LIP-G 2012-n°1

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#1
:: Mai 2012
La Lettre de l’Institut Pasteur de la Guyane ::
:: Éditorial
L'Institut Pasteur de la Guyane (IPG) fait partie du Réseau International des
Instituts Pasteur (RIIP) qui compte 32 instituts répartis sur les cinq continents.
Ayant succédé à l'Institut d'Hygiène et de Bactériologie, l’IPG joue,
depuis plus de 70 ans, un rôle clef dans le domaine de la santé en Guyane.
Par son triple rôle de centre d'expertise en santé publique, de centre recherche et
de centre de formation, il contribue de manière déterminante à la prévention
et au contrôle des maladies infectieuses.
Dans le champ de la santé publique,
ses missions de Centres nationaux de
référence qui viennent d'être reconduites et
renforcées en 2012, sont essentielles pour
la surveillance épidémiologique des maladies
infectieuses, coordonnée au plan régional
par la Cire Antilles Guyane. Son expertise en
entomologie médicale est primordiale pour
l'Agence régionale de santé (ARS) et le
Conseil Général pour guider les stratégies de
lutte et de contrôle des vecteurs impliqués
dans la transmission du paludisme et de la
dengue. Son laboratoire Hygiène et
Environnement est le laboratoire référent
pour l'ARS pour le contrôle sanitaire des
eaux. L'IPG héberge le seul centre de
traitement antirabique en Guyane. Le
laboratoire d'analyses de biologie médicale
de l'IPG est l’unique laboratoire qui réalise le
diagnostic bactériologique de la tuberculose
en Guyane ; de même que pour les tests
génotypiques de résistance du VIH aux
antirétroviraux réalisés par le Laboratoire
des Interactions Virus-Hôtes.
Les thématiques de recherche sont ciblées
sur les maladies tropicales infectieuses
identifiées comme prioritaires en Guyane.
L'IPG travaille ainsi à créer de nouvelles
approches diagnostiques et thérapeutiques,
à acquérir une meilleure compréhension des
facteurs d'émergence liés aux interactions
grandissantes entre la faune sauvage et
les populations humaines du fait des
modifications des habitats naturels, à
étudier la variabilité des souches virales
circulantes… L'excellence de ce centre de
recherche est liée à la complémentarité
d'équipes pluridisciplinaires, présentes au
sein même de l'IPG ou du fait d’un
partenariat avec des équipes externes, ainsi
qu'à la qualité d'un plateau technique sans
cesse amélioré (2 laboratoires de sécurité
biologique de niveau 3, 4 laboratoires de
sécurité de niveau 2, un plateau de biologie
moléculaire, équipements d'identification et
de dosage de substances chimiques, etc.).
Au-delà des nombreuses collaborations
scientifiques menées au niveau local
(Centres hospitaliers, CNES, CNRS/Labex
CEBA, IRD…), l'IPG développe depuis
plusieurs années des collaborations étroites
avec le Suriname et le Brésil. Ainsi, de par
son rôle dans la détection, l'alerte et
la recherche, en lien étroit avec
l'administration (ARS, Cire), les structures
hospitalières et l'université, l'IPG est devenu
une structure stratégique dans la lutte
contre les maladies infectieuses pour la
région Antilles-Guyane et le plateau des
Guyanes.
Quant à la formation, l'IPG est un centre de
transmission des connaissances. Chaque
année une vingtaine d'étudiants de
l'Université Antilles Guyane ou d'autres
universités françaises sont accueillis à
l'Institut. L'IPG participe également à
la formation du 3ème cycle des études
médicales et trois de ses laboratoires sont
agréés pour l'accueil des internes (médecine
et pharmacie).
À travers ce bref survol, on peut mesurer
combien les activités menées par l'IPG sont
nombreuses et de nature diverse. Peu, sans
doute, sont à même d'en mesurer réellement
toute l'étendue et la richesse.
scientifiques qui y sont réalisés. Il s’agit
également de présenter de manière réactive
les principaux résultats de ces recherches en
mettant en avant leurs retombées
immédiates ou potentielles sur les politiques
publiques en matière de santé. C’est aussi
l'opportunité de revenir sur l'histoire de l'IPG
et de présenter les hommes et les femmes
qui y travaillent, afin de mieux appréhender
son passé et son présent pour mieux
comprendre son devenir.
En espérant que ce premier numéro de la
Lettre de l’IPG fera de vous un fidèle lecteur
et pourquoi pas un généreux donateur, je
vous en souhaite bonne lecture.
