venir. Par ailleurs, ce sont ceux qui, en l’absence de dépistage et de prise en
charge, développeront à terme les complications graves de la maladie.
La dimension sociale de l’hépatite B
Il existe de nombreux déterminants sociaux et comportementaux à l’origine
de la variabilité de la prévalence et de l’incidence des infections par le VHB,
tout particulièrement l’âge, le sexe, la précarité sociale (la prévalence est 3 à
3,5 fois plus élevée chez les bénéficiaires de la couverture maladie
universelle), la migration, le pays d’origine et l’usage de drogue. Toutes
caractéristiques qui sont des déterminants importants du dépistage et de la
prise en charge et qui alertent sur les inégalités de santé qui pourraient naître
à terme pour le traitement et la guérison des hépatites chroniques.
Les prises en charge des malades, lourdes, complexes, nécessitant des
traitements prolongées, coûteux et ayant des effets secondaires importants,
posent la question de l’observance du traitement, clé de son efficacité et de la
qualité de vie des patients. Une analyse des déterminants sociaux et
comportementaux de l’infection chronique est nécessaire pour comprendre
son impact en santé publique, la perception par les différents pans de la
société confrontés au problème, les barrières au dépistage, les éventuels
échecs des politiques de prévention… L’échec du programme de vaccination
français contre l’hépatite B dans un contexte de controverse sociale unique
au monde est un sujet tout particulier de recherche en science sociale et
politique.
Les priorités de recherche en santé publique
C’est sur la base de ce constat que l’action coordonnée 25 de l’ANRS,
présidé par Jean−Claude Desenclos, a débuté son travail d’animation
scientifique en 2004.
S’agissant de l’hépatite B, priorité est donnée aux études visant à évaluer la
perception de la vaccination, les raisons de la désaffection des professionnels
de santé et du public, et à mesurer des stratégies d’amélioration de
l’adhésion à la vaccination des groupes cibles de la vaccination.
Il convient notamment d’explorer la notion « d’utilité » du vaccin chez les
professionnels de santé. En effet, le vaccin est perçu aujourd’hui comme plus
« utile » pour les adolescents que pour les nourrissons. Que traduit au juste
cette perception : une préférence pour une vaccination « à la carte » plutôt
qu’une protection collective ? Un doute quant à la durée de l’immunité induite
par le vaccin ? Une moindre peur (malgré les données) d’effets secondaires
chez l’adolescent que chez le nourrisson ? Avant même la crise provoquée
par la suspicion d’un lien entre la vaccination du nourrisson contre l’hépatite B
et la survenue d’épisodes de démyélinisation, la couverture vaccinale du
nourrisson contre l’hépatite B n’a jamais atteint 30%. De quelles natures sont
ces freins chez les professionnels de santé et les parents?
Il importe également d’étudier la nature des obstacles à une meilleure
couverture vaccinale des personnes à risque élevé d’infection par le VHB.
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