charte de cueillette - Réseau Rural Français

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CHARTE DE CUEILLETTE
DES PLANTES SPONTANÉES
DE GUYANE FRANÇAISE
PRÉSENTATION
DE LA DÉMARCHE
Historiquement connue sous le nom de Bois de Rose,
Aniba rosaeodora Ducke est un grand arbre des
forêts de Guyane. Il a occupé une place importante
dans l’économie locale entre 1875 et 1975 pour la
production de son huile essentielle, un ingrédient
naturel de parfums de luxe. Endémique des forêts
primaires d’Amazonie, de Guyane française, du
Guyana, du Surinam, du Brésil (Pará, Amazonas,
Amapá) et du Pérou, le Bois de Rose est encore
aujourd’hui intimement lié à l’histoire et l’économie
de la région. L’étude documentaire des archives
départementales de 2004, menée par Kristen Sarge
et intitulée : « L’industrie du bois de rose femelle à la
Guyane (XVIIe-XXIe s.) », révèle l’exploitation massive
de la ressource naturelle. Elle a conduit à la raréfaction
de l’espèce et à l’arrêt de son exploitation par arrêté
ministériel du 09/04/2001. En effet, sur la base des
données collectées par les douanes, l’étude montre
que plus de 90% de la ressource a été épuisée en
l’espace de 35 années de 1900 et 1935.
Tel a été le sort du Bois de Rose, victime d’un
développement économique non-durable pour
la Guyane, car en amont il n’a été envisagé, ni la
conservation de la ressource naturelle, ni l’intégration
de l’espèce dans une stratégie de sylviculture
pérenne. Aujourd’hui, les enjeux de conservation
de la Biodiversité sont au cœur des préoccupations
institutionnelles pour le développement de
l’économie locale et devant les immenses défis que
posent d’une part les changements climatiques
globaux et d’autres part les pressions anthropiques
croissantes sur l’environnement.
C’est dans ce contexte très spécifique qu’est né le
projet anib@rosa, conduit par le CIRAD et dont les
objectifs sont de concevoir les outils de traçabilité
et d’itinéraire agricole ainsi que de mettre en œuvre
la durabilité de la filière de Bois de Rose en Guyane
française.
Selon l’organisation des nations unies pour
l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’exploitation à
faible impact peut se définir comme « une opération
d’exploitation forestière intensément planifiée,
précautionneusement mise en œuvre et contrôlée
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
afin de minimiser son impact sur le peuplement
forestier et les sols et en se basant habituellement sur
une sélection des individus à abattre » (FAO, 2004).
En Guyane, la Direction Régionale de l’Office National
des Forêts (ONF), qui assure la gestion de 5.5
millions d’hectares du Domaine Forestier Permanent
(DFP), a initié dès 2002 une réflexion sur la mise en
place d’une certification « Gestion Durable» de la
forêt guyanaise dans le but de mettre en place les
principes, les critères et les indicateurs permettant de
l’encadrer et de la garantir sur le long terme. Cette
ré-flexion a été suivie par l’élaboration de la « Charte
de l’exploitation forestière à faible impact en Guyane
», éditée dans sa première version en 2010.
Cette charte est dotée d’un cahier des charges
précisant les bonnes pratiques en matière de
désignation de la ressource, d’implantation des
pistes de débardage, d’abattage, de chargement
et de transport du bois et d’aménagement de
l’hébergement des personnels en sites isolés
forestiers. Il est également doté d’une liste des
essences commerciales comprenant 47 espèces
ou groupes d’espèces effectivement exploitées en
Guyane principalement pour le Bois d’Œuvre.
Ce processus a abouti en juin 2012 à la création de
l’association de type loi de 1901, appelé Entités
d’Accès à la Certification, l’EAC PEFC Guyane
française. Suite à la certification de PEFC Guyane par
Bureau Veritas, l’obtention de l’agrément par PEFC
France et à l’adhésion de l’Office National des Forêts
(ONF) à l’association : plus de 2,4 millions d’hectares
de forêt guyanaise sont désormais certifiés PEFC et
cette certification s’étend à la filière Forêt-Bois locale.
Désormais, les propriétaires forestiers peuvent
s’engager dans une démarche de certification ISO
9001 et ISO14001 pour valider la bonne mise en
œuvre de la gestion durable. C’est ainsi que ce
concrétise progressivement la gestion forestière
durable en Guyane française.
2
Outre l’exploitation du Bois d’Œuvre, l’activité de
cueillette des plantes spontanées, ligneuses et non
ligneuses, est également couramment pratiquée en
Guyane française dans un but alimentaire et aussi
traditionnellement dans un but thérapeutiques ou
encore cosmétique et artisanal. Cette cueillette
de plante est souvent suivie d’une transformation
comme pour les fruits de palmiers, le cacao, la
vanille, le carapa et bien d’autres exemples encore.
La pratique de cueillette de plantes spontanées, sur
des territoires naturels non dégradés, peut elle aussi
bénéficier d’une certification de production issue de
l’agriculture biologique sous contrôle d’organismes
indépendants (Ecocert, AB, …).
En 2012, quinze plantes de Guyane ont été inscrites
pour la première fois à la pharmacopée française avec
l’objectif qu’elles soient progressivement complétées
par d’autres espèces locales. Cet évènement, qui se
conjugue avec la Stratégie Régional d’Innovation
(SRI) pour la valorisation des Bioressources de
Guyane, devrait favoriser les pratiques de cueillettes
des plantes médicinales. La production d’huiles
essentielles et extraits de plantes sont également
des activités qui peuvent également conduire à la
pratique de cueillette de plantes en milieu naturel.
Dans la continuité de la démarche engagée pour
l’exploitation forestière en Guyane, la « Charte
de cueillette des plantes spontanées de Guyane
française » a pour objectif d’assurer une valorisation
durable de la flore guyanaise susceptible de faire
l’objet d’une activité économique de cueillette. Elle
est associée à un cahier des charges qui se compose
de fiches techniques pour 20 espèces végétales. Elle
ne conçoit pas l’abattage d’arbre, quelle que soit
l’espèce, en dehors des critères de certifications de
PEFC Guyane.
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
Ainsi, en maintenant le lien avec le développement
local, la charte se veut un guide de bonnes pratiques
pour promouvoir le métier de cueilleur, conserver
la biodiversité, garantir le renouvellement des
ressources naturelles et contribuer au développement
de la filière plantes patrimoniales, aromatiques et
médicinales. Son objectif est de favoriser le dialogue
entre les cueilleurs, les institutions de développement
économique et écologique, les acteurs économiques
et les autres usagers des espaces forestiers et
naturels.
Ce guide garantit une pratique de la cueillette qui
satisfait aux critères de certifications écologiques et
biologiques de récoltes. Il constitue un cahier des
charges évolutif, disposant de fiches spécifiques
à chacune des plantes traitées. La cueillette d’une
nouvelle espèce sera prise en compte et fera l’objet
systématique d’un complément du cahier des
charges.
Pour chacun des taxons figure une description
des éléments récoltés (sommités fleuries, hampes
florales, jeunes rameaux, écorces,…), les périodes
de cueillette préconisées et les outils utilisés afin de
respecter au mieux les peuplements et l’écologie des
sites de cueillette.
Ce cahier des charges permet d’informer les acteurs
mais aussi l’ensemble des collectivités sur la manière
appropriée de maintenir des espèces sur leur site
naturel. Ainsi une information claire et précise pourra
être aussi transmise aux partenaires chargés de la
surveillance des flux végétaux et de l’environnement.
