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Approche méthodologique
L’approche employée par les auteurs du projet est une
approche d’évaluation intégrée (integrated assess-
ment) et de cartographie, fondée sur l’identification et la
combinaison d’indicateurs quantifiés susceptibles d’être
cartographiés à l’échelle des NUTS 2 ou NUTS 3 de
l’UE.
La difficulté réside dans la diversité des indicateurs, et
donc des compétences à mobiliser en vue du projet, et
dans la combinaison (pondération, analyse des interac-
tions) de données climatiques, physiques, économiques
ou géographiques.
La pondération des indicateurs résulte des opinions
d’un panel d’experts (méthode Delphi), en vue de la
mise en place du traitement combinatoire et cartogra-
phique dans le cadre d’un S.I.G (voir figure 2).
Un ensemble de 9 études de cas régionales a permis
de préciser et valider la méthodologie, et en particulier
la sélection et la pondération des indicateurs retenus. La
sélection des études de cas régionales reflète autant la
composition du consortium d’équipes de recherches que
la nécessité d’échantillonner au mieux les divers aspects
de la vulnérabilité au changement climatique.
La méthodologie proposée rappelle donc celle d’un pré-
cédent projet (ESPON 2006) consacré aux risques
naturels et technologiques, élaboré par un consortium
d’équipes parmi lesquelles figurent encore beaucoup de
celles qui figurent dans le présent projet4.
Le consortium et le domaine d’étude
Le groupe des 13 équipes partenaires réunies autour du
projet comprend des équipes allemandes, dont le coor-
dinateur (l’Université Technologiques de Dortmund) et
le Postdam Institute for Climate Impact Research, fin-
landaise, norvégienne, britannique, néerlandaise, hon-
groises, roumaine, slovaque, espagnole (Université
Autonome de Barcelone) et helvétique. Les disciplines
représentées sont variées, incluant la géologie et l’hydro-
géologie, l’économie et le droit, l’aménagement territorial
et urbain et les études environnementales intégrées.
Le domaine couvert par l’étude est celui de l’Europe à
27+3 états ; Norvège, Suisse et Lichtenstein, inclus dans
l’analyse des impacts du changement climatique, sont
cependant exclus de celle de la capacité d’adaptation.
Pour des raisons de cohérence du domaine climatique à
étudier, l’Islande, les départements de l’Outre-Mer fran-
çais, Madère et les Canaries sont exclus de l’étude5.
Méthodologie, principaux résultats
Le travail d’évaluation et de cartographie s’organise donc
en 5 étapes qui correspondent aux 5 concepts-clés dont
la combinaison détermine la vulnérabilité au changement
climatique : exposition, sensibilité, impacts, capacité
d’adaptation et vulnérabilité (voir figure 2).
1.1 L’exposition au changement climatique : 8 variables
simulées par un modèle climatique « régional »6 pour
le XXIe siècle représentent les indicateurs de l’exposition
au changement climatique. Les variables sélectionnées
concernent à la fois l’évolution des traits moyens du cli-
mat entre la période 2071-2100 et la période de réfé-
rence 1961-1990 (température moyenne anuelle, préci-
pitations reçues pendant les mois d’hiver et les mois d’
été, évaporation moyenne annuelle) et celle de la fré-
quence des phénomènes à seuil (jours de gel, jours de
chaleur estivale –T>25°C, jours de neige au sol et jours
de pluies intenses -P>20 mm/j). Les champs de va-
riables climatiques simulées par le modèle CCLM dans
la grille à résolution de 18 km sont transcrits dans le
cadre des NUTS 3 (figure 3), et combinés par une clas-
sification hiérarchique pour produire une typologie des
régions européennes selon leur exposition au change-
ment climatique (figure 4). Le territoire européen est au
final divisé en 5 régions, dont la cohérence et l’organi-
sation spatiale apparaissent satisfaisantes aux yeux du
climatologue, sans pour autant coïncider avec une ba-
nale carte des types de climat actuels en Europe. Aux 8
variables proprement climatiques s’ajoutent deux autres
« aléas » climatiques indirects, dont la cartographie né-
cessite l’emploi de modèles spécialisés : l’exposition aux
submersions côtières simulée dans l’hypothèse d’une
hausse de 1 m du niveau marin, et l’exposition aux inon-
dations liées aux crues fluviales.
1.2 La sensibilité au changement climatique correspond
à l’analyse des enjeux, c’est-à-dire les équipements,
écosystèmes, populations, éléments du patrimoine ou
activités économiques, susceptibles d’être affectés, di-
rectement ou indirectement, par l’une des variables qui
mesurent l’exposition. Elle est analysée à travers 27 in-
4. Projet ESPON 1.3.1 sur les impacts spatiaux et la gestion des risques naturels et technologiques en Europe http://www.
ums-riate.fr/131.php.
5. Il est à noter qu’un inventaire des sources et des données socio-économiques disponibles et susceptibles de permettre d’élar-
gir le projet aux pays balkaniques (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro et Serbie) et à la Turquie,
qui entrent totalement ou partiellement dans le domaine du modèle climatique utilisé, est présenté dans les annexes.
6. Le modèle utilisé est le CCLM (COSMO Climate Limited-area Model), un modèle régional non-hydrostatique, avec une ré-
solution spatiale de 18km, développé à l’origine par le Potsdam Institute for Climate Impacts Research Institute. http://www.
pik-potsdam.de/research/research-domains/climate-impacts-and-vulnerabilities/models/cclm. Le scénario des émissions
futures à la base de la simulation est le scénario SRES A1B classiquement utlisé par le GIEC.