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L’Union européenne a toujours considéré que pour les réductions, il faut
partir de 1990, et que les réductions doivent être sensibles et réalisées dans
les plus brefs délais. Les États-Unis, pays où les émissions par tête sont les plus
élevées (selon les prévisions, en 2005, elles seront deux fois supérieures aux
émissions dans la Communauté), aimeraient partir d’une date ultérieure et
préféreraient ne pas fixer de cibles pour avant 2020. Suite aux préoccupations
engendrées par le rapport de l’IPPC, la plupart des parties (notamment tous les
membres du G7) ont convenu à Genève, en 1996, que les objectifs en matière
d’émissions fixés à Kyoto doivent avoir force obligatoire.
Parmi toutesles délégations des pays industrialisés qui préparent la
conférence de Kyoto, c’est celle de l’Union européenne dont la position est
la plus avancée. La position fondamentale de l’UE a été adoptée lors du Conseil
“Environnement” du 3 mars, qui est convenu que l’UE défendra à Kyoto le
principe selon lequel tous les pays industriels doivent accepter une réduction de
15 % par rapport à 1990 d’ici à 2010 en ce qui concerne les émissions des trois
gaz à effet de serre. Le Conseil est également arrivé à des conclusions sur la
manière dont 10 des 15 % de réduction seront répartis parmi les États membres.
Forêts
Les zones forestières s’accroissent en Europe, mais quasiment partout
ailleurs dans le monde, notamment en Sibérie et sous les Tropiques, les
forêts naturelles régressent à un rythme inquiétant. La principale cause de
destruction des forêts, au moins dans les pays en développement, est le
défrichement à des fins agricoles, en vue de nourrir des populations en
croissance constante, mais une exploitation forestière non durable joue
également un rôle. Pour arrêter la destruction, il faudrait des réformes
politiquement difficiles, trouver d’autres sources de revenus à l’exportation et une
approche à long terme.
L’Union européenne pense depuis longtemps qu’une convention forestière
mondiale spécifique est le seul moyen d’obtenir les engagements politiques
à long terme et la collaboration internationale qu’exige une gestion durable
des forêts. À l’heure actuelle, un certain nombre d’organisations s’occupent des
forêts. Une convention serait le cadre idéal pour coordonner tous les efforts. Les
rapports réguliers établis par les différents pays dans le cadre d’une convention
favoriseraient également les réformes et la coordination.
Eau douce, énergie et efficacité écologique
L’Union européenne poursuivra les trois initiatives qu’elle a lancées dans le
cadre du “Sommet de la terre + 5” :
Initiative sur l’eau douce en vue d’un développement durable -
l’UE souhaitait
voir accorder une importance accrue au niveau international à la sensibilisation à
la crise de l’eau qui s’annonce, assurer l’adoption d’une approche plus intégrée
englobant la gestion de l’eau et la gestion des terres, et promouvoir une gestion
prenant en compte les bassins hydrographiques dans leur totalité, même si cela
doit entraîner la participation de plusieurs pays. Cette initiative visait également à
rendre plus cohérente l’action des Nations unies dans le domaine de l’eau, et à
encourager des associations entre le secteur public et le secteur privé pour
accroître les ressources disponibles.