basse tension, pression contrôlée et métallisation - sempa

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Journées scientifiques SEMPA
Institut de Chimie Séparative de Marcoule
27-29 mars 2013
Matériaux isolants en MEB :
Basse tension, pression contrôlée
et métallisation
Francine Roussel-Dherbey
Grenoble INP/CMTC
CMTC
Plateforme de caractérisation
des matériaux de Grenoble INP
Rayons X
1 Diffractomètre X D8 Advance Bruker
1 Diffractomètre X X'Pert PRO MPD PANalytical
1 Diffractomètre X 5 cercles Rigaku
avec anode tournante
Microscopie électronique
et techniques d’analyse associées
1 MEB FEG FEI QUANTA 250 Environnemental avec EDS
1 MEB FEG ZEISS Ultra 55 avec EDS & EBSD
1 MEB-FIB ZEISS NVision 40, Fondation Nanosciences
(en partenariat avec les plateformes PFNC & PTA)
1 Microsonde de Casting CAMECA SX50 (WDS)
3 MEB conventionnels avec EDS (Philips XL30, …)
1 MET JEOL 2010 200 kV LaB6 avec EDS
Spectrométrie Raman
► Au service : de la recherche, de la formation, des entreprises
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1 Spectromètre Raman T64000
(+ centre commun LEPMI, CEA, CMTC)
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Francine Roussel
Matériaux isolants en MEB
Observation d’échantillons peu conducteurs ou isolants
avec un MEB-W ou avec un MEB-FEG à haute tension (conditions analytiques)
électrons
primaires
rayons X
E0
émissions
électroniques
Effets de "charge"
accumulation de charges en surface de l'échantillon
Nombreux artéfacts en imagerie et en microanalyse X ...
ou imagerie rendue impossible selon la nature de l'échantillon !
Exemple d’images MEB d’un voile de verre réalisées sans métallisation à 20kV :
Images SE et BSE de la même zone de l’échantillon
Voile de verre :
fibres de verre
liées par un polymère
zones très contrastées
lignes plus ou moins brillantes
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coupures d'images
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Francine Roussel
Origine des effets de charge
Ces "charges" sont dues essentiellement à la différence entre la profondeur de pénétration des
électrons du faisceau et la profondeur d'échappée des électrons secondaires.
Compétition entre :
-
les électrons injectés dans l'échantillon
par le faisceau primaire
(contribution à une charge négative)
-
et les électrons émis par l'échantillon
(contribution à une charge positive)
Solutions pour éliminer les effets de charges
☺ Travailler à basse tension avec un MEB-FEG
☺ Travailler avec un MEB à pression contrôlée
☺ Sinon nécessité de "métalliser" la surface des échantillons non conducteurs !
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Francine Roussel
Imagerie à basse tension avec un MEB-FEG
Existence de 2 tensions d’accélération dites d'équilibre
(point isoélectrique) où l’effet de charge s’annule.
Ces tensions sont comprises entre quelques centaines de
volts et 3kV pour la majorité des isolants.
Nécessité d’utiliser un MEB-FEG
Exemple d’images MEB-FEG d’un voile de verre réalisées sans métallisation
à haute tension 20kV
à basse tension 1kV
FEI Quanta 250 FEG
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Francine Roussel
Imagerie avec un MEB à pression contrôlée
Lors de l'interaction du faisceau d'électrons avec le gaz de l'enceinte,
il y a création d’ions positifs.
Ces ions positifs vont annihiler les charges négatives présentes en
surface de l'échantillon (neutralisation totale ou partielle de la surface)
Observation d'échantillons isolants sans métallisation
Exemple d’images MEB d’un voile de verre réalisées sans métallisation
en haut vide à 20kV
en low vacuum à 100Pa à 20kV
Utilisation d’un détecteur
spécifique à la pression
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Francine Roussel
Imagerie avec une métallisation de la surface
" Métalliser " la surface de l'échantillon
et assurer un contact électrique avec le
porte-échantillon
Exemple d’images MEB d’un voile de verre réalisées à 20kV
sans métallisation
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avec une métallisation
au carbone d’épaisseur ∼15nm
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Chap. sur la Métallisation
F. Roussel, F. Brisset
Francine Roussel
Exemple d’images sur les fibres de verre
MEB-W 20kV sans métallisation
MEB-FEG 1kV sans métallisation
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MEB-W 20kV avec métallisation
MEB-VP 100Pa 20kV sans métallisation
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Francine Roussel
Exemple d’images sur une poudre de Carbonate de Li
MEB-W 15kV sans métallisation
MEB-FEG 2kV sans métallisation
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MEB-W 15kV avec métallisation
MEB-VP 100Pa 15kV sans métallisation
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Francine Roussel
Exemple d’images sur un papier adhésif
MEB-W 15kV sans métallisation
MEB-FEG 1,5kV sans métallisation
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MEB-W 15kV avec métallisation
MEB-VP 100Pa 15kV sans métallisation
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Francine Roussel
La métallisation des échantillons en MEB : Quel matériau déposer ?