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INDEX DES NOMS
SCIENTIFIQUES
Sphagneticola trilobata (L.) Pruski ................................................................................................ 6
Unxia camphorata Linnaeus f........................................................................................................ 7
Xylopia frutescens J.B. Aublet ..................................................................................................... 8
Cordia curassavica (Jacq.) Roem. Et Schult. ............................................................................... 9
Protium heptaphyllum (Aubl.) Marchand .................................................................................... 10
Vismia cayennensis (Jacq.) Pers. ................................................................................................. 11
Costus spiralis (Jacq.) Roscoe. .................................................................................................... 12
Kyllinga polyphylla Kunth ............................................................................................................ 13
Kyllinga brevifolia Rottb. Kyllinga odorata Vahl ............................................................ 13
Croton matourensis Aubl. ............................................................................................................ 14
Senna quinquangulata Irwin et Barneby ..................................................................................... 15
Lonchocarpus chrysophyllus Kleinh. ............................................................................................ 16
Lonchocarpus floribundus Benth. ........................................................................................ 16
Dioclea guianensis Benth.............................................................................................................. 17
Siparuna guianensis J.B. Aublet .................................................................................................. 18
Psidium guajava L. ............................................................................................................... 18
Passiflora coccinea Aubl. ............................................................................................................. 19
Piper marginatum Jacq. ............................................................................................................... 20
Piper hispidum Kunth. .......................................................................................................... 20
Quassia amara L. .......................................................................................................................... 21
Lantana camara L. ........................................................................................................................ 22
Stachytarpheta cayennensis (Rich.) Vahl ...................................................................................... 23
Stachytarpheta jamaicensis (L.) Vahl. ................................................................................... 23
Zingiber zerumbet (L.) Sm. .......................................................................................................... 24
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
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CAHIER
TECHNIQUE
Instructions préliminaires
Le site de cueillette doit se situer en dehors des espaces protégés.
Pour tout site de cueillette les autorisations écrites du propriétaire et du gestionnaire ou s’il y a lieu
de l’occupant doivent être obtenues.
Chaque site est préalablement observé avant la cueillette pour en sélectionner les spécimens et
déterminer ensuite les conditions respectueuses de cueillette.
L’identification botanique de l’espèce végétale doit être certifiée conforme par l’herbier de Guyane
(IRD). Ce processus garantie la taxonomie des espèces et permet d’assurer la traçabilité des sites de
cueillettes.
Une rotation périodique des sites de cueillette doit être réalisée pour assurer le renouvellement de
la ressource par la résilience des peuplements spontanés.
Les plantes récoltées sont taillées soigneusement avec des outils adaptés permettant une
régénération des individus aussi bien dans l’intérêt des professionnels que dans un esprit de
conservation des peuplements écologiques. Les outils utilisés sont soit tranchants soit à dents comme
par exemple : Serpe à dents, faucille à tranchant, sécateurs, hache, scies, etc…
Dans le cas de figure des arbres et l’exploitation forestière il faut se référer à la Charte de
l’exploitation forestière à faible impact en Guyane de l’ONF.
La cueillette dans le milieu naturel, de toute ou partie d’une espèce protégée est explicitement
interdite.
La cueillette en milieu dit de savane roche est à proscrire car l’écosystème est particulièrement
vulnérable aux pressions anthropiques.
Plantes et méthodes de cueillette
Pour chacune des espèces décrites dans la présente charte, figure une fiche technique comportant
les noms scientifiques, vernaculaires et les synonymies de la plante. Les fiches fournissent des
informations concernant l’écologie et l’habitat de la plante ainsi qu’une description botanique.
Elles détaillent les techniques et les fréquences de cueillettes adaptées à la plante et les
conditions de conservation et de résilience des peuplements.
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
5
FAMILLE
ASTERACEAE
GENRE
ESPÈCE
SPHAGNETICOLA O. HOFFM.
SPHAGNETICOLA TRILOBATA (L.) PRUSKI
NOM VERNACULAIRE
Guyanais : bouton d’or
SYNONYMIES
Wedelia trilobata (L.) Hitchc.
Palikur : migat βey
Silphium trilobatum L.
Martiniquais : herbe soleil ou patte à canard
Wedelia brasiliensis (Spreng.) S.F. Blake
Guadeloupéen : herbe à femme
Stemmodontia trilobata (L.) Small
Brésil : pingo-de-ouro
Sphagneticola ulei O. Hoffm.
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
Sphagneticola trilobata est une herbacée qui vit en peuplement grégaire et parfois mono-spécifique. Elle affectionne les
friches, les jardins et les bords de route. C’est une plante ubiquiste et très commune dans les savanes humides, dans les
champs, au bord des chemins et en arrière plage. Elle aime l’humidité et une exposition de mi-ombre à ensoleillée, on
l’observe sur différents types de sol mais de préférence exondés et sur les pentes des reliefs.
PHÉNOLOGIE
La floraison a lieu toute l’année et surtout de septembre à novembre.
DESCRIPTION
Sphagneticola trilobata est une plante herbacée pérenne, radicante, aux branches souvent ascendantes. Les feuilles sont
simples, opposées, un peu épaisses, sub-charnues et gaufrées. Elles sont généralement trilobées (lobe central large et
obtus, lobes latéraux plus petits). Les tiges présentent des racines adventives à chaque nœud. L’inflorescence terminale
en capitule jaune est portée par un pédoncule pubescent de 2-14 cm. La dizaine de ligules jaunes du pourtour font 10-15
mm. Les fleurons du disque sont au nombre d’environ 25. Le fruit est un akène comprimé, portant une aigrette d’écailles
irrégulières.
LA CUEILLETTE
Technique : Coupe manuelle ou mécanique.
Partie de la plante collectée : Partie aérienne.
Outillage : Débroussailleuse, faux, et faucilles.
Fréquence de cueillette : La cueillette des parties aériennes se réalise trois fois par an, en dehors de la saison sèche,
période au cours de laquelle le renouvellement des peuplements est ralenti.
Gestion de la ressource : Sphagneticola trilobata a un mode de multiplication végétative extrêmement performant.
De manière générale les peuplements se propagent rapidement et colonisent des surfaces relativement importantes.
Les prélèvements répétés ont un impact faible sur les peuplements. Il est recommandé de conserver 30% de hauteur de
tige pour le renouvellement du peuplement.
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
6
FAMILLE
ASTERACEAE
GENRE
ESPÈCE
UNXIA L.F.
UNXIA CAMPHORATA LINNAEUS F.
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : radié camphre
Melampodium camphoratum (Linnaeus f.) Baker
Wayãpi : yamakakunami sili
Pronacron ramosissimum Cassini
Brésil : são-joão-caá
Unxia digyna Steetz
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
U.camphorata est une petite herbacée rudérale, annuelle, inféodée aux savanes de sols hydromorphes ou de savaneroche. Elle se rencontre également en forêts basses sur sables blancs et dans les formations naturelles non-forestières. Elle
est fréquente dans les zones rudérales, les bords de route. Elle peut former dans certaines conditions des peuplements
mono-spécifiques.
PHÉNOLOGIE
Le cycle de la plante est lié la saisonnalité des conditions locales : La germination a lieu lors des premières précipitations
en début de saison de pluie et la mort survient en saison sèche. La floraison a lieu rapidement après les premiers stades
de développement et dure jusqu’à la mort de la plante. La fructification a lieu d’Août à Décembre.
DESCRIPTION
Unxia camphorata est une herbe ramifiée de 30 à 60 cm de haut, annuelle, aux feuilles opposées de couleur vert clair et
duveteuses. Dichotomique, la tige est souvent pubescente et de couleur violacée. Les inflorescences sont en capitules de
9 à 15 fleurs aux pétales jaunes.
LA CUEILLETTE
Technique : Coupe manuelle
Partie de la plante collectée : Partie aérienne.
Outillage : Sécateur, faucilles.
Fréquence de cueillette : De janvier à septembre chaque peuplement peut être prélevé deux fois par an.
Gestion de la ressource : Le renouvellent de la ressource est assuré par les graines déjà présentes dans le sol et celles
qui tombent au moment de la collecte. Cependant on veillera à ne prélever que 50% de hauteur de tige pour assurer le
renouvellement de la plante. On veillera aussi à alterner à chaque cueillette les sites de cueillette pour la résilience du
peuplement. Ne pas réaliser de cueillette en savane et savane roche car la ressource y est trop faible et les écosystèmes
vulnérables. Privilégier les prélèvements sur les zones anthropisées typiquement de bord de route.
