Nouvelles-CATIE
Des bulletins de nouvelles concis en matière de VIH et d’hépatite C de CATIE.
La gonorrhée revient à la charge
5 mai 2009
Jusqu’à 1997, il semblait que les taux de gonorre étaient en baisse au Canada. Cependant, depuis, des vagues de
gonorre se sont manifeses dans tout le Canada. Il y a actuellement au moins 10 000 cas de gonorrhée au
Canada chaque année. Ces vagues ne se présentent pas de façon isolée – des vagues parallèles de gonorrhée, de
syphilis et autres infections transmises sexuellement (ITS) se manifestent également dans d’autres pays à revenu
éle. Comme de nombreuses autres ITS, la gonorre peut causer une inflammation et accrtre la vulrabili à
l’infection par le VIH.
Transmission
La gonorre résulte d’une inflammation causée par l’infection avec la bacrie
N. gonorrhoeae
. Ces bactéries
peuvent se transmettre des façons suivantes :
contact non pro avec l’anus, lenis, la gorge ou le vagin
d’une mère infece à son enfant pendant l’accouchement.
Les bacries qui causent la gonorre peuvent infecter les tissus humides des muqueuses des organesnitaux et
de la gorge, entrainant une inflammation. Si elle n’est pas traie, la gonorre peut entraîner de graves
complications. Il est donc important que les personnes sexuellement actives aient des relations sexuelles sécuritaires
et des examens médicaux à intervalles réguliers.
Symptômes
Les bacries causant la gonorre causent diérents symptômes et complications chez les hommes et chez les
femmes.
Hommes infection génitale simple
La bactérie causant la gonorre peut causer l’inflammation des voies urinaires de sept à dix jours après l’exposition
initiale. Parmi les symptômes on note :
Miction douloureuse
Écoulement d’un fluide épais semblable à du pus au niveau du at urinaire
Il est à noter que les hommes peuvent avoir la gonorre à l’intérieur du pénis sans présenter de symptômes clairs.
Hommes et femmes infection rectale
La gonorre rectale peut se produire suite à un coït anal non pro. Dans de tels cas, la gonorre rectale peut
ne présenter aucun symptôme ou s’accompagner d’un ou plusieurs des symptômes suivants :
mangeaisons anales
douleur rectale
épaisuide s’écoulant de l’anus
saignement rectal
Hommes et femmes infection de la gorge
Dans le cas de sexe oral avec un partenaire infec, la gorge peut être infece (gonorre pharyngée) dont certains
symptômes sont:
glutition dicile
èvre
ganglions lymphatiques du cou enflés
Cependant, la gonorre pharyngée peut être présente sans qu’il y ait de symptômes manifestes.
Hommes et femmes infection des yeux
La gonorre peut causer une inflammation douloureuse des yeux. Cela se produit géralement lorsque la
personne atteinte présente une gonorrenitale.
Hommes et femmes périhépatite
La bactérie causant la gonorre peut se répandre des organesnitaux, peut-être par le biais du système
lymphatique, vers le foie, entrainant l’inflammation de cet organe. Les personnes touchées peuvent avoir de la
douleur et de la tendre dans la partie supérieure droite de l’abdomen (où se situe le foie). Dans certains cas, des
analyses sanguines peuvent réler des niveaux élevés d’enzymespatiques dans le sang ce qui suggère une
inflammation du foie.
Femmes infection génitale simple
Chez la plupart des femmes, la bacrie causant la gonorre peut infecter l’utérus. Certaines femmes infeces ne
veloppent pas initialement les symptômes de la gonorrenitale. Chez celles quiveloppent ces symptômes,
ceux-ci se manifestent géralement en deçà de dix jours de l’exposition et peuvent inclure :
uide épais s’écoulant du vagin
miction douloureuse
Femmes maladie pelvienne inflammatoire (MPI)
Les chercheurs estiment qu’entre 10 % et 20 % des femmes qui ont la gonorre peuvent développer la MPI
puisque les bacries de la gonorre se propagent dans le sysme et les organes reproducteurs causant
inflammation et lésions. Une gamme de symptômes peut par la suite sevelopper comme suit :
èvre, frissons
douleur dans le bas de l’abdomen
douleur cervicale
saignements ou crampes accrus durant les menstruations
saignements entre menstruations
miction fréquente
miction douloureuse
douleur dans le bas du dos
La MPI qui n’est pas traie peut entraîner des douleurs pelviennes chroniques, l’infertili et autres complications.
Tests de laboratoire et autres
Un échantillon de mucus des organesnitaux, du rectum ou de la gorge, obtenu délicatement par un frottis ou un
prélèvement, peut être utile pour faire une culture de
N. gonorrhoeae
et l’identier en laboratoire. Ce type de test est
connu sous le nom de mise en culture. Toutefois, dans certaines régions du Canada, la culture pour la gonorre
n’est pas disponible. On fait plutôt appel à une technique diérente, le test d’amplication des acides nucléiques
(Nucleic Acid Amplication Test, NAAT). Ce test est très utile pourtecter les bactéries causant la gonorre.
Dans certains cas de MPI, lesdecins peuvent insérer un tout petit tube do à son extrémi d’une cara
miniature dans une incision juste sous le nombril. Cette intervention est utile lors de l’examen de tissus, tels les
ovaires, les trompes de Fallope et l’utérus. Une anesthésie locale ou gérale est administrée aux femmes lors de
cette intervention an de minimiser la douleur.
