CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE PRÉSENTATION DE LA DÉMARCHE Historiquement connue sous le nom de Bois de Rose, Aniba rosaeodora Ducke est un grand arbre des forêts de Guyane. Il a occupé une place importante dans l’économie locale entre 1875 et 1975 pour la production de son huile essentielle, un ingrédient naturel de parfums de luxe. Endémique des forêts primaires d’Amazonie, de Guyane française, du Guyana, du Surinam, du Brésil (Pará, Amazonas, Amapá) et du Pérou, le Bois de Rose est encore aujourd’hui intimement lié à l’histoire et l’économie de la région. L’étude documentaire des archives départementales de 2004, menée par Kristen Sarge et intitulée : « L’industrie du bois de rose femelle à la Guyane (XVIIe-XXIe s.) », révèle l’exploitation massive de la ressource naturelle. Elle a conduit à la raréfaction de l’espèce et à l’arrêt de son exploitation par arrêté ministériel du 09/04/2001. En effet, sur la base des données collectées par les douanes, l’étude montre que plus de 90% de la ressource a été épuisée en l’espace de 35 années de 1900 et 1935. Tel a été le sort du Bois de Rose, victime d’un développement économique non-durable pour la Guyane, car en amont il n’a été envisagé, ni la conservation de la ressource naturelle, ni l’intégration de l’espèce dans une stratégie de sylviculture pérenne. Aujourd’hui, les enjeux de conservation de la Biodiversité sont au cœur des préoccupations institutionnelles pour le développement de l’économie locale et devant les immenses défis que posent d’une part les changements climatiques globaux et d’autres part les pressions anthropiques croissantes sur l’environnement. C’est dans ce contexte très spécifique qu’est né le projet anib@rosa, conduit par le CIRAD et dont les objectifs sont de concevoir les outils de traçabilité et d’itinéraire agricole ainsi que de mettre en œuvre la durabilité de la filière de Bois de Rose en Guyane française. Selon l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’exploitation à faible impact peut se définir comme « une opération d’exploitation forestière intensément planifiée, précautionneusement mise en œuvre et contrôlée CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE afin de minimiser son impact sur le peuplement forestier et les sols et en se basant habituellement sur une sélection des individus à abattre » (FAO, 2004). En Guyane, la Direction Régionale de l’Office National des Forêts (ONF), qui assure la gestion de 5.5 millions d’hectares du Domaine Forestier Permanent (DFP), a initié dès 2002 une réflexion sur la mise en place d’une certification « Gestion Durable» de la forêt guyanaise dans le but de mettre en place les principes, les critères et les indicateurs permettant de l’encadrer et de la garantir sur le long terme. Cette ré-flexion a été suivie par l’élaboration de la « Charte de l’exploitation forestière à faible impact en Guyane », éditée dans sa première version en 2010. Cette charte est dotée d’un cahier des charges précisant les bonnes pratiques en matière de désignation de la ressource, d’implantation des pistes de débardage, d’abattage, de chargement et de transport du bois et d’aménagement de l’hébergement des personnels en sites isolés forestiers. Il est également doté d’une liste des essences commerciales comprenant 47 espèces ou groupes d’espèces effectivement exploitées en Guyane principalement pour le Bois d’Œuvre. Ce processus a abouti en juin 2012 à la création de l’association de type loi de 1901, appelé Entités d’Accès à la Certification, l’EAC PEFC Guyane française. Suite à la certification de PEFC Guyane par Bureau Veritas, l’obtention de l’agrément par PEFC France et à l’adhésion de l’Office National des Forêts (ONF) à l’association : plus de 2,4 millions d’hectares de forêt guyanaise sont désormais certifiés PEFC et cette certification s’étend à la filière Forêt-Bois locale. Désormais, les propriétaires forestiers peuvent s’engager dans une démarche de certification ISO 9001 et ISO14001 pour valider la bonne mise en œuvre de la gestion durable. C’est ainsi que ce concrétise progressivement la gestion forestière durable en Guyane française. 2 Outre l’exploitation du Bois d’Œuvre, l’activité de cueillette des plantes spontanées, ligneuses et non ligneuses, est également couramment pratiquée en Guyane française dans un but alimentaire et aussi traditionnellement dans un but thérapeutiques ou encore cosmétique et artisanal. Cette cueillette de plante est souvent suivie d’une transformation comme pour les fruits de palmiers, le cacao, la vanille, le carapa et bien d’autres exemples encore. La pratique de cueillette de plantes spontanées, sur des territoires naturels non dégradés, peut elle aussi bénéficier d’une certification de production issue de l’agriculture biologique sous contrôle d’organismes indépendants (Ecocert, AB, …). En 2012, quinze plantes de Guyane ont été inscrites pour la première fois à la pharmacopée française avec l’objectif qu’elles soient progressivement complétées par d’autres espèces locales. Cet évènement, qui se conjugue avec la Stratégie Régional d’Innovation (SRI) pour la valorisation des Bioressources de Guyane, devrait favoriser les pratiques de cueillettes des plantes médicinales. La production d’huiles essentielles et extraits de plantes sont également des activités qui peuvent également conduire à la pratique de cueillette de plantes en milieu naturel. Dans la continuité de la démarche engagée pour l’exploitation forestière en Guyane, la « Charte de cueillette des plantes spontanées de Guyane française » a pour objectif d’assurer une valorisation durable de la flore guyanaise susceptible de faire l’objet d’une activité économique de cueillette. Elle est associée à un cahier des charges qui se compose de fiches techniques pour 20 espèces végétales. Elle ne conçoit pas l’abattage d’arbre, quelle que soit l’espèce, en dehors des critères de certifications de PEFC Guyane. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE Ainsi, en maintenant le lien avec le développement local, la charte se veut un guide de bonnes pratiques pour promouvoir le métier de cueilleur, conserver la biodiversité, garantir le renouvellement des ressources naturelles et contribuer au développement de la filière plantes patrimoniales, aromatiques et médicinales. Son objectif est de favoriser le dialogue entre les cueilleurs, les institutions de développement économique et écologique, les acteurs économiques et les autres usagers des espaces forestiers et naturels. Ce guide garantit une pratique de la cueillette qui satisfait aux critères de certifications écologiques et biologiques de récoltes. Il constitue un cahier des charges évolutif, disposant de fiches spécifiques à chacune des plantes traitées. La cueillette d’une nouvelle espèce sera prise en compte et fera l’objet systématique d’un complément du cahier des charges. Pour chacun des taxons figure une description des éléments récoltés (sommités fleuries, hampes florales, jeunes rameaux, écorces,…), les périodes de cueillette préconisées et les outils utilisés afin de respecter au mieux les peuplements et l’écologie des sites de cueillette. Ce cahier des charges permet d’informer les acteurs mais aussi l’ensemble des collectivités sur la manière appropriée de maintenir des espèces sur leur site naturel. Ainsi une information claire et précise pourra être aussi transmise aux partenaires chargés de la surveillance des flux végétaux et de l’environnement. 3 INDEX DES NOMS SCIENTIFIQUES Sphagneticola trilobata (L.) Pruski ................................................................................................ 6 Unxia camphorata Linnaeus f........................................................................................................ 7 Xylopia frutescens J.B. Aublet ..................................................................................................... 