans ces laboratoires. » Ainsi un grand progrès a été réalisé en adoptant une unité lumineuse commune; celle-ci est d'ailleurs dans un rapport assez simple avec l'unité employée en Allemagne, en Suisse, en Autriche, etc.: la « bougie Hefner » (1 « bougie Hefner » = 0.9 « bougie internationale »). VIOLLE avait dressé un tableau à double entrée, complété plus tard par BROCA, en vue de permettre d'établir rapidement la valeur relative des divers étalons qui existaient en 1884. Pour savoir la valeur d'une unité en fonction d'une autre il suffit de prendre l'unité en question dans la première colonne — 11 — et de la suivre horizontalement jusqu'à la rencontre de la colonne verticale, qui correspond à la deuxième unité; le chiffre rencontré est la valeur qu'on cherche. TABLEAU I. Bougie 1 .B?BS'e anglaise 1 ">'ernaanglaise | t ¡ o n a ( e Violle Cárcel llougie Etoile Boogie allemande Violle 1,000 0,481 Cárcel «Bougie Etoile». 0,062 «Bougie allemande » 0,061 « Bougie anglaise » 0,054 «Bougie internationale» . . . 0,050 Hefner . . . . 0,045 2,080 1,000 0,130 16,100 7,750 1,000 16,400 7,890 1,020 18,500 8,910 1,150 20,000 9,600 1,240 22,200 10,700 1,380 0,127 0,112 0,984 0,870 1,000 0,886 1,130 1,000 1,220 1,080 1,350 1,200 0,104 0,094 0,805 0,720 0,802 0,740 0,902 0,830 1,000 0,900 0,900 1,000 Hefner Il faut déplorer d'être obligé de conserver pour l'unité internationale des mots différents, suivant les différentes langues, et de n'avoir pas un symbole commun. BLONDEL propose le symbole IC, abréviation de «International Candie», ou même C, en faisant remarquer que le mot français «bougie» n'est que l'abréviation de l'ancien mot «chandelle de bougie» et que l'allemand « kerze » n'est que l'abréviation de l'ancien mot latin « ceresa », d'où le vieux mot français « cierge ». Nous allons maintenant examiner la question des définitions des grandeurs et unités photométriques, qui doit être considérée comme fort importante. Les éléments caractéristiques des systèmes de mesures élaborés dans ces dernières années sont la considération du flux lumineux comme grandeur fondamentale en photométrie et la définition d'une unité correspondante: le lumen. Les associations de techniciens ont désormais adopté la considération du « flux lumineux », produit par une source d'intensité lumineuse donnée, car les ingénieurs électriciens sont depuis longtemps familiarisés avec les considérations de flux électrique et de flux magnétique. L'insuffisance de l'intensité lumineuse horizontale comme mode de définition et de comparaison des sources de lumière d'une part, et d'autre part le fait qu'aujourd'hui on cherche à tirer de toutes les sources de lumière le maximum de rendement, ont mis en relief la nécessité de définir beaucoup plus souvent qu'on ne le faisait autrefois l'effet lumineux total. La mesure de l'effet utile des sources en lumens et de leur rendement en lumens par watt s'est généralisée naturellement. Dans le rapport présenté à la réunion de Paris, BLONDEL insiste sur la nécessité de mettre définitivement de l'ordre dans les notions scientifiques, aujourd'hui généralement acceptées par tous, et de donner des définitions vraiment pratiques et suffisamment nombreuses de toutes les grandeurs. f — 12 — La définition des grandeurs et celle des unités — dit BLONDEL — ne sont pas nécessairement parallèles, car une unité ne peut être définie qu'en fonction d'un étalon permettant de la représenter. Si l'unité fondamentale est celle de l'intensité lumineuse, la définition des grandeurs pourra être fondée sur des considérations théoriques, en suivant l'ordre le plus logique. Pour ce qui concerne l'opportunité d'ajouter à la définition du flux de lumière celle du « flux d'énergie », il est utile de relever que ce que l'œil mesure et qu'il importe de connaître pour l'éclairage est le « flux lumineux ». En outre, tandis que la détermination du flux d'énergie est une opération délicate, celle du flux lumineux est très facile. Flux lumineux (Luminous flux — Flusso luminoso — Lichtstrom ou Lichtfluss). — Le flux lumineux (F) est, d'après les définitions adoptées par la Commission internationale, le débit d'énergie rayonnante évalué d'après la sensation lumineuse qu'il produit (9). Une source lumineuse émet pendant un certain temps une quantité de lumière et le flux n'est que cette quantité par unité de temps. Le flux est ce que, d'une expression très brève, on appelle couramment lumière. Uunité de flux, ou lumen1, est le flux de lumière émis, dans un angle solide (10) égal à l'unité, par une source ponctuelle2 uniforme, d'intensité égale à 1 « bougie internationale ». L'unité d'angle solide (stéradian) est représentée par l'angle sous-tendu par une surface de 1 mètre carré sur une sphère d'un rayon égala l'unité (Blondel). On appellera, pour abréger, « flux total » ou « global » d'une source l'ensemble du flux émis par cette source F 0 ; « flux superhorizontal » (F „ ) le flux émis par la source au-dessus d'un plan horizontal passant par son centre ; « flux sub-horizontal » (F-^-) quand le flux est émis au-dessous du plan et «flux zonal» (F < ) lefluxémis par une source de révolution dans l'intervalle compris entre deux cônes de révolution dont les angles sont donnés. 1 La difficulté de matérialiser l'idée de 1 lumen par mètre carré de la surface d'une sphère de 1 mètre de rayon a été réduite par la proposition de l'unité CGS « phot ». Mais cette unité même étant trop élevée, on a proposé comme grandeur pratique l'unité « milliphot », ou 1/1000 de lumen par centimètre carré. Cette unité n'est pas cependant entrée dans l'usage courant et elle n'est employée jusqu'à présent que pour les recherches scientifiques. 2 Tout flux émanant d'une source de dimensions négligeables par rapport à la distance à laquelle on l'observe peut être considéré comme provenant d'un point. — 13 Intensité lumineuse (Luminous Intensity — Intensità luminosa — Lichtstärke). — L'intensité lumineuse d'une source ponctuelle dans une direction quelconque est le flux lumineux par unité d'angle solide émis par cette source dans la direction considérée. YJunitè d'intensité est la « bougie internationale » (11). Eclairement. Emission. Densité surfacique du flux lumineux. — Le flux lumineux rapporté à une surface qui le reçoit ou qui l'émet a une densité que l'on appella «eclairement » (Illumination— Illuminamento — Beleuchtung) quand la lumière est reçue par la surface et « émission » quand elle est émise par cette surface. L'éclairement d'une surface en un point quelconque est donc le quotient du flux par l'aire de la surface S, défini par l'équation ou, si le flux est uniforme, E F = ir- Les mêmes équations de définition s'appliquent à la densité du flux à l'émission, c'est-à-dire au quotient du flux émis par une surface par l'aire de cette surface. Le comité anglais propose la définition suivante: L'« illumination » est le débit de réception d'énergie lumineuse sur une aire donnée, c'est-à-dire la radiation lumineuse reçue par cette aire. Uunité d'éclairement (et d'émission) est le «lux », qui est l'éclairement d'une surface de 1 mètre carré recevant (ou émettant) un flux de 1 lumen uniformément réparti, ou l'éclairement produit sur un mètre carré de surface d'une sphère d'un mètre de rayon par une source ponctuelle uniforme d'une « bougie internationale » placée à son centre. Si l'on prend comme unité de longueur le centimètre, l'unité d'éclairement est le « phot », égal à 1 lumen par cm2, et si l'on prend comme unité de longueur le pied (Grande-Bretagne, Etats-Unis), l'unité d'éclairement est le lumen par pied carré appelé «'foot-candle ». Le tableau qui suit, dressé par B. MONASCH, donne les facteurs qui peuvent servir pour transformer des résultats exprimés dans une unité d'éclairement, dans l'unité désirée. - 14 — TABLEAU II. Facteur pour la transformation dans l'unité désirée Résultais exprimés en Hefner (lux all.) Hefner pied Bougie intern. pied Bougie intern. luimètre Hefner mètre. . . . Hefner pied . . . . Bougie (intern.) pied Bougie (intern.) lux ou bougie . Carcel-mètre . . . . 1— 10,79 11,98 0,0926 1 — 1,11 0,0834 0,9009 1 — 0,9000 9,71 10,76 0,093 1,005 1,12 1,11 10,75 0,103 0,995 0,0926 0,8954 1— 9,65 0,1035 1 — Carcelmètre Pour les rapports existant entre les autres unités, nous présentons le tableau suivant : TABLEAU III Résultats exprimés Facteur pour la transformation dans l'unité d ésirée en Lux Phot Milliphot Foot-Candle Phot Milliphot . . . . Foot-candle . . _. 1— 10.000,— 10,— 10,764,— 0,0001 1— 0,001 0,001076 0,1 1.000,— 1— 1,0764 0,0929 929,— 0,929 1 — BLONDEL recommande d'écarter les termes nationaux tels que « bougie-mètre », « meter-candle », « foot-candle ». Il est d'autant plus facile d'abandonner ces termes que le « foot-candle » * est égal à 1,0764 milliphot et 10,764 lux, différant donc peu de 1 milliphot et de 10 lux. Ainsi le passage aux nouvelles unités ne serait pas difficile. Le comité anglais préfère « meter-candle » à lux pour désigner l'unité d'éclairement, puisque cette expression est analogue à ' Pour les pays de langue anglaise qui emploient comme unité de longueur le pied, l'unité d'éclairement est le lumen par pied carré appelé « foot-candle ». Celle-ci est l'éclairement « reçu » par une surface placée à la distance d'un pied (cm. 30,48) normalement aux rayons d'une source ayant une intensité d'une bougie internationale. Il est évident que le « foot-candle » correspond à un éclairement dix fois plus grand que celui donné par la même source sur un mètre carré et exactement 1 foot-candle est égal à 10,76 lux ou bougie internationale. — 15 — « foot-candle », généralement utilisée, et qu'elle est plus explicite. Toutefois le comité ne voit pas d'objection à ce qu'on emploie le mot « lux » pour cette unité. Densité surfacique d'intensité — Brillance — Eclat. — La brillance (Brightness ou Brilliancy — Splendore — Flächenhelle ou Glanz) est le flux émis par l'unité de surface dans l'unité d'angle, ou, plus simplement, la brillance d'une surface dans une direction est le quotient de l'intensité émise dans cette direction par l'aire apparente de cette surface (projection de la surface sur un plan perpendiculaire à la direction considérée). Elle est définie par l'équation : h1 — - d l ¿S cos 8 où 6 représente l'angle entre la normale de la surface et la ligne de visée. Il ne Taut donc pas confondre la brillance, qui est une « intensité surfacique », avec l'émission, qui est un «flux surfacique» (BLONDEL) (12). L'unité de brillance est, suivant l'unité de longueur adoptée, la bougie par cm2 (qu'on pourrait appeler «Lambert ») (13) ou la bougie par m2 (qu'on pourrait appeler « 10 millilamberts »). Excitation ou quantité d'éclairement. (Exposure—Esposizione— Belichtung.) — Pour la photographie, l'étude des impressions visuelles, etc., on prend aussi en considération cette grandeur qui se définit ainsi: l'excitation ou quantité d'éclairement (e) est l'intégrale du produit de l'éclairement par le temps. Le microphotseconde est une unité convenable pour l'excitation des signaux lumineux, plaques photographiques, etc. Dans certains cas le luxseconde est une unité plus facile à comprendre. Eclairage (Lighting— Illuminazione— Beleuchtung). — L'éclairage ou quantité de lumière « Q » est le produit du flux lumineux par la durée d'utilisation. En pratique cette dernière est l'heure et Vunité d'éclairage est le «lumen-heure». Dernièrement on a proposé aussi comme unité le « phot-seconde ». Efficacité lumineuse et consommation spécifique. — Pour une source qui rayonne toute l'énergie, 1'« efficacité lumineuse » se confond avec le « facteur de luminosité ». Pour une source qui ne rayonne qu'une partie de l'énergie qu'elle dépense, 1'« efficacité — 16 — lumineuse » est le quotient du flux lumineux par la puissance consommée: elle a pour unité le «lumen par watt ». Si pour certaines sources on peut employer le « lumen par calorie », ou «par seconde», etc., il est très désirable de transformer ces mesures en «lumens par watt ». La « consommation spécifique » est l'inverse de l'efficacité lumineuse; elle a pour unité principale le «watt par lumen ». On peut rapporter également les consommations spécifiques à l'intensité lumineuse moyenne globale, au lieu du flux. L'unité est alors le « watt par bougie » et accessoirement la calorie par bougie-heure ou le BTU (British Thermal Unit) par bougie-heure (14). Le Congrès de Genève de 1896 et les sociétés françaises et américaines intéressées avaient jusqu'ici groupé d'une part toutes les définitions de grandeurs, d'autre part toutes les définitions d'unités. Le comité anglais a trouvé plus pratique de grouper chaque unité avec la grandeur correspondante. C'est ce mode de présentation que nous avons adopté. Dans le tableau n° IV, S représente l'aire d'une surface, « un angle solide. L'angle solide correspondant à une sphère entière est 4 jr ; celui correspondant à une demi-sphère est 2 r. Une source de 1 b. moyenne globale émet 12,57 lumens, et réciproquement 1 lumen peut être produit par une source de 0,07958 b. moyenne globale. Pour un corps diffusant suivant la loi de Lambert et n'ayant aucune absorption (c'est-à-dire un diffuseur théorique parfait), la brillance b est reliée au flux par unité de surface ^ par la relation : h — F ou pour une surface très petite b = 1 dF 77 dS Un corps suivant la loi de Lambert et ayant la brillance de 1 lambert ou 1 b. par cm2 reçoit ou émet 3,1416 phots, et, réciproquement, s'il reçoit un éclairement de 1 phot ou donne une émission de 1 phot, sa brillance est de 0,3183 b. par cm2. Il faut un éclairement de 3,14 phots sur ce corps théorique pour lui donner une brillance apparente de 1 lambert (10 lux). En pratique, en tenant compte de l'absorption, un mur ou plafond blanc exigera 3,5 à 5 milliphots (3,5 à 5 foot-candles) ou 35 à 50 lux pour présenter une brillance apparente de 1 millilambert (ou 10 bougies par m2). — 17 TABLEAU IV. - TABLEAU DES GRANDEURS PHOTOMETRIQUES ET DES UNITES (D'après André BLONDEL. — Paris, 1921.) Grandeurs photométriques Symboles et équations 1. Flux lumineux (Luminous 2. Intensité lumineuse flux) (Luminous F, W dF i = ; dio 3. Densité de flux (Flux density) Eclairement et émission (Illumination and emission) . . 4. Quantité d'éclairement (Expo5. Brillance (Intensité surfacique) Nom de l'unité r = d? Abréviations Lumen I Bougie (candie) c dui Phot ou lumen par dF I cm2 (phot) E= = cos 9 Lux ou lum. par dS r> m2 (lux) Et Phot-seconde microphot-sec. di Lambert ou2 boub— gie par cm dS cos 6 Bougie par m2 Ix l :cm 2 phs; [i- phs L C :cm 2 C:m2 6 Facteur de réflexion (Reflection 1. Facteur d'absorption (Absorp- P — — a — — T — Lumen 8. Facteur de transmission (Trans9. Flux global (Total flux). . . . 10. Flux sub-horizontal (Sub-hori11. Flux super-horizontal Fo — 1 F-o- Id. l F « F < Id. Id. l l (Super- 12. Flux zonal (Zonal flux). . . . 13. Intensité moyenne globale (Ave- Io Bougie (candle) Co 14. Intensité moyenne sub-horizontale (Mean sub-horizontal 15. Intensité moyenne super-horizontale (Mean super-horizon- I— Id. c— I » Id. C_n_ Id. KÀhm Id. f 16. Intensité moyenne horizontale (Mean horizontal Candle power) 17. Facteur de réduction de l'intensité globale (Reduction factor of the average Candle power) . 18. Flux d'énergie (Energy flux) . Z - "" 19. Facteur de luminosité Kl = (Lumi- Ihm Io Ihm F). F ; k = <1>À Watt to Lumen par watt l :w Lumen-heure Q Watt w Lumen par watt l :w Watt par lumen Watt par bougie horizontale, Ws * 20. Eclairage ou quantitédelumière Q = F.i 21. Consommation de puissance (Power consumption) . . . 22. Efficacité lumineuse (Luminous F r > = W 23. Consommation spécifique (SpeWs = w l TABLEAU V. 18 — TABLEAU DES GRANDEURS ET DES UNITES. (D'après le Comité national britannique de l'éclairage. — Paris, 1921.) Grandeurs Rayonnement lumineux Unités et abréviations Symboles Lumen (Im) F Équations de définition (Luminous Puissance lumineuse (Luminous power) Bougie (c) K— K d¥ Puissance moyenne en bougies F 4- Brillance — Eclat (Brightness) . . Lux E F Bougie par m2 (c: m2) B B= Bougie par mm2 (c:mm2) B dF dK ~d& Pour une surface parfaitement diffusante MF B= Réflexion - Absorption - Transmission : Rapports de Ì Valeurs m a n (aire projetée) pourcentage ou rapport S représente l'aire d'une surface, « un angle solide. Conventions proposées: 1. Pour les courbes polaires, la direction verticale serait prise comme origine, avec 0° vers le bas et 180° vers le haut. — 2. Les angles d'incidence et de réflexion seront mesurés à partir de la normale à la surface, prise comme origine. Photometrie. — Comme on n'a pas l'habitude d'évaluer, même approximativement, les éclairements, on dit couramment qu'une pièce, un poste est bien ou mal éclairé, sans avoir recours à un terme de comparaison. Il faut avouer d'ailleurs qu'il n'existe pas de moyen de contrôler rapidement et d'une façon pratique le défaut de l'intensité lumineuse au-dessous du minimum qu'on voudrait demander au législateur. Déterminer l'intensité lumineuse du poste de travail est toujours difficile, surtout quand il y a lieu de prendre en considération les différents facteurs que nous avons déjà résumés. La sensation de lumière, d'après laquelle nous jugeons, est tout à fait subjective et l'on ne peut pas se servir pour la définir des grandeurs et des unités nécessaires à une définition objective. Toutefois on a proposé des méthodes qui permettraient de déterminer — 19 - approximativement si l'éclairement est suffisant ou non pour un travail donné. Pour déterminer l'éclairement d'une pièce qui reçoit la lumière du jour on calcule l'angle d'ouverture et l'angle d'incidence par la méthode de Forster. L'éclairement d'un point d'une surface est fonction de l'étendue de la voûte céleste qui lui envoie ses rayons. Cette étendue est mesurée par l'angle d'ouverture \ Cette recherche est très importante avant la construction d'un bâtiment. Après la construction, on peut déterminer l'angle d'ouverture et celui d'incidence avec Vappareil à miroir de GÖTTSCHLICH ou par le stéréo goniomètre de W E B E R , qui est une application pratique de la loi de Lambert: « La quantité de lumière qui tombe sur une surface est proportionnelle à l'intensité lumineuse du segment du ciel qui lui envoie ses rayons, à l'albedo (c'est-à-dire au pouvoir de réflexion), au sinus de l'angle d'élévation sous lequel les rayons tombent sur la surface qu'on examine, à l'angle solide sous lequel le ciel est visible. » Elle est en proportion inverse du carré de la distance. En général on admet que la valeur minimum qu'on peut tolérer,' pour l'angle solide réduit, est de 50 degrés carrés (COHN) (15). Dans ces conditions un éclairement minimum de 10 bougiesmètres peut encore être réalisé, même par un temps très sombre. Quand il s'agit d'un essai sommaire on peut se servir de 1:'échelle bien connue de SNELL (optotypes), mais qui représente une méthode subjective et applicable seulement quand l'œil est normal. On peut faire la même critique à la méthode suivante, qui cependant est très recommandée : on noircit suffisamment le verre d'une lampe pour que l'éclairage devienne vingt-cinq fois moins intense : on supprime ainsi l'éclairage de réserve nécessaire pour le travail. Si les objets peuvent encore être distingués, l'éclairement donné est suffisant. K.ATZ a proposé de déterminer approximativement l'influence des divers systèmes ^éclairage artificiel sur les yeux d'après la fréquence du clignement. Les expériences faites sur lui-même avec le myographe de Marey ont prouvé que si avec un éclairage naturel suffisant la fréquence du clignement, pendant une lecture de dix minutes, était de 1,86 par minute et de 2,8 avec l'éclairage au gaz normal, elle était portée à 6,2 lorsqu'on diminuait sensiblement l'éclairage. KATZ a conclu que pour distinguer les détails de l'ou1 L'angle d'ouverture est l'angle compris entre une ligne qui réunit le point X de la pièce avec le sommet du toit opposé et la ligne qui rase le bord supérieur de la fenêtre. - 20 — vrage il faut que le rapport entre le degré d'éclairement nécessaire pour, un travail donné et le minimum de lumière nécessaire soit en moyenne de 1 à 25. Les recherches de contrôle faites par T E R R I E N donneraient une valeur un peu plus petite, variable en tout cas suivant les sujets et le genre de travail. Enfin LANDOLT a proposé un procédé très simple qui consiste à mesurer l'acuité visuelle pour la vision de près avec tel ou tel éclairage. Pour les travaux courants, l'éclairement ne devrait pas arriver à un point qui abaisserait l'acuité au-dessous de trois cinquièmes et il devrait permettre une acuité normale pour les travaux fins (couturières, bijoutiers, horlogers, etc.). La mensuration de l'éclairement dans les écoles, les salles de lecture, les bibliothèques, les rues, etc., est de toute première importance. Il est à recommander que l'éclairement soit mesuré horizontalement, dans un plan à un mètre au-dessus du plancher ou du sol et que les valeurs maximum, minimum et moyenne soient relevées en watts ou en litres (s'il s'agit de gaz) par heure, et par lux par m2. La notion d'éclai est nécessaire pour définir toutes les propriétés d'une source de lumière. On a vu que l'intensité d'une source n'est pas en rapport avec sa surface éclairante et qu'on peut définir son éclat par le quotient de son intensité totale en bougies par la surface éclairante en cm2. La photométrie se propose de comparer entre elles les sources de lumière au point de vue de leur intensité lumineuse ou de l'éclat qu'elles donnent à une feuille de papier blanc ou à un écran. Elle a donc pour fondement la loi qui dit que « l'éclat d'une source lumineuse varie en raison inverse du carré de la distance à laquelle elle est placée » *. Pour comparer des sources de même couleur on emploie les photomètres, qui peuvent être groupés comme suit: photomètres pour la mensuration des intensités lumineuses, pour la mensuration des éclairements et pour la mensuration des éclats. Ce sont les deux derniers groupes qui intéressent surtout la pratique. 1 C'est-à-dire que, si on place une surface éclairée successivement àia distance de 1, 2, 3, 4... mètres de la source lumineuse, l'éclairement de la surface sera représenté respectivement par 1/1,1 /4, 1 /9, 1 /16... En d'autres termes, si à la distance de 1 mètre de la source la surface éclairée reçoit une intensité lumineuse égale à 1, à la distance de 2 mètres elle n'en reçoit qu'une égale à 1 /4, etc. Cette loi s'explique par le fait qu'aux distances 1, 2, 3, 4... d'une source lumineuse, les rayons se diffusent sur des surfaces sphériques, qui — d'après les lois de la géométrie — sont dans le rapport du carré des rayons, c'est-à-dire comme 1: 4: 9: 16. — 21 — Le principe est toujours le même: on place une feuille de papier blanc dans la position où sera placé l'ouvrage et on mesure l'éclat pris par ce papier en le comparant à celui que prend une feuille identique éclairée par un étalon lumineux. On obtient la variation de l'éclairement produit par l'une des sources en faisant varier la distance d'une source (l'autre étant immobile) à la surface qu'elle éclaire; ou, les deux sources étant immobiles, en faisant varier le flux lumineux envoyé par l'une d'elles sur la surface éclairée au moyen d'un diaphragme interposé, de sorte que l'éclairement produit est proportionnel à la surface du diaphragme ; ou en plaçant sur le trajet des rayons venant d'une des sources deux prismes de verre absorbants (verre fumé) à angles opposés, se déplaçant en sens inverse normalement aux rayons; ou enfin en plaçant sur le trajet des rayons venant d'une des sources deux niçois que ces rayons traversent l'un après l'autre et en faisant varier l'angle des sections principales des deux niçois (l'éclairement produit est proportionnel au carré du cosinus de cet angle). Les photomètres du dernier groupe permettent de juger si les deux surfaces éclairées sont complètement identiques quand leurs éclats sont égaux; quand l'acuité visuelle de l'oeil est la même dans les deux cas; quand l'œil, en les voyant alternativement avec des alternances d'une fréquence convenable, n'éprouve aucune impression de scintillement. Les photomètres qui utilisent la méthode de l'identité d'aspect sont par exemple le photomètre Bouguer-Foucault, le photomètre de Rumford, de Bunsen et le photomètre Lummer-Brodhum, le plus précis de tous. Les appareils appelés « lumenmeter » permettent de mesurer rapidement le flux total émis par une source. Rappelons comme type le lumenmeter Blondel. L'éclairement des divers points d'une salle est mesuré par des appareils qui prennent le nom de « luxmètre ». Ils sont en général portatifs, de façon à permettre toutes les orientations nécessaires. Si les photomètres comparent aussi les éclats des sources, on les appelle « nitomètres » (par exemple les appareils de von Martens, de Dibolin, de Wingen, de Krüss, l'Holophane lumeter, le Luxometer, etc.), et si enfin on veut comparer les intensités des radiations monochromatiques correspondantes de deux sources, on emploie les « spectro-photomètres ». Naturellement, pour étudier ou juger une source colorée, il n'est pas possible de se servir des unités et des moyens de recherche, etc., qui nous servent pour la lumière blanche. — 22 - La comparaison des sources de couleurs diverses demande que l'on varie les éclairements à égaliser par l'un quelconque des procédés connus. On peut employer la méthode fondée sur l'égalité d'éclat, pendantlaquellesemanifestent deux phénomènes importants très connus: le phénomène de Purkinje et le phénomène de Macé de Lépinay et Xicati. Ces deux phénomènes interviennent dans la méthode fondée sur l'acuité visuelle, et dont on a vu le manque de sensibilité. Au contraire, la « méthode du papillotage » convient très bien pour la comparaison des sources de couleurs différentes et peut être considérée comme seule méthode convenable pour cette détermination. Il est utile de rappeler que les procédés de la photométrie ne devraient pas être trop compliqués, mais si possible simplifiés. Néanmoins, lorsqu'il s'agira de comparer les diverses sources de lumière, il faudra disposer d'appareils très précis, dussent-ils même être compliqués. Lestypes «luxometer» ou«lumeter», quoiqueappréciés, ne peuvent être employés couramment à cause de la rapide diminution de puissance de la batterie. On a songé aussi à des types binoculaires. En tout cas, les appareils qui doivent dépendre de l'acuité visuelle ne sont jamais très précis; de même ceux qui se fondent sur la réduction de la source étalon. Les récents travaux faits sur le sélénium et les autres cellules photo-électriques ouvrent un vaste champ à l'avenir de la photométrie et permettent d'espérer la reproduction artificielle de l'œil normal. Les expériences et les appareils proposés par TORDA, IVÉS (basés sur l'emploi de thermopyles), de F É R Y , COHLENTZ, etc., basés sur l'absorption des rayons ultra-visibles, ou sur des méthodes photographiques, sont encore en partie du domaine du laboratoire, mais on peut espérer les voir entrer sous peu dans le domaine de la photométrie pratique. Ainsi, un appareil spéaial, basé sur la méthode photochimique, a déjà été présenté par le professeur Eder, de Halle («Grauheilphotometer »). En conclusion, un vaste champ est ouvert à l'avenir de la photométrie. Qu'il nous soit permis de souhaiter que les techniciens des divers pays s'accordent sur la meilleure manière de mesurer l'éclairement et qu'on s'en tienne à celle qui sera choisie, afin que les recherches des investigateurs puissent être comparées entre elles. Lumière naturelle. L'atmosphère terrestre contient une infinité de petites particules en suspension qui réfléchissent en tous sens les rayons lumineux, comme le feraient des myriades de petites facettes. La lumière du ciel est par conséquent avant tout une lumière diffuse et elle nous intéresse seulement à ce point de vue. - 23 La lumière solaire est très riche en rayons u.-v., qui sont arrêtés en grande partie par la couche atmosphérique, et en rayons bleus, qui font ordinairement défaut dans les sources de lumière artificielle (16). DIAGRAMME N° 1 ' . / " " \ X_ 7 7/ \ X A A vSt_. ~k ár -**1 x r O ,000 S^soo HOURS OF THE DAY La courbe intérieure met en relief que la lumière artificielle est nécessaire en moyenne avant 10 h. et après 14 h., au mois de décembre, pour répondre à une valeur minimum de lumière, à des conditions données de lumière extérieure et à un facteur donné de lumière diurne. — Les parties noires du graphique des deux autres courbes représentent les périodes entre 5 h. et 7 h. et 17 ou 18 h. et 19 h., quand la lumière artificielle est nécessaire dans les conditions exposées ci-dessus, si Ton veut avoir le minimum d'éclairement exigé. L'éclairage naturel ou diurne est extrêmement variable: c'est là son plus grand défaut. « En effet, — dit L. BARGERON 2 , — à trois heures du soir, par temps couvert, j'ai trouvé 185 lux au bord d'une fenêtre d'un atelier au rez-de-chaussée dans une grande 1 Nous tenons à exprimer ici toute notre gratitude à M. L. Gaster, Secrétaire général de l'Ili. Eng. Soc, de Londres, qui a bien voulu mettre à notre disposition la plupart des figures qui illustrent le texte. 2 Moniteur de la peinture, Paris, 5 mai 1922, p. 162. - 24 — cour parisienne. A midi, par temps analogue, sur une grande place (place de la République), il y avait 2.300 lux et à 13 h. y2, 3.500. » Les conditions qui influencent le plus l'éclairage sont représentées par les saisons, l'heure de l'expérience dans la journée, les conditions météorologiques et l'étendue de la voûte céleste qui envoie la lumière. Les recherches faites à ce sujet par le « National Physical Laboratory » de Londres (du mois de mars au mois de décembre 1914) ont donné (Rapport de la Commission d'enquête en Angleterre) les valeurs suivantes: TABLEAU Mois Avril. . . Mai . . . Juin . . . Juillet-août Septembre Octobre Novembre Décembre VI Eclairage à midi en lui mailmum minimum 53.400 54.300 51.600 7.100 10.500 24.200 30.300 26.100 25.000 11.600 Observations non valables 8.700 1.520 1.300 3.600 Moyenne 32.000 32.000 41.000 18.000 13.000 11.000 7.200 WEBER (cité par V. Stockhausen dans le Grundriss der Hygiene de Seiter) a trouvé à Kiel 5.469 lux en décembre et 60.020 lux en juillet, et même, en juillet 1892, 154.300 lux. STOCKHAUSEN a trouvé en mars un éclairement de 62.400 lux donné par une surface de neige éclairée par le soleil et qui recevait ellemême du soleil et du ciel un éclairement de 83.700 lux. C. PAULUS, ibid. le 24 août et les 5 et 10 novembre 1906, trouva sur le plancher d'unepièce située au N-E, à 11 h., 2660. 3400, 1410 lux. B. MONASCH, ibid., sur une table de travail dans une pièce au troisième étage d'une fabrique de quatre étages, qui recevait la lumière du N-E et donnait sur une cour, a constaté, du 1 er février au 11 mars 1907, à 12 h., avec un ciel gris sombre, 462 à 635 lux; avec un ciel gris clair 900 à 1380, et, par un ciel couvert de nuages blancs, 1405. L'éclat intrinsèque du ciel varie aussi beaucoup avec les diverses conditions météorologiques. On a relevé qu'il est plus grand quand on ne voit pas le bleu du ciel. D'après les mensurations de I'« American Lucifer Prism Co » on classe ces conditions en cinq groupes : 1. Nuages, nimbus, ni ciel bleu, ni soleil. 2. Ciel sans nuages, bleu clair, pluie immanente, ou légèrement brumeux. 3. Ciel très généralement bleu, nuages élevés: cirrus. 4. Ciel généralement nuageux: cumulus. 5. Temps uniformément couvert, pas de ciel bleu. Ces variations de l'éclat du ciel en rapport avec les nuages ont été représentés dans le diagramme suivant * : DIAGRAMME N° 2 boo Soo a, 60 3 O Zoo CS 2ao « I0O Z 3 4- Classement du ciel. L'emploi de la lumière naturelle pour l'éclairage représente un problème assez simple pour les nouvelles constructions, mais quelquefois difficile à résoudre lorsqu'il s'agit de locaux de vieilles maisons, qui servent souvent d'ateliers. Pendant la construction on tiendra compte de Vorientation des locaux, de façon à fixer d'avance un éclairage obtenu par la lumière diffuse du jour. Chaque point cardinal a ses partisans et ses détracteurs. Il est évident que l'orientation peut varier selon les climats, mais si le N-E, l'E, le S-E, le N-0 (ERISMANN, GRUBER, JAVAL) et même le S. (ARNOULD) ont des partisans, le N. est l'orientation la meilleure pour assurer une lumière diffuse, sans rayonssolaires directs, la plus utile pour un bon exercice de la vision. En général, on choisira pour les bâtiments l'orientation de E, N-E, S-E, de façon à placer les angles plutôt que les faces dans la direction des points cardinaux et à donner aux rayons lumineux une direction en rapport avec la place occupée par les ouvriers. 1 SCHERESCHEWSKY, J. W. & TUCK: The Hygienic Conditions of Illumination in Workshops of the Women's Garment Industry. U. S. Treasury Dpt. Public Health Bull., n° 71, 1915. — 26 - La construction devra être suffisamment éloignée des constructions voisines. Aujourd'hui les nouveaux bâtiments des usines jouissent, en général, d'un éclairage naturel assez bien réglé, distribué à travers de larges ouvertures dans le haut du plafond (« sheds », lanterneaux). La meilleure direction des rayons serait celle qui viendrait d'en haut, à travers un plafond vitré. Mais ce système ne peut être généralisé car il est souvent insuffisant ou excessif, selon les saisons et les climats. L'éclairage unilatéral de gauche est adopté surtout pour les écoles; le bilatéral différentiel (avec l'éclairage principal toujours à gauche) n'a pas vraiment de défenseurs, car il expose davantage à des jeux d'ombres et n'a qu'un intérêt assez secondaire au point de vue de l'hygiène. On peut encore combiner l'éclairage latéral avec celui venant du faîte. La combinaison de la lumière naturelle avec la lumière artificielle n'est pas à conseiller, parce qu'elle donne une lumière fausse, fatigante, surtout par ses reflets sur la cornée. Dans les constructions à un seul étage, le meilleur système d'éclairage est toujours le système à « sheds ». Le plan vitré a une inclinaison de 40 à 45°, répartie sur les deux côtés ou sur un seul de l'angle dièdre que forme la toiture. La seconde disposition permet d'orienter la face transparente du toit vers le N. ou le N.-E. et de se protéger, en partie, contre les rayons du soleil. Il s'agit là d'un système coûteux, parce qu'il empêche la superposition des étages (17). Dans ces constructions à superficie étendue, les lanterneaux donnent une lumière qui descend verticalement dans les parties où n'arrivent pas les rayons obliques entrant par les fenêtres. S'il s'agit de locaux à « sheds » ou de hangars, les lanterneaux au niveau de la toiture, soit latéraux, soit inclinés, doivent avoir une superficie variant entre un demi et un tiers de celle des locaux à éclairer. Pour assurer à tous les postes la lumière nécessaire, les fenêtres seront aussi grandes que possible et prolongées en hauteur jusqu'au plafond toutes les fois qu'on le pourra. La distance de la partie supérieure de la fenêtre au plafond ne sera jamais supérieure à 20 centimètres, parce qu'une distance plus grande pourrait réduire sensiblement l'intensité de l'éclairage à l'intérieur du local. Les vitres atténuent aussi la source de lumière: une glace polie de 7 mm. d'épaisseur intercepterait 3 % de la lumière; le verre en feuilles 12 %, la glace coulée 30 %, la glace laminée 3 % (DOUGLAS, GALTIN). Les vitres inférieures, jusqu'à 1 m. 75 au moins du plancher, devraient être dépolies. L'emploi de vitres transparentes et dépolies concourt à la diffusion de la lumière (18). — 27 — Il faut aussi envisager la nécessité d'un rapport entre la hauteur et la profondeur du local, car on sait que l'éclairement est inversement proportionnel au carré de la distance qui sépare le point considéré du mur où se trouve l'ouverture. On a déjà vu (v. Photometrie) les règles qui régissent les méthodes pour calculer l'éclairement du poste de travail. D'après NUSSBAUM, la hauteur d'une pièce devrait être la suivante : Pour une chambre de 4 m. de profondeur: 2 m. 70 » » » 4 m.50 » » 3 m. » » » 5 m. » » 3 m. 30 » » » 5 m.50 » » 3 m. 60 » » » 6 m. » » 3 m. 90 » » » 6 m. 50 » » 4 m. 20 4 m. 50 » » » 7 m. » » Et le rapport entre la surface vitrée et la surface du plancher devrait être, d'après le même auteur, au moins de 1: 9 pour le rez-de-chaussée; de 1: 10 pour le premier étage; de 1: 11 pour le deuxième étage; de 1: 12 pour le troisième étage et de 1: 15 pour les mansardes. Dans les constructions de plusieurs étages, les plus élevés sont naturellement les mieux éclairés. Les locaux de 3 à 4 m. 50 de hauteur devraient avoir des fenêtres dont la superficie serait du tiers au cinquième de la superficie totale des salles, du cinquième au dixième lorsque la nature des travaux n'exige pas beaucoup de lumière (travaux grossiers, travaux de magasin). La surface vitrée peut être calculée suivant différentes règles. Voici l'une de celles-ci: « Si aucune des dimensions du local n'est le double d'une autre, on propose (Allemagne) une surface vitrée telle que, multipliée par la hauteur du local, elle soit égale au moins au dixième du cube du local à éclairer ». Dans ces calculs on prendra en considération la surface des « vitres » et non pas la surface globale des «fenêtres», qui en général est du quart à la moitié plus grande que celle des vitres. On ne peut pas fixer a priori la hauteur des fenêtres. Elle doit être calculée par rapport au nombre, à la grandeur, à l'éloignement des constructions voisines, aux vitres du plafond, etc. Il sera utile d'arrondir les arêtes des ouvertures afin de mieux employer celles-ci et, dans les locaux de 4 mètres, d'arriver à avoir l'allège à 1 mètre du plancher, afin d'empêcher le rayonnement de la lumière venant d'en bas. Déjà en 1886, TRELAT demandait des fenêtres occupant un quart de la surface de la façade et proposait un linteau, placé le plus haut possible, pour assurer la lumière la plus favorable (c'est-à-dire celle qui arrive sous un angle de 35 à 40Q). D'après Trelat, pour une pièce de 4 m. 50 de profondeur, il faudrait une fenêtre de 3 mètres de hauteur (19). - 28 — Il faut enfin envisager les obstacles qui empêchent la pénétration des rayons lumineux ou qui en modifient la direction. On tiendra compte en premier lieu des constructions en face des fenêtres ; ensuite de l'étage auquel se trouve la pièce, de la hauteur, de la distance de la baie d'éclairage, etc. (20). En ce qui concerne le lieu même du travail, les vitres, les stores, les rideaux, la couleur des parois et du plafond de la pièce, la couleur de la façade du bâtiment opposé, représentent des facteurs capables d'améliorer ou non les conditions d'éclairage du local. Exception faite pour la teinte blanche plus ou moins atténuée, c'est la couleur jaune qui présente le plus de luminosité, surtout à l'éclairage artificiel. Avec une teinte blanche ou claire (jaune clair, gris clair), les parois réfléchissent de 50 à 15 % de la lumière sans aveugler. Les murs peints à la chaux conviennent très bien, même au point de vue économique, pour les ateliers qui noircissent rapidement (fonderies) et qui doivent être blanchis souvent. On préfère parfois donner aux murs une teinte grise, lavable jusqu'à 1 m. 50 du plancher, et blanchir le reste de la paroi avec une teinte légèrement bleue, verte ou jaune, qui, sans trop réduire l'intensité, est plus agréable à l'œil. Pour le plafond, on emploie de préférence un vernis au blanc de zinc. On avait l'habitude de dire — et cette opinion est empirique et fausse — qu'il est nécessaire de construire des usines obscures pour certains travaux (fonderies), mais aujourd'hui cette conviction tend heureusement à disparaître. L'augmentation d'éclairement d'une surface blanche a le double avantage d'accroître l'intensité de la clarté et d'augmenter l'acuité visuelle. La meilleure garniture pour les murs d'un local éclairé sera celle dont le pouvoir émissif est le plus élevé (21). On évitera donc les papiers peints, les rideaux, les stores, etc. Même la poussière qu'on laisse trop souvent se déposer sur les lampes, les vitraux, etc., la saleté des murs, diminuent Péclairement et peuvent abaisser le flux lumineux utile des sources. Il faut donc exiger un bon entretien des vitrages, des lampes, etc. Les machines, les piles de matériaux (boîtes, balles, etc.) placées près des ouvertures empêchent la pénétration des rayons lumineux dans les locaux. On est alors obligé d'avoir recours, pendant toute la journée, à un éclairage artificiel, qui est peu agréable et quelquefois même dangereux, du fait des contrastes créés par le mélange des lumières artificielle et diurne. Il est nécessaire de bien étudier d'avance la distribution des machines dans le local pour que la lumière naturelle soit également répartie sur toutes les machines. Pour éviter toute ombre provoquée par l'ouvrier, ombre toujours mobile et par cela gênante, on tiendra compte de la hauteur, de la largeur, des parties mobiles des machines, de leur nombre et surtout de la position de l'ouvrier devant elles. En effet, on a pu souvent remarquer que des machines — 29 — sont placées dans un local sans que l'emplacement des fenêtres ait été fixé auparavant ou vice versa. Ainsi, par exemple, dans l'industrie textile, les rayons lumineux devraient arriver dans le sens des allées qui séparent les machines. Un bon éclairage naturel doit donc répondre aux conditions suivantes : la lumière arrivera dans la plus grande quantité possible jusqu'à la partie centrale de la pièce; la lumière arrivera sur le poste de travail dans la direction la plus utile; la distribution de la lumière sur le poste de travail serale plus uniforme possible ; les parois et les garnitures de la pièce auront une couleur et une surface telles qu'elles n'absorberont que très peu de la lumière incidente; les machines et les accessoires seront placés de façon à éviter les ombres gênantes. Lumière artificielle. Les sources. — Les sources de lumière artificielle peuvent être classées comme suit: 1. Sources dont l'incandescence est due au carbone: flammes produites par combustion de matière solide (cire), liquide (huiles végétales et minérales, pétrole), gazeuse (gaz .de houille, d'eau, mixte, acétylène, etc.). 2. Sources dont l'incandescence est due à la chaleur par le passage du courant électrique : lampe électrique à incandescence (à filament de charbon ou métallique), arc électrique. 3. Sources dont l'incandescence est due àia combustion de divers corps ou au passage du courant électrique à travers un corps solide à émission sélective : manchon, à incandescence chauffé par le gaz ou l'acétylène ou les vapeurs d'autres substances (alcool, etc.) ; lampe Nernst ou certaines lampes à incandescence avec filament à émission sélective ou placé dans un gaz spécial (azote). 4. Sources dont le corps incandescent est une vapeur traversée par le courant électrique: lampe à vapeur de mercure. Les flammes éclairantes du premier groupe doivent leur éclat à la présence de particules de charbon rendues lumineuses par incandescence. Il s'agit toujours d'un gaz qui brûle et dont la flamme présente en bas une partie bleuâtre, sous forme de gaine - 30 - autour de la flamme où le gaz brûle complètement; à l'intérieur une partie éclairante où la combustion est moins complète et renferme les particules de charbon incandescentes qui donnent la lumière. La flamme sera éclairante quand les particules de charbon seront en assez grand nombre et que la combustion, sans être trop complète, sera suffisante pour que la température de la flamme produise l'incandescence des particules. Afin que la combustion se fasse dans les meilleures conditions, on donne aux flammes des formes diverses (plates, cylindriques, etc.), avec courant d'air intérieur, extérieur, etc. Quand la flamme éclaire dans des conditions normales, son éclat dépend à la fois de la densité des particules solides et de sa température. On obtient de meilleurs rendements en élevant la température de la flamme, de façon que le maximum d'énergie rayonnée par les particules se rapproche du spectre visible. Tous les corps n'ont pas la même loi d'émission. Le rendement optique, par exemple, des tubes à vide montre qu'il est possible d'obtenir des lumières de bien meilleure qualité que celles obtenues aujourd'hui. En général, plus l'éclairement donné par un corps lumineux devient intense et plus s'élève la température; plus augmente l'éclat de la source et plus le spectre s'étend peu à peu vers le violet (par conséquent il s'enrichit en r.u.