En quoi la minorité est-elle un principe actif de démocratie? Zoom Kwame Anthony Appiah, né en 1954 à Londres, est un philosophe anglo-ghanéen et américain de renommée mondiale. Théoricien culturel et romancier, Kwame Anthony Appiah, explore les ramifications de cette profonde redéfinition des valeurs. Humaniste et auteur d’une œuvre vaste, il a traité de sujets aussi variés que la race, l’ethnicité, les genres, la sexualité, les classes sociales, les religions, le sentiment national et le multiculturalisme. Il a également étudié l’individu, ses identités et ses façons d’interagir les uns avec les autres. Il est l’un des philosophes les plus célèbres de la pensée contemporaine. Il a enseigné la philosophie et les études africaines et afroaméricaines à l’Université du Ghana ainsi qu’à Columbia, Drexel, Cornell, Yale, Harvard et Princeton. Il est actuellement professeur titulaire de la chaire Laurance S. Rockefeller au département de philosophie de l’Université Princeton. Il est président du PEN American Center et de l’American Council for Learned Societies. Le 12 Février 2012, il a reçu des mains de Barack Obama la Médaille nationale des sciences humaines du gouvernement américain pour ses travaux sur le cosmopolitisme, l’ethnicité et l’identité. Le Code d’honneur. Comment adviennent les révolutions morales, traduit de l’anglais par Jean-François Sené (Gallimard, 2012, 274p.) Bibliographie © Princeton University, Office of Communications, [Denise Applewhite] Kwame Anthony Appiah États-Unis Samedi 23 novembre 2013, Hôtel de Région, Lyon L’auteur Le Code d’honneur. Comment adviennent les révolutions morales, traduit de l’anglais par Jean-François Sené (Gallimard, 2012, 288p.) Pour un nouveau cosmopolitisme, traduit de l’anglais par Agnès Botz (Odile Jacob, 2008, 260p) Experiments in Ethics (Cambridge: Harvard University Press, 2008, 274p.) Cosmopolitanism: Ethics in a World of Strangers (New York: W.W. Norton, 2006, 224p.) The Ethics of Identity (Princeton University Press, 2005, 384p) Thinking It Through: An Introduction to Contemporary Philosophy (New York: Oxford University Press, 2003, 432p.) Africana: The Concise Desk Reference (éd.), avec H.L. Gates Jr. (Philadelphia: Running Press, 2003) Color Conscious: The Political Morality of Race, avec Amy Gutman (Princeton, NJ: Princeton University Press, 1996, 200p.) In My Father’s House: Africa in the Philosophy of Culture (London: Methuen, 1992; New York: Oxford University Press) Que peut-on apprendre sur la morale en étudiant les révolutions morales ? Historiens et philosophes ont découvert bien des choses sur la science en examinant avec attention les révolutions scientifiques. La morale, ainsi que le soutenait Emmanuel Kant, est en fin de compte pratique ; elle concerne ce que nous faisons. Aussi, comme toute révolution est un changement profond en un bref laps de temps, une révolution morale doit impliquer une transformation rapide du comportement moral et non pas simplement des sentiments moraux. Kwame Anthony Appiah, professeur de philosophie à l’Université Princeton, examine quelques révolutions morales, la tombée en désuétude du duel, l’abandon du bandage des pieds en Chine, la fin de la traite négrière dans l’ Atlantique, pour cerner ce qu’elles ont en commun. Le premier trait est qu’il ne s’est passé aucun retournement d’opinion suite à des arguments nouveaux politiques, religieux ou moraux. Ceux-ci, hostiles à chacune de ces pratiques étaient bien connus depuis longtemps ; le duel avait toujours été meurtrier et irrationnel, le bandage des pieds cruellement mutilant, l’asservissement une atteinte à la dignité humaine de l’esclave. L’important est ailleurs ; dans chacune de ces transitions le rôle central est revenu à quelque chose que l’on nommait très naturellement « honneur ». Ainsi des conceptions de l’honneur national et de l’honneur d’ouvriers très éloignés des plantations du Nouveau Monde ont respectivement occupé une place éminente dans la fin du bandage des pieds et de l’esclavage moderne. Ce qui s’avère essentiel, c’est dans chaque cas le rôle des identités sociales et plus exactement la lutte pour la reconnaissance ; nous avons besoin que d’autres personnes nous reconnaissent en tant qu’êtres conscients et nous témoignent que nous les reconnaissons. Appiah restaure donc, au coeur de la philosophie politique et morale, la notion aujourd’hui négligée d’honneur, essentielle à notre réflexion sur la question de savoir ce qu’est vivre une vie humaine réussie. Tant le respect et l’amour-propre ou respect de soi sont clairement des biens humains cruciaux. Du 12 au 24 novembre 2013 / Un événement conçu et réalisé par la Villa Gillet / www.villagillet.net /8 Pour un nouveau cosmopolitisme, traduit de l’anglais par Agnès Botz (Odile Jacob, 2008, 260p.) Dans un monde si multiple et où les sujets d’affrontement sont si nombreux, comment vivre ensemble ? L’éloge de la « diversité », de l’« autre », de la « différence » ne suffit plus. Il conduit le plus souvent au « choc des civilisations ». La question centrale pour nous aujourd’hui redevient donc ce qu’elle était pour les Grecs et au temps des Lumières : comment faire du monde une communauté morale alors que les désaccords sont nombreux ? Un véritable manifeste pour une éthique de la globalisation, qui nous rappelle tout ce qui lie et rapproche les religions, les cultures, les nations. Du 12 au 24 novembre 2013 / Un événement conçu et réalisé par la Villa Gillet / www.villagillet.net /9