8 Cordia curassavica (Jacq.) Roem. Et Schult. ............................................................................... 9 Protium heptaphyllum (Aubl.) Marchand .................................................................................... 10 Vismia cayennensis (Jacq.) Pers. ................................................................................................. 11 Costus spiralis (Jacq.) Roscoe. .................................................................................................... 12 Kyllinga polyphylla Kunth ............................................................................................................ 13 Kyllinga brevifolia Rottb. Kyllinga odorata Vahl ............................................................ 13 Croton matourensis Aubl. ............................................................................................................ 14 Senna quinquangulata Irwin et Barneby ..................................................................................... 15 Lonchocarpus chrysophyllus Kleinh. ............................................................................................ 16 Lonchocarpus floribundus Benth. ........................................................................................ 16 Dioclea guianensis Benth.............................................................................................................. 17 Siparuna guianensis J.B. Aublet .................................................................................................. 18 Psidium guajava L. ............................................................................................................... 18 Passiflora coccinea Aubl. ............................................................................................................. 19 Piper marginatum Jacq. ............................................................................................................... 20 Piper hispidum Kunth. .......................................................................................................... 20 Quassia amara L. .......................................................................................................................... 21 Lantana camara L. ........................................................................................................................ 22 Stachytarpheta cayennensis (Rich.) Vahl ...................................................................................... 23 Stachytarpheta jamaicensis (L.) Vahl. ................................................................................... 23 Zingiber zerumbet (L.) Sm. .......................................................................................................... 24 CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 4 CAHIER TECHNIQUE Instructions préliminaires Le site de cueillette doit se situer en dehors des espaces protégés. Pour tout site de cueillette les autorisations écrites du propriétaire et du gestionnaire ou s’il y a lieu de l’occupant doivent être obtenues. Chaque site est préalablement observé avant la cueillette pour en sélectionner les spécimens et déterminer ensuite les conditions respectueuses de cueillette. L’identification botanique de l’espèce végétale doit être certifiée conforme par l’herbier de Guyane (IRD). Ce processus garantie la taxonomie des espèces et permet d’assurer la traçabilité des sites de cueillettes. Une rotation périodique des sites de cueillette doit être réalisée pour assurer le renouvellement de la ressource par la résilience des peuplements spontanés. Les plantes récoltées sont taillées soigneusement avec des outils adaptés permettant une régénération des individus aussi bien dans l’intérêt des professionnels que dans un esprit de conservation des peuplements écologiques. Les outils utilisés sont soit tranchants soit à dents comme par exemple : Serpe à dents, faucille à tranchant, sécateurs, hache, scies, etc… Dans le cas de figure des arbres et l’exploitation forestière il faut se référer à la Charte de l’exploitation forestière à faible impact en Guyane de l’ONF. La cueillette dans le milieu naturel, de toute ou partie d’une espèce protégée est explicitement interdite. La cueillette en milieu dit de savane roche est à proscrire car l’écosystème est particulièrement vulnérable aux pressions anthropiques. Plantes et méthodes de cueillette Pour chacune des espèces décrites dans la présente charte, figure une fiche technique comportant les noms scientifiques, vernaculaires et les synonymies de la plante. Les fiches fournissent des informations concernant l’écologie et l’habitat de la plante ainsi qu’une description botanique. Elles détaillent les techniques et les fréquences de cueillettes adaptées à la plante et les conditions de conservation et de résilience des peuplements. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 5 FAMILLE ASTERACEAE GENRE ESPÈCE SPHAGNETICOLA O. HOFFM. SPHAGNETICOLA TRILOBATA (L.) PRUSKI NOM VERNACULAIRE Guyanais : bouton d’or SYNONYMIES Wedelia trilobata (L.) Hitchc. Palikur : migat βey Silphium trilobatum L. Martiniquais : herbe soleil ou patte à canard Wedelia brasiliensis (Spreng.) S.F. Blake Guadeloupéen : herbe à femme Stemmodontia trilobata (L.) Small Brésil : pingo-de-ouro Sphagneticola ulei O. Hoffm. ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE Sphagneticola trilobata est une herbacée qui vit en peuplement grégaire et parfois mono-spécifique. Elle affectionne les friches, les jardins et les bords de route. C’est une plante ubiquiste et très commune dans les savanes humides, dans les champs, au bord des chemins et en arrière plage. Elle aime l’humidité et une exposition de mi-ombre à ensoleillée, on l’observe sur différents types de sol mais de préférence exondés et sur les pentes des reliefs. PHÉNOLOGIE La floraison a lieu toute l’année et surtout de septembre à novembre. DESCRIPTION Sphagneticola trilobata est une plante herbacée pérenne, radicante, aux branches souvent ascendantes. Les feuilles sont simples, opposées, un peu épaisses, sub-charnues et gaufrées. Elles sont généralement trilobées (lobe central large et obtus, lobes latéraux plus petits). Les tiges présentent des racines adventives à chaque nœud. L’inflorescence terminale en capitule jaune est portée par un pédoncule pubescent de 2-14 cm. La dizaine de ligules jaunes du pourtour font 10-15 mm. Les fleurons du disque sont au nombre d’environ 25. Le fruit est un akène comprimé, portant une aigrette d’écailles irrégulières. LA CUEILLETTE Technique : Coupe manuelle ou mécanique. Partie de la plante collectée : Partie aérienne. Outillage : Débroussailleuse, faux, et faucilles. Fréquence de cueillette : La cueillette des parties aériennes se réalise trois fois par an, en dehors de la saison sèche, période au cours de laquelle le renouvellement des peuplements est ralenti. Gestion de la ressource : Sphagneticola trilobata a un mode de multiplication végétative extrêmement performant. De manière générale les peuplements se propagent rapidement et colonisent des surfaces relativement importantes. Les prélèvements répétés ont un impact faible sur les peuplements. Il est recommandé de conserver 30% de hauteur de tige pour le renouvellement du peuplement. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 6 FAMILLE ASTERACEAE GENRE ESPÈCE UNXIA L.F. UNXIA CAMPHORATA LINNAEUS F. NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : radié camphre Melampodium camphoratum (Linnaeus f.) Baker Wayãpi : yamakakunami sili Pronacron ramosissimum Cassini Brésil : são-joão-caá Unxia digyna Steetz ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE U.camphorata est une petite herbacée rudérale, annuelle, inféodée aux savanes de sols hydromorphes ou de savaneroche. Elle se rencontre également en forêts basses sur sables blancs et dans les formations naturelles non-forestières. Elle est fréquente dans les zones rudérales, les bords de route. Elle peut former dans certaines conditions des peuplements mono-spécifiques. PHÉNOLOGIE Le cycle de la plante est lié la saisonnalité des conditions locales : La germination a lieu lors des premières précipitations en début de saison de pluie et la mort survient en saison sèche. La floraison a lieu rapidement après les premiers stades de développement et dure jusqu’à la mort de la plante. La fructification a lieu d’Août à Décembre. DESCRIPTION Unxia camphorata est une herbe ramifiée de 30 à 60 cm de haut, annuelle, aux feuilles opposées de couleur vert clair et duveteuses. Dichotomique, la tige est souvent pubescente et de couleur violacée. Les inflorescences sont en capitules de 9 à 15 fleurs aux pétales jaunes. LA CUEILLETTE Technique : Coupe manuelle Partie de la plante collectée : Partie aérienne. Outillage : Sécateur, faucilles. Fréquence de cueillette : De janvier à septembre chaque peuplement peut être prélevé deux fois par an. Gestion de la ressource : Le renouvellent de la ressource est assuré par les graines déjà présentes dans le sol et celles qui tombent au moment de la collecte. Cependant on veillera à ne prélever que 50% de hauteur de tige pour assurer le renouvellement de la plante. On veillera aussi à alterner à chaque cueillette les sites de cueillette pour la résilience du peuplement. Ne pas réaliser de cueillette en savane et savane roche car la ressource y est trop faible et les écosystèmes vulnérables. Privilégier les prélèvements sur les zones anthropisées typiquement de bord de route. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 7 FAMILLE ANNONACEAE GENRE XYLOPIA L. ESPÈCE XYLOPIA FRUTESCENS J.B. AUBLET NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : lamoussé Xylopia frutescens Siebert ex C.B. Presl Wayãpi : yãwĩ’i sili Xylopia jamaicensis A.H.R. Grisebach Palikur : pukuu Brésil : embira, embira-vermelha, pau carne, coaguerecou, pimenta-do-mato Anglais : Pimientillo Xylopia muricata Vellozo Xylopia setosa Poiret Xylopicron muricatum (Linnaeus) Crantz Xylopicrum frutescens (J.B. Aublet) O. Kuntze ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE X.frutescens est un petit arbre fréquent de forêt secondaire, en forêt dense de basse altitude, en bordures de savanes, en zones rudérales, terrains vagues et bords de routes. Il est présent en Amérique centrale et du Sud. Il affectionne les sols latéritiques drainants. Sa distribution est l’Amérique tropicale (du sud du Mexique jusqu’au Brésil et au Pérou). PHÉNOLOGIE La floraison a lieu en début d’année (janvier février mars) et la fructification de février à juillet. DESCRIPTION La hauteur de X.frutescens est comprise entre 8 et 12 mètres. Il peut former des grand arbre à contrefort. L’écorce de couleur brune porte des petites lenticelles plus claires. L’écorce desquame en longue lamelles. Les feuilles sont persistantes, alternes de 7 à 8 cm, simples et lancéolées. La face supérieure du limbe est vert foncé et la face inferieure, vert clair et pubescente. Les inflorescences sont axillaires par groupe de 5 à 6 fleurs par aisselles. Les fleurs sont ovales, de 2 à 3 mm de long, aux pétales blancs. LA CUEILLETTE Technique : Emondage, élagage. Partie de la plante collectée : Rameaux fertiles. Outillage : Tronçonneuse et taille haie thermique, scie, sécateur. Fréquence de cueillette : Une taille de cueillette tous les deux ans. Gestion de la ressource : Une coupe sélective en enlevant une partie importante de la longueur des branches est envisageable pour ne laisser que la partie des bourgeons très actifs (tire-sève) et stimuler la croissance des branches plus jeunes. Privilégier les cueillettes sur les recrues de bords de route et forêts secondaires. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 8 FAMILLE BORAGINACEAE GENRE CORDIA L. ESPÈCE CORDIA CURASSAVICA (JACQ.) ROEM. ET SCHULT. NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : monjoly ; mahot-bord-de-mer Varronia curassavica Jacq Palikur : tarub, tahub Cordia macrostachya (jacq.) Roem. & Shult Sranan-tongo : blacka oema, wiwiri, koïwiwiri Cordia verbenacea DC. ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE C.Curassavica est un arbuste buissonnant pouvant dépasser 2 m. Pérenne, il est typique des zones rudérales du littoral. C. curassavica forme des peuplements grégaires : il colonise le milieu par groupements d’individus. Héliophiles il préfère les milieux ouverts et fortement ensoleillés. Halophile, il apprécie une salinité élevée. Psammophile, il affectionne les sols sableux et drainants. Il abonde ainsi sur les plages et les cordons dunaires du littoral et se retrouve également sur les bords de route, les terrains vagues et les sols latéritiques. PHÉNOLOGIE La floraison a lieu toute l’année. DESCRIPTION C.curasavica est une plante semi-ligneuse aux feuilles simples, alternes, de couleur vert terne sur la face supérieure et vert clair sur la face inférieure. Les feuilles sont alternes, sessiles. Le limbe lancéolé à marge légèrement dentée est doté de poils rêches. Le limbe présente une texture rugueuse et dégage une odeur prononcée une fois froissé. L’inflorescence forme un épi terminal dressé composé d’une dizaine de petites fleurs blanches. Au cours de la floraison l’épi devient pendant. Les fruits sont des baies de couleur rouge à maturité. LA CUEILLETTE Technique : Coupe de rajeunissement, d’éclaircissage, taille en tire-sève ou recépage. Partie de la plante collectée : Rameaux feuillus et fertiles. Outillage : Sécateur. Fréquence de cueillette : Jusqu’à deux récoltes par an. Gestion de la ressource : Une taille rase se doit de conserver 80 cm à 1 mètre de tiges sur pied. Une taille en maintenant des tire-sève permet une forte régénération des ramifications et de l’arbuste. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 9 FAMILLE BURCERACEAE GENRE ESPÈCE PROTIUM BURM.F. PROTIUM HEPTAPHYLLUM (AUBL.) MARCHAND NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : Bwa-lansan (Bois l’encens) Icica heptaphylla J.B. Aublet Kali’na : Si:po Icica surinamensis Miq. Wayãpi : Sipi Protium octandrum Swart Arawak : haiawa Sranan-tongo : moni Brésil : breu-preto Protium multiflorum Engl. Tingulonga heptaphylla (Aubl.) Kuntze Tingulonga multiflora (Engl.) Kuntze ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE P.heptaphyllum est un petit arbre très abondant sur le littoral, en zones rudérales et anthropisées. Il est caractéristique des forêts secondaires, de la végétation ripicole, en lisière de savane et bord des routes. La dissémination est assurée par endozoochorie. PHÉNOLOGIE Sa floraison s’échelonne d’Août à Octobre et la fructification d’Octobre à Janvier. DESCRIPTION P.heptaphyllum est un arbre qui dépasse rarement 10 mètres de haut, son écorce homogène est grise. P. heptaphyllum produit une résine transparente qui devient blanche en s’exposant à l’air. Très collante et fortement odorante cette résine est aussi appelée encens d’amazonie. Les feuilles de l’arbre sont vert foncé, composées, imparipennées (environ 7 folioles) et légèrement cuticulées. Les fruits sont capsulaires à pulpe. À maturité la coloration est rouge vif. La capsule contient une graine entourée d’un arille blanc comestible. LA CUEILLETTE Technique : Emondage et élagage Partie de la plante collectée : Rameaux fertiles Outillage : Tronçonneuse, taille haie, scie et sécateur. Fréquence de cueillette : Une récolte par an. Gestion de la ressource : Conserver des tire-sèves pour assurer le renouvellement des ramifications. Conserver au moins 50 % du feuillage pour garantir la vitalité de l’individu. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 10 FAMILLE CLUSIACEAE GENRE ESPÈCE VISMIA VAND. VISMIA CAYENNENSIS (JACQ.) PERS. NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : bois dartre Hypericum acuminatum Lam. Wayãpi : suwilani Hypericum cayennense Jacq. Paliktur : suwimba Vismia acuminata (Lam.) Pers. Wayana : ösiepit Vismia floribunda Sprague Aluku : pindia udu Caopia acuminata (Lam.) Kuntze Français : gomme-goutte de Guyane Caopia cayennensis (Jacq.) Kuntze Brésil : pau-lacre ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE V.cayennensis est un petit arbre typique des forêts secondaires, des milieux anthropisés et des bordures de savane. C’est une plante pionnière des défriches qui forme des peuplements grégaires. PHÉNOLOGIE La floraison a lieu toute l’année. DESCRIPTION V.cayennensis est un arbre dont la taille est comprise entre 10 à 15 mètre de hauteur. Les feuilles opposées sont vert foncé luisant. Le tronc présente une écorce marron qui desquame en petites plaques. Le latex qui exsude des couches inférieures du suber est de couleur jaune orangé ou rougeâtre. Les inflorescences sont terminales et comprennent une vingtaine de fleurs jaunâtres qui donnent des fruits ovales de 8 millimètres de long. LA CUEILLETTE Technique : Emondage et élagage Partie de la plante collectée : Extrémités des rameaux longs Outillage : Tronçonneuse, taille haie, scie et sécateur. Fréquence de cueillette : Deux cueillettes par an en saison des pluies. Gestion de la ressource : V.cayennensis développe une capacité de renouvellement et de multiplication forte. Environ 50% de la biomasse peut être prélevée sans nuire au maintien de l’individu. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 11 FAMILLE COSTACEAE GENRE ESPÈCE COSTUS L. COSTUS SPIRALIS (JACQ.) ROSCOE. NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : canne congo Alpinia spiralis Jacq. Wayãpi : kapiyã’i e’e Amomum spirale (Jacq.) Steud. Palikur : tuiu awaig Gissanthe spiralis (Jacq.) Salisb. ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE C.spiralis originaire d’Amérique du Sud tropicale. C.spiralis est une herbacée commune des milieux ouverts du littoral, des savanes et des clairières des forêts secondaires. Vivace, elle pousse préférentiellement en peuplements grégaires, sur des sols humides et limono-sableux avec une exposition semi-ombragée à ombragée. PHÉNOLOGIE C. spiralis peut fleurir toute l’année avec un pic à partir de Décembre avec le début de la saison des pluies. DESCRIPTION C. spiralis est une grande plante herbacée rhizomateuse qui peut mesurer jusqu’à deux mètres de hauteur. C. spiralis forme une touffe à partir de bourgeons souterrains provenant du rhizome. Les feuilles simples, engainées, épaisses, alternes, lancéolées et pétiolées sont disposées en spirale. Les inflorescences terminales en capitule globulaire se composent de fleurs tubulaires aux corolles rouges qui apparaissent entre deux bractées. LA CUEILLETTE Technique : Coupe manuelle Partie de la plante collectée : Parties aériennes Outillage : Sécateur, faucille. Fréquence de cueillette : Une cueillette par an Gestion de la ressource : C.spiralis a une croissance relativement lente. De ce fait, 50% des parties aériennes doivent être conservées pour la régénération des individus et maintenir leur vigueur. De manière à assurer le renouvellement de la ressource, une rotation des sites de cueillette est à réaliser tous les deux ans. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 12 FAMILLE CYPERACEAE GENRE ESPÈCE KYLLINGA ROTTB. KYLLINGA POLYPHYLLA KUNTH NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : zerb la croi Cyperus aromaticus (Ridl.) Mattf. & Kuek. Brésil : Capim (Parà) Kyllinga aromatica Ridl. Français : Carex ou Laîches Kyllinga erecta var. polyphylla Anglais : Green kyllinga - Short-leaved kyllinga Kyllinga erecta var. polyphylla (Kunth) S.S. Hooper ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE K. polyphylla est originaire d’Afrique et des iles de l’océan indien. Invasive, K.polyphylla a été introduite dans les régions chaudes du monde où elle s’y retrouve communément. Rudérale et héliophile, elle est typique des milieux anthropiques tels que les friches et les bords de route, les fossés d’irrigation et bords de rivière. En Guyane, elle est la principale espèce des pelouses et des jardins. Elle est considérée envahissante des exploitations agricoles et des prairies de pâturages. Elle forme des peuplements très denses et parfois mono-spécifiques. Elle s’adapte à toute nature de sols. Elle coexiste en particulier avec K. brevifolia et K. odorata. PHÉNOLOGIE La floraison a lieu toute l’année. DESCRIPTION Kyllinga polyphylla est une plante herbacée de taille moyenne (10-60cm), vivace, érigée, s’enracinant aux nœuds au niveau du rhizome. La plante porte des inflorescences compactes, en épillets, d’une taille inférieure à un centimètre de diamètre. Ces épis compacts ou en capitule, sont couronnés d’une rosette de bractées foliacées situées au sommet de la tige dressée. Les feuilles simples, sessiles, lancéolées, d’apex aigu, sont jointes à chaque tige d’inflorescence, à la base de la plante et dépassent rarement 10 cm de longueur et 8 mm de largueur. LA CUEILLETTE Technique : Coupe manuelle ou mécanique. Partie de la plante collectée : Inflorescence comprenant la tige, la rosette de bractées et les épis. Outillage : Sécateur, main, débrousailleuse à lame. Fréquence de cueillette : Une fois par mois sauf en saison sèche. Gestion de la ressource : Toujours associée à K. brevifolia et K. odorata, K. polyphylla se distingue aisément des autres espèces par sa plus grande taille. Un peuplement mono-spécifique s’obtient rapidement par un désherbage régulier effectué en sa faveur. Aucune nécessité de rotation de site de cueillette pour cette espèce. Ce mode de cueillette peut être également appliqué à : Kyllinga brevifolia Rottb., ainsi que Kyllinga odorata Vahl CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 13 FAMILLE EUPHORBIACEAE GENRE ESPÈCE CROTON L. CROTON MATOURENSIS AUBL. NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : bois ramier (bwa-ranmié) Croton caryophyllus Benth. Palikur : mariuβra waʃiume; ã seiminio kamwi Croton kavanayensis Steyerm. Brésil : marabubuia Croton lanjouwiansis Jabl. ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE C.matourensis est un arbre moyen à grand des forêts primaires et secondaires anciennes, commun sur le littoral de la Guyane. C’est une plante pionnière qui colonise les zones en friche. Elle peut former des peuplements très denses. PHÉNOLOGIE La floraison est abondante au retour de la saison des pluies est peut durer jusqu’au mois de Juin-Juillet. La fructification a lieu entre Avril à Juillet. DESCRIPTION Croton matourensis est un arbre de taille moyenne à grande (de 5 à 30 m de haut). Son écorce grise est lisse. Les feuilles sont simples, alternes et munies de deux glandes à la base du limbe. Les rameaux sont couverts de poils en écailles et de grandes stipules à la base des feuilles. Celles-ci rougissent avant de tomber, ce qui rend l’arbre facilement reconnaissable. LA CUEILLETTE Technique : Emondage, recépage ou élagage selon les sites et les plantes taillées Partie de la plante collectée : Écorce ou feuille Outillage : Sécateur, machette, taille haie, tronçonneuse Fréquence de cueillette : Jusqu’à deux cueillettes en saison des pluies. Gestion de la ressource : C.matourensis est une plante très courante à la croissance rapide. Les cueillettes sont réalisées tout en veillant à alterner les lieux de prélèvement. Privilégier la cueillette sur des sites tels que les friches et les recrues secondaires. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 14 FAMILLE FABACEAE GENRE ESPÈCE SENNA MILL. SENNA ALATA (L.) ROXB. NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : bois dartre, cassialata Cassia alata L. Wayãpi : pole Cassia bracteata L.F. Cassia herpetica Jacq. Palikur : wahamwi vie Herpetica alata (L.) Raf. Aluku: niefo udu ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE S. alata est un petit arbre pérenne pantropicale très commun des milieux ou-verts. Originaire d’Amérique tropicale, il est cultivé dans les régions tropicales et en Guyane pour son aspect ornemental et ses inflorescences jaunes vifs ainsi que ses propriétés thérapeutiques. Il s’adapte à tout type de sol, de préférence les terrains exondés. PHÉNOLOGIE S. alata peut fleurir toute l’année. Floraison et fructification ont lieu préférentiellement en saison sèche et peuvent se poursuivre une longue partie de l’année. DESCRIPTION S. alata est un arbuste mesurant 3 m de haut. Les feuilles sont paripennées et mesu-rent jusqu’à 70 cm de long. ; Elles sont composées de 6 à 14 paires de folioles émarginés, de formes oblongues à obovales, de 4 à 15 cm de long, Les inflorescences en grappes terminales portent de nombreuses fleurs jaune d’or. Les gousses portent deux grandes ailes latérales et longitudinales. LA CUEILLETTE Technique : Emondage et maintient de tire-sèves Partie de la plante collectée : Feuilles Outillage : Sécateur, main Fréquence de cueillette : Trois récoltes en saison des pluies Gestion de la ressource : Tailler 50% des rameaux pour maintenir des tire-sèves qui favorisent l’émergence de nouvelles branches. S. Alata a une croissance rapide dans les milieux ensoleillés qui se régénère bien au cours de la saison des pluies. Eviter les cueillette en saison sèche pour favoriser la production de gousses et de graines. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 15 FAMILLE FABACEAE GENRE ESPÈCE LONCHOCARPUS KUNTH LONCHOCARPUS CHRYSOPHYLLUS KLEINH. NOM VERNACULAIRE Guyanais : nivrée ; nivrée mâle SYNONYMIES Pas de synonymies connues Brésil : timbὀ-legίtimo Wayãpi : ɨmeku Palikur : ikun ; ikun ahinẽ Saramaka : mã neku ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE Lonchocarpus chrysophyllusest une liane arbustive de forêt primaire et de basse altitude, présente en ripisylve et en forêt de flat. La plante est souvent cultivée et protégée par les populations autochtones de la Guyane française qui en ont un usage ichtyotoxique. La liane est utilisée pour la pêche traditionnelle à la Nivrée. PHÉNOLOGIE Pas de données DESCRIPTION L.chrysophyllus est une liane ligneuse. Sa tige peut atteindre 20 cm de diamètre. Les feuilles sont alternes, ailées, imparipennées. Le pétiole porte à sa naissance deux petites stipules. Les folioles sont vert pâle. Leur taille est très variable. Les folioles inférieures peuvent atteindre 25 cm de long sur 12 cm de large, et les supérieures, 8 sur 4 cm. Leur forme est sensiblement ovale. Elles se terminent par une longue pointe recourbée. Les nervures secondaires, d’environ 10 cm, sont bien plus saillantes sur la face inférieure que sur la face supérieure. Les inflorescences en épi sont composées de pseudograppes multiflores agglomérées, disposées de façon verticillée; l’axe du premier ordre est strié, ligneux, légèrement pubescent jusqu’à 20 cm de long, fleuri presque depuis la base. LA CUEILLETTE Technique : taille manuelle d’éclaircissement Partie de la plante collectée : Écorce ou tige Outillage : Sécateur, machette. Fréquence de cueillette : Une fois par an. Gestion de la ressource : L’écorçage ne doit pas se faire sur la plante pour ne pas nuire à sa résilience. Considérant la croissance lente de L.chrysophyllus, la cueillette doit se réaliser sur des plantes adultes dont le diamètre de section de tige atteint de 3 à 4 cm. La tige principale doit être conservée pour ne prélever que les ramifications secondaires. Le maintien de tire-sève est essentiel à la croissance de nouvelles ramifications. Les ramifications à la base de la liane doivent également être conservées. Ce mode de cueillette peut être également appliqué à : Lonchocarpus floribundus Benth. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 16 FAMILLE FABACEAE GENRE ESPÈCE DIOCLEA KUNTH DIOCLEA GUIANENSIS BENTH. NOM VERNACULAIRE YMIES Guyanais : Wayãpi : kuluwãy sili Dioclea panamensis Seem. ex Hemsl Palikur : urikti Dioclea coriacea (Graham ex Wall.) Rusby Canavalia reflexa (Hook. f.) C. Wright ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE D. guianensis est présente en Amérique du Sud et centrale et dans les Caraïbes. Héliophile, la liane est fréquente dans les zones ouvertes, lisière de forêt et recrue de bord de route. Elle est commune de la végétation secondaire. PHÉNOLOGIE La floraison débute avec la saison sèche et elle suivi de la fructification qui s’achève avec le retour de la saison des pluies. DESCRIPTION D. guianensis est une liane pérenne, grimpante. Les feuilles sont composées, trifoliées-pennées, à pétiole long de 3-6 cm (trois à quatre fois la longueur du rachis) ; folioles à limbe ovale, acuminée sur le sommet, souvent arrondi à la base. Les nervures sont saillantes sur la face inferieure, de couleur vert clair et pubescente. Les inflorescences axillaires forment des grappes. La fleur est porté par des pédicelles de 1 cm de long et la corolle est violette. Les fruits sont des gousses plates, de couleur brune, fortement pubescentes. Elles renferment quatre graines plates, en forme de disque, de couleur beige et d’une taille de l’ordre du cm. LA CUEILLETTE Technique : Taille manuelle Partie de la plante collectée : Fleurs, feuilles Outillage : Sécateur, instrument de coupe Fréquence de cueillette : Deux fois par an en saison des pluies. Gestion de la ressource : Maintenir 50% du massif pour assurer une bonne vigueur à la liane. La croissance rapide de la liane durant saison des pluies permet une régénération annuelle. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 17 FAMILLE MONIMIACEAE GENRE ESPÈCE SIPARUNA J.B. AUBLET SIPARUNA GUIANENSIS J.B. AUBLET - PSIDIUM GUAJAVA L. NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : goiyave Psidium pyriferum L. Wayãpi : kuya Psidium pomiferum L. Palikur : kwiyau Psidium guava Griseb. Français : goyave, goyavier Myrtus guajava (L.) Kuntze Brésil : goiaba, goiabeira Guajava pyrifera (L.) Kuntze ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE Originaire de l’Amérique centrale, P.guajava est largement cultivé dans les régions tropicales et subtropicales du monde entier. P. guajava a été introduit en Guyane où il est essentiellement cultivé. Petit arbre qui persiste très bien après abandon, on le retrouve que dans les forêts secondaires. Héliophile, P. guajava préfère les sols drainants et sableux. PHÉNOLOGIE P.guajava fleurit et fructifie toute l‘année. DESCRIPTION P.guajavapeut atteindre une hauteur de 8 m environ. Le feuillage du goyavier est persistant. Les feuilles de couleur vert-clair sont opposées, ovales, brillantes sur le dessus et pubescentes sur le revers. Les nervures sont particulièrement apparentes. Les fleurs du goyavier sont blanches ou parfois rosées, et possèdent de nombreuses étamines. Ce sont des fleurs généralement isolées. LA CUEILLETTE Technique : Emondage, élagage Partie de la plante collectée : Rameaux fertiles Outillage : Sécateur, machette, tronçonneuse. Fréquence de cueillette : Jusqu’à une cueillette par trimestre en saison des pluies. Gestion de la ressource : P.guajava est une plante robuste à croissance rapide. Conserver des tire-sève pour une régénération rapide des ramifications. Conserver 50% du feuillage pour assurer la vitalité des individus. Une taille sévère de rajeunissement, suivie d’une année de résilience, peut-être pratiquée pour redonner forme et vigueur à l’individu. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 18 FAMILLE PASSIFLORACEAE GENRE ESPÈCE PASSIFLORA L. PASSIFLORA COCCINEA AUBL. NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : liane serpent ; pomme liane sauvage Tacsonia coccinea Barb. Rodr. Wayãpi : mulukuya Passiflora velutina DC. Palikur : wahitye akamnumã Passiflora toxicaria Barb. Rodr. Brésil : maracujá-poranga ; maracujá-do-rato Passiflora fulgens Wallis ex E. Morren ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE Originaire d’Amérique tropicale P.coccinea est une liane fine et rampante commune dans toute la Guyane en zone de basse altitude et exondée. Héliophile, elle se rencontre aussi dans des milieux semi-ombragés, le long des routes, en bord de piste et en lisières de forêt ou encore dans les plaines et en végétation ripicole. PHÉNOLOGIE La floraison très abondante dure toute l’année. DESCRIPTION P.coccinea est une liane à vrille de taille modeste, pérenne, souvent rampante et plus rarement volubile. La tige est fine et ligneuse. Les feuilles sont simples, alternes, caduques et la bordure est doublement dentée. La fleur se compose de trois bractées de couleur rouge et de dix pétales de couleur rouge écarlate. Le fruit dont la pulpe est comestible, est une baie charnue de 2 à 5 cm de long, sphérique ou ovoïde, pubescente, de couleur jaune-orange avec des lignes plus foncées. Sa chair est acide et parfumée. LA CUEILLETTE Technique : Coupe manuelle Partie de la plante collectée : Feuilles, fleurs, fruits comestibles Outillage : Sécateur, main. Fréquence de cueillette : Trois à quatre cueillettes par an. Gestion de la ressource : P.coccinea est une plante à croissance rapide. Il convient de conserver 50% de la plante afin de garantir sa régénération rapide. Retirer les ramifications les moins vigoureuses pour favoriser la floraison. Alterner les sites de cueillette pour la résilience du peuplement. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 19 FAMILLE PIPERACEAE GENRE ESPÈCE PIPER L. PIPER MARGINATUM JACQ NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : ti bombe, feuille bombe Schilleria marginata (Jacq.) Kunth Palikur : utiuti kamwi Piper quiriguanum Trel. Français : poivrier émarginé Piper patulum Bertol. Brésil : pimenta do mato, santa barbara Artanthe marginata (Jacq.) Miq. ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE P. marginatum est une plante pérenne, héliophile à sciaphiles, très courante dans les milieux secondarisés et anthropisés. Elle colonise les friches, les terrains vagues et les bords de route. L’exposition optimale est à mi-ombre. Elle affectionne les sols latéritiques ou sableux et particulièrement les zones de remblais. La dissémination des graines est effectuée par les chiroptères. PHÉNOLOGIE Sa floraison a lieu toute l’année. Les fruits ont été observés aux mois de mai et juin DESCRIPTION P. marginatum est un arbuste ou sous-arbrisseau de 1 à 4 m de haut, abondamment ramifié. Les tiges glabres sont vert pâle à jaunâtre. Les feuilles simples et alternes sont glabres ou peu poilues sur les deux faces et leur apex est acuminé, de couleur vert pâle sur les deux faces. Les ramifications présentent à leur base une stipule caduque qui laisse une cicatrice à chaque nœud. Les inflorescences sessiles, dressées et courbées, sont de couleur blanche et forment un épi retombant. Le pédoncule glabre mesure de 0,4 à 1,3 cm de long. Le fruit ovoïde et trigone, mesure 1 mm de long. Son apex est tronqué, glabre, marron foncé à l’état sec. LA CUEILLETTE Technique : Emondage Partie de la plante collectée : Partie aérienne. Outillage : Sécateur, taille haie manuel. Fréquence de cueillette : Deux à trois récoltes par an en saison des pluies. Gestion de la ressource : P. marginatum produit une biomasse importante en saison des pluies au cours de laquelle il se régénère rapidement. Il est nécessaire de laisser environ 1 mètre de hauteur de plante sur tige pour assurer le renouvèlement des rameaux. Ne pas réaliser de coupe rase. Ce mode de cueillette peut être également appliqué à : Piper hispidum Kunth. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 20 FAMILLE SIMAROUBACEAE GENRE ESPÈCE QUASSIA L. QUASSIA AMARA L. NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : couachi, quinquina de Cayenne Quassia officinalis Rich. Palikur : kwaʃβan Quassia amara var. paniculata Engl. Brésil : quina, quina-de-caiena Quassia amara var. grandiflora Hemsl. Surinamais : kwasibita, kwasi bita Quassia amara fo. paniculata (Engl.) Cronquist Guyana : quashie bitters, quassia bitters. Quassia alatifolia Stokes ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE Q.amara est un arbuste qui se développe spontanément dans les forêts secondaires du littoral. Il n’existe pas à l’état naturel en haute Guyane. Originaire d’Amérique tropicale du sud et centrale, Q.amara est largement planté en dehors de son aire de répartition naturelle. Il est répandu dans les jardins guyanais. PHÉNOLOGIE La floraison abondante, a lieu toute l’année avec un pic en saison sèche. DESCRIPTION Q.amara est un petit arbre, au port érigé et pouvant atteindre 2 à 8 m de haut. Les tiges ont une écorce lisse et grisâtre. Les feuilles persistantes, vertes et aux nervures rouges, sont inégalement pennées et constituées de 3 à 7 folioles opposées et acuminées. Le pétiole et le rachis de la feuille sont ailés. L’inflorescence racémeuse forme une grappe terminale. Les fleurs hermaphrodites disposent d’une corolle tubulaire dont les pétales mesurent 2,5-3,5 cm de long et sont de couleur rouge vif à l’extérieur et blanc à l’intérieur. Le fruit est une petite poly-drupe de 1 à 1,5 cm de long, à graine unique, de couleur noire à maturité, brillant, solitaire, globuleux, avec une coque mince. LA CUEILLETTE Technique : Émondage. Partie de la plante collectée : Rameaux feuillus et fertiles Outillage : Sécateur, taille haie manuel. Fréquence de cueillette : Trois prélèvements par an en saison des pluies. Gestion de la ressource : Les cueillettes en saison sèche sont à éviter. L’écorce ne doit pas être prélevé directement sur le pied, mais prélevée sur les rameaux préalablement récoltés. Le maintien de tire-sève est essentiel à la croissance de nouveaux rameaux après la cueillette. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 21 FAMILLE VERBENACEAE GENRE ESPÈCE LANTANA L. LANTANA CAMARA L. NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : marie crabe. Lantana armata S. Schauer Wayãpi: yakale pili. kalai ka’a Lantana aculeata L. Palikur : hub ban. hub βey Lantana antillana Raf. Brésil : erva-chumbinho, cambara-de-cheiro, carrasco. Lantana armala Schauer var. guianensis Moldenke ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE Originaire des Antilles et de l’Amérique central et du Sud, L. camara a aujourd’hui une repartion pantropical. Plante ornementale elle est cultivée pour la diversité de couleur de ses fleurs, l’ornement des jardins. Elle réunit de nombreuses sous-espèces, variétés et cultivars. En Guyane, elle est très commune en zone rudérale et végétation secondaire. Héliophiles, L. camara affectionne les sols drainés et les milieux ouverts à semi-ouvert. Si la dispersion des graines se fait par les oiseaux, la plante se propage aussi par reproduction végétative, le long des routes, friches agricoles, bordures forestières,... L. camara figure sur la liste de l’UICN des 100 espèces parmi les plus envahissantes au monde. PHÉNOLOGIE A partir d’un certain stade de maturité, la floraison et la fructification s’étendent sur toute l’année en Guyane avec un pic à la saison sèche. DESCRIPTION Arbuste vigoureux et sarmenteux, L. camara est une plante vivace qui forme des buissons denses pouvant atteindre environ 2 à 4 m de hauteur. Les tiges dressées et quadrangulaires sont épineuses. Les feuilles simples et opposées sont dentées et rugueuses, de couleur vert sombre. Les inflorescences axillaires en panicules sont de couleur multiple. Les fruits de petites tailles forment des grappes. Ils sont de couleur pourpre foncé à maturité et toxiques lorsqu’ils sont encore verts. LA CUEILLETTE Technique : Émondage ou recépage Partie de la plante collectée : Rameaux feuillus et fertiles. Outillage : Sécateur Fréquence de cueillette : Jusqu’à deux récoltes par an selon la vigueur des spécimens. Gestion de la ressource : La régénération spontanée et la croissance rapide de L. camara permet de réaliser une coupe rase tous les deux ans, suivie d’une période de régénération de 6 mois. Deux à trois coupes d’éclaircissage peuvent être entreprises par an. La cueillette de fleurs peut se réaliser toute l’année à la main (avec des gants) ou au sécateur. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 22 FAMILLE VERBENACEAE GENRE ESPÈCE STACHYTARPHETA VAHL STACHYTARPHETA CAYENNENSIS (RICH.) VAHL NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : verveine queue de rat, ti verveine Abena cayennensis (Rich.) Hitchc. Wayãpi: kalai poã, kunami lã Verbena cayennensis Rich. Palikur : yatuwe arib Lippia cylindrica Scheele Brésil : rinchão, perpena Cymburus urticifolius Salisb. ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE Originaire de l‘Amérique du Sud et centrale S.cayennensis est une herbacée à fleurs qui a été introduite dans de nombreuses parties du monde. Aujourd‘hui sa distribution est pantropicale. Dans de nombreux endroits, elle est naturalisée et est devenue une espèce invasive. S.cayennensis est une plante rudérale qui se rencontre dans le milieu fortement anthropisé. Elle est commune dans les pâturages, les plantations, le long des routes et des zones de déchets. Elle affectionne les sols profonds, humides et fertiles. Peu exigeante elle se retrouve également sur des sols peu profonds et peu fertiles. S.cayennensis s’hybride naturellement avec S.jamaicensis PHÉNOLOGIE S.cayennensis fleurit abondamment toute l‘année DESCRIPTION S.cayennensis est une herbe vivace, arbustive, ligneuse à la base, d‘une hauteur comprise entre 80 cm et 2 mètres. Les tiges faiblement érigées sont finement ramifiées. Les feuilles sont opposées, elliptiques à ovoïdes. La face supérieure de la feuille est froissée ou rugueuse. Le limbe est fortement denté (dents de scie).Les feuilles sont de couleur vert tendant sur le jaune. Les inflorescences terminales mesurent 14 à 40 cm de long et environ 2,5 mm de diamètre. Les fleurs en trompette sont munies de pétales d’environ 7 mm de long, bicolores bleues et blanches au cœur. Les fruits sont des akènes enfermés dans un calice persistant. La reproduction se réalise par dissémination des graines et plus rarement par multiplication végétative. LA CUEILLETTE Technique : Émondage ou recépage Partie de la plante collectée : Rameaux feuillus et fertiles. Outillage : Sécateur Fréquence de cueillette : Jusqu’à une récolte tous les deux mois préférentiellement en saison des pluies. Gestion de la ressource : Conserver 30% de la plante sur pied et maintenir des tire-seves pour la croissance des ramifications. Compte tenu de la régénération spontanée et de la croissance rapide de S.cayennensis une coupe rase par an suivie d’une période de régénération de 4 mois est envisageable pour redonner forme et vigueur aux individus. Ce mode de cueillette peut être également appliqué à : Stachytarpheta jamaicensis (L.) Vahl. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 23 FAMILLE ZINGIBERACEAE GENRE ZINGIBER MILL. ESPÈCE ZINGIBER ZERUMBET (L.) ROSCOE EX SM. NOM VERNACULAIRE SYNONYMIES Guyanais : quatre épices, millepis, gingembre bois Alpinia aromatica Aubl. Wayãpi : kulimako Alpinia multicaulis Roem. & Schult. Palikur : mahamhapna Renealmia gracilis Petersen Antillais : Atoumaux ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE R.guianensis est une herbacée commune à toute la Guyane et se rencontre également en altitude jusqu’à de 850 mètres. Elle est présente dans le sous-bois des forêts primaires, les marais et les forêts marécageuses. Elle affectionne une exposition ombragée à semi-ombragée et préfère les sols humides. PHÉNOLOGIE La floraison peut avoir lieu toute l’année. DESCRIPTION R.guianensis est une plante herbacée vigoureuse possédant un rhizome tubéreux. Elle forme des touffes plus ou moins denses, mesurant jusqu’à deux mètres de haut. La feuille gainée comporte de nombreuses folioles larges et allongées, de 50-60 cm de long sur 10-15 cm de largevert sombre. L’infrutescence, latérale, basale, dressée mesure de 50 à 80 cm de longueur. Les fruits sont sphériques de 8 à 12 mm de diamètre, de couleur rouge framboise clair. Les graines sont noyées dans une pulpe orangée ; une forte odeur de gingembre émane des feuilles. LA CUEILLETTE Technique : Coupe manuelle Partie de la plante collectée : Feuilles gainées et fruits Outillage : Sécateur, faucille Fréquence de cueillette : Une récolte par an Gestion de la ressource : Conserver au minimum deux feuilles par plante pour lui assurer une bonne vitalité. La croissance de la plante étant lente, il est essentiel d’opérer une rotation des lieux de cueillette à chaque reprise afin d’assurer la résilience des peuplements. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 24 ANNEXES CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 25 ACTE D’ENGAGEMENT Nom : .............................................................. Prénom : ......................................................... Adresse : .................................................................................................. .......................................................................................................................... .......................................................................................................................... S’engage à : À respecter le milieu naturel en adoptant toutes les règles définies par le cahier technique établi dans la présente Charte de cueillette de plantes spontanées de Guyane française. À se soumettre à toute opération de contrôle et de vérification réalisée sous la supervision de la DEAL, ou de tout organisme responsable de la conservation des espaces protégés . À respecter la période de repos et le renouvellement des individus et des peuplements comme défini par le cahier technique. À posséder pour chaque site de cueillette l’autorisation écrite du propriétaire. À signaler aux rédacteurs de la charte, la cueillette d’un nouveau taxon non mentionné dans le cahier technique. Ce dernier sera alors réactualisé. Fait à :Le : Signature : CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 26 TECHNIQUES DE TAILLE DES PLANTES Les publications intitulées “ La gestion des arbres d’ornement“ (RAIMBAULT, & al. 1995) édité par l’ENGREF, procure une information détaillée des techniques de taille pour l’entretien des arbres ornementaux. En effet, tous les végétaux ne supportent pas n’importe quel type de taille et la technique utilisée doit tenir compte de l’architecture de la plante et de ses possibilités de régénération. L’espèce végétale, le rythme de feuillaison, la nature du sol, la distribution du ruissellement des pluies, la présence de germes infectieux pouvant causer la mort de la plante doivent également être pris en considération. On distingue en générale une taille douce qui ne modifie pas la morphologie globale de la plante (<20%) d’une taille sévère qui modifie significativement la morphologie du végétal (de 20 à 50% de la plante est éliminée). Une taille drastique consiste à supprimer la majeure partie de la plante (>50%). Taille de rajeunissement arbuste ramifié à la base arbuste à tronc Une taille de rajeunissement est une coupe sévère parfois drastique d’un végétal vieillissant, sans vigueur, souvent malade et qui porte des ramifications mortes ou en voie de pourrissement. En vieillissant, la plupart des arbustes ont tendance à se dégarnir de la base ou, au contraire, à s’encombrer d’une profusion de tiges de moins en moins florifères. Il est possible de préserver leur vigueur ou de leur redonner un air de jeunesse en pratiquant une taille de rajeunissement. Cette taille stimule le développement de jeunes pousses qui viendront remplacer les tiges vieillies. Pour les arbustes, il s’agit d’éliminer graduellement les tiges les plus âgées, sans modifier radicalement la forme de l’arbuste. Dans le cas des arbustes ramifiés à la base, les vieilles tiges sont coupées près du sol ou à la première jeune ramification. Chez les arbustes avec un tronc, les tiges vieillies sont taillées à la jonction d’une ramification plus jeune ou à leur point d’insertion. La taille de rajeunissement