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(1732-1809)
Né à Rohrau (Basse-Autriche), le 31 mars
(ou le 1er avril) 1732 ; mort à Vienne, le 31 mai
1809. Il fut d’extraction modeste (son père
était charron) et de famille nombreuse
(douze enfants, – dont son cadet, Michael,
lui-même plus tard compositeur en renom).
Il entra dans la carrière musicale grâce à
sa voix, en devenant petit chanteur à la
cathédrale de Vienne. Mais le premier
événement important de sa vie fut la
rencontre de l’illustre Porpora, qui lui
enseigna sa méthode de chant ainsi que la
composition. Vers 1757, Haydn produit ses
premiers quatuors à cordes (op. 1 et 2) :
ils établissent sa réputation parmi
l’aristocratie viennoise. Vers 1758, il est
engagé par le comte Morzin. Troisième
événement capital : en 1761, Haydn entre au
service des princes Eszterhazy à Eisenstadt,
puis à Eszterhaza – un « petit Versailles »
pourvu de deux théâtres ; il y restera
jusqu’en 1790, composant pour Eszterhaza
presque tous ses opéras et nombre de ses
œuvres symphoniques et de chambre.
Pendant l’hiver de 1781-1782, rencontre de
Mozart à Viene : une amitié faite
d’admiration réciproque liera les deux
hommes. En 1791, (année de la mort de
Mozart), Haydn, libéré de ses engagements
à Eszterhaza, arrive à Londres, qui lui
réserve un accueil triomphal : il y compose
une série de six symphonies « londoniennes
». Second séjour à Londres en 1794-1795 ; –
avec six nouvelles symphonies (n°99 à 104,
les dernières) : même triomphe. En 1795,
retour définitif à Vienne : Haydn composera
encore six messes, des quatuors à cordes, et,
surtout, deux grands oratorios, la Création
et les Saisons. Il fait, en 1808, son ultime
apparition en public pour une exécution de
la Création : c’est l’apothéose. Il mourra
l’année suivante.
Longue et fructueuse carrière que
celle de ce musicien d’une grande noblesse
d’âme et tout pétri d’humour, –
abondante aura embrassé à peu près tous les
genres. C’est peut-être dans le domaine de
la musique de chambre que Haydn
expérimenta et affirma le mieux ses
conquêtes formelles et expressives, – au
point d’abolir l’ancienne tradition viennoise
et d’en créer une toute nouvelle dont les
héritiers directs seraient Mozart et
Beethoven, et – plus lointainement, doit-on
s’en étonner ? – un Arnold Schoenberg.
Les Quatuors à cordes, en particulier,
tiennent dans l’œuvre du musicien, comme
dans l’évolution du genre, une place
privilégiée : Haydn prit le quatuor à cordes à
ses débuts pour le transformer totalement,
et l’amener au seuil « sensible » du
Romantisme.