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
7
FAMILLE
ANNONACEAE
GENRE
XYLOPIA L.
ESPÈCE
XYLOPIA FRUTESCENS J.B. AUBLET
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : lamoussé
Xylopia frutescens Siebert ex C.B. Presl
Wayãpi : yãwĩ’i sili
Xylopia jamaicensis A.H.R. Grisebach
Palikur : pukuu
Brésil : embira, embira-vermelha, pau carne,
coaguerecou, pimenta-do-mato
Anglais : Pimientillo
Xylopia muricata Vellozo
Xylopia setosa Poiret
Xylopicron muricatum (Linnaeus) Crantz
Xylopicrum frutescens (J.B. Aublet) O. Kuntze
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
X.frutescens est un petit arbre fréquent de forêt secondaire, en forêt dense de basse altitude, en bordures de savanes, en
zones rudérales, terrains vagues et bords de routes. Il est présent en Amérique centrale et du Sud. Il affectionne les sols
latéritiques drainants. Sa distribution est l’Amérique tropicale (du sud du Mexique jusqu’au Brésil et au Pérou).
PHÉNOLOGIE
La floraison a lieu en début d’année (janvier février mars) et la fructification de février à juillet.
DESCRIPTION
La hauteur de X.frutescens est comprise entre 8 et 12 mètres. Il peut former des grand arbre à contrefort. L’écorce de
couleur brune porte des petites lenticelles plus claires. L’écorce desquame en longue lamelles. Les feuilles sont persistantes,
alternes de 7 à 8 cm, simples et lancéolées. La face supérieure du limbe est vert foncé et la face inferieure, vert clair et
pubescente. Les inflorescences sont axillaires par groupe de 5 à 6 fleurs par aisselles. Les fleurs sont ovales, de 2 à 3 mm
de long, aux pétales blancs.
LA CUEILLETTE
Technique : Emondage, élagage.
Partie de la plante collectée : Rameaux fertiles.
Outillage : Tronçonneuse et taille haie thermique, scie, sécateur.
Fréquence de cueillette : Une taille de cueillette tous les deux ans.
Gestion de la ressource : Une coupe sélective en enlevant une partie importante de la longueur des branches est
envisageable pour ne laisser que la partie des bourgeons très actifs (tire-sève) et stimuler la croissance des branches plus
jeunes. Privilégier les cueillettes sur les recrues de bords de route et forêts secondaires.
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
8
FAMILLE
BORAGINACEAE
GENRE
CORDIA L.
ESPÈCE
CORDIA CURASSAVICA (JACQ.) ROEM. ET SCHULT.
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : monjoly ; mahot-bord-de-mer
Varronia curassavica Jacq
Palikur : tarub, tahub
Cordia macrostachya (jacq.) Roem. & Shult
Sranan-tongo : blacka oema, wiwiri, koïwiwiri
Cordia verbenacea DC.
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
C.Curassavica est un arbuste buissonnant pouvant dépasser 2 m. Pérenne, il est typique des zones rudérales du littoral.
C. curassavica forme des peuplements grégaires : il colonise le milieu par groupements d’individus. Héliophiles il préfère
les milieux ouverts et fortement ensoleillés. Halophile, il apprécie une salinité élevée. Psammophile, il affectionne les sols
sableux et drainants. Il abonde ainsi sur les plages et les cordons dunaires du littoral et se retrouve également sur les bords
de route, les terrains vagues et les sols latéritiques.
PHÉNOLOGIE
La floraison a lieu toute l’année.
DESCRIPTION
C.curasavica est une plante semi-ligneuse aux feuilles simples, alternes, de couleur vert terne sur la face supérieure et
vert clair sur la face inférieure. Les feuilles sont alternes, sessiles. Le limbe lancéolé à marge légèrement dentée est doté
de poils rêches. Le limbe présente une texture rugueuse et dégage une odeur prononcée une fois froissé. L’inflorescence
forme un épi terminal dressé composé d’une dizaine de petites fleurs blanches. Au cours de la floraison l’épi devient
pendant. Les fruits sont des baies de couleur rouge à maturité.
LA CUEILLETTE
Technique : Coupe de rajeunissement, d’éclaircissage, taille en tire-sève ou recépage.
Partie de la plante collectée : Rameaux feuillus et fertiles.
Outillage : Sécateur.
Fréquence de cueillette : Jusqu’à deux récoltes par an.
Gestion de la ressource : Une taille rase se doit de conserver 80 cm à 1 mètre de tiges sur pied.
Une taille en maintenant des tire-sève permet une forte régénération des ramifications et de l’arbuste.
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
9
FAMILLE
BURCERACEAE
GENRE
ESPÈCE
PROTIUM BURM.F.
PROTIUM HEPTAPHYLLUM (AUBL.) MARCHAND
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : Bwa-lansan (Bois l’encens)
Icica heptaphylla J.B. Aublet
Kali’na : Si:po
Icica surinamensis Miq.
Wayãpi : Sipi
Protium octandrum Swart
Arawak : haiawa
Sranan-tongo : moni
Brésil : breu-preto
Protium multiflorum Engl.
Tingulonga heptaphylla (Aubl.) Kuntze
Tingulonga multiflora (Engl.) Kuntze
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
P.heptaphyllum est un petit arbre très abondant sur le littoral, en zones rudérales et anthropisées. Il est caractéristique
des forêts secondaires, de la végétation ripicole, en lisière de savane et bord des routes. La dissémination est assurée
par endozoochorie.
PHÉNOLOGIE
Sa floraison s’échelonne d’Août à Octobre et la fructification d’Octobre à Janvier.
DESCRIPTION
P.heptaphyllum est un arbre qui dépasse rarement 10 mètres de haut, son écorce homogène est grise.
P. heptaphyllum produit une résine transparente qui devient blanche en s’exposant à l’air. Très collante et fortement
odorante cette résine est aussi appelée encens d’amazonie. Les feuilles de l’arbre sont vert foncé, composées,
imparipennées (environ 7 folioles) et légèrement cuticulées. Les fruits sont capsulaires à pulpe. À maturité la coloration
est rouge vif. La capsule contient une graine entourée d’un arille blanc comestible.
LA CUEILLETTE
Technique : Emondage et élagage
Partie de la plante collectée : Rameaux fertiles
Outillage : Tronçonneuse, taille haie, scie et sécateur.
Fréquence de cueillette : Une récolte par an.
Gestion de la ressource : Conserver des tire-sèves pour assurer le renouvellement des ramifications.
Conserver au moins 50 % du feuillage pour garantir la vitalité de l’individu.
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
10
FAMILLE
CLUSIACEAE
GENRE
ESPÈCE
VISMIA VAND.
VISMIA CAYENNENSIS (JACQ.) PERS.
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : bois dartre
Hypericum acuminatum Lam.
Wayãpi : suwilani
Hypericum cayennense Jacq.
Paliktur : suwimba
Vismia acuminata (Lam.) Pers.
Wayana : ösiepit
Vismia floribunda Sprague
Aluku : pindia udu
Caopia acuminata (Lam.) Kuntze
Français : gomme-goutte de Guyane
Caopia cayennensis (Jacq.) Kuntze
Brésil : pau-lacre
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
V.cayennensis est un petit arbre typique des forêts secondaires, des milieux anthropisés et des bordures de savane.
C’est une plante pionnière des défriches qui forme des peuplements grégaires.
PHÉNOLOGIE
La floraison a lieu toute l’année.
DESCRIPTION
V.cayennensis est un arbre dont la taille est comprise entre 10 à 15 mètre de hauteur. Les feuilles opposées sont vert
foncé luisant. Le tronc présente une écorce marron qui desquame en petites plaques. Le latex qui exsude des couches
inférieures du suber est de couleur jaune orangé ou rougeâtre. Les inflorescences sont terminales et comprennent une
vingtaine de fleurs jaunâtres qui donnent des fruits ovales de 8 millimètres de long.
