La feuille de Jardiéval

Le frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax) :
questions/réponses.
Arrivé en 2004 accidentellement de Chine dans le Lot-et-Garonne....
En 2012 il a envahi presque toute la France et autres pays d’Europe.
* Le frelon asiatique serait plus gros que le frelon européen : Faux ! Il est plus petit.
* Le frelon asiatique serait agressif
- Faux : sur son terrain de chasse il n’est pas agressif si on l’ignore ;
- Vrai : si l’on s’approche de son nid ou qu’on le dérange avec des vibrations dans les branches ou dans
l’air : tondeuse, tracteur : la colonie « menacée », attaque ! il vaut mieux s’éloigner au plus vite ! ! !
*La piqûre d’un frelon asiatique serait plus dangereuse que celle d’un frelon européen.
- Faux ! Pas plus dangereuse que celle des autres frelons, guêpes ou abeilles ; les personnes allergiques
doivent être attentives avec tous ces insectes (Hyménoptères) et appeler le 18 en cas de piqûre.
Seules les femelles du frelon asiatique sont équipées d’un dard pouvant sortir de 6 millimètres, et traverser
un gant en cuir.
* la colonie du frelon asiatique ressemble-t-elle à celle du frelon européen ? Non !
Contrairement au nid du frelon européen dont l’ouverture est large et tournée vers le bas, le
nid du frelon asiatique a une (ou deux) petite ouverture latérale. Il est volumineux : de 60cm à 1m de
long et 80cm de diamètre ; sorte de papier mâché strié beige et brun entourant des « galettes » d’alvéoles
(10 000) ; souvent situé très haut dans les arbres (suspendu, il est en forme de goutte d’eau) mais de 30 %
peuvent être installés dans des haies ou des locaux (il est alors de forme sphérique).
La colonie ne vit qu’un an, mais plus longtemps (en général vide fin décembre) que celle du frelon
européen (vide fin novembre) ; le vieux nid n’est jamais réutilisé.
Au printemps, un nid de « fondation » sera fabriqué par chacune des reines ayant résisté à l’hiver.
Les larves sont nourries par toutes sortes d’insectes (abeilles, guêpes, mouches, papillons, chenilles....), et
araignées. Les adultes se nourrissent de liquides sucrés (miellat, nectar, miel…et fruits ).
Début juin, la colonie est composée d'ouvrières stériles adultes
Vers la fin de l'été, on y voit également des femelles et des mâles sexués ; c’est à ce moment que les
jeunes reines s’accouplent, se dispersent et se réfugient dans divers abris pour hiverner.
Un nid produit 13 000 individus entre avril et décembre - 2 000 individus sont présents au mois d’oc-
tobre et au moins 550 femelles sexuées, les futures reines.
* Pourquoi piéger le frelon asiatique ? Car c’est une espèce invasive !
Sa présence insidieuse n’a sans doute d’abord été perçue que par les apiculteurs qui ont vu leurs ruches
décimées ; ce frelon a une technique spectaculaire pour capturer les abeilles domestiques : en vol station-
naire devant l’entrée de la ruche, il attend le retour d’une ouvrière chargée de pollen, l’emporte sur une
branche, lui découpe la tête d’un coup de mandibules, la démembre et l’emporte vers son nid.
Mais en l’étudiant et l’observant, les chercheurs se sont rendus compte des dégâts qu’il cause sur l’envi-
ronnement (diminution de la biodiversité) et l’économie (agricole et apicole) en effet beaucoup de leurs
proies sont des auxiliaires des cultures (qui luttent contre les ravageurs) mais aussi des pollinisateurs (qui
augmentent la production des fruits et graines). C’est une menace pour les équilibres naturels.
Les espèces invasives ont en général une très forte capacité d'adaptation et de dispersion. C'est le cas du
frelon asiatique à pattes jaunes. Une lutte irraisonnée contre une espèce invasive peut conduire à favo-
riser son installation et défavoriser nos espèces locales.
La feuille de Jardiéval
Frelon asiatique
(Vespa velutina)
Ouvrière : 17 à 22 mm
Reine : 22 à 30 mm
« Front » : orange
Abdomen : noir avec une
large bande orangée.
Pattes aux extrémités jaunes.
Frelon européen
(Vespa crabro )
Ouvrière : 18/25 mm
Reine : ~ 40mm
Abdomen : jaune rayé
de noir.

* Quand piéger et comment ?
- Ne pas mettre un piégeage systématique préventif : sauf en cas de présence avérée de fre-
lons pour protéger un site attaqué, comme une ruche.
- Eviter le piégeage de printemps qui favorise la survie des reines en les privant de batailler
à mort contre leurs congénères . En effet : 95% des frelonnes ne survivent pas à l’hiver. Sur ces survivan-
tes, 95% meurent à leur tour au printemps en combat singulier avec les autres fondatrices. C’est un systè-
me de régulation naturelle : plus il y a de reines présentes, plus la mortalité est élevée, si l’on en piège cer-
taines, on libère le terrain pour d’autres qui n’auront même pas à se battre. »
.
- Piéger en cas d’attaque de frelon asiatique sur un rucher. Il faut poser des pièges à sélec-
tion physique uniquement au niveau du rucher avec comme appât du jus fermenté de vieille cire. Ceci per-
met de diminuer la pression de prédation et d' affaiblir les colonies de frelons. Ces pièges doivent être en
général posés à partir de juillet et jusqu'à la fin de la saison.
-La destruction des colonies reste la méthode la plus efficace pour diminuer les populations
du frelon asiatique. Elle doit se faire le plus tôt possible et jusque fin novembre. Le frelon asiatique
étant diurne, les nids seront détruits à la tombée de la nuit ou au lever du jour pour que toute la colonie soit
éliminée. La destruction des nids dans la journée : augmente les risques d’accident, diminue les chances
d’une destruction complète. Il faut faire appel à une entreprise de professionnels de la désinsectisation.
La recherche scientifique :
Pour qu’un piège soit réellement efficace, l’appât doit être attractif pour le frelon asiatique, répulsif
pour les autres insectes et durable dans le temps. C’est ce que les chercheurs essaient de mettre au
point : un piège sélectif avec des phéromones spécifiques à l’espèce.
Il est préférable de se limiter aux méthodes de lutte citées tant que de nouvelles techniques plus effica-
ces n’auront pas été mises au point. Cela ne veut pas dire « rester inactif », mais « faire au mieux dans
l’état actuel des connaissances ».
Participez à la destruction de cette espèce
en signalant les nids !
Le frelon asiatique nous menace tous directement
d’un point de vue environnemental et économique,
ainsi que d’un point de vue sanitaire (nombreux ac-
cidents).
Ici prise à 99,9999 % de frelons asiatiques pendant
une semaine à Geaune : une preuve de la présence
de nids à proximité !!!
(extraits de résultats fournis par les chercheurs du CNRS de Tours, du Muséum National d 'Histoire Natu-
relle et de l’INRA de Bordeaux).