-v.). En prenant pour unité d'éclat celui de la lampe Cárcel, l'éclat des autres serait, d'après FÉRY¡ d'environ 7 par cm2 pour le manchon Auer, de 1,25 pour la lampe électrique à incandescence, de 7.000 pour l'arc électrique au charbon négatif et de 20.000 environ au positif; de 97 pour la Nernst, de 3 pour la Cooper-Hewitt, l'éclat du soleil près du zénith étant d'environ 160.000 bougies par cm2. L'augmentation progressive du pouvoir éclairant des sources lumineuses artificielles s'accompagne donc d'une augmentation des rayons chimiques, spécialement des r.u.-v., qui représentent une source de danger lorsqu'ils dépassent une certaine limite et que la source n'est pas placée sous un globe \ Pour apprécier au point de vue de l'hygiène les sources de lumière artificielle (voir tabi, VII) il faut tenir compte surtout: 1 On a constaté que dans la pratique normale il est utile d'absorber par les verres des lampes une partie des r.u.-v. Un verre qui absorbe les rayons jusqu'à la longueur d'onde de 330 à 350 ¡i serait suffisant, une absorption complète n'étant pas nécessaire. — 31 — a) de la chaleur dégagée. (Toutefois, celle-ci n'est pas toujours un inconvénient, quand il s'agit d'une pièce vaste ou quand il y a un public nombreux, dont la présence amène elle-même une élévation de la température ambiante. Mais, si le tTavail demande la vision des détails, il faudra éviter l'emploi de lampes qui dégagent trop de chaleur près de la tête des ouvriers) ; b) de Y altération de Vair, qui dépend de l'élévation de la température et des produits de sa combustion. En brûlant, une source produit de l'anhydride carbonique, de l'oxyde de carbone, etc., de la vapeur d'eau, de la chaleur, et provoque une absorption d'oxygène. L'éclairage à l'huile, au pétrole, au gaz (bec papillon) dégage des quantités énormes d'anhydride carbonique; même les gaz à incandescence et l'acétylène en produisent des quantités assez élevées: respectivement 1,45 et 1,041 par bougie et par heure (mesures prises par une combustion complète à l'intérieur du manchon). On trouve aussi des quantités très variables d'oxyde de carbone quand la combustion est incomplète, c'est-à-dire quand la quantité d'air est insuffisante ou à la suite d'une composition spéciale du gaz (gaz d'eau). Naturellement, la lampe électrique à incandescence ne donne pas lieu à des produits de combustion et la lampe à arc ne donne que des quantités minimes d'anhydride carbonique et des traces, tout à fait négligeables, d'oxyde de carbone. « Au point de vue de la pureté de l'air, les trois sources parfaites sont donc la lampe électrique à incandescence, la lampe à arc en vase clos et la lampe à mercure » (BROCA). « Au point de vue de l'hygiène de la vue, toutes les qualités de lumière, employées industriellement, se valent » (BROCA et LAPORTE). En conclusion, les caractéristiques d'une source de lumière artificielle qui devrait — d'après FORTIN — réaliser la synthèse de l'éclairage du jour, doivent être les suivantes: être d'un emploi facile et d'un prix de revient peu élevé ; se rapprocher le plus possible de l'éclairage du jour au point de vue de la fixité, de l'intensité (constance), de la régularité (variations d'éclairement) et du spectre, afin de ne produire sur l'œil ni fatigue, ni effets nocifs. Pour les travaux minutieux, le spectre de la source artificielle doit se rapprocher le plus possible de celui de la lumière solaire — qui est surtout une lumière diffuse — et ne pas modifier la couleur des objets; être pauvre en rayons ultra-violets ; avoir un éclat modéré, mais une surface de rayonnement suffisante ; ne pas augmenter notablement la température, surtout à proximité de la tête de l'ouvrier (préférer donc la lumière froide) ; ne pas altérer la composition de l'air par les produits de la combustion. TABLEAU VII. APPRECIATION DES SOURCES LUMINEUSES AU (Chiffres extraits du tableau rédigé par H. v. STOC Sources de lumière Genre de lampe Intensité lamínense moyenne (räumliche) Pétrole Lampe à incandescence 53,0 Acétylène Lampe à incandescence 45 Lampe à incandescence portative 67,5 Gaz d'éclairage de la lampe par heure en litres CO2 HJOI Ns 30 15 138 183 de la lampe par heure en Total kg calories pour 100 B H par heure en litres Total COi HaO Na 129 172 1020 1321 Production 244 325 1920 2490 67 33 307 750 407 198 68,5 151 522 741,5 101 224 773 1098 636 Lampe à incandescence suspendue 82 57 126 435 618 69,5 187 644 900 530 Gaz à basse pression. . env. 820 399 883 3050 4332 48,6 107,4 372 528 3710 Gaz à haute pression. . env. 985 343 756 2610 3708 34,7 76,8 255 376,5 3180 Lampe Wolfram . . . . Electricité Produit! de combustion » à arc 138 159,0 660 à vapeurs de mer1980 29,7 - 110 130 4,5 - 16,7 21,2 576 568 - 33 — La pratique de l'éclairage artificiel. — Le problème de l'éclairage, surtout lorsqu'il s'agit d'éclairage artificiel, est simplifié quand on l'envisage à deux points de vue différents: éclairage général et éclairage local. Il n'est pas nécessaire d'insister encore une fois sur le fait que l'éclairage doit fournir une lumière qui se rapproche le plus de la lumière naturelle; c'est seulement dans ce cas qu'il donnera des résultats parfaits. Les conditions les plus importantes pour que l'éclairage soit irréprochable peuvent être résumées comme suit: L'éclairage doit être: diffusé partout (c'est-à-dire qu'il ne doit laisser aucune partie de la pièce dans l'obscurité, ni causer d'ombres gênantes), suffisant (cette expression vague sera désormais remplacée par des données numériques), constant (condition difficile à remplir dans un sens absolu; mais il importe que les variations d'intensité ne soient pas trop grandes et surtout trop rapides), et enfin tel qu'il empêche Véblouissement soit direct par la source, soit indirect après réflexion sur une surface parfaitement polie (aujourd'hui on peut indiquer cette valeur par des chiffres). Trois systèmes d'installation sont actuellement en usage : systèmes direct, semi-indirect et indirect1. Le système direct est celui dans lequel la source, visible du poste de travail, lui envoie la plus grande partie de ses rayons. La source peut être munie d'un abat-jour, dont il existe différents types que nous décrirons plus loin. Le système direct peut encore être considéré sous les trois formes: éclairage général, localisé ou mixte. Le système semi-indirect soustrait la source lumineuse à la vue par un matériel semi-opaque, à travers lequel les rayons arrivent directement sur le poste de travail, tandis qu'une autre partie des rayons y arrivent indirectement, par réflexion des parois et du plafond ou d'un autre réflecteur placé au-dessus de la source. On obtient ce résultat en appliquant au-dessous de la source un réflecteur fait d'une matière susceptible d'être traversée en partie parles rayons. Si cette matière—en général du verre—a une haute valeur de transparence, l'effet obtenu se rapproche davantage du système d'éclairage direct (système semi-indirect de Wise) ; si la valeur de la transparence est basse, l'effet se rapproche au contraire du type indirect. 1 En réalité il s'agit d'un classement un peu arbitraire, étant donné la difficulté de séparer nettement ces trois types. WISE a même proposé de classer les systèmes actuels comme suit: systèmes indirect, semi-indirect, direct, semidirect et diffusé. 3 - 34 - Le système indirect est celui dans lequel pratiquement tous les rayons arrivent sur le poste de travail indirectement par réflexion du plafond et des parois. On atteint ce but en appliquant au-dessous de la source un réflecteur opaque ou très peu transparent qui envoie toute la lumière au plafond. Ce système, proposé par JASPAR, de Liège, en 1881, présente, bien que coûteux, des avantages très sérieux. Il trouve des conditions d'application quand il est combiné avec un travail demandant une bonne vision des détails, un plafond plat, un travail effectué dans des conditions de propreté satisfaisantes et enfin un nombre assez important d'ouvriers par unité de surface (15 ou davantage par 90 à 100 m2). Bien installé, ce système est égal ou même supérieur à la lumière diurne au point de vue de la fatigue des yeux, mais on lui reproche d'effacer les contrastes et les ombres trop marquées et de supprimer même la vision plastique, si nécessaire dans certains travaux. La hauteur, la disposition des machines dans la pièce, le plafond trop bas, sont également des facteurs qui peuvent entraver une bonne diffusion de la lumière. Il faut enfin que le plafond soit éclairé à peu près uniformément, ce qu'on peut obtenir en calculant exactement l'emplacement des sources. Lorsque dans le local la poussière reste en quantité limitée et que de ce fait le pouvoir réfléchissant du plafond ne peut pas être rapidement diminué, l'éclairage indirect est à recommander. Les systèmes indirect et semi-indirect sont certainement les plus agréables à l'oeil parce qu'ils permettent l'élimination d'une partie des r.u.-v. L'installation de ces systèmes d'éclairage exige une propreté rigoureuse des lampes; à ce point de vue, l'emploi des types proposés dernièrement peut empêcher la poussière de s'accumuler dans les réflecteurs renversés. Cette question est de toute première importance, comme le prouve le diagramme n° 2 établi d'après les valeurs relevées par le National Lamp Works des Etats-Unis. Le choix de la qualité du verre et du type de globe a aussi son importance au point de vue de la perte de lumière par absorption. Au point de vue de Yéconomie, l'éclairement fourni par l'éclairage indirect est le tiers de celui obtenu par l'éclairage direct; son coût est donc trois fois plus élevé. Mais il se peut que l'augmentation de la production, la diminution du gaspillage, la réduction du danger des accidents, etc., compensent, en tout ou en partie, le supplément de frais occasionné par ce système. On réduira l'absorption et la perte de lumière en donnant aux murs et — 35 — aux tables de travail une teinte blanche, mais surtout en faisant usage dejéflecteurs transparents en porcelaine blanche translucide. Grâce à tous ces moyens on peut réduire la perte d'un tiers. DIAGRAMME N° 3. Réduction de l'éclairement par la poussière : a) Eclairement obtenu par une lampe avec réflecteurs métalliques émaillés (type dôme); b) idem, avec un réflecteur métallique émaillé (type cloche) ; c) idem, avec réflecteur en verre opale doublé de verre opaque; d) idem, avec verre prismatique; e) idem, avec verre opale de densité légère. Les perfectionnements apportés aux systèmes d'éclairage au gaz par incandescence permettent de prendre ce système en considération pour l'éclairage indirect. Les prix de revient de l'installation d'un éclairage indirect par le gaz ou par l'électricité sont à peu près les mêmes, mais il peut y avoir, suivant les localités, des différences entre le prix du gaz et celui du courant électrique. Au point de vue de la diffusion de la lumière, la lampe à mercure représente le système d'éclairage le plus satisfaisant. Il n'y a pas ici un point lumineux, mais un volume de lumière en rapport avec les dimensions de la lampe. On obtient les meilleurs résultats en combinant l'éclairage général (lampes à mercure) avec l'éclairage localisé au-dessus de chaque poste. La lumière dont il est question se rapproche des lumières froides, car 1.000 lux ne chauffent le tube qu'à 120°. Les sources de lumière artificielle devraient donc donner un eclairement intense, sans toutefois éblouir l'organe de la vision, permettre la formation d'ombres assez douces, être protégées contre la poussière et la saleté, tout en étant le meilleur marché possible. Cet eclairement sera suffisant pour tous les points de la pièce (sans que l'ouvrier puisse préciser d'où vient la lumière) et tel qu'il permette de circuler facilement et de bien distinguer les objets. — 36 — Emplacement des sources. — Avant de fixer le nombre et la puissance des sources il faut déterminer comment elles seront placées. C'est là le point le plus intéressant du problème, car il a une grande influence sur la pratique industrielle. On peut dire, en effet, que Véclairage industriel est un problème de distribution des sources, en rapport très étroit avec les exigences du travail et la nécessité de protéger la vue des ouvriers. Les éléments du problème de l'emplacement des sources sont les suivants: hauteur et position de la source par rapport au poste de travail; espacement des lampes: — degré de contraste entre le plan du travail et celui des autres parties du local; composition chromatique de la source (qui sera toujours suffisamment puissante); puissance de la source et dimension de la lampe; type du globe et du réflecteur; couleur, coefficient de réflexion des machines, matériaux, etc. Si Ton veut que la lumière atteigne le plus avantageusement possible les places à éclairer, on doit aussi envisager le poste ou plan de travail, qu'on suppose horizontal ou à peu près. Nous connaissons les règles qui régissent l'éclairement provenant d'une source placée à un point donné et savons que l'angle d'incidence pour une surface horizontale se réduit à 0° quand la lumière tombe verticalement. Il faudra donc avant tout placer les sources le plus haut possible (sauf dans le cas de locaux très hauts) par rapport à la surface du plancher, ou, si l'on est en présence d'un système de poutrelles ou de charpente, à une certaine distance du plafond. En tout cas, la source doit envoyer ses rayons de façon qu'ils arrivent sur le poste de travail de côté ou, mieux encore, par-dessus les épaules de l'ouvrier, si la source est assez élevée. Quand une machine est placée entre la source et l'ouvrier, il ne faut pas que la lampe soit dans le champ visuel, mais que les lampes voisines éclairant la pièce ne puissent favoriser la production d'ombres gênantes. Les lampes suspendues à une hauteur supérieure à 6 mètres à partir du plancher peuvent être dépourvues de réflecteurs. Il vaudra mieux protéger toutes les lampes qui sont suspendues à moins de 3 mètres du plancher. En tout cas il est utile de rappeler qu'en élevant la source, même de quelques centimètres, on supprime l'excès d'éclat sans perdre trop d'intensité. L'emplacement des sources en haut a plusieurs avantages: celui de permettre l'espacement des lampes, en conservant une bonne distribution de la lumière; d'installer un petit nombre de lampes ayant le plus grand rendement possible (qui donne un bon jeu d'ombres, surtout quand on dispose les lampes sur deux rangées en zigzag) ; de soustraire la source à la vue de l'ouvrier, de 37 ~ I y o o o O o o o o o ^A o ^¿4 o i o Fie. 1-2. — Eclairage général d'une salle d'assemblage. — Sources placées en haut. Eclairage pour le travail au banc. /" FlG. 3. — Types de lampe pour éclairage semi-indirect. FIG. 4. — Bureau (4 m. 90 + 4 m. 90). L'éclairage général est donné par une source lumineuse suspendue au centre de la pièce: type semi-direct (150 W.) ou semi-indirect (200 W.). 1 Le profil d'abat-jour représenté ci-dessus n'est pas le seul qui soit considéré par la Commission industrielle comme satisfaisant. Tout autre profil comportant le même angle utile minimum est également autorisé. — 38 — façon que celui-ci ne la voie pas directement quand il dirige son regard tout droit devant lui; et enfin celui de diminuer les frais d'installation et d'entretien. ^ 4 ! 4 * 4 ¿ jio' .— -AZ- JL —-*»' i\. ^.21 4> -4E-' + - 4 » - - L-« FIG. 5. — Eclairage général d'un local à «sheds». Un bon espacement et une disposition adéquate des sources ont permis à la Dover Manuf. C. d'Ohio d'augmenter de 12,5 % le rendement de ses ouvriers. Le second rapport anglais recommandait de protéger toute source lumineuse (excepté celles d'un éclat supérieur à 5 lux environ par 6 cm2, se trouvant à une distance de 100 pieds (30 m. env.) d'une personne occupée au travail), de façon que le filament, le manchon ou la flamme ne soit pas visible à travers l'abat-jour. Cette mesure est recommandée si l'angle compris entre la ligne allant de l'œil à la partie non protégée de la source et la ligne horizontale est inférieur à 20 °, ou à 30° quand la personne travaille à une distance de 1 m. 80 ou moins de la source. L'« Association allemande de l'éclairage » estime que l'éclat des sources employées pour l'éclairage général peut atteindre 5 lux par cm2 quand les sources sont placées de telle sorte que l'angle visuel est au moins de 30°. Au cas contraire les sources doivent être protégées. Dans certaines conditions on pourra multiplier les sources en diminuant le pouvoir éclairant de chacune, surtout si l'on ne veut pas dépasser une valeur déterminée d'éclairement. De cette façon on arrivera à diminuer de plus en plus l'étendue de la partie située dans l'ombre ou même à la supprimer complètement. On réussira aussi à égaliser l'éclairement sur les parties qui ne sont pas dans l'ombre. • S'il s'agit d'éclairage au gaz il faudra placer les lampes à une distance du plafond en rapport avec le type de la lampe même et la nature du plafond. Si on applique à la lampe un réflecteur approprié, on pourra même le mettre près d'un plafond en bois ou en plâtre. • On peut calculer Vespacement des unités lumineuses par la méthode suivante : soustraire 92 cm. de la hauteur du plafond de la pièce, multiplier le résultat par 1,8 (si l'on veut avoir l'espacement optimum) ou par 2,4 (si l'on veut déterminer le maximum admis de l'espacement). En pratique les résultats sont satisfaisants quand l'espacement n'excède pas deux fois la valeur obtenue en soustrayant 92 cm. de la hauteur du plafond. — 39 L'Industriai Lighting Code, déjà cité, du Wisconsin, présente deux diagrammes pour mieux expliquer la règle que l'on vient d'exposer. En comparant cette règle avec les données présentées dans les diagrammes on remarque que l'espacement est plus grand avec le système indirect qu'avec le système direct, si bien que, malgré le «oût plus élevé d'une unité indirecte, la dépense totale de l'installation est en pratique à peu près la même pour les deux systèmes (22). Intensité lumineuse des lampes. — H y a quelques années, pour déterminer d'avance avec une certaine exactitude l'intensité de la lumière nécessaire pour un travail donné, il fallait disposer de tests des unités étalons: Mais aujourd'hui les fabricants de lampes, en donnant les «courbes polaires» (23) de distribution de lumière de leurs unités, facilitent aux experts non seulement le oalcul de l'éclairement immédiat au-dessous de la lampe placée à la hauteur voulue, mais aussi le calcul de l'éclairement à une distance donnée de la lampe. La formule est bien familière aux techniciens (24). C A N D L E - « * « * W»T*l»UT!ON C U * « 300V.IOOW.aMA F I L L C D I A M P IZOO LUHKNS M KS.C.K C*NDLC*A»WC* O U T N W n O M CU«VC COOV.aoovw. OAS FtlLCO LAM» 7800 ÙMKN« M O M.t.C.P FIG. 6-7. — Courbe polaire de lampes nues (sans réflecteur). 100 w. avec filament rond 500 w. avec filament en zigzag. — 40 - Si une source lumineuse était punctiforme ou sphérique, son intensité lumineuse serait égale dans toutes les directions, c'est-à-dire qu'à distance égale elle donnerait partout le même éclairement. Mais en pratique les sources de lumière artificielle présentent une grande variété de formes et par conséquence un éclat différent suivant les points de la surface éclairée. Enfin, c'est dans la direction horizontale qu'éclairent le plus toutes les flammes des sources couramment employées. On mesure presque toujours Péclairement horizontal à la hauteur d'un mètre du plancher (hauteur moyenne d'un poste de travail), la plus opportune pour les recherches photométriques (avec appareils portatifs). L'éclairement horizontal dépend du système d'éclairage, du choix des types de lampes et surtout des réflecteurs (v. tableau ix). La courbe polaire d'une lampe au gaz à incandescence suspendue prouve qu'elle est la mieux indiquée pour un éclairement intense du plancher. Mais il se peut que le travail soit exécuté dans un plan vertical. La disposition des lampes est alors plus difficile et ne peut être définie que d'une façon superficielle. Le rapport entre l'éclairage horizontal et le vertical dépend surtout de deux facteurs: I o de l'intensité de la source lumineuse placée devant le travail pour l'éclairer de front et 2° du type de réflecteur employé. Le premier facteur est à son tour en rapport avec trop de conditions locales pour permettre de donner des mesures générales; le second facteur peut être précisé par les chiffres rapportés dans le tableau suivant (d'après HOEVELER. Suggestions to the Industrial Lighting Code. Wisconsin): TABLEAU VIII Types des réflecteurs Réflecteur à cloche profonde à verre prismatique, type industriel spécial Réflecteur à dôme métallique émaillé à l'intérieur Réflecteur à cloche profonde en verre miroité Réflecteur à dôme large, émaillé à l'intérieur. Lampe munie de verre entièrement ou à moitié d é p o l i . . . . Réflecteur à cloche profonde métallique, émaillé à l'intérieur Eclairement vertical en o/0 d'éclairement horizontal ••acteur de correction à appliquer aux dimensions des lampes quand le tabi. I est appliqué pour calculer l'éclairage vertical 100 1,0 70 1,4 60 1,7 55 1,8 50 2.0 — 41 — L'intensité lumineuse sur le plan du travail sera aussi uniforme que possible et les variations ne seront jamais supérieures au rapport de 4: 1 (25). Le tableau qui suit donne les coefficients approximatifs d'utilisation des installations d'éclairage modernes. TABLEAU IX. RENDEMENT UTILE D'UNE SOURCE LUMINEUSE. (D'après Wise. 1919.) (C'est-à-dire : Pourcentage du flux lumineux total, tombant sur un plan à 0 m. 75 environ du plancher, de systèmes d'éclairage Qualité de réflexion Type d'éclairage et montage de la lampe de.s parois do plafond horizontal divers.) La plus petite Pourcentage do dimension ' flux total sur (largeur ou le plan du longueur) de la travail chambre divisée par la hauteur Direct: réflecteurs prisma- clair tiques ou opales au pla- sombre fond. clair sombre sombre Direct: globes dépolis au clair plafond. sombre clair sombre sombre Direct: lampe à feu nu au clair plafond. sombre clair sombre sombre Indirect: réflecteur émaillé. clair clair clair clair clair clair sombre 3 ou plus 3 ou plus 1-2 5 1-2,5 1-2,5 55-65 50-60 50-60 45-55 30-40 clair clair clair clair sombre 3 ou plus 3 ou plus 1-2,5 1-2,5 1-2,5 35-45 30-40 30-40 25-35 15-25 clair clair clair clair sombre 3 ou plus 3 ou plus 1-2,5 1-2,5 1-2,5 40-50 37-47 38-48 30-40 20-30 clair clair 3 ou plus 1-2,5 15-25 10-20 Indirect: bon réflecteur conique placé au milieu. clair clair clair clair 3 ou plus 3 ou plus 1-2,5 1-2,5 34-44 32-42 30-40 25-35 clair sombre clair sombre — 42 TABLEAU X. COEFFICIENTS APPROXIMATIFS D'UTILISATION DES INSTALLATIONS D'ÉCLAIRAGE MODERNES. Types d'éclairage Petites pièces. Eclairage direct, verres épais Eclairage semi-indirect, verres épais Eclairage indirect Pièces . . . Plafond et parois clairs Parois mifoncées, plafond clair 0,40 0,25 0,23 0,35 0,22 0,20 0,50 0,35 0,30 0,45 0,30 0,25 0,60 0,45 0,40 0,60 0,40 0,38 moyennes. Eclairage direct, verres épais Eclairage indirect '. . Grandes pièces. Eclairage semi-indirect, verres épais Eclairage indirect . . . Les principaux facteurs qu'il faut donc considérer pour la détermination du nombre et de l'intensité des lampes pour une pièce donnée sont: I o la surface du plancher mesurée en cm 2 ; 2° le flux lumineux total émis par chaque lampe (mesuré en « lumens ») ; 3° le coefficient d'utilisation du système particulier considéré. Des renseignements sur le flux lumineux seront pris dans les instructions publiées par les fabriques de lampes. Quant au troisième point, il comprend plusieurs facteurs: les dimensions relatives de la pièce, la réflexion des objets environnants, le nombre des unités lumineuses, la hauteur à laquelle elles sont suspendues, le système d'éclairage, etc. Par « coefficient d'utilisation » on entend la partie du flux total émis par les lampes qui atteint le plan du travail (ce flux, dans le tableau, est un plan horizontal de 76 centimètres audessus du plancher). Nous renvoyons à ce que nous avons déjà dit au sujet de Véclat de la source. Bornons-nous à rappeler que les sources doivent avoir un éclat faible, même si elles sont placées haut et hors du champ visuel. L'éclat dans la partie la plus sombre de la pièce ne devrait pas être inférieur au vingtième de l'éclat dans la partie la plus éclairée et celui-ci ne devrait pas être supérieur à 250 millilamberts (26). Il faut encore se rappeler que la lumière donnée par une source éclatante qui frappe directement l'œil réduit la vision de l'objet d'autant plus que la source est plus éclatante, que l'éclat de l'objet est plus faible et que l'angle sous-tendu aux deux est plus petit. On admet que l'éclat d'une source à feu nu dans le - 43 - champ de la vision indirecte est (d'après BELL) de 0,77 bougie par cm2, ou (d'après v. STOCKHAUSEN) de 0,70 (0,75 H. K.). Mais BROCA pense que cette valeur est encore trop grande. Excepté dans le cas où l'objet est très éclatant, l'éclairage latéral peut donner une acuité visuelle plus grande. D'après BAYLISS, de Londres, la difficulté d'établir des limites exactes de l'éclat (27) dépend du pouvoir de résistance et de réintégration très variable des yeux et du fait que l'œil, à chaque instant, est frappé différemment par une lumière d'un éclat donné, par rapport à son état d'absorption. L'éclat de l'ouvrage doit être aussi pris en considération. Mais pour les objets qui se trouvent dans le champ visuel on se rappellera que NUTTING (1917), après de longues études, proposa pour ces objets un éclat tel qu'il ne dépasse pas 100: 1. V ¿clairement local doit être envisagé au point de vue des effets produits sur l'œil et au point de vue de l'économie, c'est-à-dire de la quantité de travail produite. Il est évident que les conditions qu'on demande pour l'éclairage général sont applicables à l'éclairage local. On doit même dire .que leur application est encore plus importante pour l'hygiène de l'œil; ainsi les variations de l'intensité lumineuse doivent être absolument évitées si l'on ne veut pas provoquer, avec le papillottement qui en résulte, une fatigue rapide de la vision. De même la nécessité de prévenir l'éblouissement est de toute première importance. Moins fréquent quand la source ne diffère pas de celles qui produisent Péclairement général, l'éblouissement a lieu quand la lumière arrive directement à l'œil de la personne qui travaille. La question des dommages causés à l'œil par un éclairage local inadéquat ou insuffisant est bien plus importante que pour l'éclairage général. Ce qui est de tout intérêt pour la pratique c'est de prescrire un éclairement qui réduise au minimum la fatigue de l'œil et permette la plus grande rapidité de travail. Globes et réflecteurs. — Nous préférons employer ces deux mots pour indiquer: par globe, tout protecteur sphérique de verre, quel que soit son type, qui enferme ¡complètement une source lumineuse pour en limiter l'éclat et améliorer la diffusion de la lumière; par réflecteur, tout appareil appliqué à une source lumineuse, enfermée le cas échéant dans un globe, capable de réduire l'intensité ou de modifier la direction des rayons de la source pour en localiser la lumière. En principe, toute source lumineuse pour l'éclairage localisé sera protégée quand son éclat-est supérieur à 0,75 lux par cm2. Le choix du globe sera naturellement en rapport avec la source employée et les conditions spéciales du travail. Les types communs de globes sont en verre mat, opale, opalin, laiteux ou transparent, verres qui diminuent tous plus ou moins l'intensité de la 44 - FIG. 8. — Réflecteur donnant une lumière diffusée à Vusage de pièces assez larges. — (Réflecteur profond à verre miroité.) TABLEAU XI. — FIG. 9. — Type de source pour éclairage industriel indirect. — La partie inférieure est argentée et renvoie la lumière sur le réflecteur, d'où elle est à nouveau renvoyée sur le poste de travail. Le filament est complètement caché. PERTE DE LUMIÈRE PAR L'ABSORPTION DES GLOBES (D'après H. v. STOCKHAUSEN.) Perte de lumière par absorption ' Ouaiité du Terre u /o Globes en verre -. Globes en holophane Globes en verre opalin Verre mat (rendu mat par des acides) Verre mat (rendu mat par le sable) Globes en verre laiteux Verres colorés. Verre jaune canari Verre Verre Verre Verre « Opal » bleu foncé « Signal » vert rubis de cobalt bleu Etprimée es °/o de l'intensité Inminense hémisphériqae moyenne sans globe. 5àl0 5 - 12 5 -15 8 -15 9 -15 15 -20 15 -25 15 -30 25 -50 15 15 15 80 85 90 -20 - 25 - 30 - 90 - 90 - 95 — 45 - source, car ils absorbent une partie de la lumière rayonnée (v. tabi. xi). Les globes exercent en général une action favorable sur la courbe polaire en ce sens qu'ils uniformisent la diffusion de la lumière. Bon nombre d'experts préfèrent les globes •; holophanes », composés de petites lentilles juxtaposées, qui agrandissent l'image de la source, diminuent plus que les autres globes l'éclat de la source, diffusent très bien la lumière et n'en absorbent que 10 à 15% (pas plus que les globes clairs qui ne diffusent pas), tandis que les globes opalins en absorbent 30 ° 0 et les globes dépolis 40 à 50 %. Ils ont encore l'avantage de modifier la direction de la lumière dans le sens voulu. Le tableau xi donne les valeurs en pourcentage de l'intensité moyenne hémisphérique sans globe. On emploie couramment des globes combinés avec les réflecteurs les mieux adaptés /JMV pour divers travaux. EIG. 10. — Type de réflecteur pour concentrer la lumière sur le travail. FIG. 11. — Type de réflecteur donnant une distribution moyenne de lumière. (Réflecleur profond en porcelaine émaillée.) semi-indirect ou indirect, et même de préférence aux lampes à mercure. Le deuxième rapport anglais attire l'attention sur le fait qu'à chaque type de lampe doit être adapté un type de globe spécial pour obtenir un éclairement opportun. Le changement d'un type de lampe demande souvent le changement du type de la matière du globe. C'est un principe que l'on ne doit pas oublier dans la pratique industrielle. L'application des règles qu'on vient d'exposer est résumée dans la fig. 25 p. 133 qui illustre la question de la protection des lampes pour l'éclairage localisé. — 46 - Les réflecteurs servent à localiser la lumière et à cacher la source en protégeant les yeux. Leur emploi provoque donc un changement remarquable dans la direction des rayons lumineux. Les résultats bons ou mauvais de ce système dépendent du type, de la matière et du vernis du réflecteur, en même temps que de la source elle-même. FIG. 12. — Réflecteur en verre prismatique doublé d'aluminium. — (Bon pour concentrer la lumière FIG. 13. — Réflecteur 'pour éclairage semiindirect, en forme d'hém isphère. FIG. 14. — Lampe hermétiquement fermée. — (Employée pendant la guerre dans les fabriques d'explosifs et de chargement de projectiles.) 47 — Pour éviter que l'organe de la vision ne subisse de graves dommages, il faut se rappeler que le champ lumineux projeté a une circonférence qui est évidemment en rapport avec la profondeur du réflecteur, avec la hauteur à laquelle est placée la lampe et avec la surface à éclairer par la source. On choisira le réflecteur adapté F I G . 15. — Courbe polaire donnée par un . réflecteur concentrant la lumière et monté sur une lampe de 100 W. FIG. 16. — Direction des rayons selon le type de lampe. à la lampe employée, parce qu'il y a des lampes qui envoient leurs rayons dans un plan horizontal et d'autres dans un plan vertical. POSITION DFTHF. LIGHT SOURCE TJEUVTIVK TO THE KYf. . F I G . 17. — Emplacement de la source par rapport aux yeux. En tout cas, le réflecteur devra bien couvrir la lampe, empêcher que la source ne frappe directement l'oeil et envoyer la plus grande partie des rayons dans la bonne direction. — 48 — Fig. 18. — Comment on doit éclairer un tour. — Le réflecteur recouvre complètement la source et concentre la lumière sur le travail au point où elle est le plus nécessaire. L'œil de l'ouvrier est protégé contre l'éclat de la source; celle-ci donne le maximum de rendement. Il est aussi nécessaire d'assurer la meilleure position de la source, de façon que l'œil ne soit pas incommodé par l'éclat des surfaces brillantes. - 49 - Trop souvent le profane croit avoir résolu le problème de l'éclairage en éclairant fortement son poste au moyen d'un réflecteur; FIG. 19. —JComment on ne doit pas éclairer un tour. — La lampe est protégée incomplètement par le réflecteur ; la lumière arrive dans les yeux de l'ouy~ vrier au lieu d'éclairer le travail: fatigue de l'œil, gaspillage de lumière. 4 - 50 - mais il ne se préoccupe pas si ses yeux sont éblouis ou frappés par les rayons directs de la source. Pour l'éclairage local, la source sera d'environ 25 watts et ne dépassera pas 50 watts. Si la source augmente d'intensité, les valeurs indiquées dans la courbe polaire augmentent, mais la forme de la courbe reste invariable. On estime que le réflecteur augmente l'intensité de l'hémisphère inférieur de 20 à 30%. Avec des réflecteurs à forte action vers le bas,l'intensité de l'hémisphère inférieur peut atteindre de 80 à 90 % de l'intensité totale. On obtient de bons résultats en rendant dépoli le tiers ou la moitié inférieurs de la lampe. Les réflecteurs peuvent être en métal émaillé, en porcelaine ou en verre. Les fabriques de réflecteurs ne tiennent pas toujours compte du choix de la forme pour la protection de l'œil contre l'éclat des sources. Le nombre des formes courantes de réflecteurs peut être évalué à cinq; le tableau x n donne leurs caractéristiques les plus frappantes en ce qui concerne la pratique. Les deux derniers types sont d'une grande valeur par suite de leur action sur la qualité et la quantité de la production. Le type en métal émaillé ou en porcelaine (blanc à l'intérieur) devra présenter une surface d'émail assez dense pour que la quantité de lumière, qui serait absorbée et par conséquent supprimée par le métal ou la porcelaine, reste aussi faible que possible. Le type en verre peut être miroité en forme de globe, dont la partie externe est couverte d'une couche d'émail protecteur. C'est un type excellent pour l'éclairage direct et indirect. La lumière arrive à travers le verre à la couche d'argent, qui représente une des meilleures surfaces de réflexion. Avec le type de réflecteur en verre prismatique l'absorption de lumière est petite, le rendement très élevé, surtout s'il s'agit d'un réflecteur à cloche profonde. TABLEAU XII. AVANTAGES ET DÉSAVANTAGES DES TYPES COURANTS DE RÉFLECTEURS (D'après J.-A. HŒVELER. Ind. Lighting Code. Wisconsin.) Réflecteur en porcelaine ou métal émaillé Qualités Eclairage horizontal . . » vertical.... Facilité d'entretien . . . Résistance à la casse . . » à la détérioration Protection de l'œil contre l'éclat Protection de l'œil contre l'éclat des surfaces lui- 1 Réflecteur en yerre Cloche profonde (miroitée) Cloche profonde prismatique Dòme Cloche profonde Cloche très grande excellent bon excellente excellente excellente moyen pauvre excellente excellente excellente moyen pauvre moyenne excellente bonne excellent moyen moyenne moyenne moyenne excellent excellent moyenne bonne excellente moyenne bonne excellente bonne bonne moyenne pauvre ' bonne pauvre ' pauvre ' Les données de ce tableau s'appliquent aux réflecteurs employés avec lampes en verre ordinaire. Si on se sert de lampes en verre dépoli, l'éclat des surfaces luisantes est réduit et ces réflecteurs seront classés, à ce point de vue, comme « moyens ». — 51 — Les types de réflecteurs en métal ou en porcelaine, auxquels on peut rapporter tous les autres, présentent les caractéristiques suivantes de courbe lumineuse (v. fig. pp. 44, 45 et 46). dôme: donne une large courbe de distribution de l'intensité; cloche profonde: donne une courbe moyenne; cloche large (avec la partie inférieure de la lampe dépolie) : donne une courbe moyenne. Lorsque les pièces sont grandes et que le plafond n'est pas très haut, il est nécessaire d'avoir un réflecteur apte à protéger l'œil. Dans ce cas la lampe ne peut être suspendue à une hauteur suffisante pour qu'on puisse se passer d'une protection efficace. Mais il ne suffit pas de choisir le type lejmeilleur; il faut encore le placer d'une manière appropriée, car avec une bonne observation des règles d'éclairage on peut arriver à augmenter de 60 % l'éclairement qu'aurait donné, sur le champ du travail, une lampe à nu. Eclairement nécessaire. Quelle est la quantité de lumière nécessaire pour un poste de travail ? Une règle pratique propose une quantité telle que les ouvriers soient capables de distinguer très facilement les objets sur lesquels ils travaillent, à une distance égale à quatre fois au moins la vision distincte de chaque ouvrier. La source sera placée de telle façon que l'angle d'éclairage soit aussi grand que possible, et, d'après W E B E R , au moins de 30° *. En principe, l'éclairement sera tel que le travail puisse être exécuté sans aucun effort, même s'il est très prolongé. Bien qu'on n'ait pas encore fixé la limite minimum de l'éclairement, l'expérience nous prouve qu'il faut donner au local un eclairement général modéré (8-10 lux; dans certaines conditions on pourrait même descendre à 5 lux) et en outre assurer à chaque ouvrier une petite source de lumière, munie d'un concentreur fournissant un cercle vivement éclairé, dans lequel l'ouvrier placera son travail, entouré, le cas échéant, d'écrans blancs (voir chapitre Ouvrage). De cette façon, l'œil en se mouvant trouvera toujours des éclats à peu près constants et il ne sera pas soumis à des variations d'adaptation très fatigantes. Cette solution estsurtout indiquée dans le cas où l'ouvrage a un coefficient de diffusion inférieur au dixième de celui des objets les plus proches. On préférera, sans aucun doute, l'éclairage diffus, mais il faut avouer qu'en pratique ce système n'est pas toujours facile à installer lorsqu'il s'agit de vieux locaux. • L'éclairement diurne atteint d'ordinaire 20 à 30 lux. La portion de lumière extérieure qui arrive sur un point donné à l'intérieur du bâtiment est bien rarement supérieure à 1 /10 ; elle varie le plus souvent entre 1 /100 et 1 /1000, 1 « L'angle d'éclairage » est l'angle formé par la ligne visuelle allant de l'œil vers le point éclairé le plus près de la source lumineuse et par la ligne allant de l'oeil à la source. Après de nombreuses expériences (1908) WEBER trouva que l'éclairement moyen local dans les écoles de Kiel, pris à 12 h. et pendant le mois le plus sombre (décembre), n'était jamais inférieur à 30 bougies-mètres. - 52 c'est-à-dire que l'éclairement à l'extérieur d'un bâtiment est de 100 à 1000 fois plus grand que l'éclairement qui existe en même temps à l'intérieur. Quoiqu'une moyenne de 15 lux permette la plupart des travaux, la valeur de 25 lux pourrait être adoptée pour tous les travaux. Il faut dire tout de suite qu'il y aurait un avantage à disposer, dans les divers pays et pour les diverses industries, de mensurations photométriques nombreuses, d'une précision suffisante, plutôt que d'estimations approximatives, dont on se contente aujourd'hui. En tout cas, même les mensurations qu'on voudrait voir établies devront être appliquées avec prudence. L'industrie de l'éclairage fabrique aujourd'hui, sous forme de foyers puissant^ et généralement à grand éclat, des sources susceptibles de fournir des éclairements intenses à un prix abordable. On choisira ces sources en tenant compte du pouvoir de diffusion des parois blanches, qui peuvent multiplier par 5 ou 6 l'énergie lumineuse utile. Les parois et surtout le plafond doivent être considérés comme de vraies sources, au même titre que les foyers euxmêmes, ou du moins être regardés comme capables de se comporter comme foyers. On doit encore se rappeler que l'éclairage ordinaire perd 90 % de sa force primitive si, dans la pièce, même très bien éclairée, il y a beaucoup de personnes. Cette perte énorme est due aux ombres très fortes que donne, dans certaines circonstances, la lumière de lampes très puissantes. Enfin on évalue généralement à 20 ou 30 % I a dépréciation du pouvoir éclairant due à la saleté du globe ou du réflecteur ou à la détérioration du filament ou du manchon- Les codes américains demandent (avec un éclat du ciel de 1,5 bougie par 6 % cm2 à l'extérieur) une intensité minimum, dans les parties les plus sombres de la pièce, deux fois plus grande que celle de l'éclairage artificiel. L'éclairement utile est aussi rapporté aujourd'hui au volume de la pièce, au lieu d'être rapporté à la surface horizontale à éclairer. On propose la valeur de 0,8-1 bougie par cm3, avec des sources placées à 2 m. 50 au-dessus des postes à éclairer (Angleterre). Il faut enfin rappeler qu'au lieu de l'intensité lumineuse, l'éclairage naturel à l'intérieur peut être défini: le « quotient de lumière naturelle » qui, d'après L. WEBER, est le rapport de l'intensité lumineuse d'un poste dans une pièce à celle relevée en même temps à l'extérieur (sans l'action- nuisible des constructions, arbres, etc.). Ce quotient est aussi une fraction de l'éclairage diurne qui arrive au poste en question; il est compris en général entre 10 et 0,1 °/0Naturellement, ce quotient varie pour les postes d'une même pièce, et on pourra relever soit un quotient maximum ou minimum, soit un quotient moyen. En tout cas ce quotient minimum ne doit pas être inférieur à 0,5 Volle rapport de la commission anglaise nous fournit une longue série de valeurs de l'éclairement relevées dans les industries. Nous nous bornons à donner ici les chiffres suivants, qui représentent la moyenne des chiffres obtenus à la suite d'un grand nombre de relevés effectués au niveau du plancher et qui correspondent bien en général aux valeurs minima demandées par le rapport: ,. r r r Industries Fonderies -. Ateliers de mécanique Salle de tissage Fabrique de dentelles et de bonneterie Ateliers de confection Filatures Moyenne au niveau du plancher (éclairage artificiel) en lui 4,304 6,456 4,304 3,766 9,146 6,456 — 53 Le rapport donne aussi une longue série de valeurs d'intensité lumineuse relevées sur le poste même de travail. Dans ce cas, les valeurs varient évidemment dans des limites très étendues. Voici quelques chiffres parmi ceux relevés par l'enquête dans les différentes industries : TABLEAU XIII Lumière du jour sur le poste de travail (pourcentage) * Nature du travail Eclairage artificiel sur le poste de travail (en lux) 2,69 0,13 33,35 5,8 88,23 5,8 90,38 2,9 75,32 » » » » » 0,16 17,75 1,3 23,67 » » » » » 36,58 0,28 10,00 2,5 29,05 » » » et fabriques de boîtes 1,7 12,91 Fabriques de boîtes 0,32 8,93 » • » chocolat et empaquetage . . . 3,4 12,91 Empaquetage de cacao 0,34 » » chocolat 8,82 0,34 » » » 9,68 0,6 0,9 D'après L. BLOCH et ZAND Y (cités par H. v. Stockhausen), les valeurs minima pour l'éclairement nécessaire dans la pratique seraient les suivantes : TABLEAU XIV Industries — Locaux — Eclairage intérieur B. H/m" Lux Fabriques. Ateliers pour travaux simples (fonderies, forges, menuiseries, filatures) . . . . Ateliers pour travaux plus compliqués Constructions mécaniques, serrureries, 3 à 6 15 à 25 6-8 25 - 35 8-12 35 - 50 12 - 15 50 - 70 0,5 - 1,5 1 - 2,5 2 - 6 5-10 Ateliers pour la petite mécanique et l'imIndustries spéciales (salles de composition, Bâtiments en tous genres. 16 - 25 Escalier de salles de spectacles 25 - 75 B.H. par étage 75 - 200 — 54 — Dans la brochure rédigée par L. GASTER (Good Lighting as an Aid to "Safety,, — Pamphlet N° I. British Industrial "Safety First,, Association) sont proposées les valeurs minima suivantes : TABLEAU XV Industries et travaux Eclairem. mio. (en lui) Système d'éclairage Eclairage général suspendu et éclairage localisé. » à l'établi, trav. grossiers 21,52-32,28 Eclairage localisé » » » fins 32,28-33,80 » » » » et placé » aux machines à percer 21,52-32,28 de façon à empêcher la production d'ombres par l'instrument. » » » à raboter 21,52-32,28 Source placée devant la tête; pour les travaux fins, il est utile que l'éclairage local soit attaché à l'instrument même. Aiguisage 21,52-32,28 Source placée devant .la machine à aiguiser, etc. 53,80-107,6 Eclairage général et local. Dans certains cas, de petites lampes au bout d'une canne sont utiles pour éclairer des caviAteliers de forge : tés. Travail à l'enclume . . . . 