Boisde
Vincennes
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Avenue des Minimes
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VINCENNES
FORT DE VINCENNES
VINCENNES
QUARTIER
CARNOT
Cours des Maréchaux
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ROUTIÈRE
Avenue Foch
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Avenue de Nogent
Avenue des Minimes
RÉSERVE
FORESTIÈRE
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INSEP
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Route des Merisiers
Route du Bosquet Mortemart
JARDIN
D'AGRONOMIE
TROPICALE
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NOGENT-SUR-MARNE
FONTENAY-SOUS-BOIS
Route de Mortemart
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STADE
PERSHING
STADE
DE
BASE-BALL
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ARBORETUM
JARDIN BOTANIQUE
DE PARIS
ECOLE
DE POLICE
Lac de Gravelle
Avenue de Gravelle
ECOLE
DU BREUIL
STADES DE
JOINVILLE
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HIPPODROME
Stationnement réservé
aux courses
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DE PARIS
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Allée des Buttes
Route Aimable
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CIMETIÈRE
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SAINT-MAURICE
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CHARENTON-LE-PONT
SAINT-MANDÉ
Avenue de Nogent
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Route de la Ferme
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Avenue du Tremblay
Avenue du Tremblay
Route des Sabotiers
SERVICES
MUNICIPAUX
ESPACES
ÉVÉNEMENTS
MAISON DU PARC
ET DU BOIS
PLAINE DE
LA FALUÈRE
RÉSERVE
ORNITHOLOGIQUE
STADES DE
VINCENNES
Route Royale de Beauté
PLAINE DE
LA BELLE ETOILE
Route de la Faluère
Route de Bourbon
JARDIN BOTANIQUE DE PARIS
THÉÂTRES
CARTOUCHERIE
PAR C FLORAL
Stationnement réservé
aux théâtres
Route de la Pyramide
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BAYARD
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CIRAD
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ESPLANADE
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Lac de Saint-Mandé
PLAINE
SAINT-HUBERT
Route Saint-Hubert
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Avenue des Canadiens
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Lac des Minimes
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La butte aux Canons
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Echelle graphique
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Le massif forestier
Les prairies
Les pinèdes
La réserve ornithologique
Les espaces jardinés
Le milieu aquatique
La régénération
Ilôt de vieillissement
Point de vue
Les prairies
Une prairie est constituée de plantes herbacées* hautes et
denses à la belle saison. Sans intervention ni perturbation,
les jeunes pousses d’arbres, plus résistantes que celles des
herbes, s’installent puis s’imposent progressivement pour
former à terme une forêt. Ici, en l’absence du pâturage
d’animaux d’élevage qui conserve traditionnellement ce type
de milieu, c’est le fauchage, 1 ou 2 fois par an, qui évite l’ex-
tension des arbustes et des jeunes arbres. Les forestiers en
préservent toutefois quelques-uns qui atteindront l’âge
adulte. Cette gestion permet à la prairie de rester un milieu
ouvert, c’est-à-dire baigné de lumière.
Les Poacées (ou Graminées) composent principalement la prairie : elles ont la capacité de se
régénérer après la fauche. Les touffes de brome élevé (Bromus diandrus) et de ray-grass
(Lolium perenne) parsèment ce milieu et lui confèrent son aspect bucolique et gracile. D’autres
herbacées s’y mêlent : la centaurée (Centaurea jacea), la luzerne (Medicago sativa), le trèfle
des prés (Trifolium pratense). Ces espèces attirent une faune de pollinisateurs avides de
nectar tels le syrphe commun (Episyrphus balteatus) et la volucelle transparente
(Volucella pellucens), proches parents des mouches.
Ces végétaux sont la scène fourmillante d’une faune articulée, ballottée au
gré des conditions météorologiques. Par temps calme et ensoleillé, les insec-
tes aériens tels les Hyménoptères (abeilles, bourdons et guêpes) et les
Lépidoptères (papillons) envahissent le milieu. Un petit papillon bleu, l’azuré
icare (Polyommatus icarus), est habituel des terrains herbeux découverts, y
compris dans les parcs et jardins des villes. Pollinisateur efficace malgré sa
petite taille, il dépose des grains de pollen, en retient d’autres piégés par sa
trompe, les poils de ses pattes et de son corps. Les fleurs
jaunes de la minette (Medicago lupulina), trop étroites
pour être accessibles à d’autres butineurs, sont ainsi
fécondées. Également dépendants du soleil qui
active le développement des larves au fil de mues
successives, les “chanteurs” de l’herbe se manifes-
tent bruyamment. En concert dès le mois d’avril,
le grillon champêtre (Gryllus bimaculatus) est le
premier à faire vibrer ses élytres* l’une contre l’autre.
Avec les mêmes instruments, les sauterelles rejoignent
l’orchestre tandis que les criquets jouent des pattes et des
ailes pour se faire entendre. Tous s’harmonisent dans le seul
but de s’accoupler. Le bois de Vincennes compte au moins
9 espèces d’Orthoptères dont 4 sauterelles, redoutables prédatrices.
Dès les premières gouttes de pluie, les butineurs cessent leur intense activité et se mettent à
l’abri. La prairie semble se transformer subitement en un désert faunistique. La plupart des
Arthropodes dissimulent leurs pattes articulées aux yeux du curieux. Les Mollusques profitent
de l’humidité pour partir en quête de nourriture ou d’un partenaire au corps mou. On compte à
Paris plus d’une vingtaine de Mollusques terrestres dont l’escargot élégant (Pomatias elegans),
actif la nuit pour échapper aux prédateurs ou par temps humide pour éviter le dessèchement.
