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C2
’ (i + n) = C2
’ (i) et qu’il suffit de faire varier i de 1 à n pour obtenir toutes les opérations
C2
’ . Il est facile de vérifier que le produit de deux opérations C2
’ redonne une rotation autour
de C. Il suffit de multiplier les deux membres de (1.2,11) deux fois par σh pour obtenir en
effet :
C2
’ (i) C2
’ (j) = Cn(i – j) (1.3,6)
Le groupe Dn ne contient donc que ces 2n opérations qui peuvent être réparties en classes.
La classe des opérations conjuguées de Cnk est constituée des opérations {R-1CnkR} où
R est l’une des 2n opérations du groupe. D’après (1.2,1), les opérations R = Cn ne donnent
naissance à aucune nouvelle opération conjuguée (Cn- Cnk Cn = Cnk). Par contre, les
opérations C2
’ (j) fournissent, d’après (1.3,4 à 6) : C2
’ (j) Cnk C2
’ (j) = Cn-k. Les deux rotations
d’angles opposés se rassemblent donc dans la même classe, en accord avec la règle énoncée
au paragraphe 1.3.3.
La classe des opérations conjuguées de C2’(i) est constituée des opérations
{R-1C2’(i)R}. À l’aide des expressions (1.3,4 à 6), on montre aisément que Cn-kC2
’ (i)Cnk =
C2
’ (i – 2k) et que C2
’ (j) C2
’ (i) C2
’ (j) = C2
’ (2j – i). Lorsque k et j prennent toutes les valeurs
entières, les deux ensembles d’opérations obtenus sont identiques (il suffit que j = i – k pour
que l’opération j du deuxième coïncide avec l’opération k du premier). Il reste à savoir si
cet ensemble unique, {C2
’ (i – 2k), k∈[1, n]}, recouvre toutes les opérations C2
’ du groupe.
On peut pour cela séparer en deux parties cet ensemble de n éléments. Cette séparation sera
différente suivant que n est pair ou impair :
• pour n pair, on choisit les deux parties suivantes :
p1 = {C2
’ (i – 2k), k∈[1, n/2]} et p2 = {C2
’ (i – 2(n/2 + k)), k∈[1, n/2]}
• pour n impair, on choisit les deux parties suivantes :
p1’ = {C2
’ (i – 2k), k∈[1, (n – 1)/2]} et p2’ = {C2
’ (i – 2((n – 1)/2 + k)), k∈[1, (n + 1)/2]}
En vertu de la relation de périodicité, C2
’ (j) = C2
’ (j + n), il est facile de voir que p2 est
identique à p1 mais que p2’ = {C2
’ (i + 1 – 2k), k∈[1, (n + 1)/2]} est différent de p1’. Dans le
cas où n est pair, l’ensemble des éléments conjugués de C2
’ (i) ne contient donc que n/2
éléments distincts. Les n/2 autres opérations C2
’ sont les conjuguées de C2
’ (i + 1) et forment
une seconde classe. Dans le cas où n est impair au contraire, les n opérations C2
’ se
retrouvent soit dans p1’, soit dans p2’ et se rassemblent donc toutes en une seule classe.
Exercice : Dessiner les axes C2
’ des groupes D3 et D4 en indiquant ceux qui appartiennent à
la même classe.
Le groupe Cnv est engendré par les deux opérations génératrices Cn et σv. Il se décrit
exactement de la même façon que Dn en substituant les miroirs σv(i) aux axes C2
’ (i).
Le groupe Cnh est engendré par les deux opérations Cn et σh (miroir perpendiculaire à
l’axe C). Il peut toujours être décrit comme le produit direct Cn⊗Cs. Il contient donc 2n
opérations : {Cni} et {σhCni}. Ces dernières sont toujours notées sous la forme d’une
puissance impaire de Sn = σhCn. En effet, si i est impair, Sni = σhCni et, si i est pair, on peut
toujours exprimer Cni sous la forme d’une puissance impaire d’une rotation en écrivant Cni
= Cn(i + n) si n est impair ou Cni = Cn/2i/2 si n est paire, ou toute combinaison de ces deux
changement d’écriture permettant d’obtenir une puissance impaire.