LA CUEILLETTE
Technique : Emondage et élagage
Partie de la plante collectée : Extrémités des rameaux longs
Outillage : Tronçonneuse, taille haie, scie et sécateur.
Fréquence de cueillette : Deux cueillettes par an en saison des pluies.
Gestion de la ressource : V.cayennensis développe une capacité de renouvellement et de multiplication forte.
Environ 50% de la biomasse peut être prélevée sans nuire au maintien de l’individu.
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
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FAMILLE
COSTACEAE
GENRE
ESPÈCE
COSTUS L.
COSTUS SPIRALIS (JACQ.) ROSCOE.
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : canne congo
Alpinia spiralis Jacq.
Wayãpi : kapiyã’i e’e
Amomum spirale (Jacq.) Steud.
Palikur : tuiu awaig
Gissanthe spiralis (Jacq.) Salisb.
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
C.spiralis originaire d’Amérique du Sud tropicale. C.spiralis est une herbacée commune des milieux ouverts du littoral, des
savanes et des clairières des forêts secondaires. Vivace, elle pousse préférentiellement en peuplements grégaires, sur des
sols humides et limono-sableux avec une exposition semi-ombragée à ombragée.
PHÉNOLOGIE
C. spiralis peut fleurir toute l’année avec un pic à partir de Décembre avec le début de la saison des pluies.
DESCRIPTION
C. spiralis est une grande plante herbacée rhizomateuse qui peut mesurer jusqu’à deux mètres de hauteur. C. spiralis forme
une touffe à partir de bourgeons souterrains provenant du rhizome. Les feuilles simples, engainées, épaisses, alternes,
lancéolées et pétiolées sont disposées en spirale. Les inflorescences terminales en capitule globulaire se composent de
fleurs tubulaires aux corolles rouges qui apparaissent entre deux bractées.
LA CUEILLETTE
Technique : Coupe manuelle
Partie de la plante collectée : Parties aériennes
Outillage : Sécateur, faucille.
Fréquence de cueillette : Une cueillette par an
Gestion de la ressource : C.spiralis a une croissance relativement lente. De ce fait, 50% des parties aériennes doivent
être conservées pour la régénération des individus et maintenir leur vigueur. De manière à assurer le renouvellement de la
ressource, une rotation des sites de cueillette est à réaliser tous les deux ans.
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
12
FAMILLE
CYPERACEAE
GENRE
ESPÈCE
KYLLINGA ROTTB.
KYLLINGA POLYPHYLLA KUNTH
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : zerb la croi
Cyperus aromaticus (Ridl.) Mattf. & Kuek.
Brésil : Capim (Parà)
Kyllinga aromatica Ridl.
Français : Carex ou Laîches
Kyllinga erecta var. polyphylla
Anglais : Green kyllinga - Short-leaved kyllinga
Kyllinga erecta var. polyphylla (Kunth) S.S. Hooper
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
K. polyphylla est originaire d’Afrique et des iles de l’océan indien. Invasive, K.polyphylla a été introduite dans les régions
chaudes du monde où elle s’y retrouve communément. Rudérale et héliophile, elle est typique des milieux anthropiques
tels que les friches et les bords de route, les fossés d’irrigation et bords de rivière. En Guyane, elle est la principale espèce
des pelouses et des jardins. Elle est considérée envahissante des exploitations agricoles et des prairies de pâturages. Elle
forme des peuplements très denses et parfois mono-spécifiques. Elle s’adapte à toute nature de sols. Elle coexiste en
particulier avec K. brevifolia et K. odorata.
PHÉNOLOGIE
La floraison a lieu toute l’année.
DESCRIPTION
Kyllinga polyphylla est une plante herbacée de taille moyenne (10-60cm), vivace, érigée, s’enracinant aux nœuds au
niveau du rhizome. La plante porte des inflorescences compactes, en épillets, d’une taille inférieure à un centimètre de
diamètre. Ces épis compacts ou en capitule, sont couronnés d’une rosette de bractées foliacées situées au sommet de la
tige dressée. Les feuilles simples, sessiles, lancéolées, d’apex aigu, sont jointes à chaque tige d’inflorescence, à la base
de la plante et dépassent rarement 10 cm de longueur et 8 mm de largueur.
LA CUEILLETTE
Technique : Coupe manuelle ou mécanique.
Partie de la plante collectée : Inflorescence comprenant la tige, la rosette de bractées et les épis.
Outillage : Sécateur, main, débrousailleuse à lame.
Fréquence de cueillette : Une fois par mois sauf en saison sèche.
Gestion de la ressource : Toujours associée à K. brevifolia et K. odorata, K. polyphylla se distingue aisément des autres
espèces par sa plus grande taille. Un peuplement mono-spécifique s’obtient rapidement par un désherbage régulier
effectué en sa faveur. Aucune nécessité de rotation de site de cueillette pour cette espèce.
Ce mode de cueillette peut être également appliqué à : Kyllinga brevifolia Rottb., ainsi que Kyllinga odorata Vahl
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
13
FAMILLE
EUPHORBIACEAE
GENRE
ESPÈCE
CROTON L.
CROTON MATOURENSIS AUBL.
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : bois ramier (bwa-ranmié)
Croton caryophyllus Benth.
Palikur : mariuβra waʃiume; ã seiminio kamwi
Croton kavanayensis Steyerm.
Brésil : marabubuia
Croton lanjouwiansis Jabl.
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
C.matourensis est un arbre moyen à grand des forêts primaires et secondaires anciennes, commun sur le littoral de la
Guyane. C’est une plante pionnière qui colonise les zones en friche. Elle peut former des peuplements très denses.
PHÉNOLOGIE
La floraison est abondante au retour de la saison des pluies est peut durer jusqu’au mois de Juin-Juillet. La fructification
a lieu entre Avril à Juillet.
DESCRIPTION
Croton matourensis est un arbre de taille moyenne à grande (de 5 à 30 m de haut). Son écorce grise est lisse. Les feuilles
sont simples, alternes et munies de deux glandes à la base du limbe. Les rameaux sont couverts de poils en écailles et de
grandes stipules à la base des feuilles. Celles-ci rougissent avant de tomber, ce qui rend l’arbre facilement reconnaissable.
LA CUEILLETTE
Technique : Emondage, recépage ou élagage selon les sites et les plantes taillées
Partie de la plante collectée : Écorce ou feuille
Outillage : Sécateur, machette, taille haie, tronçonneuse
Fréquence de cueillette : Jusqu’à deux cueillettes en saison des pluies.
Gestion de la ressource : C.matourensis est une plante très courante à la croissance rapide. Les cueillettes sont réalisées
tout en veillant à alterner les lieux de prélèvement. Privilégier la cueillette sur des sites tels que les friches et les recrues
secondaires.
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FAMILLE
FABACEAE
GENRE
ESPÈCE
SENNA MILL.
SENNA ALATA (L.) ROXB.
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : bois dartre, cassialata
Cassia alata L.
Wayãpi : pole
Cassia bracteata L.F. Cassia herpetica Jacq.
Palikur : wahamwi vie
Herpetica alata (L.) Raf.
Aluku: niefo udu
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
S. alata est un petit arbre pérenne pantropicale très commun des milieux ou-verts. Originaire d’Amérique tropicale, il est
cultivé dans les régions tropicales et en Guyane pour son aspect ornemental et ses inflorescences jaunes vifs ainsi que
ses propriétés thérapeutiques. Il s’adapte à tout type de sol, de préférence les terrains exondés.
PHÉNOLOGIE
S. alata peut fleurir toute l’année. Floraison et fructification ont lieu préférentiellement en saison sèche et peuvent se
poursuivre une longue partie de l’année.
DESCRIPTION
S. alata est un arbuste mesurant 3 m de haut. Les feuilles sont paripennées et mesu-rent jusqu’à 70 cm de long. ; Elles
sont composées de 6 à 14 paires de folioles émarginés, de formes oblongues à obovales, de 4 à 15 cm de long, Les
inflorescences en grappes terminales portent de nombreuses fleurs jaune d’or. Les gousses portent deux grandes ailes
latérales et longitudinales.
