Islam et Travail social : valeurs partagées ?
N° 58, parution juin 2017 (Après parution, rencontre entre auteurs et lecteurs du numéro).
Dépôt des manuscrits jusqu’au 1er cembre 2016 (par mail : lesociographe@champsocial.com) en mentionnant vos coordonnées
(téléphonique et postale).
De l'émergence de la « question musulmane » dans les sociétés occidentales à des formes d’hystérisation dans les discours sur l’Islam, on assiste aujourd’hui à une
forme de confrontation entre des modèles de valeurs, de principes de vie, de références, de réponses proposées tant par les religieux que par les travailleurs
sociaux.
Le travail social n’échappe pas à l’onde de choc qui vient opposer l’essence du religieux à celle de la dimension laïque de l’intervention sociale. Par ailleurs, le
multiculturalisme, les identités, les valeurs, les principes, les rituels, les pratiques religieuses interrogent de manière régulière les intervenants du travail social. Sans
parler d’une question tissée dans la toile de fond des principes républicains : l’Islam est-il soluble dans le travail social et inversement ?
Le terme Islam étant devenu un fighting-word (mot à forte charge polémique), de quelle manière les intervenants du médico-social le considère-t-il, le traite-t-il,
le gère-t-il ? De quelle manière est-il appréhendé ou contourné par les institutions ? De quelle façon les questions posées par la référence (ou la revendication)
de nombreux jeunes à l’Islam dans le discours, les pratiques, les revendications, les usages impactent-elles les processus de réflexion, de gestion, de
problématisation des institutions de l’intervention sociale et médico-sociale ?
Qu’en est-il, du point de vue de l’action de terrain (intervenants médico-sociaux, cadres de l’intervention sociale, etc.), lorsque ces derniers rencontrent chez des
personnes accompagnées ou dans des combinaisons communautaires (familles, quartiers, etc.) des revendications ou des pratiques religieuses que la
responsabilité professionnelle invite à recadrer par la laïcité des institutions de l’aide sociale et médico-sociale ? (Isabelle Ullern-Weite)
Comment démêler et reconstruire ce que des personnes perçoivent comme un conflit de valeurs en faisant de la laïcité une morale athée qui s’opposerait aux
morales religieuses ? Où est la dynamique de l’émancipation et de la justice sociale en ce cas ? En même temps, loin de nous l’idée de faire croire que la religion
musulmane pour ceux qui y croient ou qui la pratiquent dans l’hexagone est plus déterminante et aurait beaucoup plus de sens pour ses fidèles que les autres
formes de croyance ou de valeurs ( la laïcité, l’hédonisme, l’argent, l’attrait de la modernité, le savoir...). Aussi, souhaitant ne pas enfermer « l’islam pluriel » (A.
Rouadjia) dans une essence et le réduire à un bloc monolithique, il nous apparaît pertinent de nous interroger également sur la spécificité de l’islam transplanté,
sur son caractère pluriel, voire même sur la diversité ethnique et nationale de ceux qui s’en recommandent.
Les principes fondamentaux de l'Islam qui semblent donner une place importante au bien-être individuel et collectif, à la famille, à la santé, au principe de
solidarité, etc. rejoignent sur bon nombre des espaces sur lesquels le travail social s’est depuis de nombreuses années positionné. Les bonnes actions et le travail
caritatif que l’islam en général valorise, ne sont point en opposition avec l’approche laïque de la solidarité et de l’esprit d’entraide. Dans l’islam, il y a cette
dimension caritative qu’on trouve dans le christianisme et le judaïsme. La question est de savoir comment cet islam parfois acculturé, un peu « déraciné » et «
stigmatisé » gère et canalise ses actions caritatives et vers quoi il les oriente.
Au fond, la question est-elle vraiment de savoir qui est le mieux qualifié pour mener à bien le devoir de servir la communauté dans le domaine de
l’accompagnement des individus dans leurs difficultés ? Islam et intervention sociale partagent-ils les mêmes fondements ou les mêmes valeurs ? De
nombreuses questions que nous proposons de traiter dans ce numéro à venir, convaincu qu’un éclairage croisé s’avère plus que nécessaire aujourd’hui.
Manuscrit sous fichier Word entre 5000 et 30000 signes maximum. Les autres recommandations sont sur le site du Sociographe :
www.lesociographe.org
Tout manuscrit est signé par un ou des auteurs physiques (pas de personnes morales). En cas de co-auteurs, nécessité d’avoir un seul contact
pour la rédaction (ils seront présentés dans la publication par ordre alphabétique sauf contre indication).
Les manuscrits et autres documents remis le sont à titre gracieux ; la publication est soumise à un contrat d’édition.
Tout fichier proposé suppose l’autorisation par l’auteur d’une mise en ligne possible sur Internet.
Contacts :
Ahmed Rouadjia, Ammar Manaa, Ahmed Nordine Touil, IREIS de Rhône-Alpes, membre du Comité de rédaction, touil.ahmed-
[email protected], ou lesociographe@champsocial.com.
Le Sociographe, Champ social éditions, 34 bis rue Clérisseau 30000 / www.lesociographe.org
Revue trimestrielle de « recherches en travail social ».
Parution en mars, juin, septembre et décembre, plus un hors-série annuel
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