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Hépatite chronique virale C.
Nodule lymphoïde
intra−portal, au sein duquel
le canal biliaire présente
des lésions dégénérative. Il
existe aussi des lésions de
nécroses parcellaires. HES,
grandissement x100.
Serimedis
Recherche sur les hépatites B et C en france
Le terme "hépatite virale" est utilisé pour décrire l’atteinte hépatique causée
par un nombre limité de virus hépatotropes, c'est−à−dire infectieux pour le
foie lui−même et dont la manifestation clinique principale est une hépatite. Six
virus causant des hépatites ont été identifiées à ce jour : A, B, C, D, E et G.
La recherche de nouveaux virus hépatotropes se poursuit, particulièrement
en présence d’une hépatite fulminante, où environ 50% des cas ne peuvent
être attribués à aucun des virus déjà connus. Plusieurs autres agents peuvent
causer accessoirement une atteinte hépatique, mais celle−ci n’est que
rarement l’élément prédominant du tableau clinique : des virus comme celui
d’Epstein−Barr, le Cytomégalovirus et l’Herpès simplex, des infections
Rickettsiales (fièvre Q, fièvre des montagnes Rocheuses), des spirochètes
(syphilis secondaire et leptospirose) et des protozoaires (toxoplasmose).
Les hépatites en France
L'hépatite chronique C est une maladie silencieuse , sans symptôme, qui peut
entraîner une dégradation du foie et dans certains cas un cancer. En France,
il est estimé que 400 000 à 500 000 personnes ont une infection chronique
par le VHC. L'infection par le virus de l'hépatite C constitue la première cause
de cirrhose, de cancer du foie et d'insuffisance hépatique, malgré les options
de traitement.
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L'hépatite chronique B est une maladie sexuellement transmissible qui touche
le foie. Son atteinte peut entraîner une cirrhose voire un cancer du foie.
La co−infection VIH−VHC est fréquente.
L'ANRS, principal financeur public des recherches sur le SIDA et les
hépatites virales
Avec un budget de 45 millions d'euros en 2006, l'ANRS a consacré près de
9% à la recherche vaccinale, 28% aux essais thérapeutiques, 23% à la
recherche dans les pays en développement et près de 4% à la recherche en
Santé publique et Sciences sociales.
Et les résultats sont là, puisque la France se positionne au second rang
européen, derrière l'Italie, en nombre de publications produites sur l'infection
par le virus de l'hépatite C (selon une étude bibliométrique réalisée par
l'Inserm pour la période 2002−2005).
Collaboration franco−égyptienne contre l’hépatite C...
... Une étude de cas unique au monde pour faire progresser les données sur
l’hépatite C
7,5 millions ! C’est le nombre de porteurs du virus de l’hépatite C en Egypte,
soit près de 10% de la population. Des chiffres qui font de ce pays une zone
d’endémie d’une ampleur incomparable. La corrélation directe entre les
campagnes nationales de traitement de la bilharziose de 1960 à 1982 et la
forte prévalence de l’hépatite C a depuis clairement été établie. Une maladie
du foie troquée pour une autre qui fait de l’hépatite C en Egypte, le problème
de santé publique numéro un.
Dès les années 90, les pouvoirs publics égyptiens se sont mobilisés, créant
ainsi un contexte favorable à la mise en place d’une collaboration
franco−égyptienne alliant les compétences des équipes de l’Inserm, de
l’Institut Pasteur et de l’Hôpital Necker côté français, et du National
Hepatology and Tropical Medicine Research Institute et de Ain Shams
University côté égyptien. Une collaboration qui emboîte le pas aux actions
concertées menées par l’Inserm et destinées à renforcer la lutte contre
l’hépatite C. Une étude de cas unique au monde…
Recherche sur les hépatites B et C en FranceL'hépatite B : un objet de recherche en santé publiqueHépatite B chronique : traitements et essais cliniques
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Hépatite B : les axes de recherche fondamentaleHépatite C, un problème majeur de santé publiqueParticularité de l'hépatite C en Egypte
aigüe/chronique
Hépatite aiguë
L’hépatite aiguë est la première phase, de courte durée (quelques semaines),
après une atteinte du foie. L’hépatite guérit si le corps a réussi à éliminer le
virus (toujours dans l’hépatite virale A, fréquemment dans l’hépatite B, sauf
dans de rares cas d’hépatite très sévère) ou après arrêt du médicament
responsable ou de l’alcool. Dans d’autres cas, les lésions se poursuivent, on
parle alors d’hépatite chronique.
Hépatite chronique
Une hépatite chronique apparaît si le corps ne réussit pas à éliminer le virus,
et que celui−ci reste dans les cellules du foie où il se multiplie. De même, si la
prise d’alcool se poursuit ou bien dans certains cas de maladies
immunologiques les lésions du foie sont persistantes.
Les cellules du foie se détruisent progressivement. Elles sont capables de se
régénérer. Néanmoins, cette régénération est inefficace et anarchique ; les
cellules entourées de "cicatrices" (fibrose) se regroupent en "nodules".