Divers types de matériaux conducteurs en faibles épaisseurs comprises entre 1nm et 20nm.
En MEB, on utilise de préférence des métaux possédant une faible résistivité Au, Au-Pd, Pt…
Ce critère est souvent incompatible avec la microanalyse X en raison de l'absorption que
provoquent ces métaux.
On utilise alors le carbone, mais en dépôt épais, car sa conduction est limitée.
1 - Il est pratiquement impossible d'enlever complètement la couche de métallisation
déposée sans inconvénient pour la surface !
2 - Penser également au contact électrique échantillon-support
(laque Ag ou C, scotch Cu ou C…) !
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Francine Roussel
Les différentes techniques de métallisation
1 - L’évaporation (cas des dépôts carbone)
Principe
Dépôts de carbone obtenus par sublimation (ou "flash")
d'une tresse de carbone sous vide primaire ou secondaire,
ou par obtention d’un arc entre deux électrodes de graphite
taillées (crayons carbone) sous vide secondaire.
Utilisation rapide, peu cher, peu d'entretien.
Epaisseur de dépôt
L'épaisseur dépend du diamètre de la tresse de carbone et de la distance tresse – échantillon, du temps de dépôt
pour les crayons. (voir colorimètre)
☺ Une couche de 10nm suffit pour évacuer les charges et permettre des observations aisées.
☺ Faible absorption des rayons X de faible énergie pour l'E.D.S. (cas des éléments légers tels que O, F, N, C, B) et
pas d'interférence avec les pics d'éléments de l'échantillon contrairement à l'or.
Elexience
Quorum Technologies
Leica
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Les différentes techniques de métallisation
1 - L’évaporation
Principe
- évaporation d’un matériau par chauffage d’une charge située dans un
creuset
- transfert des particules évaporées de la charge vers le substrat
- Condensation de ces mêmes particules à la surface du substrat
Il existe différentes méthodes de chauffage :
- l’effet Joule
- l’induction, le chauffage dépasse rarement 1700°C
- le canon à électrons permet l'évaporation ou la sublimation de tous les
matériaux métalliques ou minéraux, avec de préférence un vide en deçà de
10-4mbar pour éviter d’user trop vite le filament qui émet les électrons
Jeol
Eloïse
Cressington
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Francine Roussel
Les différentes techniques de métallisation
1 - L’évaporation (suite)
M .10 −4
x=
4.π .ρ .d 2
Epaisseur de dépôt
La vitesse de dépôt augmente avec la température et la qualité du vide.
L'épaisseur déposée par évaporation peut être estimée, dans le cas
d'une source ponctuelle émettant dans toutes les directions, à partir de
la relation ci-contre.
x
M
ρ
d
épaisseur déposée en µm
masse évaporée en g
masse volumique du matériau évaporé en g/cm3
distance de la source à l'échantillon en cm
En MEB conventionnelle à 20kV, on peut déposer jusqu'à 20 ou 30nm sur des céramiques ou des verres,
et 10nm sur métaux pour augmenter l'émission secondaire.
Etapes de formation du dépôt (condensation d'un métal dans le vide)
Exemple : Croissance d'un film de Ag à 293K.
Après l'étape de nucléation, croissance latérale des grains (a-e)
Puis apparition de petits grains sur les grains existants (f-h)
Puis coalescence (i-l) jusqu'à un film continu (m).
Un dépôt épais de 3 à 5nm, même discontinu, est suffisant
pour une observation correcte d'un isolant au MEB à 5kV.
Peters et al. (1984)
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Francine Roussel
Les différentes techniques de métallisation
2a – La pulvérisation cathodique ou sputtering
Principe
L'établissement d'une décharge électrique entre deux électrodes conductrices
placées dans une enceinte où règne une pression réduite de gaz inerte,
entraîne l'apparition à l'anode d'une couche mince du composé constituant
l'électrode antagoniste. (Grove et Plucker 1852)
Le matériau à déposer dit "cible" (plaque de quelques millimètres d'épaisseur) est
fixé à la cathode portée à une tension négative de 3kV à 5kV.
L'anode, disposée parallèlement à la cible, est généralement maintenue à la masse
et sert de surface pour disposer les échantillons à métalliser.
Lorsque la pression résiduelle dans l'enceinte est comprise entre 1Pa et 100Pa, le
champ électrique crée entre les deux électrodes provoque l'ionisation du gaz
résiduel (plasma). Cette ionisation apparaît sous forme d'un nuage luminescent
localisé entre les deux électrodes.
Le dépôt sur les échantillons est dû à la condensation d'atomes provenant de la
cible, expulsés de celle-ci sous l'effet de l'impact d'ions positifs contenus dans le gaz,
et attirés par la cible du fait de sa polarisation négative (bombardement ionique).
Epaisseur de dépôt
Synergie 4
Denton Vacuum
La pulvérisation cathodique est omnidirectionnelle.
