ENTREVOIR, UN SPECTACLE CRÉATION MARS 2017 CRÉATION MARS 2017 ENTREVOIR, UN SPECTACLE INTRODUCTION Cela fait maintenant plus de 10 ans que Delphine Lanson et Jean-Benoît Mollet creusent l’idée que l’on puisse entrer à l’intérieur de soi et y découvrir un espace nouveau dans lequel vivent les « êtres » qui nous composent. Dans ce sillon ouvert comme une boîte de Pandore, se révèle la figuration d’une intériorité : un univers fantastique et acrobatique évoquant les fonctionnements physiologiques, symboliques et existentiels d’un être humain. Aujourd’hui, le projet Entrevoir, se compose de 2 volets : une pièce de cirque contemporain, mise en scène par Jean-Benoît Mollet, et un film long métrage de fiction en 3D, réalisé par Delphine Lanson.Dans ce dossier,nous parlons du spectacle. — MISE EN SCÈNE : JEAN-BENOÎT MOLLET DRAMATURGIE : DELPHINE LANSON DÉCOR : GOURY CRÉATION SONORE : THOMAS TURINE CRÉATION LUMIÈRE : ROMAIN DE LAGARDE AVEC JÖRG MÜLLER, SARAH COSSET, CHIHARU MAMIYA, FABRICE SCOTT, LAURENT PARETI, DELPHINE LANSON CONSTRUCTION, RÉGIE ET JEUX : OLIVIER GAUDUCHEAU — L’HISTOIRE EN PEU DE MOTS Sur le plateau du théâtre, un groupe d’artistes témoigne de l’histoire de leurs corps. Ils sont artistes de cirque, danseurs ou comédiens. En utilisant ce qui leur tombe sous la main dans ce théâtre nu, ils racontent et nous montrent la façon dont leurs corps ont évolué au cours de leurs vies et de leurs parcours professionnels. Au gré de ces témoignages factuels puis subjectifs, les personnalités de ces artistes se révèlent, des relations s’esquissent et l’espace se transforme. Une femme dans le public réagit fortement. Elle est invitée à venir sur scène et à se raconter. Elle est aveugle. Elle explique que, depuis qu’elle est enfant, elle voit son corps comme une maison habitée. Elle raconte sa mémoire. Peu à peu, les acteurs jouent cette mémoire. Le théâtre devient la maison-corps de cette femme. Les personnalités s’exacerbent, les relations se théâtralisent, les éléments qui constituent le théâtre deviennent des agrès de cirque et la scène se révèle être l’espace fantasmagorique du voyage de cette femme à l’intérieur d’elle même. « J’AI TOUJOURS EU L’IMPRESSION QUE C’ÉTAIT UNE ÉNIGME MON CORPS. MAIS C’EST PAS GRAVE. » LAURENT NOTE D’INTENTION Le corps au centre Dès les premiers jours de répétitions, l’attention est portée sur les corps – intrinsèquement chargés d’histoires – de chacun des interprètes. On demande à chaque artiste de se raconter à travers son corps : la mémoire de celui-ci, le regard sur soi, l’idéal d’un corps, le désir de le modeler, etc. Les histoires qui émergent sont belles, directes et sensibles. Elles contiennent une dimension universelle, propice à l’empathie du public, puisque chaque individu possède un corps, dont il peut parfois se sentir prisonnier. Chaque cicatrice répond à un souvenir. Les corps sont pleins d’histoires qui remontent à l’enfance et nous rappellent l’éducation, le rapport à la douleur, la transformation dans le travail, la puissance de l’hérédité, les plaisirs charnels, l’image sociale, la vieillesse et l’usure. De la façon dont on vient au monde jusqu’à notre perception du déclin qui s’annonce le corps représente l’Identité. À travers chacune de nos marques physiques se dévoile un aspect de notre existentialité car chacun de ces détails est l’expression de notre être. Nos peurs, par exemple, qu’on croirait cachées au fond de l’inconscient sculptent subrepticement des postures difficiles à maîtriser. La maîtrise de ce corps fait pourtant intrinsèquement partie de notre travail à nous artistes de cirque, danseurs ou comédiens. Nous partons de nos réalités physiques personnelles, de nos corps tels qu’ils sont, pour les transformer peu à peu, créer à vue des personnages et tendre vers la fiction. Alors les corps deviennent des métaphores, des objets, des lieux d’invention et des entités en devenir. Le corps est une maison « Nous avons à découvrir un bâtiment et à l’expliquer : son étage supérieur a été construit au XIXe siècle, le rez-de-chaussée date du XVIe et l’examen plus minutieux de la construction montre qu’elle a été faite sur une tour du IIe siècle. Dans la cave nous trouvons des fondations romaines, et sous la cave se trouve une grotte comblée sur le sol de laquelle on découvre dans la couche supérieure des outils de silex, et, dans les couches plus profondes, des restes de faunes glaciaires. Tel serait à peu près la structure de notre âme. » C.G. Jung C’est le postulat de notre travail de création : à chaque individu, nous associons un espace « en construction » à l’instar d’un être humain qui n’a de cesse de grandir. À cet égard, la métaphore de la maison pour figurer le corps, avec son unité, ses façades, ses fondations, ses nombreux espaces, ses recoins secrets, ses développements et, bien sûr, ses habitants plus ou moins reclus, est un objet poétique de recherche. On y trouve tout un tas de symboles qui racontent un être « vu de l’intérieur ». L’image est simple et nous nous rendons compte, notamment à travers les ateliers de jeu que nous avons mené ces dernières années, combien la métaphore est féconde pour le public quand nous posons la question : « Si ton corps était une maison, à quoi ressemblerait-elle ? ». Dans la réponse, chacun perçoit un intérieur imaginaire truffé d’indications propres à sa perception du monde, à son histoire et même à sa préhistoire. « Examinée dans les horizons théoriques les plus divers, il semble que l’image de la maison devienne la topographie de notre être intime ». Dans La poétique de l’espace, Gaston Bachelard désigne ainsi une topoanalyse qui serait l’étude de l’individu en fonction des lieux qui l’habitent, qu’il habite. Du grenier où trottent les rats jusqu’à la cave où rampent les serpents, notre maison/ corps regorge de détails qui nous dessinent. Notre travail s’appuie sur ce jeu de psychologie des profondeurs. Le but est de peindre le portrait vivant d’un individu qui est une maison peuplée par une société d’hommes et de femmes et dans laquelle se trouve… un théâtre. « Qui n’a pas au fond de son cœur Un sombre château d’Elseneur ? À l’instar des gens du passé On construit en soi-même pierre Par pierre un grand château hanté. » Vincent Monteiro Le théâtre est dans la maison Nous situons un théâtre à l’intérieur de la « maison personnelle » de notre personnage principal, la femme aveugle. Ce théâtre est aussi celui dans lequel le public est venu et dont il fait partie. Partie assise mais partie vivante, le public comprendra qu’il est une fraction du corps de notre personnage. Nous créons ici un jeu de mise en abyme qui consiste à entendre dans un premier temps que tout un chacun est habité puis que nous sommes également des habitants d’un corps qui est beaucoup plus grand que nous… Le théâtre est un espace de l’invention. Le situer au centre de l’identité métaphorique d’un individu, c’est embrasser l’idée que l’homme possède une faculté intime à la transformation et, malgré ses fondations solides, sa construction est permanente. Nous sommes des êtres en devenir. Concrètement, nous jouons avec un théâtre et c’est d’abord avec les éléments constitutifs de celui-ci que nous élaborons le décor et la forme des personnages. Note sur la cécité Pour l’avoir vécu, nous savons que l’expérience d’être plongé totalement dans l’obscurité est révélatrice de la subjectivité de notre « regard ». Ainsi, à travers le handicap qu’est la cécité, nous percevons l’extraordinaire déploiement compensatoire des autres sens et la façon dont nous utilisons nos cinq sens interroge notre perception du monde. Le fait que le personnage principal soit aveugle n’est pas triste ou pathétique. Bien qu’elle puisse susciter de la compassion quand elle débute son témoignage, très vite on comprend qu’elle est une comédienne, que tout cela est un jeu. Aveugle, le personnage n’est pas témoin de ce qui lui arrive (comme l’est le public), il est au centre de son expérience et son aventure est immersive. « QUAND JE SUIS ARRIVÉ EN