terrorisme en Algérie des années 1990 mais la religion n’occupe
pas toute leur existence. Alors que les enfants ont un vrai désir de
retour au sacré et parfois avec une certaine radicalité de l’islam
binaire et dans l’intransigeance rigoriste qu’incarne Youssef.
Une dualité binaire sans concession vis-à-vis de l’Islam, et le
Christianisme sort grandi de la comparaison
La démarche de la réalisatrice du film est louable!: faire passer un
message de paix entre chrétiens et musulmans. Un film sur le
pardon et la charité chrétienne. Le prêtre en « accueillant », d’une
certaine manière, la famille de celui qui avait tué sa propre sœur a
été un apôtre. Akim, sérieusement agressé après sa conversion par
des musulmans fanatiques, devient à son tour un apôtre. Sur son
lit d’hôpital il fait entendre à son frère ainé que «!la vengeance ça
ne guérit pas!». Celui-ci en effet voulait en découdre avec ses
coreligionnaires de prière à la mosquée, agresseurs de son frère
cadet. Certes, Cheyenne Carron tente d’évite tout manichéisme et
veille à ce qu’une idée soit toujours confrontée à son antithèse,
mais dépeint la religion chrétienne plus ouverte et généreuse que
l’Islam et un Dieu des chrétiens qui pardonne alors qu’un autre,
Allah, «!punit et châtie!». Elle nous entraine tout de même dans
une dualité binaire sans concession vis-à-vis de l’Islam, et le
Christianisme sort grandi de la comparaison (sur le pardon, la
charité, l’apostasie, etc.).
Aussi, des raccourcis et des précipitations viennent interpeler et
dérouter le spectateur. La conversion du héros, son cheminement
intérieur et ses nouveaux choix de vies sont si rapides qu’ils
risquent d’être obscurs pour beaucoup, car le parcours d’Akim ne
donne pas de contrepoint nécessaire à ses croyances religieuses
passées. «!L’absence de crédibilité qu’inspire la conversion aussi
rapide d’un homme qui était pourtant prêt à devenir imam est au
mieux d’une grande maladresse, au pire du prosélytisme
inconséquent qui opposerait l’islam et le christianisme comme
l’ombre et la lumière !» (Clément Graminiès, critikat.com,
30-09-2014). Le sujet est néanmoins un message d’espoir et de
tolérance un peu trop idylliques, coupé du réel de la conversion