Le
verbe en sibine
Daniel Barreteau et Herrmann Jungraithmayr
So
“aire
1. Introduction
1
.l.
Les Sumray parlent sibine
1.2.
Classification
1.3.
Rappel bibliographique
1.4. Objet de la présente étude
2. Préalable phonologique
2.1. La structure syllabique
2.2. Les consonnes
2.3. Les voyelles
2.4. Les tons
3.
Formes lexicales et classes verbales
3.1.
Monoverbes/polyverbes/pseudo-monoverbes
3.2. Voyelle
ala
3.3. Schème tonal linéaire hautlmoyenlbas
Schème tonal complexe haut-baslbas-haut
3.4. Consonne finale obstruantelsonorante
3.5. Consonne initiale
simple/palatalisée/labialisée
3.6. Récapitulation
4. Le système aspectuel et modal
4.1.
Système général
4.2. L’aoriste
4.3. L’accompli
4.4. Le nom verbal et les formations d’inaccompli:
4.5. Le subjonctif
Le progressif et l’ingressif
a) Le subjonctif présent
b) Le subjonctif passé
5. Dérivation
5.1
.
Les pluriels
5.2. Les causatifs
6.
Liste de verbes
7.
Discussion
f
-.
~
192
Il
-
-
.
.
.-
I-
.a
-
.i
perfective”
in
the works
of
H. Jungraithmayr and in Semitic and HamitoSemitic scholarship.
Furthermore,
it
is an adequate descriptive term
for
what I believe
to
be the primary semantic
content
of
the verb formations
so
labelled. This again links up with
the
historical hypothesis
and 1973/74 with a grant from
on of Lamang phonology, morpho
is a retention of Proto-Chadic verb plurals.
Bibliography
aspect and related problems.
Cambridge.
African Languages
Jungraithmayr, H. 1974.
A
ten
Paper presented to the 2n ur stage model for the development
o
ational Congress on Hamito-Semitic
uage. Ph.
D.
dissertation Michigan.
s
in Migama.
AuÜ
60: 163-77.
froasiatic?) verb base formation. In
Papers in ‘Chadic linguis-
erb stems and the marking
of
mood, aktionsart, and
aspect
in
1917b. Pattern
1979,
Gramma
199-233. Leiden.
aspect system. Proceedings of the 3rd International Hamito-Semitic Congress. London.
(in
prep.)
A
Grammar
of
the Lamang Language
(Gwhd
Lhmhg).
(Afrikanistische Forschungen
Vol. 9). Glückstadt.
191
!
1. Introduction
1.1. Les Sumray parlent sibine
i
Les Sumray
-
population de la République du Tchad qui se désigne elle-
même comme
sgmrà
(tun ‘Sbmr;ay)),
sìmri
(tune Sumray)),
shmräy
des Sumray))
-
parlent la ((langue sibine))
bi
sìbínb.
Bien que l’appellation de ((sumray)) soit plus connue dans la littkrature, nous utili-
serons néanmoins le terme de ((sibinen pour désigner la langue ainsi que le font les
locuteurs eux-mêmes.
1.2.
Classification
Le sibine (somray
ou
sumray) a été.classé dans le sous-groupe ctsomray-miltu)) par
J.P. Caprile et
H.
Jungraithmayr (1973)’ lui-même faisant partie du groupe ouest-
est de la famille tchadique dans la classification de
H.
Jungraithmayr (1981) dans
Les langues dans le monde arzcien et moderne
(Paris, CNRS).
Dans la récente classification de P. Newman (1977), le groupe aomrai)) est situé
dans la sous-branche A, branche est de la famille tchadique. Cette dernière classifica-
tion a été reprise par D. Barreteau et
P.
Newman dans
l’Inventaire
[.
.
.]
du CILF
(1978).
Dans
H.
Jungraithmayr et
K.
Shimizu (1981), le sibinelsumray se trouve classé
dans ((East ChadiclSouthern Branch/Group 23)).
,
I
1.3. Rappel bibliographique
En dehors des premiers documents publiés sur le wmray))2
,
les études du sibine
commencent
à
partir d’enquêtes qui ont été menées
sur
le terrain par
H.
Jungraith-
mayr en 1973, puis en 1975/763.
Un premier aspect du système verbal a été décrit par
H.
Jungraithmayr dans une
communication au 12e Congrès de la Société des Langues de l’Afrique de l’Ouest
Cet essai fut repris par P. Newman dans son étude générale sur ((The formation of
Enfii,
H.
Jungraithmayr
fit
une description plus générale et plus détaillée du
N
(Ifé, 1976), communication qui a été publiée en 1979.
the Imperfective Verb Stem in Chadic)) (1 977).
système verbal dans sa ((Présentation d’un conte en sibine
[.
.
.I))
(1 978).
/‘
1.4. Objet de la présente etude
Dans cette dernière description,
H.
Jungraithmayr devait citer les verbes, dans son
vocabulaire sibine-français,
sous
trois formes: ((aoriste, verbonominal et passé com-
POSé))
.
Afin d’éviter une telle surcharge dans le lexique, nous allons tenter d’expliciter le
fonction_n_e_ment du système verbal en essayant de déterminer la nature sous-jacente
193
,
des bases verbales
-
qui serviront de formes lexicales uniques
-,
de les analyser et de
les répartir en plusieurs classes selon des critères déterminants dans la langue et de
formuler des règles générales qui permettront de dériver les différentes formations
verbales.