FRANCE, J’AI REMARQUÉ QUE MON CORPS ÉTAIT ALLEMAND. JE NE LE SAVAIS PAS AVANT. » JORG DU DOCUMENTAIRE À LA FICTION Le projet de cette création est d’étirer une réalité jusqu’à son paroxysme fantasmagorique. La réalité. Nous partons de ce qu’il y a de plus évident, ce qu’il y a sous nos yeux. Quand le public entre dans la salle, il voit un théâtre sans décor et sur la scène un groupe de gens qui sont des artistes. Ils se présentent avec ce qui semblerait être leur réalité primordiale : leurs corps. Le paroxysme fantasmagorique. Le théâtre est devenu l’intérieur d’un corps humain et les artistes font partie de ce corps. Ils sont une partie de la société qui anime ce corps et les personnages qu’ils jouent sont construits sur la base des témoignages qu’ils ont donnés au début de la pièce. Transformation du genre La pièce commence donc par les témoignages des interprètes sur les histoires de leurs corps. Dans une adresse très directe au public, chacun réagit en fonction du témoignage de l’autre car cela lui rappelle à lui aussi quelque chose. Ces témoignages sont sincères, touchants ou drôles. Au départ, très factuels, les témoignages suggèrent des interprétations subjectives, des réactions chez les autres et deviennent des prétextes à jouer des situations. Une distanciation se crée. Le moment de l’arrivée du personnage aveugle est le point de bascule de la pièce. Nous jouons le réalisme de sa présence et le public croit qu’elle fait assurément partie du public. Alors les artistes se mettent à interpréter les éléments de son témoignage. Puis, ils la devancent, l’incluent, l’immergent. Le public comprend qu’elle est une baronne. La fiction est devenue totale, la deuxième partie de la pièce commence. Transformation des personnages Dans la première partie, chacun des artistes se présente tel qu’il est, sous son propre nom. Les témoignages qu’ils font sont principalement inspirés de leurs véritables parcours professionnels et privés. Ainsi, on découvre des artistes matures, pleins d’expériences diverses à partir de certains détails de leur corps. C’est très intime souvent et le public doit avoir le sentiment de « faire connaissance ». Pour la deuxième partie de la pièce, le travail de création et d’improvisation consiste à élaborer des personnages à partir des témoignages de la première partie et tous les éléments réels racontés par les artistes sont poussés à leur paroxysme. Les personnages ne se transforment pas en autres, ils se transforment en eux-mêmes, c’est de la métamorphose. Un handicap devient un super pouvoir, un complexe détermine une place dans la hiérarchie sociale et le souvenir douloureux d’une séance chez le dentiste donne naissance à un petit monstre aux dents pointues. Cette exacerbation des réalités chez chacun est la base de l’univers inventé. La continuité des caractères de chacun dans la trajectoire de la pièce est le ciment qui lie les deux parties entre elles. Transformation du bruit À l’occasion du travail sur le son que nous avons fait sur le film Un matin d’Alouha, nous avons eu le plaisir de travailler avec un bruiteur de cinéma. En le regardant faire, dans la salle d’enregistrement face au grand écran où passait notre film en silence, nous avons eu un joli choc. Outre la force narrative qu’un son peut conférer à une image, on a perçu toute la dimension chorégraphique du geste de bruiter. Le bruiteur, avec à la main ses quelques objets hétéroclites qui produisaient les sons, entouré de ses nombreux micros, dansait. Il y a deux choses que nous souhaitons mettre en scène dans cette création : la sonorisation des bruits qui peu à peu vont participer à la déformation du réel et la représentation en live de la création de ces sons par les interprètes. Ainsi, en fouillant dans le théâtre à la recherche d’accessoires pour illustrer son témoignage, l’un des artistes trouve un ensemble de microphones. Il les branche et commence à produire des sons (repris par le musicien compositeur Thomas Turine), cela devient un jeu, une convention