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Littérature et sociologie
« La place » d’Annie Ernaux – folio poche.
Accroche
Citations :
(1) La famille est une source inépuisable de lieux communs. La famille est même LE lieu commun où l’on
brasse tous ensemble la légende.
Jean-Luc Seigle – En vieillissant les hommes pleurent - Editions Flammarion 2012
(2) Deux extraits des interviews de Eva Illouz*, sociologue.
2.1. […]
Q. La sociologie aurait-elle pour vocation de désenchanter le monde?
Oui, je crois, et cela pourrait en être une très belle définition. Les sociologues sont bien plus désenchanteurs
que les philosophes, qui le plus souvent croient en quelque chose: la vérité, la justice ou la moralité, par exemple.
Un bon sociologue, on doit avoir beaucoup de mal à savoir en quoi il croit ... Le sociologue n'est pas normatif,
il cherche moins à défendre des valeurs qu'à les clarifier, à la différence du psychologue qui, lui, veut améliorer le
sort de son patient, et a une vision précise de ce qu'est la santé mentale. Pour découvrir des choses intéressantes,
le sociologue doit faire comme s'il ne savait pas ce qui est normativement et psychiquement désirable.
Eva Illouz est l'invitée de “Télérama” Le 07/10/2014 Propos recueillis par Juliette Cerf
2.2. Eva Illouz : […] En tant que sociologue, mon rôle n’est que de clarifier les termes du débat, qui doit se tenir
dans la société civile. […]
Propos recueilli par ÉLODIE MAUROT - 29/11/12 - http://www.la-croix.com/Culture/Actualite/Eva-Illouz
*Eva Illouz est sociologue des émotions et de la culture. Elle est professeur à l’Université hébraïque de
Jérusalem (Israël).
Développement
Travail à réaliser / Questions sur le livre d’Annie Ernaux:
Objectifs :
1) Analyse sociologique du livre étudié auparavant en cours de français (ou lu durant le 1er trimestre =
vacances de Toussaint)
 Différencier les approches : un sociologue n’est pas un écrivain. L’approche sociologique n’est pas une
approche littéraire
 Mobilisation des concepts du programme de la classe de 1ère ES et au-delà… (Voir feuille des thèmes du
programme 2012 / 2013, révisé et allégé pour 2013/ 2014
2) Etude d’un exemple illustrant les cours de S.E.S. sur l’identité sociale à rapprocher du groupe social. La
place d’Annie Ernaux renvoie à la fois à ne position sociale (stratification / hiérarchie sociale) d’une part,
à la (sous) culture de groupes sociaux et aux rapports sociaux d’autre part.
3) Anticipation par sensibilisation à la notion de mobilité sociale (causes et effets) à voir en T ES
Travail à effectuer :
 Reprendre le plan proposé + Faire une marge conséquente afin de compléter lors de la correction.
 Répondre dans l’ordre des cases mais vous pouvez y répondre dans le désordre à l’intérieur des différentes
cases.
 La définition est un préalable lorsque les termes sont signalés par * + Analyser les questions selon la
méthodologie (recopier les questions, souligner les termes clefs, autocorrection  cf. notamment EC 1
méthode…) ]
Littérature et sociologie : Plan du cours (2016)
« La place » d’Annie Ernaux – folio poche.
I. Identité sociale* et socialisation*…
…II. Socialisation* et Groupes sociaux*
A. Une Socialisation de l’individu …
A. Reproduction sociale …
1. La famille, groupe primaire* au cœur de la socialisation…
1. Proximité, héritages et transmission…
a) En quoi les 1ères pages du texte (p.13/14) décrivent-elles un
rite* ? Quel rôle* social est attendu lors de ce rite ? En quoi les
rituels illustrent-ils le principe d’imitation, d’apprentissage ?
Pourquoi la société ne comprendrait-elle pas une autre attitude ? Quel
statut social* est en jeu ? En quoi est-ce coercitif ?
a)
b) Quelles valeurs* se dégagent du profil du père ? p.20.
Montrez les évolutions liées à ses changements de statuts. Pourquoi
va-t-il vouloir le transmettre ?
b) Le mariage des parents est-il homogame* ? justifiez en quoi
l’homogamie peut être l’expression de la sociabilité* d’un groupe social.
Celui de la fille est-il davantage hétérogame* ?
c) Quelles valeurs se dégagent de la « 1ère classe » où les
voyageurs n’aiment pas le bruit et les enfants qui bougent ? p.23
Associez ces valeurs à des normes* sociales.
c)
Bilan : L’identité ne peut se réduire à la psychologie. Elle est une
construction en partie sociale car l’individu évolue dans un cadre
social défini.
2. … dans un milieu social déterminant ?
a) Quelles sont les (5 ou 6) obsessions de cette famille
et qui peuvent donner des signes de la culture* du milieu social* ? p.
58 à 61
b) Comment les conditions sociales peuvent-elles expliquer des
comportements ? p.36 Expliquez la cohérence du comportement du
grand-père paternel p.25 (schéma possible) Pourquoi parler alors
d’un système de valeurs ? En quoi peut-il structurer la personnalité
sociale de l’individu ?
c) Montrez comment la valeur « travail » peut être un
vecteur de conscience collective* et en même temps très spécifique à
un groupe d’appartenance*
Bilan : Poids de la famille, du cadre social dans lequel évolue un
individu quant à ses comportements. L’identité est-elle déterminée ?