Dr Philippe Quénel
Directeur de l'IPG
:: Sommaire
• Santé Publique
Nomination de 3 Centres Nationaux de Référence
:: Arbovirus. ....................................................................... :: 2
:: Influenzae ..................................................................... :: 2
:: Hantavirus. .................................................................... :: 3
• Recherche
Programmes
:: Démarrage du programme STRonGer . ....... :: 3
Résultats d'études
:: DENFRAME . ................................................................... :: 4
:: Multiples introductions du paludisme
en Amérique du Sud................................................. :: 5
Projets d'études
:: Grand Connétable. .................................................... :: 5
• Formations - sensibilisation
Fête de la science 2011 ........................................... :: 5
• Portrait ................................................................................ :: 7
C'est l'objet de cette Lettre que de mieux
faire connaître l'ensemble des missions
menées au sein de l'IPG ainsi que les travaux
:: 1
Santé Publique
3 Centres Nationaux de
Référence en virologie,
laboratoires associés pour
la zone Antilles Guyane,
ont été nommés, depuis le
1er janvier 2012, à l’Institut
Pasteur de la Guyane.
dengue liées au sérotype 2 avec environ 16 200
cas cliniques. C’est au cours de cette
épidémie que la dengue a émergé » pour la
première fois le long du fleuve Maroni.
Le laboratoire de Virologie de l’IPG
est reconnu par les autorités
sanitaires comme laboratoire
référent pour les arbovirus depuis
le début des années 1980 et pour
les virus grippaux, depuis le milieu
des années 1990.
Philippe Dussart et Séverine Matheus,
Laboratoire de virologie
:: CNR des arbovirus
:: Guyane française
Au cours de son précédent mandat de Centre
National de Référence (CNR) des Arbovirus et
virus Influenzae pour la région Antilles
Guyane (2006-2011), le laboratoire a
répondu à sa mission première de
surveillance épidémiologique des arboviroses
et de la grippe en Guyane, Martinique et
Guadeloupe. Le CNR des arbovirus a ainsi
développé des outils de diagnostic
virologique et sérologique permettant de
détecter un large éventail d'arbovirus
d'intérêt médical dont les principaux
appartiennent à la famille des Flaviviridae
(ex : dengue, fièvre jaune) et Togaviridae
(ex : virus tonate, mayaro ou chikungunya).
Plus récemment, au cours de l'année 2010,
la Guadeloupe et la Martinique ont été
touchées par deux épidémies majeures de
dengue liés au sérotype 1, au cours desquelles
plus de 40 000 cas suspects ont été observés
dans chaque île. Au cours de ces épidémies,
le CNR a joué un rôle important dans
l'identification des sérotypes de dengue
circulants, information majeure pour
anticiper au mieux l'ampleur et la gravité
potentielle des épidémies de dengue. En 2008,
cette surveillance a été mise en place à Saint
-Martin et Saint-Barthélemy via une
procédure d'analyse d'échantillons de sang
recueillis sur papier buvard.
Le CNR a également assuré des activités
d'expertise sérologique et virologique pour
les laboratoires des Antilles (Martinique,
Guadeloupe, Saint-Martin et SaintBarthélemy) mais aussi pour le Suriname.
Toutes ces activités ont été menées en lien
étroit avec l'Unité d'Epidémiologie de l'IPG et
la Cellule de l'InVS en Région Antilles
Guyane (Cire AG/Institut de Veille Sanitaire)
a i n s i q u ’ a v e c les Plateformes de Veille
et de Gestion Sanitaire des ARS de chaque
département. Les données de surveillance
biologique ont ainsi contribué à mieux
caractériser l'épidémiologie de la dengue
dans les Départements Français d’Amérique
(DFA).
Le laboratoire s'est impliqué par ailleurs dans :
(i) l'étude de la variation génétique des
souches de virus de la dengue qui circulent
au niveau du bouclier guyanais et dans les
Antilles françaises, (ii) l'évaluation de
nouveaux tests sérologiques et de prototypes
pour le diagnostic de la dengue et de la fièvre
jaune et (iii) dans différents projets de
recherche clinico-biologiques.
Au cours de ces dernières années, ces départements ont été touchés par des épidémies
de dengue de forte ampleur. La Guyane a
été frappée en 2006 par une épidémie de
:: 2
Suite à sa candidature à l'appel d'offre 2011
de l'InVS pour la nomination des CNR pour le
mandat 2012-2016, de par son expérience et
son expertise régionale développée depuis de
nombreuses années, le laboratoire de
Virologie de IPG s'est vu reconduit dans ses
fonctions de CNR des Arbovirus, laboratoire
associé pour la zone Antilles Guyane. Aux
Antilles, le laboratoire de Virologie de l'IPG
s'appuie sur des laboratoires relais
(laboratoire de Virologie du CHU de Fort-de-
France en Martinique, laboratoire de
Microbiologie du CHU de Pointe-à-Pitre en
Guadeloupe, laboratoires privés à SaintMartin et Saint- Barthélemy) qui constituent
des acteurs et des partenaires clés du
dispositif de surveillance. La coordination du
CNR des Arbovirus a été confiée à l'Institut de
Recherche Biomédicale des Armées à
Marseille, et le laboratoire de Virologie du
Centre Hospitalier Régional de Saint-Denis
de la Réunion s'est vu désigné CNR des
Arbovirus, laboratoire associé pour la zone
Océan Indien. Cette nouvelle organisation
renforce la couverture géographique en
termes de surveillance des arbovirus et
devrait renforcer l'expertise dans ce
domaine.