Dans les conditions très chaudes de l’été sur ces terrains découverts, il grimpe sur la végéta-
tion pour fuir les températures élevées du sol. Son régime
herbivore peu spécialisé lui permet de se nourrir des parties
aériennes et souterraines des plantes. N’ayant pas le privi-
lège de trôner en haut de la chaîne alimentaire, il est la
proie du hérisson (Erinaceus europaeus) mais aussi de
Coléoptères, insectes prédateurs des Mollusques. La larve
de la luciole (Lampyris noctiluca), qui se nourrit exclusive-
ment d’escargots, ne lui laisse guère de répit. Durant les
nuits de mai à juillet, période des amours oblige, les femelles
lancent un signal luminescent pour attirer les mâles.
Dans ces prairies propices aux pique-niques, il faut penser à ramasser ses déchets pour
préserver ce milieu plus riche qu’il n’y paraît. Une canette vide est un piège fatal pour l’in-
secte gourmand dont les griffes n’adhèrent pas aux parois métalliques glissantes. Prisonnier, il
se noie dans le reste du liquide sucré. La canette mettra plus d’un siècle pour être dégradée.
Même les déchets biodégradables doivent être ramassés car ils disparaissent très lentement et
sont autant de pollutions visuelles.
Le massif forestier
Sur une surface de 440 hectares, les forestiers de la Ville de
Paris pratiquent une gestion régulière du massif afin de pré-
server son aspect naturel. Lors des “éclaircies*”, des
jeunes arbres ou des arbres adultes, se développant moins
bien, sont abattus. Au sein du massif forestier, des arbres
côtoient arbustes, arbrisseaux et strate herbacée dans une
cohabitation apparemment tranquille ; c’est sans compter la
lutte impitoyable, invisible à nos yeux car
très lente, qu’ils se livrent pour accéder à
la lumière. En effet, sélection naturelle
et compétition sont également pré-
sents dans le monde des végétaux.
Le chêne sessile (Quercus
petraea) se fait disputer la sou-
veraineté du domaine sylvestre
par les érables (Acer plata-
noides et A.pseudo-platanus) qui poussent beaucoup
plus rapidement que lui et entravent sa croissance.
D’autres végétaux recherchent la
lumière avec plus ou moins
d’avidité. Le lierre terrestre
(Glechoma hederacea) n’est
qu’à demi gourmand de soleil :
espèce de mi-ombre, il apprécie les
sols frais à humides sous couvert des
chênes, hêtres et frênes. C’est une espèce mellifère dont le
nectar est utilisé par les abeilles pour élaborer le miel. En
mars-avril, sa fleur bleue est très bien distinguée par ces
butineurs alors qu’ils ne perçoivent pas le rouge. Ne confon-
dez pas cette espèce herbacée avec le lierre grimpant
(Hedera helix), qui se sert d’un support pour vivre. Il peut
aussi tapisser le sol en pleine ombre mais ne fleurit, en
automne, qu’en pleine lumière après la chute des feuilles.
Pour se reproduire, il suffit que quelques guêpes germaniques
(Vespula germanica), frelons à tête jaune
(Vespa crabo) et abeilles communes (Apis mellifera = Apis mellifica)
se rencontrent sur ses fleurs pour assurer leur pollinisation*. La
fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla), commune dans le bois,
est attirée par ses baies bleu-noir, précieuses en période hiver-
nale. Elle est un des acteurs principaux de sa dissémination*.
Incapable d’en digérer les graines, elle les rejette dans ses fientes
au hasard de ses déplacements.
Sur les parcelles âgées, de grands arbres adultes se sont établis.
Cent cinquante à deux cents ans se sont écoulés depuis que les
graines se sont semées ou que les jeunes plants ont été mis en
terre. Dans ces zones, des coupes sanitaires sont menées de sep-
tembre à avril afin d’enlever les arbres malades ou dangereux pour
les promeneurs. Les plus beaux troncs sont emportés à la scierie,
d’autres servent de bois de chauffage. Les restes sont broyés et res-
titués au milieu. Remarquez la silhouette des arbres dans ce milieu
forestier : un tronc élevé, peu de branches basses et un feuillage très
étendu à la cime résultent de la concurrence pour la lumière. Les frondai-
sons se rejoignent pour former la canopée*, terrain de chasse de nombreux
passereaux dont la grande famille des mésanges (Parus sp.) : charbonnière (P. major), bleue
(P. caeruleus), nonnette (P. p alustris), noire (P. ater). Le pinson des arbres (Fringilla coelebs) y
lance inlassablement ses strophes, au printemps, afin de séduire une partenaire. Le pouillot
véloce (Phylloscopus collybita) inspecte la zone pour y dénicher chenilles ou araignées. Le tronc
est parcouru par le grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla) à la recherche des insectes
de l’écorce qu’il débusque avec sa langue. Plus bas, l’accenteur mouchet (Prunella modularis)
parcourt les buissons et le sol en quête de graines. La nuit tombante, ce sont
les noctules communes (Nyctalus noctula), chauves-souris exclusi-
vement forestières, qui sortent de leurs cavités dissimulées dans
les frondaisons pour ingurgiter quelques moustiques (Culex sp.
et Anopheles sp.). Présent du sol jusqu’aux cimes, le geai des
chênes (Garrulus glandarius) est en quête des fruits secs
que l’automne lui procure généreusement. Il profite
d’ailleurs de la saison pour faire des réserves qu’il enterre
et qu’il lui arrive d’oublier, contribuant ainsi à la régénéra-
tion des bois.
Les chênes puis les érables et les pins sont les essences
les plus représentées dans le bois de Vincennes. Mais les
charmes (Carpinus betulus), bouleaux verruqueux (Betula
pendula), marronniers communs (Aesculus hippocastanum),
hêtres (Fagus sylvatica), tilleuls à petites feuilles (Tilia cordata)
et bien d’autres contribuent à enrichir sa diversité.
