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Où nous est révélé avec autant de paix et de clarté le Dieu doux et
humble de l’Évangile, sinon à la Crèche ? Saint François d’Assise à qui
nous devons l’idée de la première Crèche, est celui qui est allé, désarmé,
avec son cœur d’enfant, rencontrer le Sultan Abdel Malik à Damiee, en
pleine croisade. Sur notre terre d’Algérie, grâce a été donnée à Pete
Sœur Magdeleine, fondatrice des Petes Sœurs de Jésus, d’un enfouisse-
ment dans la spiritualité de Bethléem. Pete Sœur Magdeleine écri-
vait : « Le tout pet Jésus de Bethléem, c’est lui qui manque au monde.
Quand on l’aura trouvé, on aura trouvé la douceur, la petesse,
l’amour ». Cee spiritualité est aujourd’hui une grâce pour toute notre
Église.
La Crèche gardera notre Église de tout esprit de conquête et la
mainendra dans la juste atude de discréon, pour la grande histoire
d’amour dans laquelle elle est embarquée.
Cee vocaon est un appel à la conance dans l’amour de ceux qui
nous accueillent, et une acceptaon, à l’avance, des refus inéluctables.
Cee vocaon nous invite à l’humilité et à une existence désarmée,
comme celle de l’enfant de Bethléem. Nous savons bien que nous vivons
cela dans un quodien souvent plus terre à terre. Ne nous arrêtons ce-
pendant pas seulement à nos limites, nos peurs et nos fermetures. Ou-
vrons-nous à la vocaon qui est la nôtre, conants dans la grâce qui nous
est donnée à chaque instant.
Que se passe-t-il à la Crèche ? Il ne s’agit pas d’abord d’un évène-
ment à caractère religieux. On est loin du temple de Jérusalem et même
d’une synagogue. Tout nous est présenté comme un fait de l’histoire, un
recensement, la naissance d’un enfant dans des condions modestes et
la visite, d’abord de petes gens vivant à proximité, puis de gens du
monde ener venus de loin. Telle est la condion de notre Église, une
pete famille, à qui un enfant a été coné, qui crée des liens amicaux,
fraternels, avec ses voisins, ses proches, tout son peuple et qui s’enrichit
aussi de gens qui viennent de loin. Il se passe ainsi ce qui se passe en
toute rencontre humaine vraie, comme une naissance d’humanité.
L’amié, la fraternité font grandir en hu man i té.