L'un des principaux objectifs du nouveau
mandat du CNR des Arbovirus est
d'harmoniser les techniques de diagnostic
moléculaire des principaux arbovirus au sein
des trois laboratoires qui le composent mais
aussi au sein des laboratoires relais,
notamment de la région Antilles Guyane.
Enfin, en termes de surveillance virologique,
l'étude de la variation génétique des souches
de virus de la dengue qui circulent dans la
région reste un objectif majeur.
:: CNR des virus Influenzae
La surveillance virologique de la grippe est
assurée dans la région Antilles Guyane par le
laboratoire de Virologie de l'IPG, via des
réseaux de médecins sentinelles dans chaque
DFA, animés par l’ARS de chaque
département et coordonnés par la Cire AG.
:: Virus de la grippe
observé en microscopie électronique
:: CNR des Hantavirus
L'émergence possible des hantavirus en
Guyane a conduit le laboratoire de Virologie
à mener en 2005, une étude rétrospective
sé rol o gi qu e vi sa nt à en év alu er
la séroprévalence à partir de serums de
patients ayant présenté des signes cliniques
évocateurs, sans étiologie identifiée. Les
résultats de ces travaux préliminaires
laissant présager une circulation possible de
ce type de virus dans le département ont
conduit à poursuivre cette enquête
sérologique de manière prospective.
:: Figure 1. Répartition des prélèvements rhino-pharyngés adressés au CNR par origine géographique et par semaine au
cours de l'année 2009.
Au cours de son mandat de CNR 2006-2011,
le Laboratoire de Virologie a montré sa
capacité d'adaptation pour faire face à
l'alerte pandémique survenue en avril 2009
et l'émergence du virus grippal pandémique
A(H1N1). Ce virus a été détecté dans
l'ensemble des trois DFA entre mi-juin et
début août 2009 engendrant une épidémie
s'étalant d'août à novembre.
Au cours cette période, l'activité du CNR a
été multipliée par 10 par rapport aux années
précédentes (Figure 1), le laboratoire de
Virologie de l'IPG ayant reçu et analysé des
prélèvements en provenance de Guyane,
Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin et
Saint-Barthélemy et du Suriname.
Tout comme pour les arbovirus, le laboratoire
de Virologie de l'IPG s'est vu reconduit dans
ses fonctions de CNR des virus Influenzae. Le
nouveau CNR des virus Influenzae (20122016) s'organise en trois pôles : l'Institut
Pasteur à Paris est le CNR coordonnateur et
assure la surveillance de la grippe dans la
région Nord de la France. Les Hospices Civils
de Lyon ont été désignés CNR des virus
Influenzae, laboratoire associé pour la région
Sud de la France. L’IPG est laboratoire
associé pour la zone Antilles Guyane.
La situation particulière de la grippe
observée dans les DFA au cours de ces
dernières années (saisonnalité de type
hémisphère Nord suivie d'un second pic
de circulation virale entre mai et juillet) a
pleinement justifié le maintien d'une activité
à part entière au sein du laboratoire
de Virologie de l'IPG en lien avec
la métropole.
En 2008, celle-ci a abouti à l'identification
du premier cas humain d'infection
autochtone par un hantavirus, responsable
d'atteintes pulmonaires sévères chez
l'homme, objectivant ainsi la circulation de
cette famille virale en Guyane. La mise à
disposition d'outils diagnostic sérologiques
et moléculaires pour la détection de ce virus
associée à une sensibilisation des cliniciens a
amené à diagnostiquer, en 2009 et 2010,
deux nouveaux cas humains d'infection par
ce même virus, nommé « Virus Maripa ».
La circulation avérée des hantavirus dans
le département et l'expertise acquise par le
laboratoire de Virologie l’ont conduit à être
nouvellement nommé CNR des hantavirus,
laboratoire associé pour la région Antilles
Guyane, en collaboration avec le CNR
coordinateur des Hantavirus basé à l'Unité
de Biologie des Infections Virales Emergentes
à Lyon. En complément, il participe à un
programme de recherche mené par le
laboratoire des Interactions Virus-Hôtes de
l'IPG qui vise, entre autres, à identifier le
réservoir de ce virus au sein de la faune
sauvage guyanaise.
Recherche
STRonGer* est la dénomination d’un programme dont l’objectif est de renforcer les capacités
de recherche existantes en Guyane - tant du point de vue des ressources humaines
qu’en termes de laboratoires de recherche - afin de mieux répondre aux risques sanitaires d’origine
infectieuse encourus par la population guyanaise.
www.pasteur-cayenne.fr/stronger/
Philippe Quénel, Directeur
* Renforcement de la recherche transdisciplinaire sur les maladies infectieuses et émergentes en Guyane
En plein essor, la population guyanaise est
régulièrement confrontée à la survenue de
foyers infectieux ou d’épidémies d'origines
diverses (virales : dengue, rage,
hantavirus…; parasitaires : paludisme,
maladie de Chagas…; ou bactériennes :
fièvre Q, histoplasmose…).
