Offre de stage Étude d’opportunité et de faisabilité de réintroduction du Grand tétras dans le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche Contexte Le Grand Tétras (et vraisemblablement la Gelinotte des bois) étaient des espèces présentes sur le territoire des Monts d'Ardèche, des écrits relatant sa présence notamment en Forêt de Mazan l'Abbaye au Moyen-âge et jusqu’à la fin du 18ième siècle dans le Massif central. Dans la continuité des efforts de gestion forestière durable et de maintien de la naturalité des espaces forestiers (et en lien notamment avec la création de réserves biologiques), la réintroduction d’une espèce emblématique des milieux forestiers à forte naturalité est pertinente. Elle l’est d’autant plus au regard des conclusions de l’audit scientifique mené dans le Parc national des Cévennes sur le programme de réintroduction opéré au cours des 20 dernières années, qui met en avant la nécessité d’augmenter la zone de présence de l’espèce, en particulier au Nord-Est du territoire du PNC (Massif du Tanargue et périphérie ; territoire de préfiguration du PNR du Haut Allier) pour pouvoir stabiliser et développer les populations de Grand tétras du Massif central. Ce projet fait l’objet d’un partenariat large incluant le Parc national des Cévennes, l’ONCFS, l’ONF, les fédérations des chasseurs, etc. Objectifs : L’objectif à long terme du projet est de réinstaller une population viable de Grand tétras sur les massifs ardéchois, dans la perspective de maintien et de développement des populations de l’espèce à l’échelle du Massif central. Cette opération contribue à la sécurisation des populations à l’échelle nationale, comme précisé par le plan national d’action Grand tétras. L’objectif à court terme est de s’assurer de la pertinence et de la faisabilité du projet dans les Monts d’Ardèche. Descriptif : Le projet de réintroduction s’inscrivant par nature sur le long terme, il est nécessaire de réaliser une importante phase préparatoire permettant de connaître les facteurs pouvant mettre en péril le projet ainsi que les potentiels et atouts du territoire. Pour cela, les travaux préliminaires s’appuieront sur les lignes directrices sur les réintroductions et les translocations de populations publiées par l’UICN : https://portals.iucn.org/library/efiles/documents/2013-009.pdf 1 L'objectif de l'étude est de connaitre la faisabilité technique et scientifique pour la réintroduction du Grand Tétras, au regard notamment des habitats naturels et semi-naturels présents sur le massif du Tanargue et du Secteur des Sucs, ainsi que du contexte socioéconomique local. L’étude inclura les champs suivants : - - - - Faisabilité en termes d’habitat : analyse des habitats forestiers et semi-forestiers grâce aux outils de télédétection et d’analyse satellitaire, ainsi que de la photo-interprétation. On s’attachera notamment à identifier les zones présentant des enjeux importants pour l’espèce tout au long de l’année (zone de résineux – pins à crochets et pins sylvestres, zones de landes à myrtilles, boisements clairs, zones de pré-bois, etc.) Faisabilité et acceptabilité en termes socio-économiques : cette analyse portera sur la compatibilité entre la présence du Grand tétras et les différentes formes d’utilisation de l’espace et des ressources naturelles par les acteurs économiques locaux (exploitation forestière et agro-pastoralisme) ainsi que sur les autres activités de pleine nature et les dérangements liés (cueillette de champignons, chasse, sports de pleine nature). L’analyse portera également sur les retombées possibles d’une réintroduction pour le territoire (écotourisme, image « Grand tétras ») ; Faisabilité en termes biologiques : évaluation du nombre d’individus nécessaires à l’opération, sélection d’une (de) population(s) source, analyse des interactions possibles entre le Grand tétras et la biodiversité locale (densités d’ongulés sauvages notamment) ; Analyse des enjeux sanitaires (le cas échéant) Localisation : Totalité des Massifs du Tanargue et Gorges de la Borne et des zones forestières de la montagne ardéchoise. L’analyse par télédétection prendra en compte la totalité du territoire potentiellement utilisable par l’espèce, en portant une attention particulière aux continuités écologiques nécessaires aux contacts entre les différentes métapopulations. Résultats attendus : Rapport scientifique dont les conclusions orienteront ou non le Parc dans la poursuite du projet. Profil recherché : Master 2 ou Master 2 Recherche « gestion de la biodiversité ». Maitrise des outils SIG et télédétection obligatoire Intérêt naturaliste, ornithologie, faune de montagne… et développement territorial Date et durée du stage : Dès que possible, pour une période de 6 mois Aspects pratiques : 2 • • • • Permis B obligatoire + véhicule personnel. Lieu du stage : siège du Parc à Jaujac, sous la responsabilité du Chef de service Biodiversité et gestion de l’espace, et en collaboration avec les chargés de mission « biodiversité/patrimoine naturel/Natura 2000-ENS », « agriculture » et « forêt ». Déplacements à prévoir sur le territoire du Parc. Le stage est co-encadré par E. Menoni, CNERA Faune de montagne, ONCFS. Remboursement des frais de déplacement sur la base des taux prévus par la réglementation en vigueur applicable aux personnels du Parc. Versement d'une gratification nette mensuelle de stage de 479 € (+ chèque déjeuner). Candidature : Dossier comprenant un curriculum vitae, une lettre de motivation, et des documents descriptifs de la formation suivie et des objectifs pédagogiques requis dans le cadre du stage. Demande écrite ou mail à adresser à Marc Lutz ([email protected]) Délais de candidature : • 31 janvier 2015. 3