LA CUEILLETTE
Technique : Emondage et maintient de tire-sèves
Partie de la plante collectée : Feuilles
Outillage : Sécateur, main
Fréquence de cueillette : Trois récoltes en saison des pluies
Gestion de la ressource : Tailler 50% des rameaux pour maintenir des tire-sèves qui favorisent l’émergence de nouvelles
branches. S. Alata a une croissance rapide dans les milieux ensoleillés qui se régénère bien au cours de la saison des
pluies. Eviter les cueillette en saison sèche pour favoriser la production de gousses et de graines.
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15
FAMILLE
FABACEAE
GENRE
ESPÈCE
LONCHOCARPUS KUNTH
LONCHOCARPUS CHRYSOPHYLLUS KLEINH.
NOM VERNACULAIRE
Guyanais : nivrée ; nivrée mâle
SYNONYMIES
Pas de synonymies connues
Brésil : timbὀ-legίtimo
Wayãpi : ɨmeku
Palikur : ikun ; ikun ahinẽ
Saramaka : mã neku
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
Lonchocarpus chrysophyllusest une liane arbustive de forêt primaire et de basse altitude, présente en ripisylve et en forêt
de flat. La plante est souvent cultivée et protégée par les populations autochtones de la Guyane française qui en ont un
usage ichtyotoxique. La liane est utilisée pour la pêche traditionnelle à la Nivrée.
PHÉNOLOGIE
Pas de données
DESCRIPTION
L.chrysophyllus est une liane ligneuse. Sa tige peut atteindre 20 cm de diamètre. Les feuilles sont alternes, ailées,
imparipennées. Le pétiole porte à sa naissance deux petites stipules. Les folioles sont vert pâle. Leur taille est très variable.
Les folioles inférieures peuvent atteindre 25 cm de long sur 12 cm de large, et les supérieures, 8 sur 4 cm. Leur forme est
sensiblement ovale. Elles se terminent par une longue pointe recourbée. Les nervures secondaires, d’environ 10 cm, sont
bien plus saillantes sur la face inférieure que sur la face supérieure. Les inflorescences en épi sont composées de pseudograppes multiflores agglomérées, disposées de façon verticillée; l’axe du premier ordre est strié, ligneux, légèrement
pubescent jusqu’à 20 cm de long, fleuri presque depuis la base.
LA CUEILLETTE
Technique : taille manuelle d’éclaircissement
Partie de la plante collectée : Écorce ou tige
Outillage : Sécateur, machette.
Fréquence de cueillette : Une fois par an.
Gestion de la ressource : L’écorçage ne doit pas se faire sur la plante pour ne pas nuire à sa résilience. Considérant la
croissance lente de L.chrysophyllus, la cueillette doit se réaliser sur des plantes adultes dont le diamètre de section de
tige atteint de 3 à 4 cm. La tige principale doit être conservée pour ne prélever que les ramifications secondaires. Le
maintien de tire-sève est essentiel à la croissance de nouvelles ramifications. Les ramifications à la base de la liane doivent
également être conservées.
Ce mode de cueillette peut être également appliqué à : Lonchocarpus floribundus Benth.
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16
FAMILLE
FABACEAE
GENRE
ESPÈCE
DIOCLEA KUNTH
DIOCLEA GUIANENSIS BENTH.
NOM VERNACULAIRE
YMIES
Guyanais : Wayãpi : kuluwãy sili
Dioclea panamensis Seem. ex Hemsl
Palikur : urikti
Dioclea coriacea (Graham ex Wall.) Rusby
Canavalia reflexa (Hook. f.) C. Wright
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
D. guianensis est présente en Amérique du Sud et centrale et dans les Caraïbes. Héliophile, la liane est fréquente dans les
zones ouvertes, lisière de forêt et recrue de bord de route. Elle est commune de la végétation secondaire.
PHÉNOLOGIE
La floraison débute avec la saison sèche et elle suivi de la fructification qui s’achève avec le retour de la saison des
pluies.
DESCRIPTION
D. guianensis est une liane pérenne, grimpante. Les feuilles sont composées, trifoliées-pennées, à pétiole long de 3-6 cm
(trois à quatre fois la longueur du rachis) ; folioles à limbe ovale, acuminée sur le sommet, souvent arrondi à la base. Les
nervures sont saillantes sur la face inferieure, de couleur vert clair et pubescente. Les inflorescences axillaires forment des
grappes. La fleur est porté par des pédicelles de 1 cm de long et la corolle est violette. Les fruits sont des gousses plates,
de couleur brune, fortement pubescentes. Elles renferment quatre graines plates, en forme de disque, de couleur beige
et d’une taille de l’ordre du cm.
LA CUEILLETTE
Technique : Taille manuelle
Partie de la plante collectée : Fleurs, feuilles
Outillage : Sécateur, instrument de coupe
Fréquence de cueillette : Deux fois par an en saison des pluies.
Gestion de la ressource : Maintenir 50% du massif pour assurer une bonne vigueur à la liane. La croissance rapide de la
liane durant saison des pluies permet une régénération annuelle.
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FAMILLE
MONIMIACEAE
GENRE
ESPÈCE
SIPARUNA J.B. AUBLET
SIPARUNA GUIANENSIS J.B. AUBLET - PSIDIUM GUAJAVA L.
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : goiyave
Psidium pyriferum L.
Wayãpi : kuya
Psidium pomiferum L.
Palikur : kwiyau
Psidium guava Griseb.
Français : goyave, goyavier
Myrtus guajava (L.) Kuntze
Brésil : goiaba, goiabeira
Guajava pyrifera (L.) Kuntze
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
Originaire de l’Amérique centrale, P.guajava est largement cultivé dans les régions tropicales et subtropicales du monde
entier. P. guajava a été introduit en Guyane où il est essentiellement cultivé. Petit arbre qui persiste très bien après
abandon, on le retrouve que dans les forêts secondaires. Héliophile, P. guajava préfère les sols drainants et sableux.
PHÉNOLOGIE
P.guajava fleurit et fructifie toute l‘année.
DESCRIPTION
P.guajavapeut atteindre une hauteur de 8 m environ. Le feuillage du goyavier est persistant. Les feuilles de couleur
vert-clair sont opposées, ovales, brillantes sur le dessus et pubescentes sur le revers. Les nervures sont particulièrement
apparentes. Les fleurs du goyavier sont blanches ou parfois rosées, et possèdent de nombreuses étamines. Ce sont des
fleurs généralement isolées.
LA CUEILLETTE
Technique : Emondage, élagage
Partie de la plante collectée : Rameaux fertiles
Outillage : Sécateur, machette, tronçonneuse.
Fréquence de cueillette : Jusqu’à une cueillette par trimestre en saison des pluies.
Gestion de la ressource : P.guajava est une plante robuste à croissance rapide. Conserver des tire-sève pour une
régénération rapide des ramifications. Conserver 50% du feuillage pour assurer la vitalité des individus. Une taille sévère
de rajeunissement, suivie d’une année de résilience, peut-être pratiquée pour redonner forme et vigueur à l’individu.
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FAMILLE
PASSIFLORACEAE
GENRE
ESPÈCE
PASSIFLORA L.
PASSIFLORA COCCINEA AUBL.
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : liane serpent ; pomme liane sauvage
Tacsonia coccinea Barb. Rodr.
Wayãpi : mulukuya
Passiflora velutina DC.
Palikur : wahitye akamnumã
Passiflora toxicaria Barb. Rodr.
Brésil : maracujá-poranga ; maracujá-do-rato
Passiflora fulgens Wallis ex E. Morren
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
Originaire d’Amérique tropicale P.coccinea est une liane fine et rampante commune dans toute la Guyane en zone de
basse altitude et exondée. Héliophile, elle se rencontre aussi dans des milieux semi-ombragés, le long des routes, en bord
de piste et en lisières de forêt ou encore dans les plaines et en végétation ripicole.
PHÉNOLOGIE
La floraison très abondante dure toute l’année.