La régénération
Depuis l’ouragan de décembre 1999, le massif forestier du
bois de Vincennes a subi un rajeunissement important de
ses peuplements : 80 ha ont été régénérés naturellement,
80 ha plantés de 120 000 plants forestiers et 50 ha de prai-
ries arborées de 7 500 hautes tiges (arbres âgés dont le
tronc mesure au moins 1m60). Aujourd’hui, la moitié du
massif est âgé de moins de 20 ans. Les travaux de régéné-
ration concernent surtout le reboisement des trouées lais-
sées par l’abattage des arbres dépérissants ou malades. La
régénération naturelle n’est pas toujours suffisante ou effi-
cace : les forestiers ont parfois recours à un enrichissement
par la plantation en fin d’automne ou au printemps, d’un
choix d’arbres respectueux du paysage naturel du bois.
A terme, des arbres d’âge et taille différents permettent au massif forestier de mieux résister
aux aléas climatiques. Ce type de paysage foisonnant et désordonné, apparemment laissé à
l’abandon est un chaos très proche de l’état des
forêts naturelles, où l’ordre, la rigueur et les
alignements n’existent pas. Les fourrés,
riches en ronces communes (Rubus frutico-
sus) sont utiles à la croissance des jeunes
arbres en les protégeant des ardeurs du
soleil et du piétinement. La taille de cette
végétation d’accompagnement, réalisée
deux fois par an, évite qu’elle ne prenne le
dessus sur les “sujets d’avenir”. Lépilobe hir-
sute (Epilobium hirsutum) ajoute au pêle-mêle
ambiant avec ses grandes tiges velues dressées. Familière
des bords d’eau, elle s’est très bien acclimatée au sol humide du bois. Ses fleurs d’un rose sou-
tenu sont très riches en nectar et attirent de nombreux insectes qui en assurent la pollinisation :
le moro-sphynx (Macroglossum stellatarum) est un papillon diurne qui butine en volant sur
place, les ailes battant à une vitesse telle, qu’elles sont pratiquement invisibles. Les fruits de
l’épilobe renferment de très nombreuses graines plumeuses disséminées par le
vent. Tout concourt à faire de cette plante une espèce envahissan-
te. La morelle douce-amère (Solanum dulcamara), liane à crois-
sance très rapide, la côtoie. Ses baies rouge orangé, à l’au-
tomne, attirent les oiseaux comme le merle noir (Turdus
merula) qui assure la dissémination des graines.
Dans ces parcelles survivent les vieux arbres ébranlés par
l’ouragan de 1999 et la canicule. Les radicelles altérées
réduisent leur capacité à prélever eau et nourriture. Le
bouleversement de leur environnement a modifié leur expo-
sition à la lumière et à l’humidité. Un stress hydrique grave
les empêche de se réadapter. Aujourd’hui, la plupart de ces
individus dépérissent : branches sèches, irrégularité voire
plante herbacée
plante qui ne contient
pas de bois.
Comment la Mairie
de Paris s’engage-t-elle
à préserver
la vie sauvage en ville ?
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Qui sont
les butineurs et
quel est leur rôle ?
Ateliers de botanique à l'Ecole Du Breuil,
Promenades à vélo et découverte du milieu forestier :
contactez Paris-Jardins au 01 40 71 75 60
Animations au Parc Floral, activités de découverte
écologique du bois :
contactez Paris-Nature au 01 43 28 47 63
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élytres
ailes antérieures plus ou moins coriaces
se présentant comme des fourreaux
protégeant les ailes postérieures mem-
braneuses. Les élytres se rencontrent
particulièrement chez les Coléoptères.
dissémination
dispersion des graines
pollinisation
transport du pollen par le
vent, l’eau, les insectes, etc.
jusqu’à l’organe femelle qui
contient l’ovule. Elle précède
la fécondation.
canopée
zone forestière composée
par la cime des arbres.
Découverte écologique
MAIRIE DE PARIS
DIRECTION GÉNÉRALE
DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
DIRECTION DES PARCS,
JARDINS ET ESPACES VERTS
Combien d’insectes
sont cités dans
ce texte ?
Paysages du bois
Découverte écologique
du bois de Vincennes
Pour mieux comprendre les paysages et milieux des bois parisiens
Les bois parisiens font partie des sites présentant une richesse biologique
exceptionnelle en Ile-de-France. Ilots de verdure insérés dans le tissu urbain,
ils profitent de la proximité des grands massifs forestiers franciliens et consti-
tuent des réservoirs de biodiversité aux portes de la ville.
Le bois de Vincennes compte 500 espèces de plantes sauvages telles la minette
ou des orchidées et une faune discrète et diversifiée tels le bruant zizi ou la lithobie.
Aujourd’hui, cet “Espace Boisé Classé à Conserver” appartient à de la Ville de
Paris. D’une surface totale de 995 hectares, il est couvert sur près de la moitié
par le massif forestier. Compte tenu d’une fréquentation considérable, plus de
11 millions de visiteurs par an, sa biodiversité doit être protégée : la Mairie de
Paris a signé le 26 avril 2003 la charte pour l’aménagement durable du bois de
Vincennes, le 25 novembre 2003, la charte pour l’aménagement durable du bois
de Boulogne, puis en mars 2004, la charte régionale de la biodiversité et des
milieux naturels, sengageant ainsi à préserver et développer le maintien de la vie
sauvage en ville.
Les paysages du bois, cartographiés sur le plan, sont autant de milieux
écologiques recelant une faune et une flore caractéristiques, unis par
des liens étroits que vous allez découvrir !
Rendez-vous dans le bois de Vincennes à vélo (empruntez les pistes cyclables et roulez dans les
allées !), en bus (lignes 112 et 46), en métro (station Château de Vincennes - ligne 1, Porte dorée
ou Liberté - ligne 8) ou bien par le RER A (station Joinville-le-Pont) plutôt qu’en voiture…
Répondez aux 7 questions. Envoyez vos réponses et coordonnées à la Maison Paris-Nature,
parc Floral, route de la Pyramide, 75012 Paris.
Les plus perspicaces recevront une surprise.
