,5$1 5e38%/,48( ,6/$0,48(' Grâce à la levée des sanctions, l’économie iranienne a enregistré une forte reprise en 2016 après avoir fléchi de 1,8 % en 2015. Pour autant, les perspectives de croissance à moyen terme semblent modestes, car la production pétrolière est proche de sa capacité maximale tandis que l’activité du secteur non pétrolier est anémique et ne s’accélérera pas tant que plusieurs conditions ne seront pas remplies : reprise des investissements étrangers directs (IED), rétablissement des liens entre l’économie et le système bancaire international et accélération de la mise en œuvre des réformes intérieures. Le chômage augmente et les pressions inflationnistes commencent à s’intensifier. Évolutions récentes Durant le premier semestre de l’année civile iranienne (qui s’achève le 20 mars), la croissance du PIB a atteint 7,4 % en glissement annuel. Cette poussée de croissance s’explique en grande partie par le rebond du secteur pétrolier tant au niveau de la production que des exportations à la suite de la levée des sanctions, en janvier 2016, dans le cadre du Plan d’action global commun (PAGC). L’activité économique semble toutefois atone dans le secteur non pétrolier, dont la croissance était de 0,9 % en glissement annuel au premier semestre 2016, du fait que la lenteur de l’intégration du secteur bancaire iranien avec le système bancaire mondial continue d’entraver les IED et les échanges commerciaux. La formation brute de capital a continué de baisser au premier semestre 2016, ce qui suscite des inquiétudes pour les perspectives à moyen terme. Des données économiques de fréquence supérieure laissent certes apparaître des signes de croissance dans les secteurs non pétroliers, mais ce phénomène est de faible ampleur. Dans le secteur de la construction, le fléchissement de l’activité s’est ralenti grâce à l’accélération de la croissance de l’investissement privé dans les nouvelles constructions après cinq trimestres consécutifs de baisse. Signe d’un rétrécissement de l’écart entre production réelle et potentielle, l’inflation semble se stabiliser aux alentours de 10 % après trois ans de tendance à la baisse. La Banque centrale d’Iran a continué *5$3+,48(5pSXEOLTXHLVODPLTXHG¶,UDQ6ROGHGX FRPSWHFRXUDQWHWH[SRUWDWLRQVSpWUROLqUHV 6RXUFHVGRQQpHVHWFDOFXOVGHOD%DQTXHPRQGLDOH&%,HW)0, d’exercer un strict contrôle pour préserver la stabilité du taux de change nominal et s’est opposée à la dépréciation de la monnaie principalement au moyen des réserves de change alimentées par les recettes pétrolières. En conséquence, le taux de change réel s’est apprécié, ce qui nuit à la compétitivité des exportations non pétrolières. En autorisant un accroissement du nombre de transactions exécutées au taux du marché, le gouvernement est parvenu à réduire l’écart entre le taux de change officiel et le taux de change du marché pour le ramener de 112 % en 2012 à 14 % en septembre 2016 — avant qu’il ne remonte à 20 % en décembre. La fusion projetée des deux taux est toutefois reportée à l’exercice prochain. Le taux de chômage a sensiblement augmenté pour passer à 12,7 % au deuxième trimestre de 2016 et reste particulièrement élevé parmi les femmes et les jeunes. L’excédent du compte courant s’est amélioré en 2016 pour atteindre environ 6,5 % du PIB en raison d’une forte hausse des exportations vers les principaux partenaires commerciaux de l’Iran, tels que l’Union européenne, grâce à la levée des sanctions économiques et à l’augmentation des livraisons de pétrole en Europe. Le déficit budgétaire s’est légèrement amélioré : il a enregistré 1,5 % du PIB en 2016, contre 1,9 % en 2015, en dépit de la persistance du faible niveau des recettes pétrolières en début d’année. Enfin, la dette publique s’est accrue pour s’élever à 2 % du PIB en 2016. *5$3+,48(5pSXEOLTXHLVODPLTXHG¶,UDQ7DX[GH FKDQJH5LDO86'HWLQIODWLRQPHVXUpHSDUO¶,3& 6RXUFHVFDOFXOVGHOD%DQTXHPRQGLDOHHWGRQQpHVGHOD&%, Perspectives À moyen terme, grâce à une certaine reprise de la croissance de l’investissement, l’économie iranienne devrait afficher des taux de croissance modérés, légèrement supérieurs à 4 %. La contribution des exportations diminuera du fait de l’utilisation des capacités disponibles dans le secteur pétrolier et du ralentissement de l’accroissement de la production pétrolière. Du côté de la production, la reprise de la production industrielle non pétrolière devrait être le principal facteur de croissance globale tandis que les secteurs de l’agriculture et des services devraient progresser respectivement d’environ 4 % et 3 %. Ce e modification progressive de la composition de la croissance pourrait contribuer à stimuler l’emploi en raison d’une plus grande élasticité de l’emploi dans ces secteurs. Alors que les soldes budgétaires ont souffert de la faiblesse des rece es pétrolières ces dernières années, ce sont des facteurs de dépenses qui joueront un rôle prédominant à moyen terme en raison de la hausse prévue des paiements d’intérêts découlant de la titrisation des arriérés de paiement de l’État et des pressions que le système de retraite continue d’exercer sur les finances publiques. L’amélioration du recouvrement de l’impôt et une gestion prudente des dépenses aideront l’Iran à dégager un excédent budgétaire en 2018-19. Risques et défis pétrolier, étayée par le rétablissement des liens du secteur bancaire iranien avec le reste du monde et par l’amélioration des relations commerciales iraniennes, mais surtout de faciliter la création des emplois dont le pays a grand besoin, notamment au profit des catégories de population jeunes et très instruites. À court terme, le risque principal réside dans l’incertitude politique qui entoure l’exhaustivité de la mise en œuvre du PAGC. En outre, des élections présidentielles sont prévues pour le mois de mai 2017 en Iran. Ces facteurs continueront probablement d’influer sur la confiance des consommateurs et des investisseurs et risquent d’affaiblir davantage la consommation et l’investissement privés. Selon ce scénario, la croissance du PIB restera inférieure à 3 %. Par ailleurs, des prix pétroliers inférieurs aux prévisions pèseront à la fois sur les rece es fiscales de l’État et sur la croissance économique. À l’avenir, le principal défi économique consistera à orienter le « boom pétrolier » de manière à en faire profiter l’ensemble de la population. Ce e démarche exige non seulement de me re en œuvre le programme de réformes structurelles qui stimulera la croissance du secteur non TABLEAU 1 République islamique d’Iran / Indicateurs macroéconomiques (variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)