DESCRIPTION
P.coccinea est une liane à vrille de taille modeste, pérenne, souvent rampante et plus rarement volubile. La tige est fine et
ligneuse. Les feuilles sont simples, alternes, caduques et la bordure est doublement dentée. La fleur se compose de trois
bractées de couleur rouge et de dix pétales de couleur rouge écarlate. Le fruit dont la pulpe est comestible, est une baie
charnue de 2 à 5 cm de long, sphérique ou ovoïde, pubescente, de couleur jaune-orange avec des lignes plus foncées.
Sa chair est acide et parfumée.
LA CUEILLETTE
Technique : Coupe manuelle
Partie de la plante collectée : Feuilles, fleurs, fruits comestibles
Outillage : Sécateur, main.
Fréquence de cueillette : Trois à quatre cueillettes par an.
Gestion de la ressource : P.coccinea est une plante à croissance rapide. Il convient de conserver 50% de la plante afin de
garantir sa régénération rapide. Retirer les ramifications les moins vigoureuses pour favoriser la floraison. Alterner les sites
de cueillette pour la résilience du peuplement.
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19
FAMILLE
PIPERACEAE
GENRE
ESPÈCE
PIPER L.
PIPER MARGINATUM JACQ
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : ti bombe, feuille bombe
Schilleria marginata (Jacq.) Kunth
Palikur : utiuti kamwi
Piper quiriguanum Trel.
Français : poivrier émarginé
Piper patulum Bertol.
Brésil : pimenta do mato, santa barbara
Artanthe marginata (Jacq.) Miq.
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
P. marginatum est une plante pérenne, héliophile à sciaphiles, très courante dans les milieux secondarisés et anthropisés.
Elle colonise les friches, les terrains vagues et les bords de route. L’exposition optimale est à mi-ombre. Elle affectionne
les sols latéritiques ou sableux et particulièrement les zones de remblais. La dissémination des graines est effectuée par
les chiroptères.
PHÉNOLOGIE
Sa floraison a lieu toute l’année. Les fruits ont été observés aux mois de mai et juin
DESCRIPTION
P. marginatum est un arbuste ou sous-arbrisseau de 1 à 4 m de haut, abondamment ramifié. Les tiges glabres sont vert
pâle à jaunâtre. Les feuilles simples et alternes sont glabres ou peu poilues sur les deux faces et leur apex est acuminé, de
couleur vert pâle sur les deux faces. Les ramifications présentent à leur base une stipule caduque qui laisse une cicatrice à
chaque nœud. Les inflorescences sessiles, dressées et courbées, sont de couleur blanche et forment un épi retombant. Le
pédoncule glabre mesure de 0,4 à 1,3 cm de long. Le fruit ovoïde et trigone, mesure 1 mm de long. Son apex est tronqué,
glabre, marron foncé à l’état sec.
LA CUEILLETTE
Technique : Emondage
Partie de la plante collectée : Partie aérienne.
Outillage : Sécateur, taille haie manuel.
Fréquence de cueillette : Deux à trois récoltes par an en saison des pluies.
Gestion de la ressource : P. marginatum produit une biomasse importante en saison des pluies au cours de laquelle
il se régénère rapidement. Il est nécessaire de laisser environ 1 mètre de hauteur de plante sur tige pour assurer le
renouvèlement des rameaux. Ne pas réaliser de coupe rase.
Ce mode de cueillette peut être également appliqué à : Piper hispidum Kunth.
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20
FAMILLE
SIMAROUBACEAE
GENRE
ESPÈCE
QUASSIA L.
QUASSIA AMARA L.
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : couachi, quinquina de Cayenne
Quassia officinalis Rich.
Palikur : kwaʃβan
Quassia amara var. paniculata Engl.
Brésil : quina, quina-de-caiena
Quassia amara var. grandiflora Hemsl.
Surinamais : kwasibita, kwasi bita
Quassia amara fo. paniculata (Engl.) Cronquist
Guyana : quashie bitters, quassia bitters.
Quassia alatifolia Stokes
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
Q.amara est un arbuste qui se développe spontanément dans les forêts secondaires du littoral. Il n’existe pas à l’état naturel en haute Guyane. Originaire d’Amérique tropicale du sud et centrale, Q.amara est largement planté en dehors de son
aire de répartition naturelle. Il est répandu dans les jardins guyanais.
PHÉNOLOGIE
La floraison abondante, a lieu toute l’année avec un pic en saison sèche.
DESCRIPTION
Q.amara est un petit arbre, au port érigé et pouvant atteindre 2 à 8 m de haut. Les tiges ont une écorce lisse et grisâtre. Les
feuilles persistantes, vertes et aux nervures rouges, sont inégalement pennées et constituées de 3 à 7 folioles opposées et
acuminées. Le pétiole et le rachis de la feuille sont ailés. L’inflorescence racémeuse forme une grappe terminale. Les fleurs
hermaphrodites disposent d’une corolle tubulaire dont les pétales mesurent 2,5-3,5 cm de long et sont de couleur rouge
vif à l’extérieur et blanc à l’intérieur. Le fruit est une petite poly-drupe de 1 à 1,5 cm de long, à graine unique, de couleur
noire à maturité, brillant, solitaire, globuleux, avec une coque mince.
LA CUEILLETTE
Technique : Émondage.
Partie de la plante collectée : Rameaux feuillus et fertiles
Outillage : Sécateur, taille haie manuel.
Fréquence de cueillette : Trois prélèvements par an en saison des pluies.
Gestion de la ressource : Les cueillettes en saison sèche sont à éviter. L’écorce ne doit pas être prélevé directement sur
le pied, mais prélevée sur les rameaux préalablement récoltés. Le maintien de tire-sève est essentiel à la croissance de
nouveaux rameaux après la cueillette.
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21
FAMILLE
VERBENACEAE
GENRE
ESPÈCE
LANTANA L.
LANTANA CAMARA L.
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : marie crabe.
Lantana armata S. Schauer
Wayãpi: yakale pili. kalai ka’a
Lantana aculeata L.
Palikur : hub ban. hub βey
Lantana antillana Raf.
Brésil : erva-chumbinho, cambara-de-cheiro, carrasco.
Lantana armala Schauer var. guianensis Moldenke
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
Originaire des Antilles et de l’Amérique central et du Sud, L. camara a aujourd’hui une repartion pantropical. Plante
ornementale elle est cultivée pour la diversité de couleur de ses fleurs, l’ornement des jardins. Elle réunit de nombreuses
sous-espèces, variétés et cultivars. En Guyane, elle est très commune en zone rudérale et végétation secondaire.
Héliophiles, L. camara affectionne les sols drainés et les milieux ouverts à semi-ouvert. Si la dispersion des graines se fait
par les oiseaux, la plante se propage aussi par reproduction végétative, le long des routes, friches agricoles, bordures
forestières,... L. camara figure sur la liste de l’UICN des 100 espèces parmi les plus envahissantes au monde.
PHÉNOLOGIE
A partir d’un certain stade de maturité, la floraison et la fructification s’étendent sur toute l’année en Guyane avec un pic
à la saison sèche.
DESCRIPTION
Arbuste vigoureux et sarmenteux, L. camara est une plante vivace qui forme des buissons denses pouvant atteindre
environ 2 à 4 m de hauteur. Les tiges dressées et quadrangulaires sont épineuses. Les feuilles simples et opposées sont
dentées et rugueuses, de couleur vert sombre. Les inflorescences axillaires en panicules sont de couleur multiple. Les fruits
de petites tailles forment des grappes. Ils sont de couleur pourpre foncé à maturité et toxiques lorsqu’ils sont encore verts.
LA CUEILLETTE
Technique : Émondage ou recépage
Partie de la plante collectée : Rameaux feuillus et fertiles.
Outillage : Sécateur
Fréquence de cueillette : Jusqu’à deux récoltes par an selon la vigueur des spécimens.