L'émergence de ces agents infectieux est
en grande partie le résultat de contraintes
socio-économiques, environnementales et
écologiques liées aux activités humaines.
De fait, les cycles infectieux des agents
pathogènes, des vecteurs et/ou des réservoirs
animaux peuvent être affectés par les
pressions sur les milieux naturels
(déforestation, anthropisation) et par les
changements de comportement des
populations. STRonGer est le premier
projet Potentiel de Recherche du 7ème
Programme Cadre de Recherche et
Développement de l'Europe à être obtenu
par un coordonnateur guyanais. Sur les 291
projets soumis en 2010, le programme
STRonGer a été classé 9ème.
# 1 La Lettre de l'Institut Pasteur de la Guyane
:: 3
Recherche
D'une durée de 3 ans, doté d'un budget
financé par la Commission Européenne
à hauteur de 3,7 M d'euros, STRonGer
est coordonné par l'Institut Pasteur de
la Guyane.
Les objectifs du programme sont de :
promouvoir une coopération étroite
et des échanges réguliers entre les
différentes équipes afin de renforcer
le potentiel de recherche dans
différents domaines scientifiques et
techniques, notamment via
l'organisation, chaque trimestre, de
séminaires et/ou de conférences
scientifiques impliquant des experts
locaux, régionaux, nationaux et/ou
internationaux,
accroître le potentiel de recherche
grâce au recrutement de 8 jeunes
chercheurs qualifiés,
renforcer les capacités locales de
diagnostic par la mise en place de
nouvelles technologies,
accroître les capacités des laboratoires
de recherche, en construisant
notamment un insectarium de
sécurité de niveau 3 et en dotant les
laboratoires existants de technologies
de pointe,
diffuser les résultats des recherches
et l'expertise acquise, via des supports
adaptés (livre, film, site Internet).
En termes de recherche, le programme
STRonGer contribuera à renforcer
l'excellence scientifique en Guyane et à
accroître la visibilité internationale des
membres du consortium dans le
domaine des maladies infectieuses et
émergentes. En termes de santé
publique, STRonGer devrait avoir un
impact majeur non seulement pour la
Guyane française, mais aussi pour tout le
plateau des Guyanes.
Les 13 et 14 décembre, une réunion de
lancement du programme STRonGer a
été organisée à l’IPG, rassemblant
l'ensemble des partenaires guyanais et
européens ainsi que le comité de suivi
composé de représentants de la
Préfecture, de la Région, du
Département, de l'ARS, de I'UAG et de
I'OPS (Organisation Pan Américaine de
la Santé).
:: Partenaires du programme STRonGer
:: 4
:: Parole de Pasteurien
Emile Roux ( 1889)
« Pour constituer un Institut Pasteur, il ne suffit pas de construire les laboratoires de recherche et
d’enseignement, munis de l'outillage le plus perfectionné. Il faut encore y introduire l'esprit
pasteurien, c'est-à-dire la foi scientifique qui donne l'ardeur au travail, l'imagination qui inspire
les idées, la persévérance qui les poursuit, la critique qui les contrôle, la rigueur expérimentale qui
les prouve et aussi l'indépendance et le désintéressement qui sont une conséquence de l'amour
passionné de la vérité ».
Principaux résultats du projet DENFRAME
Étude clinique et virologique de cas de dengue et des membres de leur foyer
Philippe Dussart, Laboratoire de virologie
* Dussart P, Baril L, Petit L, Beniguel L, Quang LC, Ly S, Azevedo RSS, Meynard JB, Vong S, Chartier L, Diop A, Sivuth O, Duong V, Thang CM,
Jacobs M, Sakuntabhai A, Nunes MRT, Huong VTQ, Buchy P, Vasconcelos PFC. Clinical and virological study of dengue cases and the
members of their household: the multinational DENFRAME project. PLoS Negl Trop Dis. 2012 ; 6(1): e1482. doi:10.1371/
journal.pntd.0001482
La dengue représente actuellement la maladie virale à transmission vectorielle la plus répandue
chez l'homme. Cette maladie est désormais endémique dans plus de 100 pays et menace plus de
2,5 milliards de personnes vivant dans les régions tropicales. Chaque année, elle touche de 50 à
100 millions de personnes. Elle se manifeste sur le plan clinique par un large éventail de
symptômes allant de formes asymptomatiques à des formes sévères qui comprennent les formes
hémorragiques de la maladie, en passant par des formes de dengue dites bénignes. Il n'existe
actuellement aucun vaccin spécifique ni aucune molécule antivirale disponibles.
Une étude multicentrique prospective a été menée dans le Sud-est asiatique (au Cambodge et
au Vietnam) et en Amérique du Sud (au Brésil et en Guyane) afin de déterminer la proportion
d'infections inapparentes dans les foyers de sujets fébriles infectés par le virus de la dengue. Le
second objectif était de confronter les données cliniques aux marqueurs biologiques de sujets
présentant différentes manifestations de la dengue.