Exercice : Écrire les 2n opérations des groupes Cnh pour n = 3 et n = 6.
Pour n pair, le groupe contient l’opération σhCnn/2 = S(π) = i et il peut aussi être décrit
comme le produit direct Cn⊗Ci. On écrit alors ses n dernières opérations dans un ordre
différent : iCn0 = i, iCn1, iCn2, … au lieu de σhCn0 = σh, σhCn1, σhCn2, …Il s’agit
naturellement des mêmes opérations.
3° À partir de trois opérations génératrices, on peut construire deux nouveaux groupes
simples.
Le groupe Dnh est engendré par les trois opérations Cn, C2
’ , σh. Il peut être décrit
comme le produit direct Dn⊗Cs et, quand n est pair, comme Dn⊗Ci. Il contient donc deux
fois plus d’opérations que Dn soit 4n. Noter que les produits de σh par C2
’ (i) sont des miroirs
σv(i) (voir l’équation (1.2,8)). Comme pour Dn, le regroupement des opérations en classes
dépend de la parité de n. Il y a deux fois plus de classes que dans Dn.
Le groupe Dnd est engendré par les trois opérations Cn, C2
’ , σd. Cette dernière
opération est un miroir vertical qui ne peut contenir l’un des axes C2
’ (i) sinon le groupe
contiendrait le produit C2
’ (i)σv(i) = σh (voir l’équation (1.3,10)) et serait donc le groupe Dnh.
Pour engendrer un nouveau groupe, σd est un miroir vertical dont la trace horizontale est
bissectrice de l’angle entre deux C2
’ successifs. Le miroir compris entre les axes C2
’ (i) et
C2
’ (i + 1) peut être repéré par l’angle (i + i +1)π/2n = (i + ½)π/n et peut être noté σv(i + ½).
Le groupe contient donc les 2n opérations de Dn, les n produits des Cnk par le σd générateur
c’est-à-dire les n miroirs {σv(i + ½), i ∈ [1, n]} et enfin les produits des C2
’ (j) par les
σv(i + ½). On obtient ces produits à l’aide des relations fondamentales :
D’après (1.2,9) C2
’ (j) = σv(jπ/n) σh
D’où σv((i + ½)π/n) C2
’ (j) = σv((i + ½)π/n) σv(jπ/n) σh
Soit, d’après (1.2,11)
σv((i + ½)π/n) C2
’ (j) = C((2i – 2j + 1)π/n) σh = S2n2i – 2j + 1 (1.3,7)
Ces n nouvelles opérations sont donc les puissances impaires des rotations impropres
d’ordre 2n (d’angle π/n). L’existence des axes C2
’ (ou des miroirs σd) implique que les
rotations impropres d’angles opposés appartiennent à la même classe. Noter de plus que
tous les axes C2
’ appartiennent à la même classe, que n soit pair ou impair, car les miroirs σd
les transforment les uns dans les autres. Pour des raisons analogues, tous les miroirs σd sont
conjugués grâce à l’existence des C2
’ .
1.3.5.2 Les groupes spéciaux
Ces groupes sont engendrés par des opérations génératrices dont les éléments de
symétrie font entre eux des angles différents de 0 ou π/2. On montre que la seule possibilité
pour construire un sous-groupe fini est de choisir les éléments de symétrie de ces opérations
génératrices parmi ceux des cinq polyèdres réguliers : le tétraèdre (4 faces triangulaires), le
cube (6 faces carrées), l’octaèdre (8 faces triangulaires) le dodécaèdre (12 faces
pentagonales) et l’icosaèdre (20 faces triangulaires).
Le groupe T (ou groupe du tétraèdre) est engendré par deux opérations qui peuvent
être par exemple deux rotations de 2π/3 autour de deux des axes de symétrie d’un tétraèdre
régulier. La figure 1.4 fait apparaître ces deux axes comme deux grandes diagonales du
cube dans lequel on peut inscrire le tétraèdre. On choisit par exemple pour opérations