Gestion de la ressource : La régénération spontanée et la croissance rapide de L. camara permet de réaliser une coupe
rase tous les deux ans, suivie d’une période de régénération de 6 mois. Deux à trois coupes d’éclaircissage peuvent être
entreprises par an. La cueillette de fleurs peut se réaliser toute l’année à la main (avec des gants) ou au sécateur.
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22
FAMILLE
VERBENACEAE
GENRE
ESPÈCE
STACHYTARPHETA VAHL
STACHYTARPHETA CAYENNENSIS (RICH.) VAHL
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : verveine queue de rat, ti verveine
Abena cayennensis (Rich.) Hitchc.
Wayãpi: kalai poã, kunami lã
Verbena cayennensis Rich.
Palikur : yatuwe arib
Lippia cylindrica Scheele
Brésil : rinchão, perpena
Cymburus urticifolius Salisb.
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
Originaire de l‘Amérique du Sud et centrale S.cayennensis est une herbacée à fleurs qui a été introduite dans de nombreuses
parties du monde. Aujourd‘hui sa distribution est pantropicale. Dans de nombreux endroits, elle est naturalisée et est
devenue une espèce invasive. S.cayennensis est une plante rudérale qui se rencontre dans le milieu fortement anthropisé.
Elle est commune dans les pâturages, les plantations, le long des routes et des zones de déchets. Elle affectionne les
sols profonds, humides et fertiles. Peu exigeante elle se retrouve également sur des sols peu profonds et peu fertiles.
S.cayennensis s’hybride naturellement avec S.jamaicensis
PHÉNOLOGIE
S.cayennensis fleurit abondamment toute l‘année
DESCRIPTION
S.cayennensis est une herbe vivace, arbustive, ligneuse à la base, d‘une hauteur comprise entre 80 cm et 2 mètres. Les
tiges faiblement érigées sont finement ramifiées. Les feuilles sont opposées, elliptiques à ovoïdes. La face supérieure de
la feuille est froissée ou rugueuse. Le limbe est fortement denté (dents de scie).Les feuilles sont de couleur vert tendant
sur le jaune. Les inflorescences terminales mesurent 14 à 40 cm de long et environ 2,5 mm de diamètre. Les fleurs en
trompette sont munies de pétales d’environ 7 mm de long, bicolores bleues et blanches au cœur. Les fruits sont des
akènes enfermés dans un calice persistant. La reproduction se réalise par dissémination des graines et plus rarement par
multiplication végétative.
LA CUEILLETTE
Technique : Émondage ou recépage
Partie de la plante collectée : Rameaux feuillus et fertiles.
Outillage : Sécateur
Fréquence de cueillette : Jusqu’à une récolte tous les deux mois préférentiellement en saison des pluies.
Gestion de la ressource : Conserver 30% de la plante sur pied et maintenir des tire-seves pour la croissance des
ramifications. Compte tenu de la régénération spontanée et de la croissance rapide de S.cayennensis une coupe rase par
an suivie d’une période de régénération de 4 mois est envisageable pour redonner forme et vigueur aux individus.
Ce mode de cueillette peut être également appliqué à : Stachytarpheta jamaicensis (L.) Vahl.
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
23
FAMILLE
ZINGIBERACEAE
GENRE
ZINGIBER MILL.
ESPÈCE
ZINGIBER ZERUMBET (L.) ROSCOE EX SM.
NOM VERNACULAIRE
SYNONYMIES
Guyanais : quatre épices, millepis, gingembre bois
Alpinia aromatica Aubl.
Wayãpi : kulimako
Alpinia multicaulis Roem. & Schult.
Palikur : mahamhapna
Renealmia gracilis Petersen
Antillais : Atoumaux
ÉCOLOGIE ET BIOLOGIE
R.guianensis est une herbacée commune à toute la Guyane et se rencontre également en altitude jusqu’à de 850 mètres.
Elle est présente dans le sous-bois des forêts primaires, les marais et les forêts marécageuses. Elle affectionne une
exposition ombragée à semi-ombragée et préfère les sols humides.
PHÉNOLOGIE
La floraison peut avoir lieu toute l’année.
DESCRIPTION
R.guianensis est une plante herbacée vigoureuse possédant un rhizome tubéreux. Elle forme des touffes plus ou moins
denses, mesurant jusqu’à deux mètres de haut. La feuille gainée comporte de nombreuses folioles larges et allongées, de
50-60 cm de long sur 10-15 cm de largevert sombre. L’infrutescence, latérale, basale, dressée mesure de 50 à 80 cm de
longueur. Les fruits sont sphériques de 8 à 12 mm de diamètre, de couleur rouge framboise clair. Les graines sont noyées
dans une pulpe orangée ; une forte odeur de gingembre émane des feuilles.
LA CUEILLETTE
Technique : Coupe manuelle
Partie de la plante collectée : Feuilles gainées et fruits
Outillage : Sécateur, faucille
Fréquence de cueillette : Une récolte par an
Gestion de la ressource : Conserver au minimum deux feuilles par plante pour lui assurer une bonne vitalité. La croissance
de la plante étant lente, il est essentiel d’opérer une rotation des lieux de cueillette à chaque reprise afin d’assurer la
résilience des peuplements.
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
24
ANNEXES
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
25
ACTE
D’ENGAGEMENT
Nom : ..............................................................
Prénom : .........................................................
Adresse : ..................................................................................................
..........................................................................................................................
..........................................................................................................................
S’engage à :
À respecter le milieu naturel en adoptant toutes les règles définies par le cahier technique établi dans la
présente Charte de cueillette de plantes spontanées de Guyane française.
À se soumettre à toute opération de contrôle et de vérification réalisée sous la supervision de la DEAL, ou
de tout organisme responsable de la conservation des espaces protégés .
À respecter la période de repos et le renouvellement des individus et des peuplements comme défini par le
cahier technique.
À posséder pour chaque site de cueillette l’autorisation écrite du propriétaire.
À signaler aux rédacteurs de la charte, la cueillette d’un nouveau taxon non mentionné dans le cahier
technique. Ce dernier sera alors réactualisé.
Fait à :Le :
Signature :
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
26
TECHNIQUES
DE TAILLE DES PLANTES
Les publications intitulées “ La gestion des arbres d’ornement“ (RAIMBAULT, & al. 1995) édité par l’ENGREF,
procure une information détaillée des techniques de taille pour l’entretien des arbres ornementaux. En effet,
tous les végétaux ne supportent pas n’importe quel type de taille et la technique utilisée doit tenir compte de
l’architecture de la plante et de ses possibilités de régénération. L’espèce végétale, le rythme de feuillaison, la
nature du sol, la distribution du ruissellement des pluies, la présence de germes infectieux pouvant causer la
mort de la plante doivent également être pris en considération.
On distingue en générale une taille douce qui ne modifie pas la morphologie globale de la plante (<20%) d’une
taille sévère qui modifie significativement la morphologie du végétal (de 20 à 50% de la plante est éliminée).
Une taille drastique consiste à supprimer la majeure partie de la plante (>50%).
Taille de rajeunissement
arbuste ramifié à la base
arbuste à tronc
Une taille de rajeunissement est une coupe sévère
parfois drastique d’un végétal vieillissant, sans vigueur,
souvent malade et qui porte des ramifications mortes
ou en voie de pourrissement. En vieillissant, la plupart
des arbustes ont tendance à se dégarnir de la base ou,
au contraire, à s’encombrer d’une profusion de tiges de
moins en moins florifères. Il est possible de préserver
leur vigueur ou de leur redonner un air de jeunesse
en pratiquant une taille de rajeunissement. Cette
taille stimule le développement de jeunes pousses qui
viendront remplacer les tiges vieillies.
Pour les arbustes, il s’agit d’éliminer graduellement les tiges les plus âgées, sans modifier radicalement la
forme de l’arbuste. Dans le cas des arbustes ramifiés à la base, les vieilles tiges sont coupées près du sol ou à
la première jeune ramification. Chez les arbustes avec un tronc, les tiges vieillies sont taillées à la jonction d’une
ramification plus jeune ou à leur point d’insertion.