Dans un premier temps, des sujets fébriles présentant une manifestation clinique évocatrice de
dengue ont été inclus ; ils représentent les "cas index" de dengue dans cette étude. Il a été
ensuite proposé aux membres de la famille vivant dans le même foyer du cas index de participer
à l'étude, afin de détecter d'éventuels sujets présentant des formes inapparentes de la maladie.
Une infection récente par un virus de la dengue était considérée comme biologiquement
confirmée par un isolement du virus et/ou par la détection du génome viral. Les quatre
laboratoires impliqués dans cette étude, tous laboratoires de référence dans leur pays respectif,
ont utilisé des techniques de diagnostic préalablement standardisées.
Parmi 215 cas index fébriles évocateurs de dengue - 114 dans le Sud-est asiatique et 101 en
Amérique du Sud - 28 (13,0%) ont présenté des manifestations cliniques de dengue sévère,
selon la classification OMS (tous localisés en Asie du Sud-est). L'investigation familiale a pu être
réalisée chez 177 cas index. Parmi les membres de foyers investigués, 39 cas de dengue aiguë
ont été diagnostiqués et parmi eux, 29 étaient des infections inapparentes (74.4%). Soixante
deux autres cas de dengue ont été identifiés et ont été classés comme des infections en phase
de convalescence. Au total, 101 cas de dengue ont pu être identifiés parmi les 408 sujets
investigués vivant dans le foyer d'un cas index.
En prenant en compte les 177 cas index de dengue identifiés, la proportion globale de cas de
dengue observée chez les sujets participants à l'étude a été estimée à 47,5% (278/585; IC 95% :
43,5 - 51,6). Le taux de lymphocytes observés et la détection de l'antigène NS1 différaient
significativement entre les sujets atteints de dengue inapparentes et les formes
symptomatiques. Parmi les cas de dengue inapparents les taux de lymphocytes étaient normaux
et la détection de l'antigène NS1 était positive dans seulement 20% de cas. L'investigation
familiale de cas de dengue fébrile a démontré l'existence d'une forte proportion d'individus
infectés par le virus de la dengue au sein d'un même foyer. Parmi eux, une proportion non
négligeable d'infections inapparentes a été observée dont la fréquence était plus élevée dans le
Sud-est asiatique qu'en Amérique du Sud. Cette information est capitale pour mieux
comprendre la dynamique des épidémies et constitue un préalable à la modélisation prédictive
de celles-ci.
Recherche
Origine de Plasmodium falciparum, agent du paludisme,
en Amérique du Sud*
Éric Legrand et Lise Musset, Laboratoire de parasitologie
Partenariat entre l’Institut
Pasteur de la Guyane, le
GEPOG et le CEBC/CNRS
* Yalcindag E, Elguero E, Arnathau C, Durand P, Akiana J, Anderson TJ, Aubouy A, Balloux F, Besnard P, Bogreau H, Carnevale P,
D’Alessandro U, Fontenille D, Gamboa D, Jombart T, Le Mire J, Leroy E, Maestre A, Mayxay M, Ménard D, Musset L, Newton PN,
Nkoghé D, Noya O, Ollomo B, Rogier C, Veron V, Wide A, Zakeri S, Carme B, Legrand E, Chevillon C, Ayala FJ, Renaud F, Prugnolle F.
Multiple independent introductions of Plasmodium falciparum in South America. Proc Natl Acad Sci U S A. 2012 ; 109 : 511-516.
Benoît de Thoisy, Anne Lavergne et
Vincent Lacoste, Laboratoire des
Interactions Virus-Hôtes
L'origine de Plasmodium falciparum en Amérique du Sud est mal connue et sujet
à controverse. Certaines études suggèrent une introduction récente au cours de la
colonisation européenne et de la traite négrière, d'autres, à la fois archéologiques et
génétiques, suggèrent une origine beaucoup plus ancienne.
Pour mieux comprendre l'origine des plasmodies du nouveau monde, l'IPG a participé à une
étude multicentrique dans laquelle ont été recueillis et analysés des parasites du monde
entier, de l'Amérique du Sud (dont 3 sites en Guyane) à l'Asie du Sud-est, en passant par
l'Afrique sub-saharienne et le Moyen-Orient. L'analyse des marqueurs génétiques montre,
pour l'Amérique du Sud, les résultats suivants :
les populations de P. falciparum varient en fonction de leurs origines géographiques ;
La réserve naturelle du Grand Connétable
(cogérée par le Groupe d'Etude et de
Protection des Oiseaux en Guyane
(GEPOG) et l'Office National de la Chasse
et de la Faune Sauvage (ONCFS)), le
Centre d'Etudes Biologiques de Chizé
(CEBC/CNRS) et l'Institut Pasteur de
Guyane (IPG) ont mis en place un
programme de recherche pluridisciplinaire
sur l'écologie et la conservation des
frégates superbes (Fregata magnificens)
du Grand Connétable.
il existe deux groupes de populations plasmodiales : le premier comprend les plasmodies
circulant en Guyane, Brésil et Bolivie ; le second comprend les isolats circulant en
Colombie ;
les populations du Pérou et du Vénézuela sont beaucoup plus diversifiées que les autres
populations de P. falciparum d'Amérique du Sud. Elles se trouvent dans une position intermédiaire entre le groupe1 et le groupe 2. La diversification des populations de ces deux
régions est évocatrice d'une histoire récente de mélange des isolats de P. falciparum ;
les P. falciparum d'Amérique du Sud sont proches des isolats africains ce qui indique une
introduction de souches africaines en Amérique du Sud via la colonisation de ce continent
par les empires portugais et espagnol.
