
Résumé
La recherche des exoplanètes, à l’Observatoire de Genève, poursuit depuis 12 ans le même but : découvrir
des planètes de plus en plus légères, et orbitant autour de leur étoile dans des conditions similaires à la Terre.
Cette recherche nécessite donc l’utilisation d’instruments de haute précision ainsi que leur constante améliora-
tion.
Le spectrographe HARPS (High Accuracy Radial velocity Planetary Search) situé à La Silla, au Chili, a permis
dernièrement la découverte d’une planète de 5 masses terrestres. La précision atteinte est d’environ 1m/s avec
cet instrument. Mais celle-ci peut être augmentée d’un facteur 10 au moins si la calibration du spectrographe
est quasi-parfaite, et que sa dérive en cours de nuit est exactement connue.
La solution envisagée pour résoudre ce problème est de remplacer la source de calibration actuelle, une lampe
à cathode creuse au thorium, par un interféromètre de Fabry-Pérot illuminé par une lumière blanche. Il a donc
fallu estimer la différence entre les performances théoriques de l’instrument et celles obtenues par simulation,
afin de vérifier que ce système était viable.
Nous avons ensuite simulé le spectre d’un corps noir à travers le Fabry-Pérot au format employé par HARPS,
afin d’estimer la précision atteinte dans la correspondance entre pixel et longueur d’onde.
L’activité chromosphérique apporte des variations de la vitesse radiale et peut donc perturber la détection des
planètes de très faible masse. Cette variabilité intrinsèque (ou Jitter) entraîne même parfois la détection de mou-
vements périodiques de quelques jours assimilés à la présence d’une ou plusieurs planètes orbitant autour de
cette étoile.
A partir d’un catalogue d’étoiles étudiées de HARPS, nous avons pu établir, par tirage gaussien, que le sigma
du Jitter diminue avec l’activité stellaire, pour atteindre environ 1m/s pour les étoiles les moins actives. Ce
résultat est véritablement fondamental pour affirmer la viabilité de projets destinés à la détection d’exoplanètes
de masse équivalente à celle de la Terre. Il faut cependant noter que dans ces observations se situent sans aucun
doute de nombreuses petites planètes que l’on est encore incapable de détecter. On pourrait ainsi espérer que le
Jitter des étoiles soit en réalité de 0,5m/s seulement.
Ce résultat est donc véritablement encourageant pour l’équipe des exoplanètes de l’Observatoire de Genève.
Les deux parties sont étroitement corrélées par l’enjeu que représente la détection des planètes de très faible
masse. Pour atteindre ce but, il s’agit en effet d’améliorer les performances des instruments mais aussi de dé-
terminer combien de points de mesure il faudra au minimum pour établir l’orbite de planètes d’une masse
équivalente à celle de la Terre. Le temps de télescope attribué à chaque projet étant précieux, il s’agit, avec cette
recherche de l’extrême précision, de minimiser le temps consacré à chaque étoile que l’on désire observer.
4