21,52-32,28 Nécessité d'un nettoyage fréquent; accessoires réForgeage, aiguisage, trempage 32,28-53,80 sistant à l'action de la fumée et des poussières. Passages et parties de la pièce où l'on ne travaille pas . . 2,69- 5,13 Eclairage général. Travail en salle d'assemblage . 21,52-32,28 L'Association allemande de l'éclairage demandait (1919), pour l'éclairage localisé des postes de travail, un minimum de 10 lux pour les travaux communs, de 25 lux pour l'écriture et la lecture, de 50 lux pour les travaux des dessinateurs, des horlogers, des mécaniciens (fine mécanique), etc. Il est entendu que ces minima doivent être en pratique dépassés, surtout s'il s'agit d'un travail sur objet de couleur foncée. Pour les endroits de passage (corridors, etc.) l'association demandait 1 lux; pour les escaliers, les halls, etc., 5 lux; pour l'éclairage général des pièces de travail, 10 lux (sur une surface horizontale à 1 m. du plancher). Halbertsma (loc. cit. p. 100) exige pour les travaux ultra-visuels (travailleurs sur or et argent, horlogers, diamantaires, graveurs, dessinateurs, brodeuses, dentellières, etc.), de 100 à 150 lux comme moyenne; pour les travaux fins (tissage de couleurs foncées, mécanique fine, compositeurs, fabricants de lampes à incandescence, dessinateurs, etc.), de 70 à 100 lux; pour les travaux qui exigent le relevé d'unités tels que le travail de montage, d'impression, de tissage, la construction mécanique, le modelage, etc., de 50 à 60 lux; pour les travaux communs (forge, fonderie, etc.), de 20 à 40 lux; et enfin, dans les pièces où l'éclairage n'est employé qu'occasionnellement, 10 lux. — 55 — La note I du deuxième rapport anglais sur l'éclairage présente une liste des travaux industriels classés en deux groupes : travaux fins, pour lesquels on exige 3 foot-candles (32,28 lux), et travaux visuels, pour lesquels on demande 5 foot-candles (53,80 lux). La liste très détaillée comprend 32 classes de travaux, d'après les industries (textile, habillement, chaussures, fleurs artificielles, alimentation, verrerie, céramique, bois, brosses, papier, imprimerie, métaux et construction, etc.). (Voir note 46, p. 153.) En général, la lumière artificielle n'est pas, au moins dans la grande et la moyenne industrie, inférieure aux besoins physiologiques de l'œil. En pratique on a même une tendance à donner aujourd'hui aux postes de travail un éclairement considérable. Les 10,5 lux proposés par COHN ne sont pas applicables à tous les cas, par exemple aux passages où l'on ne travaille pas d'une façon continue. L'éclairement minimum des ateliers pourrait être fixé entre 20 et 25 lux (éclairement horizontal), s'il s'agit d'éclairement par diffusion du plafond. Avec les autres systèmes on se servira de diffuseurs de grand diamètre, donnant un éclat d'environ 0,2 bougie par cm 2 . Pour les travaux délicats et les écoles on demande un éclairement de 20 à 40 lux (BROCA, LAPORTE, etc., etc.), et même de 50 lux, si l'ouvrage est de couleur claire et si la lumière ne vient pas diffusée du plafond (28). Si l'ouvrage est foncé, on exigera un éclairement général de 10 lux et une lampe individuelle. Avec le système combiné de lumière artificielle diffuse et directe on peut obtenir un parfait éclairage des locaux. Mais l'éclairage localisé ne sera pas trop intense si la pièce est très peu illuminée. En effet, en passant de l'ouvrage à la partie sombre du local, l'œil s'adapte à l'obscurité, et au moment où il se reporte sur l'ouvrage il se produit une fatigue très nuisible si ces passages sont répétés. C'est le cas pour les mineurs et pour certaines catégories de personnes (par exemple, les conducteurs de véhicules, quand ils passent des parties les plus éclairées des rues aux parties moins illuminées et vice-versa. Dans le premier cas, leur adaptation n'a pas le temps de se faire et ils ne voient plus les obstacles; dans le second, ils sont éblouis, ce qui entraîne une très grande fatigue de la rétine). Il faudra aussi exiger un coefficient d'irrégularité de 2 au plus et demander au moins 1 lux dans les passages où l'on circule avec des marchandises, ainsi qu'un supplément d'éclairage là où l'acuité visuelle tombe à 0,1, quel que soit le travail exécuté. - 56 — 11 L'OUVRAGE Dans le problème de l'éclairage il y a un facteur qui n'a pas été suffisamment étudié jusqu'ici: Vouvrage. Il nous intéresse à différents points de vue : grandeur, couleur, éclat, etc. L'ouvrage sera éclairé de façon à permettre un travail facile, c'est-à-dire sans fatigue pour l'œil. Mais il est évident qu'on ne pourra pas supprimer complètement les ombres sans risquer de supprimer complètement les contrastes, qui sont bien souvent nécessaires pour juger du bon résultat du travail. Quand les ombres — quoique nuisibles — sont inévitables, elles ne devront jamais toutefois l'emporter sur les parties éclairées. Evidemment, on ne peut pas donner des règles générales, surtout quand il s'agit de déterminer le minimum pour chaque industrie ou chaque catégorie. Il faut être prudent dans les affirmations, mais il ne faut pas non plus se fier à l'adaptation de l'œil. Si les industriels doivent employer des sources colorées suivant la nature du travail exécuté, l'hygiène en surveillera les effets sur la vue des ouvriers pour intervenir en temps utile. L'acuité visuelle étant supposée normale pour les travaux fixes, l'éclairage sera suffisant quand il permettra de lire aisément, à la place la plus sombre et à la distance de 30 cm., un texte en caractères « diamants ». Les ouvriers devraient voir au moins les détails de leur travail, surtout quand celui-ci demande de longues heures d'application. Quand la limite minimum n'est pas réalisée, quand l'éclairage ne permet pas à l'œil de distinguer des objets au moins deux fois plus petits que ceux sur lesquels se porte le travail, on devra prescrire l'usage de loupes. Une question qui demande encore à être étudiée c'est le coefficient de diffusion des différents ouvrages, coefficient qui n'est pas le même pour les différentes sources. Si le coefficient est bas, il faut davantage de lumière. - 57 — Ainsi, par exemple, dans l'industrie de l'habillement, ce pouvoir de diffusion varie notablement; il est en général plus bas dans la section des manteaux, des costumes et de la lingerie; il l'est moins dans la section des habits et il est le plus élevé dans la section des tailleurs. Dans une étude américaine (Hygienic Conditions o] Illuminating in Women's Garment Industry, 1915) on a calculé l'albedo des divers ouvrages comme suit : albedo, en % : velours noir: 0,37; laine bleu marins foncé: 1,7; laine noire: 1,9; laine bleu marine clair: 2,2; laine ou coton vert et vert foncé: 2,3; coton noir : 2,9; soie noire ou coton mercerisé : 4,5; coton ou laine vert clair: 5,4; laine brute claire : 10,9; laine ou coton tango : 14,3; patrons en papier brun clair : 35,1; drap blanc : 65,9. Une surface parfaitement blanche réfléchit 100 % de la lumière incidente, mais une pareille surface idéale est encore inconnue. Le rapport anglais donne les résultats suivants pour un groupe d'ouvrières (travail à l'aiguille), qui employaient des matières de différentes couleurs : TABLEAU XVI. Matériel et couleur Calicot blanc . . . » hollandais . » gris-vert ou gris-bleu ' » rougeâtre » noir . . . Velours noir . . . . Dentelles Eclairement Quotient de réflexion minimum satisfaisant du matériel en lux 97 52 14,95 16,05 12 8 2,5 21,52 25,82 43,04 43,04 21,52 — 11 Eclairement largement satisfaisant en lux — — — 53,80-64,56 53,80 32,28 Si l'ouvrage présente lui-même un grand éclat, il sera utile de le poser sur un fond plus éclairé; mais si l'ouvrage présente un éclat inférieur à celui d'un papier blanc éclairé par 10 lux, le fond éclairé sera nuisible à l'œil. Tout éclat blanc autour de l'ouvrage augmente souvent d'un tiers l'éclat de l'ouvrage. Avec un ouvrage et un fond sombres on emploiera un éclairage artificiel plus puissant et on donnera aux ouvrières des gants (mitaines) noirs pour éviter l'influence nuisible de l'éclat des mains, plus grand que celui de l'ouvrage, dans le champ visuel. Les vêtements, au contraire, seront clairs, la présence d'un diffuseur clair à cette distance étant utile. BROCA a prouvé qu'un large fond de papier blanc vivement éclairé autour de l'ouvrage augmente beaucoup l'acuité, visuelle si celle-ci est grande (environ 1 pour un eclairement supérieur à 10); mais qu'il la diminue au contraire quand elle tombe au-dessous de 1, ce qui a lieu pour les ouvrages de faible éclat. Le même fait s'observe si dans le champ visuel se trouve une source à feu nu. — 58 — Un facteur très important en pratique et qui a le même résultat gênant que l'éclat, est la surface brillante de l'ouvrage (très polie). D'après la loi de l'égalité des angles d'incidence et de réflexion, des rayons réfléchis arrivent à l'œil de l'ouvrier, qui est exposé ainsi à une fatigue rapide de la vision et n'est plus capable de distinguer les détails de son travail (graveurs sur métaux, dessinateurs sur papier américain, etc.). Les observations faites à ce sujet n'ont pas encore reçu de conclusion qui ait pu être traduite en chiffres. Une étude systématique de la question du fond, subordonnée à l'éclat de l'ouvrage, sera donc très utile. Il faudra envisager les diverses questions par rapport aux différentes catégories de travaux. En première ligne viennent les industries de l'habillement, de la gravure, de l'impression, de la bijouterie, etc., dans lesquelles l'effort d'accommodation est très intense, surtout pour les jeunes apprentis, trop souvent relégués dans les endroits les moins bien éclairés de la pièce. — 59 - III L'ŒIL Acuité visuelle et acuité professionnelle. — Fatigue oculaire. La lumière exerce sur l'œil une action physiologique, qui se matérialise en des modifications dans la rétine et les milieux de l'œil. L'œil possède dans la rétine l'appareil de perception des images visuelles. Elle n'est en effet que l'épanouissement des fibres du nerf optique, qui double ainsi tout le fond de l'œil, et à l'extrémité desquelles se trouvent annexés des organes terminaux particuliers. Cette membrane nerveuse va en s'amincissant à mesure qu'elle se rapproche de l'iris. Sehématiquement, la rétine comprend trois étages de cellules superposées, dont chacune est un « neurone », c'est-àdire une cellule indépendante, n'ayant que des rapports de contiguïté avec les cellules voisines. Le premier étage représente seul la « cellule visuelle », qui possède un prolongement interne constitué par les cônes ou les bâtonnets (29). Ceux-ci contiennent un pigment spécial — le rouge ou le pourpre rétinien ou visuel — qui est sécrété par une autre couche de cellules. La partie la plus sensible de'la rétine se trouve à l'extrémité de l'axe antéropostérieur de l'œil et précisément sur le point connu sous le nom de « tache jaune », ou macula lutea. Ce point présente une légère dépression (fovea centralis) et il ne possède que des cônes. Le point d'entrée du nerf optique dans le globe oculaire, qui est aussi celui de l'entrée des vaisseaux, forme un disque arrondi (papille) qui, dépourvu de cônes et de bâtonnets, est insensible à la lumière (tache aveugle de Mariotte). Le nerf optique transmet au cerveau les images reçues par la rétine; par leur développement, leur superposition_ou leur fusion, il en résulte le phénomène de la vision. La sensibilité de cet organe pour les rayons de diverses longueurs d'onde est assez variable. Déjà KOENIG, de Leipzig, en 1903, avait représenté dans un diagramme le rapport de l'effet physiologique avec la longueur d'onde. Les expériences de BROCA, MACÉ de LÉpiNAY, NICATI et de bien d'autres spécialistes prouvent que l'œil humain sait utiliser le mieux possible l'acuité visuelle au point de vue de sa fonction fondamentale, comme, au point de vue de la fatigue, les radiations qui présentent le maximum d'énergie - 60 - dans le spectre de la lumière diurne. C'est dans la région moyenne du spectre (entre le jaune et le jaune-vert) que la fatigue serait la moindre. L'intérêt d'étudier de près les rapports existant entre Vacuité visuelle et la profession, comme introduction à nos connaissances sur la fatigue de la vision et sur les troubles ou les maladies des yeux d'origine professionnelle qui nous intéressent, est de toute évidence. La limite extrême de la puissance de perception distincte des formes (qui s'effectue au niveau de la macula de la rétine et est par conséquent l'expression de la « vision centrale » ou « directe »), représente ce qu'on nomme couramment acuité visuelle, ou physiologique, ou scientifique. Elle est mesurée par l'angle visuel limite, c'est-à-dire le plus petit angle sous lequel l'œil puisse distinguer les formes d'un objet donné. Cette vision distincte ou centrale est d'autant plus grande que l'œil en question est capable de reconnaître un objet donné à une distance plus grande (c'est-à-dire qu'elle est d'autant plus grande que l'angle limite est plus petit). On a aussi défini, sous le terme acuité visuelle normale moyenne, la faculté que possède l'œil de voir séparément l'un de l'autre deux points très rapprochés sous un angle visuel de 1 minute. Cet angle (angle minute) a permis à NICATI de considérer l'acuité professionnelle comme fonction décimale inverse de l'acuité visuelle. On exprime cette unité par V = 1. Les degrés de V inférieur sont exprimés par 0,9, 0,8, 0,7 etc., la cécité étant V = 0 ' . L'acuité visuelle est représentée en principe par l'acuité visuelle binoculaire. Dans la plupart des cas la vision centrale d'un œil a la même valeur que celle des deux yeux réunis. En effet, beaucoup de travaux délicats s'effectuent, avec un seul œil, soit de près (horlogers, bijoutiers, etc., travaillant à la loupe monoculaire), soit de loin (niveleurs, etc.), soit à distance moyenne (peintres, dessinateurs, qui apprécient les ombres, jugent les dimensions, etc., en fermant un œil). La notion du relief n'existe que grâce à la vision binoculaire, qui ne peut être récupérée en totalité ou en partie que chez les jeunes, après une longue éducation cérébrale. C'est une qualité indispensable chez les charpentiers, les automobilistes, les aviateurs et toutes les personnes qui doivent juger exactement de la profondeur. 1 La comparaison des valeurs des divers yeux se mesure donc par l'inverse de l'angle limite, dont l'unité convenable adoptée est représentée par l'acuité visuelle sous un angle d'une minute. L'acuité visuelle 2 sera celle d'un œil dont l'angle limite sera 30 secondes, ou une demi-minute; celle d'un œil dont l'angle sera de 2 minutes sera 0,5, etc. - 61 - La cisión périphérique est aussi une qualité essentielle pour une bonne vision et elle est indispensable chez les métallurgistes, les scieurs, les cochers, les chauffeurs, etc. Dans les cas de perte anatomique ou fonctionnelle d'un œil, la vision périphérique est diminuée parce que le champ visuel est rétréci du côté de l'œil perdu (on estime cette perte au sixième de la valeur totale). L''acuité visuelle normale est fonction de l'âge (30), de la réfraction et de l'adaptation de l'œil, du diamètre de la pupille (31) et de la valeur de l'éclairement. A faible intensité l'acuité visuelle croît d'abord très rapidement; à mesure que l'intensité, augmente, l'accroissement de l'acuité visuelle est plus lent; il devient presque nul à partir d'une certaine valeur de l'éclairement (papier blanc éclairé par 20 lux environ). L'acuité visuelle augmente avec l'intensité de l'éclairage et diminue lorsque celle-ci baisse, mais pas dans un rapport proportionnel et en tout cas seulement dans certaines limites. H. COHN aurait trouvé que 60 lux représentent l'optimum pour l'acuité visuelle; au delà de cette valeur l'acuité n'augmentant que très peu. Les expériences de STOCKHAUSEN prouvent même qu'avec une intensité de 28 HK on a une diminution de l'acuité visuelle de 4 0 % . Cette diminution devient rapide avec une intensité plus forte de la source lumineuse. On mesure Vacuité visuelle au moyen d'échelles (optotypes) proposées par GIRAUD-TEULON et SNELLEN dès 1862 (32). Les diverses modifications proposées ensuite ont porté sur les lettres des échelles, sur les morceaux de lecture, en les remplaçant par des crochets, des cercles brisés, des points noirs groupés ou des carrés blancs et noirs disposés de façon à représenter un E, etc. On a même proposé (LAWSON) de mesurer l'acuité visuelle en faisant choisir différents grains mélangés. Mais on est d'accord maintenant sur l'importance d'un éclairage opportun des tests (33) pour reconnaître exactement l'acuité visuelle du sujet. La vision physiologique se confond-elle avec la vision professionnelle? Il s'agit là d'une'question discutée depuis longtemps et qui n'est pas purement académique, car elle est de toute première importance pour le médecin légiste quand il doit résoudre les nombreuses contestations pour les invalidités oculaires 1 . On peut même se demander si la vision professionnelle est la même pour toutes les professions; ce qui revient à examiner si les divers métiers exigent 1 V. professeur G. PROSPERI : Visione fisiologica e visione professionale, Comunicaz. al Congresso naz. di oculistica infortunistica, Roma, 8-10 ott. 1920. — 62 — des qualités visuelles identiques. Ces questions sont d'une grande valeur pratique, car elles se rattachent d'une part à la question du dédommagement de la perte de 1-2-3... 10/10 du visus, et d'autre part à la question de l'orientation professionnelle. La distinction entre la vision physiologique et la vision professionnelle, reconnue scientifiquement vraie et indéniable, n'est point reconnue en droit positif en ce qui concerne les accidents du travail (ainsi en a décidé par exemple la cour d'appel de Milan en 1918). L'article 5 de la loi italienne sur les accidents se base sur le principe que le visus physiologique est égal au visus professionnel. Aujourd'hui les experts admettent le principe opposé, à savoir qu'au point de vue du gain il n'est pas nécessaire pour l'ouvrier d'avoir l'intégrité physiologique de son acuité visuelle. L'acuité visuelle professionnelle est représentée par le degré minimum de l'acuité visuelle physiologique nécessaire pour l'exercice facile et sans danger d'un métier donné. La limite supérieure sera l'acuité visuelle physiologique la plus petite, qui permet à l'individu de se livrer à toutes les occupations de ce métier. On en conclut que la vision professionnelle a des limites plus étroites que la vision physiologique, et en effet la discussion porte seulement sur les limites de la vision professionnelle. La plupart des auteurs estiment que celle-ci serait égale à la moitié de la vision physiologique. JOSTEN, ZEHENDER, MAGNUS, PFALZ, etc., sont d'avis qu'un grand nombre d'ouvriers avec un visus de 5 et même 6/10 gagnent leur vie comme leurs camarades de la même catégorie avec un visus de 10/10. La direction médicale des chemins de fer de l'Etat italien relate par exemple que des agents ayant un visus de 14/10 des deux yeux, avec un minimum de 5/10 pour l'œil le moins bon, sont chargés de missions très délicates dans le mouvement des trains. Au point de vue de l'acuité visuelle, les professions ont été classées en deux grands groupes: 1. Métiers exigeant une acuité visuelle ordinaire. 2. Métiers exigeant une acuité visuelle supérieure (métiers ou professions visuelles). Nous verrons plus loin les groupements proposés. Il suffit ici de rappeler que l'acuité visuelle professionnelle normale serait représentée par l'acuité visuelle des compositeurs, correcteurs, protes; l'acuité visuelle physiologique, égale à la professionnelle, serait représentée par l'acuité visuelle des employés de chemins de fer, des timoniers, des pilotes, etc. Des règlements spéciaux fixent dansées industries la limite supérieure de l'acuité visuelle professionnelle. - 63 - Quoique le problème soit bien différent pour les ouvriers à la tâche, on peut dire qu'il existe des professions où la vision physiologique se confond avec la vision professionnelle. Nous croyons cependant que les limites de l'acuité visuelle professionnelle ne peuvent être fixées que par l'expérience, c'est-à-dire en recherchant DIAGRAMME N° 4. ACUITÉ. VISUELLE. J. I.. PHYSIOLOGIQUE. S. E. F. 0,6 0.7 |. •M 0 , 9 (LI L. 0 . 6 T. O 0.7 SS D. lU IL. S 0,6 dJ 0.5 a .J _i lU 0,4 > dJ t- 0,3 D <) < 0.2 O.l A. C O.l 0,2 0.5 0,4 0,5 0,6 0,9 I H. Rapport entre Vacuité visuelle physiologique ( V) et Vacuité visuelle professionnelle {Vp). 0,1-1 acuité visuelle professionnelle ; A-H acuité visuelle physiologique. A-B prouve qu'on exige une acuité visuelle ordinaire.— C-E prouve qu'on exige une acuité visuelle supérieure. — C-D-F prouve qu'on exige une acuité visuelle professionnelle. jusqu'à quel point l'acuité visuelle physiologique peut être abaissée sans amoindrir la faculté d'exercer un certain métier et à partir de quel point l'abaissement de l'acuité visuelle rend l'exercice de ce métier impossible. EVANS admet pour les professions ordinaires un visus entre un demi et un dixième de la vision physiologique et pour les professions visuelles un visus (qu'il appelle «adequate vision») fixé entre les limites de 3/4 et 1/6; - 64 - GRŒNOW estime que pour ce groupe il faut un visus allant jusqu'à 6/10; que l'acuité visuelle professionnelle n'est pas toujours identique à elle-même; et enfin que le minimum varie suivant les exigences visuelles de la profession. Il a même matérialisé ses idées dans le barème bien connu qui porte son nom (v. diagr. 5). Les mêmes considérations — en sens contraire — peuvent être faites au sujet de la limite inférieure de la vision physiologique compatible avec la vision professionnelle, c'est-à-dire au sujet de la cécité professionnelle. Celle-ci ne correspond pas à la cécité physiologique, car si la cécité professionnelle commence dès que le travail rémunérateur devient impossible, l'autre n'est déterminée que par la suppression de la perception de lumière. Aussi, dans ce domaine, les avis sont-ils très partagés' et si ZEHENDER fixe la limite à 1/100 et GRŒNOW à 1/50, MAGNUS, au contraire, la fixe, pour les professions visuelles inférieures, à 1 /20, et pour les supérieures à 1/5. Au contraire, SILEX, TRUC et d'autres admettent des limites d'au moins 1/10-1/7, car, d'après ces auteurs, au-dessus de 1/10 et même à 1/10, la vision professionnelle existe encore, à condition que le champ visuel soit normal, que les sujets ne souffrent pas d'autres infirmités et qu'ils soient d'intelligence moyenne. Au-dessous de ladite limite commence la « cécité professionnelle », c'est-à-dire que tout travail est impossible. D'après PROSPERI, PFALZ et d'autres, cette limite est aujourd'hui le plus généralement acceptée, car elle a été confirmée par leurs recherches sur la vision stéréoscopique, qui ont prouvé que celle-ci est toujours normale et même instantanée si le visus d'un seul œil est d'au moins 5 /10 et celui de l'autre de 1 /10. Parmi les causes de variation de l'acuité visuelle nous avons rappelé Y adaptation de la rétine à la lumière. L'étude de cette variation est très importante pour certains travaux (radioscopistes, photographes). On peut dire en général que la rétine est plus sensible quand la lumière diminue, moins sensible quand elle augmente. Ces modifications sont peut-être en rapport avec la réintégration des éléments photochimiques de la rétine; elles prouvent encore une fois la capacité du système nerveux de s'adapter aux conditions extérieures pour se protéger et maintenir la possibilité de son fonctionnement. Une autre cause de variation est représentée par les couleurs. Il n'est pas nécessaire de citer ici les théories des couleurs. Il suffira seulement de dire que la vision des couleurs, de même que l'acuité visuelle, le champ visuel, la vision stéréoscopique, etc., ne sont que des éléments de la faculté visuelle. MACÉ DE LÉPINAY et NICATI ont démontré que les couleurs moins refrangibles que le vert donnent une valeur remarquable à l'acuité visuelle, tandis 1 Voir PROSPERI, loe. cil. — 65 — que les couleurs plus refrangibles donnent des éclats lumineux considérables, mais ne contribuent pas ou presque pas à l'acuité visuelle. La question qui nous intéresse est très complexe. Il est difficile de reconnaître si certaines couleurs sont plus agréables ou moins fatigantes que d'autres. Parmi les différentes couleurs, le rouge aurait une action excitante sur l'organisme et les ouvriers qui travaillent sous cette lumière (fabriques de plaques photographiques, etc.) seraient gais, nerveux, irritables. La couleur jaune paraît être la couleur la plus agréable, le vert-jaune la plus indifférente. Les couleurs de la moitié droite du spectre (vert, bleu, violet) auraient une action sédative. Si le vert est notoirement une couleur qui repose, il est vrai que cette action ne s'exeroe plus après quelque temps. Les rayons violets et ultra-violets seraient la cause de maux de tête, d'inquiétude, de vertige, de sensation d'oppression à la région gastrique. D'après certaines recherches américaines la lumière monochromatique (jaune, verte), qui en pratique est d'un emploi assez rare, serait la meilleure pour assurer une bonne acuité visuelle 1. Mais cette opinion n'est pas applicable au cas de la fatigue. D'après MACÉ DE LÉPINAY et NICATI, la fatigue de la vision due au rouge (dans la lumière solaire) serait plus grande que celle due au bleu. Par l'adaptation à l'obscurité, l'acuité visuelle dans le bleu ne varie presque pas ; elle croît rapidement dans le rouge. Il paraît donc que les sources à haute température, très riches en rayons refrangibles, doivent être les meilleures en tant qu'elles donnent une clarté qui permet la distinction des couleurs. Si l'on place les sources à une hauteur convenable, avec un abat-jour bien choisi, on évitera l'inconvénient des images accidentelles persistantes et gênantes, ainsi que la contraction pupillaire. Une bonne perception des couleurs est de toute première importance pour certaines professions (industrie des transports, textile, chromo-lithographie, etc.). Il faut rappeler qu'il y a des personnes, — assez rares, il est vrai, -— qui ne perçoivent pas les couleurs (« achromatopes ») ; d'autres — et elles sont plus nombreuses — dites « achromatopes partiels », pour une ou deux couleurs (34), d'habitude le rouge («daltonisme» ou «anerythropsie») ou le vert (« achloropsie » ou « dichromates »), les deux couleurs le plus souvent employées pour les signaux dans l'industrie des transports. Un autre groupe dangereux est représenté par les personnes qui, 1 BUSCH s'étant exposé à l'action d'une lumière monochromatique a présenté des troubles assez graves qui ont duré plusieurs jours. - 66 — incapables de distinguer une ou plusieurs ou toutes les couleurs avec un éclairage indirect, ont besoin d'une lumière d'une très grande intensité lumineuse pour reconnaître, par exemple, le rouge (« dyschromatopsie »). En effet, quand un feu rouge arrive à la limite de visibilité, ces personnes ont une sensation visuelle blanche, sensation plus rapide que chez un 2 personne à sens chromatique normal. A l'examen, l'achromatope partiel confond le rouge avec le gris et le dépistage des légères dyschromatopsies sera plus facile en se servant de couleurs très peu saturées1. L'examen ne servira pas seulement à éliminer les individus atteints de dyschromatopsies congénitales, mais à éliminer aussi les sujets avec des formes acquises, qui sont plus dangereuses (scotome central initial chez les alcooliques, les diabétiques, les syphilitiques, etc.). Ces individus sont impropres à remplir convenablement leurs fonctions et l'on connaît l'importance de la visibilité des disques et des signaux colorés dans l'industrie des transports, dont la fausse interprétation a causé et cause encore souvent de teriibles accidents. D'où la nécessité, comme prophylaxie individuelle et sociale, d'un examen ophtalmologique préalable et périodique chez les candidats et les titularisés des professions dites visuelles. 1 La saturation ou pureté d'une couleur dépend de la quantité plus ou moins grande de lumière blanche avec laquelle elle est mélangée. — 67 — IV LA FATIGUE OCULAIRE Il paraît difficile d'admettre a priori qu'il y ait dans la lumière solaire des éléments nocifs pour l'organe de la vision. Notre œil est adapté à cette lumière, « il en vit, il est fait par elle et pour elle ». L'excitation de la vie moderne demande à l'œil un travail sans aucun doute beaucoup plus considérable que par le passé. Ce travail, qui commence à l'école, continue pendant l'apprentissage et, sur le poste du travail, dans l'ouvrage minutieux qui caractérise l'industrie moderne (35). L'interdiction du travail de nuit, au moins pour les femmes et les enfants, l'amélioration de l'éclairage artificiel et l'emploi, toujours plus répandu, de grands éclairements sont sans doute des facteurs de progrès pour l'hygiène de la vision. Il existe cependant des conditions de travail spéciales ou un état particulier des yeux qui rendent nuisibles les éléments de la lumière solaire ou artificielle et qui demandent un examen attentif, afin que les fonctions normales de l'organe soient préservées. Les troubles observés varient naturellement avec le genre et la durée du travail, mais sont conditionnés surtout par les défauts de réfraction du sujet (myopie, hypermétropie, astigmatisme), sa résistance, etc. A côté d'une fatigue nerveuse non localisée à l'œil lui-même il y a l'autre fatigue, due à l'action de la lumière sur la rétine. L'œil est le siège de réflexes de défense extrêmement importants. Il est facile d'imaginer les transformations subies par les membranes oculaires, si l'on sait que l'œil peut contempler utilement une immense gamme d'éclats (36), qu'on calcule à dix millions de bougies. L. DOR ' a envisagé la fatigue oculaire comme la résultante des divers réflexes inconscients et conscients que peuvent provoquer les vibrations lumineuses dans l'organisme. Ces réflexes peuvent partir de l'œil et y aboutir, 1 L. DOR. La fatigue oculaire. Baillière, Paris, 1900. - 68 - ou donner naissance à un mouvement ailleurs que dans les muscles oculaires, ou partir d'un point quelconque du corps autre que l'œil et donner naissance à un mouvement dans l'un des muscles des yeux. La fatigue oculaire est très complexe et plusieurs réflexes sont frappés simultanément. Les réflexes s'influencent aussi les uns les autres, de telle sorte qu'on peut observer les types cliniques les plus divers. La vision est normale quand chaque réflexe s'effectue séparément et normalement. Mais dans l'organisme humain les choses ne se passent pas aussi simplement. Les mêmes causes peuvent produire des mouvements différents; deux mouvements identiques peuvent être produits par des excitations diverses. Si la pathogénie de la fatigue oculaire est peu connue, les symptômes de la fatigue ont été, par contre, mieux étudiés. Sous l'influence de la fatigue, les réflexes passent par les phases progressives bien connues de l'exagération du mouvement réflexe, du tremblement et du spasme, pour aboutir à la parésie et àJ'anesthésie. En réalité la progression n'est pas toujours régulière et on arrive parfois d'emblée à l'anesthésie; quelquefois la fatigue s'arrête au tremblement ou au spasme. Parmi les phénomènes visuels les plus communs, rappelons ici la fatigue des réflexes de protection de l'œil. Pendant l'exagération de l'excitabilité des réflexes palpébraux on constate une augmentation du nombre des clignements (30 à 40 par minute), ensuite de petites contractions cloniques de Porbiculaire et du blépharospasme par tétanisation de l'orbiculaire. En ce qui concerne la partie sensitive on peut observer de la photophobie, une démangeaison conjonctivale, des douleurs orbitales. La période ultime est caractérisée par l'anesthésie et la parésie: les yeux se ferment. Si le repos ne suffit pas pour faire disparaître tous les symptômes, nous nous trouvons en présence d'un surmenage visuel. Même le réflexe pupillaire, qui est essentiellement un réflexe inconscient, destiné à la protection de la rétine et du nerf optique, est aussi sous l'influence de l'accommodation. Dans la fatigue, l'iris passe de l'exagération du réflexe au spasme et à la parésie. Le réflexe pigmentaire est un réflexe de perfectionnement de la vision. Sous l'influence de la décomposition de l'érythropsine 1 par 1 Dans un œil exposé à la lumière, les cônes et bâtonnets sont comme entourés de granulations pigmentaires dues à des prolongements envoyés entre eux par Jes cellules pigmentées de la couche externe de la rétine ; ces prolongements se rétractent dans l'obscurité. Dans l'exposition de l'œil à la lumière, l'article externe des cônes se raccourcit, tandis qu'il s'allonge à l'obscurité. Le phénomène a lieu dans les deux yeux, même quand un seul est éclairé. Pour ce qui concerne le pigment ou rouge rétinien, il recouvre dans l'obscurité les segments externes des bâtonnets et disparaît seulement dans les parties frappées par les rayons lumineux, quand l'œil est exposé à la lumière. Ainsi la vision entraîne une vraie destruction du pourpre. - 69 — la lumière, le pigment rétinien descend le long des bâtonnets et des cônes afin de les recouvrir et de les protéger des radiations lumineuses trop intenses et pour permettre la régénération du pourpre. Dans la fatigue on relève un ralentissement de cette activité, c'est-à-dire qu'il faut un temps relativement plus long que chez les personnes normales pour s'habituer à un éclairage donné. On peut arriver même à un état de rigidité spasmodique: le pigment descendu ne remonte plus. Si l'éclairement diminue on observe Phéméralopie, quoique à un degré très léger; elle représente plutôt une cause indirecte de fatigue oculaire, car elle nous oblige à approcher davantage les objets, et à faire ainsi un effort plus grand de convergence et d'accommodation. Nous connaissons encore les réflexes de la sécrétion lacrymale, méibonienne et ciliaire. La fatigue de la sécrétion lacrymale, d'origine oculaire, va de l'exagération jusqu'à l'arrêt de la sécrétion. Dans ce cas elle empêche le refroidissement de la cornée. Le clignement a aussi pour but de répartir sur la cornée la sécrétion méibonienne. Par une action réflexe plutôt que directe, la fatigue l'exagère et les malades ressentent une agglutination des paupières et éprouvent parfois la sensation de mouches volantes. L'exagération de cette sécrétion s'observe aussi quand l'œil a été exposé à des radiations caloriques. L'exagération de la sécrétion ciliaire, qui se présente avec une zone de rougeur à la base des cils, est souvent interprétée et traitée comme blépharite. On sait que l'exagération de ce réflexe est entretenue par le surmenage visuel des hypermétropes et des astigmates. L'œdème des paupières par fatigue, comme réflexe vasomoteur, est bien connu; il s'accompagne souvent du réflexe de pigmentation de la peau des paupières -(yeux cernés), réflexe qui est encore peu connu. Parmi les réflexes de la vision proprement dits on peut citer les réflexes du regard latéral, de convergence et de divergence, & accommodation aux distances, plus ou moins liés au réflexe de la convergence, et le réflexe de l'attention visuelle. Il n'est pas possible d'analyser ici la fatigue de tous ces réflexes. Nous nous limiterons à rappeler la fatigue du champ visuel et le mouvement de latéralité des yeux, la fatigue de la macula rétinienne, etc. Dans la fatigue de l'accommodation (asthénopie de convergence) on passe de la lenteur de l'adaptation de la vue aux objets fixés à la diminution de l'amplitude accommodative, avec hyperesthésie rétinienne, larmoiement et photophobie. A la suite de la fatigue du réflexe de l'attention visuelle on peut relever une faiblesse de convergence, qui cause de la diplopie transitoire et une fatigue de l'accommodation. Nous verrons plus loin les phénomènes de la fatigue d'origine oculaire et le rôle de la lumière comme facteur extérieur à l'organisme. Mais on ne peut cependant passer sous silence le rôle des malformations et des faiblesses congénitales, qui est très important dans le cas des personnes hypermétropes, spécialement vouées à la fatigue; des personnes astigmates, qui obligent leur cristallin à des courbures de compensation très fatigantes, de telle sorte qu'elles sont exposées à l'asthénopie accommodative. Il est enfin inutile d'insister sur le rôle très apparent des altérations acquises de l'œil et bien souvent de l'organisme. La fatigue oculaire peut passer de la simple gêne à des lésions rétinochoroïdiennes et à la cécité nocturne (37). De nombreuses — 70 — statistiques prouvent qu'indépendamment des conditions fâcheuses dont on parle, il y a des professions qui, bien qu'exercées dans de bonnes conditions de milieu, demandent un travail visuel très fatigant pour les yeux (typolithographie, taille de diamants, polissage de métaux, dessin, gravure, etc.)- Chez les personnes appartenant à ces professions on trouve de graves altérations du fond de l'œil (staphylome postique, sclérochoroïdite postérieure, formation de foyers d'atrophie dans la région de la macula). Toutefois il faut admettre que la profession est bien souvent le révélateur de phénomènes morbides latents. Parmi les hypermétropes et les personnes astigmates, même légèrement, surtout parmi les femmes travaillant à l'aiguille, les troubles dépendant de l'épuisement à'accommodation sont assez fréquents (asthénopie accommodative). La grandeur de l'accommodation du sujet ne doit pas être dépassée; l'œil s'adapte à une certaine distance, à condition d'avoir en réserve une certaine quantité d'accommodation (quantité qu'on ignore encore), variable, en tout cas, selon les sujets, le genre de travail, le degré d'amplitude de l'accommodation, etc. (38). La guerre a aussi prouvé que le surmenage oculaire était fréquent chez le personnel spécialisé de la marine et de l'armée. Ainsi on a constaté beaucoup de cas d'asthénopie chez les canonniers de marine qui se servaient longtemps du télémètre, chez les marins chargés de la surveillance des périscopes sur les navires ou travaillant aux périscopes, chez les sentinelles de la défense antiaérienne, les télégraphistes (système optique), etc. Tandis que chez les personnes exposées à une lumière intense, naturelle ou artificielle, on observe un scotome central ou péri- et paracentral, chez les soldats de la défense aérienne et les télégraphistes on a trouvé des petits scotomes périphériques (ZADE). Les facteurs du surmenage oculaire peuvent être répartis en causes directes et causes indirectes. Parmi les causes directes il faut rappeler: a) Un mauvais éclairage, qui, en obligeant le sujet à trop s'approcher de la table de travail, lui demande un effort de l'accommodation et de la convergence (depuis 1865 COHN a attiré l'attention sur ce danger); b) Le fait d'être penché sur un travail, qui est déjà une cause de fatigue et de préparation à la myopie ; c) L'effet d'un travail exécuté avec des éclairements insuffisants, qui est corrélatif d'un épuisement rapide de l'organe; il y a là un effet de la loi physiologique d'après laquelle « un organe ne travaille aux environs de sa limite possible qu'au prix d'une fatigue insoutenable »; d) L'emploi d'un éclairage à système direct, et par conséquent l'action des sources éclatantes. - 71 — SCHANZ et STOCKHAUSEN auraient prouvé que la fatigue ne se produit pas si le pouvoir éclairant est inférieur à 0,675 bougies décimales. En réalité, toutes les sources s'écartent énormément de cette valeur et par conséquent il faut utiliser les radiations diffusées et non pas les radiations directes des sources. L'intensité exagérée des sources de lumière peut provoquer des troubles très sérieux soit dans la rétine, le nerf optique et les centres nerveux optiques, soit dans les muscles externes de l'œil (fatigue, nystagmus). Il n'est pas nécessaire d'insister ici sur la longue liste des professions qui provoquent ou peuvent provoquer l'éblouissement de l'œil. Nous en avons fait mention dans le chapitre relatif à «l'ouvrage» et nous en parlerons encore plus loin à propos des dommages provoqués par la soudure électrique. L'éblouissement peut causer une diminution du visus, du larmoiement, de la conjonctivite d'une durée passagère, mais il peut provoquer aussi de graves lésions des membranes profondes oculaires. Il suffit de rappeler ici les cas graves de retinite chez les personnes qui ont observé une éclipse de soleil sans protéger leurs yeux, et chez les personnes exposées à l'action des rayons solaires (soldats, agiiculteurs) ou de la simple lumière naturelle réfléchie par des surfaces blanches éclatantes (neige, toile blanche, etc.). Le simple travail avec des objets d'une même couleur (rouge écarlate, pourpre, jaune clair) a causé uñe faiblesse si remarquable du sens chromatique que les ouvrières n'étaient plus en état de distinguer certaines nuances. Il n'est pas nécessaire d'insister sur le facteur «couleur» «omme cause de la fatigue oculaire (v. pp. 64-65). Récemment (janv. 1923) HAAS présentait à l'Académie des sciences de Paris un rapport d'après lequel la couleur bleue fatigue plus vite et plus fortement la rétine que toute autre couleur. Avec le vert, les phénomènes sont réduits au minimum. é) La rapidité du travail en rapport avec la petitesse et la finesse du travail, avec la brillance de l'ouvrage (surface très polie), avec la distance à laquelle est placé le travail et avec sa durée <v. p. 56). /) Le manque de fixité de la source. La fixité n'est jamais absolue» sauf avec l'éclairage électrique à incandescence ou les lampes à vapeurs de mercure. g) Les rayons ultra-violets des sources lumineuses et des lampes électriques en particulier (v. plus loin). Parmi les causes indirectes de la fatigue oculaire il faut rappeler les modifications de l'iris, dont le diamètre varie à chaque variation de l'éclairement. La constriction pupillaire semble dépendre plutôt de l'éclat de la source lumineuse que de sa distance- L'action exagérée des sources est la cause du surmenage par épuisement rétinien. Quand la constriction est due à la vision périphérique d'une source elle est d'autant plus nuisible à l'acuité visuelle que l'éclairement de l'ouvrage est faible et peut causer une fatigue considérable de la rétine. Elle devient, au contraire, peu importante quand on réalise un éclairement de 20 à 40 lux. - 72 — Etudier et déceler la fatigue de l'œil est, dans la pratique, un problème d'autant plus difficile que, parmi les phénomènes delà fatigue, les plus fréquents, et par conséquent les plus importants, sont les troubles légers, très difficiles à relever en t a n t que phénomènes subjectifs. KATZ a proposé de mesurer la fatigue oculaire par le nombre de clignements pendant un temps déterminé (39). BROCA et LAPORTE ont proposé comme mesure la production des images accidentelles avec les différentes sources lumineuses. Dans leurs expériences, la durée moyenne des images était de 56,3" avec l'arc électrique à feu nu, de 30" avec l'arc à mercure. Les images peuvent persister 30 ' et même plus si l'on fixe une source éclatante pendant une demi-seconde seulement. Les images sont « négatives » lorsqu'elles sont dues à une diminution de l'excitabilité de la rétine après impression par une lumière vive; elles sont « positives » si la rétine est plongée après dans l'obscurité. Ces deux types d'images sont inséparables et disparaissent quand la rétine est revenue à son état normal 1 . En réalité on mesure par cette méthode la fatigue de l'accommodation à la convergence et à la fixation. Cette étude aboutit à recommander d'éloigner autant que possible les sources lumineuses du champ visuel, lorsque ces sources sont à grand éclat, car l'œil en serait ébloui et fatigué. A ce point de vue les diverses sources se classent suivant l'ordre de leur éclat respectif, et, en pratique, quand on évite la vision directe des sources, il est absolument indifférent, au point de vue de l'hygiène de la vision, qu'on se serve de telle lampe industrielle actuellement en usage plutôt que d'une autre. Une question d'importance vitale est la myopie professionnelle, qui trouve sans aucun doute trop souvent son origine dans la myopie progressive scolaire, une des plaies de la civilisation moderne. Les recherches des observateurs ont fixé à 35 cm. la limite pour la lecture à distance à l'école. Les chiffres relatifs à la vitesse de la lecture prouvent que cette distance doit être le quart de celle à laquelle on peut distinguer les caractères lus, qui doivent être encore perçus à 1 m. 40 (BROCA, LAPORTE). C'est là une donnée très importante en pratique, qui peut servir à réaliser dans l'industrie un éclairement adéquat. On naît hypermétrope et personne ne conteste désormais l'influence de la scolarité sur le développement de la myopie. Dans les écoles rurales il n'y a, 1 Quand l'œil fixe une lumière intense et immédiatement après une feuille de papier blanc, une image négative se produit sur le fond blanc (image négative accidentelle sur fond clair). L'image accidentelle positive se forme quand on fixe un fond noir après avoir fixé une source éclatante. - 73 - en effet, presque pas de myopes. Leur nombre augmente au contraire avec les exigences scolaires et atteint son maximum dans les lycées et les collèges. En examinant 10.000 écoliers, COHN a établi la proportion suivante de myopes: écoliers de villages, 1,4 % ; élèves d'écoles primaires, 6,7 % ; élèves d'écoles féminines supérieures, 7,7 % ; écoles moyennes, 10,3 % ; écoles industrielles, 19,7 % ; lycées, 26,2 % ; universités, 59 %. L'enquête de H. P. NEWSHOLME, effectuée en 1922 psrmi les écoliers (écoles primaires) du North Riding of Yorkshire, a révélé, sur 22.000 examens, que 8 % des enfants et 8 ' /s % de fillettes étaient atteints de défauts de réfractionmyopie; 11,3 % des enfants et 13,3 % des fillettes souffraient de défauts légers de réfraction. Ces proportions augmentent pendant les années suivantes de scolarité, surtout chez les fillettes, probablement à cause de la fatigue oculaire due aux travaux de couture. Il faut cependant dire que c'est moins le travail scolaire qui doit être accusé que les mauvaises conditions hygiéniques dans lesquelles il est effectué '. Etant donné que la myopie progressive est une maladie tout à fait scolaire, il est de toute évidence que, pour le choix de la profession, chaque candidat doit être soigneusement visité au point de vue de son acuité visuelle et de sa réfraction oculaire. Aujourd'hui le service médical scolaire permet d'établir dès le commencement et de surveiller le visus, l'état de réfraction statique et le pouvoir d'accommodation, que les médecins ou les maîtres inscriront dans le carnet individuel. BROCA a déterminé les distances-limites de lecture des caractères les plus communs en fonction de l'éclairement. Si l'on voulait donner les statistiques concernant la myopie des ouvriers des différentes catégories il suffirait de rappeler que CRAMER a relevé une proportion de 69 % de myopes de 0,5 à 9 dioptries; que WALTER, parmi 2.672 ouvriers, en trouva 611 avec une vision diminuée, dont 224 avec myopie acquise. Sur ce nombre, 95, c'està-dire les 15 % des cas, étaient dus à la pratique du métier. La proportion de ces derniers cas s'accroît avec l'âge. La majorité des myopes est représentée par les compositeurs typographes, les bijoutiers, les mécaniciens (fine mécanique, etc.). COHN a contrôlé d'autre part la thèse d'après laquelle les horlogers ne sont pas exposés à des dommages par suite de leur travail. Il a établi que les horlogers de Breslau présentaient 9,7 % de myopes, dont 4,5% étaient déjà myopes avant l'apprentissage. D'autres spécialistes ont trouvé un pourcentage de 18. Mais en tout cas on ne peut comparer ces valeurs à celles qui ont trait aux typographes. 