Interview de Marc Laforet
Comment avez-vous rencontré Anne-Laurence Fitère ?
Par un biais pour le moins inattendu : c’est mon chat qui est à l’origine de notre
rencontre en 2009... À la campagne, il disparaissait souvent de chez moi et c’est en
partant à sa recherche que j’ai fait la connaissance d’Anne-Laurence Fitère, une voisine
récemment arrivée, chez qui ledit chat aimait se faire cajoler ! Ensuite, nous nous
sommes vus régulièrement et liés d'amitié : on peut dire que le chat nous a réunis !
Vous êtes pianiste, quel a été votre parcours ?
J’ai commencé le piano à l'âge de cinq ans et donné mon premier concert à huit ans. Le
pianiste auquel je vouais une grande admiration était Arthur Rubinstein : je devais avoir
une dizaine d’années quand je lui ai envoyé une lettre. Il m’a répondu et j’ai alors eu la
chance de le rencontrer. J’ai pu travailler avec lui régulièrement entre 1976 et 1980,
jusqu’au moment où il est allé s’installer en Suisse : cela reste un des souvenirs
marquants de ma vie. Après le Conservatoire de Paris, en 1985, j’ai participé à Varsovie
au concours international Frédéric Chopin, compositeur pour lequel j’ai toujours eu une
prédilection ; j'y ai obtenu la médaille d'argent et le prix spécial pour la meilleure
interprétation des Mazurkas.
Comment sont nés Les Contes de la Plume Blanche ?
Anne-Laurence aimait profondément l’écriture et la musique et elle ne concevait sa vie
qu'en la dédiant aux autres: c'est ainsi qu'en 2011, elle a entrepris l'écriture des Contes
de la Plume Blanche en pensant aux jeunes malades qu'elle côtoyait dans les hôpitaux,
afin de leur apporter du réconfort, une évasion spirituelle face à leur quotidien si difficile.
Anne-Laurence m’a exposé son projet - écrire des contes pour enfants en associant texte
et musique -, elle m’a demandé ce que j’en pensais et si je souhaitais le porter avec elle :
j’ai tout de suite dit oui, avec enthousiasme.
Après, tout s’est mis en place progressivement. Les éditions du Cherche-midi nous ont
apporté leur savoir-faire ; les comédiens, les interprètes, les techniciens du son et les
plus proches d'Anne-Laurence ont contribué généreusement à la réalisation ; la
distribution dans les hôpitaux a été possible grâce à l’appui des associations. Et sans le
soutien de la Caisse d’Epargne Ile-de-France, ce projet n'aurait pas pu voir le jour.
Expliquez-nous vos choix musicaux pour les différents textes
Anne-Laurence voulait associer aux contes des morceaux de musique dont les notes
répondraient aux mots, prolongeant leur magie. A la lecture de ses textes, je lui ai
proposé deux ou trois morceaux de piano pour chaque conte, en optant pour la diversité
des compositeurs, afin de les faire découvrir aux enfants : Chopin, Mozart, Debussy,
Rachmaninov, Scarlatti… Anne-Laurence a écouté l'ensemble de ces œuvres et choisi
pour chaque conte celle qui lui semblait la plus en harmonie avec ses mots: je dois dire
que nos choix étaient similaires, nous étions sur la même longueur d’onde.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux sociétaires ?
Je suis heureux qu'en hommage à son auteur ce projet ait pu aller à son terme; il était
vraiment en phase avec la philosophie humaniste et solidaire de la Caisse d’Epargne Ile-
de-France. Ce livre est destiné aux enfants malades mais pas seulement : il peut procurer
beaucoup de joies et de découvertes à tous les enfants de six à douze ans. AD