s’établit qui perdurera jusqu’à la fin de la pièce. Transformation du théâtre en agrès — Le cirque dans le théâtre D’abord, le décor est un théâtre nu. Il se compose de tous les éléments caractéristiques qu’on trouve dans un théâtre (des rideaux, des perches, des tapis, des projecteurs, des micros, des chaises…) et le public pense d’abord qu’il n’y a pas de décor. Puis, peu à peu et au gré de leurs besoins, les personnages détournent ces éléments et commencent à « démonter » le théâtre. L’idée est d’inventer l’espace à partir de ce qu’il y a sous la main, sous les yeux, une sorte de décors de théâtre vernaculaire, un espace de théâtre qui se crée avec le théâtre. L’histoire est une question de point de vue, reste à nous de la raconter. Bien sûr, pour que ce soit spectaculaire, il faudra tricher et le théâtre sera un faux qui sera renforcé, doublé, prédécoupé, plein d’astuces propices à un jeu de transformation permanente et sur lequel on puisse évoluer. Le décor est un agrès. Dans la deuxième partie de la pièce, l’espace devient l’intérieur du corps. Il est fantastique et l’on est dans un espace en trois dimensions, très aérien, devant exprimer la dimension organique et les liens avec les autres parties du corps (en l’air, à droite, à gauche et sous le sol). Pour ce faire et toujours dans l’idée d’un détournement du théâtre, nous inventons des agrès induits par celui-ci. Ainsi, nous créons : — un mobile géant confectionné avec plusieurs échelles sur lequel nous évoluons — un pendrillon armé qui nous permet de monter dans les cintres du théâtre en quelques secondes puis d’en descendre comme sur un toboggan — des projecteurs suspendus (mais qui fonctionnent) sur lesquels nous pouvons nous accrocher — des projecteurs allégés qui permettent un jeu de passing (jonglage à plusieurs) — des câbles électriques renforcés qui nous permettent des jeux de cordes volantes — des perches mises à la verticale qui deviennent des mâts chinois… « MES PIEDS EN CANARD ET PUIS CETTE OUVERTURE PARTICULIÈRE QUI FONT QU’ON CROIT TOUJOURS QUE J’AI FAIT DE LA DANSE CLASSIQUE. EN FAIT, PAS DU TOUT. » JEAN-BENOÎT QUELQUES DESSINS ET RECHERCHES SUR LA SCÉNOGRAPHIE ET LES PERSONNAGES PAR GOURY « ALORS, LA PREMIÈRE CHOSE QUI M’EST VENUE À L’ESPRIT QUAND ON NOUS A DEMANDÉ DE PARLER DE NOTRE CORPS, C’EST UNE BRÛLURE AU MOLLET QUE JE ME SUIS FAITE QUAND J’AVAIS QUATRECINQ ANS. » FABRICE « LES POUMONS, C’EST LUNE DE CHAIR ET MARCHER. LES GENOUX C’EST LES MARRONS. L’ESTOMAC C’EST LE CHAMP, LA RIZIÈRE. L’ÉPAULE, IL Y A QUELQUE CHOSE COMME UNE PORTE. L’INTESTIN, JE SAIS PAS EXACTEMENT CE QUE ÇA VEUT DIRE, C’EST LE CHEMIN, LE CHEMINEMENT, QUELQUE CHOSE COMME ÇA. » CHIHARU DISTRIBUTION DU SPECTACLE — MISE EN SCÈNE : JEAN-BENOÎT MOLLET DRAMATURGIE : DELPHINE LANSON CRÉÉ ET INTERPRÉTÉ PAR : SARAH COSSET, DELPHINE LANSON, CHIHARU MAMIYA, JÖRG MÜLLER, LAURENT PARETI, FABRICE SCOTT SCÉNOGRAPHIE : GOURY CRÉATION SONORE ET MUSICALE : THOMAS TURINE CRÉATION LUMIÈRE : ROMAIN DE LAGARDE CONSTRUCTION, RÉGIE ET JEUX : OLIVIER GAUDUCHEAU — L’équipe Les artistes interprètes que nous réunissons sur cette création est un mélange de genres. Si on veut faire vite, on peut dire qu’il y a la famille du cirque d’un côté, la famille du théâtre de l’autre avec entre les deux, une famille de la danse. Mais évidemment, c’est faux et ça veut rien dire. Un seul de ces artistes est déjà une combinaison complexe de pratiques alors c’est dur de définir qui nous sommes… On peut dire néanmoins que nous souhaitons le rapprochement entre l’acteur et l’acrobate afin de trouver une forme d’interprétation qui doit prendre autant en compte la valeur des mots que la symbolique des corps. Dans ce sens, nous sommes à la recherche d’un théâtre physique, dans le sens anglo-saxon du physical teater. Enfin, il est bon de rajouter que, pour chacun de ces artistes, le rapport au corps est central dans le développement de son art et c’est bien là le sujet de notre création. Jean-Benoît Mollet Metteur en scène et acteur de cirque