peut être graduelle (rajeunissement progressif) ou sévère (recépage). CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 27 Recépage ou coupe en taillis (Coppicing) Le recépage est une technique de taille drastique des arbres et des arbustes, appliquée à la base (~20 cm du sol) pour ne garder que les ramifications les plus vigoureuses du végétal et ainsi lui donner la forme d’un taillis. Le recépage est couramment pratiqué sur les arbres et arbustes négligés depuis plusieurs années et sur les vieilles haies dégarnies à la base. Attention, ceci ne convient pas à toutes les espèces ! Seules celles qui produisent facilement de nouvelles tiges à partir de leur souche peuvent être taillées de cette façon. Recépage des arbres Recépage des arbustes Arbuste ramifié à la base Croissance des ramifications nouvelles Arbuste rabattu Sélection des rameaux à éclaircir Un arbuste qui a subi un rabattage (à g.) doit être suivi pendant 2 ou 3 ans pour sélectionner parmi les trop nombreux rejets ceux qui, après raccourcissement, reconstitueront une charpente cohérente. Source : Pierre Le Den / ENSP (MR & SD) Emondage ou taille d’éclaircissage (Branch pruning ou Crown Thinning) L’émondage est une technique de taille douce qui consiste à éliminer des branches latérales d’un arbre pour favoriser la croissance de rejets ou du feuillage. Cette technique est une taille de formation des arbres et des arbustes pour leur donner une belle forme ornementale, tout en les aérant et en leur fournissant un ensoleillement maximal. Cette taille donne souvent naissance à des « gourmands » sur le tronc qui formeront de nouvelles branches et qu’il faudra à nouveau couper. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 28 Une pratique d’émondage d’origine anglaise (Crown Reduction) consiste à couper les branches pour réduire la couronne de l’arbre, favorisant la pénétration de la lumière et la régénération du feuillage de l’arbre. Taille d’élagage L’élagage est une technique de taille sévère des branches des arbres et arbustes. Elle consiste à supprimer entièrement une ramification, à partir de sa base. Elle permet de nettoyer l’arbre, d’éclairer le centre de la ramure et favoriser ainsi le renouvellement des branches et la floraison/ fructification. Une branche à éliminer en entier se doit d’être tailler à sa base en respectant l’angle de coupe : il s’agit du plan qui joint l’extérieur immédiat de la ride de branche de l’écorce et l’extrémité supérieure du col de la branche. Veillez aussi à avoir une coupe sans déchirure : la scie ou la tronçonneuse doit réaliser une coupe transversale droite. Si votre coupe présente du bois déchiré, il est possible de la parer avec une serpette (= bisauter le bord). Coupe avec tire-sève La coupe avec maintien de tire sève est une technique de taille douce. Elle se pratique lorsque l’on souhaite conserver une branche. Elle consiste à limiter l’apparition de gourmands en maintenant un tire-sève qui reconstituera la branche coupée. Choisir une branche robuste ayant un diamètre suffisant pour que le tire-sève soit vigoureux. Il est important que la branche qui fera office de «tire sève» ait un diamètre égal au 1/3 de la branche enlevée...sans cela, cela ne sert à rien! La branche va se nécroser... CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 29 GLOSSAIRE DE LA CHARTE DE CUEILLETTE Schéma de vulgarisation des élements constitutifs d’une fleur, tiré du livre Le génie des Végétaux, de M. Bournérias et C. Bock Adventice : Désigne une plante herbacée ou ligneuse indésirable à l’endroit où elle se trouve, qualifiée dans le langage courant par l’expression « mauvaise herbe ». Anthropiser : Modifier par la présence et l’activité de l’être humain. Arille : Expansion du funicule de l’ovule, qui s’accroît après la fécondation pour recouvrir la graine. Exemple : partie charnue du litchi. Capitule : Type d’inflorescence caractérisée par des fleurs sans pédoncule regroupées sur un réceptacle, entourées de bractées. Desquamer : Se dit d’une écorce qui se détache en lamelles. Dichotomie : Se dit d’une tige qui se divise en deux ramifications de parties égales comme dans la lettre Y (isotone). Endozoochorie : Mode de dissémination des graines qui nécessite une ingestion des fruits par des animaux. Flashi : Coupe longitudinale peu profonde réalisée sur le tronc d’un arbre pour laisser apparaitre l’aubier et faciliter l’identification botanique de l’espèce. Halophile : Qui vit dans les milieux salés. Héliophile : Qui aime l’exposition au soleil. Inflorescence : Mode de groupement des fleurs d’une plante. Panicule : Inflorescence composée, formée par une grappe sur un axe simple. Psammophile : Qualifie les organismes qui vivent sur ou dans des substrats sableux. Ripicole : Qui vit en bordure des eaux courantes. Scabre : Surface ou arrête d’une partie d’un végétal qui au toucher est rugueuse ou rude. Ubiquiste : Se dit d’une plante présente dans des habitats différents. CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 30 SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES Publications scientifiques Ata Martin LAWSON Thèse de doctorat - étude phytochimique d’une Fabacée tropicale, Lonchocarpus nicou, évaluation biologique préliminaire - Université de limoges, école doctorale science – technologie – santé. Faculté de pharmacie Grenand P., Moretti C., Jacquenin H., Prévost M.F. (2004) Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles, Palikur, Wayãpi, Paris : IRD. 816 p. Office National des Forets ONF - Guide de reconnaissance des arbres de Guyane - 120 Essences décrites 2e édition, ISBN : 2-84207-295-2, EAN : 9782842072957. 374 p. Raimbault, P.; De Jonghe, F.; Truan, R.; Tanguy, M. La gestion des arbres d’ornement.2e partie : gestion de la partie aérienne : les principes de la taille longue moderne des arbres d’ornement RFF - Numéro 1 - 1995 ENGREF, Ecole nationale du génie rural, des eaux et des forêts, Nancy (FRA) http://hdl.handle.net/2042/26626 DOI : 10.4267/2042/26626 Raimbault, P.; Tanguy, M. La gestion des arbres d’ornement. 1re partie : une méthode d’analyse et de diagnostic de la partie aérienne RFF - Numéro 2 - 1993 ENGREF, Ecole nationale du génie rural, des eaux et des forêts, Nancy (FRA) http://hdl.handle.net/2042/26414 | DOI : 10.4267/2042/26414 Valentini, C.M.; Rodríguez-Ortíz, C.; Coelho, M.F. - Siparuna guianensis Aublet («negramina»): a review - Rev. bras. plantas med. vol.12 no.1 Botucatu Jan./Mar. 2010. http://dx.doi.org/10.1590/S1516-05722010000100014 Bases de données Consultées Catalogue of life http://www.catalogueoflife.org Discovery life http://www.discoverlife.org Encyclopédia of Life http://eol.org Flore de Guyane http://floredeguyane.piwigo.com Herbier de Guyane IRD http://publish.plantnet-project.org/project/caypub International Legume Database & Information Service ILDIS http://www.ildis.org Missouri Botanical Garden http://www.tropicos.org Muséum National d’Histoire Naturelle MNHN http://coldb.mnhn.fr National Tropical Botanical Garden (NTBG) http://ntbg.org Neotropical image database http://www.kew.org/science/tropamerica/imagedatabase/index.html Plante des rizières de Guyane http://plantes-rizieres-guyane.cirad.fr Queensland Herbarium http://wetlandinfo.ehp.qld.gov.au/wetlands Smithonian tropical research institute http://biogeodb.stri.si.edu/herbarium Telabotanica http://www.tela-botanica.org/site:accueil Tramil http://www.tramil.net/francais/Tramil.html Wikispecies http://species.wikimedia.org/wiki/Main_Page CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE 31 MAÎTRISE D’OUVRAGE : RÉSEAU RURAL GUYANE Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) Parc Rebard - B.P. 5002 - 97305 Cayenne cedex Tel: 05 94 29 63 15 Guyarômes RÉALISATION : GUYAROME SARL Tel : 05 94 31 74 26 widocréation [email protected] Mise en page : Siret : 791 926 983 00010 © 2015 | www.wido-creation.com | Tel : 06 94 38 80 35 Siège Social: PK 6,5 RN2 97351 Matoury