AVANT LE SPECTACLE :
Comment se mettre en appétit ?…
Le metteur en scène :
David Bobee et le Groupe Rictus : voir le site de la compagnie www.rictus-davidbobee.net
David Bobee y résume les grandes lignes de son travail au sein de ce collectif depuis une
dizaine d’années : en ceci, il faudra faire remarquer la particularité du spectacle auxquels les
élèves vont assister, une pièce du répertoire universel jouée par une troupe de 15 artistes,
issus du cirque, de la danse, du chant, souvent très jeunes, qui reflètent volontairement un
aspect très contemporain de notre monde.
« J'aime au sein de Rictus bousculer la notion de genre, croiser, mélanger les disciplines
artistiques, allier les pratiques, créer des hybrides, fragmenter, rassembler, confronter, ainsi
produire du sens, de l'émotion, du rythme, de la violence, de la sensualité. Mon théâtre est un
théâtre d'engagement physique et politique. Fond et forme ont ici même valeur, naissent d’un
même mouvement : je veux questionner tout ce qui participe à la construction de soi, à
l'identité de l'individu contemporain, son intimité, son être social. Ce qui m’intéresse, c'est
désunir, briser l’unitaire, montrer la pluralité, la richesse des personnes, de la pensée, des
évènements. Chercher une nouvelle lecture du monde. Un regard transversal. Mon théâtre est
très visuel et se nourrit des arts plastiques. Depuis plusieurs années, avec les personnes qui
m'entourent, nous cherchons chacun dans notre discipline à offrir un univers visuel aussi
exigeant qu'accessible. Chaque fois, nous inventons une nouvelle façon de travailler ensemble.
Loin du despotisme de la mise en scène et du collectivisme absurde, nous affirmons un théâtre
pluridisciplinaire où la lumière devient dramaturgique, où le texte est au cœur du plateau sans
en être le centre, où la mise en scène participe au spectacle sans l'accaparer. Nous refusons la
narration, l'illusion, le mensonge du théâtre et de ses personnages en y opposant la
fragmentation des textes, la poésie des images, la prise de parole et la sincérité des
personnes. »
La fable :
Au préalable, il faut interroger spontanément les élèves sur ce qu’ils savent du personnage
de Hamlet de Shakespeare.
Evidemment, dans des termes simples, il est nécessaire de raconter l’histoire de Hamlet et
de la quinzaine de personnages qui gravitent autour de lui, accentuer sur les fondements de ce
qui est devenu un récit fondamental des troubles de la modernité : un fils qui veut venger son
père, une mère qui le trahit et qui l’aime, les enjeux du pouvoir, l’illusion de la folie, l’amour
dont on peut douter. On peut aussi rappeler la proximité de l’histoire avec celle d’Oreste ou
d’Œdipe. Selon le niveau de la classe, on pourra aussi évoquer la légende qui préexiste à la
pièce de Shakespeare, empruntée à l’auteur danois Saxo Grammaticus (1150-1206).
Il y a eu d’autres réécritures théâtrales de Hamlet au XXème siècle qui peuvent être
intéressantes à présenter en lecture cursive (extraits courts) afin de rapprocher le texte des
problématiques contemporaines. En voici quelques exemples :
- Rosencrantz and Guildenstern Are Dead, du dramaturge britannique Tom Stoppard
(1966). Cette tragicomédie absurde et existentialiste s’intéresse à deux personnages
secondaires de Hamlet de Shakespeare, les amis d’enfance du héros.
- Hamlet-machine, pièce en cinq actes faisant au total moins de 10 pages, du dramaturge
allemand Heiner Müller (1977). Le titre de la pièce la plus célèbre de Müller fait
directement référence à la pièce de Shakespeare, mais fonctionne aussi comme
intertextes : Macbeth et Richard III, et autres.
- Le jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet de Bernard-Marie Koltès, une pièce de
jeunesse de cet auteur souvent très apprécié des élèves (Roberto Zucco, Combat de
nègres et de chien). Il concentre l’action en une journée et autour de la cellule familiale
(Hamlet, sa mère Gertrude, son beau-père et sa fiancée Ophélie).