Directeur artistique de la Cie Anomalie &… depuis 2007 et diplômé du C.N.A.C. de Châlonsen-Champagne en 1995. On l’a vu notamment dans Le cri du caméléon de Josef Nadj, 33 tours de piste, Et après, on verra bien... de Guy Alloucherie et laurent Letourneur, Bascule de Christian Lucas et Vincent Gomez, Anatomie-Anomalie de Martin Zimmermann, Le Grand Nain avec Philippe Eustachon, Mister Monster de Philippe Eustachon, Les larmes de Bristlecone de Cille Lansade, Les nuits d’été (film) de Mario Fanfani, Moi, une petite histoire de la transformation qu’il vient de créer avec Cille Lansade. Il a dirigé des missions au Bangladesh avec Clowns sans Frontières. Il crée (avec Delphine Lanson) et joue dans le film Un matin d’Alouha. Il est chorégraphe et directeur artistique du pilote d’Entrevoir film, Falling IN love. Il intervient comme formateur à l’acteur physique à l’E.S.A.D. et met en scène le groupe de 3e année en décembre 2014 au Théâtre Monfort. Il est artiste permanent au château de Monthelon, lieu de création pluridisciplinaire en Bourgogne. Delphine Lanson Réalisatrice et comédienne. Diplômée de la L.I.S.A (London and International School of Acting) en 1990. Elle joue au cinéma et au théâtre en France et en Angleterre notamment aux côtés de Matt Damon, Denis Lavant, Michael Lonsdale, Miou Miou, Maggie Smith, Kevin Kline. Elle publie de nombreuses adaptations en français de pièces d’ Israël Horovitz. Elle a mis notamment en scène Loup y es-tu ?, Le Banc, Je suis un sauvage (Gaëtan Lévèque, AOC). Elle est dramaturge pour Les larmes de Bristlecone (Cille Lansade). Elle réalise : Décroche !, Un matin d’Alouha, C’est dimanche, Portraits de femme, Naître père (documentaire de 90 min sorti en salles en février 2013), Falling IN love (pilote en 3D du film long métrage Entrevoir). Sarah Cosset Acrobate au mât chinois Elle est diplômée du CNAC depuis 2011. On la vu notamment avec la compagnie H.V.D.Z. et Guy Alloucherie, dans Géométrie de caoutchouc de la compagnie 111 d’Aurélien Bory, Le Bal des intouchables des Colporteurs. Elle cofonde le Groupe Bekkrell, collectif de cirque, et travaille actuellement sur L’effet Bekkrel, sorti en 2015 au Cirque Théâtre d’Elbeuf. Chiharu Mamiya Danseuse et chorégraphe Formée à la danse classique depuis l’âge de 5 ans, elle arrive en France au centre international de la danse Rosella Hightower à Cannes en 1996. On l’a vu danser notamment avec Kubilai Khan Investigations, Gilles Jobin, Nicole Seiler, Les gens du quai, Fabrice Ramalingom, L’Yonne en Scène, Anomalie & …, Caterina Sagna, François Verret… Depuis 2011 elle présente ses propres travaux dans les environnements naturels : Yamima (2011), Danse le Tambo ! (2013). Jorg Müller Jongleur Diplômé du CNAC en 1994, il sort avec mobile. Depuis il a crée c/o et noustube, travail dans un verre d’eau qui mesure 3 mètres de haut. Il collabore (en cirque, danse, théâtre, musique) entre autres avec Pierre Doussaint, Mads Rosenbeck, Thierry André, Jérôme Thomas, Le Cirque Plume, Philippe Goudard, Francois Cervantes, Kitsou Dubois, Francois Verret, Jacques Rebotier, Yoann Bourgeois, Martin Schwietzke, Les Apostrophés, Gulko, Cahin-Caha, Jeanne Mordoj, Nikolaus Holz, Christian Lucas, Roland Auzet, Julie Nioche, Mark Tompkins, Pedro Pauwels, Anomalie &… , Akosh Szelevényi, Haim Adri – Sisyphe Heureux, Chiharu Mamiya, François Merville, Jess Curtis, Ondrej Adamek, Noemie Boutin, Peter Corser et Jean-Paul Autin. Depuis 2006 il est praticien en Méthode Feldenkrais. Laurent Pareti Jongleur Diplômé du CNAC, il est fondateur du collectif de cirque contemporain Anomalie, avant de rejoindre le Cirque Désaccordé. On l’a vu notamment dans Le Cri du Caméléon de Josef Nadj, 33 tour de piste, Et après, on verra bien… de Guy Alloucherie et Laurent Letourneur, Bascule de Christian Lucas et Vincent Gomez, Jeux de miroirs avec Les Baraques foraines, Après la pluie / Petites mythologies populaires de Christian Lucas, Couple ouvert à deux battants de Dario Fau avec Valérie Pareti, Hollywood Circus… Fabrice