
QUESTION POUR UN CHAMPION EN REANIMA TION 543
CONCLUSION
• Il faut bien savoir que la loi française ne fait pas de différence aujourd’hui entre cette
interruption de soins actifs et un homicide volontaire (meurtre ou assassinat) ou in-
volontaire (par imprudence ou négligence). La seule décision de justice rendue en
France dans ce domaine a concerné un anesthésiste-réanimateur de Dieppe, condamn
é
à 15 mois de prison avec sursis pour l’extubation d’une patiente atteinte de polytrau-
matisme grave et au pronostic désespéré selon les experts [18]. L’interprétation de
cette décision, qui a été confirmée en appel et en cassation, donnée par le Pr. Cheva-
lier, de la Faculté de droit de Rennes, est que les juges ont voulu donner un «coup
d’arrêt» à la pratique, qu’ils réprouvent, de l’euthanasie [19].
• Il faut aussi reconnaître que la distinction, pourtant commode, entre laisser mourir et
faire mourir est bien ténue. Malgré l’avis des bioéthiciens qui soutiennent que AT et
LT sont éthiquement semblables, l’interruption de la ventilation artificielle, l’extuba-
tion ou l’arrêt de la perfusion de Levophed®qui peuvent aboutir à la mort du patient
en quelques minutes sont bien ressentis comme un acte «actif» [20].
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