Expliquer BSD
Au cours des années 1980, un grand nombre de fabricants de stations de travail sont apparus. La plupart préfé-
raient acheter des licences UNIX® plutôt que de développer leur propre système d'exploitation. En particulier, Sun
Microsystems acheta une licence UNIX® et implémenta une version de 4.2BSD, appelée SunOS™. Lorsque AT&T
fut autorisée à exploiter commercialement UNIX®, elle commença avec une implémentation réduite à l'essentiel
appelée System III, rapidement suivie par la version System V. Le code de System V ne comprenait pas de gestion
réseau, de sorte que toutes les implémentations incluaient des logiciels additionnels issus de BSD, y compris les
applications gérant TCP/IP, mais également des utilitaires tels que l'interpréteur de commandes csh et l'éditeur vi.
Ensemble, ces améliorations, étaient connues comme étant les Extensions Berkeley.
Les bandes BSD contenaient du code source d'AT&T et, par conséquent, nécessitaient une licence source UNIX®.
Vers 1990, les finances du CSRG s'épuisèrent et le groupe fut dissout. Quelques membres décidèrent alors de fournir
le code BSD, qui était Open Source, sans le code propriétaire d'AT&T. Ceci donna la Networking Tape 2, aussi connue
sous le nom Net/2. Net/2 n'était pas un système d'exploitation complet: environs 20% du code du noyau manquait.
L'un des membres du CSRG, William F. Jolitz, écrivit le code manquant et le publia au début de l'année 1992 sous
le nom 386BSD. Au même moment, un groupe d'anciens membres du CSRG, créa une entreprise nommée Berkeley
Software Design Inc. qui publia une version bêta d'un système d'exploitation nommé BSD/386, basé sur le même
code source. Le nom du système d'exploitation sera changé plus tard en BSD/OS.
386BSD ne devint jamais un système d'exploitation stable. Mais deux autres projets dérivés apparurent dès 1993:
NetBSD et FreeBSD. La divergence originelle entre ces deux projets s'explique par le fait que certains furent plus pa-
tients que d'autres dans l'attente d'améliorations de 386BSD: le groupe NetBSD commença dès le debut de l'année,
alors que la première version de FreeBSD ne fut pas disponible avant la n de l'année. Entre temps, les codes avaient
suffisamment divergés qu'une fusion paraissait difficile. De plus, les projets avaient des objectifs différents, comme
nous le verrons par la suite. En 1996, OpenBSD dériva de NetBSD et, en 2003, DragonFlyBSD dériva de FreeBSD.
3.Pourquoi BSD n'est-il pas mieux connu?
Un certain nombre de raisons font que BSD reste relativement inconnu:
1. Les développeurs BSD portent souvent plus d'intérêt à l'amélioration de leur code qu'à sa promotion.
2. Une grande partie de la popularité de Linux est due à des facteurs extérieurs au projet, tels que la presse, ou
les sociétés créées pour vendre des services liés à Linux. Jusqu'à récemment, les systèmes BSD Open Source
n'avaient pas de tels partisans.
3. Les développeurs BSD ont tendance à être plus expérimentés que les développeurs Linux et ressentent moins
le besoin de réaliser un système simple à utiliser. Les nouveaux venus on donc tendance à se sentir plus à l'aise
avec Linux.
4. En 1992, AT&T poursuivit en justice BSDI, la société qui commercialisait BSD/386, en prétendant que son produit
utilisait du code source dont la propriété intellectuelle revenait à AT&T. L'affaire a été réglée à l'amiable en
1994, mais le spectre de ce litige à continué à hanter les esprits. Pas plus tard qu'en mars 2000, un article publié
sur le Web prétendait que cette affaire n'avait été que «récemment réglée».
Un des points que ce procès a bien clarifié est la question du nom: dans les années 1980, BSD était connu comme
«BSD UNIX®». Avec la suppression des derniers vestiges de son code AT&T, BSD a également perdu le droit
de s'appeler UNIX®. Ainsi, vous pourrez voir des livres dont le titre fait référence au «système d'exploitation
UNIX® 4.3BSD» et au «système d'exploitation 4.4BSD».
5. Il existe une idée selon laquelle les projets BSD seraient fragmentés et concurrents. Le Wall Street Journal a
même parlé d'une «balkanisation» des projets BSD. Tout comme les poursuites judiciaires, cette perception
se base sur de vieilles histoires.
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