Scott Comédien Il est formé à la Drama Center London. On le voit notamment aux côtés de Judith Bernett au Théâtre du Ranelagh, dans de nombreux spectacles de Thomas Le Douarec, récemment dans Des soucis et des potes, travaille sur le spectacle Antoine et Cléopatre de Madonna Bouglione, sur les créations de Mathieu Boisset au TNT de Bordeaux, avec l’English Vienna Company, avec Alessandro Fabrizi. Depuis 2002, au cinéma, il joue dans une dizaine de films italiens dont La Belle endormie de Marco Bellochio. Enfin, il apparaît dans plusieurs téléfilms et séries télévisées, notamment Trafic d’Olivier Barnat, R.I.S. Police scientifique, Kali de Richard Jonhson, Alice et Charlie de Julien Seri. Goury Scénographe Architecte de formation et scénographe, Goury collabore à de très nombreuses créations, notamment de Hideyuki Yano, François Verret, Mark Tompkins et Lila Greene, Georges Appaix, Diverres Montet, Brigitte Lefèvre, Stéphanie Aubin, Nasser Martin-Gousset, Josef Nadj, Mathurin Bolze, La Maison des clowns portée par Giovanna D’Ettore, Gaétan Lévèque (collectif AOC), Yves Beaunesne, Catherine Hiegel pour la Comédie Française, Philipe Adrien pour cinq de ses spectacles, Julie Bérès, Johann Bourgeois… En 2005, il est boursier de la Villa Kujoyama au Japon. Thomas Turine Création musicale Musicien compositeur, Thomas Turine travaille en musique électroacoustique depuis 1996 et collabore à maintes reprises avec des plasticiens et des vidéastes (Olivier Meunier, Sonia Rickli, L’Écurie, Stéphanie DeLara, Violaine de Villers). Il tourne dans les milieux électro sous le nom de Sitoïd. Il est batteur du groupe MAJOR DELUXE depuis 2001. Il compose et interprète des pièces sonores et musicales pour le théâtre et la danse depuis 2002, avec notamment Hélène Mathon, Rodolphe Burger, Claude Schmitz, Amerika, The Inner Worlds, Pierre Droulers, Isabella Soupart, Manuel Antonio Pereira, Mélanie Munt, la Cie Michèle-Anne De Mey, Clément Laloy, le Cirque Désaccordé, la Cie Mossoux-Bonté, Anomalie &…, Philippe Eustachon... Romain de Lagarde Éclairagiste Diplômé de l’ENSATT en 2009, il participe à de nombreux projets en tant qu’éclairagiste. Au théâtre, avec Mauser mis en scène par Mathias Langhoff, J’ai fait une belle croisière avec Jean-Pierre de la Cie le Bruit des Couverts, La Chambre rouge de la Cie Esquimots, Radio Paradize de l’Ensemble Epik Hotel. À l’opéra, avec la Cie Manque pas d’Airs ou pour la danse avec Ballets russes et Nuits d’été de L’Ensemble Carpe Diem, Dust Park 2 de Yuta Ishikawa ou Clank’s de la Cie ALS. Pour le cirque contemporain, avec la Cie Galapiat sur Risques Zéro, MAD in FINLAND, et Château Descartes, la Cie Anomalie en 2015 pour Moi, une petite histoire de la transformation, et la saison prochaine avec le Cheptel Halekoum. Il a aussi assisté des éclairagistes tels que Daniel Levy, Yukiko Yoshimoto, éclairagiste de Ushio Amagatsu, ou Joël Hourbeigt et encore aujourd’hui Maryse Gautier. Enfin, il réalise des installations-lumière pour des scénographies de festivals ou d’événements privés. Olivier Gauducheau Construction décor Il suit une formation à Paris aux Rencontres Internationales de Danse Contemporaine sous la direction de Brigitte Hyon, et des cours aux BeauxArts. Il rencontre le cirque grâce à Nikolaus pour la construction des décors et la tournée du spectacle Le Monde de l’extérieur (1997). Il est scénographe avec Marianne Michel, la Cie Vent d’Autan (Autour d’elle), la Cie d’Ici de là (Extérieure), le Cirque Désaccordé (PMP), le cirque Avek. En tant que constructeur, il travaille avec Cirque Désaccordé (Après la pluie), la Cie HVDZ/Guy Alloucherie (Les Sublimes, Base 11/19), Gaétan Levêque (Je suis un sauvage), le Collectif AOC et Jérôme Thomas (Sortilège), la Cie Timshel (Sorita) et à nouveau de Nikolaus (Tout est bien et Débat). En 1999, il rencontre Anomalie pour laquelle il est tour à tour régisseur plateau et général, interprète et constructeur décors de Et après on verra bien…, de Bascule, Les Tailleurs, Le Grand