DOSSIER PÉDAGOGIQUE
LE MALADE
IMAGINAIRE
théâtre | texte Molière | mise en scène Jean Liermier
MARDI 7 › SAMEDI 18 OCTOBRE 2014
MARDI, VENDREDI À 20H30,
MERCREDI, JEUDI ET SAMEDI À 19H30, LE DIMANCHE À 16H
THEATRE71.COM SCÈNE NATIONALE DE MALAKOFF
3, PLACE DU 11 NOVEMBRE – 92240 MALAKOFF 01 55 48 91 00
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LIGNE 13 MALAKOFF-PLATEAU DE VANVES - PÉRIPHÉRIQUE PORTE BRANCION
SOMMAIRE
Générique page 1
› De la fiction jaillira la vérité page 2
Un rapport intime à Molière page 3
Léquipe artistique page 7
Les comédiens page 8
Pour aller plus loin page 11
LE MALADE IMAGINAIRE
Léquipe artistique
texte Molière | mise en scène Jean Liermier | assistante mise en scène Alexandra Thys
avec Madeleine Assas, Dominique Catton, Pierre-Antoine Dubey, Philippe Gouin, Jacques Michel,
Gilles Privat, Marie Ruchat et Christine Vouilloz
durée 1h50
âge conseillé à partir de 12 ans
scénographie Jean-Marc Stehet Catherine Ranklat | lumières Jean-Philippe Roy | univers
sonore Jean Faravel | coiffures et maquillages Paillette et Patricia Faget | costumes Catherine
Rankl et Patricia Faget | sculpture Marie-Cécile Kolly, Anne Leray et Sylvia Faleni
production déléguée Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, en collaboration avec la Compagnie
des Petites Heures | spectacle réalisé avec le soutien de Notenstein Banque Privée
1
DE LA FICTION JAILLIRA
LA VÉRITÉ
Assis dans un fauteuil, Argan fait des comptes d’apothicaire. Il passe en revue ses ordon-
nances, ses médecines et autres lavements. La pièce s’ouvre donc, comme souvent chez
Molière, en plein milieu d’une action, au cours d’une vie. Ses proches viennent à sa rencontre
et nous renvoient peu à peu l’image d’un hypocondriaque tyrannisant son entourage et se
laissant aveugler par des bonimenteurs. Une comédie de haut vol, faisant la critique de la
médecine. Et pourtant. C’est une pièce où la mort rôde sans partage. Elle s’est glissée sous la
peau de l’auteur et s’est logée dans ses poumons (Molière s’évanouit lors de la quatrième
représentation, dès le rideau tombé, et ne se réveillera pas). Elle est, dans la bouche des
jeunes amants, une menace de suicide (on veut mourir d’aimer). Elle est simulacre quand
Argan contrefait le mort devant sa fille et sa femme. Et de la fiction jaillira la vérité. Une
comédie macabre, où le rire et la fable tiennent à distance le réel. C’est alors que le carnaval
entre en scène. La servante devient médecin, le prétendant, professeur de musique, le père,
le mort, la mère aimante, la marâtre. Lordre des choses est renversé et l’espace d’un instant
le théâtre sert de révélateur en mettant en lumière le véritable amour et la terrible réalité.
Molière mourant écrit sur la maladie. Il écrit sur la vie. Et joue des faux-semblants dans une
construction vertigineuse où Molière-Argan crache ses poumons sur scène tout en souriant,
se paie le luxe de questionner son legs et s’invective dans un moment comique d’une effroy-
able cruauté : « Par la mort, nom de diable… je lui dirais [à ce Molière] : crève, crève. »
Delphine de Stoutz, dramaturge
2
UN RAPPORT INTIME
À MOLIÈRE
Propos recueillis par Delphine de Stoutz
Jeudi 3 octobre 2013. Sept semaines encore avant que Jean Liermier ne retrouve son équipe dans la
salle de répétition du Théâtre de Carouge pour la première lecture du
Malade imaginaire
. Il y a
quelques jours, la maquette du décor est arrivée au théâtre, nous laissant tous bouche bée. Catherine
Rankl, qui co-signe ce travail avec Jean-Marc Stehlé, fouille dans les stocks de costumes et suit la
construction. Le metteur en scène enchaîne les rendez-vous avec les comédiens pour leur parler une
fois encore de cette œuvre que l’on croyait familière et qui nous semble tout à coup inconnue. Je
demande à Jean un entretien. Il hésite. Il m’en a tellement parlé. Que dire de plus ? Et pourtant…
Des retrouvailles
Le fait de monter une pièce plutôt qu’une autre est pour moi de l’ordre des rencontres, et donc
du hasard. Même si le hasard se provoque. C’est parce que cela se présente ici et maintenant et
pas avant que c’est de l’ordre de la nécessité. J’ai certaines affinités avec les auteurs français. Je
ne passe pas par le filtre d’une traduction, donc ne suis pas influencé par le point du vue du
traducteur. Je me sens ainsi au plus près de l’auteur. Le projet est né du désir de retrouver Gilles
Privat avec qui j’avais déjà travaillé sur
L’École des femmes
. Nous avons évoqué le fait de
poursuivre ce chemin et nous sommes artés sur cette pièce. Gilles Privat l’avait jouée enfant.
On m’a rapporté que déjà alors il brûlait les planches ! Et moi, j’ai besoin d’un acteur de la qualité
et de la profondeur de Gilles Privat pour essayer de toucher ce qui rend à mes yeux cette pièce
mystérieuse.
Un mystère
Qu’est-ce qui fait qu’au troisième acte, quand il est avec son frère qui le pousse à sortir de sa
maladie et de son angoisse, Molière, dans son personnage d’Argan, lui répond : « Ne me parlez
pas de ce Molière, c’est un grand impertinent. S’il vient à tomber malade, ce que je souhaite c’est
que les médecins refusent de le soigner, et qu’il crève, qu’il crève ! »
Selon les études qui ont pu être faites, tout le monde s’accorde à dire que Molière était une force
de la nature. Personne ne s’attendait à ce qu’il meure. Néanmoins, il était fatigué, diminué, il
crachait du sang. Il était véritablement malade et il y a quelque chose de vertigineux à l’imaginer
dire cela alors qu’il crachait ses poumons. Et je ne peux m’empêcher de penser, avec le recul de
l’histoire bien sûr, qu’il avait d’une fon inconsciente une prescience de la mort à venir. Il y a
quelque chose de l’ordre du vertige, de l’inconscient, de la force ou de la nécessité du théâtre
dans nos vies pour traverser les épreuves.
La question que je me posais était : est-ce qu’Argan est un hypocondriaque ou un malade ? En
effet, Argan pense qu’il est malade. Les personnes proches de lui pensent qu’il ne l’est pas. Enfin,
le fait qu’il le pense le rend malade. Donc, il est malade. Prenez le troisième acte, quand Toinette
et Béralde le poussent à contrefaire le mort. Aussi bien Angélique que Béline n’ont aucun doute
quant au fait qu’il soit mort. Je me dis donc qu’il y a quand même un terreau qui fait que son
histoire est crédible. Il y a cette angoisse qui prend la forme d’une maladie. Et donc, s’il y a une
maladie avérée, qu’est-ce qui est en fin de compte imaginaire dans cette pièce ? 3
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