-
proposer des formes lexicales morphophonologiques uniques pour chaque verbe
-
élaborer des règles, aussi simples que possible, de formation des différents thèmes
aspectuels et modaux.
Notre but est donc double:
2. Préalable phonologique
2.1
.
La structure syllabique
Nous poserons que le sibine n’admet que des syllabes de type
CV
et
CVC
,
la con-
sonne initiale pouvant être simple, palatalisée ou labialisée.
Afin de souligner la régularité de cette structure syllabique, nous considérerons
l’occlusive glottale
7
comme un phonème
à
part entière et nous la noterons systéma-
tiquement malgré une distribution lacunaire: ce phonème n’est attesté qu’à l’initiale
de mot.
Le
sibine ne comporte de groupe consonantique ni en initiale ni en finale de syl-
labe: *CCV(C), *CVCC, mais peut presenter des séquences de deux consonnes
à
la frontière de deux syllabes:
CVC-CV(C)
oh
il faut noter que, dans les véritables’cas
(phonétiques) de succession consonantique, la première consonne est nécessairement
une sonorante.
Comme l’a signalé
H.
Jungraithmayr (1978: 179-180), il existe également des
syllabes de type
CVV,
avec voyelle longue, mais elles ne sont pas lexicales: elles
résultent de faits morphologiques (formation du nom verbal avec suffixe vocalique)
ou
phonétiques (élision d’une consonne sonorante entre deux voyelles identiques).
,
2.2. Les consonnes
a)
Consonnes
simples/palatalisées/labialisées
Trois séries de consonnes doivent être distinguées
à
l’initiale de mot: des consonnes
simples, des consonnes palatalisées et des consonnes labialisées.
Les consonnes palatalisées et labialisées ne sont attestées qu’à l’initiale, tandis
que les consonnes simples sont admises dans toutes les positions.
Nous supposerons que toutes les consonnes simples,
ou
consonnes de base, peu-
vent être labialisée, bien que nous n’ayions pas trouvé d’exemples dans notre corpus
avec
qw
,
rw
et
rw
.
Le nombre de consonnes palatalisées est plus restreint puisque nous n’avons relevé
que les consonnes:
by,
py
,
&y,
ty
,
ay,
sy
,
ly
et
ky4.
I1 faut noter ici que les consonnes (simples) palatales
?y,
c,
j,
r,
F
et
y,
peuvent être
labialisées: 7yw,
cw
,
jw
,
rw
(?),
FW
et
yw
,
mais que les consonnes palatalisées ne peu-
194
vent pas être simultanément labialisées. Bien que nous n’ayions pas trouvé les conson-
nes
?y
et
c
en finale de mot, nous les considérerons comme des consonnes simples du
fait qu’elles sont attestées
sous
forme lahialisée. De même, nous interpréterons
r
comme une consonne simple (rétroflexe palatale) du fait qu’elle est attestée en finale
de mot, même si nous n’avons pas trouvé d’exemple avec
yw.
Cela nous permet de formuler une règle générale selon laquelle les traits de pala-
talisation et de labialisation ne peuvent pas se rapporter simultanément
à
une même
consonne.
Remarque
1.
Dans la suite de cet exposé, nous symboliserons par
Cy
l’ensemble des conson-
nes palatalisées, par
Cw
l’ensemble des consonnes labialisées, et par
C
l’ensemble des conson-
nes simples,
C(y/w)
signifiant que la consonne peut être simple, palatalisée
ou
labialisée.
Pour des raisons de commodité typographique, nous ne noterons pas en exposant les ap-
pendices palatal et labiovélaire bien que les consonnes palatalisées et labialisées fonction-
nent comme des phonèmes uniques.
Remarque
2.
La distinction entre les consonnes palatalisées et les consonnes palatales d’une
part, la serie des consonnes labialisées et la semi-voyelle labiovélaire
w,
d’autre part, n’est pas
trBs nette:
h
l’aoriste,
toutes les consonnes palatalisées et latiialisées ont une influence sur
les voyelles subséquentes (la voyelle lexicale
a
se réalise
A
aprbs
Cy-
et
Cw-,
la voyelle
a
se
réalisent respectivement
i
et
u
dans ces mêmes contextes), 1.es consonnes palatales et la semi-
voyelle
w
ont parfois, mais non le plus souvent, la même influence. L’ambiguité de compor-
tement de
ces
consonnes simples est illustré par les exemples ci-après (cf. page suivante).
Notons que la consonne
?y,
que nous classons parmi les consonnes palatales simples, a
une influence de fermeture de la voyelle subséquente dans les deux exemples attestés:
?YA
ail
tuea et
íT
(cil
se couche))
-
avec une forme apparemment irrégulière pour le second
l’on attendrait
*?YK
palatales
labiovélaire
v
influence
cida”
‘il coupe’
7ajìl
‘i1
mo-nte’
~
‘il nache’
pÀm
‘il peut’
yh
‘elle accouche’
yid5 ‘il mord’
wïïm
‘il
mange’
wxr
‘il reste’
non-influence
~ ~
cáw
‘elle balance’
c‘am
‘il
transperce’
7ájjBm
‘il répète’
pà:á
‘il danse’
‘il repart’
‘il
saisit’
way
‘il
dit’
‘il
rôtit’
b) Consonnes obstruantes/sonorantes
Parmi les consonnes simples une autre partition s’opère entre les consonnes
obstruantes
(Co)
et les consonnes sonorantes
(C,),
les premiètes n’étant jamais at-
testées en finale de mot (sauf dans des idéophones et des emprunts).
195
1 / 42 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !