Novembre 2013 Bulletin mensuel du club d’astronomie Les Vagabonds du ciel de Lanaudière Réunion régulière du club mercredi le 6 novembre à 19h30 à l'école Thérèse-Martin Activités du mois: 4 décembre à 19h30 réunion mensuelle du club et souper de Noël au Centre Alain-Pagé à St-Charles-Borromée. site internet : http://www.vagabondsduciel.ca LE MOT DU PRÉSIDENT Ça fait quand même plusieurs mots du président que je fais depuis déjà quelques années et durant tout ce temps, il m'est arrivé à quelques occasions d'avoir de la difficulté à trouver l'inspiration pour écrire quelque chose d'intéressant à mettre dans Le Messager Céleste. C'est exactement le cas pour ce mois de novembre. Difficile d'être inspiré quand il n'y a rien de spécial dans l'actualité astronomique. Aucune découverte, aucun phénomène particulier nous a surprit, aucun événement public, aucun rassemblement d'observation. Curiosity trottine tranquillement vers le sommet du Mont Sharp sans rencontrer de problème ou quelque chose d'intéressant et la comète Ison qui promet d'être... plutôt sans surprise! Absolument rien pour écrire une lettre à sa mère. Jusqu'à ce matin très tôt. De retour après un voyage de rêve, où la température la plus fraiche a été de 27º et que sur 7 jours il y a eu en tout 6 heures de couverture nuageuse, ici la vie semblait morose et être une suite de ciel couvert et de température frisquette. Mais ce matin, juste avant de me mettre aux commandes de mon bolide format familial pour aller faire ce qui est à la 46e place dans ma liste de mes activités favorites, c'est-à-dire... aller au travail, j'ai pointé les yeux vers le ciel. Le ciel était encore noir et complètement dégagé. Le panorama grandiose et monochrome mettait déjà de la couleur en cette journée naissante. On n’entendait que le bruit assourdissant du silence et des étoiles resplendissantes. Les constellations d'Orion et des Gémeaux trônaient haut dans le ciel avec Jupiter qui tentait de se prendre pour une des étoiles de cette dernière. Un fin et sexy croissant Le Messager Céleste, novembre 2013 de Lune courant après Mars située juste à sa gauche semblait lui dire "attends à demain maudite chanceuse!”. Le tout avec un horizon ouest aux couleurs discrètes et chaudes, étendues sur un lit d'un bleu intense, annonçant le réveille du roi Soleil s'apprêtant a effacer ce chef-d'oeuvre, pour que les dieux du ciel puissent peindre, point par point, une nouvelle toile d'une scène céleste un brin différente de la nuit précédente. J'avais cette vision surréaliste lorsqu'un frisson me traversa le corps et qu'un "Maudit qui fait frête!!" me sorte de mes rêveries. Quand je divague comme ça c'est signe que je suis dû pour des vacances! Bref tout ça pour vous dire, pendant que vous vous asséchez le coin de l'oeil, que l'astronomie c'est pas juste l'affaire de gros télescopes, d'onéreuses caméras ou de connaissances approfondies. C'est aussi simplement de se surprendre entrain d'admirer, l'instant d'un court moment, ce spectacle incroyable, gratuit et que seule l'Univers et la nature peuvent créer. En tous cas, il n'existe encore aucun équivalent pour stimuler l'inspiration. Bon ciel! Dominic Marier page 1 DEUX OBJETS DE MESSIER M75 (ou NGC 6864) est un amas globulaire situé dans la constellation du Sagittaire. Il a été découvert par Pierre Méchain le 27 août 1780, et Charles Messier l'a introduit dans son catalogue la même année après en avoir déterminé la position. Comme pour la plupart des amas stellaires du catalogue Messier, c'est William Herschel qui fut le premier à le résoudre en étoiles, en 1784. M75 M75 est situé approximativement à 67 500 années-lumière du système solaire, et son diamètre apparent de 6 minutes d'arc correspond à un diamètre réel de près de 120 années-lumière. Cet amas est très dense, d'où sa catégorisation en classe I, c'est l'un des amas globulaires les plus denses que l'on connaisse. Il est également très lumineux, avec une magnitude absolue de -8,55, soit l'équivalent de 180 000 luminosités solaires. M76 (ou NGC 650) est une nébuleuse planétaire située dans la constellation de Persée. Elle est également connue sous le nom du Petit Haltère (ou Little Dumbbell), sa forme rappelant celle de la nébuleuse de l'Haltère (M27, aussi connue sous le nom de Dumbbell). Elle a été découverte par Pierre Méchain le 5 septembre 1780, et Charles Messier l'inclut à son catalogue d'objets diffus le 21 octobre de la même année, après en avoir calculé la position. M76 a reçu deux numéros NGC (NGC 650 et NGC 651), parce qu'on la suspectait à l'époque d'être une nébuleuse double dont les composantes auraient été en contact. M76 L'étoile à l'origine de cette nébuleuse possède aujourd'hui une magnitude apparente de +16,6, avec une température de surface plutôt élevée de 60 000 K, elle est probablement en train de se refroidir pour devenir à terme une naine blanche d'ici plusieurs milliards d'années. La distance séparant le système solaire de M76 est très mal connue, les estimations variant selon les sources de 1 700 années-lumière à 15 000 annéeslumière. Source: astronomeamateur.ca Dominic Marier page 2 Le Messager Céleste, novembre 2013 L’éclipse du Le soleil et le songe d’Ithaca Soleil le 3 novembre à Lanoraie Dimanche le 3 novembre, je me suis rendu très tôt chez Jean-Claude à Lanoraie pour surprendre le Soleil en plein délit de promiscuité avec la Lune. Le spectacle était magnifique: lever de Soleil sur le fleuve avec dégradé aux couleurs extraordinaires, le tout agrémenté de vols de canards sauvages et de coups de feu des chasseurs ! Nous avons pointé le TeleVue 101, armé d’un appareil photo argentique et d’un rouleau de 24 poses. Je suis désolé pour la piètre qualité des reproductions ci-bas. Ce sont des photos scannées. Pendant les premières minutes, des bandes de nuages se profilaient devant le Soleil, donnant à celui-ci un aspect vaguement jovien et très impressionnant. De nombreuses taches bien dodues étaient présentes. D’ailleurs, la Lune en occultait certaines qui ne sont apparues qu’à la fin de l’éclipse. Vraiment un moment magnifique qui en valait la peine. Jean Paul Pelletier Nous sommes à nouveau en saison automnale. Le soleil se fera moins présent sur notre sol, mais il n’en sera pas moins actif dans notre système. À notre dernière sortie astronomique, nous avons admiré, mes collègues et moi, de magnifiques aurores boréales. Notre étoile envoya quelques heures plus tôt dans l’espace des particules qui nous ont fait bénéficier de ce spectacle bien particulier. Que signifient ces manifestations, le maximum solaire et pourquoi toutes ces activités? D’abord, disons que pour « les astronomes, l’été 2013 devait marquer le maximum de l’activité solaire du cycle actuel. Il est évident que quelque chose cloche dans les modèles! »I Nous avons été particulièrement chanceux le soir de cette sortie. Sachons aussi que le soleil atteint son maximum d’activités à tous les 10 à 13 ans. Le moment fort ne fut pas cet été, le pic ne s’est pas manifesté, mais pourrait survenir en 2014. Par contre plusieurs astronomes s’entendent pour dire que le cycle solaire actuel sera beaucoup moins actif. Moins de tempêtes solaires signifie moins d’aurores boréales, mais moins de dommages sur les satellites et les GPS seront moins affectés. Pour en savoir davantage, À la découverte de l'Univers a présenté un webinaire avec la participation de l'astrophysicienne Cassandra Bolduc, étudiante au doctorat à l'Université de Montréal. Elle est boursière FQRNT et son projet porte sur la modélisation de l’irradiance spectrale. II chant méditatif qui ne s’arrête jamais, quel que soit l’heure du jour ou le temps qu’il fait. Le Songe d’Ithaca est aussi une sonde méridienne : l’angle entre ses éléments indique la position du méridien d’Ithaca, également appelé méridien des égarés, cet arc de grand cercle qui relie l’île d’Ithaque en Grèce à la ville d’Ithaca dans l’état de New York. Long de plus de 7000 kilomètres, le méridien est le sentier que parcourent sans relâche ceux qui cherchent à retrouver le lieu de leurs origines. S’ils s’en écartent, aucune boussole ne les y ramènera : leur seul espoir est de plonger en eux-mêmes, de s’abstraire du tumulte du monde, pour s’imprégner des voix de l’atmosphère et tenter de détecter, dans leur incessant murmure, celle qui leur indiquera la direction à suivre. ».III Alors, je vous souhaite de ne pas vous égarer, sinon de trouver en vous le murmure qui indiquera la direction à suivre. Ginette Beausoleil I http://blogue.espacepourlavie.ca/2013/ planetarium/un-cycle-solaire-inhabituel/ II http://www.decouvertedelunivers.ca/ formations/webinaire-special:-l-impactsoleil-sur-nos-vies-456.htm III http://vimeo.com/75489490 Pour terminer, l’artiste en moi fut ému de voir une création de Nicolas Reeves « Le Songe d’Ithaca ». « C’est une installation météoélectronique qui sonde l’atmosphère en permanence et en extrait toutes les caractéristiques : température, humidité, pression barométrique, vitesse et direction des vents, luminosité du ciel, pluviosité, hauteur et densité des nuages, niveau du champ électrostatique, foudre. Toutes ces variables sont confondues et transformées pour générer un Le Messager Céleste, novembre 2013 page 3 LES ÉPHÉMÉRIDES DE NOVEMBRE 2013 Les temps sont donnés en heure normale pour Montréal (73° 30' 0" O, 45° 36' 0" N, zone R). Date 1er nov. 1er nov. 1er nov. 2 nov. 2 nov. 3 nov. 3 nov. 4 nov. 6 nov. 6 nov. 6 nov. 7 nov. 10 nov. 12 nov. 12 nov. 13 nov. 14 nov. 15 nov. 15 nov. 16 nov. 17 nov. 17 nov. 18 nov. 18 nov. 18 nov. 18 nov. 20 nov. 21 nov. 21 nov. 21 nov. 22 nov. 22 nov. 22 nov. 23 nov. 24 nov. 24 nov. 25 nov. 25 nov. 25 nov. 26 nov. 27 nov. 29 nov. 30 nov. Heure 00:00 01:23 15:19 06:15 17:32 07:50 18:23 23:42 04:27 06:16 07:01 19:00 00:57 02:31 22:10 18:41 06:36 05:38 17:17 17:48 08:10 10:16 00:00 02:27 21:01 22:15 23:16 02:05 08:38 22:13 04:37 04:41 04:50 20:05 02:27 03:51 05:46 14:28 20:29 16:54 04:47 12:37 02:55 Description du phénomène PLUS GRANDE ÉLONGATION EST de Vénus (47,0°) Opposition de l'astéroïde 20 Massalia avec le Soleil (dist. au Soleil = 2,219 UA; magn. = 8,7) CONJONCTION INFÉRIEURE de Mercure avec le Soleil (dist. géoc. centre à centre = 0,5°) Transits multiples sur Jupiter : deux ombres de satellites. Minimum de l'étoile variable bêta de la Lyre NOUVELLE LUNE (éclipse annulaire totale de Soleil en partie visible à Montréal) Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) Maximum de l'étoile variable delta de Céphée Lune au périgée (distance géoc. = 365361 km) Rapprochement entre Vénus et M 8 (dist. topocentrique centre à centre = 2,8°) CONJONCTION entre Saturne et le Soleil (dist. géoc. centre à centre = 2,1°) Mercure à son périhélie (distance au Soleil = 0,30750 UA) PREMIER QUARTIER DE LA LUNE Pluie d'étoiles filantes : Taurides N. (5 météores/heure au zénith; durée = 50,0 jours) Transits multiples sur Jupiter : un satellite et deux ombres de satellites. Rapprochement entre la Lune et Uranus (dist. topocentrique centre à centre = 2,6°) Rapprochement entre Vénus et M 22 (dist. topocentrique centre à centre = 3,0°) Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) Maximum de l'étoile variable delta de Céphée Opposition de l'astéroïde 216 Kleopatra avec le Soleil (dist. au Soleil = 2,127 UA; magn. = 9,5) Pluie d'étoiles filantes : Léonides (15 météores/heure au zénith; durée = 24,0 jours) PLEINE LUNE PLUS GRANDE ÉLONGATION OUEST de Mercure (19,3°) Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) Début de l'occultation de 97 Tau (magn. = 5,08) Fin de l'occultation de 97 Tau (magn. = 5,08) Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) Maximum de l'étoile variable delta de Céphée Pluie d'étoiles filantes : Alpha Monocérotides (durée = 10,0 jours) Rapprochement entre la Lune et Jupiter (dist. topocentrique centre à centre = 5,5°) Début de l'occultation de 68 Gem (magn. = 5,27) Fin de l'occultation de 68 Gem (magn. = 5,27) Lune à l'apogée (distance géoc. = 405443 km) Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) Début de l'occultation de 76-kappa Cnc (magn. = 5,23) Fin de l'occultation de 76-kappa Cnc (magn. = 5,23) Rapprochement entre la Lune et Régulus (dist. topocentrique centre à centre = 5,9°) DERNIER QUARTIER DE LA LUNE Rapprochement entre Mercure et Saturne (dist. topocentrique centre à centre = 0,3°) Minimum de l'étoile variable Algol (bêta de Persée) Rapprochement entre la Lune et Mars (dist. topocentrique centre à centre = 5,9°) Début de l'occultation de 67-alpha Vir, Spica, (magn. = 0,98) Opposition de l'astéroïde 511 Davida avec le Soleil (dist. au Soleil = 2,601 UA; magn. = 9,8) Et voici de quoi avait l’air l’éclipse du Soleil du 3 novembre à New-York (photo prise par Chris Cook). Pas mal.... page 4 Le Messager Céleste, novembre 2013