L'épaisseur déposée par pulvérisation cathodique est donnée par la formule.
x = K .I .V . t
x
K
I
V
t
épaisseur déposée
fonction du matériau déposé, du gaz, de la pression, de la distance échantillon - cathode
intensité de décharge du plasma
valeur de la haute tension
temps de pulvérisation
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Francine Roussel
Les différentes techniques de métallisation
2b – La pulvérisation magnétron
Sous l'effet du bombardement ionique, des électrons
secondaires sont éjectés par la cathode. Les électrons qui ne
rencontrent pas de molécules de gaz s'éloignent
perpendiculairement à la cathode et sont captés par l'anode.
On superpose au champ électrique un champ magnétique,
perpendiculaire à celui-ci. Les trajectoires électroniques
s'enroulent autour des lignes de champ magnétique,
augmentant considérablement les chances d'ioniser une
molécule de gaz au voisinage de la cathode.
La décharge magnétron se caractérise par un degré
d'ionisation élevé. Tous les appareils récents sont équipés
d'un magnétron.
Leica
Eloïse
Cressington
2c – La pulvérisation par canons à ions
Bombardement de la cible par un faisceau d'ions. La qualité
du dépôt dépend de la vitesse de pulvérisation de la cible.
Les ions utilisés sont souvent des ions argon. Cette
technique génère un dépôt avec des grains très fins.
Le faisceau d'ions peut aussi être utilisé soit pour nettoyer la
surface de l'échantillon en retirant les couches superficielles :
contamination, oxyde, résidu de polissage, soit pour décaper
plus en profondeur et révéler les structures internes.
Gatan
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La métallisation : Comment mesurer l’épaisseur de dépôt ?
Mesure de la fréquence d'oscillation d'un quartz
mesure in situ au cours de la croissance du dépôt
nécessité d'un étalonnage préalable
Résolution d’équations
Dispositif de quartz oscillant
Courbes fournies par les constructeurs d'appareils
de métallisation d'une précision suffisante pour donner
un ordre de grandeur de l'épaisseur
Mesure des épaisseurs de manière analytique
WDS associé à un logiciel de mesure de couches
Abaques faits "maison" : exemple du colorimètre CMTC
Estimation de l'épaisseur de carbone déposée à la fois sur un support de
papier blanc et sur l'échantillon, par comparaison visuelle du niveau de
gris obtenu sur le papier à une échelle de niveaux de gris correspondant
à des épaisseurs étalonnées.
Document JEOL
Ion sputter JFC-1100
1 - Dépôts successifs de carbone sur un fragment de monocristal de Si
(wafer) disposé sur une petite surface de papier blanc pour différentes
distances tresse de carbone - échantillon
2 – Mesure des intensités des raies Kα du Si et du C rapportées aux
intensités de témoins purs effectuée par spectrométrie WDS
3 - Calcul de l'épaisseur de la couche de carbone sur le silicium à l'aide
de logiciels pour échantillons stratifiés à partir des données WDS.
Colorimètre CMTC – tresse simple de Carbone
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Exemples de métallisations observées au MEB
Circuit intégré
MEB-W
Image SE
Métallisation Au
dépôt fin à gauche
dépôt épais à droite
Membrane polymère poreuse
Image SE
Métallisation Carbone (20nm)
MEB-W à gauche
MEB-FEG à droite
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Exemples de métallisations observées au MEB
Il faut ajuster l’épaisseur du dépôt à la résolution du microscope.
MEB-FEG
Image SE
G x100 000
20 nm de carbone
200 nm
MEB-FEG
Image SE
G x100 000
0.5 nm d'Au-Pd
200 nm
La métallisation peut néanmoins être visible à plus fort grandissement.
MEB-FEG
Image SE
G x200 000
1 nm de Pt
20 nm
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MEB-FEG
Image SE
G x200 000
1 nm de Au-Pd
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20 nm
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Francine Roussel
En résumé,
L’observation d’échantillons isolants peut se faire :
en travaillant à basse tension avec un MEB-FEG
en travaillant avec un MEB à pression contrôlée
ou en cumulant les 2 ! (échantillons fragiles)
Tendance actuelle en MEB : travailler à faible dose
(faible courant qq10pA, faible tension inf à 500V)
Exemple d’une fibre textile avec un dépôt Ag/TiO2
Basse tension 5kV et Mode LV 200Pa
L’observation d’échantillons peu conducteurs ou isolants peut nécessiter une métallisation
(travail avec un MEB-W ou un MEB-FEG à haute tension pour des applications analytiques).
Nombreuses techniques : évaporation, pulvérisation cathodique,
pulvérisation magnétron, canons à ions ….
Nombreux matériaux déposables Pt, Au-Pd, C,… épaisseurs entre 1nm et 20nm,
mesures d’épaisseur ….
Nombreux fournisseurs : http://mr.gnmeba.free.fr Rubrique Distributeurs Constructeurs
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