En conclusion, cette étude montre deux introductions indépendantes de P. falciparum en
Amérique du Sud par des parasites d'origine africaine. Les estimations du temps
de divergence entre les populations américaines et africaines montrent que P. falciparum a
été introduit en Amérique du Sud il y a entre 430 et 990 ans pour le groupe 1, via l'empire
portugais, et entre 220 et 495 ans pour le groupe 2, via l'empire espagnol (Figure 2). Plus
généralement, cette étude montre que P. falciparum est une espèce envahissante capable de
s'adapter à des environnements variés.
Col1 Col2
Ven
Mar Cmp Trs
Per
Bol
Bra
:: Figure 2. Voies d'introduction et migration de P. falciparum en Amérique du Sud. Les Boîtes et
les couleurs représentent les groupes de population de P. falciparum. En rouge le groupe 1 (flèche
grise au niveau du Brésil) et en bleu le groupe 2 (flèche grise au niveau de la Colombie. Col =
Colombie ; Ven = Venezuela ; Per = Pérou ; Bol = Bolivie ; Bra = Brésil ; Mar= Maripasoula (site 1
de Guyane) ; Cmp = Camopi (site 2 de Guyane) ; Trs = Trois Sauts (site 3 de Guyane).
:: Frégates du Grand Connétable, Guyane française
Ce programme vise à déterminer s'il
existe un lien de causalité entre l'infection
des frégates par un herpèsvirus
nouvellement identifié, l'état de stress
énergétique lié la disponibilité des rejets
de la pêcherie crevettière et l'apparition
de symptômes associés à une forte
mortalité chez les juvéniles. Ce projet
s'appuiera sur les derniers développements
de la télémétrie embarquée, sur la mesure
du stress énergétique et sur
la détermination du statut infectieux de
cette population.
Ce projet, pluridisciplinaire (halieutique,
écologique, physiologique, virologique et
épidémiologique) qui rassemble plusieurs
instituts de recherche, de gestion et de
conservation, permettra une interaction
fructueuse pour la gestion de la
biodiversité marine en Guyane.
Ce projet est financé par la Direction de
l'Ecologie, de l'Aménagement et du
Logement (DEAL) pour une durée de 3
ans.
# 1 La Lettre de l'nstitut Pasteur de la Guyane
:: 5
Formation / Sensibilisation : fête de la science 2011
Tous ensemble contre
le paludisme !
Lise Musset, laboratoire de
parasitologie
Le 24 novembre 2011,
dans le cadre de la semaine
de la Fête de la Science,
le laboratoire de parasitologie
de l’IPG a coordonné
une action de sensibilisation
des collégiens de SaintGeorges de l’Oyapock,
en collaboration avec l’unité
d’entomologie médicale
de l’IPG, la Direction de la
Démoustication et des Actions
Sanitaires (DDAS) du Conseil
Général de la Guyane et
l’Agence Régionale de Santé.
:: Collégien de St Georges de l’Oyapock observant des plasmodies au microscope
Trois stands présentaient le paludisme sous différents aspects :
Un premier stand était dédié à l’agent du paludisme, le parasite
Plasmodium.
Les collégiens ont pu visionner un film présentant le cycle de développement du parasite chez
l'homme et observer au microscope, avec l'aide du laboratoire de parasitologie de l'IPG ,
des parasites contenus dans les globules rouges du sang de malades.
Un deuxième stand, animé par l’unité d’entomologie médicale,
présentait le vecteur de la maladie : le moustique anophèle.
La visite du stand a permis aux collégiens d'observer des anophèles à la loupe binoculaire, de
découvrir leurs conditions de vie et leurs rôles dans la propagation de la maladie. Les
entomologistes ont également présenté les différentes méthodes qu'ils utilisent pour
capturer ou piéger des anophèles.
Un troisième stand portait sur les moyens de lutte contre cette
maladie.
Les collégiens ont ainsi été sensibilisés à l'intérêt de l'utilisation des moustiquaires, répulsifs,
et autres moyens de protection individuelle contre la maladie. Les moyens de lutte
antivectorielle collective ont également été présentés par la DDAS.
:: Collégiennes de St Georges de l'Oyapock
observant des larves de moustiques anophèles
au microscope
Cette journée fût riche d'échanges avec les collégiens qui, pour la plupart, avaient déjà été
atteints par le paludisme. Un grand merci à M Louis, professeur de SVT du collège, pour son
implication dans l'organisation de cette journée.