éclaircie
pratique sylvicole qui consiste à sup-
primer une partie des arbres dans le
but de fournir davantage de lumière et
d’espace aux arbres que l’on choisit de
laisser sur place.
convient de rappeler que d’une part, il est interdit de nourrir les animaux sauvages à Paris
et que d’autre part, le pain n’est pas un aliment complet et risque de modifier leur compor-
tement alimentaire : gavés, ils ne diversifient plus leur alimentation et
présentent des carences. De plus, le pain non consommé attire rongeurs
(rats) et insectes et peut provoquer des maladies qui engendrent une
mortalité massive de certaines espèces, notamment en été.
Sur les berges croissent roseaux et laîches, plantes typiques des
lieux humides. Des feuilles ciselées permettent d’identifier le lycope
d’Europe (Lycopus europaeus). Sur un arbre mort volontairement
laissé dans l’eau, un amas volumineux d’herbes, au printemps, signa-
le le nid des foulques macroules (Fulica atra). Elles se protègent ainsi
des prédateurs et ne sortent de leur cachette que lorsque tout danger
est écarté. Des plongées courtes et répétées leur permettent de déni-
cher quelques plantes aquatiques qui constituent une part de leur nour-
riture, limitant ainsi une prolifération qui serait nuisible à l’équilibre des
bassins et étangs. Pour préserver la biodiversité de ce milieu, il ne faut
pas relâcher d’espèces exotiques telles tortues de Floride ou poissons
d’aquarium.
Les espaces jardinés
Aux portes du bois de Vincennes se succèdent parcs et jar-
dins, marques de l’environnement urbain qui cerne le bois.
La diversité de la flore n’est pas spontanée mais choisie
dans la riche palette horticole du jardinier, pour ses cou-
leurs, son port, ses origines exotiques.
Les essences exotiques tel le ginkgo (Ginkgo biloba) ou
les cultivars* comme le hêtre pourpre (Fagus sylvatica
‘Purpurea’) côtoient les espèces indigènes* du massif
boisé avoisinant.
Dans les jardins botaniques, la diversité est encore plus
manifeste. Leur mission de conservatoire d’espèces per-
met la préservation de cette diversité végétale à
l’échelle mondiale. Ainsi, dans le parc Floral de Paris
sont cultivées un grand nombre de collections végétales
telles les iris, les astilbes, les géraniums, les
azalées, les pivoines, les fougères, etc qui ont valu en 1995 à la Mairie de Paris
l’agrément de ‘Jardin Botanique de France et des Pays Francophones’. Se
succédant au fil des saisons, elles enchantent de nombreux visiteurs.
Des jardins et pavillons à thème ponctuent le parc : le jardin des
papillons d’Île-de-France présente, du 15 mai au 15 octobre, des
papillons indigènes, respectant ainsi les périodes d’hibernation de
ses pensionnaires. Un jardin des plantes médicinales et condi-
mentaires, des pavillons abritant cactées, espèces méditerra-
néennes ou bonsaïs proposent une promenade horticole colorée
et insolite.
À la lisière orientale du bois, le Jardin d’Agronomie Tropicale,
créé en 1899 pour étudier, multiplier et
distribuer dans les colonies les plantes tropicales, a été embel-
li pour l’exposition coloniale de 1907. Accessible uniquement
les week-ends et lors de visites guidées, ce jardin, revenu
à l’état sauvage, constitue un réservoir de biodiversité, de
nombreuses espèces végétales indigènes ayant colonisé
le site.
Les lacs de Daumesnil et des Minimes, aux abords entre-
tenus, sont des sites de prédilection pour l’observation du
héron cendré (Ardea cinerea) qui pêche activement dans
leurs eaux.
Malgré l’omniprésence humaine, la faune de ces lieux est
abondante. Confrontées quotidiennement à cette agitation,
des espèces farouches auront un comportement audacieux dû
à l’imprégnation, c’est-à-dire une certaine familiarité entrete-
nue par le contact permanent avec les hommes. Ainsi, il n’est
pas rare d’observer le pic vert (Picus viridis) sur les pelouses du
parc Floral s’acharnant à déterrer vers de terre et larves d’in-
sectes ou encore l’écureuil roux (Sciurus vulgaris)
traverser les allées au pied des visiteurs surpris et
attendris.
absence de feuillage, écorce soulevée… Les forestiers surveillent de
près ces sujets. Une régénération explosive entoure ces vieux arbres.
Les érables planes (Acer platanoides), frênes communs (Fraxinus
excelsior) et robiniers (Robinia pseudo-acacia) sont les espèces dites
pionnières qui s’installent prioritairement. Dans les parcelles les plus
ouvertes par l’ouragan se sont développées des espèces héliophiles*
comme le buddléia (Buddleja davidii) ou arbre à papillons et la
clématite des haies (Clematis vitalba), refuge apprécié par nombre
d’oiseaux et d’insectes. D’autres espèces pionnières ont profité de ces
terrains perturbés pour s’installer massivement et investir l’espace
libéré. Les graines de tomate échappées de sacs de pique-nique en sont
un exemple exotique ; le chénopode (Chenopodium sp.) et la morelle noire
(Solanum nigra) sont des espèces sauvages qui colonisent facilement ces
milieux de friche. L’installation de l’érable sycomore (Acer pseudo-platanus)
et du bouleau verruqueux (Betula pendula) est facilitée par une large dissé-
mination des graines par le vent.
Le sol
La lumière régit une vie foi-
sonnante au-dessus du sol. Le
monde souterrain, qui en est privé,
n’en est pas moins sillonné par une
multitude d’organismes affairés dont
l’action est vitale pour l’écosystème*
tout entier.