Nain, Mister Monster, Les Larmes de Bristelcone, Entrevoir. NOTE SUR LE FILM LONGMÉTRAGE DE FICTION En parallèle à la pièce, un film long-métrage est en développement. La pièce et le film trouvent leur source dans une même idée originale et sont liés dans leur processus d’élaboration. Chaque projet nourrit l’autre et entre en résonance autour des thématiques proposées. Ils sont aussi chacun conduits par une écriture et un calendrier propre. Ils ont une vie autonome. Delphine Lanson est en cours d’écriture du scénario du film, qui est produit par la société de production cinéma De Films en Aiguille. Entre fable initiatique fantastique et comédie humaine, le film peint le portrait d’Antoine Pacadis, un architecte d’une quarantaine d’années qui cherche à donner un sens à sa vie. Atteint d’une maladie génétique qui le rend brutalement aveugle, il est dans le déni et a un grave accident de voiture. Il se réveille non pas à l’hôpital, mais dans l’« Hôtel Pacadis » qu’il entreprend d’explorer. À la rencontre de ses habitants, il se rend compte peu à peu qu’il navigue dans son propre corps. Submergé par l’émotion, il essaie d’apprendre des êtres qui le composent. C’est le début pour lui d’une exploration sensorielle et psychique qui le confronte à sa perception du monde pour mieux se connaître et accepter de vivre. L’une des originalités, et l’un des enjeux de ce film, consistent à faire interpréter les rôles des habitants de l’intérieur du corps par des artistes du cirque contemporain qui, par ailleurs, sont des personnalités majeures du cirque en France aujourd’hui. Ainsi, outre l’ensemble des interprètes du spectacle qui joueront également dans le film, nous travaillons dès aujourd’hui avec Jérôme Thomas, Mika Kaski, Marie Molliens, Mathurin Bolze, Jeanne Mordoj, Dimitri Jourde, les membres fondateurs du collectif Anomalie… Il y a dans l’expression de certaines disciplines des arts du cirque une forte portée symbolique et narrative pour exprimer la richesse, l’organicité, la physicalité du corps humain, son unicité. Ces matières ne sont pas à utiliser littéralement, mais elles donnent la possibilité de créer un univers social original et fantastique sans effets spéciaux où, à l’instar des organes du corps, les individus sont tous reliés entre eux. Avec l’aide du CNC (aide aux nouvelles technologies et développement), Falling IN love, un pilote (teaser) en relief du long métrage à venir, a été tourné en février 2015 au Théâtre Monfort. PARCOURS Laboratoires de recherche et développement Outre les résidences pour la création du spectacle et les périodes de tournage du film, Anomalie et De Films en Aiguille organisent ensemble des laboratoires de recherche qui mêlent le cirque et le cinéma, étapes préparatoires essentielles aux deux créations. Afin d’aboutir à deux œuvres singulières et cohérentes, les deux structures réunissent autour des auteurs des artistes de cirque, des acteurs, ainsi que des techniciens du cinéma et du cirque. De même, une attention particulière est portée aux temps d’écriture communs qui permettent de garder le lien entre le film et la pièce et de partager les recherches en cours. avril 2014 : Le Monfort — Laboratoire cirque et cinéma — 1 semaine février 2015 : Le Monfort —Tournage d’un pilote / teaser en relief (3D) (préfiguration de l’univers du long métrage) — 1 semaine Actions artistiques et résidence territoriale au Théâtre Monfort Depuis le début de la saison 2013 – 2014, le théâtre Monfort à Paris accueille Anomalie pour une résidence territoriale de trois ans autour d’Entrevoir. Actions et ateliers, stages... permettent de partager avec le public la construction du projet et de l’enrichir, de creuser le concept de MaisonHomme de multiples façons. Au Monfort : dispositif L’art pour grandir (Ville de Paris), Institut National des Jeunes Aveugles, École Boule, Aménagement du rythme scolaire, associations de quartier. Et aussi : à la Gare Franche, avec la ville d’Auxerre… 6 juin 2016 : Le Monfort — Restitution finale de la résidence