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Ce champ électromagnétique a fait l’objet de nombreuses études qui ont montré qu’il est constitué d’impulsions
à front de montée de l’ordre de 5 ns et se répétant à un rythme de 1 à 20 impulsions par microseconde [ 8 ].
Son spectre s’étend de quelques kilohertz à plusieurs gigahertz et peut être considéré, en première
approximation, comme inversement proportionnel à la fréquence. Laroche et al. ont également montré [ 9 ] que
les différentes phases de développement de l’éclair sont caractérisées par un rayonnement électromagnétique
différent aussi bien au niveau de son amplitude que de sa fréquence.
On regroupe les tensions et courants induits par couplage dans un conducteur plongé dans le champ par le terme
générique d’effets indirects de la foudre. Le courant induit est plusieurs ordres de grandeur en dessous de celui
de l’arc en retour (quelques dizaines à quelques centaines d’ampères selon le couplage). Il présente néanmoins
un danger réel pour les équipements électroniques.
On distingue trois mécanismes de couplages différents entre un conducteur et le champ électromagnétique
associé à la foudre. Ils peuvent être combinés dans le cas d’un équipement complexe. Le cas d’un avion dont la
carlingue est traversée par l’arc en retour permet de les séparer nettement. C’est donc sur cet exemple qu’ils sont
présentés :
• Couplage par résistance distribuée.
Lorsque la foudre frappe un appareil à carlingue métallique, un courant important traverse ses structures
mécaniques. Celles ci présentent une résistance électrique faible certes mais suffisante pour donner naissance à
une différence de potentiel importante.
En considérant que la résistance de la structure d’un avion est de 2,5 mΩ entre le nez et la queue et que celui-ci
est traversé par un courant de 100 kA, une différence de potentiel de 250 V apparaît entre ces deux points. Un
équipement placé au milieu de l’appareil et avec deux points de masse éloignés sera donc soumis à cette
différence de potentiel (Fig. 4). Il en est de même si ce dernier commande des charges éloignées ou reçoit des
informations de capteurs distribués dans l’ensemble de l’appareil et référencés à une masse locale.
V=I.
I
R
I
Fig. 4 : Représentation schématique d’un couplage par résistance
distribuée.
• Couplage magnétique.
En supposant, comme pour le cas précédent, qu’un courant traverse la carlingue de l’avion, il génère un champ
magnétique ext
B
variable dans la périphérie de ce dernier. Le champ peut pénétrer à l’intérieur de l’appareil par
les différentes ouvertures (Fig. 5). Une boucle de surface Sb, d’inductance L, en circuit ouvert et normale au
champ int
B
plongée dans celui-ci aura donc une tension Voc (E 1) à ses bornes, tandis qu’une boucle en court
circuit sera parcourue par un courant Isc (E 2).
()
dt
dB
.StV int
boc −= (E 1)