Les feuilles fraîchement tombées sont brou-
tées par les Mollusques. Les débris rejetés sont décomposés par les cloportes des mousses
(Philoscia muscorum) et les cloportes aselles (Oniscus asellus) puis nourrissent bactéries et
champignons microscopiques. Leurs actions conjuguées jouent un rôle essentiel dans la dégra-
dation de la litière*. Elle constitue le berceau de la vie végétale. Après être passée successive-
ment dans le tube digestif de ces animaux de plus en plus petits, la matière organique est suf-
fisamment dégradée pour fournir au sol des éléments nutritifs assimilables par les végétaux.
Les vers de terre (Lumbriculus terrestris), dont l’activité est complémentaire et indispensable,
creusent des galeries qui favorisent la pénétration de l’air et de l’eau de pluie dans le sol. Ce
monde obscur est aussi peuplé de prédateurs : au détour d’un monticule de débris guette la
lithobie variée (Lithobius variegatus), mille-pattes rapide et grand amateur des animaux du sol.
La musaraigne musette (Crocidura russula) vit de cette faune du sol avant
d’être elle-même la proie du renard roux (Vulpes vulpes), vagabond
omniprésent du bois de Vincennes.
Ainsi va le cycle de la vie dans ces massifs boisés. Des relations
complexes lient ces êtres vivants et induisent un équilibre fra-
gile sans cesse menacé par la fréquentation des bois par un
public toujours plus nombreux. Le piétinement compromet
l’enracinement des végétaux et le fonctionnement de la litière.
Restez dans les chemins pour assurer la pérennité et la
préservation des lieux.
Les îlots
de vieillissement
Sur ces sites, les fores-
tiers conservent jusqu’à
leur mort naturelle les
chênes pédonculés
(Quercus robur) ou
les chênes rouvres
(Quercus petraea),
espèces très longévives.
L’âge des arbres joue un
rôle important dans la
répartition des espèces ani-
males.
Dès l’automne, des champi-
gnons côtoient mousses et
lichens, présents sur le bois sain toute l’année. Sur les arbres encore debout, la langue de bœuf
(Fistulina hepatica), champignon parasite, s’installe sur une blessure. Elle prend la forme d’une
langue rouge brique à chair molle. Petit à petit, elle digère la cellulose de l’arbre. Au stade final
de l’attaque, il ne reste qu’une poussière rouge et l’arbre est complètement creux. Au printemps
et en été, le cortège des insectes collemboles et scolytes pondent et s’abritent dans le bois
dont l’écorce est déjà soulevée. Les larves des grands capricornes (Cerambyx cerdo) perforent
lentement l’écorce des vieux arbres. Pendant 3 à 4 ans, elles se développent dans des
galeries creusées dans le bois. Larbre est fragilisé et des branches peuvent tom-
ber mais il reste vivant car la sève nourricière circule juste sous l’écorce. Le
terrain est tout préparé pour d’autres animaux. Les araignées pondent
sous l’écorce là où le bois est encore dur et partagent leur gîte avec
les pseudoscorpions du platane (Chernes hahni). Les branches et
troncs tombés au sol sont la proie d’une série d’organismes qui les
attaquent par vagues successives au fil des saisons. Lensemble
de ces décomposeurs, micro-prédateurs ou simples visiteurs
contribue activement à la dégradation de la matière organique et à
l’enrichissement du sol. Ces parcelles constituent ainsi de véri-
tables “réserves écologiques” et des sites d’observation privi-
légiés de l’évolution naturelle du bois. Fragilisés par l’ouragan
de 1999 puis par la sécheresse de 2003, chênes et érables
sycomores dépérissent. Les forestiers
interviennent pratiquement tous les
ans dans les zones fréquentées, afin
de veiller à la sécurité du public en éli-
minant les arbres dangereux. Après l’élimi-
nation des plus grosses branches, des vieux arbres
sont conservés sur pied, en guise de nichoirs et de garde-manger
pour la faune. Ces îlots deviennent rapidement des zones refuge
nécessaires à la sauvegarde d’espèces spécifiques sensibles à la
présence humaine.
Ainsi, le pic mar (Dendrocopos medius), amateur de vieilles forêts de
feuillus a élu domicile dans le bois de Vincennes. Auparavant très rare en
région parisienne, l’espèce est devenue assez commune depuis les années 1990. Il arpente les
grosses branches en quête d’insectes et de sève. Le retour de cette espèce témoigne de l’im-
pact des actions menées en faveur de l’accueil de la biodiversité.
Les pinèdes
Les pinèdes du bois de Vincennes maintiennent
une diversité des paysages et agrémentent
l’espace de promenade et de loisirs.
Elles datent des aménagements
d’Alphand* qui voulait figurer ainsi
des paysages alpins et landais.
Aujourd’hui, de nouveaux pins
noirs d’Autriche (Pinus nigra
subsp. nigra), espèce résistante
aux pollutions urbaines, sont
plantés. Les pins de Corse
(Pinus nigra subsp. laricio) aux
aiguilles groupées en bouquets
par 2 côtoient des cèdres de l’Atlas et du Liban
(Cedrus atlantica et C. libani) dont les graines conte-
nues dans les cônes font le régal des mésanges huppées (Parus crista-
tus). Certains troncs présentent des écorchures dues aux prospections
d’une des 5 espèces de pics parisiennes, le pic épeiche (Dendrocopos
major), qui construit son nid dans des fûts secs déjà attaqués par les
vers. Ces troncs affaiblis présentent une moindre résistance aux assauts
du bec pointu de ces oiseaux grimpeurs.
Les écureuils roux (Sciurus vulgaris) grigno-
tent les pignons des cônes et répandent les
écailles sur le sol, trahissant leur présence
discrète. En observant les troncs de près,
vous pourrez observer des graines coincées
dans les anfractuosités de l’écorce. La sittelle
torchepot (Sitta europaea), oiseau commun de nos
bois, parcs et jardins, gris-bleu sur le dos et orangé sur
le ventre, coince les fruits d’automne (faînes, noisettes, châtaignes, etc.)
dans l’écorce afin de les marteler plus facilement et d’en extraire la graine.