L'architecture du foie peut alors complétement changer : c'est ce que l'on
appelle la cirrhose.
La cirrhose peut apparaître après de nombreuses années mais parfois plus
rapidement si les lésions sont sévères, persistantes ou si plusieurs agents
agressifs co−existent.
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Porteur chronique du virus
de l'hépatite B :
nombreuses cellules à
cytoplasme en verre dépoli
traduisant la présence de
l'antigène HBS dans le
cytoplasme.
Serimedis
L’hépatite B : un objet de recherche en santé publique
L’épidémiologie des infections par le virus de l’hépatite B, leur mode de
transmission et les facteurs de risque sont maintenant bien connus, ils
soulèvent en revanche de nombreuses questions de recherches et d’actions
en santé publique, les principales portant sur les freins à la vaccination
anti−hépatite B.
Selon les dernières estimations qui datent de janvier 2005 (enquête de
prévalence des marqueurs sériques des infections dues aux virus des
hépatites B et C réalisée de 2003 à 2004 à partir d’un échantillon national
d’assurés sociaux du régime général de l’assurance maladie, Institut de veille
sanitaire), il y a actuellement en France métropolitaine aux alentours de 300
000 personnes présentant une infection chronique par le virus de l’hépatite B
(VHB). Neuf pour cent des personnes infectées par le VIH le seraient
également par le VHB. La prévalence de l’hépatite B chronique est plus
élevée chez les hommes (1,19 % versus 0,16 % chez les femmes), en
particulier chez ceux des tranches d’âge 18−29 ans et 50−59 ans. Environ 5
à 10 % des patients présentant une hépatite chronique B atteignent le stade
de la cirrhose responsable de la décompensation clinique et de carcinomes
hépato−cellulaires, puis de décès. On estime à 1500 le nombre annuel de
décès liés à l’hépatite B. En outre, seules 49 % des personnes infectées par
le virus de l’hépatite B connaissent leur statut. Les porteurs chroniques de
cette infection représentent les sources potentielles des nouvelles
contaminations, leur nombre est un déterminant important de l’incidence à
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venir. Par ailleurs, ce sont ceux qui, en l’absence de dépistage et de prise en
charge, développeront à terme les complications graves de la maladie.
La dimension sociale de l’hépatite B
Il existe de nombreux déterminants sociaux et comportementaux à l’origine
de la variabilité de la prévalence et de l’incidence des infections par le VHB,
tout particulièrement l’âge, le sexe, la précarité sociale (la prévalence est 3 à
3,5 fois plus élevée chez les bénéficiaires de la couverture maladie
universelle), la migration, le pays d’origine et l’usage de drogue. Toutes
caractéristiques qui sont des déterminants importants du dépistage et de la
prise en charge et qui alertent sur les inégalités de santé qui pourraient naître
à terme pour le traitement et la guérison des hépatites chroniques.
Les prises en charge des malades, lourdes, complexes, nécessitant des
traitements prolongées, coûteux et ayant des effets secondaires importants,
posent la question de l’observance du traitement, clé de son efficacité et de la
qualité de vie des patients. Une analyse des déterminants sociaux et
comportementaux de l’infection chronique est nécessaire pour comprendre
son impact en santé publique, la perception par les différents pans de la
société confrontés au problème, les barrières au dépistage, les éventuels
échecs des politiques de prévention… L’échec du programme de vaccination
français contre l’hépatite B dans un contexte de controverse sociale unique
au monde est un sujet tout particulier de recherche en science sociale et
politique.
Les priorités de recherche en santé publique
C’est sur la base de ce constat que l’action coordonnée 25 de l’ANRS,
présidé par Jean−Claude Desenclos, a débuté son travail d’animation
scientifique en 2004.
S’agissant de l’hépatite B, priorité est donnée aux études visant à évaluer la
perception de la vaccination, les raisons de la désaffection des professionnels
de santé et du public, et à mesurer des stratégies d’amélioration de
l’adhésion à la vaccination des groupes cibles de la vaccination.
Il convient notamment d’explorer la notion « d’utilité » du vaccin chez les
professionnels de santé. En effet, le vaccin est perçu aujourd’hui comme plus
« utile » pour les adolescents que pour les nourrissons. Que traduit au juste
cette perception : une préférence pour une vaccination « à la carte » plutôt
qu’une protection collective ? Un doute quant à la durée de l’immunité induite
par le vaccin ? Une moindre peur (malgré les données) d’effets secondaires
chez l’adolescent que chez le nourrisson ? Avant même la crise provoquée
par la suspicion d’un lien entre la vaccination du nourrisson contre l’hépatite B
et la survenue d’épisodes de démyélinisation, la couverture vaccinale du
nourrisson contre l’hépatite B n’a jamais atteint 30%. De quelles natures sont
ces freins chez les professionnels de santé et les parents?
Il importe également d’étudier la nature des obstacles à une meilleure
couverture vaccinale des personnes à risque élevé d’infection par le VHB.
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