mouvements conservateurs, orthodoxes et traditionalistes qui sont en augmentation aujourd’hui, pendant que les
mouvements et institutions religieuses qui ont fait l’effort de se conformer à une modernité sont baisse. Il essaie
même de lier croissance économique en Espagne avec l’Opéra Dei.
Quant aux autres :
Heba Ezzat, jeune politologue et docteur à l’Université du Caire présente une analyse de la crise des valeurs qui
accompagne le sécularisme à l’Ouest.
Et Abdel-wahab el-Missiri, professeur émirati à la même Université, signale la nécessité de comprendre
la complexité de sécularisme – c’est beaucoup plus qu’une séparation entre l’église et l’état.
Munir Shafiq, palestinien signale la nécessité d’avoir l’Islam comme cadre de référence.
Abdal-Wahab el-Affendi, soudanais, met l’accent sur la société civile. Pour lui, les musulmans ont mal
lu leur histoire et les événements, et aujourd’hui les régimes oppressifs attaquent quotidiennement la société
civile faible qui existe.
Fawaz Manzoor, rédacteur de la revue Afkar-Inquiry et The Muslim World Book Review pense que la
bataille de nos jours n’est pas entre l’Islam et la modernité, ni entre la foi islamique et la nationalité laïque mais
entre la foi dans un être transcendant et le projet totalitarisme pour une utopie sociale (imminente, conçue
comme la fin ultime. Alors l’Homme Islamicus n’a pas d’autre choix que de rester ferme dans sa foi d’un ordre
ultime trans-séculaire. (p.96).
Deux articles que j’ai trouvé qui présentent un particulier sont celui de Rashid Ghannoushi, leader d’al-
Nahdah (Renaissance) de Tunisie qui vit en exile et celui d’Ahmet Favutoglu, professeur turc.
Ghannoushi présente la situation de sécularisme en Afrique du Nord. Il présente la colonisation de
l’Afrique du Nord comme une tentative d’effacer l’identité culturelle des peuples. Par la suite, l’indépendance
n’était pas une vraie victoire mais une continuation du processus destructif. Et pendant que les Français n’ont pas
réussie dans leur tentative de détruire l’héritage islamique, les nationalistes tunisiens ont bien réussi au nom de
l’occidentalisme par leur imitation aveugle de l’Ouest en toute chose sauf dans la liberté, l’état de droit et la
démocratie. Le gouvernement d’indépendance est devenu une autocratie oppressive : l’élite laïque est comme
l’église du moyne-âge à l’Ouest. Le gouvernement a presque éliminé la société civile qui était toujours
charactéristique de l’Islam.
La réaction était une série de soulèvements populaires gauchistes puis libéraux et maintenant Islam
c’est-à-dire la poursuite d’une identité culturelle islamique comme fondation pour la reconstruction d’une société
civile.
La situation faucheuse de la société occidentale libérale est qu’aucune solution ne peut se trouver dans
un cadre séculariste pour réconcilier l’altruisme et l’individualisme (égoïsme). Il n’y a aucune solution saine
dans un cadre religieux qui peut prolonger la durée de la vie au-delà de ce monde et se référer à la justice divine.
Il termine avec une louange des aspects positifs du sécularisme. Les musulmans doivent admettre que leur
présence massive à l’Ouest est en partie grâce à la révolution séculariste. Jusqu’à l’établissement d’un système
consensuel islamique (shura). La meilleure alternative est un régime séculier démocratique. Un système séculier
démocratique du gouvernement est moins mauvais qu’un système despotique des gouvernements qui prétendent
être islamique. (p.123)
L’autre analyse présentée par Ahmet Dacutoglu est intéressante parce qu’il essaie de laisser de côté des
explications simplistes de l’origine du sécularisme c’est-à-dire église et clergé. Il propose qu’il y ait une
différence entre la conscience ontologique ou l’auto compréhension de Dieu, de l’univers et d’autrui dans le
christianisme et dans l’Islam.
La paradigme occidental est de proximité et particularité. Il y a une identification entre Dieu, l’homme
et la nature qui amène à un Christ semi divin et une justification ontologique d’une classe cléricale.
Le paradigme islamique est hiérarchie ontologique et unité – il ne tolère par l’émergence d’une
catégorie ontologique intermédiaire. Il nous renvoie à ces écrits sur l’auto perception (self perception). Sans
doute il a touché quelque chose d’essentiel qui mérite plus d’étude, une étude plus approfondie. Mais, on trouve
un certain flou dans l’article. Il commence avec une citation de Gellner sur l’imperméabilité de l’Islam mais il
conclu avec les efforts des civilisations révivalistes islamiques de redéfinir leur existentialité ontologique et
historique.