La réserve
ornithologique
L’accès à la réserve ornithologique du bois de Vincennes,
par des sentiers abrités, invite d’ores et déjà à la discré-
tion.
Pas de gestes brusques, parler à voix basse, sont les
conditions pour voir de nombreux oiseaux depuis le grand
observatoire
. Les visites matinales, période d’activité
intense des oiseaux, garantissent de nombreuses observa-
tions ornithologiques. Alors que dans
les chemins ou à travers bois, les
promeneurs, les adeptes de la
course à pieds et les chiens
libres mettent en danger les
espèces farouches ou nichant
au sol, ce lieu clos et protégé
assure leur tranquillité.
Ici, quelques arbres et arbustes ont été plantés. Aubépines, sureaux
et alisiers fournissent quantité de baies qui réjouissent le tarin des
aulnes (Carduelis spinus) et le bruant zizi
(Emberiza cirlus). Les églantiers et les prunel-
liers composent des haies et buissons denses pour abri-
ter, à la belle saison, la fauvette grisette (Sylvia communis) qui peut
alors s’égosiller en toute sécurité. La mare est un élément très
attractif pour les oiseaux : certains viennent s’y désaltérer, d’autres
comme l’épervier d’Europe (Accipiter nisus) y prennent un bain.
C’est l’occasion d’observations inhabituelles et saisissantes. La
mare est aussi le lieu privilégié par des espèces aquatiques telle la
gallinule poule d’eau (Gallinula chloropus) qui niche dans les mas-
settes à larges feuilles (Typha latifolia). Le bruant des roseaux
(Emberiza schoeniclus) y trouve un repère dissimulé dont il sort pour
lancer son cri plaintif. La grive litorne (Turdus pilaris) visite les
broussailles alentour à la recherche des vers et larves dans le sol.
La fauche est limitée et tardive pour permettre aux plantes de fleu-
rir et de monter en graines : les fleurs attirent des insectes dont la
fauvette des jardins (Sylvia borin) est friande ; les graines de
renouée (Polygonum aviculare), armoise (Artemisia vulgaris) et
centaurée (Centaurea jacea) attirent les bandes de moineaux
friquets (Passer montanus) ; les cardères sauvages (Dipsacus ful-
lonum) régalent le chardonneret élégant (Carduelis carduelis). En
fin d’été, l’herbe fauchée est mise en tas sur place. La microfaune
du sol s’active rapidement afin de dégrader cette matière organique ;
la bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), visiteuse d’hiver
des bords d’eau, y trouve des mets de choix.
Lacs et rivières
L’eau indispensable à toute vie est omniprésente dans les
milieux naturels mais peut aussi constituer un écosystè-
me* à part entière. Bien que le réseau des lacs et rivières
du bois de Vincennes soit totalement artificiel, des éco-
systèmes intéressants s’y sont progressivement installés,
aidés par un entretien particulier.
Eaux courantes et eaux stagnantes se succèdent avec leur
faune et leur flore. Le printemps et l’été sont plus propices
à la découverte de ce milieu qui s’agite et se pare de cou-
leurs électriques dès les premiers rayons de soleil.
Au premier regard, la végétation plus
ou moins dense des berges garantit
des observations fructueuses. Les
saules marsault (Salix caprea) et
peupliers blancs (Populus alba)
ancrent leurs racines dans la berge et la stabilisent. Le carex faux
souchet (Carex pseudocyperus) s’associe à l’iris faux-acore (Iris
pseudacorus) pour constituer une végétation vigoureuse et propice
à la dissimulation.
Au printemps, la grenouille rousse (Rana temporaria), dont le chant
répétitif berce les visiteurs nocturnes, dépose ses œufs en grappe géla-
tineuse, protectrice, parmi les végétaux. Cependant, l’artificialisation des
ruisseaux limite l’installation de ces amphibiens. Des berges naturelles leurs
sont en effet nécessaires : elles sont la transition indispensable entre la phase
aquatique de la larve (têtard) et la phase terrestre de l’adulte. Leur végétation
rend le cours d’eau peu accessible aux prédateurs terrestres. C’est surtout en
bordure et dans les pièces d’eau naturelles que vous pourrez observer le crapaud
commun (Bufo bufo) et le triton ponctué (Triturus vulgaris). Ils participent, ensemble, à la régu-
lation efficace des moustiques et autres insectes piqueurs, mal aimés, qui sont nombreux à
confier leur progéniture aux eaux du bois.
Quelques plantes aquatiques affleurent à la surface. Les cératophylles épineux (Ceratophyllum
demersum) flottent librement ou se fixent dans la vase par des racines filiformes dont le décou-
page fin augmente la surface d’absorption. En cas de pollution excessive, cet avantage peut
devenir fatal : les éléments nutritifs empoisonnés sont absorbés d’autant plus vite. Déverser
des substances chimiques dans les ruisseaux peut provoquer une dégradation durable qui
se propage tout au long du cours d’eau. Les survivants peuvent alors
envahir le milieu et l’appauvrir plus encore.
Ces herbiers sont un abri pour une multitude d’animaux qui vien-
nent y pondre afin d’assurer leur descendance. La libellule
déprimée (Libellula depressa) frôle la surface de l’eau et dépose
ses œufs en divers endroits. Sa larve est aquatique, elle dévore
larves et insectes, jusqu’au jour où elle grimpe sur une plante
de la berge, et quitte sa peau larvaire pour adopter la forme
adulte ailée aux couleurs irisées. Encore faut-il qu’elle échappe
au gardon (Rutilus rutilus) dont les alevins affamés savent
d’instinct où et comment prendre des forces. Sa capacité
d’adaptation aux pollutions passagères, aux hausses de tempé-
rature, et son régime omnivore expliquent sa présence si fré-
quente dans les eaux citadines.
