( 44* ) que ce fait seul pourrait suffire pour penser qu'ils n'ont pas cette origine , car on ne voit pas que des animaux se nourrissent des excrémens de ceux qui les ont procréés. I l reste à découvrir et à expliquer comment ce sang desséché peut se présenter pour la nourriture des larves sans provenir du corps des puces ; mais quoique ce qui se passe à cet égard soit extrêmement fréquent, personne, p e u t - ê t r e , n'a été à portée de l'observer. J e hasarderai cette conjecture : c'est que dans certains cas les puces, et peut-être les femelles exclusivement, auraient la faculté d'ouvrir la peau non-seulement pour se nourrir du sang qu'elles peuvent pomper, mais encore d'y faire ( comme les sangsues ) une blessure qui le laisserait couler pendant un certain temps 5 ce sang , fluide en sortant de la peau , se dessécherait promptement par la chaleur de l'animal à mesure qu'il découlerait de la blessure, et ce serait là la cause de la forme de ceux de ces grains qui sont contournés sur euxmêmes. Ce qui viendrait appuyer cette conjecture, c'est qu'on ne trouve ce sang desséché et calibré que dans les poils des animaux qui l'ont fourni, et dans les endroits où ils ont reposé , quoique les insectes se rencontrent ailleurs. S'ils provenaient des excrémens des insectes, on en trouverait partout où ces derniers auraient habité, et c'est ce que l'on ne voit pas. Quand ils attaquentla peau des hommes, on remarque quelquefois des taches du sang qui a dû découler d'une plaie , mais non des grains calibrés. L e 11 août j'ai ramassé des œufs pondus du même jour, et ils sont éclos cinq jours après. Ayant nourri les petites larves avec le sang desséché que j'avais trouvé avec les œufs, j'ai remarqué qu'elles marchent fort vite