Le pouvoir législatif appartient à Dieu
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Ô les croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le
commandement. Si vous êtes en contestation sur quelque chose, portez votre litige devant Dieu et le
Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation
(4:59).
Selon le Coran, c’est Dieu qui décide ce qui est licite et ce qui ne l’est pas :
Que dites-vous de ce qu’Allah a fait descendre pour vous comme subsistance et dont vous avez alors fait
des choses licites et des choses interdites ? – Dis : « Est-ce Allah qui vous l’a permis ? Ou bien forgez-
vous des mensonges contre Allah » ? (10:59)
Ne dites pas, conformément aux mensonges proférés par vos langues : « Ceci est licite, et cela est illicite »,
pour forger le mensonge contre Allah. Certes, ceux qui forgent le mensonge contre Allah ne réussiront
pas (16:116).
Ô les croyants : ne déclarez pas illicites les bonnes choses qu’Allah vous a rendues licites. Ne transgressez
pas. Allah n’aime pas les transgresseurs. Mangez de ce qu’Allah vous a attribué de licite et de bon.
Craignez Allah, en qui vous avez foi. (5:87-88)
Citant le verset 6:57 susmentionné, Khallaf écrit :
Les savants religieux musulmans reconnaissent unanimement que le Législateur suprême est Dieu. C’est
lui qui est la source des prescriptions, qu’elles soient énoncées explicitement dans les textes révélés à ses
prophètes et, notamment à Mahomet, ou que les savants religieux les en extraient ou les en déduisent
par analogie 7.
Cette conception de la loi est illustrée par l’attitude de Mahomet face à un cas d’adultère similaire
à celui auquel Jésus a été confronté. On amena à Mahomet un homme et une femme juifs qui
avaient commis l’adultère. Il s’informa de la peine prévue dans la Bible. Les juifs lui répondirent que
la Bible prévoyait la lapidation (Lv 20:10 ; Dt 22:22-24) et que leur communauté avait décidé de
changer cette norme parce qu’on ne l’appliquait qu’aux pauvres. En lieu et place de cette peine, cette
communauté avait décidé de noircir le visage des coupables au charbon, de les mener en procession
et de les flageller, indépendamment de leur statut social. Mahomet refusa cette modification
estimant qu’il était de son devoir de rétablir la norme de Dieu. Il récita alors le verset : « Ceux qui ne
jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre sont des pervers » (5:47)8.
Étymologiquement, le terme
islam
signifie la soumission. C’est le nom qui a été donné à la religion
des adeptes de Mahomet. Ces derniers sont nommés
muslimun
(soumis). Cette religion proclame la
soumission à la volonté de Dieu telle qu’exprimée dans le Coran et les récits de Mahomet, les deux
sources principales du droit musulman dont nous parlerons dans les chapitres suivants. Le Coran dit
à cet égard :
Ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre sont des mécréants, […] des injustes, [...]
des pervers (5:44, 45, 47).
Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une
chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. Quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s’est
égaré certes, d’un égarement évident (33:36).
La seule parole des croyants, quand on les appelle vers Allah et Son messager, pour que celui-ci juge
parmi eux, est : « Nous avons entendu et nous avons obéi » (24:51).
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