Cette agitation laisse place, la nuit, à
quelques rapides passages du rat surmulot (Rattus norvegicus)
le long des berges, en quête de graines ou d’insectes impru-
dents, voire de menus cadavres à faire disparaître. Il côtoie les
pipistrelles communes (Pipistrellus pipistrellus), chauve-souris
venues gober quelques moucherons.
Les rivières sont curées tous les 4 à 5 ans afin d’éviter leur enva-
sement, préjudiciable au bon écoulement de l’eau, et d’assurer la
pérennité et la diversité des espèces fréquentant ce milieu. Tronçon
par tronçon, le lit de la rivière est partiellement asséché et la vase
est analysée avant d’être épandue pour enrichir les zones de sous-
bois. Ce nettoyage est mené en fin d’automne, hors période de
reproduction des amphibiens et poissons.
Les eaux stagnantes des étangs et bassins offrent de grandes sur-
faces aux canards colverts (Anas platyrhynchos). Dès l’éclosion,
les canetons quittent le nid pour suivre leur mère dont ils appren-
nent les comportements pour survivre. Les mouettes rieuses
(Larus ridibundus) leur disputent les petits mollusques éparpillés
dans l’eau ou les morceaux de pain jetés par les visiteurs.
Si nourrir ces oiseaux passionnants procure une joie immédiate, il
cultivar
variété d’une espèce végétale
obtenue par sélection
et cultivée.
héliophile
qui se développe de
préférence en pleine
lumière.
Le bois de Vincennes recèle encore bien d’autres
richesses qu’il est aisé de découvrir, moyennant patience,
curiosité et respect des lieux. Soumis aux agressions urbaines
et aux aléas climatiques, il a bénéficié de la politique d’aménagement de
l’agglomération parisienne et de la région Ile-de-France.
La valeur écologique et patrimoniale du bois a été officiellement réaffirmée lors
de la signature de la charte d’Aménagement durable du bois de Vincennes, le 26
avril 2003 entre la Ville de Paris et 10 collectivités territoriales riveraines du
bois. Pour le protéger et mieux accueillir ses visiteurs, 4 axes majeurs ont été
adoptés pour un projet de développement durable du bois :
La réhabilitation des paysages et la restauration des milieux naturels
en protégeant le cœur du massif forestier
Une forte réduction de la circulation et du stationnement automobile,
qui morcellent le bois, pour donner la priorité aux itinéraires de circu-
lation douce
La reconquête de l’espace public et une gestion cohérente des activi-
tés proposées par les concessionnaires
La volonté d’innover dans les modes de gestion et de gouvernance en
intégrant les associations et les acteurs locaux.
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Quelles espèces
végétales avez-vous
découvertes ?
L’ouragan de 1999
n’a-t-il eu que des
effets négatifs
pour
le bois ?
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Qui sont
les prédateurs
du sol ?
écosystème
ensemble des êtres vivants (biocénose)
dans leur environnement (biotope) et
des interactions des espèces entre
elles et avec le milieu.
indigène
se dit d’une espèce présente
spontanément dans la zone (milieu, région)
où elle vit sans y avoir été importée
(synonyme aborigène, autochtone).
Opposé : exotique, exogène.
litière
sol forestier, constitué d'un ensemble
de débris organiques (feuilles mortes,
cadavres d'animaux etc) en cours de
décomposition.
Alphand (1817 – 1891)
ingénieur de Napoléon III qui a
aménagé nombres de jardins
parisiens dont le parc Monceau,
le parc Montsouris, les Buttes-
Chaumont et les bois.
Quel geste écologique
êtes-vous prêts à réaliser
pour préserver
la biodiversité du bois ?
Le massif forestier
Sur une surface de 440 hectares, les forestiers de la Ville de Paris pratiquent une gestion régu-
lière du massif afin de préserver son aspect naturel. Lors des « éclaircies* », des jeunes arbres
ou des arbres adultes, se développant moins bien, sont abattus. Au sein du massif forestier, des
arbres côtoient arbustes, arbrisseaux et strate herbacée dans une cohabitation apparemment
tranquille ; c’est sans compter la lutte impitoyable, invisible à nos yeux car très lente, qu’ils se
livrent pour accéder à la lumière. En effet, sélection naturelle et compétition sont également
présent dans le monde des végétaux.
Le chêne sessile (Quercus petraea) se fait disputer la souveraineté du domaine sylvestre par les
érables (Acer platanoides et A.pseudo-platanus) qui poussent beaucoup plus rapidement que
lui et entravent sa croissance illustrations 5 et 44 chêne sessile et érable plane.
D’autres végétaux recherchent la lumière avec plus ou moins d’avidité. Le lierre terrestre
(Glechoma hederacea) n’est qu’à demi gourmand de soleil : espèce de mi-ombre, il apprécie les
sols frais à humides sous couvert des chênes, hêtres et frênes. C’est une espèce mellifère dont
le nectar est utilisé par les abeilles pour élaborer le miel. En mars-avril, sa fleur bleue est très
bien distinguée par ces butineurs alors qu’ils ne perçoivent pas le rouge. Ne confondez pas cette
espèce herbacée avec le lierre grimpant (Hedera helix), qui se sert d’un support pour vivre. Il
peut aussi tapisser le sol en pleine ombre mais ne fleurit, en automne, qu’en pleine lumière
après la chute des feuilles. Pour se reproduire, il suffit que quelques guêpes germaniques
(Vespula germanica), frelons à tête jaune (Vespa crabo) et abeilles communes (Apis mellifera =
Apis mellifica) se rencontrent sur ses fleurs pour assurer leur pollinisation*. La fauvette à tête
noire (Sylvia atricapilla), commune dans le bois, est attirée par ses baies bleu-noir, précieuses
en période hivernale. Elle est un des acteurs principaux de sa dissémination*. Incapable d’en
digérer les graines, elle les rejette dans ses fientes au hasard de ses déplacements illustration
11 fauvette à tête noire.
