L`ISLAMISME À NICE

publicité
Dossier réalisé par Philippe Vardon (conseiller régional de PACA),
à l'attention du préfet des Alpes-Maritimes Adolphe Colrat.
18/08/2016
L'ISLAMISME À NICE
L'emprise et l'influence de la mouvance des Frères Musulmans
La complaisance, et parfois la complicité, des autorités
Les acteurs
Les preuves du double-langage
INTRODUCTION
Le 14 juillet, un tragique coup de projecteur
Le soir même de la terrible attaque du 14 juillet 2016, plusieurs commentateurs et spécialistes de la
radicalisation islamique ont décrit Nice comme une ville profondément pénétrée par l’islamisme sous ses
différentes formes. A travers cet acte, c’était un coup de projecteur qui était mis tout à coup sur une cité qui
a vu l’islamisme se répandre extrêmement rapidement, à l’échelle d’une décennie et est devenue l’une des
principales bases de départ pour le djihad en Syrie et en Irak. Une expression extrémisée d’une radicalisation
que tous les Niçois ont pu constater dans leur ville, à travers des signaux visibles tels que le port du voile
islamique (le hijab mais aussi désormais le jilbeb, largement arboré par des jeunes, et parfois très jeunes,
filles)
Des enquêtes fouillées ont été publies dans la presse nationale et internationale, citons par exemple les
articles sans concession d’Alexandre Mendel ou Rachel Binhas dans Valeurs Actuelles ou le reportage saisissant
d’Alexis Favre dans le quotidien genevois Le Temps, intitulé « Dans les quartiers est de Nice, en terre d’islam »
et décrivant la réalité du communautarisme dans lequel l’islamisme (explicitement exprimé par les habitants,
se référant sans ambages aux Frères Musulmans comme « gardiens du quartier ») fait son nid.
L’influence des Frères Musulmans islamistes
Les Frères Musulmans « gardiens du quartier » Bon Voyage ? L’Union des Organisations Islamiques de France
(UOIF), à travers sa représentation locale l’Union des Musulmans des Alpes-Maritimes (UMAM), y dispose en
tout cas d’une grande mosquée, installée dans des locaux para-municipaux appartenant à l’office HLM de la
ville et de la métropole Nice Côte d’Azur.
De l’imam Abdelkader Sadouni à l’UOIF, en passant par la nouvelle génération de la Fédération des
Musulmans du Sud (investis autour et au sein de la nouvelle grande mosquée En-Nour), c’est bien l’islamisme
frériste qui est le dénominateur commun, avec des liens non seulement idéologiques et religieux mais aussi
structurels. Au-delà du phénomène salafiste – davantage visible et surveillé – et des réseaux djihadistes à
proprement parler, c’est l’islam politico-religieux inspiré des Frères Musulmans qui domine largement au sein
des mosquées niçoises. Au-delà de l’urgente et nécessaire action policière et judiciaire envers les réseaux
djihadistes, c’est aussi sur ces organisations et cette mouvance que nous réclamons de la part des autorités
la plus grande vigilance et que nous attendons la plus grande fermeté vis-à-vis de leurs discours et de leurs
activités. Leur influence crée clairement un terreau favorable et participe à fracturer chaque jour davantage
la cohésion sociale et la communauté nationale.
Après un bref rappel sur l’islamisme issu ou inspiré des Frères Musulmans et son influence dans notre ville,
nous présenterons un focus sur les différents acteurs de ce radicalisme frériste à Nice et apporterons la
démonstration d’un double-langage permanent et des propos et références professées par ces acteurs.
1
L’ISLAMISME À NICE - L’emprise de l’idéologie islamiste des frères musulmans à Nice
L’EMPRISE DE L’IDÉOLOGIE ISLAMISTE
DES FRÈRES MUSULMANS À NICE
Rappel sur les Frères Musulmans et leurs ramifications
Les Frères Musulmans ont été fondés en 1928 en Egypte par Hassan el-Banna qui en fut le théoricien principal
et en reste la figure majeure. Le mouvement a essaimé dans le monde entier, et donc en Europe et en
France. Multiforme, il a donné naissance à des organisations, des partis, en a influencé d’autres (la révolution
islamique iranienne a été nourrie par la doctrine frériste), et en contrôle plus directement un certain nombre
aussi.
La doctrine de l’organisation est résumée par son mot d’ordre : « Allah est notre objectif. Le prophète Mahomet
est notre chef. Le Coran est notre loi. Le djihad est notre voie.».
