Le Messager Céleste, novembre 2013 page 3
L’éclipse du
Soleil le 3
novembre à
Lanoraie
Nous sommes à nouveau en saison
automnale. Le soleil se fera moins
présent sur notre sol, mais il n’en sera
pas moins actif dans notre système. À
notre dernière sortie astronomique, nous
avons admiré, mes collègues et moi, de
magnifiques aurores boréales. Notre
étoile envoya quelques heures plus tôt
dans l’espace des particules qui nous ont
fait bénéficier de ce spectacle bien
particulier. Que signifient ces manifes-
tations, le maximum solaire et pourquoi
toutes ces activités?
D’abord, disons que pour « les
astronomes, l’été 2013 devait marquer
le maximum de l’activité solaire du
cycle actuel. Il est évident que quelque
chose cloche dans les modèles! »I
Nous avons été particulièrement
chanceux le soir de cette sortie. Sachons
aussi que le soleil atteint son maximum
d’activités à tous les 10 à 13 ans. Le
moment fort ne fut pas cet été, le pic ne
s’est pas manifesté, mais pourrait
survenir en 2014. Par contre plusieurs
astronomes s’entendent pour dire que le
cycle solaire actuel sera beaucoup moins
actif.
Moins de tempêtes solaires signifie
moins d’aurores boréales, mais moins
de dommages sur les satellites et les GPS
seront moins affectés. Pour en savoir
davantage, À la découverte de l'Univers
a présenté un webinaire avec la
participation de l'astrophysicienne
Cassandra Bolduc, étudiante au
doctorat à l'Université de
Montréal. Elle est boursière
FQRNT et son projet porte sur la
modélisation de l’irradiance
spectrale. II
Pour terminer, l’artiste en moi fut
ému de voir une création de
Nicolas Reeves « Le Songe
d’Ithaca ».
« C’est une installation météo-
électronique qui sonde
l’atmosphère en permanence et en
extrait toutes les caractéristiques
: température, humidité, pression
barométrique, vitesse et direction
des vents, luminosité du ciel,
pluviosité, hauteur et densité des
nuages, niveau du champ
électrostatique, foudre. Toutes ces
variables sont confondues et
transformées pour générer un
chant méditatif qui ne s’arrête jamais,
quel que soit l’heure du jour ou le temps
qu’il fait. Le Songe d’Ithaca est aussi
une sonde méridienne : l’angle entre ses
éléments indique la position du méridien
d’Ithaca, également appelé méridien des
égarés, cet arc de grand cercle qui relie
l’île d’Ithaque en Grèce à la ville
d’Ithaca dans l’état de New York. Long
de plus de 7000 kilomètres, le méridien
est le sentier que parcourent sans relâche
ceux qui cherchent à retrouver le lieu
de leurs origines. S’ils s’en écartent,
aucune boussole ne les y ramènera : leur
seul espoir est de plonger en eux-mêmes,
de s’abstraire du tumulte du monde, pour
s’imprégner des voix de l’atmosphère et
tenter de détecter, dans leur incessant
murmure, celle qui leur indiquera la di-
rection à suivre. ».III
Alors, je vous souhaite de ne pas vous
égarer, sinon de trouver en vous le
murmure qui indiquera la direction à
suivre.
Ginette Beausoleil
I http://blogue.espacepourlavie.ca/2013/
planetarium/un-cycle-solaire-inhabituel/
II http://www.decouvertedelunivers.ca/
formations/webinaire-special:-l-impact-
soleil-sur-nos-vies-456.htm
III http://vimeo.com/75489490
Le soleil et le songe d’Ithaca
Dimanche le 3 novembre, je me suis
rendu très tôt chez Jean-Claude à
Lanoraie pour surprendre le Soleil en
plein délit de promiscuité avec la
Lune. Le spectacle était magnifique:
lever de Soleil sur le fleuve avec
dégradé aux couleurs extraordinaires,
le tout agrémenté de vols de canards
sauvages et de coups de feu des
chasseurs ! Nous avons pointé le
TeleVue 101, armé d’un appareil
photo argentique et d’un rouleau de
24 poses. Je suis désolé pour la piètre
qualité des reproductions ci-bas. Ce
sont des photos scannées.
Pendant les premières minutes, des
bandes de nuages se profilaient
devant le Soleil, donnant à celui-ci
un aspect vaguement jovien et très
impressionnant. De nombreuses ta-
ches bien dodues étaient présentes.
D’ailleurs, la Lune en occultait
certaines qui ne sont apparues qu’à
la fin de l’éclipse. Vraiment un mo-
ment magnifique qui en valait la
peine.
Jean Paul Pelletier