territoriale Soirées de films physiques Delphine Lanson et Jean-Benoît Mollet s’intéressent depuis longtemps au rapport contemporain entre cirque et cinéma. Ils proposent une programmation de quelques courts métrages de fiction récents et dans lesquels les interprètes (et parfois les réalisateurs) sont aussi des artistes de cirque, afin de partager avec le public l’expression et la vigueur d’une forme de jeu d’acteur radicalement physique au service d’une réalisation d’auteur. Des films qui témoignent d’une recherche à l’œuvre aujourd’hui. Le 16 mai 2014 à La Gare Franche, le 30 mai 2014 au Monfort… Visionnez différentes étapes filmées du processus de création sur le site web de la compagnie : compagnie-anomalie.com et sur Viméo : vimeo.com/compagnieanomalie CALENDRIER DE CRÉATION À VENIR janvier-février 2016 : Nexon/Monthelon/… — écriture dramaturgie — 3 semaines février 2016 : Le Monfort — équipe complète — 1 semaine avril 2016 : Le Monfort — essais techniques — 1 semaine octobre 2016 : La Brèche (Cherbourg) — scénographie — 1 semaine octobre 2016 : La Brèche (Cherbourg) — équipe complète — 2 semaines novembre 2016 : Theater op de Markt (Dommelhof) — équipe complète — 1 semaine décembre 2016 : La Gare franche (Marseille) — équipe complète — 2 semaines janvier-février 2017 : CIRCUIT (Auch) — scénographie et équipe complète — 3 semaines février-mars 2017 : La Brèche (Cherbourg) — scénographie et équipe complète — 3 semaines 18 mars 2017 : Création du spectacle — Festival SPRING PARTENAIRES CIRQUE ET SPECTACLE VIVANT PRODUCTION DÉLÉGUÉE ANOMALIE &… Collectif de cirque contemporain créé en 1995, la compagnie Anomalie &... est aujourd’hui dirigée par Jean-Benoît Mollet, Cille Lansade et Delphine Lanson. Depuis 15 ans, elle joue avec les genres (cirque, théâtre, danse, cinéma, performance, etc.) et explore de nouveaux territoires en invitant différents metteurs en scène. Dans un univers volontiers fantastique et radicalement physique, Anomalie renouvelle sa recherche sur la force des liens qui nous façonnent et les sociétés imaginaires qui nous habitent. Les Maîtres, 2018 — Jean-Benoît Mollet Entrevoir, 2017 — Jean-Benoît Mollet Moi, une petite histoire de la transformation, 2015 — Cille Lansade et Jean-Benoît Mollet Falling IN love (Pilote), 2015 — Delphine Lanson (coproduction) Les larmes de Bristlecone, 2013 — Cille Lansade Un matin d’Alouha, Film court métrage, 2010 — Delphine Lanson Mister Monster, 2010 — Philippe Eustachon Le Grand Nain, 2007 — Philippe Eustachon et Jean-Benoît Mollet Anatomie Anomalie, 2004 — Martin Zimmermann Coproductions : La Brèche — Pôle National des Arts du Cirque de Basse-Normandie — CherbourgOcteville, Le Monfort — Paris (Résidence avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile de France — Ministère de la Culture et de la Communication), Le Sirque — Pôle National des Arts du Cirque — Nexon Limousin, L’Agora — Centre Culturel PNAC Boulazac Aquitaine. Soutiens à la résidence : Le Theater op de Markt — Dommelhof, CIRCA – Pôle National des Arts du Cirque de Midi-Pyrénées, La Gare Franche — Marseille, Château de Monthelon — Résidence d’artiste en Bourgogne. Recherche de partenaires « JE SUIS TRÈS RECONNAISSANTE À MON CORPS D’ÊTRE LÀ. MERCI À MES JAMBES, MERCI À MON COEUR, MERCI À MA TÊTE, MERCI QUOI. MERCI D’ÊTRE LÀ. D’AVOIR TOUTES CES SENSATIONS, CES FRISSONS… D’ABORD, AVANT TOUT. » DELPHINE CONTACTS Production et diffusion Florence Bourgeon +33 (0)6 09 56 44 24 [email protected] Administration Camille Grellier +33 (0)6 81 60 63 62 [email protected] 57 avenue des Clairions — 89 000 Auxerre www.compagnie-anomalie.com Contact artistique Jean-Benoît Mollet +33 (0)6 08 27 68 89 [email protected] Delphine Lanson +33 (0)6 63 64 62 00 [email protected] Anomalie est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication / D.R.A.C Bourgogne — et reçoit en 2015 le soutien du Conseil Départemental de l’Yonne et de la Région Bourgogne. Photographie : Jean-Benoît Mollet, Cille Lansade, Graphisme : Bureau Rateau