Les relations de la mouvance frériste avec l’islamisme wahabite ou salafiste sont des relations de
concurrence mais aussi parfois de collaboration, selon les contextes nationaux ou conjoncturels. Ainsi, pour
le géopolitologue Frédéric Encel, « Les wahabites considèrent les Frères musulmans comme des concurrents
théologiques redoutables. Sur le fond, ils sont proches, favorables à l’application stricte de la charia, à
l’exclusion des femmes, hostiles aux Juifs et à l’Occident. En revanche, ils se distinguent sur la forme. Depuis
les années 1930, les Frères musulmans s’inscrivent dans la modernité, en fondant des partis, des syndicats,
des associations, en participant aux élections, toutes choses que les wahabites rejettent résolument ».
On peut considérer qu’entre l’islamisme d’obédience wahabite ou salafiste et l’islamisme lié ou inspiré des
Frères Musulmans il existe une différence de degré, mais pas de nature.
L’Arabie Saoudite a longtemps soutenu les Frères, avant de s’en défier, et c’est aujourd’hui le Qatar qui est
considéré comme leur principal soutien financier sur le plan international.
Dès l’origine, les Frères Musulmans comportaient une branche armée et leur relation à l’action pacifique
ou violente tient là aussi de notions conjoncturelles. Les Frères se montrent favorables à l’action violente
en Libye, Syrie ou Palestine, et choisissent l’option « pacifique » et politique en Tunisie ou en Turquie par
exemple.
Le principal théoricien du djihad armé, Sayyid Qutb, était issu des rangs des Frères Musulmans égyptiens.
Qutb était une référence pour Ben Laden lui-même, et on peut aussi ajouter que le successeur de Ben Laden
à la tête du réseau Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri, a été formé au sein des Frères Musulmans avant de rejoindre
le combat armé à la fin des années 70.
Des organisations militarisées comme le Hamas palestinien sont issues directement de la mouvance frériste.
L’organisation est officiellement considérée comme terroriste par le gouvernement égyptien, la Russie,
l’Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis.
L’émanation des Frères Musulmans en France est l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF),
représentée dans les Alpes-Maritimes par l’Union des Musulmans des Alpes-Maritimes (UMAM, ex-AMAM).
Signalons d’ailleurs que l’UOIF elle-même est placée sur la liste des organisations liées au terrorisme par les
Émirats Arabes Unis.
La complaisance des autorités vis-à-vis de l’islamisme frériste
L’UOIF a été intégrée au Conseil Français du Culte Musulman créé par Nicolas Sarkozy, et l’émanation en
France des Frères Musulmans a ainsi « adoubée » et légitimée par l’État. Il s’agit d’un geste fort et dangereux :
puisque l’État, la République, en font un interlocuteur et même un partenaire, alors pourquoi les musulmans
devraient-ils s’en méfier ou s’en défier ?
Cette politique irresponsable a été poursuivie par le gouvernement de Manuel Valls.
2
L’ISLAMISME À NICE - L’emprise de l’idéologie islamiste des frères musulmans à Nice
A Nice, Christian Estrosi est allé encore plus loin en nouant une relation encore plus étroite avec l’UOIF locale
(l’UMAM) et son dirigeant, l’imam Otmane Aissaoui.
Deux mosquées UOIF sont installées dans des locaux municipaux (rue de Suisse et quartier Roquebillière), et
un projet sur un terrain municipal de 1000 m² a été amorcé dans la plaine du Var.
La ville de Nice a directement subventionné, en décembre 2014, l’association de jeunesses de l’UOIF.
Le 7 juillet 2016, Christian Estrosi et Philippe Pradal recevaient les imams du Rassemblement des Imams des
Alpes-Maritimes (RIAM), extension de l’UOIF, à la villa Masséna pour la fin du Ramadan.
Concernant l’imam Sadouni, en novembre dernier Christian Estrosi affirmait le soutenir « de toutes ses
forces » et le décrivait comme « un relais social ». Il s’est déjà rendu dans sa mosquée.
Dans le « comité de suivi du culte musulman » qu’il a instauré, Christian Estrosi a convié trois imams : deux
de l’UOIF (Otmane Aissaoui et Ramzan Magamadov) et Abdelkader Sadouni.
Patrick Allemand, conseiller municipal socialiste a participé à un débat organisé par la Fédération des
Musulmans du Sud (FMS) et a activement soutenu la grande mosquée En-Nour.
On peut aussi regretter que la préfecture des Alpes-Maritimes ait participé à des débats ou rencontres
organisées par l’UOIF locale ou la Fédération des Musulmans du Sud (FMS), ou bien encore que les élèves
du collège privé islamique hors-contrat Avicenne, lié directement à l’UOIF, aient participé à la cérémonie
d’accueil dans la citoyenneté française du 1er juin dernier. Encore une fois, cela tend à légitimer cette
organisation radicale.
Les acteurs principaux de l’islam à Nice, tous liés à l’idéologie des Frères Musulmans
> L’UOIF locale (UMAM)
L’Union des Organisations Islamiques de France est notoirement considérée comme l’émanation en France
des Frères Musulmans.
