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Plan Local d’Urbanisme – Rapport de Présentation – Partie II – DOSSIER D’ARRET
6.2. Les corridors écologiques : le REDI
La notion de « Dynamique écologique »
À l’échelle d’un territoire, une dynamique écologique s’organise à
partir d’un ensemble de réseaux écologiques. Un réseau écologique
comprend les éléments suivants :
Un ou plusieurs continuums écologiques
Ensemble de milieux naturels contigus (sans interruption physique) et
favorables qui représentent l’aire potentielle de déplacement d’un groupe
d’espèces. On distingue les continuums terrestres (continuum forestier,
continuum des pelouses d’altitude...) et le continuum aquatique
(continuum des milieux aquatiques et des zones humides). Un continuum
inclut une ou plusieurs zones nodales et des zones d’extension :
Zones nodales
Habitat ou ensemble d’habitats dont la superficie et les
ressources permettent l’accomplissement du cycle de vie d’une
espèce (nutrition, reproduction, survie). Les zones nodales sont des
réservoirs de biodiversité.
Zones d’extension
Espace de déplacement des espèces en dehors des zones
nodales composé de milieux plus ou moins dégradés et plus ou
moins facilement franchissables. Elles jouent le rôle de zones
« tampon » en préservant l’intégrité écologique des zones nodales.
Un ou plusieurs corridors écologiques
Espace de forme linéaire assurant des liaisons fonctionnelles entre
deux écosystèmes ou deux habitats favorables à une espèce. Un
corridor permet à une espèce sa dispersion et sa migration
indispensables à son cycle de vie (recherche de nourriture, reproduction,
migration...). Les corridors assurent la survie d’une espèce en favorisant
les échanges de gênes entre deux populations.
Une ou plusieurs zones relais (le cas échéant)
Zone d’extension de taille restreinte, non contiguë à une zone
nodale, présentant des potentialités de repos ou de refuge lors de
déplacement hors d’un continuum.
Chacune des définitions citées précédemment est illustrée de
manière symbolique par le schéma ci-dessous :
Source : http://www.corridors-isere.fr/
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En somme, la dynamique écologique d’un territoire s’apprécie au
regard de la bonne fonctionnalité des continuums écologiques qui le
composent. À ce titre, la présence de corridors écologiques révèle la
fragilité d’une ou de plusieurs continuités écologiques liées à la présence
d’obstacles plus ou moins facilement franchissables par la faune
sauvage. Ces obstacles peuvent être d’origine naturelle (cascade,
falaise…) ou d’origine anthropique (zones urbanisées, infrastructures de
transport…).
Les corridors écologiques et le Réseau Ecologique
Départemental de l’Isère (REDI)
Le REDI est le résultat d’une étude mandatée par le Conseil Général
auprès du bureau d’études ECONAT sur les grands corridors d’intérêt
national. La carte établie dans le cadre de cette étude permet de repérer
les différents axes de déplacement de la faune et les lieux de conflits ou
obstacles sur le territoire engageant des ruptures ou des dangers dans
les déplacements des animaux. Son objectif étant de tenter de résoudre
à terme un maximum de points de conflits. La première action engagée
est de pérenniser ces corridors biologiques en les cartographiant et en
incitant à les prendre en compte dans les documents d’urbanisme.
La cartographie du REDI permet de localiser sur le territoire de la
commune à la fois un corridor écologique et des continuums écologiques
ou axes de déplacements de la faune qui sont des enjeux majeurs dans
la préservation du fonctionnement écologique et des circulations de la
faune sur le territoire.
Dynamique terrestre : Coulée verte « Bernin Saint-Nazaire-les
Eymes » (appelée localement « Cône du Manival »)
Le territoire de Bernin est concerné par une dynamique écologique
terrestre d’importance régionale, connue sous la dénomination « »Coulée
verte Bernin– Saint-Nazaire-les Eymes ».
Cet axe de déplacement pour la faune sauvage constitue la dernière
coupure verte reliant la Chartreuse à Belledonne, via la plaine du
Grésivaudan, à l’amont de l’agglomération grenobloise.
Extrait du REDI sur la commune de Bernin
D’Ouest en Est, la coulée verte est successivement composée des
habitats naturels suivants :
Sur les pentes du massif de la Chartreuse, une chênaie dense
facilitant les déplacements de faune sauvage,
Sur les coteaux de Bernin, une mosaïque d’éléments de
bonne qualité (vignes, prairies, strates arbustives, arbres,
ronces…) qui constitue un bon fil conducteur « naturel » vers
la RD1090,
En zone de plaine, le bois de la Veyrie qui, avec sa réserve de
chasse, constitue une véritable zone relais et de refuge pour la
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faune sauvage,
Au sud de la colline de la Veyrie, une lisière forestière qui
s’étend jusqu’aux zones humides de la plaine alluviale de
l’Isère.
Il est à noter que la coulée verte est considérée par le Réseau
Ecologique du Département de l’Isère (REDI) comme un axe de
déplacement stratégique pour la faune sauvage. Les déplacements
de faune sur cet axe sont avérés par la présence de nombreux points de
collision avec le trafic routier, à savoir :
sur la route D30, à la limite communale entre Bernin et Saint-
Nazaire-Les Eymes,
sur la RD1090, à la limite communale entre Bernin et Saint-
Nazaire-Les Eymes : aujourd’hui aménagée avec des
détecteurs de faune par le CG 38 pour limiter les accidents,
sur l’autoroute A41 sur un tronçon allant de l’aire de services
de Bois Claret jusqu’à l’échangeur de Brignoud.