1 The Eyesight of School Children, J. H. Berkowitz. Dpt. of Int., Bureau of Education, Bull. No. 65, Washington 1919. Voir aussi l'enquête organisée par l'Illuni. Eng. Society de Londres. — 74 — D'après les recherches de COHN on rencontre chez les lithographes 45 % de myopes; chez les typographes 51 %. La myopie est une forme professionnelle de caractère très grave chez les typographes. Elle est due au travail de près, à la fatigue causée par le mouvement continuel des yeux qui se dirigent tour à tour vers les nombreuses divisions de la « casse » à caractères et à la difficulté de lire les manuscrits, l'éclairage naturel ou artificiel étant trop souvent défectueux. D'après les relevés faits pendant une année (1917-1918), par l'ophtalmologiste KIRK, parmi les recrues du district d'Edimbourg, la myopie serait une maladie caractéristique des habitants des villes et des travailleurs en particulier. Les 77,4 % des myopes diagnostiqués par lui appartenaient à la classe industrielle et se répartissaient entre différents genres d'occupations. Les mineurs venaient en tête de la liste et représentaient les 28,4 % du total. Les jeunes techniciens apprentis semblaient souffrir très fortement de la myopie, mais le développement de celle-ci était surtout frappant chez les jeunes mineurs âgés de 18 à 25 ans. L'examen de plusieurs milliers de jeunes mineurs, mobilisés au mois de mars 1918, avait montré que le nystagmus ' était très rare parmi les mineurs âgés de 21 ans. KIRK n'avait relevé que trois cas; mais, par contre, les cas de myopie étaient au nombre de 142, dont 36,6 % consistaient en simple astigmatisme. L'astigmatisme myopique serait causé par l'effort tout particulier exigé des jeunes mineurs pendant leur travail. Cette maladie se complique et s'accompagne souvent de nystagmus à un âge plus avancé. La commission anglaise estime que la position de l'ouvrier pendant le travail d'abatage, les troubles de la réiraction oculaire, la viciation de l'air, etc., n'ont qu'une importance secondaire quand on' est en présence d'un terrain psychoneurotique. Pour une minorité seulement des cas de nystagmus, il s'agit d'une neurose monosymptomatique de fatigue qui peut être facilement guérie, tandis que dans la plupart des cas on est en présence d'une psychoneurose. L'influence des défauts de réfraction sur le nystagmus des mineurs a été souvent discutée, mais KIRK est d'avis que la question du défaut initial de réfraction, causé par l'occupation même des mineurs, n'a jamais encore été résolue. Ses expériences l'ont persuadé que le commencement de la maladie peut être accompagné, comme facteur casuel ou prédisposant, du développement lent d'un simple astigmatisme myopique, qui peut se compliquer et qui semble suivre l'effort particulier demandé à la structure de l'œil par l'occupation des mineurs. 1 Voir British Med. Journ., 2 juil. 1921; STASSEN : La fatigue de l'appareil visuel chez les ouvriers mineurs, Liège, 1914-1919 ; et du même auteur: Rapport présenté au Congrès de 1'« Institute of Public Health » de Londres, tenu à Bruxelles en 1920; publié aussi dans Journ. Ind. Hyg., Cambridge (Mass.), avril 1921. Voir aussi le premier rapport de la commission médicale anglaise de recherches sur le nystagmus (Londres 1922). -.75 - Une enquête de STASSEN prouva que sur 20.000 mineurs belges du district de Liège, 5.000, c'est-à-dire les 25 %, présentaient à des degrés variés les signes évidents de fatigue oculaire (héméralopie, sensibilité rétinienne défectueuse, blépharospasme, nystagmus). Dans les 8 % des cas la fatigue n'était que passagère et disparaissait après douze heures de repos; dans les 12,5 % des cas la fatigue était légère; dans les 3 % elle était prononcée et dans les 2 % les mineurs révélaient des névroses et troubles psychiques qui empêchaient tout travail au fond de la mine. Dans 1 % des cas il y avait un surmenage oculaire marqué avec une diminution appréciable de la capacité professionnelle. D'accord avec les spécialistes anglais, STASSE N est d'avis que le nystagmus n'est pas dû à la position des yeux que les mineurs sont obligés de prendre pour travailler, mais aux conditions défectueuses d'éclairage du fond de la mine. Cet éclairage défectueux entraîne une fatigue de l'appareil visuel, fatigue qui se systématise en un syndrome nerveux caractérisé par l'incoordination et l'exagération des réflexes oculaires. En définitive, le nystagmus, considéré auparavant comme une entité morbide bien définie, ne serait en réalité qu'un symptôme pathognomonique de surmenage des centres nerveux, contrôlant l'équilibre musculaire des yeux. Le cadre de la présente étude ne nous permet pas de consacrer aux maladies professionnelles des yeux l'exposé détaillé que réclamerait le sujet. Il suffira de rappeler ici les troubles observés chez les personnes qui travaillent à une faible distance ou sous l'action directe des sources lumineuses. Les ouvriers des fonderies de verre et des métaux, exposés à l'action directe des rayons obscurs des foyers lumineux (40), de même que ceux employés au service photométrique des fabriques de lampes électriques à incandescence ou au contrôle des manchons, etc., méritent toute l'attention du spécialiste, comme la méritent aussi les personnes qui travaillent dans certaines conditions spéciales, telles que les opérateurs de télégraphie sans fil (quand ils travaillent devant l'étincelle nue), les artistes de cinéma, les aviateurs, les pilotes1, les chauffeurs, les mécaniciens dans l'industrie des transports et les mineurs. Quelques-unes de ces occupations demanderaient à faire l'objet d'une enquête spéciale. En ce qui concerne l'action des rayons sur l'œil et sur sa fonction, le spectre ultra-violet invisible peut être divisé en deux sections: l'une comprenant les rayons invisibles à petite longueur d'onde (jusqu'à 0,3 microns), l'autre comprenant les rayons ultra-violets à plus grande longueur d'onde (0,3 à 0,4 microns). Les premiers sont 1 Dans une enquête faite en 1920 par A. P. BOWDLER sur les candidats à l'aviation et les pilotes, la proportion des visions défectueuses a été assez remarquable. Sur 14.164 candidats à l'aviation militaire italienne, les services psychophysiologiques en ont reconnu 66,8 % aptes au service; les 8,07 % (21,47 7° des inaptes) avaient une acuité visuelle insuffisante et 1,69 % (4 % des inaptes) étaient atteints de daltonisme. - 76.— peu nombreux dans la lumière diffuse parce qu'ils sont absorbés par l'atmosphère. Quoi qu'il en soit, ces rayons ne pénètrent pas dans l'oeil et sont seulement une cause d'irritation de l'œil externe. L a nocuité des rayons à grande longueur d'onde est encore actuellement un sujet de discussion et la question des sources de lumière artificielle est aujourd'hui à l'ordre du jour, surtout pour les studios cinématographiques (41). L'action nuisible des rayons ultra-violets a été signalée depuis 1904 par H E R T E L . En 1908, SCHANZ et STOCKHAUSEN écrivaient ce qui suit sur les résultats de leurs expériences relatives à l'influence de ces rayons émis par des sources lumineuses artificielles: Ces rayons produiraient d'abord sur l'œil antérieur des inflammations que dans leurs formes extrêmes nous connaissons sous le nom d'« ophtalmie électrique » et de «cécité causée par la neige». Mais ils agissent aussi sur les parois profondes de l'œil'. Ils produisent notamment une fluorescence intensive du cristallin 1, qui transforme les radiations invisibles de petite longueur d'onde en radiations visibles Le cristallin, grâce à cette particularité, constitue un organe de protection pour la rétine; il empêche les rayons ultra-violets d'arriver à la rétine. En effet, les personnes à qui on a enlevé le cristallin souffrent de ce qu'on appelle « érythropsie» (voirrouge) quand elles sont exposées à de vifs éclats. Dans la haute montagne ce phénomène se constate même sur des yeux normaux, car au bout d'un certain temps le cristallin perd sa force de protection. H E S S semble aussi avoir démontré que si on éclaire l'œil avec une source lumineuse riche en rayons ultra-violets, il se produit dans la capsule cristalline des modifications visibles au microscope. WIDMARCK et HERZOG, ainsi que d'autres, disent avoir vu, après exposition de l'œil à de telles lumières, le cristallin présenter des troubles légers en comparaison du cristallin de l'autre œil. D'autres auteurs, par contre, n'y ont pas réussi. H E R T E L , AXMANN et d'autres ont nié cette nocuité des rayons ultra-violets. W E G E , BIRCH-HIRSCHFELD ont même signalé que la lumière solaire, bien que très riche en radiations ultra-violettes, est bien supportée. En réalité, la plupart des radiations ultraviolettes de la lumière solaire sont absorbées par l'atmosphère, tandis que les radiations de 0,320 à 0,375 microns sont intensivement absorbées par le cristallin. La quantité de radiations qui arrive à la rétine peut être, en général, considérée comme n'ayant pas d'action (MOTÁIS), mais elle est suffisante avec certains éclats et dans le cas de certains individus, surtout s'il s'agit de jeunes gens, 1 Arch. f. Ophthalmol. LXXII, p. 184. — 77 - pour provoquer des troubles de la rétine encore mal déterminés. E t en effet, HIRSCHBERG, SCHULEK, GROSZ et d'autres ont mis en relief la grande fréquence de la cataracte parmi les agriculteurs en comparaison de la population urbaine. Les rayons ultra-violets seraient aussi la cause des lésions coroïdiennes et, d'après certains auteurs américains, ils provoqueraient les cas de cararacte observés chez des ouvriers de fabriques de plaques photographiques (par la lumière rouge ou rouge jaunâtre). Cette forme de photophobie a été dénommée par BOUCHERON « radiophobie », à cause des rayons ultra-violets. Disons toutefois que si des expérimentateurs ont reproduit des cataractes chez les animaux en les soumettant à l'action prolongée et répétée des rayons ultra-violets, ils ne se sont pas toujours mis, il faut l'avouer, dans les conditions qui se rapprochent de la vie réelle. Si des cas d'hypersensibilité aux rayons ultra-violets se présentent, lorsque les sources riches en r. u.-v. ne sont pas protégées par des verres, on devra aussi envisager la possibilité d'une extériorisation d'une excitation individuelle de la rétine, provoquée par la réflexion de l'irritation des nerfs sensitifs de l'œil. Pour éviter tout effet fâcheux de ces sources, on suggère de les placer à une certaine distance de l'oeil (1 m. 30 à 1 m. 50), distance qui garantit toute action directe. Mais nous savons que beaucoup de personnes souffrent même de l'action indirecte de ces radiations. Toutefois SAVINEAU n'a observé aucun trouble chez des ouvriers travaillant depuis deux ans avec des lampes à vapeurs de mercure. FORTIN et AXMANN ont travaillé longtemps à proximité immédiate de lampes à mercure à haute intensité (lampes Uviol) sans éprouver pour cela la moindre fatigue oculaire, et FORTIN, en 1910, s'est élevé contre l'exagération du « péril ultra-violet » pour la vue. En tout cas les rayons doivent être absorbés et agir pendant un certain temps pour qu'ils puissent expliquer une action nuisible. Les radiations dont la longueur d'onde est la plus petite sont absorbées le plus intensivement et leur action dépend plus de leur qualité (longueur d'onde) que de leur quantité (force de rayonnement). Le tableau dressé par STOCKHAUSEN (V. tab. xviii) résume clairement ce point de la question. Mais il faut se rappeler que les limites entre les différentes radiations ne sont pas si nettes, car les passages se font peu à peu et presque insensiblement. Pour conclure, nous croyons qu'il serait peut-être bon de se rallier à l'opinion des ophtalmologistes qui estiment que les études et les expériences faites jusqu'à aujourd'hui ne permettent pas de dire que les radia- TABLEAU XVII. ACTION DES RAYONS LUMINEUX SUR LES Y E U X . SPECTRE COMPLET. D'après STOCKHAUSEN '. Rayons infra-rouges invisibles : rayons calorifiques Rayons visibles: rayons lumineux I Jusqu'à 50.000 ¡A¡i II Ultra-rouges 1500-760 u.a III Rouge, orange, jaune, vert 760-490 [ijj. Sont absorbés par la chambre oculaire, la conjonctive et la cornée. Passent affaiblis à travers la cornée, le cristallin et la chambre oculaire et atteignent larétine. sans donner la sensation lumineuse. Arrivent sans avoir subi de chan gement sur la rétine et sont visibles. IV Bleu, indigo, violet 490-400 uu Sont également visibles. Une faible partie de ces rayons, qui augmente constamment avec l'âge, est absorbée par le cristallin et contribue à la fluorescence de celui-ci. Une autre partie provoque la fluorescence de la rétine. Une troisième partie enfin arrive sans changement aux éléments photosensibles de la rétine et donne la sensation des couleurs bleue, indigo, violette. Rayons ultra-violets invisibles : rayons chimiques V VI VII 400-375 uu 375-350 uu 350-315 uu VIII 315 uu et longueurs d'onde plus courtes. Le cristallin les laisse passer dans les premières années de la vie. Plus tard ils sont absorbés par le cristallin et provoquent avec !e concours d'autres rayons la fluorescence du cristallin (VoirIV.VetVI) Ne passent pas à travers la cornée et sont absorbés par les enveloppes de l'œil. Ils sont avant tout la cause de l'inflammation des enveloppes de l'œil. (P. ex.: phénomènes concomitants de l'ophtalmie électrique.) Une partie proSont absorbés duit avant tout la par le cristallin et fluorescence du contribuent par cristallin. cela même à sa fluorescence. Une seconde partie contribue également à la fluorescence de la rétine. Limite d'absorption du verre = 300 uu. Une troisième partie arrive probablement sans changement aux éléments photosensibles de la rétine. 1 In Grundriss der Hygiene. V. Seiter, Dresde, 1920-, vol. II, p. 265. — 79 tions.de la lumière solaire ou de la lumière électrique ont un rapport direct quelconque avec Pétiologie de la cataracte de l'homme x . Il est essentiel d'autre part de se souvenir de l'action nuisible des radiations infra-rouges des sources lumineuses blanches, auxquelles l'œil moyen est perméable. Quand ces radiations sont intenses, elles irritent fortement la rétine et, selon certains auteurs, elles peuvent même provoquer la cataracte. Ces radiations pourraient aussi expliquer les troubles asthénopiques qu'on rencontre chez les ouvriers travaillant à la lumière artificielle. Les radiations calorifiques auraient, dit-on, une action « desséchante » nuisible à l'œil. Cependant cette opinion n'a pas été confirmée par CZERNY, WIDMARCK et CRAMER (1910). Ces radiations sont grandement absorbées par la conjonctive et la cornée et les recherches effectuées à ce sujet prouveraient que les rayons d'une longueur d'onde de 1,5 micron n'arriveraient pas à la rétine. En tout cas il est actuellement presque certain que ces radiations peuvent favoriser l'action fâcheuse des autres rayons. Dans le rapport annuel de l'Inspection du travail anglais pour 1920, H. PARSON rappelle que d'après la commission spéciale, les rayons lumineux ne seraient pas sensiblement absorbés par les milieux transparents de l'œil et ne seraient pas la cause de la cataracte. Les rayons ultra-violets plus longs passent à travers la cornée, mais sont absorbés par le cristallin. L'action répétée et prolongée des rayons ultra-violets sur le cristallin serait la cause des troubles qui surviennent dans la lentille. La commission n'est cependant pas d'avis que la cataracte des verriers ait cette origine, quoiqu'elle admette que les rayons ultra-violets puissent expliquer une action indirecte sur le cristallin. La commission estime que les données qu'on possède permettraient de considérer plutôt comme cause de la cataracte l'exposition aux rayons calorifiques. La prévention la meilleure de la cataracte chez les ouvriers serait l'emploi d'un type adapté de verres « Crookes ». Un procédé très courant aujourd'hui dans la pratique industrielle —• la soudure électrique — exige la protection des yeux contre les rayons ultra-violets, les infra-rouges et l'éblouissement. Bien que la température de l'arc électrique soit évaluée de 2.900 à 6.000° C et que la source soit d'une blancheur éblouissante, le rayonnement calorifique pendant l'action de l'arc est si faible qu'à une distance de un mètre la température ne s'élève que de 2° en dix minutes, et plus par l'action du métal que par celle de l'arc. La lampe à quartz est des plus dangereuses, le quartz étant très perméable aux rayons ultra-violets. D'après LYMANN, une lame de 1 mm d'épaisseur est transparente jusqu'à 1.500 A ; elle laisse donc * V. OBLATH, loe. cit.; GREEF, communie, à la Soc. ophtalmol. de Berlin, juin 1921. — 80 passer les rayons ultra-violets ordinaires, les ultra-violets moyens el une grande partie des ultra-violets extrêmes. Cette lampe est très employée dans les laboratoires pour l'étude des propriétés de ces radiations et l'expérimentateur doit procéder avec de grandes précautions, car la lampe ne peut être ni regardée, ni maniée sans danger. En effet, quelques secondes d'exposition suffisent pour produire des ophtalmies graves, des troubles trophiques de la peau, etc., qui se présentent après une moyenne de deux jours de travail à la lampe, à raison d'une ou deux heures de travail par jour. Les effets sur l'œil sont plus immédiats, car après un quart d'heure d'exposition, même si l'on n'a pas fixé la lampe, il y a une inflammation de tous les vaisseaux de la paupière et cette inflammation peut atteindre la conjonctive. On a la sensation que l'œil est prêt à sortir de l'orbite. Les lésions des paupières, de la conjonctive et les troubles fonctionnels observés chez les marins manœuvrant les lampes électriques et de projection seraient dus à la même cause (CASSIEN). Chez les ouvriers qui règlent les lampes à arc sans protéger leurs yeux, il y a une période de latence, car les symptômes peuvent se présenter même dix-sept heures après l'accident. Une autre catégorie d'ouvriers exposés au même accident est celle des conducteurs de trams électriques. L'action intime de la cause est toujours la même quand il s'agit des courts-circuits. Le sujet n'est pas traversé par le courant, qui éclate seulement entre deux points plus ou moins proches de l'ouvrier, avec une intensité plus ou moins grande. De cet éclatement'résultent seulement des troubles subjectifs et objectifs dans le domaine de l'organe de la vision, dont l'importance est déterminée surtout par la constitution individuine. Il s'agit dans tous les cas des actions thermique, lumineuse ot électrochimique, qui en pratique agissent ensemble, sans qu'on puisse déterminer si les phénomènes cliniques observés dans un cas doivent être attribués à l'une plutôt qu'à l'autre des propriétés de l'énergie électrique. En tout cas, l'action dans le travail de la soudure, par exemple, est tellement forte que les ouvriers préfèrent n'importe quel travail pénible à celui-là. Les souffrances oculaires sont, pendant cinq à six heures, très vives, insupportables. La tuméfaction douloureuse de la peau, la toux sèche agaçante et l'irritation de la conjonctive peuvent persister même dix heures. L'éblouissement dû à l'intensité lumineuse du métal en fusion dure plusieurs jours, pendant lesquels l'ouvrier ne peut rien fixer ou distinguer, comme si un voile noir était descendu sur ses yeux. Le courant électrique industriel serait la cause de l'opacité de la cornée, de l'iridocyclite, d'altérations des phénomènes pupillaires, de l'opacité du vitré, d'hypertonie et quelquefois d'atrophie du nerf optique et de corioretinite. Parmi ces lésions, la cataracte électrique est sans aucun doute la plus grave et la littérature médicale en a enregistré plusieurs cas. Il est utile de rappeler ici que cette forme peut se présenter même quelques mois après l'accident et que le courant peut aggraver une opacité lenticulaire préexistante. — 81 Les phénomènes fonctionnels de l'ophtalmie électrique seraient .plutôt la conséquence de modifications organiques dans les cellules ganglionnaires que de lésions dans les cônes et les bâtonnets (KIRIBUCHI, TERRIEN). La susceptibilité individuelle joue un rôle très important et la Symptomatologie, étant en rapport avec la constitution individuelle, peut être très variée. Il y a un certain rapport, qui n'est pas constant, entre les phénomènes et l'intensité, les dimensions, la distance de la source et la durée de l'exposition de l'œil à l'action de la lumière. On a relaté des cas d'ophtalmie chez des ouvriers qui passaient à dix mètres d'un poste de soudure électrique. Les personnes dont le système nerveux est en quelque sorte compromis peuvent présenter aussi de Vasthénopie, même avec une action minime d'une lampe de moyenne intensité. Ces personnes présentent souvent des symptômes nerveux plus graves, qui arrivent même à l'hystérotraumatisme. Cette Symptomatologie étant très facile à simuler ou à exagérer, le médecin doit examiner attentivement le malade et faire le relevé de l'œil et de sa fonction avec toute la précision nécessaire avant de formuler son diagnostic et son pronostic. Toutefois, ceci est à peu près impossible au début de l'accident. Il serait utile qu'on procédât à un examen méthodique et prolongé des ouvriers travaillant à la lumière produite par ces lampes et que cet examen fût même étendu à l'usage à'enveloppes ou de lunettes en verres spéciaux. On a raison de se demander si ces verres, reconnus pratiquement efficaces, ne pourraient présenter des fentes plus ou moins grandes, susceptibles de laisser passer des radiations dangereuses pour l'œil. — 82 - V LES ACCIDENTS DU TRAVAIL A u p o i n t de v u e des a c c i d e n t s du t r a v a i l en général et des lésions d e l'œil en particulier, il suffira de r a p p e l e r ici q u e les d o n n é e s r e cueillies p r o u v e n t le d a n g e r d ' u n éclairage insuffisant ou m a l é t a b l i et la nécessité d ' u n e i n t e r v e n t i o n légale. L a commission anglaise a e x a m i n é s o i g n e u s e m e n t les d é c l a r a t i o n s d ' a c c i d e n t s p o u r l ' a n n é e 1913 et p o u r u n e p a r t i e de l ' a n n é e 1914, afin d ' é t a b l i r le r a p p o r t — s'il en e x i s t a i t u n — e n t r e le t r a v a i l à la l u m i è r e artificielle et la fréquence des a c c i d e n t s . L'analyse de ces données a été poursuivie selon trois méthodes: 1. Pourcentage mensuel des accidents dus à différentes causes: dans les diagrammes dressés, le nombre mensuel des accidents dus à une cause donnée, dans chaque industrie, est exprimé en pourcentage du total des accidents provoqués par la même cause dans la même industrie, pendant la période considérée de quatorze mois. 2. Nombre relatif pour chaque mois des accidents dus aux différentes causes: le nombre mensuel des accidents dus à une cause donnée est exprimé en pourcentage du nombre total des accidents survenus par suite de toutes causes pendant le même mois dans l'industrie en question. 3. On a cherché à calculer les moyennes « normales » des accidents provoqués par chacune des causes pendant les mois où on n'emploie pas de lumière artificielle et, en appliquant ces moyennes à la période de travail à la lumière naturelle pendant les mois d'hiver, à évaluer le taux de fréquence des accidents pendant la période de travail à la lumière artificielle. Les deux premiers systèmes ont leurs avantages et leurs inconvénients. Le rapport donne une série de diagrammes et tableaux dressés d'après ces trois systèmes. Ceux dressés d'après le premier système prouvent qu'il y a une chute générale en août, due sans doute aux congés. En général ils ne présentent aucune caractéristique, sauf pour les accidents causés par chute. Dans ce cas (v. tabi, xvm) on relève une augmentation remarquable dans le nombre des accidents pendant les mois d'hiver. Il serait tout à fait naturel d'attribuer ces accidents à un éclairage insuffisant. D'autre part nous trouvons que dans le groupe « constructions », qui représente sans aucun doute une industrie de jour, les chiffres sont très importants ; d'où la nécessité d'une grande précaution dans l'analyse des statistiques et de celles des accidents en particulier. La troisième méthode a été appliquée en tenant compte des heures de travail et de la durée d'emploi de la lumière artificielle. Le tableau suivant, qui n'est qu'un extrait de celui dressé par la commission, et qui ne se rapporte qu'aux accidents par suite de chute, a été préparé suivant ladite méthode. On voit que dans presque tous les cas le nombre moyen d'accidents par heure survenus DIAGRAMME N° 5 . 3VM3M/*rZ Avfvat JçÔSt/rrotr Qefoòfr /fetemótr OeetTíüer JO/WOff ftòrvarp fltarcA fiftr// Afgf Js/tt Fig. 1. HOURS OF DAYLIGHT. Chart showing average hours per day of sunshine, cloudiness and darkness for each month during 1910 in the area considered in the chart below (Fig. 2) KCDfT. A., M, Oc/. Sep' /for f*ò, Jan. Otc Afar. Afir. -«*/ Jitnt /oo va li / 7à / 60 là •-. y . . ' • ' ' . f^ / "*s \ ^ N-" \ </ / s' .-*' S .. —* 40 ja IH • m Fig. 2.' INDUSTRIAL ACCIDENTS. Chart showing the seasonal dislribution for three successive years of about 700 deaths annually from industrial accidents reported from an area embracing 80.000 plants—Note similarity of curves in Figs. 1 and 2—indicating an increase of accidents in the dark periods of the year. Heures de lumière diurne. — (Fig. 1) Le graphique met en relief la moyenne des heures de lumière solaire, de ciel couvert et d'obscurité ¡par jour et pour chaque mois pendant l'année 1910 (dans la région des E. U. prise en considération par le graphique inférieur). Accidents du travail. — (Fig. 2) Le graphique met en relief la répartition par saison, au cours de trois années successives, d'environ 700 cas mortels par an dus aux accidents industriels et relevés dans une région comprenant 80.000 usines. A noter l'analogie des deux graphiques qui signalent une augmentation des accidents dans la période de l'année à jours plus courts. — 84 - à la lumière artificielle est remarquablement supérieur à celui des accidents survenus à la lumière naturelle. Dans les fonderies, les chantiers de navires, les docks et l'industrie mécanique, l'augmentation des accidents par suite de chute est à peu près de 102 %. On ne relève naturellement aucune différence remarquable dans l'industrie de la construction. ACCIDENTS PAR SUITE DE TABLEAU XVIII. Qaotient Accidents Total des accidents accidents pendant l'hiver lumière oat. par Eté sauf Lumière heore pour Lumière mois d'août H i v e r mois d'été naturelle artificielle Industries Ind. textile . Fonderies . . Chantiers de navires . . Ind. aliment. Docks . . . Ind. construe. Ind. mécan. . » non spécif. 694 193 980 287 1.276 202 715 274 1.334 3.893 1.898 270 1.072 330 1.895 5.240 Toutes les industries . . 8.581 11.972 CHUTE. Quotient accidents lumière artificielle par heure {Différence en o/o entre quotients de la col. 4 et de la col. 7 580 161 400 126 1,01 0,32 + 76 + 99 1,06 0,16 0,59 0,22 1,10 3,25 1.065 169 598 229 1.107 3.250 833 101 474 101 788 1.990 2,12 0,25 1,20 0,25 2,08 5,06 + 99 + 52 + 102 + 12 + 93 + 56 7,16 7.159 4.813 12,32 + 71 0,58 0,161 Les données pour les mines, classées par mois, sont les suivantes: TABLEAU XIX. MINES. MOYENNE DES ACCIDENTS MORTELS PAR MOIS. 1912 Eté Fond Surface 110 14 Hiver 88 18 Différence °/o — 20 + 29 1913 Eté Hiver Différence Fond Surface 91 11,2 89 16,2 — 2 + 45 % Une récente édition des American Industries présente certains faits frappants sur le rapport qui existe entre les accidents et un éclairage insuffisant. Le tableau ci-dessous donne la comparaison entre les accidents qui se sont produits de jour et ceux qui se sont produits de nuit dans une grande aciérie: TABLEAU XX. ACIERIE. Travaux. Hauts fourneaux . . . . Foyers découverts . . . . Mécanique Cours NOMBRE D ACCIDENTS. Jour Nuit 238 245 206 153 153 145 243 312 270 213 334 330 — 85 — Dans certaines sections, la différence entre la fréquence des accidents survenus de jour et ceux survenus de nuit ' st plus grande que dans d'autres. Quoique d'après certains auteurs la raison de cette plus grande fréquence des accidents de nuit que de jour, avec les mêmes conditions de travail, ne peut résider que dans un éclairage insuffisant, nous estimons que la fatigue, ressentie plus facilement par les ouvriers des équipes de nuit, est aussi un facteur très important. Exemples d'accidents de travail dus à un éclairage inadéquat (C. E. GLEWELL, Elee. World, June 16th, 1917. — Illum. Eng. Londres, juillet 1917, p. 187K F i e 20. — L'ouvrier cjui conduisait le chariot n'a pas vu une barre de fer oubliée sur le sol et celle-ci a fait verser le chariot sur la droite. L'ouvrier a laissé échapper la poignée du chariot et un lourd tuyau est tombé de celui-ci, atteignant la jambe et la brisant au-dessous du genou. En raison de l'ombre épaisse projetée par le pilier, il était à peu près impossible de voir la barre de fer, cause de l'accident. FIG. 21. — Aveuglé par l'éclat d'une lampe nue, suspendue au-dessus de la table de la perceuse, l'ouvrier s'est pris les doigts dans les engrenages en voulant saisir le volant de manœuvre de la perceuse. Le D r Fisk rappelle qu'une enquête portant sur 446 fabriques a mis en relief que l'éclairage était excellent dans les 8,7 % des usines, bon dans les 32 %, médiocre dans les 29,1 %, insuffisant dans les 18,8 %, mauvais dans les 3,5 % et en partie bon et en partie insuffisant dans les 7,8 %. On estime qu'actuellement 250 millions de dollars sont dépensés annuellement aux Etats-Unis pour les accidents industriels, dont plus des 50 % pourraient être évités. Parmi ces accidents, les lésions - 86 - oculaires figurent avec un pourcentage de 8,3, car on calcule que les accidents des yeux seraient au nombre de 200.000 chaque année et que 15.000 aveugles doivent leur malheur à un accident du travail (13,5 % des aveugles). FIG. 22 FIG. 23 FIG. 22. — La grue à potence a été frappée par la charge suspendue à un pont roulant; le choc a déplacé une poutre d'acier qui est tombée et a blessé l'ouvrier se trouvant au-dessous. Ceci montre l'inconvénient de n'employer que des lampes à réflecteurs opaques, placées à un niveau inférieur à la flèche de la grue. Celle-ci, n'étant pas éclairée, était invisible de la cabine du pont roulant. FIG . 23. •— En raison de l'insuffisance de l'éclairage, l'ouvrier qui portait la barre n'a pas vu l'homme marchant devant lui et l'a frappé à la nuque de l'extrémité de la barre. D'après le rapport du D r Fisk, l'emploi des lunettes à l'American Locomotive C° a réduit le nombre des accidents oculaires de 38,9 pour mille par an (période 1910 à 1913) à 15,7 en 1915, tandis que le nombre des cas de cécité tombait dans la même période de 10,5 à 2 pour mille. Les American Steel Foundries ont pu réduire de 85 % les accidents oculaires. Dans un autre rapport, présenté à l'Illum. Engin. Soc. des EtatsUnis, DIMPSON relate que d'après la Travellers Insurance Co., sur 91.000 accidents déclarés pendant l'année 1910, les 23,8 % étaient dus à un éclairage imparfait. Certains experts des caisses d'assurance déclarent que les 25 % des accidents ont un rapport avec l'éclairement insuffisant; mais aucune enquête approfondie n'a encore été faite à ce sujet. — 87 — VI PROPHYLAXIE DE LA FATIGUE OCULAIRE La valeur économique de la vision a été traduite en chiffres proportionnels pour les différentes professions. Nous avons vu qu'en pratique la limite supérieure de l'acuité visuelle d'une profession donnée est représentée par la valeur la plus faible de l'acuité visuelle qui soit compatible avec l'exercice, sans obstacles, de la profession et la limite inférieure par le degré d'acuité physiologique au-dessous duquel l'exercice de la profession donnée n'est plus possible. C'est pourquoi chaque profession a une valeur propre d'acuité visuelle professionnelle, qui ne peut être fixée qu'après une longue étude sur de nombreux ouvriers des différentes catégories. C'est à MAGNUS que revient le mérite d'avoir déterminé, le premier, les trois valeurs bases de l'aptitude professionnelle, à savoir: Intégrité des aptitudes professionnelles des divers organes; Habileté et connaissance technique nécessaires à l'exercice d'une profession et que l'individu doit acquérir; Aptitude de concurrence de l'individu sur le marché économique. Plus tard, VON AMMAN résuma ainsi les conditions dont dépend l'aptitude professionnelle d'après la fonction visuelle du candidat: Í a) Intégrité des fonctions corporelles nécessaires à l'exercice de la profession. b) La meilleure connaissance technique de la profession. 2. A la possibilité d'écouler son travail ou ses produits contre salaire. Qualité d'aptitude professionnelle 1. Importance de la profession déterminant le salaire sur lequel se calcule le dommage professionnel. 2. Aptitudes fonctionnelles des organes. 3. Aptitude de concurrence de l'individu. - 88 Transparence des milieux réfringents. Intégrité de la macula. \ Netteté de l'image Intégrité des voies nerveuses conductrices et des centres visuels. Fonctions visuelles / \ Volume d Î l'image Propriétés s éréoscopiques de l'image Transparence des milieux réfringents. ] Etat normal à la périphérie de la rétine. Intégrité des voies nerveuses conductrices et des centres visuels. i | / ACUITÉ Ì VISUELLE ) CHAMP VISUEL Deux images nettes du même volume correspondent à des parties similaires de la rétine, dans des conditions [ VISION > BINOCU[ LAIRE normales de conduction et de perception. D'autres auteurs (SILEX, RADIEJEWSKY, WINDEMANN, etc.) ont étudié la possibilité de rédiger des tables professionnelles d'après l'acuité visuelle nécessaire au candidat d'une profession donnée. Ces classements ont une valeur très relative, soit parce que beaucoup de ces professions ne demandent plus aujourd'hui les exigences d'autrefois (ou bien elles en demandent d'autres), soit parce que l'exigence visuelle d'une profession n'est pas absolue, étant donné que dans chaque catégorie il existe des spécialisations très différentes. En tout cas, il semble que les tables professionnelles de SILEX et de R A D I E J E W S K Y méritent d'être mieux connues qu'elles ne le sont et qu'il serait opportun, au point de vue de l'orientation professionnelle, de reprendre cette étude très intéressante (42). Il s'agit donc d'une question d'une importance capitale pour la société et qui mérite toute notre attention. On comprend aussi la nécessité d'un examen de la fonction oculaire dès la période scolaire pour établir et suivre de près l'acuité visuelle, l'état de réfraction statique, le pouvoir d'accommodation que les médecins ou les maîtres inscriront sur le carnet individuel. On signalera aussi sur ce carnet l'existence éventuelle de strabisme ou l'insuffisance des muscles moteurs de l'œil, les opacités de la cornée, du cristallin, etc. Le maître pourra aider le médecin et, d'après les instructions qu'il aura reçues, il sera en état de remplir la fiche scolaire pour ce qui concerne la fonction - 89 visuelle des écoliers. En ce qui concerne le pouvoir d'accommodation, on peut simplifier l'examen en exprimant en mesure linéaire la distance entre le point approximatif et le point lointain de la vision distincte. RINDFLEISCH a proposé des carnets spéciaux munis de tables optotypes. Le maître pourrait même, d'après certains auteurs, relever l'acuité visuelle et le sens chromatique 1 en se servant des « tables autochromophotographiques » de RAHLMANN. La collaboration des maîtres sera précieuse pour le dépistage précoce des élèves qui présentent du daltonisme ou une acuité visuelle insuffisante ou défectueuse. Pour mener à bien cette œuvre, le maître doit solliciter la collaboration des parents, qui existe déjà en certains endroits. Cette collaboration doit s'intensifier en vue d'éviter le grave danger du choix d'une profession qui plus tard pourrait ne pas être exercée avec efficacité et représenterait toujours une cause d'aggravation pour la vision de l'ouvrier. Il est inutile de rappeler combien d'imprimeurs sont amblyopiques ; combien d'horlogers astigmates et hyperopiques; combien de peintres d'intérieur sont affectés de cécité pour les couleurs, combien de brodeuses ou de couturières en blanc sont myopes. Les relevés médicaux faits pendant la période scolaire et portés sur le carnet sanitaire permettront au médecin de fabrique de se renseigner, lors de sa visite pour l'admission au travail, d'une façon rapide et exacte sur les conditions de l'appareil visuel du candidat. Le médecin sera alors en état de bien orienter le jeune homme dans le choix de sa profession. Un examen très soigné présente aussi l'avantage de relever les éléments nécessaires à une évaluation exacte des dommages qui pourraient être causés plus tard par un accident du travail et d'éviter ou de dévoiler les simulations. Ainsi les experts ne seront pas exposés, par exemple, au danger d'affirmer comme conséquence d'un traumatisme une diminution de l'acuité visuelle constatée chez l'ouvrier, s'ils connaissent très bien le degré de l'acuité visuelle au commencement de l'apprentissage. Cet examen est encore utile parce qu'il permet de corriger, dès le début, les défauts de la vision et de confier ainsi les travaux délicats à des ouvriers sains. Ce sont surtout les professions qui exigent une vision prolongée sur des objets très petits, une fonction de convergence des axes visuels dans les travaux très petits et très rapprochés, qui demandent un examen approfondi des candidats. L'effort de convergence prédispose facilement à l'asthénopie accommodative les personnes affectées d'un degré peu élevé de myopie (au delà de 2 à 3 diop1 II faut se méfier de l'examen des diverses couleurs des objets colorés chez les enfants en les invitant à les nommer. Bien des fois l'enfant ne sait pas adapter de nom à la couleur qu'il voit. Des personnes perçoivent des nuances que d'autres ne percevront pas. Les observations faites permettraient de dire que le perfectionnement du sens chromatique est tout à fait féminin. - 90 — tries), conséquence du déséquilibre entre l'accommodation et la convergence et de la petitesse de l'angle alpha, propre à la myopie et à l'astigmatisme myopique composé. Il est de toute nécessité que les ouvriers qui s'orientent vers les professions visuelles, et pour lesquelles on exige des précautions spéciales, soient soumis à l'examen du spécialiste '. Pour certains travaux de précision, qu'on exécute sous une lumière insuffisante ou défavorable, le service de prévention des accidents de la A.E.G. de Berlin a proposé un support portant un miroir concave, placé derrière l'ouvrage et disposé de façon à renvoyer sur le poste de travail les rayons provenant d'une source lumineuse ou d'une fenêtre. Ainsi, pour les « stoppeuses », chez lesquelles on a relevé 69 % de myopes de 0,5 à 0,9 dioptries, on a proposé un appareil binoculaire grossissant qui supplée au manque d'éclat de l'ouvrage et, permettant le travail à une distance convenable, évite une trop grande convergence. Cependant, il faut que les lentilles soient bien montées et que les ouvrières fassent des exercices de désaccommodation au moyen d'une lunette astronomique. Rappelons aussi le rétrécissement habituel du champ visuel, plus marqué le soir, chez certaines ouvrières de fabriques de chaussettes et de bas 2, qui présentent des troubles très sérieux de la fonction oculaire. Il serait utile de réunir à ce sujet toute une documentation que les méthodes modernes de recherche permettent de rassembler avec la rigueur scientifique nécessaire. A mesure que les œuvres sociales se développent, l'attention se porte sur des problèmes de plus en plus particuliers, comme ceux de la denture et de l'appareil oculaire, mais peu d'entreprises ont pris aujourd'hui des dispositions spéciales pour surveiller la vue de leurs employés et pour empêcher le surmenage causé par les travaux qu'ils exécutent. Les appareils et les installations nécessaires à ces fins sont modestes et simples et peuvent être facilement adoptés, surtout par les usines où un service social est déjà organisé. Le médecin de la fabrique et l'infirmière peuvent souvent dépister les défauts visuels. Il faut remarquer que les ouvriers signalent rarement leurs troubles oculaires au médecin de l'usine, s'il n'est pas spécialiste. On prendra des dispositions spéciales pour faciliter les consultations et les examens sur les lieux mêmes du travail, selon le système déjà suivi pour l'assistance dentaire. En général, des visites périodiques faites par un spécialiste sont suffisantes. Le 1 Pour les candidats à l'aviation on demandera une bonne vision en profondeur, binoculaire et stéréoscopique, avec visus sans correction d'au moins 1 pour un œil et 8 /10 pour l'autre. On exigera une bonne vision pour les couleurs et on soumettra le candidat à l'épreuve de la vision crépusculaire (pour l'œil adapté à l'obscurité) avec l'appareil de Foerster ou de Colombo. 