::
L’année internationale de la Chauve-souris
donne des ailes
aux mammifères volants
Anne Lavergne et Vincent Lacoste, LIVH
:: 6
Les membres de l'équipe du Laboratoire des Interactions Virus
-Hôtes (LIVH) ont accueilli les 24 et 25 novembre
plusieurs classes des écoles élémentaires Dorville Léonço et
Jean Macé de Cayenne.
L'animation offerte avait pour but de faire découvrir les
chauves-souris aux enfants. Une centaine d'élèves a pu être
sensibilisée à ce mammifère fascinant, essentiel à l'équilibre
de la vie en forêt. Cette action était proposée en partenariat
avec le Groupe Chiroptères de Guyane.
Portrait
Philippe
Dussart
Chef du Laboratoire
de Virologie,
depuis 10 ans,
quitte l’IPG
:: Philippe Dussart, chef du Laboratoire de Virologie de l'IPG
Quand et comment êtes-vous arrivé
à l'IPG ?
C'est après une première expérience de
18 mois entre 1998 et 1999, en tant que
Volontaire de l'Aide Technique (VAT) au
laboratoire d'Analyses de Biologie Médicale,
que j'ai découvert les missions de l'Institut
Pasteur de la Guyane. Suite à cette
expérience professionnelle enrichissante, je
suis revenu à l'IPG en décembre 2001, cette
fois-ci au laboratoire de Virologie.
Combien de temps y avez-vous travaillé ?
J'aurais donc passé dix ans au laboratoire de
Virologie, au service de la santé publique et
de la recherche dans le domaine des
arbovirus (dengue, fièvre jaune) et de
la grippe.
Quelles responsabilités y avez-vous exercé ?
J'ai tout d'abord exercé la fonction d'adjoint
du laboratoire puis j'en suis devenu
le responsable en juillet 2007. Ce laboratoire
dispose d'une expertise dans le domaine des
arbovirus et de la grippe depuis de
nombreuses années. Cela lui a valu d'être
désigné Centre National de Référence (CNR)
des Arbovirus et CNR des virus Influenzae,
laboratoire associé pour la zone Antilles
Guyane.
L'expertise plus récente développée dans
le domaine des hantavirus a conduit
le laboratoire à être nommé CNR Hantavirus,
laboratoire associé pour la zone Antilles
Guyane.
Quels ont été les événements les plus
marquants ?
Les évènements qui m'ont le plus marqué
restent sans doute ceux associés aux
épidémies majeures survenues aux Antilles
Guyane, comme l'épidémie de dengue 2 en
2006 en Guyane ou les épidémies Antillaises
de dengue 1 et dengue 4. Sans oublier, bien
sûr, la pandémie grippale de 2009. Ces
évènements ont contribué à une
amélioration permanente des systèmes de
surveillance de ces maladies, y compris dans
nos pratiques de laboratoire au quotidien.
Quels sont les principaux travaux
de recherche que vous y avez menés ?
Je me suis impliqué dans les travaux de
recherche sur l'étude de la variation
génétique des souches de dengue qui
circulent dans le bouclier guyanais et
les Antilles françaises, ainsi que dans
l'évaluation de tests commerciaux et de
prototypes pour le diagnostic des arbovirus.
Je me suis également impliqué dans des
projets de recherche clinico-biologique
développés en collaboration avec des
centres de recherche ou hospitaliers de
la région (Guyane, Antilles, Brésil) ou d'autres
Institutions appartenant au Réseau
International des Instituts Pasteur,
notamment dans le cadre du projet
européen Denframe.
Au cours de ce dernier, une étude clinique et
virologique multicentrique menée en
Amérique du Sud et en Asie du Sud-est a pu
démontrer l'existence d'une forte proportion
d'individus infectés par le virus de la dengue
au sein d'un même foyer.
Que pensez-vous avoir apporté à la Guyane
en termes d'amélioration de la santé publique
ou tout simplement de la santé ?
L'évolution permanente des techniques de
laboratoire et le développement de
nouveaux outils diagnostiques au sein
même du laboratoire ont permis de
contribuer à une certaine amélioration de la
santé publique dans la région. Ainsi,
lorsqu'en janvier 2006 le Chikungunya
explosait à la Réunion, nous avons pu
mettre en place rapidement, dès le mois de
mars, une technique de biologie moléculaire
nous permettant ainsi de détecter les rares
cas d'importation du Chikungunya en
provenance de l'Océan Indien.
Quelle expérience tirez-vous de ces années
passées à l'IPG ?
Ces dix années passées à l'IPG représentent
une expérience humaine et professionnelle
très enrichissante, dont l'objectif aura été de
faire progresser la recherche et la santé
publique dans le domaine de la virologie, le
tout au bénéfice de la population antilloguyanaise.
# 1 La Lettre de l'Institut Pasteur de la Guyane
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Histoire de l'IPG
:: Premier episode* : 1888—1940
* tiré d’une conférence donnée le 1er décembre 2010, par le Pr André Spiegel - directeur de l’IPG de 2007 à 2011- à l’occasion des 70 ans de l’IPG.
