Évolutions récentes
Durant le premier semestre de l’année
civile iranienne (qui s’achève le 20 mars),
la croissance du PIB a atteint 7,4 % en glis-
sement annuel. Cette poussée de croissan-
ce s’explique en grande partie par le re-
bond du secteur pétrolier tant au niveau
de la production que des exportations à la
suite de la levée des sanctions, en janvier
2016, dans le cadre du Plan d’action global
commun (PAGC). L’activité économique
semble toutefois atone dans le secteur non
pétrolier, dont la croissance était de 0,9 %
en glissement annuel au premier semestre
2016, du fait que la lenteur de l’intégration
du secteur bancaire iranien avec le systè-
me bancaire mondial continue d’entraver
les IED et les échanges commerciaux. La
formation brute de capital a continué de
baisser au premier semestre 2016, ce qui
suscite des inquiétudes pour les perspecti-
ves à moyen terme. Des données économi-
ques de fréquence supérieure laissent cer-
tes apparaître des signes de croissance
dans les secteurs non pétroliers, mais ce
phénomène est de faible ampleur. Dans le
secteur de la construction, le fléchissement
de l’activité s’est ralenti grâce à l’accéléra-
tion de la croissance de l’investissement
privé dans les nouvelles constructions
après cinq trimestres consécutifs de baisse.
Signe d’un rétrécissement de l’écart entre
production réelle et potentielle, l’inflation
semble se stabiliser aux alentours de 10 %
après trois ans de tendance à la baisse. La
Banque centrale d’Iran a continué
d’exercer un strict contrôle pour préserver
la stabilité du taux de change nominal et
s’est opposée à la dépréciation de la mon-
naie principalement au moyen des réser-
ves de change alimentées par les recettes
pétrolières. En conséquence, le taux de
change réel s’est apprécié, ce qui nuit à la
compétitivité des exportations non pétro-
lières. En autorisant un accroissement du
nombre de transactions exécutées au taux
du marché, le gouvernement est parvenu
à réduire l’écart entre le taux de change
officiel et le taux de change du marché
pour le ramener de 112 % en 2012 à 14 %
en septembre 2016 — avant qu’il ne re-
monte à 20 % en décembre. La fusion pro-
jetée des deux taux est toutefois reportée à
l’exercice prochain.
Le taux de chômage a sensiblement aug-
menté pour passer à 12,7 % au deuxième
trimestre de 2016 et reste particulièrement
élevé parmi les femmes et les jeunes.
L’excédent du compte courant s’est amé-
lioré en 2016 pour atteindre environ 6,5 %
du PIB en raison d’une forte hausse des
exportations vers les principaux partenai-
res commerciaux de l’Iran, tels que l’U-
nion européenne, grâce à la levée des
sanctions économiques et à l’augmenta-
tion des livraisons de pétrole en Europe.
Le déficit budgétaire s’est légèrement
amélioré : il a enregistré 1,5 % du PIB en
2016, contre 1,9 % en 2015, en dépit de la
persistance du faible niveau des recettes
pétrolières en début d’année. Enfin, la
dette publique s’est accrue pour s’élever à
2 % du PIB en 2016.
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Grâce à la levée des sanctions, l’économie
iranienne a enregistré une forte reprise en
2016 après avoir fléchi de 1,8 % en 2015.
Pour autant, les perspectives de croissan-
ce à moyen terme semblent modestes, car
la production pétrolière est proche de sa
capacité maximale tandis que l’activité du
secteur non pétrolier est anémique et ne
s’accélérera pas tant que plusieurs condi-
tions ne seront pas remplies : reprise des
investissements étrangers directs (IED),
rétablissement des liens entre l’économie
et le système bancaire international et
accélération de la mise en œuvre des réfor-
mes intérieures. Le chômage augmente et
les pressions inflationnistes commencent
à s’intensifier.