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résultats observés. Nous nous poserons pour finir la question de l’échelle à laquelle les
organismes perçoivent le paysage, donnée cruciale pour comprendre à quelle échelle celui-ci
influence la diversité spécifique.
1. Facteurs du paysage pouvant influencer la diversité des espèces généralistes
et/ou spécialistes
1.1. Surface de l’habitat
L’étude de la relation entre la surface d’un habitat et le nombre d’espèces présentes
n’est pas nouvelle. Elle fut modélisée par Olaf Arrhenius en 1921 sous la forme :
S = cAz ou logS = log c + z.log A
(appelée « relation espèces-surface »)
où S désigne le nombre d’espèces, A la surface considérée et c une constante propre au groupe
biologique étudié. Sous sa forme logarithmique l’équation donne une réponse linéaire, dont le
paramètre z représente le coefficient directeur, décrivant donc la force de la relation (plus z est
grand, plus la richesse spécifique augmente avec la surface).
Différentes études ont montré que cette règle, l’une des plus robustes et générales de
l’écologie (Holt et al.1999), s’applique aux insectes phytophages comme les Lépidoptères
(Steffan-Dewenter & Tscharntke 2000), les Hyménoptères (Steffan-Dewenter 2003), les
Hémiptères ou les Coléoptères (Zabel & Tscharntke 1998). Cependant, les espèces
généralistes et les spécialistes présentent-elles la même réponse à la taille de leur habitat ? Il
semblerait que non. En effet, même si l’existence d’une telle relation a été vérifiée dans les
deux groupes, elle apparaît plus forte chez les spécialistes, c’est-à-dire que la richesse
spécifique augmente plus rapidement avec la surface que chez les généralistes (Zabel &
Tscharntke 1998 ; Steffan-Dewenter & Tscharntke 2000). Steffan-Dewenter & Tscharntke
(2000) ont même démontré une relation positive et significative entre le degré de
spécialisation trophique et la valeur du paramètre z, ce qui tend à généraliser ce résultat chez
les espèces étudiées.
Cette différence de réponse entre généralistes et spécialistes serait liée au fait que (i) la
diversité végétale augmente avec la surface de l’habitat (Steffan-Dewenter & Tscharntke
2000) et (ii) la plupart des insectes phytophages sont des spécialistes (Jaenike 1990). Ainsi,
chaque nouvelle espèce de plante présente dans un habitat donné forme de fait une (ou
plusieurs) nouvelle(s) unité(s) de ressource (ou taches, réparties discrètement dans l’espace).
Chaque nouvelle plante permet ainsi l’installation d’au moins une nouvelle espèce de