La revue de l’assistant(e) dentaire - n°
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Vol. 13 - mars - avril 2016 - 10 e
Profession Assistant(e) Dentaire
PAD
À DÉCOUVRIR EN PRIORITÉ
Fiche pratique : gestion des stocks
La correspondance au cabinet dentaire
PLAN DE TRAITEMENT
GLOBAL
Lésions endo-parodontales
Dialogue radiologue
chirurgien-dentiste
RENCONTRE
Catherine Schubert
2 mars - avril 2016
I
Profession Assistante Dentaire
Rencontre
Rencontre avec…
Catherine Schubert
Propos recueillis par Nicolas Schlegel
Hygiéniste dentaire dans un cabinet de Zurich, elle exerce
également dans des maisons de retraite à Genève. Elle
est aussi instructrice iTOP, programme dapprentissage à
la prophylaxie dentaire. Elle intervient lors de la Journée
nationale des assistantes dentaires, le jeudi 31 mars à Paris
Vous êtes formatrice pour le programme
iTOP. Qu’est-ce que cest ?
C’est un programme développé par le Docteur
Jiri Sedelmeyer et organisé par la société Suisse
Curaprox® pour former les équipes dentaires à la
prophylaxie orale. Il existe en France depuis 2013.
La philosophie de ce programme c’est que l’on ne
peut pas conseiller ce que l’on ne connaît pas. En
tant que professionnel dentaire, si vous n’arrivez
pas, vous-même, à contrôler votre plaque dentaire,
vous ne pouvez pas transmettre les bons gestes à
vos patients.
Mais les chirurgiens-dentistes sont
des spécialistes de l’hygiène dentaire ?
Détrompez-vous ! Sur les quelques 7 000 heures
de formation d’un chirurgien-dentiste, une dizaine
seulement est consacrée à l’hygiène bucco-dentaire
et encore, de façon théorique ! Cela vous donne l’am-
pleur de la tâche.
iTOP est une formation en trois étapes.
Une journée d’introduction qui permet d’apprendre
les bons gestes, de les pratiquer sur soi-même.
Un deuxième niveau, sur deux journées, après
lesquelles tous les participants sont à l’aise pour
transmettre leur savoir aux patients.
Enn, un dernier niveau, plus poussé, sur une
semaine, où nous assurons la formation de futurs
formateurs du programme.
Comment, concrètement,
formez-vous les équipes dentaires ?
Du nettoyage des espaces interdentaires avec une
brossette, à la technique du fil dentaire atrauma-
tique, en passant par l’utilisation de la brosse à
dents à soies souples et denses, ou à l’apprentissage
de la méthode « solo » avec la single brush, les par-
ticipants intègrent, en pratique, les éléments incon-
tournables d’une bonne prophylaxie : un nettoyage
des dents acceptable pour le patient, efficace et
atraumatique. Une grosse partie du travail consiste
à désapprendre les mauvaises habitudes.
Les équipes dentaires vont pouvoir individuali-
ser les conseils d’hygiène quelles donnent aux
patients parce que chaque bouche est différente.
Un même type de brosse à dents ou de brossettes
ne conviendra pas à tous les patients et, dans une
même bouche, les espaces interdentaires varient.
Nous apprenons, enfin, à tous les participants à
prendre du recul, à réfléchir aux critères de choix
des équipements qu’ils conseillent aux patients :
l’acceptabilité, l’efficacité et l’aspect atraumatique.
C’est capital. Ce que l’on enseigne aux patients leur
servira toute leur vie.
Pourquoi, selon vous, si peu de cabinets
dentaires français insistent auprès de leurs
patients sur la prophylaxie orale ?
Parce qu’elle n’est pas valorisée dans votre sys-
tème de santé. On en parle insuffisamment. Les
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Rencontre
Ce que lon enseigne
aux patients
leur servira toute
leur vie
autorités ne sont sans doute pas conscientes des
bénéfices non seulement dentaires, mais de santé
générale que cela représente. Si une consultation
de prévention était prise en charge par la Sécurité
sociale, les choses évolueraient sans doute. Mais
je connais des praticiens français qui ont été très
surpris de la réaction des patients dès qu’ils ont
commencé à évoquer le contrôle de plaques avec
eux. Ils sont très intéressés, demandeurs. Or, des
patients avec une bouche et des dents saines n’ont
plus dappréhension à venir chez leur dentiste et ne
se demandent plus quelle mauvaise nouvelle va leur
tomber sur la tête. Exemptés du problème des soins
courants, ils se tournent plus volontiers vers des
demandes esthétiques, de blanchiment, d’implants,
de gouttières orthodontiques… dont la valeur ajou-
tée est plus intéressante pour le cabinet. C’est en
tout cas ce que nous constatons en Suisse et il n’y
pas de raison que cela soit différent en France.
LA SUISSE, PAYS DE COCAGNE
POUR FUTURES HYGIÉNISTES
La confédération compte environ 2 300 hygiénistes,
des femmes quasi exclusivement. Le métier y a été créé
en 1975, et a son origine aux États-Unis. La formation
(diplôme d’hygiéniste dentaire) s’effectue en 3 années
postbac ou, pour les assistantes en activité, après avoir
validé une formation complémentaire. Les hygiénistes
travaillent principalement dans les cabinets privés où,
le plus souvent, un fauteuil dentaire leur est dédié. Elles
partagent généralement leur temps entre plusieurs cabinets
(2 ou 3), situation parfois difficile à gérer (vacances, etc.)
mais qui offre de la souplesse (la plupart travaillent à temps
partiel). Les hygiénistes sont aussi appréciées dans les
écoles, les hôpitaux, les entreprises parfois. Particularité de
certains cantons : la possibilité de travailler dans un cabinet
indépendant. Il existe environ 70 cabinets d’hygiénistes où se
côtoient leur propre patientèle et des patients référés par des
chirurgiens-dentistes.
La liste des tâches que les hygiénistes peuvent
légalement effectuer paraît incroyable vue d’ici
- Elle informe ses patients sur la formation et les causes des
affections dentaires et parodontales et leur apprend à lutter
contre les affections dentaires et leur prévention (brossage,
hygiène, nutrition, santé générale.)
- Elle procède à lexamen clinique et radiologique.
Lhygiéniste ne peut réaliser des radios que dans le
cadre d’un cabinet dentaire. Elle ne peut pas posséder
d’installation radiologique si elle travaille dans une
structure indépendante. Elle demande à ses patients de
réaliser leurs radios dans un cabinet de radiologie, ou
d’amener les radiographies, faites par leur dentiste. Elle
détecte les altérations de la gencive, de l’émail et de la
dentine, établit la présence de plaque et de tartre, de caries,
le degré d’inflammation gingivale et l’existence de poches
parodontales (indices de saignement, relevé de poches
parodontales, tests bactériologiques etc.).
- Elle élimine les dépôts de plaque et de tartre. Elle procède à
des détartrages sub et sous gingivaux.
- Elle polit les amalgames et enlève les débordements
d’obturation.
- Elle applique diverses méthodes de fluoration.
- Elle participe aux campagnes pour la santé avec le concours
de partenaires (chirurgiens-dentistes, personnel médical,
institutions, entreprises, etc.).
Comme chez vous, au début de la profession,
il y a quarante ans maintenant, les chirurgiens-
dentistes ont eu beaucoup de mal à accepter notre
présence, puis notre autonomie, estimant que
nous allions empiéter sur leur travail, témoigne
Catherine Schubert, hygiéniste à Genève (lire
ci-contre). Aujourd’hui, ils sont demandeurs. Ils ont
découvert qu’en faisant appel à nous, ils pouvaient
se concentrer sur des tâches plus valorisantes. Il y
a aujourd’hui une demande supérieure à l’offre ce
qui fait que les salaires sont très corrects.
Curaden France est la filiale
du Groupe Suisse Curaden®
dont la philosophie est fondée
sur la prévention primaire.
C’est dans cet esprit que Curaden développe des formations
interactives à la prophylaxie orale (iTOP, www.itop-dental.com)
pour les chirurgiens-dentistes et les assistantes ainsi que des
séminaires internationaux pour les étudiants.
Afin que la prophylaxie devienne une réalité au quotidien
pour vos patients, le groupe Curaden a mis au point de réelles
innovations :
- Brins en Curen® pour une densité et souplesse inégalées
jusqu’ici pour les brosses à dents Curaprox,
- Filament de Cural® des brossettes inter-dentaires et sonde de
mesure des espaces inter-dentaires, pour une individualisation
des soins et une efficacité maximale,
- Système ADS® anti-coloration pour les bains de bouche Curasept ADS®
à la chlorhexidine, gage d’une meilleure tolérance.
La vocation de Curaden est d’apporter de nouvelles solutions
efficaces, bien tolérées et acceptées par les patients.
CURADEN FRANCE
24, rue Hector Malot 75012 Paris
T +33 (0)1 43 54 49 10
[email protected] www.curaprox.com
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