A travers son Rassemblement des Imams des Alpes-Maritimes (RIAM), l’UOIF-UMAM a élargi son influence.
> L’imam Abdelkader Sadouni
Imam de la mosquée Attaqwa des Moulins et dirigeant de la librairie islamique de la rue de Suisse, il est donc
une personnalité reconnue. Proche de l’UOIF-UMAM, membre du RIAM.
Il a déclaré son admiration non seulement pour Hani Ramadan mais aussi pour le fondateur des Frères
Musulmans Hassan el-Banna.
> La mosquée En-Nour
S’il est faux de la présenter comme salafiste, comme l’a fait Christian Estrosi, la mosquée En-Nour évolue
néanmoins dans la sphère de l’islam politico-religieux.
L’imam Benzamia n’est autre que l’ancien dirigeant de l’Association des Musulmans des Alpes-Maritimes
(devenue UMAM), et donc de la représentation locale de l’UOIF.
On retrouve par ailleurs dans les plus fervents soutiens d’En-Nour la très radicale Fédération des Musulmans
du Sud.
> La Fédération des Musulmans du Sud
Originellement Fédération Française des Musulmans et Sympathisants, cette association est en réalité issue
des manifestations pour Gaza de juillet 2014, dans lesquelles certains de ses fondateurs (tels Ismaël B.)
s’étaient illustrés en arborant des t-shirts « Ligue de Défense Musulmane 06 ».
Les manifestations de l’époque avaient été émaillées de nombreux incidents : slogans antisémites, « Allah
Akbar » lancés place Garibaldi, manifestants arborant des bandeaux du djihad sur le front...
3
L’ISLAMISME À NICE - L’emprise de l’idéologie islamiste des frères musulmans à Nice
Ismaël dans les manifs pour Gaza en juillet 2014, en t-shirt « Ligue de Défense Musulmane 06 »
Les profils des gens présents sur le groupe Facebook de cette « organisation » à l’époque.
Ismaël avec la FMS
4
L’ISLAMISME À NICE - L’emprise de l’idéologie islamiste des frères musulmans à Nice
Au-delà de ses origines, la FMS a clairement affiché sa proximité avec l’islamisme frériste : invitation de
Tariq puis Hani Ramadan en « séminaire », présence aux rassemblements régionaux et nationaux de l’UOIF,
participation aux rassemblements de soutien à Mohamed Morsi et aux Frères Musulmans égyptiens à Nice.
L’association, représentant une nouvelle génération extrêmement communautaire et militante, garde
néanmoins son autonomie. Elle est aussi proche de l’imam Sadouni et participe à la mosquée En-Nour.
La réalité idéologique de la FMS tranche nettement avec le profil de sa porte-parole, la très médiatique
Feiza Ben Mohamed. Se décrivant elle-même comme peu religieuse, elle laisse donc peu de doutes sur le
caractère éminemment communautaire et politique de cette organisation qui s’est notamment manifestée
ces derniers jours en défendant le port du « burkini » (a l’instar de l’UOIF-UMAM d’ailleurs).
80% des mosquées de Nice sous influence frériste
Le site musulman de référence www.trouvetamosquée.fr recense 18 lieux de culte musulmans à Nice. La
grande mosquée En-Nour, ouverte récemment, n’y étant pas référencée, nous sommes donc en fait à 19.
L’UOIF locale revendique sur son site la gestion directe de 7 de ces 19 mosquées. Si on y ajoute les mosquées
dont les imams participent au RIAM, la mosquée En-Nour et la mosquée Attaqwa de l’imam Sadouni,
largement influencées aussi par la doctrine des Frères Musulmans, on arrive en réalité à 15 lieux de culte
professant un islam frériste.
Il convient d’ajouter à ces lieux de culte, les écoles d’arabe présentes dans au moins quatre des mosquées
UOIF (l’Ariane, la Madeleine, Nice Nord, Bon Voyage)et le collège privé Avicenne de l’Ariane.
Enfin, pour avoir une vision juste de cette influence globale, il faut aussi évoquer les trois librairies islamiques
que l’on retrouve sur un périmètre extrêmement restreint, éloignées les unes des autres de quelques minutes
de marche, en plein hypercentre : la librairie Le Message de l’imam Sadouni rue de Suisse, jouxtant la mosquée
UOIF, la librairie Iqra de la rue Marceau, et enfin la boutique La Renaissance rue Pertinax (davantage orientés
vers les vêtements islamiques).
La librairie Iqra partage sur sa page Facebook de nombreux sites complotistes et n’hésite pas à manifester
très vivement son hostilité à Israël, y compris en reprenant des publications de listes de Juifs (ou supposés
tels)...
5
L’ISLAMISME À NICE - L’emprise de l’idéologie islamiste des frères musulmans à Nice
Hani Ramadan, l’invité récurrent des mosquées de Nice
Hani Ramadan est celui qui fait le lien entre les différentes composantes de l’islamisme local.