B. …qui reste « incertaine »
1. La socialisation reste un processus complexe…
a) En quoi l’échec de l’expérience de la bibliothèque est-elle un
révélateur de sous mondes ou sous cultures* spécifiques (mais qui
peuvent se rencontrer) ? p.111
b) Donnez des valeurs défendues par l’école (p.30) En quoi ces
valeurs participent-elles au contrôle social* d’une époque ? En quoi
peuvent-elles entrer en conflit avec celles de la famille ? En quoi les
1ères pages du texte (p.11/12) décrivent-elles un rite* ? Quel rôle*
social est attendu lors de ce rite ? Quel statut social* est en jeu ?
c) En quoi peut-on dire que la socialisation* est bien interactive (et
non le simple fait de l’adulte sur l’enfant = sens commun) entre le
père et la fille ? (cf. l’expérience de la bibliothèque notamment, fin
du livre)
Bilan : Ainsi le devenir d’un individu est-il conditionné mais peut-il
se réduire à un déterminisme simpliste ?
2. … éloignée d’un déterminisme* simpliste ?
a) En quoi assiste-t- on à des interactions entre les
instances de socialisation* ? Ces interactions conduisent elles à des
changements de comportements du père (ancien ouvrier devenu
patron) ? de la fille ?
b) «… l’univers s’est retourné… » (p. 79)
Commentez en soulignant comment la socialisation primaire* peut
être remise en cause par la socialisation secondaire* (comparez les
acteurs et les modalités par exemple)
c) Expliquez sociologiquement le choix par l’auteur de la
citation mise en exergue p.9
Bilan : L’environnement social d’un individu est plus ou moins
complexe (interactions limitées ou multiples avec des individus,
groupes ou institutions) Ainsi l’identité sociale, si elle est construite
socialement, n’est pas figée.
Quelles sont les différences quantitatives et qualitatives
d’acquisition
ou de transmission d’unités de production selon les milieux sociaux ?
p.39 En quoi cela renvoie t il à un capital économique* et un capital
social*(sens sociologique)
En quoi la socialisation tend (sans y conduire forcément) à
l’héritage
socioculturel où le groupe d’appartenance* est aussi souvent le groupe
de référence* ? (p.111)
Bilan : Il existe une force sociale centrifuge du groupe social en fonction
de la place sociale qu’il occupe et qui conditionne aussi la place des
individus qui s’y trouvent socialisé d’où une certaine viscosité sociale.
2. … viscosité sociale et rapports sociaux….
a) Expliquez la phrase p.54 : « voie étroite…mode de vie
…inférieur…aliénation* qui l’accompagne » (en vous appuyant sur les
pages précédentes en particulier) La résignation est-elle un trait de
caractère ou un profil social d’un groupe social * ? p.74 / 75
b) En quoi les rapports entre le père et des individus extérieurs à son
milieu peuvent traduire une domination culturelle* implicite ou
explicite ? exemples p.90 et suivantes
 Lorsqu’il rencontre les amies de sa fille
 Lorsqu’il fait connaissance de son futur gendre
 Lors du mariage
c) En quoi le refus de se rendre aux fêtes de l’école souligne un
sentiment de disqualification sociale* vis-à-vis de l’institution ?
Comment cette institution peut-elle provoquer ce sentiment ? (rites,…)
Bilan : L’un des enjeux de la société est l’établissement d’une structure
sociale horizontale (différences sociales) et verticale (classement social)
qui est l’expression de rapports sociaux
B. …domination sociale* ou fluidité sociale* ?
1. … stratification sociale* ou hiérarchie sociale* ?
a) « il ne faut pas péter plus haut qu’on l’a » (p. 59) Commentez et
justifiez ce passage comme transition dans ce plan (A  B)
b) Existe-t-il une « bonne » façon d’éternuer ? Comment l’institution
scolaire se trouve-t-elle légitime* pour sanctionner certaines formes
d’éternuement ? (p. 69/p. 72)
c) Dans quelle mesure le père a-t-il conservé ses origines paysannes ?
(p. 67 à 69) Qu’est-ce qui peut aussi le pousser à en « rejeter » certains
aspects ? (p.57 et 62)
Bilan : Les rapports sociaux peuvent figer des positions sociales qui sont
selon les interprétations fonctionnelles, acceptées ou subies. Cependant
ces situations peuvent donner lieu à des contestations, des innovations
individuelles ou collectives.
2. … et normalité des conflits sociaux culturels.
a) En quoi le père est-il proche de la culture ouvrière ? A-t-il une
conscience de classe* ? En quoi son vote pour Poujade* (faire une
recherche internet) est-il révélateur d’une rupture avec son groupe
d’origine ? Quel rôle a pu jouer la propriété de moyens de
production* (au sens de Marx) dans la restructuration de son identité
sociale* ?
b) En quoi la rupture culturelle semble effective entre la fille et son
père ? p.80 et suivantes Quel rôle a joué la socialisation secondaire ?
(p.79/80) En quoi assiste-t-on à un résultat possible de l’acculturation* ?
Peut-on parler de déculturation*? Cf. « l’héritage que j’ai dû déposer au
seuil du monde bourgeois et cultivé quand j’y suis entrée » (p. 111)
Bilan : L’individu peut transformer la société ou accompagner le
changement social.*
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