Plan d’action de l’Ontario contre le changement climatique : répercussions pour les entreprises et le gouvernement | 1
Les participants assujettis au marché
de plafonnement et d’échange de droits
d’émissions de carbone de l’Ontario, soit
les sociétés exploitant des installations qui
émettent plus de 25 000 tonnes d’équivalents
de dioxyde de carbone (éq. CO2), appelés
grands émetteurs naux (« GEF »), doivent
réduire leurs émissions de gaz à effet de serre
(GES) internes à un niveau convenu, ou
plafond, ou compenser les émissions dépassant
le niveau établi au cours de chaque période de
conformité, en acquérant des crédits ou des
quotas d’émission. La première période de
conformité prend effet le 1er janvier 2017.
Les sociétés exploitant des installations qui
émettent moins de 25 000 tonnes d’éq. CO2
peuvent adhérer au programme volontairement.
Elles seront alors, elles aussi, assujetties à
un plafonnement et leurs émissions devront
être vériées.
Au cours de la première période de conformité,
les GEF peuvent s’attendre à se voir attribuer
gratuitement une grande partie des quotas
d’émission, chacun équivalent à une tonne
d’éq. CO2, pour satisfaire aux exigences de
conformité. Toutefois, les quotas d’émission
alloués décroîtront année après année. Les
sociétés devront alors investir dans des
initiatives de réduction des émissions ou
acquérir tout quota supplémentaire requis dans
le cadre d’une mise aux enchères ou sur le
marché secondaire.
Des crédits compensatoires peuvent aussi être
utilisés au lieu des quotas d’émission, mais
seulement jusqu’à hauteur de 8 %. Toutefois, les
protocoles de projet de crédits compensatoires
sont toujours en cours d’élaboration, tout
comme l’est la réglementation des crédits pour
réduction anticipée que le gouvernement de
l’Ontario reconnaîtra pour récompenser les
mesures hâtives ayant réduit les gaz à effet
de serre.
Incidences comptables et scales
pour les sociétés
Le traitement comptable des émissions dans
les états nanciers varie considérablement
même dans des marchés établis comme ceux de
l’Union européenne. À l’heure actuelle, aucune
directive comptable obligatoire n’a encore été
publiée concernant les crédits d’émission, et
différentes opinions et interprétations sont
utilisées. Les sociétés devront donc élaborer
un point de vue fondé sur leur référentiel
comptable actuel et les consultations qu’elles
auront auprès de conseillers et d’auditeurs.
Pour le moment, les émetteurs doivent
choisir leur méthode comptable, l’expliquer
et l’appliquer de façon constante au l du
temps. La coexistence de différents modes de
présentation de l’information nancière ne
facilite pas la comparabilité et la transparence
tant que les conseils des normes comptables
concernées ne se sont pas penchés sur le sujet
des émissions.
De la même façon, la Loi de l’impôt sur le
revenu fédérale ne contient aucune disposition
traitant précisément des régimes d’échange
de droits d’émission. Par conséquent, les
conséquences scales sont déterminées par
l’application de principes généraux, ce qui
soulève deux préoccupations touchant la double
imposition et les ux de trésorerie.
Tout d’abord, si le gouvernement de l’Ontario
décide d’attribuer des quotas d’émission
sans contrepartie, la valeur du nombre de
quotas reçus devra être incluse dans le revenu
imposable. Toutefois, aucune disposition
de la Loi de l’impôt sur le revenu ne prévoit
d’ajustement au montant du coût correspondant
à des ns scales. Une double imposition peut
donc se produire si les quotas d’émission sont
cédés par la suite.
Ensuite, à la réception du quota d’émission sans
contrepartie, un montant de néant doit être
inclus dans le revenu imposable. Toutefois, la
déduction correspondante n’est pas permise
jusqu’à ce qu’elle soit ultérieurement engagée,
ce qui a une incidence sur les ux de trésorerie
si l’écart est important entre la date d’inclusion
et la date de déduction.
Bien que le budget fédéral ait suggéré
d’examiner la Loi de l’impôt sur le revenu
pour répondre à ces préoccupations, aucune
disposition législative précise n’a été fournie.
Marché de plafonnement et d’échange de
droits d’émission de carbone de l’Ontario