Frères du très médiatique Tariq Ramadan, il est surtout le fils de Saïd Ramadan qui a contribué au
développement des Frères en Palestine puis en Europe, et le petit-fils du fondateur des Frères Musulmans
lui-même.
Il s’est notamment fait connaître à travers une tribune dans laquelle il comparait la lapidation des femmes
à une forme de purification... Il est un habitué des envolées complotistes et des déclarations frôlant
l’antisémitisme.
Il a été accueilli par la Fédération des Musulmans du Sud, par l’imam Sadouni, ainsi qu’à plusieurs reprises
dans les mosquées de l’UOIF-UMAM.
6
L’ISLAMISME À NICE - Les preuves du double-langage
LES PREUVES DU DOUBLE-LANGAGE
Le double-langage de l’imam Sadouni
L’imam Abdelkader Sadouni se dit aujourd’hui victime d’un complot et professe que jamais il n’aurait pu
tenir des propos tels que ceux rapportés par l’entretien paru dans Il Giornale. Et il n’aurait rien à voir avec
l’islamisme, ni même avec les idées prônées par Hani Ramadan.
Des captures d’écran réalisées l’été dernier ou plus récemment sur son profil Facebook contredisent largement
cette version.
Le 4 août dernier, il écrivait (toujours sur Facebook) : « Je lis souvent que je suis proche des idées de Hani
Ramadan, je ne sais pas d’où proviennent ces allégations car je ne les ai jamais déclarées ».
En mars 2015, il affirmait pourtant toute son admiration pour Hani Ramadan, après l’avoir reçu, et même par
son truchement pour le fondateur des Frères Musulmans Hassan el-Banna. Rappelons par exemple qu’elBanna déclarait en 1934 : « Il est un devoir qui incombe à tous les musulmans de combattre dans le but de
faire chaque peuple musulman et le monde entier islamique, de sorte que la bannière de l’islam puisse flotter
sur la terre et que l’appel du Muezzin puisse résonner dans tous les recoins du monde ».
7
L’ISLAMISME À NICE - Les preuves du double-langage
En août 2014, l’imam Sadouni affirmait son soutien aux leaders islamistes Erdogan (Turquie) et Morsi
(Égypte).
En mai dernier, l’imam Sadouni affichait toute son admiration pour le leader du parti des Frères Musulmans
tunisiens.
S’affirmant aujourd’hui victime d’un complot, l’imam Sadouni semble adepte de ce genre de réflexions.
Comme lorsqu’il publie une vidéo « prouvant » selon lui que des égorgements de Daech seraient des faux,
ou encore lorsqu’il « aime » une publication Facebook affirmant que le leader de Daech aurait été formé par
le Mossad israélien.
Les maladroites tentatives de justification de l’imam Sadouni volent en éclats lorsqu’on s’aperçoit que déjà
en octobre 2014 il expliquait les départs pour le djihad par la « stigmatisation des musulmans » en France et
8
L’ISLAMISME À NICE - Les preuves du double-langage
les lois interdisant les signes religieux.
Le double langage de l’UOIF-UMAM et de ses représentants
Quand Christian Estrosi et Philippe Pradal reçoivent les imams liés à l’UOIF à travers le Rassemblement des
Imams des Alpes-Maritimes, ce dernier leur déclare « Vous représentez un Islam de France inscrit dans la
République, dans le respect des lois de la Nation, dans le refus des ingérences étrangères. »
C’est pourtant sur le compte Facebook de la mosquée Ar-Rahma, dirigée par le leader de l’UOIF-UMAM
Otmane Aissaoui, qu’avait été partagée une vidéo du leader des Frères Musulmans égyptiens, sobrement
intitulée « Le Coran est notre Constitution » (reprenant ainsi la devise des Frères).
On pouvait aussi y retrouver un hommage à Al Qaradawi, notamment connu pour avoir déclaré que les
« opération martyrs sont l’arme que Dieu a donné aux pauvres pour combattre les forts » ou encore pour ses
virulents propos antisémites tels que « Tout au long de l’histoire, Allah a imposé aux Juifs des personnes qui
les puniraient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler. Avec tout ce qu’il leur a fait
— et bien qu’ils [les Juifs] aient exagéré les faits —, il a réussi à les remettre à leur place. C’était un châtiment
divin. Si Allah veut, la prochaine fois, ce sera par la main des croyants. »
C’est notamment pour cela que son entrée en France (pour participer au congrès de l’UOIF) avait été interdite
en France.
« Directrice des activités » de l’UOIF-UMAM, Kawthar Ben Salem a été très présente dans les médias après
le 14 juillet.
Elle est elle aussi une admiratrice d’Al Qaradawi.
9
Téléchargement