2 V. FRASCHETTI et 0. CALAMITA : L'organizzazione scientifica del lavoro. Prime ricerche. Ufficio del Lavoro, Rome, 1920. — 91 — cabinet de consultation peut être transformé en chambre noire au moyen de contrevents ou de stores et il est tout à fait suffisant pour la pratique quotidienne. Quand l'ophtalmologiste prescrit des verres, il y a intérêt à ce qu'ils soient vendus aux ouvriers à prix coûtant. La consultation aura lieu pendant les heures de travail, car autrement on courrait le risque de voir négliger les troubles, à moins qu'ils ne soient trop gênants. Les consultations seront aisément accessibles et les ouvriers qui désirent la visite médicale prendront rendez-vous avec le surintendant de l'usine et seront examinés d'après l'ordre d'inscription. Ce système assure presque toujours la disparition des maux de tête, le dépistage des défauts sérieux, et le traitement en temps utile, par le spécialiste, des cas graves. Dans certains cas, le changement d'occupation a donné des résultats frappants, soit pour l'ouvrier, soit pour le rendement. Il est surprenant de voir combien, même dans une petite usine, il y a d'ouvriers qui ont besoin de verres. Dans le cas de petites entreprises, où les employés ne sont pas assez nombreux pour qu'un service ophtalmologique soit profitable, on pourrait établir un centre ophtalmologique dans un endroit accessible à plusieurs d'entre elles. Les travailleurs pourraient y subir l'examen des yeux, recevoir les avis nécessaires et toucher des verres à des prix modérés, si leur usage était reconnu indispensable 1 . Le médecin spécialiste pourra aussi apporter une aide importante en ce qui concerne l'éclairage naturel ou artificiel, surtout au moment où l'on trace les plans de nouvelles installations. D'autre part, il sera un conseiller très utile pour la protection des yeux, soit contre les accidents mécaniques de l'œil, soit contre l'action nuisible des rayons u.-v. ou infra-rouges, contre les sources très éclatantes, etc., partout où la protection de l'organe de la vision est indispensable. Les lunettes.— Plusieurs fois, dans les dernières années d'avantguerre, on a mis au concours un type de lunette qui devait présenter les caractéristiques suivantes : application facile, solidité et légèreté, bon marché, protection des yeux contre les projections directes 1 Constance Ursula KERR. Engineering 21 juil. 1921. and Industrial Management. — 92 — et latérales, sans cependant limiter le champ visuel, ne pas chauffer l'œil. Plus récemment, 1' « American Engineering Standards Committee * » a essayé de résoudre le problème. Elle distingue neuf groupes de travaux rendant nécessaire la protection des yeux: 1. Protection contre les projections de fragments plus ou moins importants (burinage, matage, certaines opérations de rivetage). 2. Protection contre la poussière et les projections de particules plus petites (meulage des métaux, dressage des pierres de taille, certains travaux du bois). 3. Protection contre la poussière et le vent (chauffeurs d'autos et de locomotives, soudeurs électriques). 4. Protection contre les projections des métaux. 5. Protection contre les gaz, les fumées et les liquides. 6. Protection contre les quantités excessives de poussières et les projections de menues particules (nettoyage au sable). 7. Protection contre la lumière directe ou réfléchie (travail sur la neige, les toitures, les routes). 8. Protection contre les radiations, tout en évitant une réduction excessive de l'intensité de la source lumineuse (soudure oxyacétylénique, fabrication de l'acier au four Martin, au convertisseur, au creuset, brasage, essai des lampes). 9. Protection contre les radiations et nécessité de supprimer une partie importante de l'énergie lumineuse (soudage et coupage par l'arc électrique). Parmi les mesures proposées pour la prévention des troubles oculaires, les appareils protégeant les yeux contre la lumière sont ceux qui nous intéressent le plus. Quoique l'éclat d'une source ne soit pas une condition favorable pour l'hygiène de la vision, l'éclairement est aujourd'hui presque toujours fourni dans l'industrie par des sources à grand éclat. Les industriels doivent donc accepter de bon gré les limitations que la loi peut fixer à ce sujet. Mais le législateur doit à son tour limiter les dispositions au strict indispensable. En pratique, l'industriel pose toujours aux experts le problème de la prévention des troubles oculaires et de la fatigue dus aux radiations très refrangibles, sous la forme suivante : Comment peut-on arrêter les radiations ultra-violettes des sources de lumière 1 D'après le Bulletin du comité central des industriels belges, 1921. - 93 - artificielle ? Les barrières opposées à la pénétration de ces radiations sont, en pratique, l'emploi de verres ordinaires (d'autant meilleurs que leur épaisseur est plus grande) et le cristallin, qui absorbe la plus grande partie des rayons. La protection des yeux peut être souvent assurée par des appareils adaptés aux machines ou entourant les foyers (écran devant l'ouverture des fours, descendant à l'instant même où le four s'ouvre; rideau employé dans les fabriques de manchons incandescents ou dans l'industrie électrochimique ; carbure de calcium, cyanamide, azote synthétique, etc.) ou par des écrans tenus en main par les ouvriers eux-mêmes. Ces appareils, à l'instar de certains types proposés contre les éclats et les projections, peuvent s'adapter, sous forme de casques, à la tête ou même à la figure. Le modèle adapté à la figure la couvre entièrement, commele ferait un masque, et présente une fente munie de verres pour la vision. Un dispositif spécial permet de changer les verres, suivant les différentes conditions de travail: Les appareils de protection peuvent encore s'adapter uniquement aux yeux (lunettes) ; dans ce cas ils ne diffèrent que parla garniture de la surface ajourée et la couleur des verres. Les verres ont pour but la protection de l'oeil contre l'action des radiations nuisibles, visibles ou invisibles (rayons infra-rouges et u.-v.), sans toutefois limiter la vision distincte de l'ouvrage. Il faut mettre en évidence le fait que la protection ne doit pas s'exercer de la même façon pour tous les yeux, le facteur «œil» devant primer le facteur « verre ». Il est établi que les types bon marché ne sont pas parfaits et il serait utile de se rallier à la proposition de la « British Acetyl and Welding Assoc. », qui voudrait prendre l'initiative de créer un certificat de garantie pour les types de lunettes à l'usage des soudeurs. La couleur des verres pour les lunettes a fait l'objet d'une discussion — qui reste encore ouverte — et nous voulons examiner ici les propriétés des différentes couleurs en partant de la critique qu'a faite à ce sujet GARIEL en 1910. Les numéros faibles des verres fumés modifient très peu la couleur des objets (bleu et violet); les numéros élevés la changent légèrement, diminuent l'acuité visuelle, mais n'arrêtent pas les rayons u.-v. Ces verres ne sont pas indiqués pour le travail exécuté devant les foyers de chaleur intense, car, s'échauffant trop rapidement, ils gênent l'ouvrier. Les verres bleus changent peu la couleur des objets, sauf les numéros élevés, et affaiblissent peu l'acuité visuelle, mais eux aussi n'arrêtent pas les rayons u.-v. Les verres verts n'ont pas de qualités spéciales; ils n'absorbent que très peu ou pas du tout les rayons u.-v. (43). - 94 — A l'époque où régnait ce que l'on peut appeler o la mode du jaune», les verres jaunes étaient considérés comme les plus efficaces contre les dommages causés par les rayons chimiques. Mais il s'agissait d'un pis-aller et il fallait trouver une substance incolore capable d'agir uniquement sur la partie u.-v. du spectre. Ce type serait représenté par les verres composés. Les verres composés de Monpillard, d'une teinte jaunâtre très légère par transparence et d'une fluorescence bleue par réflexion, comprennent une gélatine esculinée entre deux lames de verre, dont les faces en contact avec la gélatine sont planes, tandis que les faces extérieures peuvent avoir une forme quelconque, de manière à constituer des lunettes s'adaptant à toutes les vues. Le verre ainsi constitué est à peu près incolore, absorbe les rayons u.-v. jusqu'à une longueur d'onde de 375 microns. Un autre type est celui des verres à gélatine picratée, qui arrêtent aussi les rayons bleus et violets. Un troisième type est le verre jaune-rouge proposé par MOTÁIS. Mais les verres les plus communs sont sans aucun doute ceux de FIEUZAL (1881), qui sont des verres à l'oxyde de chrome (donc de couleur jaune), remplacé plus tard par une couleur gris-jaune (un mélange de jaune-gris et bleu de fumée). Fieuzal étudia ce type de verres pour les personnes douées d'une vue délicate ou qui se fatiguent à la lumière réfléchie ou à celle d'une source artificielle trop éclatante. Les verres allemands Euphos, légèrement teints en jaune, d'une transparence vert-jaune ou jaune verdâtre, affaiblissent peu la luminosité (3 à 5 %) et l'acuité visuelle et ne modifient pas notablement les couleurs. Avec ce type on pourrait supprimer les rayons inférieurs à 0,4 microns sans augmenter, ou très peu, l'absorption de lumière commune à tous les verres. La mode exigeait en ce temps-là des verres jaunes plus ou moins verts, mais les avis sont partagés en ce qui concerne leur supériorité. On recommande aussi comme type presque idéal le verre Sandoskop, qui a une épaisseur de 3 mm. et absorbe les rayons u.-v. jusqu'à 360 microns de longueur d'onde. La discussion est encore ouverte aujourd'hui au sujet de la couleur la plus utile pour la protection des yeux des ouvriers exposés à l'action de l'arc électrique (soudeurs ou ouvriers occupés au réglage des lampes, à l'examen des crayons de charbon, à l'essai des charbons à mèches minéralisées, charbon à flamme). M l l e CERNOVODEANU et V. HENRI, en 1910, pour éliminer successivement les différentes régions du spectre u.-v., ont employé les écrans suivants: écran en viscose, qui arrête tous les rayons au-dessous de À = 2.534; écran en acétate de cellulose À= 2.699; écran en mica de 0,5 mm. À = 2.804 ; écran en verre blanc de 1 mm. X = 3.022; écran en verre « euphos » de 1 mm. >- = 3.908. DENTI, de Milan (1918), proposa des verres rouge foncé ou des verres rouge foncé juxtaposés aux verres jaunes de FIEUZAL. COBLENTZ (1919), du Bureau. of Standards (Etats-Unis), conseilla les verres vert-jaune, soit pour le travail à la flamme oxy-acétylène ou électrique, soit pour la fusion du quartz. Il estime qu'on peut assurer une protection relativement suffisante avec des verres communs «flint». LANDOLT était d'avis que, pour protéger l'œil contre une intensité excessive, des verres plus ou moins noirs suffisent, c'est-à-dire des verres absorbant, dans la même proportion, tous les rayons du spectre solaire. Ces verres seraient mêmes supérieurs aux verres de n'importe quelle autre couleur. D'après E. SARIAUX, l'emploi de verres d'uranium, rouge du côté de l'arc et vert du côté de l'œil, constituerait un bon moyen de prophylaxie. MAKLAKOFF avait relevé que trois paires de couleurs, dont le mélange, paire par paire, donne le gris, peuvent être prises en considération. La paire " blanc et noir » ne réussit pas; la paire « bleu et jaune » ne donne pes plus de résul- — 95 — tats; seule la paire « vert et rouge » peut être proposée. Mais cette dernière demande encore la stérilisation des rayons chimiques, en plaçant un verre jaune devant les lunettes à verres gris au moment où l'on met en jeu l'arc électrique. WILSON, de l'Am. Eng. Standards Comm., dont nous avons parlé plus haut, est en train d'étudier des verres capables de soustraire l'ouvrier à l'influence des radiations nuisibles. Mais bien qu'il espère aboutir rapidement à une solution, il ne considère pas encore le problème comme résolu. En conclusion, tous les verres verts, roses, jaunes, ambrés, jaune verdâtre ou fumés sont aptes à protéger contre les rayons u.-v. les yeux des ouvriers qui travaillent par exemple à la soudure oxy-acétylène. Le verre jaune ou jaune-vert a un pouvoir absorbant maximum contre les rayons u.-v. et le verre rouge contre les radiations infra-rouges. Le verre vert aurait un pouvoir absorbant total pour les rayons u.-v. et presque complet (95 %) pour les radiations infra-rouges. La propagande pour un bon éclairage et pour une bonne hygiène de la vision doit s'adresser aux directeurs des usines et aux travailleurs. Depuis quelques années, elle s'est intensifiée de plus en plus et il suffît de citer ici comme exemple le titre de quelques brochures qui ont été publiées à ce sujet: 1. tShop Lighting. A Handbook for Superintendents and Electricians. Industrial Commission of Wisconsin, 1914. Cette brochure, riche en figures, présente en cinquante pages les divers types de lampes et de réflecteurs, l'intensité la plus utile pour les sections d'une usine, les règles fondament?les d'une bonne installation, les mesures proposées par les commissions pour l'éclairage, etc. 2. L'éclairage des locaux de travail. Paris, 1919. Cette monographie, très succincte (8 p.), éditée en 1919 par le Service de la main-d'œuvre de l'Onice de reconstruction industrielle des départements victimes de l'invasion (ministère de Reconstruction industrielle de France), envisage surtout les points relatifs au pouvoir diffusant, à la lumière artificielle, aux types de réflecteurs et à la nuance de la lumière. 3. Good Lighting as an Aid to Safety, forme le premier bulletin (décembre 1919) de la «British Industrial Safety First Association» ; il a été rédigé par L. GASTE R. Cette brochure technique, avec de nombreuses figures, examine en seize pages les avantages d'un bon éclairage et les dommages-accidents causés par un éclairage insuffisant ou mal installé. L'auteur met en relief l'augmentation de rendement qu'un bon éclairage favorise et. analyse ensuite les différents types de lampes et de réflecteurs. 4. Industrial Lighting Code for Factories, Mills, Offices and other Work Plants. Industrial Commission of Wisconsin. (44 pp. et 25 flg. 1920, 2nd Revised Edition.) La présentation de la loi sur l'éclairage est suivie d'une note rédigée par un expert et qui donne des détails pratiques visant les meilleurs moyens d'application des mesures prévues par la loi. - 96 5. Lighting in Factories and Workshops (Welfare Pamphlet No. 7. Issued by the Home Office, London 1921), 2nd Ed. 1923. On y résume en quatorze pages les règles fondamentales de l'éclairage, les caractéristiques d'une bonne source lumineuse, les causes et les dommages d'un éclairement insuffisant, les caractéristiques d'un bon éclairage le plus adapté à un travail donné, etc. Les annexes présentent des informations sur la mesure de l'éclairement et quatre figures relatives à un bon et à un mauvais système d'éclairage. 6. Nous renvoyons aussi à la longue série des brochures de 1'« American Medical Association Committee on Preservation of Visions», Conservation of Vision Series. Nous donnons en annexe (44), à titre d'exemple de propagande, deux types d'avis relatifs à l'éclairage et à l'hygiène de la vision, publiés l'un par P«Illuminating Engineering Soc.» de Londres et l'autre par le «Musée industriel» de Munich. — 9? — VII LA RÉGLEMENTATION DE L'ÉCLAIRAGE INDUSTRIEL Pour mener à bien l'oeuvre de réglementation de l'éclairage industriel il faut la coopération de tous: autorités, patrons et ouvriers, techniciens et médecins. Les autorités (gouvernements, municipalités, etc.) doivent assurer leur collaboration soit par la rédaction d'un règlement général ou spécial qui tiendra compte des recommandations des techniciens, soit par l'organisation d'une inspection technique dans les fabriques et les ateliers, et d'une surveillance sanitaire qui devra commencer dès l'école primaire et aura notamment pour but de prévenir un choix erroné de la profession. Le médecin trouvera un aide précieux dans le maître d'école, qui pourra soumettre les élèves aux tests ophtalmiques, mais qui laissera au premier le contrôle et l'examen complet des élèves. La question de la réglementation est plus complexe. Le législateur n'avait envisagé d'abord — et même pas partout — que l'éclairage des écoles. Pour les fabriques et les ateliers la loi s'est bornée longtemps à la formule: éclairage suffisant, qui est devenue ensuite, dans les règlements de certains pays, éclairage suffisant et convenable; ailleurs cette formule a été complétée par une troisième caractéristique: constant. Plus tard on crut utile de compléter cet énoncé par des phrases telles que : « pour permettre le travail », « d'après la nature du travail ». Le législateur s'est toujours occupé plutôt de la sécurité des ouvriers que de leur santé et à cet effet il édicta des mesures, quelquefois même détaillées, pour la prévention des accidents et des incendies dans les industries présentant un danger d'explosion. On trouve alors des formules telles que « L'éclairage sera suffisant pour distinguer les machines et les appareils dangereux», « pour assurer une vision distincte des parties mobiles », etc. Plus récemment, le législateur, préoccupé aussi des dangers qui peuvent menacer l'organe de la vision des ouvriers, compléta l'énoncé de la loi du travail et exigea des mesures — 98 capables « d'empêcher Vaction directe du soleil sur les postes de travail » ou de défendre l'ouvrier contre l'influence de la lumière artificielle, ainsi que d'assurer une bonne distribution de la lumière. La quantité minimum de lumière pour chaque poste de travail n'est que très rarement précisée par le législateur (Nouvelle-Galles du Sud, Pays-Bas), sauf dans certains Etats de la Confédération américaine (v. tabi, xxi), dont les codes pour l'éclairage industriel sont très détaillés (45). Le mouvement en faveur d'une réglementation pçur un éclairage rationnel a abouti en France, en Belgique, en Angleterre, etc.1, à la création de commissions d'enquête spéciales. La commission anglaise créée par le ministère de l'Intérieur en janvier 1913 présenta en mai 1915 son premier rapport, qui se termine par les recommandations suivantes: Utilité de réglementer l'éclairage industriel de façon que toutes les parties d'une fabrique ou d'un atelier jouissent d'un éclairement suffisant et convenable. Le ministère aura le droit d'arrêter des ordonnances qui fixeront l'éclairement suffisant et convenable pour les fabriques et les ateliers ou pour leurs sections ou pour les travaux qu'on y exécute. Il est utile de préciser ce qu'on doit entendre par le terme «suffisant». L'éclairement est suffisant et convenable quand il suffit pour une exécution adéquate du travail au point de vue de la qualité et de la production et quand il n'est pas une source de danger pour la sécurité, le bien-être et la santé des ouvriers. Pour satisfaire à ces exigences, l'éclairement doit être encore suffisant, constant et uniforme (dans les limites raisonnables) sur le poste de travail; la source sera placée ou protégée de façon que les rayons n'arrivent pas directement aux yeux de la personne occupée au travail ou qui regarde horizontalement à travers le local; enfin la source ne doit pas produire sur le travail des ombres qui seraient nuisibles. Sur le poste de travail l'éclairement, mesuré sur un plan horizontal au niveau du plancher, ne sera pas inférieur à 2,5 lux environ, sans préjudice de l'éclairement exigé par le travail. (Pour les éclairements d'autres postes de travail, v. p. 51.) On doit prendre en considération les industries et les fabriques auxquelles les valeurs en question ne peuvent pas être appliquées. Les carreaux des fenêtres et les lampes doivent être bien entretenus par un nettoyage périodique. La commission, qui s'est réunie une seconde fois, après la guerre, a publié un deuxième rapport, d'après lequel elle estime qu'il serait nécessaire en pratique de définir le terme adequate employé dans les suggestions pour les ordonnances législatives. La commission est d'avis que ce terme pourrait être défini en fixant un 1 Le ministère de l'Intérieur, en France, avait aussi nommé une commission pour l'éclairage et l'Académie royale de médecine de Belgique avait demandé au gouvernement, en 1911, la création d'une commission analogue. y — 99 - éclat maximum d'un certain nombre de lux par cm 2 . Toutefois cette méthode exige des calculs compliqués, et la commission voudrait se limiter à demander en pratique que les filaments, les manchons ou les flammes de la source, ne soient pas perceptibles à travers le réflecteur. Pour formuler les règles fondamentales à inclure dans la rédaction d'une ordonnance sur la question de l'éclat, la commission a pris en considération la distance depuis la source jusqu'aux yeux et l'angle sous lequel la lumière provenant d'une source sans réflecteur, ou avec réflecteur inadéquat, peut entrer dans les yeux sans produire un éclat nuisible. Si la source sans réflecteur est placée à une certaine distance (en pratique une distance de 30 mètres environ), sa grandeur apparente et le total de lumière qui entre dans les yeux seront, en effet, si petits que l'éclat qui en résulte aura moins d'importance. La commission propose la formule suivante: Chaque source de lumière (excepté les sources à faible éclat, c'est-à-dire avec une brillance non supérieure à 5 bougies par 61/2cm2), placée à une distance de 30 mètres environ de la personne occupée à un travail, doit être protégée de façon qu'aucune partie du filament, du manchon ou de la flamme ne soit perceptible à travers le réflecteur, à moins qu'il ne soit placé de manière à ce que l'angle compris entre la ligne allant des yeux à la partie non protégée de la source et un plan horizontal ne soit pas inférieur à 20°, ou — dans le cas d'une personne travaillant à une distance de la source de 2 mètres environ ou moins — à 30°. La commission propose aussi que « des mesures adéquates soient prises, soit en plaçant les sources lumineuses d'une façon opportune, soit en les protégeant, soit, enfin, par d'autres moyens, de manière à prévenir la réflexion des rayons lumineux d'une surface luisante ou polie aux yeux du travailleur ». Elle préconise en outre que des « mesures adéquates soient adoptées pour prévenir la formation d'ombres qui diminuent la sécurité ou le rendement des personnes occupées ». Elle recommande enfin « qu'aucune source vacillante et présentant des changements d'intensité tels qu'ils puissent limiter la sécurité ou le rendement des personnes occupées • ne soit employée dans l'éclairage industriel. Pour les installations existantes elle propose de donner un délai raisonnable pour exécuter les modifications jugées indispensables. » Le troisième rapport, après avoir rappelé les suggestions présentées dans les rapports précédents, traite des questions de l'éclairage mixte, des contrastes, de l'influence du facteur éclairage sur les accidents, etc. — 100 — TABLEAU XXI. VALEURS DES ECLAIREMENTS ( e n l u x ) D'API Pennsylvania Code 1918 New Jersey Code 1918 Oregon Code 1919 Travaux Minim. 1. Eclairage général . Optimum. — Minim. Optimum — 5,38 Massich. Wiscons Code Code 1921 1930 Minim — — 2. Cours, routes, chantiers 0,215 0,538 -- 2,69 0,215 0,538— 2,69 02,15 0,215 0,21 3. Escaliers, etc. . . . 2,69 — 5,38 26,9 4. Fonderies 2,69 2,69 -- 5,38 2,69 13,45 13,45- - 26,9 13,45 13,45 — 26,9 2,69 — 5. Magasins (escaliers, passerelles, halls, entrée et sortie des monte-charges) . . 2,69 2,69 2,69 — — — 2,69 5,38 2,69 6. Travaux communs (qui ne demandent pas la vision des dé13,45 13,45 -- 25,6 7. Travaux communs (qui demandent la vision des détails). 21,52 8. Travaux fins . . . 32,28 37,6 13,45 13,45 — 26,9 21,52 10,76 13,45 21,52 — 21,52 21,52 21,52 -- 64,5 32,28 37,6 — 64,5 32,28 32,28 32,28 53,80 9. Travaux extra-fins (dessin, gravure, horlogerie) . . . . 53,8 107,6 —- 161,4 53,8 107,6 — 161,4 53,8 53,80 53,80 75,32 10. Bureaux (travaux de comptabilité et de dactylographie) 32,28 11. Toilette, lavabos. . — 32,28 — 32,28 32,28 32,28 — 10,76 5,38 5,38 L'éclairement est calculé, dans le tableau, au niveau du sol pour Ie¡ nos 2, 3 et 11, et au niveau du plan de travail pour les autres. Etant donné li — 101 — 3 DIFFÉRENTS CODES ET ViscODsin Code 1920 Optimum California Ohio 1919 1919 — 2,44 0,538— 7,97 2,69 —21,52 LES DIFFÉRENTS SPÉCIALISTES. NewYork 1919 ClewelU G. F. C's III. Eng. U. S. A. State Ind. Soc. Fact. Hbk. Comm. 1918-1919 U.S.A. Liíh. Ligh Valeurs proposées 1921 191» 1 1913 Minim. ou à souhaiter 2,44 10,00 — — — 0,86 — 0,215 0,215 0,215 — — 0,215 0,215 — 2,69 0,538 1,00 2,69 2,69 2,69 5,38 5,38 2,696 5,38 1,076 5,00 4,304 — — — — 10,00 5,38 —10,76 Kommission f. prati Beleuchl. 1920 Deutsch. Hefner lux 1 2,69 — 0,53 — 10,76 — 5,38 British Committee 1915 — 2,69 — 32,28 5,38 21,52 — 5,38 2,69 5 , 3 8 — 10,76 21,52 — 4 3 , 0 4 10,75 10,75 10,75 32,28 21,52 10,76 5,38 10,76 — 21,52 32,28 — 64,56 21,52 21,52 21,52 43,04 — 86,0 32,28 32,28 32,28 53,80 53,80 21,52 10,76 32,28 21,52 — 23,04 32,28 10,00 — 25,00 — 50,00 — 43,04 — 86,08 07,60 — 1 6 1 , 5 53,80 53,80 53,80 — — 53,80 53,80 75,32 — 161,40 43,04 — 86,0 14,14 —32,28 32,28 32,28 32,28 — — 32,28 32,28 — 2,69 5,38 — — — 5,38 5,38 —• 5,38 rte de puissance, facile à prévoir, des installations, la valeur initiale sera ujours d'au moins 25 % plus forte que celle qu'on exige. — 102 — La commission reconnaît qu'il y a encore beaucoup à faire avant que la réglementation de l'éclairage industriel ne puisse être établie sur la base d'un éclairement minimum légal. Elle estime que cette réglementation doit être précédée d'une longue série de relevés effectués dans les locaux où l'on exécute les travaux les plus divers et de nombreuses recherches expérimentales sur les conditions d'éclairement adéquat au point de vue physiologique et psychologique. HALBERTSMA (1917) a aussi rédigé des suggestions pratiques qu'il estimait utile de propager sous forme de tracts dans les milieux intéressés. Après avoir rappelé que l'éclairage artificiel ne peut pas remplacer complètement l'éclairage diurne, il met en relief qu'un bon résultat peut être atteint en suivant certaines règles. Il ne faut pas oublier qu'un éclairage bien installé augmente la production, améliore l'aptitude au travail des ouvriers, facilite l'emploi des machines et des appareils, empêche ou limite la fatigue, protège la vue des ouvriers, prévient les accidents, etc. Les sources lumineuses de grande brillance ne doivent être employées qu'avec des globes. Toutefois, les verres mats n'ont pas tous la même action: en effet, plusieurs verres laissent voir par transparence la source lumineuse. L'opinion que l'emplacement très élevé des sources améliore et augmente l'intensité lumineuse n'est pas toujours vraie. Cependant, un éclairage général avec installation de lampes placées très haut dans la pièce et pourvues de bons réflecteurs donne une lumière uniforme et très peu aveuglante pour les travailleurs. Les parois et les plafonds de teintes claires représentent un facteur d'amélioration pour les conditions d'éclairage, car les contrastes sont atténués et les ombres gênantes supprimées. On ne doit pas employer de sources nues pour l'éclairage local, parce qa'elles donneraient trop de lumière aveuglante dans les yeux et très peu sur le travail. Les réflecteurs ont dans l'éclairage local deux tâches à remplir: cacher la source lumineuse aux yeux et envoyer la lumière en bas sur le poste de travail. Ce résultat est atteint avec des réflecteurs profonds, qui cachent complètement la source. Le travailleur placera la source de façon à ne pas la voir directement. Les globes, les réflecteurs sales, poussiéreux, les lampes à incandescence noircies absorbent une partie importante de la lumière. Comme toute machine ou pièce de travail, les installations d'éclairage exigent un bon entretien. En 1915, 1'« American Illuni. Engin. Soc. » publia un code pour l'éclairage industriel 1 qui servit de modèle pour les codes de l'éclairage édictés dans plusieurs Etats de la Confédération. Les bases de cette réglementation sont les suivantes: Les lampes doivent être montées avec des réflecteurs ou des abat-jour capables de réduire l'éclat et d'économiser la lumière. Les lampes nues ne peuvent être employées que rarement, et, en tout cas, en dehors de la ligne de vision. En général on placera les lampes en haut et en dehors de la ligne ordinaire de vision. Quoique les types de réflecteurs et d'abat-jour, etc., soient nombreux sur le 1 Transactions of Ilium. Engin. S o c , New York, 1915, N° 8. — 103 — marché, il est recommandé de choisir ces dispositifs en tenant compte de la position de la source et du type de réflecteur, afin d'éliminer l'éclat de la source et de diriger effectivement les rayons lumineux sur le travail, c'est-à dire d'obtenir une distribution de la lumière correspondant à la règle voulue. La lumière tombant verticalement n'est pas le seul facteur important de l'éclairement. Les parties des machines, des instruments et du travail, aussi bien que les surfaces horizontales, demandent souvent une bonne lumière. La campagne de l'Illuni. Engin. Soc. en Amérique a donc apporté une excellente contribution à la législation sur l'hygiène du travail. Le tableau xxii donne les valeurs d'éclairement exigées par les codes américains en vigueur ou proposés par les experts. L'Association a revisé son code et vient d'en présenter une édition 1 qui cristallise l'expérience américaine en la matière. Le code ne contient que trois dispositions concernant l'éclairement, la prévention de l'éclat et l'éclairage de sûreté et des issues. Selon les exigences du travail (vision des détails) on propose les valeurs de 1, 2, 3 et 5 bougies-pieds (environ 10, 20, 30 et 50 lux), qui sont définies comme «valeurs minima » pour l'éclairement des postes de travail, et qu'il y aura avantage à dépasser dans la pratique. La seconde partie du code présente des suggestions d'ordre général ainsi qu'une série de valeurs d'éclairement relevées dans la pratique industrielle: ces valeurs sont bien supérieures au minimum proposé et peuvent être classées entre 10 et"20 bougies-pieds (100-200 lux env.). Cette partie contient également l'indication des principes scientifiques à adopter pour le choix des sources lumineuses au point de vue de leur intensité et de leur brillance et pour leur emplacement. Dans la partie n i du code sont exposes les avantages, pour la pratique industrielle, d'un bon éclairage, en vue de convaincre les employeurs et les travailleurs de l'utilité des recommandations proposées. Les codes en vigueur dans les Etats américains exigent la protection de la source lumineuse et une bonne distribution de lumière sur le poste de travail, empêchant la production d'ombres gênantes et de brusques contrastes. Dans l'Etat de Wisconsin on a édicté trois ordonnances sur l'éclairage industriel: Order 2113 pour la protection des lampes suspendues; Order 2114 pour la protection des lampes portatives, et Order 2115 pour la distribution de la lumière sur le poste de travail. 1 Trans. Ilium. Eng. Soc. U. S. A., Nov. 1921. Code of Lighting-Factories, Mills and other Workplaces. American Standards approved Dec. 31, 1921 by Am. Engin. Standards Comm. 36 pp. (Publié par l'Ili. Eng. Soc, 29 West 39th Street, New York City, 1922). - 104 - En octobre 1920 un comité créé par la Société technique pour l'éclairage d'Allemagne (Kommission für praktische Beleuchtung) a rédigé les suggestions suivantes pour un bon éclairage artificiel: L'éclairage général ne devrait être ni complètement diffus (sans ombres), ni capable de provoquer des ombres gênantes sur le plancher, les parois ou les objets placés dans les pièces. Il ne devrait pas y avoir de variations considérables dans l'éclairement du poste de travail, ni dans l'éclat des sources lumineuses. Il serait préférable d'éviter des variations brusques dans l'éclairement de différentes pièces. Les lampes individuelles servant à l'éclairage localisé doivent être protégées si leur éclat dépasse 0,5 LH par cm2. Pour l'éclairage général il faut se servir de sources lumineuses à grand éclat, qui ne doit pas toutefois dépasser 5 LH par cm'2., si les sources sont placées de telle sorte que l'angle entre la ligne allant de la source à l'œil et le plancher horizontal est inférieur à 30°. Dans les autres cas, ces sources doivent aussi être protégées ou enfermées dans des globes qui diffusent la lumière. Il est donc utile que les fonctionnaires de l'inspection du travail puissent être au courant du développement scientifique de la question qui nous intéresse. En Amérique, dans les Etats qui ont édicté une réglementation sur l'éclairage industriel, on a si bien compris l'importance de l'aide des inspecteurs du travail qu'on leur a fait suivre des cours spéciaux, soit d'instruction, soit do perfectionnement dans la technique de l'éclairage 1 . En Europe, depuis quelques années, et surtout en Angleterre, les inspecteurs du travail s'occupent de la question. Les fonctionnaires de l'Etat de Baden ont recueilli récemment des données très intéressantes au sujet de l'éclairage industriel 2 . Nous avons exposé les arguments qui militent en faveur d'une collaboration cordiale des industriels sur le champ du travail, les avantages d'une installation rationnelle confiée à des techniciens, l'utilité de suivre de près le progrès de la technique et de soigner le facteur humain autant que le facteur machine dans les professions visuelles. Il est absolument nécessaire de ne pas trop prolonger dans certaines occupations les heures de travail et même — quand il s'agit de travaux très fins et délicats ou de certaines conditions d'éclairage — de suspendre de temps en temps le travail pendant une à deux minutes pour permettre le relâchement de 1 Le premier essai eut lieu en 1918 dans l'Etat de Massachusetts; le programme comprenait des exercices pratiques et des conférences, parmi lesquelles nous rappelons ici: les principes de l'éclairage artificiel, l'hygiène de l'éclairage, la Photometrie, l'éclairage dans les filatures, les ateliers de mécanique, etc. 2 V. Rapport de l'inspection du travail de l'Etat de Bade; Service médical, 1921. — 105 — l'accommodation, ce qui ménage l'organe de la vision et évite les accidents. Il est essentiel d'autre part de distribuer des lunettes spéciales aux ouvriers qui présentent une sensibilité exagérée à la lumière artificielle (aux rayons ultra-violets). L'ouvrier pourra apporter sa collaboration en exigeant l'application des suggestions des techniciens et des mesures adoptées par le législateur, en se prêtant aux examens de contrôle, en appliquant avec bonne volonté les mesures édictées et en faisant de la propagande en ce sens parmi ses camarades. Il est de toute première importance qu'il présente ses enfants à la visite de l'ophtalmologiste, même s'ils sont encore à l'école (lorsqu'il n'y a pas de service médical scolaire) et surtout avant de les orienter vers une profession qui demande un effort spécial de la vision. Il serait enfin urgent que dans les divers pays les personnes les mieux qualifiées s'accordassent sur les différentes questions de l'éclairement et réunissent leurs connaissances pour arriver à une entente internationale sur les principes fondamentaux qu'on devrait appliquer. Cette entente est d'autant plus nécessaire que, si l'on veut disposer de données statistiques sur l'éclairement en rapport avec la santé, la sécurité des ouvriers et la production industrielle, il est indispensable que ces données soient relevées par un système uniforme, au moyen d'appareils dont les résultats ne dépendent pas d'impressions subjectives, et qu'elles soient toujours et partout rapportées à des unités communes exprimées par des symboles communs. - 106 - CONCLUSIONS De l'exposé qui précède nous pouvons dégager, en résumé, les constatations et conclusions suivantes : ' I o L'importance capitale d'un bon système d'éclairage industriel, comme facteur de santé et de sécurité de l'ouvrier et de rendement du travail, est universellement reconnue. 2° Il est indispensable que dans les nouvelles constructions les salles de travail jouissent d'un bon éclairage naturel, complété par une installation rationnelle d'éclairage artificiel (emplacement des sources, intensité, protection contre l'éclat de chaque source, etc.). 3° Dans l'éclairage artificiel le choix du système à adopter, l'emplacement et l'intensité des sources, etc., sont des facteurs importants, étroitement liés au facteur ouvrage, surtout en ce qui concerne la couleur, la petitesse, l'éclat, etc., de l'ouvrage lui-même. 4° Il est admis que tout progrès dans ce domeine sera d'autant plus remarquable que l'étude en sera poursuivie d'une manière plus internationale. Les discussions, les échanges de vue, de documents, etc., entre experts des différents pays ne peuvent qu'assurer des résultats de plus en plus heureux et il est à souhaiter que cette collaboration puisse aboutir à un projet de Code international d'éclairage industriel. 5° Toutefois, à l'heure actuelle, les principes fondamentaux d'un bon système d'éclairage sont déjà acquis et les codes en vigueur ont posé nettement les trois exigences suivantes: Eclairement suffisant; Suppression de l'éclat de la source; Suppression des ombres gênantes sur l'ouvrage. 6° En ce qui concerne la quantité légale minimum qu'on devrait adopter pour l'éclairement du poste de travail, il faut reconnaître que les recherches entreprises jusqu'à présent dans ce domaine ne permettent pas encore de conclusion définitive. Ces recherches — 107 — doivent être continuées avec la collaboration des techniciens de chaque industrie, afin que les valeurs d'éclairement proposées soient le fruit d'un travail commun des experts de la pratique industrielle et de ceux de la technique de l'éclairage. Elles doivent être faites en même temps dans différents pays, avec échange de résultats, ainsi que l'a proposé le Congrès technique international de l'éclairage (Paris, 1921). 7° Dans ces enquêtes préliminaires et documentaires, on ne doit jamais oublier le facteur œil, car ici encore il faut éviter toute exagération ou rigidité des formules législatives. Ce facteur a même une importance primordiale quand il s'agit d'admettre des candidats aux travaux visuels. Toute valeur d'éclairement dépend essentiellement de l'impression reçue par les yeux. Or, les personnes ayant une vision défectueuse exigent un éclairement supérieur à celui que demande une personne à vision normale. 8° Il est indispensable d'organiser une bonne éducation des milieux intéressés au problème de l'éclairage (techniciens, médecins, patrons, ouvriers). Dans ce but il est utile de publier — et même, suivant la méthode anglaise et américaine, d'annexer au règlement — des renseignements très simples sur les raisons qui exigent un bon système d'éclairage industriel et sur les modes d'installation pratique les plus adéquats. Leur collaboration intime et efficace sera facilement obttnue si l'on parvient à convaincre patrons et ouvriers des avantages pratiques que les uns et les autres peuvent tirer d'un bon éclairement. Parmi les moyens de vulgarisation des principes de l'éclairage industriel il faut rappeler ici l'organisation de cours spéciaux et de démonstrations pratiques dans les écoles techniques, cours qui pourraient être suivis par les techniciens, les inspecteurs du travail, les chefs d'équipe, les médecins hygiénistes, etc. 9° Une question vitale est aussi celle des méthodes des relevés photométriques, qui doivent être faits soigneusement et suivant une méthode précise. La nécessité d'assurer, dans la limite du possible, une standardisation de ces méthodes est de toute évidence. Les appareils photométriques très simples adoptés parles experts américains et anglais ont donné en pratique des résultats très utiles. Toutefois, une simplification de ces appareils, qui nous paraît encore possible, permettra d'en généraliser l'emploi et d'assurer une documentation plus riche et mieux comparable. Un autre problème important est la recherche d'un test simple et pratique pour l'éclat. Il faut ici encore aboutir à des règles précises - 108 - afin d'éliminer les conséquences fâcheuses de ce facteur de l'éclairage. 10° La fatigue oculaire doit fairel'objet d'un effort prophylactique efficace dès l'âge scolaire, quand la menace de la myopie est la plus grave. Un examen minutieux de l'individu, la prescription de lunettes, le choix de verres et la recherche des couleurs les plus utiles pour sauvegarder l'œil et la vision dans certains travaux qui exposent à de forts éclats et à l'action des rayons chimiques, sont les moyens prophylactiques dont on ne peut se passer dans la lutte quotidienne contre les facteurs dommageables de l'organe de la vision. — 109 — BIBLIOGRAPHIE 1 Questions générales. A. Rayonnement. Principes scientifiques de Véclairage Paris, 1921. BLOCK, A. Elementary Principles of Illumination and Artificial Lighting. London, 1914. BLOCH, L. Lichttechnik. München, 1921. CoLviLLE, J. R. «The main Principles in Ind. Lighting.» — The Ilium. 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NOTES 1 (1) On doit à l'initiative de 1' « Illuminating Engineering Society »(U.S.), créée en 1906, l'organisation d'une série de conférences où des spécialistes et des techniciens ont examiné les problèmes de l'éclairage au gaz, à l'électricité, à l'acétylène, etc., de la psychologie de l'éclairage, des mensurations pratiques de la lumière, etc. L' « Illuminating Engineering Society » d'Angleterre, fondée en 1909, a attiré l'attention sur tous ces problèmes de l'éclairage non seulement dans son pays, mais aussi sur le continent et s'est spécialisée dans l'étude de l'éclairage des écoles, des bibliothèques, des industries, en donnant sa coopération à d'autres sociétés ou commissions qui s'intéressent aux questions de l'éclairage. (2) R. 0. EASTMAN a relevé, au cours d'une enquête faite auprès des directeurs de 445 établissements appartenant à 15 Etats de la Confédération américaine, que les 79,4 % des personnes interrogées reconnaissent que la production a augmenté à la suite de l'installation d'un bon éclairage (augmentation de 8 et 25 %, même de 100 %, dans certaines sections); 71,1 % admettent qu'il y a une diminution du gaspillage; 59,5 % une diminution des accidents; 51 % une amélioration de la discipline et 41 % une amélioration des conditions hygiéniques et sanitaires. Mais bien que les 55,4 % des représentants considèrent l'éclairage comme une question de grande importance, il y en a encore 31 % qui n'attachent au problème de l'éclairage qu'une importance secondaire et 13 % une importance très minime (I.E.S. - New-York Trans., 1920, vol. XV p. 77). La Commonwealth Edison Co. de Chicago, au cours d'une enquête portant sur la production de 93 usines, avant et après l'installation d'un système rationnel d'éclairage, a constaté une augmentation variant, selon les sections, de 8 à 27 %. La Dover Manufacture Co. de Ohio, en passant de 3-13 lux (moyenne 7,5 lux) à 14-23,5 lux, a obtenu une augmentation de production évaluée à 12 % %i tandis que la dépense supplémentaire s'élevait à 2,5 % des salaires (voir : Bibliographie: HARRISON, HASS et DOPKE). Une augmentation de la production de 2 à 10 % a été aussi constatée — d'après ESHLEMAN — à la suite de l'installation d'un système rationnel d'éclairage (v. aussi: Bibliographie: ELTON). Le deuxième Congrès international des maladies professionnelles (Bruxelles, 1910) a voté un ordre du jour qui « reconnaît pleinement l'importance hygiénique d'un bon éclairage et recommande que les membres entreprennent des recherches, recueillent des observations au suj et de l'influence de la lumière sur la vue et arrivent ainsi à déterminer les conditions de l'éclairage les plus favorables pour la vue.» ' Ces notes correspondent aux chiffres arabes entre parenthèses qui figuren^ dans le texte. — 116 — (3) Ainsi, par exemple, les salles de travail des postes et télégraphes, à Paris, avaient un éclairement horizontal moyen de 7 lux (gaz bec Bengel). L'éclairement a atteint en 1892 15-20 lux et aujourd'hui 40-50 lux. Le progrès dans le rendement des lampes électriques à incandescence est prouvé par les valeurs suivantes (d'après la Rivista tecnica d'elettricità, août 1918) : Type de la lampe Date Volts Bougies Watts par bougie 1880 10-50 Carbone 100 5,— 1889 200 — —. » 1898 1,5 65 110 Nernst 1903 130 250 1,5 » 1902 65 35 1,7 1905 110 1,9 Osmium — 1906 8-500 1,25 100 Tantalium 1908 6-300 1,25 100 Tungstène 1909 230 8-1000 1,25 1910 20-1000 1,25 100-250 » 1913 50-250 30-75000 0,65 » 1915 0,65 25-250 30-3000 » (filament étiré) 'A, Watt » (4) Ce n'est pas tout à fait exact pour les locaux industriels, qui ont en général un éclairement trop faible, tandis qu'en d'autres cas on relève un gaspillage de lumière. L' « Illuminating Engineering Society » d'Amérique a publié un tableau, rédigé par P. S. MILLAR, indiquant les modifications à apporter à la distribution de l'éclairage pour obtenir une meilleure répartition de la lumière: Classe d'éclairage Rues Bâtiments publics Industries . . . Protection.... Commerce . . . Maisons privées . Divertissements . Réclame . . . . Divers Valeur proposée Pourcentage en plus d'éclairage total ou en moins 15 3 18 1 20 26 7 5 5 100 — 5 — 10 + 50 + 200 — 20 — 20 — 40 — 80 — 10 Nel— 7 (5) La théorie électromagnétique de la lumière a désormais remplacé la théorie des vibrations mécaniques. Une source lumineuse serait donc le centre d'émission d'oscillations électromagnétiques de différentes longueurs. Un physicien italien, Bartoli, avait prévu et même calcúlenla pression de la lumière », et ses recherches, complétées par d'autres savants (voir A. RIGHI: Comete ed elettroni), ont devaneóles conséquences qu'on peut tirer de la récente théorie d'Einstein, dont une est l'affirmation que la « lumière pèse ». « Pression » et « poids » ne sont que les différentes expressions d'un fait identique. — 117 — Les radiations du spectre (radiations chromatiques) sont visibles ou non suivant la valeur de leur fréquence. En général, on peut dire que toutes ces radiations constituent de la lumière. On a mesuré par différentes méthodes le nombre des vibrations des radiations et on a appelé « longueur d'onde » (symbole X) la distance à laquelle le mouvement se propage pendant la durée d'une vibration. L'unité de mesure de la longueur d'onde est le micron {fi). Un micron est égal à 0,001 de mm. On mesure aussi ces radiations avec l'unité Angstrom (A = 0,001^), du nom du savant qui a étudié les raies du spectrg. Quand on veut éviter des chiffres décimaux, on emploie l'unité de mesure mille fois plus petite, exprimée par le symbole ¡x^. Chaque radiation monochromatique est définie par sa longueur d'onde. Fresnel a pu mesurer cette longueur pour les rayons lumineux: elle est de l'ordre du demi-micron. C'est la valeur de la longueur d'onde qui détermine la nature lumineuse, calorifique et photochimique des phénomènes des radiations. Selon Ch.-Ed. GUILLAUME, la représentation du spectre pourrait être la suivante : Longueur d'onde Infini Rayons X Rayons uraniques et rayons X transformés. Rayons ultra-violets (les plus refrangibles) . Raie H • Violet 1 Indigo 1 Bleu Spectre visible ( Vert ) Jaune . . . . . / Orangé i Rouge Raie A Rayons infra-rouges (les moins refrangibles) Partie Infini inexplorée Oscillations électriques . . . . . . . . micron » » » » » » » » » » » mm 0,1 0,393 0,390-0,420 0,420-0,450 0,450-0,490 0,490-0,535 0,535-0,590 0,590-0,650 0,650-0,810 0,712 1,0-100 100-1 mm 1-10 mm La partie visible du spectre est en réalité mal définie et ses extrémités peuvent varier avec l'observateur, car avec les précautions nécessaires on peut voir des radiations d'une longueur d'onde de 1 micron. Toutes les excitations de la rétine (piqûres, compression, tiraillement, excitation électrique, etc.) donnent lieu à des impressions de lumière. La lumière n'est que l'excitant habituel, normal de la rétine. Mais pour que celle-ci réponde à l'excitation des radiations, il faut qu'elles aient des vibrations d'une certaine longueur d'onde. En vérité, leur longueur. est assez arbitrairement comprise entre 0,4/* du côté du violet et 0,75/* et même 0,8 (x, du côté du rouge. Mais du côté du violet on peut voir nettement la raie du mercure (A = 0,393 i*) quand elle est assez intense et pure. Sans doute d'autres vibrations sont arrêtées par les milieux transparents qu'elles doivent traverser (couche atmosphérique, cornée, cristallin), mais elles interviennent à peine dans la question de l'éclairage. Le « minimum lumineux perceptible » a été recherché longtemps par les savants. Si la rétine est excitée par les rayons lumineux ayant une — 118 — certame longueur d'onde, il faut aussi que ce rayon ait une certaine intensité et agisse pendant un certain temps. (Si une excitation lumineuse est faible, mais répétée un grand nombre de fois, elle finit par être perçue: phénomène de l'addition latente.) La valeur du minimum lumineux perceptible ne peut être déterminée que très approximativement, car elle dépend de beaucoup de facteurs (largeur de la pupille, couleur de la lumière, superficie de la source, sa distance, etc.). Il est curieux de constater que les résultats des savants (BUISSON, REEVES*, LANGLEY, etc.), concordent dans une large mesure. D'après REEVES, il faut envisager surtout deux facteurs : la largeur de l'ouverture employée et la durée de l'exposition à la lumière. Des données intéressantes sont présentées par cet auteur, soit sur ce point de la question, soit sur le rapport existant entre la durée d'exposition et la sensibilité. Sur les théories de la vision voir BUSCH: « Colour Vision by very weak Light », dans Proceed, of the R. Soc. Londres, vol. LXXVI B., 1922, p. 199. (6) NOGIER divise les r.u.-v. en trois zones : r.u.-v. ordinaires entre longueur d'onde 0,390 et 0,330, qui correspond à peu près à l'u.-v. solaire; l'u.-v. moyen entre longueur d'onde 0,300 et 0,220, qui descend à peu près jusqu'à la limite donnée par la vapeur de mercure et l'u.-v. extrême, longueur d'onde 0,220 environ jusqu'aux dernières radiations obscures dans le spectre gazeux. L'onde obscure la plus longue— 314 ¡ip — a été obtenue en 1911 par RUBENS et BAYER dans le spectre d'un arc voltaïque de 8 mm. (4 amp. 100 v.) d'une lampe à mercure de quartz. Les rayons obscurs du spectre sont de la même nature que les rayons lumineux et entre ces rayons et les oscillations- hertziennes il n'y a qu'une différence de longueur d'onde. (7) Quoique peu employés, il faut rappeler ici les combustibles liquides (huiles, pétrole, etc.), qui doivent répondre en général à plusieurs exigences: montage facile, possibilité de nettoyage et de réparation, réglage facile, stabilité de la flamme, constance de l'intensité lumineuse, bon rendement lumineux, longue autonomie, impossibilité d'incendie ou d'explosion. Les flammes des sources à huile, comme celles des bougies, sont les plus pauvres en rayons actiniques (les rayons de la région du spectre qui impressionnent les sels d'argent). Le pétrole donne, dans des lampes à bec rond ou plat, avec un dispositif spécial pour infléchir la flamme en forme de globe, une lumière rougeàtre d'un effet bien médiocre pour l'éclairage général, plus riche en rayons rouges qu'en rayons jaunes. Dans les lampes à mèche ronde, le pétrole n'augmente pas sensiblement la température ambiante, mais cette source devra être placée à une distance minimum de 1 mètre de la tête de l'ouvrier. Plus efficace est l'éclairage au pétrole par incandescence (avec divers types de lampes), qui donne une lumière blanche convenant à l'éclairage général, quoique assez riche en r.u.-v. La puissance consommée par les meilleures lampes à pétrole est d'au moins 25 watts par bougie, de 80 watts environ pour le bec papillon et de 19 watts pour les meilleurs becs à récupération. L'éclat est de l'ordre de 1 à 2 bougies par cm2. Rappelons ici les lampes à huiles lourdes, qui peuvent être utiles dans les chantiers où l'on ne dispose pas d'électricité. Il s'agit d'un type économique, donnant une lumière puissante, mais qui présente l'inconvénient de faire du bruit et de donner des fumées désagréables. Ualcool carburé à flamme libre ou avec manchon peut être conseillé, abstraction faite toutefois de son prix élevé, comme source de lumière tout à fait hygiénique. — 119 — Le gaz d'eau, quoique économique, est très dangereux par sa richesse en oxyde de carbone. Le gaz d'air carboné, un mélange d'air et d'essence de pétrole, gazoline, avec des lampes à manchon, ne présente pas d'avantages spéciaux. Le gaz de houille donne, comme le pétrole, une lumière rougeâtre, qui n'est pas assez fixe, si le bec est à papillon. Cet inconvénient est supprimé si l'on brûle le gaz dans un bec rond muni d'une cheminée en verre. L'effet est médiocre pour l'éclairage général, mais il serait sans effet nuisible appréciable sur l'organe de la vision. Le système Bunsen, en supprimant les particules de charbon et en plongeant dans la flamme obtenue un corps solide incandescent, permet d'obtenir une lumière éblouissante. Le système Auer utilise le mélange d'oxyde de thorium et d'oxyde de cerium, capable de rayonner par incandescence beaucoup d'énergie dans le bleu et très peu dans les autres parties du spectre. En rayonnant au total peu d'énergie, le manchon Auer permet à la flamme d'atteindre une température élevée. Son grand éclat est de l'ordre de 5 à 7 bougies par cm2. La proportion de 98,7 d'oxyde de thorium et de 1,3 d'oxyde de cérium est celle qui donne la plus grande intensité (70 b.). Le manchon étant plongé dans la flamme d'un bec Auer ordinaire, on obtient une consommation de 1,3 litre de gaz d'éclairage par bougie et par heure (8 watts environ par bougie). Les avantages de ce système sont les suivants : lumière fixe, radiations en prévalence blanches, possibilité de l'employer pour l'éclairage indirect par réflexion sur le plafond ou en faibles unités pour l'éclairage fractionné au moyen de réflecteurs et d'abat-jour. Malgré sa température peu élevée, la source est très puissante, pouvant concentrer sur le poste de travail une lumière à foyers de 500 à 1.800 bougies. Cette source est relativement assez riche en r.u.-v. L'inconvénient le plus important est la fragilité des manchons. Pour perfectionner ces sources, l'attention s'est portée d'une part sur les brûleurs et d'autre part sur l'emploi de gaz comprimés. Un premier progrès a été réalisé par l'emploi d'une toile métallique placée à la partie supérieure du tube pour empêcher la flamme de se propager en sens inverse du courant de gaz (bec Auer ordinaire); un autre progrès consiste dans les becs intensifs, par lesquels on cherche à réaliser à la fois la plus grande vitesse possible du mélange gazeux et un mélange riche en air, aussi homogène que possible. Ce type de bec comprend, à côté de la toile métallique, deux injecteurs superposés. La consommation est sensiblement égale à 1 litre de gaz par bougie et par heure (6 watts par bougie). L'emploi de gaz préalablement comprimé augmente la vitesse de sortie du mélange gazeux, assure un mélange plus complet avec l'air et prévient les retours de flamme. La pression ordinaire du gaz est augmentée soit par des compresseurs spéciaux, comprimant le gaz pris à la canalisation ordinaire, ou bien l'air (ce qui est préférable), soit en munissant chaque lampe de son compresseur, soit enfin par une solution radicale, qui crée des réseaux distribuant le gaz à haute pression ( sous une pression totale de 2 atmosphères environ). Le gaz comprimé est amené à des « feeders » analogues à ceux des réseaux électriques, d'où il est distribué avec ou sans l'intermédiaire de détenteurs. La consommation est abaissée jusqu'à deux tiers de litre par bougie et par heure (4 watts environ par bougie). Si ce système n'est applicable qu'aux grandes intensités lumineuses, il faut espérer que pour les intensités de l'ordre de 5-10 et 20 bougies les manchons incandescents apporteront de nouveaux perfectionnements dans l'éclairage. — 120 — L'acétylène donne une flamme blanche, éblouissante, fixe, avec un spectre se rapprochant de celui de la lumière solaire, d'où sa richesse en rayons u.-v. On l'emploie soit à flamme libre, soit avec manchon à incandescence dans des lampes à globe jusqu'à intensité de 2.000 bougies, comme les lampes à arc. Il s'agit là d'un excellent système d'éclairage, soit général, soit fractionné et, en tout cas, moins délicat que celui avec gaz à incandescence. L'acétylène produit très peu de chaleur et revient à meilleur marché que les autres sources, mais pour être employé il demande une bonne surveillance. En tout cas, si les appaieils sont bien construits, si l'on observe soigneusement les règles d'installation et d'entretien, ce gaz n'est pas dangereux. En brûlant, il consomme moins d'oxygène et dégage moins d'anhydride carbonique et de vapeur d'eau que les autres sources. Ses produits de combustion cependant sont nuisibles et il est utile de les évacuer par une aspiration efficace. On peut employer le gaz qui provient directement du gazogène ou sous forme de gaz dissous. L'acétone en dissout 31 fois son volume et comme la solubilité augmente avec la pression, 1 litre d'acétone pourrait absorber, à la pression de 12 atmosphères et à la température de 0°, 360 litres d'acétylène. En général, on se sert de briques poreuses pour imbiber le dissolvant. Une bouteille de 30 litres peut emmagasiner 3.000 litres d'acétylène. La lumière électrique est aujourd'hui très répandue sous différentes formes : éclairage électrique à incandescence, arc élecirique, éclairage par la décharge électrique Pour le filament des lampes à incandescence on a utilisé d'abord le charbon, qui permet de réaliser des intensités lumineuses faibles avec un nombre de volts relativement grand, mais non de très grandes intensités. Pour régulariser el consolider les filaments, on les «nourrit», c'est-à dire qu'on les plonge dans un hydrocarbure gazeux et qu'on fait passer le courant, ce qui décompose le gaz au contact du fil et provoque le dépôt, d'une couche de charbon phis compacte. HOWELL a imaginé récemment de graphitei le filament. La consommation d'une lampe ordinaire à filament de carbone est d'environ 4 watts par bougie et de 2,5-3 watts si le filament est graphité. Aujourd'hui, ces lampes sont remplacées par les lampes à filament métallique, dont le rendement est bien meilleur. Après avoir essayé l'osmium et le tantale, on utilise actuellement le tungstène. La résistance du filament de tungstène, comme de tout filament métallique, augmente en même temps que la température et cela d'une façon notable. La lampe au tungstène est également autorégulatrice. Dans le vide, elle consomme environ 1,5 watt par bougie et l'éclat du fil est de l'ordre de 150 bougies par cm2. On évite le noircissement rapide de l'ampoule en introduisant dans la lampe un gaz inactif, tel que l'azote, l'argon, la vapeur de mercure, qui réduisent le plus possible la volatilisation du fil. Cependant, ce système échauffe le verre par convection et la chaleur ainsi prise au filament se perd au dehors. La forme convenable (long cou) qu'on donne aujourd'hui au filament ou même à l'ampoule, limite beaucoup cet effet nuisible de l'atmosphère gazeuse existant dans la lampe. Dans ces conditions, la lumière émise est très blanche, l'éclat atteint un millier de bougies par cm2, la consommation est abaissée à 0,8 ou 0,7 watt par bougie. Les filaments de tungstène ont permis de réaliser à proximité du poste de travail de très grandes intensités lumineuses (5.000 bougies) avec des lampes d'un volume très petit, munies d'un réflecteur opaque coloré (quoique la perte par absorption puisse atteindre 25 %). Ce système donne d'excellents résultats, surtout pour les travaux délicats. — 121 — Comme toutes les sources entourées de verre, la lumière électrique à incandescence n'est pas très riche en r.u.-v. La lampe Kernst est le type de lampe à filament contenant des oxydes rares; elle est très bonne, mais peu employée. Sa température est évaluée à 2.000-2.200° C et sa richesse relative en radiations moyennes et u.-v. est plus remarquable quand il s'agit du type à feu nu. La lampe à arc représente u n système très répandu pour l'éclairage général, parce qu'elle donne une lumière blanche, efficace et diffuse, quand on dispose l'arc sous u n globe. Il en existe un grand nombre de types, mais tous ont le défaut de donner lieu à des radiations blanches, bleues, violettes et u.-v., surtout si l'arc est nu. Quoique son rôle ne soit pas encore bien important, la luminescence 1 intervient certainement dans l'arc électrique ordinaire. Si la plus grande p a r t de lumière, émise par les deux charbons, est due à l'incandescence, la lumière violette, émise par l'arc proprement dit, est due sans doute à la luminescence, qui compte en réalité très peu dans la lumière totale. Le cratère du charbon positif donne la partie la plus éclairante (85 % de la lumière totale). La température très élevée du charbon positif explique le grand éclat du cratère, qui peut arriver à la valeur m a x i m u m de 35.000 bougies par cm 2 , et le bon rendement de l'arc, qui ne consomme que 0,6-0,7 w a t t par bougie. Mais, en général, on emploie un arc m u n i d'un globe qui absorbe une fraction appréciable de lumière. L'arc électrique ordinaire donne une lumière dont la composition se rapproche le plus de celle de la lumière du jour. Il a aussi des inconvénients: il exige n o t a m m e n t une surveillance constante et ennuyeuse et une main-d'œuvre coûteuse. On a donc cherché à rendre l'arc d'un emploi plus commode et à améliorer son rendement. P a r les arcs en globe clos on rend le changement des charbons moins fréquent, car on peut prolonger leur durée jusqu'à 150-200 heures. Mais la lumière obtenue a une teinte bleue et le rendement n'est pas b o n ; la consommation est de 2 w a t t s par bougie. On a alors recours aux lampes à arc dites « lampes à incandescence à arc»,dans lesquelles on fait jaillir l'arc entre les électrodes de tungstène dans une ampoule remplie d'un gaz inactif (azote ou argon). La lampe n'exige aucun entretien. Ce t y p e de lampe peut être considéré comme une source presque punctiforme, ce qui peut être avantageux; l'intensité lumineuse varie de 500 à 1.000bougies; l'éclat est d'environ 1.550 hougies par cm 2 et la consommation d'environ 0,5 w a t t par bougie. La lampe n'est pas encore parfaite au point de vue technique. E n Amérique, on emploie assez souvent la lampe à arc à magnetite, dans laquelle l'arc jaillit entre une électrode de métal (cuivre) et une d'oxyde (mélange de magnetite, d'oxyde de chrome et de titane). Ce t y p e supprime le changement fréquent des charbons et donne une lumière distribuée entièrement dans l'hémisphère inférieur sous u n angle assez faible et ne fonctionne qu'avec un courant continu. Le rendement est bon, la consommation de 0,5 w a t t par bougie. On emploie ce type de lampe seulement à l'extérieur, car elle donne des fumées. Son éclat est d'environ 600 bougies par cm 2 . La luminescence y joue un rôle plus import a n t que dans les autres arcs. Ce dernier facteur intervient aussi plus ou moins dans Yarc-flamme, u n arc produit entre des charbons imprégnés 1 Le rayonnement d'un corps est purement thermique quand il dépend uniquement de sa température; le rayonnement est par luminescence quand il tire partiellement son origine d'une énergie autre que l'énergie thermique. — 122 — de sels métalliques. Les sels sont très variables et à chaque mélange correspond pour l'arc une couleur différente. Les charbons sont placés de façon à prendre la forme d'un V. L'intensité lumineuse peut atteindre 5.000 bougies, l'éclat même 4.000 bougies par cm2 ; la consommation est très faible. L'arc à flamme jaune donne les meilleurs résultats, mais il produit aussi des fumées abondantes, acides et nuisibles, ce qui limite son emploi à l'éclairage à l'extérieur. Parmi les sources où la luminescence intervient à peu près seule, rappelons l'éclairage par la décharge dans les gaz raréfiés qui émettent toute la lumière. Celle-ci peut être aussi basse que l'on veut, l'éclat est très faible, et pour avoir une intensité lumineuse suffisante on donne à la lampe une grande longueur. MOORE a fait éclater la décharge dans l'azote ou dans le gaz carbonique contenus, sous une pression de l'ordre du dixième de mm. de mercure, dans des tubes de verre de 4 à 5 cm. de diamètre et de 100 cm. de longueur et au delà (tube de Moore). Au moyen d'un régulateur, on maintient dans le tube une pression constante à un centième de mm. près; les tubes se placent en haut du local. Ce système est assez compliqué; la lumière n'est pas désagréable: rose avec l'azote et blanche avec l'acide carbonique, se rapprochant sensiblement de la lumière du jour. Le rendement est médiocre et la consommation est d'environ 2 watts par bougie. L'intensité est de l'ordre de 40 bougies par mètre de tube et l'éclat de 0,16 bougie par cm2 (tube à gaz carbonique). L'apparition des sources lumineuses au néon de Claude et au mercure en quartz pour l'éclairage industriel a rendu nécessaire une étude des propriétés physiologiques de ces lumières très particulières (A. BROCA, JOUAUST, DE LA GoRCE et LAPORTE, 1913). Les radiations du néon sont comprises dans l'orangé et le rouge avec une prédominance marquée pour le rouge déjà poussé. La lampe en quartz ajoute, aux radiations de la lampe à mercure, des radiations d'une grande puissance dans la région très refrangible du spectre. On devait donc s'attendre à rencontrer des difficultés provenant du daltonisme pour le tube au néon et de la perturbation due à l'ultra-violet pour la lampe en quartz. L'étude de ces lampes a prouvé que la lampe à mercure en quartz munie de son globe réglementaire est une source équivalente aux autres sources pour l'hygiène de l'œil. Mais si l'on supprime le globe réglementaire ou s'il s'y produit une simple rupture, on peut s'attendre en peu de temps à des désordres graves, tout au moins sur la conjonctive. La lampe au néon présente une remarquable variation d'intensité, qui peut être calculée dans le rapport de 1 à 3 selon les observateurs. Au point de vue de la fatigue de l'œil, l'éclairage par les tubes au néon est le meilleur de tous ceux qui ont été examinés. La constriction pupil!aire produite est un peu plus forte que celle signalée pour la lampe au mercure. Il faut y voir l'influence de la position des radiations dans le spectre et admettre que les lumières monochromatiques fatiguent plus la rétine, toutes choses égales d'ailleurs, que les lumières complexes. Si l'on se sert du néon, les résultats sont bien supérieurs, car on arrive à une intensité de 200 bougies par mètre. On peut réduire la longueur du tube et la consommation descend ainsi à 0,6 watt par bougie. Aussi, la construction du tube est-elle simplifiée; mais la lumière est aussi très colorée (rouge orangé) et moins agréable qué celle du tube à gaz carbonique. L'emploi du courant alternatif, exigé par ces tubes, entraîne un papillotage désagréable. Uarc à mercure réunit les avantages des sources dans les tubes à vide et de l'arc ordinaire. La température est relativement faible et toute la - 123 - lumière émise est due à la luminescence de la vapeur de mercure traversée par la décharge. L'allumage présente une certaine complication. En augmentant la température et les pressions de la vapeur de mercure, après une diminution, on arrive, et très vite, à une augmentation du rendement de la lampe. Ce but est atteint avec les lampes à tube en quartz fondu, tandis qu'il est impossible d'obtenir le même résultat avec le tube en verre (fusion du verre). L'intensité lumineuse est alors très grande, et si l'on donne à la lampe une forme compacte, on peut loger le tube dans un globe analogue à celui d'une lampe à arc ordinaire. C'est aussi un avantage, car on arrête ainsi les r.u.-v. très intenses, émis par cette source, et que le tube en quartz laisse passer (tandis que le verre les absorbe). La consommation est très faible; elle l'est d'autant plus que l'intensité lumineuse est plus grande : 0,25 watt environ par bougie pour une intensité de 1.000 bougies et moins encore si l'intensité est de l'ordre de 7.000 bougies. Avec l'arc-flamme, ce type est le plus économique et, après la lampe à filament métallique, il représente la source de lumière la plus importante pour l'industrie. Depuis longtemps on fonde de grandes espérances dans l'avenir de la lumière froide à vapeur de mercure, surtout à cause de sa diffusion, de sa richesse en rayons bleus, jaunes, violets et de sa pauvreté en rayons rouges. Cette source est cependant moins riche en r.u.-v. que l'arc électrique. Les efforts des techniciens ont porté sur la recherche de verres moins fragiles et sur un type de lampe qui donnerait lieu à une fusion complète de sa lumière, lorsqu'on l'associe avec des lampes riches en rayons rouges. Ce système est considéré comme étant aussi bon pour l'éclairage de la grande industrie que les autres sources, surtout lorsque le sens des formes intervient seul au cours des manipulations. Il faut reconnaître que la lumière qu'il fournit n'est pas agréable. La peau prend une couleur livide, les objets rouges (lèvres, joues, etc.) sont teints en noir. Par conséquent, cette lumière ne peut être utilisée dans les travaux où il faut distinguer les couleurs. Si au moyen de la rhodamine on rend à cette lumière les rayons rouges qui lui manquent, on perd les 25 % de l'intensité lumineuse. En doublant le tube des lampes d'un verre Fieuzal, on peut arrêter la plus grande partie des r.u.-v. et modifier en même temps la coloration si désagréable des objets. La lampe la plus connue de ce système — la Cooper Hewitt — n'a pas confirmé en pratique les appréhensions de certains experts au point de vue des effets des r.u.-v. Les ouvriers qui ont travaillé avec cette lampe assurent au contraire que si la lumière est désagréable au premier abord, elle est bien préférable ensuite aux autres systèmes, car elle repose l'œil. Au point de vue de la diffusion de la lumière, ce système est sans aucun doute le meilleur et le plus parfait, quand on y ajoute un éclairage localisé au-dessus de chaque établi. Lorsque la couleur de l'arc au mercure en rend l'utilisation gênante, on cherche à réaliser des sources aussi économiques, mais avec une couleur qui s'approche le plus de celle de la lumière du jour, en utilisant le cadmium au lieu du mercure. Nernst a imaginé récemment des lampes à vapeurs salines, dont il a présenté deux types. Dans le premier, l'arc jaillit. entre deux charbons, dans la vapeur de chlorure ou bromure de zinc ou du chlorure de titane volatilisé à l'aide d'une source de chaleur extérieure à la lampe; le second type est une lampe à vapeur de mercure dans laquelle on a introduit un mélange de sels, dont le spectre donne de fines raies se superposant à celle de la vapeur de mercure. La lumière produite est alors presque blanche. Le mélange qui donne de bons résultats contient des chlorures de zinc, de cadmium, de — 124 — thallium, de lithium, de cœrium, etc. L'intensité est de l'ordre de 3.000 bougies, la consommation serait de 0,18 watt par bougie. (Pour plus de détails sur ces types de lampes, voir A. BLANC, Rayonnement, pp. 165 et suiv. Collection A. Colin Paris, 1921.) (8) En France, la Cárcel était une lampe brûlant 42 grammes d'huile de colza par heure et qui avait une mèche donnant une hauteur de flamme de 25 mm. La bougie anglaise était représentée par la bougie nationale de blanc de baleine (London Standard Spermaceti Candle) avec une même hauteur de flamme que la Cárcel. Le meilleur étalon à flamme paraît être la lampe Vernon-Harcourt à penthane, dont l'intensité dans une direction horizontale est égale à 10 bougies si la pression atmosphérique est de 760 mm. de mercure et la vapeur d'eau par m3 d'air sec est de 8 litres. En Allemagne, la Normal ou Vereinkerze est représentée par différentes sources lumineuses. On employait en général la Deutsche Vereinsparaffinkerze, c'est-à-dire une bougie *de paraffine très pure additionnée de 2 % de stéarine, dont le point de solidification est à 55°, le diamètre de 20 mm., le poids de 50 gr. et la consommation de paraffine de 7,7 gr. par heure. La hauteur de la flamme doit être de 50 mm. et l'intensité est calculée à 1,224 B. H. Actuellement on utilise aussi une lampe kV acétate d'amyle dont l'unité d'éclairement produit, dans une atmosphère calme et pure, une flamme haute de 40 mm. rayonnant de la section d'une mèche massive imprégnée d'acétate d'amyle pur et connue sous le nom A'unité de lie]ner-Altneck. L'intensité est calculée à 1.00B.H. Entre la Hefner et la Normal ou Vereinkerze les relations sont les suivantes : 1 Hefner = 0.826 Vereinkerze, et par conséquent 1 V.K. = 1.21 H.L. (Pour les rapports avec les autres unités, voir tableau n° II.) En 1918, WARBURG proposa de la remplacer par l'éclat d'une surface qui maintiendrait, dans le centre de la flamme, une température de 2.300°, contrôlée par la cellule de potassium photo-électrique de Elster et Geitel. (9) La Commission ajoute: «Quoique le flux lumineux doive être regardé strictement comme le débit de rayonnement, tel qu'il vient d'être défini, il peut cependant être admis comme une entité pour les besoins de la Photometrie pratique, étant donné que, dans ces conditions, le débit peut être considéré comme constant. » Le flux lumineux est proportionnel au flux d'énergie rayonnante <t> propagée par le faisceau et à un coefficient de proportionnalité K qui dépend de la distribution spectrale de cette énergie : F= K 0 et qu'on définira plus loin comme « facteur de luminosité » (Blondel). Le Comité national britannique de l'éclairage fait remarquer, dans le rapport présenté à la réunion de Paris (1921), que le «flux lumineux» n'est pas nécessaire pour ces définitions. Encore le mot «flux» est-il généralement employé, en anglais, pour désigner un « courant » plutôt qu'un « débit ». Le Comité anglais considère « flux lumineux » comme synonyme de « rayonnement lumineux » — « luminous radiation » — et propose d'éviter le mot « flux » et d'utiliser le terme « rayonnement lumineux ». BLONDEL fait remarquer que le mot «flux» dans le langage scientifique est parfaitement clair, qu'il n'a pas le sens que le vulgaire donne à ce terme et que le mot « radiation » a déjà une autre signification plus vague, adoptée par les physiciens pour caractériser l'idée d'énergie fournie sous forme de longueurs d'onde caractérisées. — 125 — (10) L'angle solide peut être matérialisé par une sphère dont l'angle est une section qui a son apex au centre et la base à la périphérie de la sphère, equidistante dans tous ses points de l'apex sur une surface donnée, de telle façon que l'éclairement produit par la source placée à l'apex est uniforme sur la surface interceptante (fig. 24). Soit S une surface lumineuse et m une surface éclairée par S placée à une distance telle qu'on puisse considérer les rayons lumineux comme étant parallèles. Les différents points de S, par exemple a et b, émettent des rayonnements dans toutes les directions sur la surface m, où se totalisent les effets de chaque rayonnement. Par conséquent, l'éclairement de m augmente d'intensité quand la surface lumineuse augmente. Deux sources lumineuFic/24 ses de différente nature, mais de la même superficie, donneront sur m un"" éclairement de différent degré. (Par exemple, une flamme à acétylènî'estjplus éclairante qu'une flamme à gaz de la même superficie.) (11) Comme on l'a vu, le Comité anglais voudrait définir le lumen, comme unité de radiation lumineuse, sans introduire la notion de débit. En réalité, dit-il, l'émission ou la réception de radiation lumineuse est un débit d'émission ou de réception d'énergie lumineuse, analogue, par conséquent, à une puissance. L'idée est rendue par le terme luminous power — « puissance lumineuse » — qu'on propose pour remplacer le terme luminous intensity, la puissance lumineuse n'étant en réalité rien d'autre qu'un débit d'émission d'énergie. Le terme candle-power — « puissance en bougies » — a été retenu comme synonyme de « puissance lumineuse », car il est sanctionné par l'usage et il implique la notion correcte de puissance, en remplaçant le nom de la grandeur abstraite par le nom de l'unité concrète candie. D'après le Comité anglais, on ne doit pas recommander le terme « intensité lumineuse » parce qu'on a tendance à restreindre le sens d'intensité à celui d'un rapport, où le dénominateur est une surface. BLONDEL fait remarquer que le candle-power ne représente rien à l'esprit des techniciens des autres pays et, tout en laissant libres les comités nationaux anglais et américain de conserver ces termes, il estime que l'expression proposée (« intensité lumineuse ») est plus conforme à la terminologie de la physique générale. Même si une seule unité de lumière était adoptée, la mensuration de l'intensité des lampes serait encore un sujet de discussion. On connaît, en effet, la confusion créée, même chez les techniciens, par le fait que l'intensité (intensity — candle-power) des lampes est mesurée et exprimée par les fabricants suivant divers systèmes (intensité sphérique moyenne ou hémisphérique, ou horizontale, ou zonale, ou dans une direction spéciale, ou même sans aucune indication). Quelquefois on a mis en relief que l'intensité sphérique moyenne (c'est-à-dire dans toutes les directions) est la seule méthode rationnelle et scientifique pour la comparaison — 126 — des sources; mais cette opinion n'est pas acceptée par d'autres personnalités, qui citent le cas du tube de Moore, pour lequel il serait difficile d'établir une intensité spéciale. En tout cas, il est nécessaire qu'un accord intervienne à ce sujet et qu'on fixe exactement dans la pratique quel est le type d'intensité dont il est question (horizontale ou sphérique, etc.). L'intensité moyenne globale est la moyenne des intensités émises dans toutes les directions par la source, c'est-à-dire le flux global divisé par ÎJI : Uinlensité moyenne divisé par In : L'intensité par ITI : super-horizontale moyenne sub-horizontale est le flux super-horizontal est le flux sub-horizontal divisé h'intensité lumineuse horizontale moyenne est la moyenne Ihm des intensités mesurées dans un plan horizontal passant par le centre de la lampe, pendant qu'on la fait tourner autour d'un axe vertical passant par le centre du culot et le centre du globe. Le facteur de réduction de rintensité globale d'une lampe est le rapport de l'intensité moyenne globale à l'intensité moyenne horizontale. L'éclairement dépend de deux facteurs : l'intensité et la distance. La loi qui régit le phénomène en question est exprimée par la formule suivante : F - l r2OU D 2 ' E = l'éclairement d'une surface en Lux; I = l'intensité lumineuse d'une source en bougies décimales et r ou D = la distance en mètres de la source sur la normale. L'éclairement est donc en rapport inverse du carré des distances de la surface éclairée à la source. L'éclairement varie encore avec le cos. de l'angle d'incidence de la lumière, angle qui est formé par le rayon lumineux et la verticale au point d'incidence. Le cos. d'un angle croît quand l'angle diminue et l'angle d'incidence diminue quand la source s'élève. En pratique, l'ouvertue de cet angle doit être aussi petite que possible. Le coefficient de réflexion ou fadeur de réflexion d'une surface pour une radiation, définie par sa composition spectrale, est le rapport du flux lumineux émis par la surface au flux lumineux reçu par la surface. C'est un simple coefficient numérique, représenté par une fraction inférieure à l'unité : F ? = >•• Le coefficient d'absorption d'un corps pour une radiation, définie par sa composition spectrale, est le rapport du flux absorbé au flux reçu; c'est aussi un coefficient numérique plus petit que l'unité : F—F' — 127 - Le coefficient de transmission d'un corps pour une radiation, définie par sa composition spectrale, est le rapport du flux transmis F'.au flux reçu F. C'est encore un coefficient numérique plus petit que l'unité: ' ~ F ' Les Anglais établissent une distinction entre les mots « factor », « ratio », « coefficient », quand il s'agit des facteurs ou coefficients en question. Pour ce qui concerne la langue française, il est parfaitement indifférent de dire le « facteur » ou le « rapport » ou le « coefficient » de... pour désigner les quotients de deux grandeurs de mêmes dimensions physiques. La réflexion peut être régulière, diffusée et mixte. Dans le cas d'une réflexion complète et parfaite, tout le flux est réfléchi sous un angle égal à l'angle d'incidence et dans toutes les directions d'après la loi du cos. de Lambert. Au vocabulaire tiré du rapport du Committee on Nomenclatures and Standards of the Illuminating Engineering Society for the Year l'JlX, BLONDEL propose d'ajouter les définitions suivantes : La visibilité d'une source ou d'un signal est la possibilité qu'il y a pour un observateur normal d'apercevoir cette source ou ce signal dans certaines conditions. Par exemple, on dit que la visibilité d'un signal est la possibilité de l'apercevoir à une certaine distance. La luminosité au contraire exprime la propriété qu'a l'énergie d'une certaine source ou d'une certaine radiation de donner une impression sensible à l'œil. Nous avons défini à ce point de vue les coefficients de luminosité dans le corps de cette étude. he facteur d'éblouissement («glare factor») est le rapport du facteur de réflexion directe au facteur de réflexion diffuse sous un angle donné. En Angleterre et en Amérique on emploie couramment le terme glare pour indiquer l'influence nuisible sur les yeux d'une source on d'un corps trop éclatant (soleil, métaux en fusion, surface très polie, etc.) et bien souvent on applique ce terme à un groupe de phénomènes dus à tout éclat par lequel le champ visuel est cause de troubles, de malaise, de fatigue oculaire. Le premier rapport anglais sur l'éclairage avait acceptéo ce terme comme désignant trois phénomènes définis ainsi qu'il suit : I l'effet résultant pour l'œil du fait de fixer une source lumineuse éclatante; 2° l'effet produit par la présence d'une ou de plusieurs sources de lumière à la périphérie du champ de la vision, de façon que les rayons arrivent aux yeux dans une direction oblique; 3° l'effet produit par la réflexion de la lumière par une surface polie ou luisante de l'objet qu'on travaille. En ce qui concerne le relevé des valeurs d'éclairement, le rapport anglais attire l'attention sur la différence qui doit être faite entre les tests de l'éclairement donné par les sources naturelles ou artificielles de la lumière. Attendu que l'intensité de la lumière naturelle varie d'heure en heure et de jour en jour, les valeurs absolues relevées ne servent pas pour déterminer l'éclairement de la lumière naturelle et aucun de ces relevés, pris isolément, n'est un criterium utile pour juger l'éclairement. Il est donc nécessaire de rapporter l'éclairement relevé à l'intérieur à l'éclairement — 128 — extérieur relevé en même temps. Ce rapport est exprimé comme coefficient de l'éclair-ement naturel pour chaque point de la pièce et comme mesure de l'intensité lumineuse de la pièce au point en question. Ce facteur varie naturellement beaucoup selon la position des fenêtres, mais il devrait être indépendant, dans des limites très larges, de la saison ou des conditions météorologiques extéiieures. L'expérience a prouvé que dans les constructions éclairées par le faîte, par exemple dans les tissages à « sheds », le coefficient de l'éclairement naturel est de l'ordre de 2 %. D'autre part, au centre de ce¡ tains ateliers, avec un éclairement naturel, le même facteur est de l'ordre de 0,01 pour cent. L'annexe xvi du rapport anglais présente les variations de l'éclairement pendant la journée et pendant une année. Il résulte de ces données que l'éclairement, par exemple en décembre, pendant une journée prise comme moyenne, varie de 5.380 lux è 10 heures du matin à 1.076 lux à midi. Si le coefficient de l'éclairement naturel pour un point donné de l'atelier ne surpasse pas 0,4 pour cent, l'éclairement de ce point atteindra seulement 21,52 lux de 10 heures à 14 heures et à d'autres moments de la journée sera encore plus faible. Une telle pièce ne devrait pas être considérée comme éclairée suffisamment, en décembre, sans un éclairage artificiel supplémentaire, quoique en juin, avec un éclairement extérieur de l'ordre de 43.040 lux à midi, son éclairement soit probablement satisfaisant de 6 heures à 18 heures. (12) Les mots français «éclat» et «clarté » ayant déjà reçu dans le langage technique des acceptions trop variées pour être susceptibles d'une définition précise, BLONDEL propose d'adopter le néologisme «brillance», traduction exacte de l'anglais «brightness» au lieu de la définition rigoureuse « intensité surfacique ». Pour le Comité anglais, la « brightness » — brillance — ou « éclat intrinsèque » est de même nature que la puissance lumineuse, en ce que les deux expressions impliquent l'idée de débit d'énergie lumineuse. Le terme « éclat » avait et a encore souvent deux significations : éclat d'une source lumineuse et éclat d'une surface éclairée. L'éclat de la source varie en raison inverse du carré de la distance à laquelle la source est placée; il augmente en général avec sa température : il est considérable avec l'arc électrique à feu nu et moindre avec la lampe à vapeur de mercun. L'éclat de la surface est aussi très important. Quand un papier blanc est exposé à l'action d'une source lumineuse, il prend un éclat lumineux, en devenant lui-même une source diffusante de lumière. Les quantités de lumière reçues par unité de surface sont inversement proportionnelles au carré des distances auxquelles la source lumineuse est placée. Il importe évidemment que la grandeur physique étudiée soit définie et bien mesurable et qu'elle résulte de deux facteurs: éclairement et coefficient de réflexion diffusée. L'éclat d'une surface éclairée par une source punctiforme dépend essentiellement de l'orientation de la surface par rapport à la direction de la source. Pour simplifier, on admet qu'à un éclairement donné une surface a le même éclat, quel que soit l'angle d'incidence sous lequel elle est vue. Il faut toutefois bien distinguer l'éclat sous une direction normale à la surface et celui sous des directions obliques, pour lesquelles peu de corps suivent la loi de Lambert. (13) Le «Lambert-) est l'unité CGS de l'éclat d'une surface (source) parfaitement diffusible rayonnant ou réfléchissant 1 lumen par cm2, c'est-à- — 129 — dire équivalent à l'éclat d'une surface parfaitement diffusible ayant un coefficient de réflexion égal à l'unité et l'éclat égal à 1 phot. Bien souvent on préfère employer le « millilambert » (0,001 lambert). Une surface parfaitement diffusible qui émet 1 lumen par square foot aura2 un éclat de 1,076 millilambert. L'éclat exprimé en bougies par cm peut être réduit en lamberts en multipliant le chiffre par n = 3,14; s'il est exprimé en bougies par square inch on le réduit en éclat par fooicandle en multipliant le chiffre par le facteur 144 n = 452 et en lamberts en multipliant par n: 6,45 = 0,4868. Pratiquement, aucune surface ne répond exactement à la loi du cos. de Lambert. Par conséquent, l'éclat d'une surface en lamberts n'est pas, en général, numériquement égal à sa radiation lumineuse spécifique en lumens par cm2. Voici les rapports entre les diverses unités : 1 lambert, c'est-à-dire 1 lumen émis par cm2 d'une surface parfaitement diffusive = 0,31836 bougie par1 cm* et 2,054 bougies par square inch. Inversement, 1 bougie par cm = 3,1416 lamberts et 1 bougie par square inch = 0,4868 lambert ou 486,8 millilamberts. 