L’histoire de l’IPG commence à Paris, le 14 novembre 1888, avec l’inauguration de l’Institut Pasteur
créé grâce au succès d'une souscription internationale. Lors de cette inauguration,
dans son discours que Louis Pasteur - trop ému – ne peut prononcer mais fait lire à son fils,
il fait part de sa vision et trace le chemin : « Il est donc certain que, pour la France un seul établissement l’Institut Pasteur -peut suffire. Pour l’Amérique du Sud, le Chili, le Brésil, il faudra évidemment former,
dans l’établissement de Paris, de jeunes savants qui iront porter la méthode dans les lointains pays… ».
anti-lépreuse, fléau majeur de l'époque en
Guyane qui accapare une grande partie des
activités de l'Institut. Il est alors en charge
de la lutte contre les principales pathologies
infectieuses du territoire (parasitoses
intestinales, paludisme et fièvre jaune…).
:: Inauguration de l’Institut Pasteur, 14 novembre 1888
Très rapidement des pasteuriens vont
essaimer à travers le monde pour diffuser
la vaccination contre la rage mais aussi
la sérothérapie antidiphtérique,
la vaccination contre la variole, et pour
étudier et soigner les caractères particuliers
des maladies qu'on qualifiait alors
« d'exotiques ».
Dès 1891, soit seulement trois ans après
l'établissement parisien, Albert Calmette qui mettra au point le BCG - fonde à Saïgon
– l'Ho-Chi-Minh Ville actuelle - le premier
Institut Pasteur hors de France pour
vacciner les populations contre la rage et la
variole. Les Instituts se multiplient ensuite
au fil du temps, tous leurs fondateurs ayant
été formés à l'Ecole Pasteurienne :
Lorsqu'il débarque en Guyane le 30
décembre 1938, le docteur Hervé Floch,
Médecin militaire, élève de l'Ecole Santé
navale de Bordeaux et du Pharo à Marseille,
a pour mission de créer un Institut Pasteur.
L'Institut Pasteur de la Guyane française et
du Territoire de l'lnini est ainsi créé le 7
décembre 1940 ; il succède à l'Institut
d'Hygiène et de Prophylaxie dont il occupe
les locaux. L'immeuble principal est alors
transformé avec, au rez-de-chaussée : deux
salles d 'attente, deux salles de
consultations, une salle de pansement et un
laboratoire clinique ; et au premier étage le
bureau du Directeur, la bibliothèque, le
secrétariat, le laboratoire d'entomologie, le
laboratoire de sérologie, deux laboratoires
de bactériologie et la chambre des étuves.
Il est inauguré le 16 juillet 1941,
en présence de M. Chot, Gouverneur de
la Guyane et du Chef du Service de Santé de
la Colonie, le Médecin-Lieutenant-colonel
Meydieu.
1893, Charles Nicolle en Tunisie qui reçut
le Prix Nobel pour l'identification du rôle
du pou dans la transmission du typhus ;
:: Institut Pasteur de la Guyane et du territoire de l'Inini
Dans son discours d'inauguration, le
Dr Hervé Floch trace la feuille de route
du tout jeune Institut et envisage le très
large champ d'activités qu'il doit embrasser :
« Le chemin qui doit être suivi
par notre Institut mène, entre
autres, à l'étude des maladies
si spéciales du continent
Sud-Américain, au problème
de la lèpre, à celui de l'hygiène,
à celui de l'élevage guyanais ».
1894, les frères Sergent en Algérie ;
1895 Alexandre Yersin à Nah Trang au
Viet Nam qui décrit l'agent pathogène de la
peste.
LIP-GUYANE
Puis, c'est au tour du Sénégal, de
Madagascar, du Congo, du Cambodge, de
l'Iran …
En Guyane, l'Institut d'Hygiène et de
Bactériologie est créé le 10 mars 1914 par
arrêté du Gouverneur Didelot, via un contrat
signé avec l'Institut Pasteur de Paris. Sis
dans des locaux de la rue Victor Schœlcher
(à l'emplacement de l'actuel bâtiment de la
Direction de la Jeunesse, des sports et de la
cohésion sociale et de la Direction de la
prévention et de la solidarité du Conseil
général), il est le principal centre de la lutte
:: 8
#1
:: La Lettre de l’Institut Pasteur de la Guyane
Directeur de la publication : Dr Philippe Quénel,
Directeur de l’Institut Pasteur de la Guyane
Rédacteur en chef : Dr Philippe Quénel
Maquettiste : Angelina Azanza
Comité de rédaction : Angélina Azanza, Isabelle
Dusfour, Romain Girod, Vincent Lacoste,
Philippe Lasnier, Anne Lavergne et Eric Legrand
:: Dr Hervé FLOCH, Directeur IP Guyane 1940 -1957
Diffusion : Institut Pasteur de la Guyane,
23 avenue Pasteur, BP 6016, 97360 Cayenne Cedex
Tél. : 594 (0)594 292 617
Fax : 594 (0)594 309 416
http://www.pasteur-cayenne.fr ISSN 0000-0000
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