Les déplacements de faune au sein de la coulée verte dépendent
directement du maintien d’un point de passage ténu compris entre les
hameaux des Varvoux et du Prieuré. Composé de formations végétales
variées (bois de la Veyrie, bosquets, haies, terres agricoles…) cet
espace linéaire restreint a valeur de corridor écologique. La surface
actuelle de ce corridor,
telle que définie par le REDI, est de 69,45 ha.
Axe
de déplacement de la faune sauvage terrestre le long des
contreforts Est du massif de la Chartreuse
Suivant le continuum forestier des pourtours Est du massif de la
Chartreuse, ce corridor permet à la faune sauvage de longer la vallée du
Grésivaudan. Sur Bernin, cet axe de déplacement permet à la faune
sauvage d’accéder, au Nord, au plateau du massif de la Chartreuse et,
au Sud-Ouest, au cône du Manival et à la basse vallée du Grésivaudan.
En l’absence de zones urbanisées ou de routes à fort trafic, la
dynamique écologique de cet axe de déplacement privilégié est
préservée.
Dynamique péri-aquatique
Une première dynamique péri-aquatique concerne le ruisseau du
Craponoz qui, bien qu’entouré de zones urbanisées, compte une mince
frange boisée sur ses rives qui peut potentiellement être empruntée par
la faune péri-aquatique (amphibien) et la petite faune sauvage (petits
mammifères).
Une seconde dynamique péri-aquatique est fonctionnelle le long
du canal de la Chantourne qui traverse d’Est en Ouest le secteur des
Cloyères, au Sud de la commune.
Dynamique aquatique
L’inventaire piscicole réalisé sur le cours d’eau de l’Isère en 2007 a
mis en évidence l’existence d’une dynamique aquatique entre le lit
principal de l’Isère et le canal de Bresson. Il apparait que la population
piscicole du canal de Bresson est alimentée et maintenue grâce au lien
direct qui le lie au « réservoir écologique » que constitue la rivière Isère.
C’est notamment en période de crue que les poissons présents dans
l’Isère trouvent un refuge idéal dans le canal. Il est également à noter
que la CCG est actuellement lancée dans la réalisation d’un Contrat de
Rivière sur le ruisseau de Craponoz, qui comportera un volet piscicole
qui enrichira l’
Le Craponoz ne fait pas l’objet de classement en réservoir biologique
mais sur le secteur à l’aval du Pont du Plâtre, il est classé comme
corridor aquatique depuis 2006 et la forêt de bois tendre qui
l’accompagne est classée comme habitat remarquable par Ecosphère.
Dynamique aérienne
Le territoire de Bernin est concerné par un couloir migratoire
emprunté par l’avifaune. Au sein de la vallée du Grésivaudan, les
oiseaux migrateurs trouvent des sites naturels (zones humides, abords
de cours d’eau) leur permettant de se nourrir et de se reposer avant de
poursuivre leur périple vers le Lac du Bourget ou le Lac Léman.
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Le Projet FEDER du Conseil Général pour la protection du corridor du
Manival : inventaire des éléments qui le constituent
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6.3. Les boisements et espaces boisés classés
Boisements
Sur Bernin, il est possible de distinguer trois types de boisements :
En rive droite de l’Isère sont implantés des reliquats de forêt
alluviale dont une partie est installée sur un vaste îlot présent
au centre du lit de l’Isère,
En zone de plaine et sur les premières pentes de la
Chartreuse, une chênaie peuplée par le Chêne pubescent,
l’Erable sycomore, le Charme, le Hêtre et le Pin sylvestre,
Au-delà de 650 m d’altitude, la Chênaie laisse
progressivement place à une Hêtraie principalement
composée par le Hêtre en mélange avec le Fne, le Chêne
pubescent, l’Erable sycomore, et quelques rares sapins.
Sur Bernin, la forêt communale soumise au régime forestier s’étend
sur une superficie de 107 ha. Les essences en présence sont pour 40%
du Chêne pubescent, 20% des peuplements mixtes et pour les 40%
restant du Hêtre.
Espaces Boisés Classés (EBC)
Les articles L 130-1 et R130-1 à R130-15 du Code de l’Urbanisme,
précisent que les plans locaux d’urbanisme peuvent classer comme
espaces boisés, les bois, forêts, parcs à conserver, à protéger ou à
créer, qu’ils relèvent ou non du régime forestier, enclos ou non, attenant
ou non à des habitations.
Ce classement peut s’appliquer également à des arbres isolés, des haies
ou des réseaux de haies, des plantations d’alignements. Une haie se
définit comme une plantation d’arbustes indigènes, c’est-à-dire non
exotiques, à base d’aubépines, d’églantiers, noisetiers, sureaux…qu’il
faudrait entretenir en la taillant régulièrement.
Les EBC du POS (en vert)
154,25 ha d’EBC sont portés au POS de Bernin. Ces surfaces seront
reportées au projet de PLU, hormis les boisements du massif, déjà
soumis au régime forestier.
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