Traitement
Le traitement
préconisé
par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) pour les personnes âgées d’au moins
neuf ans est :
l’antibiotiquexime (Suprax) 400 mg en une dose orale unique
Les traitements alternatifs pour les femmes qui ne sont pas enceintes ou allaitant peuvent inclure :
ceftriaxone 125 mg administrée en une dose unique par voie intramusculaire
azithromycine 2 g en une dose orale unique
spectinomycine 2 g en une dose unique par voie intramusculaire. Il est à noter que cet antibiotique n’est
disponible que par le Programme d’accès scial (PAS) de Santé Canada. D’autres informations sur la façon de
contacter le PAS sont données plus loin dans ce bulletin.
Au Québec
Dans cette province, le traitement préconisé pour la gonorre est une injection intramusculaire de ceftriaxone 125
mg.
Femmes enceintes ou qui allaitent
Le traitement préconisé par l’ASPC pour les femmes enceintes ou qui allaitent est leme que celui pour les autres
personnes (la céxime). Cependant l’ASPC recommande un éventail plus restreint de traitements alternatifs, comme
suit :
ceftriaxone 125 mg en une dose unique par voie intramusculaire
spectinomycine 2 g en une dose unique par voie intramusculaire
Gonorrhée disséminée
Dans les cas où la gonorre s’est propae aux yeux ou est dissémie largement dans le corps, l’ASPC
recommande :
ceftriaxone 2 g administrée quotidiennement par voie intraveineuse ou intramusculaire et doxycycline 100 mg
par voie orale deux fois par jour pendant sept jours consécutifs.
Dans certains cas de gonorrhée dissémie, l’hospitalisation peut s’arercessaire.
N’oublions pas la chlamydia
L’APSC, comme la plupart des autoris de santé publique des pays à revenu élevé recommande qu’une fois le
traitement pour la gonorre administré, le traitement pour la chlamydia est aussicessaire car la co-infection
entre ces bactéries est courante. Le traitement
préconisé
pour la chlamydiose pour les femmes qui ne sont pas
enceintes ou allaitant est comme suit :
doxycycline 100 mg administrée oralement deux fois par jour pendant sept jours consécutifs
azithromycine 1 g en une dose orale unique
Pour les femmes enceintes, l’APSC préfère un des traitements suivants pour la chlamydiose :
amoxicilline 500 mg trois fois par jour pendant sept jours consécutifs
érythromycine 2 g par jour pendant sept jours consécutifs
érythromycine 1 g par jour pendant 14 jours consécutifs
La cipro disparaît
Par le passé, un groupe d’antibiotiques appelés quinolones — telles la ciprooxacine ou l’ooxacine — étaient
couramment utilisées pour le traitement de la gonorre. Cependant, la bacrie causant la gonorre aveloppé
une résistance à ces antibiotiques et maintenant de nombreux pays à revenu élevé, notamment le Canada,
l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni ne recommandent plus l’utilisation de ces antibiotiques pour le traitement
de la gonorre.
Option de traitement en baisse
Des chercheurs de la région Asie-Pacique ont é parmi les premiers à signaler latection de gonorre résistante
aux quinolones il y a près de vingt ans. Les chercheurs de cette région signalent maintenant une autre tendance
troublante — la gonorre semble graduellement développer une capaci à résister à la ceftriaxone. Pour le
moment, ce problème n’est pas très répandu mais pourrait être un funeste présage. On signale aussi dans la région
Asie-Pacique, des cas isolés de gonorrhée accroissant lentement sa capaci à résister au traitement à la
spectinomycine.
Il est possible qu’augmenter la dose de ceftriaxone de 125 mg à 250 mg puisse retarder l’apparition de gonorre
résistante à la ceftriaxone. Ce n’est cependant qu’une théorie restant à confirmer par des essais cliniques et il n’y a
pas de consensus médical à cet eet. Au Royaume-Uni, la
British Association for Sexual Health and HIV (BASHH)
recommande la ceftriaxone à une dose de 250 mg pour le traitement de la gonorre.
Des rapports ont aussi é émis par les autorités du Royaume-Uni concernant la résistance de la gonorre à
l’azithromycine.
Tous ces rapports font ressortir :
un urgent besoin de souligner l’importance de comportements sexuels plus sécuritaires
le besoin d’autre recherche et de nouveaux traitements pour la gonorre
Ressources
1. Programme d’accès spécial (PAS)
Le PAS existe pour faciliter l’accès à des médicaments qui ne sont pas sur le marc au Canada. La spectinomycine
est un antibiotique qui fait partie de cette cagorie.
Les coordonnées pour lesdecins qui souhaitent en connaître davantage sur le PAS sont :
Programme d’accès spécial
Direction des produits thérapeutiques
étage, Holland Cross, Tour A
11 avenue Holland, A.L. 3105A
Ottawa, ON, K1A 0K9
Téléphone: 1 613 941 2108
Télécopieur : 1 613 941 3194
courriel : SAPdrugs@hc-sc.gc.ca
site web : http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/acces/drugs-drogues/index-fra.php
2. Directives pour le diagnostic et le traitement
L’ASPC a d’excellentes directives à jour pour la gonorre et autres ITS, disponibles à l’adresse suivante
http://www.phac-aspc.gc.ca/std-mts/sti-its/guide-lignesdir-fra.php.
À venir sur les
Nouvelles-CATIE
: recherche sur la gonorrhée pharyngée au Canada.
—Sean R. Hosein
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