1 lumen émis par square foot est égal à 1,076 millilambert et 1 millilambert est égal à 0,929 lumen (émis par square foot). (14) Le Comité anglais estime que l'emploi du terme efficiency (rendement) pour désigner le rapport « watts-bougies » soulève des objections, car sa valeur numérique augmente à mesure que le rapport « débité : fourni » (output : input) décroît. L'application du terme « rendement » à tout autre rapport conduirait sûrement à la confusion pour l'avenir. Le rapport de la puissance fournie exprimée en watts ou BTU. par heure à la puissance moyenne lumineuse, exprimée en bougies, a été appelé specific consumption de la source, tandis que le rapport de la radiation lumineuse émise, exprimée en lumens, à la puissance fournie, exprimée en W. ou BTU, a été appelé specific output, (15) Avec Je stéréogoniomètre perfectionné par PLEIER, il n'est pas nécessaire de faire les calculs qu'exige celui de Weber. L'appareil proposé par THORNER simplifie aussi cette recherche, mais il permet seulement de constater qu'un poste est « bon », « suffisant » ou « insuffisant » au point de vue de l'éclairement. Les recherches de COHN avec le stéréogoniomètre, contrôlées par un photomètre, ont donné les résultats suivants : « Un poste qui ne reçoit pas la lumière du ciel et dont l'angle d'ouverture est égal à 0° n'a qu'un éclairement de 1 à 3 lux dans les journées nuageuses. Si l'angle est inférieur à 50° carrés l'éclairement dans les mêmes conditions sera inférieur à 10 lux. Si enfin l'angle est plus grand que 50° carrés, l'éclairement, même dans les journées nuageuses, sera supérieur à 10 lux.» Le système actuel de marquage des lampes électriques suggère l'idée de s'en servir pour évaluer sommairement l'intensité des lampes employées dans le local, en rapportant la valeur totale des lampes à la surface ou au cube du local. Mais en tout cas, il faut tenir compte d'autres facteurs, tels que la distance de la source à la surface éclairée, l'inclinaison des rayons, etc. (16) D'après IVES (Transactions of Illuni. Engin. Soc. Nov. U.S. 1908), la composition des couleurs des sources lumineuses ordinaires comparée à celle de la lumière naturelle serait la suivante : 130 Source lumineuse Rouge Vert Bleu Lumière naturelle moyenne » solaire de 2 à 5 heures après-midi Manchon Welsbach avec '/• % de cerium . » » » s/4 % » » Tungstène (1 '/« watt p. boug. hor. moyen.) Nernst Acétylène Gem (2,5 watts p. bougie horizont. moyenne) Lampe incand. carbone (3,1 watts id. id.) Gaz (flamme à papillon) 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 1009181695551,5 50,4845.40- 100562814,5 12,1 11,3 10,4 8,3 7,4 5,8 D'après W. VŒGE (cit. K. v. STOCKHAUSEN, dans le Grundriss der Hygiene de Seiter. Dresde, 1920), la composition spectrale de la lumière des différentes sources serait : Spectre Source lumineuse Vert 470-560 Jaune-Tert 560-590 Rouge 590-650 Extrarouge 650-750 1,00 1,60 0,65 1,00 1,33 0,85 1,00 1,00 1,00 1,00 0,77 0,90 1,00 0,66 0,80 Lampe à osmium . • 0,197 0,234 0,79 0,80 1,00 1,00 1,76 1,68 2,70 Acétylène Manchon Auer 0,27 0,22 0,86 0,88 1,00 1,00 1.37 1,21 — Lampe à vapeurs de Hg . . . Lampe à arc à charbon . . . 0,58 0,45 0,78 0,97 1,00 1,00 1,35 1,70 Longueur d'onde (/* ¿*) Ciel ouvert Ciel bleu (E. Köttgen) . . . . Lumière solaire (E. Kóttgen) . Bleu 400-470 Lampe à incandescence (fila- (17) Dans les pays à climat tropical, l'inclinaison avec la verticale sera 0°, parce que le soleil à midi est au zénith. En montant vers le pôle, l'angle peut augmenter et arriver jusqu'à 90° au pôle même. De 25° à 65° — limite de la zone industrielle — l'angle vaae avec les degrés de latitude en passant de 20° à 45°. Contre la chaleur étouffante, en été, on a proposé la peinture des vitraux des «sheds» ou des lanterneaux à la chaux (on ne voit pas la nécessité de recourir à la céruse) ou au bleu spectral — azurite, azol, etc. — qui intercepte les rayons calorifiques, mais qui n'est pas toujours bien supporté. (18) En pratique, la façade est aujourd'hui presque toute vitrée. Le National Cashregister Co. (Dayton, Ohio) présente 32.200 m2 de vitrage, c'est-à-dire plus des quatre cinquièmes de la surface des murs du bâtiment. Il faut attirer aussi l'attention sur le progrès que l'industrie de l'éclairage a fait récemment avec la mise en commerce de pigments (jaunes) qui permettent à la lumière traversant les verres d'imiter autant que possible la lumière naturelle. La couleur ultra-marine (teinte faible) — 131 — aurait les mêmes avantages. L'industrie présente aujourd'hui des verres spéciaux, qui sont aussi montés sur les sources artificielles, combinés avec des réflecteurs, d o n t l'intérieur est coloré en bleu (v. bibliographie). (19) D'après K. v. STOCKHAUSEN, la perte de lumière par les vitres serait la suivante : Qualité du verre Epaisseur en mm. Perte de lumière en •/• 1 5 Verre miroité blanc 1 6,5 » » à reflets jaunâtres 1 8 » » » » verdâtres 1,6-2,5 10 » de vitre ordinaire à reflets verdâtres 2,5-3,4 11 » » » » » » » 3,4-4,0 13 » » » » » » » 3,0-3,5 11 » de cathédrale blanc 5 13 » brut ordinaire 5 19 » » sable 25 13,5 » » » 14-22 2 » mat (suivant la propreté de la surface) 25-40 3-5 15-20 » comprimé verdâtre 3-5 24 » blanc comprimé 5,6-5,9 24-37 » brut cannelé en diagonales 5-6 25-44 » » » parallèlement 3-6 24 » d'ornement d'après modèle 6,6-7,8 34 » à treillage métall. à mailles hexag. de 17-20 mm 10,8 34 » » » » » » » » » » 6,2-7,4 43 2 » » » » » grosses mailles de 6-7 mm . 44 8 25-65 » » » » » » » » 6 » 5,3 1-3 » » » » » » » » 3 » . (20) » Pour laiteuxaugmenter l'intensité de la lumière naturelle, , on se sert de verres prismatiques, basés sur la loi de Fresnel et qui, disposés comme il faut, permettent d'augmenter la lumière dans les locaux insuffisamment éclairés, de la diffuser et de la répandre avec une intensité sensiblement égale. Ce système de verres spéciaux (verres soleil, prismes Luxifer) améliore l'éclairement naturel dans les constructions anciennes et peut recueillir les rayons lumineux sous les incidences les plus variées. Il faut cependant rappeler qu'il ne convient pas pour les t r a v a u x délicats et qu'il a aussi le désavantage d'éblouir quand les yeux reçoivent directement la lumière qui a traversé ces verres. (21) Le pouvoir réflecteur des diverses substances qu'on peut placer sur les murs (réflexion régulière ou diffuse) aurait, d'après BROCA, les valeurs suivantes : Bois peint en blanc et verni . . Papier blanc » peint clair Mur peint en jaune clair (propre) » » » » » (sale) . Peintures noires 0,8 0,8 0,4-0,6 0,4 0,2 0,012 — 132 — D'après Dow et MACKINNEY (Optical Soc, Londres, 13 oct. 1910), le pouvoir réfléchissant du papier peint dans quatre chambres examinées (salon, hall, bureau et salle à manger) éclairées par des lampes Tungsten était le suivant : Couleur du papier Bleu clair Rouge foncé Vert foncé Eclat du papier Eclairement lux lux 3,22 1,61 1,61 0,16 7,74 6,45 10,76 3,76 Pouvoir réfléchissant approximatif % 40 25 15 4,5 L. BLOCH (Grundzüge d. Beleuchtungstechnik, p. 115) établit le pouvoir de réflexion des différents vernis employés pour le plafond des pièces ou pour les parois comme suit : lithopone pur : 75; blanc de zinc pur: 76 ; chaux : 66,5; chaux et jaune de chrome clair : 66,5; id. et id. sombre : 64,5; chaux et ocre clair : 66,5; id. et id. sombre : 52,5; chaux et vert clair: 66,5; id. et id. sombre: 57; chaux et rouge anglais clair: 63,5; id. et id. sombre : 50,5; chaux et bleu clair : 60; id. et id sombre : 53; papier blanc : 68; papier jaunâtre : 67; papier jaune : 60. D'après les « Electr. Testing Laboratories » de New-York, une surface peinte avec une couleur blanche et lustrée augmente l'éclairement de 19 à 36 % (1921). La couleur des peintures est aussi un élément important pour le bienêtre des ouvriers. Le rendement du travail dans un milieu éclairé et gai, quand les couleurs des parois sont choisies avec soin et mélangées avec goût, est de beaucoup supérieur. Une entreprise de Manchester a engagé un artiste décorateur pour faire de l'usine un milieu agréable de travail. Une autre entreprise, du même district, a placé des images dans les ateliers, ce qui a eu, paraît-il, de très bons effets sur la production. Il est notoire, en effet, qu'un bon choix des couleurs peut rendre agréable une pièce obscure et triste. La peinture pour l'intérieur doit être mate ou semi-mate, avec un coefficient initial de réflexion d'au moins 0,25 et d'au plus 0,50. Les expériences des différents auteurs sur les valeurs moyennes du coefficient de réflexion des diverses couleurs donnent les chiffres suivants (d'après le School Lighting Code du Wisconsin 1921, pp. 12-13): Blanc neuf . » vieux Crème . . . Ivoire . . . Gris . . . . Vert pâle Vert s o m b r e 0,74-0,80 0,67-0,76 0,66-0,72 0,66-0,70 0,15-0,57 0,43-0,67 0,10-0,22 Bleu pâle . . . . Rose R o u g e sombre Jaune Cuir s o m b r e . . . Bois n a t u r e l b r u n Bois clair verni . 0,31-0,55 0,32-0,55 0,12-0,27 0,55-0,67 0,27-0,41 0,15-0,26 0,36-0,46 (22) La valeur qu'il faut employer pour calculer Vespacement habituel des lampes électriques ou à gaz est donnée par un diagramme publié aux pages 19 et 21 de 1'« Ind. Lighting Code for Factorif s, Mills, Offices a. other Work Places ». Ind. Commission of Wisconsin [Madison Wise. 1920]. 90' --7S" O' 3 14' - i —->— ke¿s i b a n (4*1 _ I 1 53 Feet _^-rr^-Í4 0 _ 1 £ t _ 24 Floor Fio. 25. — Co schéma aide à comprendre les prescriptions de l'ordonna de réflecteur sur les lampes placées au-dessus de la — 134 — La figure 25 que nous empruntons au même code explique la disposition législative concernant la protection des lampes suspendues. Si l'a source la plus éloignée de l'œil est placée en A, son élévation au-dessus de la ligne visuelle est d'un quart inférieure à sa distance de l'œil. La lampe sera donc protégée par un réflecteur ayant un angle protecteur d'au moins 14 degrés. Si le réflecteur est en verre, il devra être suffisamment de nse pour atténuer l'éclat à la limite que prescrivent les règlements. Un réflecteur avec un angle protecteur de 14 degrés, comme dans lafigureà gauche, supprime toute vision directe de la lampe pour les positions qui se trouvent dans un rayon de sept mètres environ autour de la lampe. A une distance inférieure, le rapport de l'élévation à la distance excède un quart. Si la lampe est placée en B, il n'est pas nécessaire de la protéger avec un réflecteur, car son élévation est égale à '/* de la distance des yeux. Toutefois, pour raison d'économie, on préférera en tout cas l'emploi d'un réflecteur. (23) On obtient la « courbe des rayons lumineux » (« courbe polaire ») d'une source en mesurant les intensités au moyen d'angles, distants de 10° les uns des autres, tracés sur un plan vertical qui passe parle milieu de la source. Une telle courbe peut donner, soit par le calcul, soit graphiquement, l'intensité moyenne sphérique ou hémisphérique. Il est très difficile et très long d'établir une courbe polaire; cependant, la connaissance des courbes polaires des différentes sources sert de base pour résoudre le problème ardu que représentent les divers systèmes d'éclairage (éclairage des rues et des places, des gares, des salles de concert, des salles d'école, etc.). Si l'on veut connaître l'intensité sphérique ou hémisphérique dans un autre but que l'éclairage, ce serait perdre inutilement son temps que de chercher les courbes polaires, qui ne sont alors d'aucune nécessité. L'appareil qui au moyen d'une seule mesure peut donner la valeur de l'intensité sphérique ou hémisphérique s'appelle Integrator. On peut également utiliser la courbe polaire pour déterminer soit par le calcul, soit graphiquement, le plan horizontal que peut éclairer une lampe placée à une hauteur donnée. (24) La détermination approximative du pouvoir et du nombre des lampes nécessaires pour une pièce donnée, sur la base des coefficients d'utilisation, n'est possible qu'avec la connaissance des pouvoirs en lumens par watt des lampes considérées ou en lumens par cm3 de gaz consommé par heure (s'il s'agit de lampes à gaz). Le calcul nécessaire pour connaître le total des lumens utiles à un certain éclairement en b.d. est le suivant : Nx L x E = A " N = nombre des lampes; L = pouvoir en lumens par lampe; E = coefficient d'utilisation;2 A = surface du plancher ou du plan horizontal du poste de travail en cm ; I = intensité lumineuse en b.d. Si l'on doit déterminer Yintensité des lampes, le calcul sera le suivant : -^'-A Nx E ' Avec une installation commune d'éclairage, la distance entre les unités lumineuses ne devrait pas dépasser une fois ou une fois et demie la hauteur de la source apparente d'éclairage au-dessus du plan de travail. L = l — 135 — (25) Exemple : Une chambre ayant un plancher (ou un plan de travail) de m. 9 X 5,50 doit être éclairée par six sources au moyen du système semi-indirect. Le plafond est très réfléchissant et les parois le sont à un degré moyen : l'intensité demandée est de 54 lux. L'intensité nécessaire pour chacune des ¿ix lampes sera, d'après la formule : L = 54 x 9 x 5,5 = 1490, 6 x 0,30 soit, en chiffres ronds, 1500 lumens. En tenant compte du facteur (20%) pour la dépréciation d'entretien, etc., les lumens demandés sont 1500 0,8 = 1.875. Ce rapport a trait à la lumière reçue par un objet éclairé et ne doit pas être confondu avec le rapport de 20:1 pour l'éclat relatif à la lumière rayonnée par l'objet. (26) La grandeur de l'éclat de certaines sources lumineuses d'usage courant serait, d'après le code de Ylllum. Engin. Soc. (1918) des EtatsUnis, la suivante : Sources Eclat (en milliiamberts) Eclairage indirect: plafond, directement au-dessus de l'unité d'éclairage 5 Eclairage semi-indirect: ampoule à forte densité . . 35 » semi-indirect: ampoule à faible densité . . . 200 » direct: (25 cm.) ampoule « opal » de 100 watts 500 au centre lampe de tungstène à air raréfié . . . . . Eclairage indirect: lampe de tungstène à air raréfié, 2.000 verre dépoli, sous un réflecteur ouvert 500.000 Lampe de tungstène à air raréfié et filaments visibles . » » » d'un demi watt à filaments visibles. 2.000.000 15.000 » » » (15 cm.) globe « opal » . . 1.000 8.000 Eclairage diurne: ciel clair et bleu 1.000 à 75 à 100 à 1.000 à 3.000 D'après MONASCH, les éclat? des sources sont les suivants : gaz bec papillon (HK par cm 2 ): 0,53-1,25; gaz comprimé: 5-8,5; acétylène: 6,2-8; lampe carbone: 4W/HK:45-50; lampe Tantale: 110-130; Wolfram: 160-210; tube à mercure: 2,5-3; tube Moore: 0,04-0,26; arc: 600-1000; charbon positif: 32.000-35.000; soleil horizon: 400; soleil zénith: 100.000150.000. (27) Le caractère éblouissant des sources modernes,—-dont nous avons déjà vu les valeurs, — étroitement lié au progrès de l'éclairage, doit avoir une limite sur laquelle cependant les techniciens ne sont pas encore d'accord. Quelle est cette limite ? Certains techniciens proposent que le nombre d'unités lumineuses émises par une surface éclairante ne dépasse pas la valeur limite de 2 '/ s bougies par 6 l / s cm3, valeur qui se rapproche de l'éclat du ciel (1,5-3 par 6% cm3). Les codes américains fixent cette valeur pour l'éclairement local, tandis que pour les lampes suspendues au-dessus du niveau de la ligne de vision, à une hauteur — 136 — inféiieure au quart de la distance des lampes à un point quelconque où l'on travaille, les codes demandent l'emploi de réflecteurs tels que l'intensité de la surface unitaire (square inch) la plus éblouissante de la source lumineuse visible ne dépasse pas 75 bougies. W E B E R , de Kiel, pose encore les limites suivantes au caractère éblouissant des sources lumineuses : a) le nombre des unités lumineuses émises par une surface donnée de la source par rapport à l'intensité mesurée sur les objets environnants ne doit pas excéder une certaine limite, p. ex. 100; b) le nombre des unités lumineuses émises par une surface donnée de la source ne doit pas dépasser une valeur déterminée. Ainsi, la flamme d'une bougie brûlant à l'air libre et donnant une intensité de 2 % bougies par 7 % cm 2 est une limite raisonnable; c) l'angle formé par la ligne p a r t a n t de l'œil dans la direction de l'objet éclairé et la ligne p a r t a n t de ce même œil vers la source lumineuse ne doit pas être trop aigu. On peut fixer le minimum de cet angle, d'une façon arbitraire, à 3 0 ° ; d) la surface visible de l'objet éclairé ne doit pas être trop grande; la source lumineuse ne doit pas former de rayons réfléchis supérieurs à 5° vers l'œil. (28) JAVAL et GARIEL demandent, pour les enfants, un éclairement de 15-20 lux. COHN et ERISMANN estiment comme valeur suffisante 10 bougies-mètre; comme minimum 12-15 pour les travaux moyens et 25 pour les travaux fins. E n 1885, COHN écrivait qu'à 60 lux, l'œil voyait, sans effort d'accommodation, aussi bien et aussi facilement qu'à la lumière diurne. MONASCH (i.e., p. 178) donne les valeurs suivantes, pour l'éclairage horizontal moyen mesuré en plan u n mètre au-dessus du plancher (en lux H ) : grandes pièces, filatures: 15-20; industrie textile, couleurs claires : 25-30 ; id. couleurs sombres : 30-40 ; fabriques de machines, t r a v a u x sur métaux, etc.: 25-35; fine mécanique: 35-60; composition, impression: 60-80; dessin, etc.: 60-80; b u r e a u x : 35-50. BARGERON propose de faire l'expérience suivante : Un ouvrier graveur sur pierre lithographique étant éclairé, par exemple, par une lampe mi-watt de 100 bougies, placée à 50 cm. de son travail, on a théoriquement, en vertu de la formule: . _ i cos l'angle d'incidence étant 30° 100 x 0,866 _ 100 x 0,866 346,'i0 lux, ce qui est un éclairage fort intense. On éloigne peu à peu la source lumineuse jusqu'à amener l'ouvrier à déclarer qu'il n'y voit plus assez pour son travail et on note alors le nombre de lux. Mon hypothèse est que ce nombre ne sera pas diminué beaucoup et que dans le cas cité le travailleur ne pourra pas supporter un écart de plus d'une centaine de lux, et ce, simplement parce qu'il aura les cônes et les bâtonnets de la rétine fatigués par l'excès de lumière et qu'ils seront devenus moins sensibles. Puis, un autre jour, je procéderai inversement, c'est-à-dire en partant d'un éclairement faible dont j'accroîtrai peu à peu l'intensité jusqu'à amener le travailleur à déclarer qu'il y verra assez. J'ai la conviction que le nombre de lux dans ce dernier cas sera supérieur à celui auquel il déclarait n'y pas voir assez dans l'essai précédent. En répétant cette expérience un grand nombre de fois, il sera possible de déterminer pour chaque métier ce que j'appelle des normes d'éclairage. D'autre part, le chiffre le plus bas pourra être considéré comme le minimum de ce qu'il faut exiger pour que l'individu ne soit pas fatigué par manque de lumière (voir Moniteur de la peinture, 5 mai 1922, p. 162). — 137 — L'enquête anglaise conclut en faveur d'un éclairage général autant que possible uniforme dans tout le local et pour un éclairage localisé, également aussi uniforme que possible, sur la ou les parties du local particulièrement envisagées. Sur le poste de travail, l'éclairage mesuré horizontalement au niveau du plancher ne devra pas être inférieur à 0,25 foot-candle (2,7 lux), sans préjudice pour le travail lui-même. Cette valeur n'est pas suffisante dans certaines industries pour assurer la sécurité des ouvriers. Par conséquent, dans ces industries, l'éclairement ne sera pas inférieur à 0,40 foot-candle (4,3 lux). Pour les passages, passerelles, etc., où il n'y a pas d'obstacles, la valeur pourra être fixée à 0,10 foot-candle (1,076 lux); et enfin, pour les cours, les grandes places des chantiers, etc., où il suffît que l'ouvrier puisse voir suffisamment son parcours, la valeur pourra être fixée à 0,05 foot-candle (0,52 lux) comme minimum, surtout s'il n'y a pas d'obstacles. Le ministère aura le droit de modifier ces valeurs, en autorisant des dérogations pour les cas particuliers. J. R. COLVILLE (n° 8 (1922) de la General Electric Review, E. U.) résume dans le formulaire qui suit les conditions pour juger si un éclairage est bon ou mauvais. 1. BON. ÉCLAIRAGE Un bon éclairage 1. Lumière 2. Lumière 3. Lumière Bon éclairage. est conditionné par trois facteurs : de bonne qualité. avec une bonne direction. en quantité suffisante. Absence d'éclat de la source. Absence d'éclat de l'ouBonne qualité. vrage. Couleur adéquate. Ombres douces et lumineuses. Bonne direction. Distribution uniforme. Eclairage pour la sécurité. Eclairage pour un renQuantité suffisante. dement économique. Bon entretien des sources. 2. MAUVAIS ÉCLAIRAUE Causes Lampes à feu nu Effets Remèdes Eclat, fatigue oculaire, Installation d'un sysgaspillage de lumière, om- tème moderne d'éclairage. bres dures. Eclairage local par Eclat, fatigue oculaire, Eclairage général par de nombreuses lampes danger d'accidents, —sur- ¿gg ] a m p es suspendues suspendues. tout près des courroies et des machines en marche, de court-circuit. Système général. Lumière « à taches»; les Rapport adéquat entre Sources trop éloignées espaces entre les lampes la hauteur et l'espacement les unes des autres ou reçoivent peu de lumière des sources. trop basses. et les ombres sont très marquées. — 138 Causes Remèdes Effets Lampes transparenEclat de l'ouvrage, fa_ tes : les machines ou tigue oculaire. l'ouvrage présentent des surfaces réfléchissantes. Perte de temps pour les Eclairage insuffisant. ouvriers ; accidents ; manque d'encouragement pour le bon entretien des ateliers. Accidents ; perte de Ombres m a r q u é e s , temps; fatigue oculaire. noires. Contraste désagréable Aspect sombre et luentre les sources lumineugubre des locaux. ses et le fond; mauvais moral des ouvriers. Installation poussiéPerte de 40 à 60 % de la reuse , malpropre, et lumière payée. appareils cassés. Appareils adéquats pour rabattre la lumière des lampes. Sources de plus grande intensité, munies de réflecteurs appropriés et moins espacées, si nécessaire. Installation moderne de lampes bien espacées. Peinture claire et emploi de réflecteurs en verre, si le local le permet. Organisation d'un nettoyage et d'un entretien méthodiques. (29) On peut relever que les bâtonnets et les cônes ne sont pas également distribués dans la rétine. Dans la zone de la « fovea centralis » on ne trouve presque exclusivement que des cônes et pas d( bâtonnets. La vibration lumineuse se transforme en vibration nerveuse dans les portions externes des cônes et des b â t o n n e t s ; ceux-ci sont donc les agents de transmission du mouvement de la lumière a u nerf optique. Tandis que les modifications morphologiques dans ces éléments se produisent sous l'influence des agents physiques, les modifications physico-chimiques n'ont lieu que sous l'influence de la lumière. Il semble que les bâtonnets réagissent aux différences d'intensité que peut présenter la lumière et que les cônes soient surtout excités par les différences qualitatives de la lumière, c'est-à-dire par les couleurs. Toutefois, les b â t o n n e t s percevraient aussi les radiations colorées de faible longueur d'onde. (30) D'après H A H N , Vacuité visuelle normale varie avec l'âge en diminuant d'une façon constante. BORDIER admet u n maximum vers 15 ans. Peut-être la différence tient-elle à des conditions expérimentales diverses ; elle prouve en t o u t cas une fois de plus l'incertitude qu'il y a dans ce genre de déterminations et la nécessité de suivre des règles bien établies. C'est surtout chez les marins qu'on a t r o u v é des valeurs d'acuité visuelle de 1,4, 1,5 et même 1,8. (31) BORDIER a étudié la relation sur u n même sujet entre l'acuité visuelle et le diamètre de la pupille : Diamètre de la pupille mm. » » » » 1,80 3,90 4,40 6,— 6,60 Acuité visuelle 2,— 1,85 1,80 1,75 1,70 chiffres qui prouvent une influence très nette et l'intérêt qu'il y a à ne pas éclairer directement le sujet soumis à l'examen, mais à bien éclairer l'objet du travail. — 139 - (32) Les optotypes comportent un certain nombre de lignes de lettres et, s'il s'agit d'illettrés, ils portent la lettre E, représentée dans différentes positions. Les lettres sont telles que pour une distance de 5 mètres la lecture de la ligne la plus fine correspond à l'acuité visuelle 1 et celle de la plus grosse à l'acuité visuelle 0,1. On détermine la grandeur de la lettre que le sujet lit à cinq mètres. Si les lettres lues sont par exemple trois fois plus hautes que celles qui correspondent à l'acuité visuelle 1, le sujet aura une acuité visuelle de 1 /3. En pratique, on utilise aussi de petites échelles constituées par des morceaux de lecture très fins, qui permettent le même examen que les grands tableaux pour une distance de quelques décimètres. (33) Les règles à suivre peuvent être résumées comme suit : Les.chambres d'examen seront éclairées modérément et on prendra soin qu'aucune lumière trop éclatante ou un objet brillant ne soient placés dans le champ visuel du candidat. L'examen de l'acuité visuelle sera fait à la lumière donnée par une source artificielle, qui assure un éclairement aussi uniforme que possible des tests. L'éclairement minimum des tests (des dimensions données par Snellen et imprimés sur une surface blanc mat) sera tel que son éclat égale celui d'un nouveau tableau éclairé par 3 bougies décim. au moins. On évitera un contraste trop grand entre le test éclairé et le fond sur lequel il est placé. On propose d'éclairer les tests par deux lampes ordinaires tungstène 20 watts à filaments droits, fixées verticalement devant le test, une de chaque côté à une distance horizontale de 1 pied (30,48 cm.) du plan vertical normal. Les lampes seront placées à des hauteurs différentes (une vis-à-vis de la ligne de démarcation entre le tiers supérieur et le tiers moyen, l'autre vis-àvis de la démarcation entre le tierg moyen et le tiers inférieur). Pour que les rayons n'arrivent pas aux yeux du candidat, il est utile d'employer des écrans opaques non réfléchissants. (34) Toutes les sensations colorées que produit le spectre se groupent autour de trois excitations élémentaires, capables d° donner en se combinant la série des couleur?. Si tout le monde est d'accord pour admettre qu'une de ces trois couleurs fondamentales est le rouge, et aussi que la deuxième est le vert, il y a plus de discussions pour accepter comme troisième le violet. Le mélange de ces trois couleurs fondamentales • produit la lumière blanche. (35) Les défauts les plus légers de la vision sont très souvent les plus importants au point de vue social. Une enquête faite dans une usine américaine (Whiting-Davis Co.), où l'on effectue des travaux très délicats, a prouvé la nécessité qu'il y avait à prescrire des lunettes aux 83,3 pour cent des employés; 8,4 pour cent seulement ont pu s'en passer. Après la distribution de lunettes la production a augmenté de 28,03 )our cent. Sur 2.906 ouvrières de l'industrie de l'habillement, environ es 25 pour cent seulement avaient une vision normale et le? 17 pour cent seulement pour un œil, tandis que l'autre œil présentait des défauts de réfraction. Les 53 pour cent des employés d'usine et de bureau (sur 10.000 examinés par le « Life Extension Institute T de New-York) avaient une réfraction défectueuse; les 58 pour cent des employés d'une fabrique de machines à écrire (675 examinés) ont eu besoin de lunettes; sur 3.000 employés d'une fabrique de boîtes en carton de Brooklyn, les 28 pour cent seulement présentaient une vision normale. Sur 3.000 employés de la Robert Gair Co. de Brooklyn, N. Y., les 22 pour cent seulement étaient normaux ; les 38 pour cent étaient Í — 140 — astigmates; les 28 pour cent des hyperopiques; les 5 pour cent des dischromatopes et les 7 pour cent des myopes. {Iron Trade Ree 1919, p. 965). La nécessité de protéger les yeux est prouvée par le rapport récent de V A N K I R K , de Pittsburg (Journ. Amer. Med. Assoc, 16 sept. 1922), qui relate que l'usage des lunettes dans une usine métallurgique, occupant environ 8.000 ouvriers, a sauvé un œil ou les deux yeux dans 20 à 25 cas par an et fait épargner une somme de 50 à 60.000 dollars qui aurait dû être versée aux victimes à titre d'indemnité. En Pennsylvanie, pendant le premier semestre de 1922, on a déclaré 66.257 accidents, dont 305 cas de perte d'un œil. Pour chaque œil perdu on a payé 1.443 dollars, de sorte que ces 305 yeux ont coûté a u t a n t que 133 accidents mortels. Les indemnités dues pour la perte d'un œil ont été deux fois plus élevées que celles payées pour n'importe quelle autre cause d'invalidité permanente. Dans la plupart des cas la perte d'un œil est la conséquence de la pénétration d'un corps étranger dans le sac conjonctival ou dans la cornée, suivie d'ulcères infectées, par intervention insuffisante ou surtout p a r l'intervention maladroite d'un compagnon sur le lieu même du travail. (36) COBB a publié des données frappantes sur l'énorme étendue de l'éclat auquel l'œil est exposé dans les conditions ordinaires de lumière artificielle. Une surface parfaitement diffusive avec un éclairement de 20 b.m. a un éclat de 6,35 b.m. par m 2 . La lampe tungstène à filament métallique a un éclat de 1,64 b. par mm 2 ou 1.640.000 b. pai m 2 , c'està-dire qu'elle a un éclat 258.000 fois plus grand que la surface qu'elle éclaire. Si l'on se rappelle l'éclairage d'autrefois, lorsque l'éclairement dû à l'huile était de 0,004 b . par mm 2 , c'est-à-dire de 4000 b. par m 2 , on voit facilement l'énorme progrès réalisé. (37) G. M. GOULD a classé comme suit les professions, d'après la fréquence de la fatigue oculaire : Pourcentage des personnes comprises dans chaque groupe Groupe 1.— Chasseurs, pêcheurs, marins, fermiers, agriculteurs, soldats, conducteurs de tramways, jardiniers, maçons, mécaniciens, chauffeurs, etc. . . . Groupe 2. — Rafïineurs de sucre, employés d'hôtels, bonnes, cuisiniers, blanchisseuses, peintres à l'extérieur, menuisiers, charpentiers, commis, marchands, etc Groupe 3.— Imprimeurs, lithographes, plombiers, tonneliers, fondeurs, travailleurs sur métaux, en zinc et en plomb, fabricants de papier, etc Groupe 4.— Boulangers, électriciens, chapeliers, cordonniers, gantiers, couturières, tisserands, polisseurs, relieurs, musiciens, télégraphistes, mineurs, ouvriers des tunnels, ouvriers des caissons, chimistes, écoliers, femmes de ménage, etc Groupe 6. — Etudiants, prêtres, avocats, commis de bureaux, reporters, professeurs, coiffeurs, sténodactylographes, dessinateurs, brodeuses, photographes, tailleurs, cigariers, graveurs, horlogers, etc. Pourcentage des maladies oculaires par rapport au nombre de personnes dans chaque groupe 40 1 à 20 10 20 à 40 10 40 à 60 20 60 à 80 20 80 à 100 — 141 — (38) Quand la rétine, adaptée à l'obscurité, reçoit l'action d'un éclat lumineux subit, elle n'atteint pas son état définitif avec l'impression correspondante. Si la lumière est faible, la sensation est longue à atteindre son maximum; si elle est forte, la sensation commence par monter bien au-dessus de celle qui est atteinte en régime permanent. BROCA et SULZER ont étudié cette question au moyen de mensurations photométriques; ils ont relevé que la sensation passe par un maximum pour atteindre ensuite sa valeur permanente, et cela au bout d'un temps assez long qui est de l'ordre de la seconde: 1/10 de seconde pour les lumières moyennes de 15-20 lux sur papier blanc; inférieur à 1 /10 pour les lumières fortes. Ces auteurs ont appelé ondulation de fatigue le rapport du maximum à la sensation permanente. (39) L. Don (loc. cit.) a fait très justement remarquer qu'il existe non pas un réflexe palpebrai, mais des réflexes palpébraux. Il y a une différence absolue entre le clignement des paupières produit par une lumière trop intense et le clignement produit par l'approche d'un objet qui menace de toucher l'œil. Ce dernier réflexe est plus complexe et explique la prédisposition aux traumatismes oculaires professionnels chez certains individus. Il s'agit sans doute de personnes avec paupières à mouvements très lents, à réaction générale défectueuse, à tempérament spécial. (40) La cataracte des ouvriers des verreries, des gobeleteries et des autres ouvriers exposés à des températures de 1.000-1.600° C peut être due aux rayons calorifiques, bien que pour certains auteurs cette maladie serait due aux rayons ultra-violets de plus grande longueur d'onde (SCHANZ et STOCKHAUSEN : Münch. med. Woch. 1910., p. 549) ou tout simplement à l'action de sources lumineuses trop éclatantes (GEROCK). LEGGE, qui, en 1903, a fait une enquête approfondie dans l'industrie anglaise du verre (gobeleteries) est arrivé à la conclusion que la cataracte est plus fréquente chez les ouvriers occupés à la fonte du verre que chez les autres ouvriers 1 . D'après W. ROBINSON (Zeitsch. f. Augenheilk., xi, p. 265) les fabricants de bouteilles les plus exposés sont les cueilleurs, puis, viennent les ouvriers et, dans une proportion moindre, les gamins chauffeurs et les porteurs à l'arche. Les fondeurs et les souffleurs sont peu exposés. L'œil gauche est, parait-il, plus affecté que l'œil droit (V. PIERACCINI: Patologia del lavoro. Milan, 1906) et ROBINSON, d'accord avec les relevés de LEGGE, estime que le caractère particulier à cette forme professionnelle des verriers est d'être au début une cataracte corticale postérieure, qu'il faut distinguer avec soin de la lésion congénitale et stationnaire, dénommée cataracte post-polaire. Cependant, ROBINSON affirme qu'il n'est pas possible de dire si la cataracte des verriers est due aux r.u.-v. ou aux radiations caloriques. La Commission anglaise a étudié cette forme morbide par rapport à l'absorption des différentes radiations lumineuses par les divers milieux de l'œil et en 1915 l'hypothèse que la chaleur est le facteur le plus important dans l'étiologie de la cataracte s'était affirmée de plus en plus. Une enquête ultérieure faite chez les ouvriers de l'industrie du fer-blanc (laminoirs), à Llannelly, ouvriers qui exécutent un travail pénible 1 The Report of the Department of Commerce on Compensations of Industrial Diseases. London 1907 -08, Supplementary Report of the Departmentof Commerce. — 142 — dans un milieu très chaud et sont exposés à l'action des r.u.-v. des plaques de fer-blanc portées au rouge, releva un nombre frappant de cas (144 cas sur 354 ouvriers) parmi les ouvriers âgés de plus de 35 ans et ayant au moins quinze ans de travail. La lésion était moins fréquente chez les ouvriers qui travaillaient depuis moins de quinze ans. mais certains de ces ouvriers présentaient une opacité du cristallin visible sans dilatation artificielle de la pupille (Brit. Journ. of Ophthalmology, May, 1921). (41) L'éclairage et l'abus de lumière dans les studios cinématographiques a donné lieu récemment (voir Ilium. Engineering. Londres, 13 janv. 1921) à une discussion qui pourra porter des fruits dans le domaine des recherches cinématographiques. On a relevé que les troubles oculaires piésentés par les artistes (troubles qui peuvent revêtir des formes très graves et même aboutir à la cécité) sont dus au fait que ceux-ci sont exposés à l'action de radiations de certains types de lampes très puissantes. Certains yeux sont affectés beaucoup plus fortement que d'autres. Il a été suggéré de soumettre les artistes à une sorte de consultation permettant de juger de l'état de leur appareil visue avant qu'ils entreprennent un travail qui les expose à une source de lumière très éclatante. En Angleterre, la question a même fait l'objet d'une interpellation à la Chambre des communes1. Les intéressés ont émis l'opinion qu'au point de vue artistique, l'emploi de lampes voilées et de certaines méthodes de diffusion, donnant une lumière plus proche de la lumière diurne, serait très désirable. L'éclairage étant une des dépenses les moins importantes dans la production d'un film, il serait utile qu'on y consacre un peu plus d'argent et qu'on obtienne ainsi un éclairage plus hygiénique en même temps que plus satisfaisant au point de vue de la technique industrielle. Les directeurs de studios doivent aussi envisager la question de la quantité de radiations émises par les différentes sources ordinairement employées, car la couleur et la richesse en r.u.-v. varient considérablement pour certains types de lampes. En dehors de l'action nuisible des r.u.-v. sur la peau et les membranes externes de l'œil, les avis des experts sont très partagés en ce qui concerne l'importance de ces rayons pour la technique cinématographique. Certains prétendent que ces rayons sont très utiles, d'autres disent qu'ils ont relativement peu de valeur, car ils seraient absorbés par l'objectif de l'appareil de prise. Dans le but d'étudier cette question, F« Illuminating Engineering Society » de Londres a décidé de constituer un comité composé de représentants de l'industrie cinématographique, d'experts, de photographes, d'oculistes et d'autres personnalités compétentes en la matière, afin d'étudier toute la question de l'éclairage dans l'industrie, envisagée sous ses divers aspects. Le comité sera aussi une source constante d'informations et, de par sa composition, sera à même de traiter le problème d'une manière scientifique et impartiale (voir Ilium. Engineer., fév. 1921). 1 Voir Lancet, 16 juil. 1921, p. 158. Voir aussi les conclusions du rapport sur la ventilation et la fatigue oculaire dans les théâtres et cinémas de Johannesburg (Lancet, 28 janv. 1922, p. 204). 143 (42) TABLES P R O F E S S I O N N E L L E S DE Professions visuelles supérieures SILEX. Professions visuelles moyennes Professions visuelles inférieures Acuité : Va ou 7, io aux deux yeux Acuité : -/s à un œil Va à l'autre Acuité : moins de c/c à un œil et de 1/8 à l'autre Charpentiers, menuisiers, maçons, plâtriers, couvreurs, gaziers, serruriers, bijoutiers, sculpteurs, graveurs, mécaniciens, opticiens, polisseurs de diamant, armuriers, horlogers , peintres, imprimeurs, lithographes, photographes, retoucheurs, télégraphistes, brodeuses, forestiers, marins, constructeurs de bateaux. Tourneurs, forgerons, ferblantiers, couteliers, électriciens, vitriers, polisseurs, mineurs , gantiers, bandagistes, pelletiers, drapiers, cordonniers, tonneliers, jardiniers , fumistes , musiciens, commis, brasseurs, sucriers, tisserands, bouchers, carrossiers, modistes, cuisiniers. Doreurs, meuniers maréchaux-ferrants, souffleurs de verre, papetiers, relieurs, fleuristes, teinturiers , tanneurs , savonniers, cigarières, vanniers ouvriers en parapluies, confiseurs, valets de chambre, domestiques, concierges, frotteurs, commissionnaires,kemballeurs, blanchisseuses, repasseuses, hommes de peine, porte-faix, polisseurs de meubles. Le classement de R A D I E J E W S K Y prend en considération d'autres exigences professionnelles et il perfectionne sans aucun doute les tables proposées p a r SILEX. / Avec bonne vision la nuit et champ visuel l normal: conducteurs de véhicules méca1 niques, camionneurs. Vision éloignée Avec vision particulièrement bonne des couleurs : pilotes, marins, mécaniciens des chemins de fer. Professions exigeant une vision supérieure ( Afllneurs, ajusteurs, armuriers, bijoutiers, i brodeuses. Vision rapprochée Avec vision des couleurs: tisserands. Professions exigeant une vision moyenne Ouvriers des fonderies de métaux, des raffineries, distilleries, industries de l'ameublement, mines, fabriques d'eaux gazeuses, d'appareils d'éclairage; ouvriers ardoisiers,asphalteurs. Avec vision des couleurs : céramistes, potiers, etc. Professions n'exigeant ! Abateurs de bois, blanchisseuses, repasseuses, bouchers, briqu'une vision j quetiers, laveurs de laines. inférieure ( T R U C a proposé et utilisé récemment les tables professionnelles suivantes, classées d'après les exigences visuelles et l'acuité minima de chaque œil: - 144 — TABLES PROFESSIONNELLES DE TRUC. Hommes Armée, marine, écoles spéciales, écoles professionnelles, administrations, chemins de fer, avocat, avoué, notaire, I Vision bonne médecin, dentiste, ingénieur, architecte, peintre, statuaire, ecclésiastique, professeur, typographe, graveur, sténoAcuité minima : graphe, photographe, sculpteur, opticien, joaillier, bijou1 à un œil et tier, horloger, mécanicien, armurier, électricien, cocher, charretier, chauffeur, tailleur, comptable, dessinateur. 0,5 à l'autre Femmes Brodeuse, couturière, dentellière. Hommes Maçon, couvreur, tailleur de pierres, charpentier, charron, forgeron, chaudronnier, taillandier, serrurier, menuisier, II ferblantier, tonnelier, vitrier, peintre, cordonnier, gantier, Vision médiocre tapissier, teinturier, tanneur, chapelier, barbier, relieur commis de bureau, commis de magasin, domestique, Acuité: 0,9 à un garçon de café, garçon d'hôtel. œil et 0,4 à Femmes l'autre Margeuse d'imprimerie, gantière, modiste, femme de chambre, commis. Hommes Cuisinier, pâtissier, boulanger, épicier, boucher, cordier, charbonnier, verrier, potier, afficheur, cartonnier, savonVision mauvaise nier, cultivateur, journalier, manœuvre. III Acuité : 0,4 à un Femmes œil et 0,1 à Cuisinière, blanchisseuse, repasseuse, cigarière, rempailleuse, canneuse. l'autre IV Vision nulle ou Brosserie, vannerie, chaiserie, massage, accordeur de piano, orgues, enseignement des aveugles. cécité Acuitó: moins de 0,4 Le classement de MICAS (1907) groupe les professions comme suit : « Professions ultravisuelles », qui exigent une acuité visuelle normale de chaque œil. « Professions à acuité visuelle fixe », déterminée par des règlements. « Professions à acuité visuelle supérieure » (horlogers, mécaniciens de précision, etc.). (i Professions à bonne acuité visuelle ». « Professions à acuité visuelle ordinaire ». Le service médical des écoles de Weimar a dressé également des tables professionnelles d'après les exigences de l'acuité visuelle. Elles comprennent les groupes suivants : 1 e r groupe: V. inférieur à 2/3 pour les deux yeux (« V. bon ») ; 2 m e groupe: V. égal à 2 /3 pour un œil et au moins 1 ¡2 pour l'autre (« V. médiocre »); 3 m e groupe: V. inférieur à 2/3 pour un œil et à 1 /3 pour l'autre (« V. mauvais »). Les garçons des 2 m e et 3 m e groupes sont informés, ainsi que leurs parents, qu'ils ne peuvent choisir une profession que parmi celles rangées dans le tableau correspondant, les seules qui soient compatibles avec leur acuité visuelle. — 145 — La Chambre de Travail de B o r d e a u x l a aussi rédigé un très intéressant tableau d'orientation professionnelle pour les candidats aux différentes professions (« Rose des métiers »). Voici quelques exemples des données d'aptitude d'après le visus. Les métiers sont classés, au point de vue de l'acuité visuelle, en métiers qui exigent une acuité visuelle moyenne, bonne, solide, bonne même dans l'obscurité (et qui ne s'accompagne pas de daltonisme). La table signale la caractéristique d'une bonne acuité visuelle comme utile ou comme indispensable pour chaque profession. P a r exemple, les métiers avec une bonne et solide vision seraient les métiers du livre, d'art, de tissage, de tapisserie, des transports (cochers, chauffeurs, matelots, pilotes, etc.), dessinateurs, mécaniciens dans l'industrie des m é t a u x , graveurs, ciseleurs, coupeurs, charpentiers, etc. LEVINSOHN (Zeitschrift für Schulgesiindheitspflege, 1921, p . 65) propose, en ce qui concerne le choix de la profession quand il y a des troubles visuels: I o d'écarter les enfants des professions pour lesquelles ils ne possèdent pas une capacité visuelle suffisante; mais il en est qui n'exigent pas une vision centrale aussi bonne qu'on le croit généralem e n t ; 2° tenir compte aussi de l'étendue du champ visuel, du sens des couleurs et de l'espace, de la perception de la lumière; 3° éloigner des métiers poussiéreux les sujets qui souffrent fréquemment d'inflammation du segment antérieur de l'œil; 4° déconseiller aux sujets qui ne voient que d'un œil les professions dans lesquelles les yeux sont exposés: 5° détourner les enfants sérieusement myopes des occupations qui obligent à pencher en avant le tronc et la tête, a t t i t u d e qui favorise les progrès de la myopie. (43) Cependant l'expérience a prouvé que les verres verts absorbent la plupart des rayons nuisibles: les 95 % des rayons infra-rouges provenant du fer soudé à 1.000° C et les r.u.-v. Avec les verres verts ces conditions changent rapidement selon la température du métal et la composition même du verre. En tout cas, ils représentent le t y p e le plus utile. pour les ouvriers travaillant aux fours de fusion de Faciei, du quartz, à la flamme oxy-acétylène ou électrique. Récemment, on a proposé de substituer aux verres à vitres communs des verres teints en vert et de donner aussi une teinte verte aux globes de lumière artificielle. Faire porter aux ouvriers des lunettes avec verres verts n'aurait pas le même résultat. Voir le rapport de GIBSON et MCNICHOLAS, qui ont examiné 82 types de verres proposés pour la protection des yeux contre l'action des r.u.-v. et des rayons du spectre visible 2. (44) Voici l'avis rédigé par F Illuminating Londres : Engineering Society de QUELQUES RÈGLES ÉLÉMENTAIRES D'UN BON ÉCLAIRAGE. Xe pas travailler avec une lumière vacillante. t'n éclairage instable et vacillant est extrêmement pénible pour les yeux. Xe pas exposer les yeux aux lumières non voilées placées dans le sens direct de la vision. L'éclat des sources éclatantes non voilées est mauvais pour les yeux et empè 1 Chambre des métiers de la Gironde et du Sud-Ouest, Bordeaux, 91, rue Paulin. 