Sur les parcelles âgées, de grands arbres adultes se sont établis. Cent cinquante à deux cents
ans se sont écoulés depuis que les graines se sont semées ou que les jeunes plants ont été mis
en terre. Dans ces zones, des coupes sanitaires sont menées de septembre à avril afin d’enle-
ver les arbres malades ou dangereux pour les promeneurs. Les plus beaux troncs sont empor-
tés à la scierie, d’autres servent de bois de chauffage. Les restes sont broyés et restitués au
milieu. Remarquez la silhouette des arbres dans ce milieu forestier : ils présentent un tronc
élevé avec peu de branches basses et un feuillage très étendu à la cime. La concurrence pour
la lumière a entraîné ce développement en hauteur. Les frondaisons se rejoignent pour former
la canopée*, terrain de chasse de nombreux passereaux dont la grande famille des mésanges
(Parus sp.) : charbonnière (P. major), bleue (P. caeruleus), nonnette (P. palustris), noire (P. ater).
Le pinson des arbres (Fringilla coelebs) y lance inlassablement ses strophes, au printemps, afin
de séduire une partenaire. Le pouillot véloce (Phylloscopus collybita) inspecte la zone pour y
dénicher chenilles ou araignées illustration 34 pouillot véloce. Le tronc est parcouru par le grim-
pereau des jardins (Certhia brachydactyla) à la recherche des insectes de l’écorce qu’il
débusque avec sa langue. Plus bas, l’accenteur mouchet (Prunella modularis) parcourt les buis-
sons et le sol en quête de graines. La nuit tombante, ce sont les noctules communes (Nyctalus
noctula), chauves-souris exclusivement forestières, qui sortent de leurs cavités dissimulées
dans les frondaisons pour ingurgiter quelques moustiques (Culex sp. et Anopheles sp.) illustra-
tion 28 noctules communes. Présent du sol jusqu’aux cimes, le geai des chênes (Garrulus glan-
darius) est en quête des fruits secs que l’automne lui procure généreusement. Il profite
d’ailleurs de la saison pour faire des réserves qu’il enterre et qu’il lui arrive d’oublier, contribuant
ainsi à la régénération des bois.
Les chênes puis les érables et les pins sont les essences les plus représentées dans le bois de
Vincennes. Mais les charmes (Carpinus betulus), bouleaux verruqueux (Betula pendula), mar-
ronniers communs (Aesculus hippocastanum), hêtres (Fagus sylvatica), tilleuls à petites feuilles
(Tilia cordata) et bien d’autres contribuent à enrichir sa diversité.
Le sol
La lumière régit une vie foisonnante au-dessus du sol. Le monde souterrain, qui en est privé,
n’en est pas moins sillonné par une multitude d’organismes affairés dont l’action est vitale pour
l’écosystème* tout entier. Les feuilles fraîchement tombées sont broutées par les Mollusques.
Les débris rejetés sont décomposés par les cloportes des mousses (Philoscia muscorum) et les
cloportes aselles (Oniscus asellus) qui nourrissent ensuite bactéries et champignons microsco-
piques. Leurs actions conjuguées jouent un rôle essentiel dans la dégradation de la litière*. Elle
constitue le berceau de la vie végétale. Après être passée successivement dans le tube diges-
tif de ces animaux de plus en plus petits, la matière organique est suffisamment dégradée pour
fournir au sol des éléments nutritifs assimilables par les végétaux. Les vers de terre
(Lumbriculus terrestris) dont l’activité est complémentaire et indispensable, creusent des gale-
ries qui favorisent la pénétration de l’air et de l’eau de pluie dans le sol. Ce monde obscur est
aussi peuplé de prédateurs : au détour d’un monticule de débris guette la lithobie variée
(Lithobius variegatus), mille-patte rapide et grand amateur des animaux du sol illustration 24
lithobie variée. Malgré sa petite taille, la musaraigne musette (Crocidura russula) vit de cette
faune du sol avant d’être elle-même la proie du renard roux (Vulpes vulpes), vagabond omni-
présent du bois de Vincennes illustration 2 musaraigne musette.
Ainsi va le cycle de la vie dans ces massifs boisés. Des relations complexes lient ces êtres
vivants et induisent un équilibre fragile sans cesse menacé par la fréquentation des bois par un
public toujours plus nombreux. Le piétinement compromet l’enracinement des végétaux et le
fonctionnement de la litière. Restez dans les chemins pour assurer la pérennité et la préserva-
tion des lieux.
Qui sont les prédateurs du sol ?
Les îlots de vieillissement
Sur ces sites, les forestiers conservent jusqu’à leur mort naturelle, les chênes pédonculés
(Quercus robur) ou les chênes rouvres (Quercus petraea), espèces très longévives. L’âge des
arbres joue un rôle important sur la répartition des espèces animales. Ainsi, le pic mar
(Dendrocopos medius), amateur de vieilles forêts de feuillus a élu domicile dans le bois de
Vincennes. Auparavant très rare en région parisienne, l’espèce est devenue assez commune
depuis les années 1990. Il arpente les grosses branches en quête d’insectes et de sève. Le retour
de cette espèce témoigne de l’impact des actions menées en faveur de l’accueil de la biodiver-
sité illustration 17 pic mar.
Les branches et troncs tombés au sol sont la proie d’une série d’organismes qui attaquent par
vagues successives au fil des saisons. Dès l’automne, des champignons côtoient mousses et
lichens, présents sur le bois sain toute l’année illustration 7 mousses et lichens. Sur les arbres
encore debout, la langue de bœuf (Fistulina hepatica), champignon parasite, s’installe sur une
blessure. Elle prend la forme d’une langue rouge brique à chair molle. Petit à petit, elle digère
la cellulose de l’arbre. Au stade final de l’attaque, il ne reste qu’une poussière rouge et l’arbre
est complètement creux illustration 12 langue de boeuf. Au printemps et en été, le cortège des
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