La taille de rajeunissement peut être graduelle (rajeunissement progressif) ou sévère (recépage).
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Recépage ou coupe en taillis (Coppicing)
Le recépage est une technique de taille drastique des arbres et des arbustes, appliquée à la base (~20 cm du
sol) pour ne garder que les ramifications les plus vigoureuses du végétal et ainsi lui donner la forme d’un taillis.
Le recépage est couramment pratiqué sur les arbres et arbustes négligés depuis plusieurs années et sur les
vieilles haies dégarnies à la base.
Attention, ceci ne convient pas à toutes les espèces ! Seules celles qui produisent facilement de nouvelles tiges
à partir de leur souche peuvent être taillées de cette façon.
Recépage des arbres
Recépage des arbustes
Arbuste ramifié à la base
Croissance des
ramifications nouvelles
Arbuste rabattu
Sélection des rameaux
à éclaircir
Un arbuste qui a subi un rabattage (à g.) doit être suivi pendant 2 ou 3 ans pour sélectionner parmi les trop
nombreux rejets ceux qui, après raccourcissement, reconstitueront une charpente cohérente.
Source : Pierre Le Den / ENSP (MR & SD)
Emondage ou taille d’éclaircissage
(Branch pruning ou Crown Thinning)
L’émondage est une technique de taille douce qui consiste
à éliminer des branches latérales d’un arbre pour favoriser
la croissance de rejets ou du feuillage. Cette technique est
une taille de formation des arbres et des arbustes pour leur
donner une belle forme ornementale, tout en les aérant et
en leur fournissant un ensoleillement maximal. Cette taille
donne souvent naissance à des « gourmands » sur le tronc
qui formeront de nouvelles branches et qu’il faudra à nouveau
couper.
CHARTE DE CUEILLETTE DES PLANTES SPONTANÉES DE GUYANE FRANÇAISE
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Une pratique d’émondage d’origine anglaise (Crown Reduction) consiste
à couper les branches pour réduire la couronne de l’arbre, favorisant la
pénétration de la lumière et la régénération du feuillage de l’arbre.
Taille d’élagage
L’élagage est une technique de taille sévère des branches des arbres et
arbustes. Elle consiste à supprimer entièrement une ramification, à partir
de sa base. Elle permet de nettoyer l’arbre, d’éclairer le centre de la
ramure et favoriser ainsi le renouvellement des branches et la floraison/
fructification.
Une branche à éliminer en entier se doit d’être tailler à sa base en respectant
l’angle de coupe : il s’agit du plan qui joint l’extérieur immédiat de la ride
de branche de l’écorce et l’extrémité supérieure du col de la branche.
Veillez aussi à avoir une coupe sans déchirure : la scie ou la tronçonneuse
doit réaliser une coupe transversale droite. Si votre coupe présente du
bois déchiré, il est possible de la parer avec une serpette (= bisauter le
bord).
Coupe avec tire-sève
La coupe avec maintien de tire sève est une technique de taille
douce. Elle se pratique lorsque l’on souhaite conserver une
branche. Elle consiste à limiter l’apparition de gourmands en
maintenant un tire-sève qui reconstituera la branche coupée.
Choisir une branche robuste ayant un diamètre suffisant pour que
le tire-sève soit vigoureux. Il est important que la branche qui fera
office de «tire sève» ait un diamètre égal au 1/3 de la branche
enlevée...sans cela, cela ne sert à rien! La branche va se nécroser...
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GLOSSAIRE DE LA
CHARTE DE CUEILLETTE
Schéma de vulgarisation des élements constitutifs d’une fleur, tiré du livre Le génie des Végétaux, de M. Bournérias et C. Bock
Adventice : Désigne une plante herbacée ou ligneuse indésirable à l’endroit où elle se trouve, qualifiée dans
le langage courant par l’expression « mauvaise herbe ».
Anthropiser : Modifier par la présence et l’activité de l’être humain.
Arille : Expansion du funicule de l’ovule, qui s’accroît après la fécondation pour recouvrir la graine.
Exemple : partie charnue du litchi.
Capitule : Type d’inflorescence caractérisée par des fleurs sans pédoncule regroupées sur un réceptacle,
entourées de bractées.
Desquamer : Se dit d’une écorce qui se détache en lamelles.
Dichotomie : Se dit d’une tige qui se divise en deux ramifications de parties égales comme dans la lettre Y
(isotone).
Endozoochorie : Mode de dissémination des graines qui nécessite une ingestion des fruits par des animaux.
Flashi : Coupe longitudinale peu profonde réalisée sur le tronc d’un arbre pour laisser apparaitre l’aubier et
faciliter l’identification botanique de l’espèce.
Halophile : Qui vit dans les milieux salés.
Héliophile : Qui aime l’exposition au soleil.
Inflorescence : Mode de groupement des fleurs d’une plante.
Panicule : Inflorescence composée, formée par une grappe sur un axe simple.
Psammophile : Qualifie les organismes qui vivent sur ou dans des substrats sableux.
Ripicole : Qui vit en bordure des eaux courantes.
Scabre : Surface ou arrête d’une partie d’un végétal qui au toucher est rugueuse ou rude.
Ubiquiste : Se dit d’une plante présente dans des habitats différents.
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SOURCES
BIBLIOGRAPHIQUES
Publications scientifiques
Ata Martin LAWSON Thèse de doctorat - étude phytochimique d’une Fabacée tropicale, Lonchocarpus nicou,
évaluation biologique préliminaire - Université de limoges, école doctorale science – technologie – santé.
Faculté de pharmacie
Grenand P., Moretti C., Jacquenin H., Prévost M.F. (2004) Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles,
Palikur, Wayãpi, Paris : IRD. 816 p.
Office National des Forets ONF - Guide de reconnaissance des arbres de Guyane - 120 Essences décrites 2e
édition, ISBN : 2-84207-295-2, EAN : 9782842072957. 374 p.
Raimbault, P.; De Jonghe, F.; Truan, R.; Tanguy, M. La gestion des arbres d’ornement.2e partie : gestion de
la partie aérienne : les principes de la taille longue moderne des arbres d’ornement RFF - Numéro 1 - 1995
ENGREF, Ecole nationale du génie rural, des eaux et des forêts, Nancy (FRA) http://hdl.handle.net/2042/26626
DOI : 10.4267/2042/26626
Raimbault, P.; Tanguy, M. La gestion des arbres d’ornement. 1re partie : une méthode d’analyse et de diagnostic
de la partie aérienne RFF - Numéro 2 - 1993 ENGREF, Ecole nationale du génie rural, des eaux et des forêts,
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Valentini, C.M.; Rodríguez-Ortíz, C.; Coelho, M.F. - Siparuna guianensis Aublet («negramina»): a review - Rev.
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Bases de données Consultées
Catalogue of life http://www.catalogueoflife.org
Discovery life http://www.discoverlife.org
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Flore de Guyane http://floredeguyane.piwigo.com
Herbier de Guyane IRD http://publish.plantnet-project.org/project/caypub
International Legume Database & Information Service ILDIS http://www.ildis.org
Missouri Botanical Garden http://www.tropicos.org
Muséum National d’Histoire Naturelle MNHN http://coldb.mnhn.fr
National Tropical Botanical Garden (NTBG) http://ntbg.org
Neotropical image database http://www.kew.org/science/tropamerica/imagedatabase/index.html
Plante des rizières de Guyane http://plantes-rizieres-guyane.cirad.fr
Queensland Herbarium http://wetlandinfo.ehp.qld.gov.au/wetlands
Smithonian tropical research institute http://biogeodb.stri.si.edu/herbarium
Telabotanica http://www.tela-botanica.org/site:accueil
Tramil http://www.tramil.net/francais/Tramil.html
Wikispecies http://species.wikimedia.org/wiki/Main_Page
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MAÎTRISE D’OUVRAGE : RÉSEAU RURAL GUYANE
Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF)
Parc Rebard - B.P. 5002 - 97305 Cayenne cedex
Tel: 05 94 29 63 15
Guyarômes
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