2 Voir Technical Paper, Bureau of Standards U. S. 1919 X. 119. Voir aussi la discussion qui a eu lieu à la Société d'ophtalmologie de Berlin, en juin 1921. 10 - 146 - che de tirer le meilleur parti de l'éclairage. Les lampes doivent être de préférence placées assez haut dans la chambre et en dehors de la vision directe de la lumière. Un éclairage localisé, placé bas et près des yeux de l'ouvrier, exige que la source soit protégée par un abat-jour opaque approprié. JVe pas juger Véclairage d'après Véclat des lampes. Il ne faut pas croire qu'une lampe qui semble éclatante et brillante donne nécessairement un bon éclairage. Il peut arriver que cette lampe donne trop de lumière mais qu'elle la donne dans une mauvaise direction. D'un autre côté, une lampe ayant un bon écran peut de ce fait paraître faible, mais cela ne l'empêchera pas de produire un éclairage de tout premier ordre pour le travail. Eviter les contrastes excessifs. Si vous employez une lampe portative pour avoir un éclairage localisé • puissant, ne laissez pas le reste de la chambre dans l'obscurité. Employez un éclairage général modéré. Faire usage de types de globes, abat-jour et réflecteurs appropriés. Certaines formes de globes et de réflecteurs diffusent la lumière d'une façon égale dans toutes les directions; d'autres, au contraire, la concentrent dans une direction donnée. Ayez soin de choisir le type de réflecteur le mieux approprié aux conditions locales. Evitez d'employer des réflecteurs plats qui ne recouvrent qu'une partie de la lampe. Assurer un éclairage suffisant. Un éclairage efficace doit être dirigé sur la place où l'on travaille. Pour la lecture, 20 à 30 lux sont suffisants. Un éclairement plus intense est nécessaire pour les travaux délicats ou lorsqu'on a affaire à des matériaux de couleur sombre ou réfléchissant peu de lumière. Les chambres à parois et plafond sombres demandent un éclairement plus puissant que celles où les objets environnants sont de teinte claire. Tenir propres les lampes, globes et réflecteurs. L'accumulation de la saleté sur les lampes, cheminées et globes, absorbe et gaspille la lumière dans une forte proportion. Assurez-vous que les lampes sont placées dans la position voulue. Lorsque vous choisissez l'emplacement des sources lumineuses, ayez soin de prendre en considération le but auquel elles doivent servir et souvenezvous de cette devise : « lumière sur l'objet et non dans les yeux ». Ayez soin que la lumière vienne de la bonne direction et ne donne pas lieu à des ombres gênantes. Le « Musée industriel » de Munich donne aux ouvriers, en ce qui concerne l'hygiène de la vue, les prescriptions suivantes : Travailleurs ! Protégez vos yeux ! Car, en vérité, pour chaque ouvrier, pour chaque être humain, une vue bonne et saine est un don très précieux. Les sources de danger et de dommages propres aux diverses professions peuvent être facilement résumées. A côté de l'influence indirecte qu'exercent sur la vue un travail fait dans des locaux chauds et poussiéreux et l'effort qu'exige un travail délicat effectué avec un éclairage insuffisant, il est d'autres sources directes de dommages qu'il est nécessaire de prendre en considération. 1. Brûlures des yeux par les sources à feu nu, la poudre brûlante, le métal fondu et incandescent, les charbons ardents, les escarbilles, les cendres, les vapeurs et liquides brillants. — 147 — 2. Irritation de Vœil par la chaux, la potasse, la soude, les acides nitrique, sulfurique, phénique et autres, les couleurs d'aniline, la nitronaphtaline, le diméthylsulfate et d'autres produits chimiques. 3. Lésions mécaniques de Vœil • par les traumatismes, les explosions, le tir au canon et les chocs provenant de corps étrangers de toute nature. Toutes ces causes de dommages peuvent être considérablement diminuées, sinon entièrement évitées, par des mesures de précaution prises en temps voulu, par des appareils de protection et un traitement médical approprié. C'est pourquoi suivez ces conseils et lisez attentivement les suggestions suivantes qui vous permettront de vous protéger vous-mêmes contre le danger et de donner votre plein rendement. Les principales précautions à retenir sont les suivantes : 1. Avant de choisir une profession, assurez-vous si vos yeux vous permettent de l'exercer. Nombreux sont les métiers et les industries qui réclament une vue particulièrement bonne. Si vous avez un doute quelconque, consultez votre médecin, votre médecin de famille ou le fonctionnaire médical de l'école ou de la fabrique. 2. Que tout trouble ou diminution de la vue vous soit un avertissement. Consultez un oculiste, si votre médecin le croit nécessaire et n'achetez des verres que sur sa prescription. 3. Faire usage de ses yeux avec une lumière insuffisante, o'est-à-dire au crépuscule ou avec un éclairage artificiel inadéquat, est très nuisible. Ceci se rapporte surtout aux travaux délicats, aux travaux de bureau, de comptabilité, à la lithographie, au travail de composition typographique, à la gravure, aux travaux des métaux fins, au découpage, etc. Pour éviter que vos yeux ne deviennent faibles ou myopes, tenez-les à une bonne distance de l'ouvrage Cette distance ne doit pas être inférieure à 33 centimètres. Dans les intervalles que vous laisse votre travail, reposez vos yeux, saisissez toute occasion de fixer des objets à distance; si vous avez des loisirs, occupez-les à des jeux en plein air ou à des promenades. 4. L'afflux du sang à la tête peut aussi être une cause de dommage pour les yeux. Par conséquent, portez des cols larges et des vêtements amples. Evitez les mets épicés, le café et le thé forts. Fumer et priser du tabac avec excès peut affecter, et même d'une façon permanente, l'acuité visuelle. Menez une vie régulière. Tenez vos pieds au chaud. 5. Les radiations de chaleur violente auxquelles l'ouvrier est exposé avec les fours et les sources à feu nu peuvent également être préjudiciables à l'œil. Pour se protéger de ces radiations, il est utile de faire usage d'écrans appropriés ou de lunettes. 6. Une lumière excessive, tombant des rayons solaires directement dans les yeux ou une lumière diurne trop brillante peuvent être dangereuses. Dans les locaux fermés, il faut se prémunir contre la lumière artificielle puissante telle que la produit, par exemple, une lampe à arc non protégée. De même, les masses de métal incandescent, comme on en voit dans la soudure autogène et les surfaces blanches éclairées (papier, neige, toile, etc.) causent des éblouissements, des maux de tête et des yeux, et dans certains cas peuvent entraîner des dommages permanents ou même la cécité. Par conséquent, protégez vos yeux par de grands verres gris fumés ou par des écrans. Evitez de regarder les lumières éclatantes sans avoir au préalable protégé vos yeux et n'effectuez pas votre travail sous la lumière directe du soleil. De même, si vous observez un phénomène d'éclipsé, sans avoir garanti efficacement vos yeux, vous vous exposez à des accidents. 1. Il est bien connu que souvent dans l'enfance les yeux sont endommagés par les « couteaux, les fourchettes, les ciseaux et la lumière », mais combien plus encore les personnes adultes ne doivent-elles pas protéger leurs yeux, — 148 — car elles sont engagées dans des occupations où les causes de danger sont fréquentes. Les affections de l'œil interne, des paupières et des glandes lacrymales doivent être laissées aux soins de l'oculiste, car un mal qui paraît léger peut être une cause de troubles ultérieurs si la même partie de l'œil est une fois encore affectée. 8. Parmi les matières toxiques contre lesquelles on doit protéger l'œil, mentionnons les divers gaz et vapeurs, les acides, le chlorure d'ammonium, la formaline, etc. En outre, l'intoxication générale de l'organisme peut avoir des conséquences sur l'œil, comme c'est le cas dans l'intoxication saturnine et les intoxications par l'arsenic, l'acide sulfurique, le nitrobenzene, l'aniline, etc. Donc, protégez-vous vous-mêmes contre les vapeurs de ces substances par le port de masques et de casques. Une propreté absolue est essentielle. Ne mangez jamais dans les locaux où sont travaillées les matières susmentionnées, et jamais, non plus, sans avoir, avant chaque repas, lavé vos mains et nettoyé votre bouche. 9. Un mal insignifiant, s'il est négligé, peut entraîner une affection non seulement d'un œil, mais des deux yeux. C'est pourquoi, si des corps étrangers pénètrent dans votre œil ou sr l'œil est blessé d'une façon ou d'une autre, demandez le secours médical. N'essayez pas d'extraire vous-mêmes le corps étranger avec vos doigts s'ils sont malpropres ou en vous servant de votre mouchoir. Laissez tranquille l'œil affecté jusqu'à la venue du médecin. Si le mal est léger, un bandage n'est pas nécessaire, car les paupières constituent une protection naturelle; s'il est plus grave, un bandage de gaze stérilisée est utile. Dans le cas d'irritation causée par l'eau de savon, les acides, la chaux et le plâtre, l'eau fraîche que l'on fait couler pendant un certain temps, entre les paupières ouvertes, le patient étant couché sur le dos, peut procurer un soulagement efficace. L'extraction des particules de chaux et de mortier qui irritent l'œil ne sera jamais faite assez tôt. 10. Finalement, souvenez-vous que plusieurs maladies dénommées internes (anémie, tuberculose, etc.), aussi bien que les diverses maladies cutanées, peuvent affecter tôt ou tard les yeux. Dans ce cas également, une prompte intervention médicale est de rigueur. Ce n'est pas en vain qu'il est écrit dans le Livre des Livres : « L'œil est la lumière du corps. » (45) Les dispositions législatives les plus importantes concernant « l'éclairage industriel » et la protection de la vue des travailleurs peuvent être résumées comme suit: ALLEMAGNE. — Ordonnance pour l'imprimerie et la fonderie des caractères (31 juillet 1897, complétée par l'ordonnance du 22 décembre 1908), § 3 : «Les locaux doivent être pourvus d'ouvertures (fenêtres) dont le nombre et les dimensions soient suffisants pour éclairer d'une façon convenable tous les postes de travail ». § 11 : « Les appareils d'éclairage qui provoquent un rayonnement de chaleur seront munis de protecteurs ou installés de façon à éviter qu'ils rayonnent de la chaleur dans le local. » L'art. 120 a) de la loi sur les fabriques (27 décembre 1911) s'exprime comme suit : « En particulier, ils (les entrepreneurs, etc.) doivent prendre les mesures nécessaires pour assurer un éclairage suffisant » (genügendes Licht). La loi du 20 juillet 1911 sur le travail à domicile exige aussi qu'on assure un éclairage suffisant. AUTRICHE. — Ordonnance du ministre du Commerce et de l'Intérieur édictant les mesures générales pour la protection de la santé et la sécurité des travailleurs (23 novembre 1905) : Art. 12 : Un éclairage suffisant devra être assuré dans tous les locaux de travail au moyen de fenêtres ou de lanternaux, en tenant compte des travaux qu'on y exécute. On doit empêcher que dans les locaux fermés les ouvriers soient exposés à l'action directe du soleil. Art. 13: Tous les locaux de travail, les couloirs, les escaliers, les cours, etc., en cas de nécessité, seront éclairés suffisamment pendant la journée. - 149 — (Suivent les dispositions pour l'emplacement des lampes à essence et les installations électriques.) Art. 92 : Protection des yeux contre les accidents. Ordonnance ministérielle concernant la protection de la santé et de la sécurité des ouvriers dans l'industrie typographique (23 août 1911). § 8 : «Tous les locaux doivent, le cas échéant, être suffisamment éclairés pendant le travail. » Loi sur le travail (21 avril 1913). § 74 : Les locaux de travail, etc., doivent être pourvus, le cas échéant, d'un éclairage artificiel qui procurera un éclairement suffisant, et l'on assurera l'éloignement des émanations nuisibles des sources lumineuses. BELGIQUE. — Règlement général du 30 mars 1905. Art. 6 : «Les salles de travail seront convenablement éclairées. Pendant le jour, elles recevront un éclairage naturel suffisant. Toutefois, l'éclairage artificiel est permis si, à raison de la disposition des constructions avoisinantes ou des nécessités industrielles, les salles peuvent recevoir un éclairage naturel, dont l'intensité soit en rapport avec la nature du travail effectué ». Art. 7 : « L'éclairage artificiel devra procurer un éclairement constant de valeur suffisante. Les mesures nécessaires seront prises pour éviter qu'il se produise le surchauffement des locaux et la viciation de l'air ». Art. 42 : « L'éclairage devra être suffisant pour permettre de distinguer les machines et les transmissions ainsi que les autres installations présentant du danger. Tous les endroits où le personnel effectue un travail quelconque, comme aussi ceux où il est appelé à circuler devront être suffisamment éclairés pour que les places dangereuses puissent être aisément aperçues. » (Suivent des dispositions relatives à l'installation et à l'entretien des lampes à essence.) Les arrêtés royaux des 10 et 15 septembre 1919 visent surtout le travail des mines. BULGARIE. — La loi surla protection de la santé et de la sécurité des ouvriers (Xo 25, 5-18 avril 1917) exige un éclairage adéquat (§§ 3-4). DANEMARK. — Loi sur le travail des fabriques (29 avril 1913). Art. 8 : L'éclairage des salles de travail doit être suffisant pour permettre une-bonne exécution du travail. Si l'on emploie l'éclairage artificiel, celui-ci sera bien distribué. (Suivent les mesures pour l'éclairage dans le cas de danger d'explosion.) L'éclairage est réglé aussi dans le travail de la boulangerie (arrêté du 7 octobre 1912), de la typographie et de la fonderie de caractères (17 janvier 1910), de la lithographie et de la phototypie (31 mai 1907), dans les fabriques de chaussures (3 décembre 1906), dans les buanderies, teintureries et repassage( 23 janvier 1908), les laboratoires textiles (23 janvier 1908), les ateliers de menuiserie (21 mai 1908), les fabriques de cigares (31 octobre 1908), dans le travail des pierres (25 juillet 19121. ETATS-UNIS. — Voir tableau xxn, pp. 100-101. Le code de l'Etat de Massachusetts entre en vigueur le 1 e r janvier 1924. Un « American Standard » pour un code de l'éclairage industriel a été approuvé le 31 déc. 1921 par 1' « Americ. Engin. Standards Committee (V.Bibliographie). Ce code-type ne comprend que trois dispositions: les valeurs d'éclairement (valeurs minima) pour les différents postes ou locaux de travail; la suppression de l'éclat, la diffusion et la distribution de la lumière; l'éclairage de secours (sorties). FRANCE. — Code du Travail, Livre II, titre 2 (10 juillet 1913). Art. 5 : « Les locaux fermés affectés au travail seront munis de fenêtres ou d'autres ouvertures à châssis mobiles donnant directement sur le dehors. Ces locaux, leurs dépendances, et notamment les passages et escaliers seront convenablement éclairés ». L'art. 17 vise l'emploi de sources lumineuses à essence, surtout les appareils portatifs dans les travaux exposant au danger d'explosion. Le Conseil d'hygiène publique et de salubrité de la Seine, sans en faire une prescription absolument impérative, recommande 15 lux pour les ateliers de couture et de typographie. Il estime que cette valeur peut être portée même à 5 lux pour les salles de filature. — 150 — GRÈCE. — Loi sur l'hygiène et la sécurité des ouvriers (19 novembre-2 décembre 1911). Art. 1 b) : A l'exception des travaux qui par leur nature exigent l'emploi de lumière artificielle, les employeurs doivent assurer, pendant la journée, une quantité suffisante de lumière naturelle dans les salles de travail et pendant la nuit une quantité suffisante de lumière artificielle et prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger le personnel contre les dangers provoqués par l'éclairage artificiel. LUXEMBOURG. — Art. 6 de l'arrêté du 11 mars 1904 : Les salles de travail, leurs dépendances, et surtout les passages et les escaliers, doivent être suffisamment éclairés soit par la lumière naturelle, soit par la lumière artificielle. L'éclairage artificiel assurera un éclairement constant. GRANDE-BRETAGNE. — Aucune disposition visant l'éclairage industriel n'est prévue dans le Factory Act (Sect. 101). Pour certaines dérogations (Sect. 79), on demande seulement un éclairage « adéquat ». Toutefois, dans les règlements concernant les docks (3 octobre 1904), on exige que les passages dangereux soient éclairés « d'une manière efficace» (efficiently lighted). La même expression est employée dans le règlement du 24 août 1906 pour le travail sur les locomotives. L'expression « adéquate » est aussi appliquée à l'éclairage prévu par les règlements pour les fabriques d'émaillage des métaux et des verres (22 décembre 1908), pour les usines de production d'énergie électrique (1 e r janvier 1909), où le législateur ajoute : «de mettre les ouvriers à l'abri de tout danger », et pour les fabriques de confiture (11 novembre 1907). Dans le règlement sur la poterie (2 janvier 1913) on trouve, pour les locaux de travail, l'expression « bien éclairés ». INDE. — Le Fact. Act de 1911 (chap, iii) demande que les locaux soient suffisamment éclairés. L'inspecteur du travail peut, le cas échéant, demander au chef d'entreprise l'installation d'un éclairage tel qu'il donne aux ouvriers un éclairement suffisant, fixé par l'inspecteur même. ITALIE. — Le législateur n'a pas édicté démesures spéciales pour l'éclairage industriel, sauf dans le décret du 28 juin 1899, n° 230, sur la prévention des accidents dans les entreprises et les industries, art. 13, al. 4 : « L'éclairage des salles de travail devra permettre aux ouvriers de distinguer aisément les machines et les organes de transmission avec lesquels ils peuvent entrer en contact. » Le législateur avait donné aux municipalités le pouvoir d'édicter des règlements sur l'hygiène (voir règlement de Turin, Milan, etc.). Toutefois, le projet de règlement général d'hygiène du travail, présenté par le ministère italien du Travail et de la Prévoyance sociale (1921), prévoit une surface vitrée, selon les étages, d'au moins 1 /8, 1 /10, 1 /14 de la superficie du plancher et la condition de visibilité de la voûte céleste. La quantité de lumière naturelle sera suffisante pour la vision distincte des objets et l'exécution facile des opérations industrielles. Les passages et les corridors auront un éclairage assuré par la lumière naturelle. La lumière artificielle doit répondre aux mêmes exigences que la lumière naturelle et la quantité de lumière naturelle ou artificielle pour les travaux qui exigent une acuité visuelle égale ou supérieure à celle nécessaire pour la lecture des caractères d'imprimerie, « corps » 8, ne sera pas inférieure à i o lux. On prévoit la hauteur de suspension des lampes et la protection des sources par des réflecteurs adaptés. Les sources seront distribuées de façon à ne pas donner d'ombres gênantes. Les lampes auront une lumière fixe et toute lampe individuelle sera protégée par un réflecteur, afin que l'ouvrier ne reçoive pas la lumière directement dans les yeux. Pour la première fois dans la législation d'hygiène industrielle, il est prévu que les ouvriers occupés aux travaux « supervisuels » auront droit à des repos périodiques d'une durée d'au moins dix minutes. " NORVÈGE. — Loi sur la protection des ouvriers dans les fabriques (18 septembre 1915). Art. 11 : «Les salles de travail seront suffisamment éclairées avec la lumière naturelle ou artificielle, de façon que toutes les parties mobiles susceptibles de présenter, pendant le travail, un danger pour les ouvriers, puissent êtrt aisément aperçues.» (Suivent les dispositions relatives à la prévention d'explosions par les sources lumineuses.) — 151 — NOUVELLE-GALLES DU SUD. — Loi n° 39, du 26 novembre 1912, § 62 d) : Le gouvernement a le pouvoir d'exiger un éclairage adéquat pour toute fabrique ou partie d'une fabrique. Le règlement édicté en exécution de ladite loi prévoit au § 13 un ¿clairement adéquat pour les salles de travail (29 avril 1913). PAYS-BAS. — Décret qui promulgue le texte de la loi sur la sécurité (2 juilllet 1915), § 6 b: Prévoit la promulgation d'ordonnances administratives concernant l'éclairage industriel, soit pour le travail en général, soit pour des travaux spéciaux. L'arrêté royal du 27 juin 1913, amendé par l'arrêté royal du 20 avril 1914, modifié par l'arrêté royal du 21 août 1916 portant règlement d'administration générale conformément aux art. 6 et 7 de la loi sur la sécurité dans l'industrie, contient dans le Ohap. II, § 3, Eclairage, les dispositions suivantes: Art. 8. — Les locaux de travail doivent pendant la durée du travail, être éclairés d'une manière suffisante. Art. 9. •— Dans les locaux de travail, l'endroit où les ouvriers travaillent doit pouvoir être protégé contre la lumière du soleil. Art. 10. — Les locaux de travail situés dans les fabriques et ateliers seront considérés comme insuffisamment éclairés lorsqu'ils n'auront pas d'ouvertures permettant l'entrée directe de la lumière du jour et d'une surface totale d'au moins un dixième de la surface du parquet, à moins que la nature du travail ne s'y oppose ou que des mesures ou des dispositifs spéciaux ne puissent assurer un éclairage naturel suffisant à l'endroit où le travail est effectué. On assurera l'éloignement des produits de la combustion des sources lumineuses (à gaz ou à essence). Art. 11. — Dans les locaux et ateliers où sont effectués les travaux ciaprès : broderie, tissage de damas de soie, de coton, façonnage de diamants ou d'autres pierres précieuses, polissage du verre, gravure sur métaux ou sur bois, fabrication d'instruments, de dentelles, enfilage de perles, typographie, tricotage mécanique, fabrication d'objets en or ou en argent, travail des cheveux, couture, raccommodage, nopage (épluchage), piquage (broderie), dessin, fabrication et réparation de montres et horloges, l'éclairage doit atteindre une intensité d'au moins 30 unités Hefner à 1 mètre de distance. Art. 12. — Aux endroits où les travaux non prévus dans l'art. 11 exigent un bon éclairage, celui-ci doit atteindre une intensité d'au moins 20 unités Hefner à 1 mètre de distance. Art. 13. — Les closets, couloirs, escaliers, enclos et autres parties des fabriques ou des ateliers doivent... être éclairés de telle sorte que la circulation et le séjour y soient assurés d'une manière satisfaisante. Art. 14. — Dans les fabriques et ateliers où travaillent plus de cent personnes et où l'éclairage se fait au gaz ou à l'électricité, des mesures efficaces doivent être prises, aussi longtemps que la lumière artificielle y est nécessaire et qu'il y a plus de cent personnes présentes, en vue d'assurer, dans le cas où les installations d'éclairage viendraient à se déranger, une lumière suffisante devant les sorties des locaux de travail, ainsi que dans les escaliers, couloirs et issues qui permettent de sortir de la fabrique ou de l'atelier. L'arrêté royal du 10 août 1920 portant règlement d'administration générale en exécution de l'article 10, premier alinéa, de la loi de 1919 sur le travail, prescrit: Aucun adolescent de l'un et de l'autre sexe et aucune ouvrière adulte ne peuvent être occupés: Art. 8. F) — A des travaux exécutés dans des circonstances susceptibles de provoquer des blessures oculaires, si des moyens efficaces de protection ne sont pas mis à la disposition des ouvriers et si des mesures ne sont pas prises pour assurer l'emploi effectif de ces moyens de protection oculaire pendant le travail; G) A des travaux qui, selon l'avis du chef de district, exposent les adolescents ou les femmes adultes à des maladies graves des yeux ou à une diminution de la faculté visuelle, à moins qu'un oculiste, désigné par le chef de district, de concert avec le conseiller médical de l'inspection du travail, ne délivre — 152-— une déclaration constatant qu'en ce qui concerne les adolescents ou les femmes dont il s'agit, lesdits travaux, s'ils sont exécutés à l'aide d'un moyen déterminé de protection ou de secours mis à la disposition des ouvriers, ne présentent pour leur faculté visuelle aucun danger particulier, ou que les mesures prescrites par le chef de district pour la préservation des yeux ne soient observées lors de l'exécution desdits travaux. La déclaration de l'oculiste sera délivrée selon une formule fixée par le ministre et devra être présentée immédiatement à la demande de l'un des fonctionnaires indiqués dans le premier paragraphe de l'article 84 de la loi de 1919 sur le travail. Art. 13. — Les adolescents de l'un et de l'autre sexe et les femmes adultes ne peuvent travailler dans un atelier à un endroit où la lumière directe du soleil ne peut être interceptée, ou à un endroit où ces personnes sont exposées à l'influence nuisible d'une lumière vive, pour autant que le chef de district estime que cette circonstance puisse leur causer un préjudice. Art. 19. — I o Dans les fabriques et ateliers, il est interdit de faire travailler un adolescent de l'un et de l'autre sexe ou une femme adulte : A) Dans un local insuffisamment éclairé pendant les heures de travail; B) A un endroit où, entre 9 et 15 heures, il doit être fait usage de lumière artificielle pour obtenir un éclairage suffisant, à moins que l'emploi d'une lumière artificielle ne soit rendu nécessaire à raison de l'état particulier de l'atmosphère. 2° Un local ne peut être considéré comme étant suffisamment éclairé par la lumière du jour s'il ne contient pas des ouvertures situées au-dessus du niveau du terrain environnant et donnant directement passage à la lumière du jour; l'ensemble de ces ouvertures doit avoir une surface égale à au moins le dixième de celle du sol du local cù s'effectue le travail, à moins que la nature de l'industrie ne s'y oppose ou que des circonstances ou installations particulières n'assurent à l'endroit où le travail s'effectue un éclairage naturel jugé suffisant par le chef de district. Les ouvertures des portes et autres ouvertures où la lumière du jour peut être interceptée n'entrent en ligne de compte pour le calcul de la surface des ouvertures donnant passage à la lumière, que pour autant qu'elles permettent le passage direct de la lumière du jour pendant le travail. 3° Les dispositions du premier paragraphe ne sont pas applicables aux adolescents de l'un et de l'autre sexe, ni aux femmes adultes qui travaillent dans un atelier où la nature de l'industrie s'oppose à l'introduction de la lumière du jour ou à l'emploi d'un autre mode d'éclairage suffisant, tel qu'il est déterminé sub Huera A, à la condition : a) que les personnes ne travaillent pas dans un local de l'espèce à des heures autres que celles indiquées par écrit par le chef d'entreprise ou le directeur, dans le tableau du travail; b) que cet horaire soit disposé de façon que ces personnes puissent travailler journellement à la lumière du jour pendant un nombre d'heures jugé nécessaire pour la santé; c) que le tableau du travail, visé sub latera A, soit ostensiblement affiché dans l'atelier, après avoir été communiqué au chef de district et revêtu de son approbation écrite, ou approuvé par le ministre en vertu du quatrième paragraphe... etc. SERBIE. — Loi sur l'exercice du commerce, de l'industrie et des métiers (29 juin-12 juillet 1910). Art. 45, 2): Les salles de travail seront bien éclairées. SUÈDE. — Loi sur la protection ouvrière (29 juin 1912). Art. 5 b : Le travail doit s'exécuter soit sous un éclairage adéquat et suffisant, soit... SUISSE. — Arrêté du Conseil fédéral du 3 octobre 1919. Ordonnance concernant l'exécution de la loi sur le travail dans les fabriques, du 27 juin 1919. En ce qui concerne les installations existantes cet arrêté prescrit : Art. 38. — Les places affectées au travail doivent être éclairées de manière que la vue de l'ouvrier ne subisse pas de dommage. En particulier, lorsque des raisons d'ordre technique n'imposent pas l'usage d'une autre lumière, — 153 — l'éclairage naturel devra être tel qu'on n'ait pas besoin, dans des conditions atmosphériques normales, de recourir à la lumière artificielle. Les fenêtres doivent être maintenues en bon état de propreté. Celles qui sont exposées au soleil et les lanternes vitrées seront munies d'appareils de protection contre l'excès de lumière et de chaleur. Les vitres de verre opaque ne sont tolérées près des places de travail que s'il y a nécessité et si elles ne portent pas préjudice à la santé des ouvriers. Le gaz à l'eau et le gaz Dowson ne peuvent être employés pour l'éclairage que mélangés en faible quantité avec du gaz ordinaire. En ce qui concerne les installations nouvelles: Art. 64. — Les locaux et les passages dans lesquels séjournent ou circulent les ouvriers seront pourvus d'un éclairage naturel ou artificiel suffisant. Art. 65. — Les fenêtres et les fenêtres doubles des locaux de travail mesureront au moins 1,8 mètre de hauteur utile et ne se trouveront pas à plus de 30 centimètres du plafond; cette prescription n'est pas applicable aux sheds et aux constructions spéciales. S'il est besoin, les fenêtres doivent être construites de façon à pouvoir servir d'issues en cas de danger. Les vitres en verre opaque ne sont tolérées près des places de travail qu'en cas de nécessité et si elles ne portent pas préjudice à la santé des ouvriers. Les lanternes vitrées doivent être installées de manière que les locaux de travail soient protégés contre un rayonnement incommodant du soleil. Elles doivent être d'un accès facile pour le nettoyage. Le rapport entre la surface des fenêtres et celle des locaux de travail ne sera pas inférieur à 1: 6. URUGUAY. •— Arrêté du 14 mai 1920 relatif aux accidents dans la zone des ports : § 1 k) : Les chantiers doivent être suffisamment éclairés pendant la nuit. (46) Voici le texte de l'annexe I au troisième rapport de la Commission ministèri» lie du Home Office sur l'éclairage des ateliers et fabriques *; cette annexe contient la liste des opérations qui, dans les principales industries, doivent être classées comme « t r a v a u x fins » et « t r a v a u x très fins », avec indication du degré minimum d'éclairement requis dans chaque cas. LISTE A. — TRAVAUX FINS. 3 Foot-candles. 1. Toutes industries. — Couture à la main ou à la machine de tissus de couleur claire 2. 2. Textile. — Tissage, au métier ordinaire, Jacquard ou à ratière, d'étoffes de couleur claire d'un tissu serré, et d'étoffes de couleur foncée d'un tissu moyen ou à gros grain. Tissage de tapis. Tissage de crins. Ourdissage et moulinage de fils fins de couleur claire et de fils moyens ou gros de couleur foncée. Filage de la soie. Filage des fils d'or et d'argent. Tondage du velours à la main ou à la machine. Tri et mélange de la laine. Textile: impression, blanchiment et teinture.— Impression sur calicot à la main ou à la machine. Calendrage des tissus. Dentelles. — Fabrication, à la main, de la dentelle au carreau. Fabrication à la machine, de la dentelle, du tulle uni et des rideaux. Picotage et découpage à la main de dentelles faites à la machine. Bonneterie (travaux autres que le montage, lequel rentre dans les travaux de couture; voir ci-dessus). — Tricotage à la machine (à l'exception des opérations mentionnées dans la liste B). 1 Cmd. 1686, 1922. Publié par II. M. Stationery Office, Imperial House, Kingsway, W.C. 2. 2 Tous genres de travaux de couture, à la main ou à la machine, y compris ourler, plisser, soutacher, broder, raccommoder, etc. etc. — 154 — 3. Vêtement '. — Travaux de couture, tissus de couleur claire (voir alinéa 1, ci-dessus). Pressage ou repassage à la main. Coupage à la main ou à la machine (à l'exception du coupage au couteau à ruban). 4. Fabrication de perruques. 5. Chaussures. — Piquage des tiges. Coupage à Pemporte-pièce. 6. Broderie et travaux d'art à l'aiguille. — Travaux de broderie à la machine (voir alinéa 1, ci-dessus), y compris la broderie au métier suisse. 7. Travaux de garniture. 8. Fleurs artificielles. — Montage des fleurs. 9. Alimentation. — Triage des pois. 10. Graines, etc. (grains de semence et graines employées à la fabrication de l'huile). — Triage des graines. 11. Tabac. — Triage. 12. Verrerie. — Biseautage. Gravure. 13. Poterie. — Décoration artistique. Décalquage. 14. Fabrication des aiguilles. — Aplatissement. Limage. 15. Hameçons, etc. — Empointage et limage des hameçons. 16. Ampoules électriques. 17. Travail du bois. — Ebanisterie. Toutes les opérations mécaniques, à l'exclusion du dégauchissage. Ebanisterie fine. — Réparation des meubles anciens. Marqueterie et incrustation. 18. Tapisserie (ameublement). — Couture (voir alinéa 1, ci-dessus). Ajustage et réparation des tapis. 19. Brosserie. — Nettoyage, classement et peignage des fibres, crins, etc. Montage. Polissage à la machine des montures en bois. Perçage à la main et à la machine des montures. 20. Instruments scientifiques (chirurgie, optique, mathématiques, etc.). —• Voir également Construction mécanique, n° 29, et Verrerie, n° 12. Aiguisage et finissage. 21. Horlogerie. — Fabrication et réparation. 22. Bijouterie et pierres précieuses. 23. Jouets et jeux (voir également Construction mécanique, n° 29; Couture, n° 1, et Travail du bois, n° 17). — Fabrication des balles de golf (enroulement). Instruments de musique. 24. Blanchissage. — Repassage fin. 25. Teinture et nettoyage. — Examen, raccommodage et repassage. Couture (voir alinéa 1). 26. Papeterie. — Examen et triage des feuilles de belle qualité. 27. Imprimerie. — Clichage. Correction d'épreuves. Dorure mécanique.. Estampage. Epoussetage à la main après impression à la poudre de bronze. Finissage et montage des calendriers, cartes de fantaisie, etc. Réglage à la machine. Impression de billets et de pancartes. Coloriage d'affiches à la main. Cartonnage. — Fabrication de boîtes de fantaisie et d'articles similaires. Fonctionnement des machines à agrafer (bandes métalliques). Reliure. — Couture. Gaufrage. Dorure. 28. Photographie. — Montage des photographies. 29. Métaux et construction mécanique. — Travaux à la presse mécanique. Modelage. Soudure (lorsque ce genre de travail est effectué d'une manière continue). Enroulement d'induits de dynamos et autres machines électriques. Fabrication de peignes, sérançoirs et machines à peigner la laine. Assemblage de petites pièces. Tous travaux de précision à la machine, nécessitant des ajustages variant de 0,01 à 0,001 de pouce. 30. Coutellerie. — Aiguisage et finissage des rasoirs. Brunissage, gravure et taille des mariches en os, ivoire, écaille et bois. ' Tous articles d'habillement et accessoires d'habillement, c'est-à-dire : robes, chapeaux, complets, vêtements de dessous, gants, chemises, cols, cravates, etc., etc. — 155 — 31. Taille des limes. — Taille à la main. 32. Travail de Vor et de l'argent et galvanoplastie. — Estampage, ciselage et gravure (travaux d'une finesse moyenne). Perçage à la scie. Découpage, repoussage, laminage et finissage à la lime. LISTE B. TRAVAUX TRÈS FINS. 5 Foot-candles. 1. Toutes industries. — Tous examens, inspections et mesurages en détail des articles ou parties d'articles, effectués soit dans les entrepôts, soit dans tous autres locaux des fabriques et ateliers. Couture à la main ou à la machine des tissus de couleur foncée (voir note, liste A). 2. Textile. — Tissage, au métier ordinaire, Jacquard ou à ratière, d'étoffes de couleur foncée, d'un tissu serré. Ourdissage et moulinage de fils fins de couleur foncée. Nopage, raccommodage et examen des tissus. Tordage et rentrage à la main. Tissage de tapis à la main. Perçage de cartons Jacquard. Textile, impression, blanchiment et teinture. — Travaux de blanchiment (Tambouring). Gravure des rouleaux métalliques pour l'impression des tissus. Dentelles. — Fabrication à la main de dentelles à l'aiguille. Fabrication de tulle à la machine. Raccommodage à la main de tulle uni et de rideaux de dentelles (16 points). Perçage de cartes à dentelles. Bonneterie. — Tricotage et fixage à la machine des parements. Tricotage à la machine des bas de coton fin. Finissage à la main des gants et des bas. 3. Vêtement. — Travaux de couture, tissus de couleur foncée (voir alinéa 1, ci-dessus). Confection à la main des boutonnières. Couture a l a mam de la fourrure. Stoppage. Coupage au couteau à ruban. • 4. Fabrication de perruques. —• Confection de supports en tulle. Nouage. 5. Chaussures. — Rabattage. Broderie. 6. Broderie et travaux d'art à l'aiguille. — Tous travaux de broderie à la main. Confection à la main des réseaux pour broderie au métier suisse. Couture à la main (points de fantaisie). Ouvrages à fils tirés (jours). Confection et réparation de tapis. 7. Travaux de garniture. — Garniture en perles. Fixage à la main ou à la machine des paillettes^ 8. Fleurs artificielles. — Confection des fleurs< 9. Alimentation. — Pas de travaux très fins. 10. Graines, etc. — Idem. 11. Tabac. —• Idem. 12. Verrerie. — Fabrication du verre taillé. Polissage et dépolissage des lentilles et des prismes. 13. Poterie. — Peinture à la main (travail fin). 14. Fabrication des aiguilles. —• Perçage. Evidage. 15 Hameçons, etc. — Confection des appâts artificiels. Préparation des crins à la main. 16. Ampoules électriques. — Montage des filaments. 17. Travail du bois. —• Sculpture à la main. 18. Tapisserie (ameublement). Travaux de couture (voir alinéa 1, ci-dessus). 19. Brosserie. —• Fabrication des brosses fines en poil de chameau. 20. Instruments scientifiques. — Travaux de précision. Calibrage des instruments scientifiques et chimiques. 21. Horlogerie. — Tous travaux à la main. 22. Bijouterie et pierres précieuses. — Montage et sertissage des perles et des pierres précieuses. Taille et polissage des diamants. Emaillage. Taille et ciselure de la nacre. Incrustage de l'écaillé. Assemblage et soudure des chaînes d'or. 23. Jouets et jeux. — Tournage de l'ivoire et des billes de billards. Instruments de musique. — Pose des broches sur les cylindres des boîtes à musique. — 156 24. Blanchissage. — Pas de travaux très fuis. 25. Teinture et nettoyage. — Travaux de couture (voir alinéa 1, ci-dessus). 26. Papeterie. — Préparation des modèles de papier peint. 27. Imprimerie. — Composition, y compris les travaux à la linotype et à la monotype. Travaux de dessin des lithographes (voir également « Métaux et construction mécanique », n° 29.) Reliure. — Décoration à la main des couvertures. 28. Photographie. — Retouche des négatifs et des positifs. Coloriage des photographies. Peinture des plaques pour projection. 29. Métaux et construction mécanique. — Emoulage de précision. Travaux des ateliers d'outillage. Estampage et perçage des métaux fins. Gravure des étampes. Gravure des plaques de cuivre, d'acier et de tous métaux fins. Fabrication des tissus à mailles métalliques. Travaux très fins, nécessitant des ajustages de moins de 0,001 de pouce. 30. Coutellerie. — Pas de travaux très fins. 31. Taille des limes. — Taille à la main des limes d'horloger et autres limes très fines. 32. Travail de l'or et de l'argent, etc. — Estampage, ciselure et gravure (travaux très fins). Brunissage à la main. — 157 — TABLE DES MATIÈRES Pages INTRODUCTION 5 L — Les sources lumineuses Définitions Lumière naturelle Lumière artificielle Eclairement nécessaire 9 22 29 50 IL — L'ouvrage 55 îîî. — L'œil 58 IV. — La fatigue oculaire 67 V. — Les accidents du travail 82 VI. — Prophylaxie de la fatigue oculaire VII. — La réglementation de l'éclairage industriel Conclusions Bibliographie Notes 87 . . . 97 106 109 115 TABLE DES DIAGRAMMES 25 — 35 63 83 n° 1. — Emploi de la lumière artificielle aux différentes époques de l'année. DIAGRAMME n° 2. — Classement du ciel. Brillance du ciel en bougies par pied carré. DIAGRAMME n° 3. •— Réduction de l'éclairement par la poussière. DIAGRAMME n° 4. — Rapport entre l'acuité visuelle physiologique et l'acuité visuelle professionnelle. DIAGRAMME DIAGRAMME n° 5. 1. Heures de lumière diurne. 2. Accidents du travail aux différentes époques de l'année. — 158 — TABLE DES FIGURES FIGURES 1 et 2. -— Eclairage général d'une salle d'assemblage. FIGURE 3. — Types de lampe pour éclairage semi-indirect. FIGURE 4. — Emplacement des sources pour un bureau. (Plan.) FIGURE 5. •— Eclairage général d'un local à « sheds ». FIGURES 6 et 7. — Courbe polaire de lampes nues (sans réflecteur). 1. — 100 w. avec filament rond. 2. — 500 w. avec filament en zigzag. FIGURE 8. — Réflecteur donnant une lumière diffuse à l'usage de pièces assez larges.. (Réflecteur profond à verre miroité.) FIGURE 9. — Type de source pour éclairage industriel indirect. FIGURE 10. — Type de réflecteur pour concentrer la lumière sur le travail. FIGURE 11. — Type de réflecteur donnant une distribution moyenne de lumière. FIGURE 12. — Réflecteur en verre prismatique doublé d'aluminium. FIGURE 13. — Réflecteur pour éclairage semi-indirect, en forme d'hémisphère. FIGURE 14. — Lampe hermétiquement fermée. FIGURE 15. — Courbe polaire d'un réflecteur concentrant la lumière et monté sur une lampe de 100 w. FIGURE 16. — Direction des rayons selon le type de lampe. FIGURE 17. — Emplacement de la source par rapport aux yeux. FIGURE 18. — Comment on doit éclairer un tour. FIGURE 19. — Comment on ne doit pas éclairer un tour. FIGURES 20 et 21. — Exemples d'accidents de travail dus à un éclairage inadéquat. FIGURES 22 et 23. — Autres exemples d'accidents de travail dus à un éclairage inadéquat. FIGURE 24. — Angle solide. FIGURE 25. •— Quand une lampe suspendue doit-elle être protégée ? — 159 — INDEX ALPHABÉTIQUE Pages Pages Abat-jour (v. Réflecteurs). Fatigue oculaire 67 Accidents et lumière 82 (Causes de la) 71 Achromatopsie 65 et couleurs 64 Acuité visuelle 59 et professions (v. Aptitude — et âge 138 professionnelle). — et pupille 138 Fenêtres 27 — professionnelle 61 Flux lumineux 12 Angle limite — Foot-candle 14 » minute 60 Globes 43 » solide 125 Grandeurs 11 Aptitudes professionnelles et vision 87 Illuminating Engineering Society » » (Table d') 88 des Etats-Unis 115 Bougie décimale 10 Illuminating Engineering Society Brillance 15 de Grande-Bretagne 115 L Cataracte professionnelle . . . . 1 4 1 Images accidentelles 72 fCécité 64 Intensité lumineuse 13 Clarté 128 Lambert 15. 128 Clignement 72 Lampes, nombre 42 Codes américains pour l'éclairage Lampes (v. Sources lumineuses industriel 100 artificielles). Commission anglaise pour l'éclairage 98 Lampes, intensité lumineuse . . 39 Législation sur l'éclairage . . . 97 Conjonctive (Maladies professionnelles de la) 80 Locaux (Orientation des) 25 Coroide (Maladies professionnelles (Profondeur des) 27 de la) 77 Couleurs 64. 132 (Hauteur des) 27 et fatigue 63 Longueur d'onde 117 Courbe polaire 134 Lumen 11 Diffusion de la lumière artificielle 35 Lumière artificielle (v. Eclairage Dyschromatopsie 66 artificiel) 29 Eblouissement 127 Lumière naturelle (v. Eclairage Eclairage 15 naturel) 22 artificiel 33 Lunettes 93 direct 33 (Verres de) 93 indirect et semi-indirect . . 33 • (Couleurs des) . . . . 93 local 51 Lux 14 Eclairage naturel 29 Métiers visuels 61 Eclairement 13.51. 50 Millilambert 129 Eclairement pour les industries . . 52 Myopie professionnelle 72 (Valeurs d') Nystagmus 74 Eclat (v. aussi Brillance) Œil 59 de l'ouvrage 56 Optotypes 139 (v. ouvrage) Ouvrage 56 du ciel 24 '—— (Coefficient de diffusion de 1') 56 Efficacité lumineuse 15 -.— (Eclat de 1') 56 Enquêtes sur l'éclairage industriel 7 Espacement des lampes . . . . 132 (à surface très polie) . . . 57 Parois (Couleurs des) 28 —•— (Pouvoir de réflexion des) . 28 169 Pages Phot 15 Photometrie 18 (Appareils pour la) . . . . 20 Poussières et lampes 28 Professions visuelles (v. Métiers). Propagande pour l'hygiène de l'œil 95 Radiations lumineuses 117 Rayons calorifiques 9. 79 » chimiques . . . . . . 9 » lumineux 9. 78 » ultraviolets . . 9. 75. 118 Réflecteurs 43 Réflexes oculaires 68 Règlements pour l'éclairage . . 97 Relief (Notion du) .60 Rendement des sources lumineuses ' (v. Sources). Rideaux et lumière naturelle . . 28 Service ophtalmique 91 Pages Sheds 26.130 Soudure électrique 79 Sources lumineuses artificielles . . 29 (Emplacements des) . . . 36 (Espacement des) . . . 38.132 (Flammes des) 118 (Dangers des) 79. 80 Spectre solaire 9. 117 Stéréogoniométrie 129 Studios (Eclairage des) 142 Tests pour l'examen de l'acuité visuelle 139 Travaux visuels 88 Unités 11 Verres 131 Vision périphérique 61 » (Défauts de la) . . . . 60 Vitres et poussières . . .26. 28. 131 » prismatiques 131