Communiqué Final du 9ème Congrès du Conseil des Patriarches Catholiques d'Orient Bkerké, du 3 au 6 novembre 1999 Le Conseil des Patriarches Catholiques d'Orient a tenu son 9ème Congrès du 3 au 6 novembre 1999 au siège du Patriarcat Maronite à Bkerké, accueilli par sa Béatitude Mar Nasrallah Botros Sfeir, Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient pour l'Eglise maronite. Y ont participé leurs Béatitudes les Patriarches: Stéphanos II Ghattas, Patriarche d'Alexandrie pour l'Eglise Copte Catholique; Maximos V Hakim, Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem pour l'Eglise Grecque Melkite Catholique; Mar Ignace Moussa I Daoud, Patriarche d'Antioche pour l'Eglise Syriaque Catholique; Mar Raphaël I Bidawid, Patriarche de Babylone pour l'Eglise Chaldéenne Catholique; Nersès Bedros XIX, Patriarche de Cilicie pour l'Eglise Arménienne Catholique et Michel Sabbah Patriarche de Jérusalem pour l'Eglise Latine. Tout au début du Congrès, les membres du Conseil ont salué leurs Béatitudes Ignace Moussa I Daoud et Nersès Bedros XIX, à l'occasion de leur première participation aux réunions du Conseil, suite à leur nouvelle élection patriarcale. Ce qui distingue ce Congrès c'est qu'il se tient après le «1er Congrès des Patriarches et Evêques Catholiques du Moyen-Orient» en mai 1999. Après avoir rendu grâce à Dieu pour cette grande faveur, les Congressistes ont évalué les travaux de ce premier Congrès et ils y ont trouvé un événement unique, inspiré par l'Esprit-Saint. L'Eglise catholique d'Orient y a vécu, une belle expérience spirituelle, une vraie communion ecclésiale, une unité et une charité chrétienne unique, au seuil du 3ème millénaire. Le Congrès a été une belle occasion pour faire connaissance et s'informer de la situation des Eglises dans les divers pays. Ce congrès a inspiré à tous les fidèles de la tranquillité, de la joie et de l'espérance. Il n'y a pas de doute que la poursuite discrète et continue des recommandations de ce Congrès est seule susceptible de faire du Congrès une réalité constante dans la vie des Eglises; et cela exige des synodes locaux et des Assemblées des Patriarches et Evêques qu'ils mettent assidûment ces résultats sur leur programme d'action, afin de les traduire en une réalité tangible dans la vie des Eglises, à l'avenir. Ceci appelle à un contact constant avec le peuple et avec toutes les Eglises-Sœurs du Moyen-Orient, cherchant à faire des Eglises catholiques, un signe d'unité et de rapprochement entre tous. Comme ce fut le cas, dans les sessions précédentes, le premier jour fut consacré à une rencontre Catholico-Orthodoxe. Ont participé à cette rencontre, outre leurs Béatitudes les Patriarches Catholiques et Son Excellence Mgr. Paul Matar, Evêque Maronite de Beyrouth, leurs Béatitudes: Ignace IV, Patriarche d'Antioche pour l'Eglise Grecque Orthodoxe, accompagné de leurs Excellences le Métropolite Elias Aoudé, et Mgr Georges Khodr, Sa Sainteté Ignace Zakka I Iwass accompagné de son Excellence Mgr Youhanna Ibrahim et le T. R. Vartabed Kigham Katcherian, représentant sa Sainteté le Catholicos Aram I Kechichian, Patriarche de Cilicie pour l'Eglise Arménienne Orthodoxe. Dans cette réunion on a étudié les décisions prises et les accords conclus dans les réunions précédentes: (Mariage mixte; Catéchisme unifié; Communion solennelle), afin d'évaluer dans quelle mesure ils ont été respectés et appliqués. Les prélats présents ont constaté que ces décisions sont en bonne voie d'exécution au niveau d'une application réelle pratique et tangible, qui pourtant demande encore plus d'attention afin qu'elles soient une réalité commune et constante, dans tous les diocèses et paroisses. D'autres questions ont été traitées, entre autres, l'accord d'inaugurer les célébrations de l'an 2000, par une prière commune à toutes les Eglises Chrétiennes au Liban, le 24 décembre 1999; une célébration commune pareille à Bethléem aura lieu, le 4 décembre prochain. La réunion s'est tenue dans une atmosphère fraternelle, animée par un réel désir de faire tout ce qui est possible pour promouvoir la collaboration entre toutes les Eglises Chrétiennes à tous les niveaux (Evêques, prêtres et fidèles). Cela demande l'activation des Commissions Œcuméniques afin qu'elles portent leurs responsabilités dans ce domaine. *** Le Grand Jubilé de l'An 2000 était constamment présent dans nos débats à Nous Patriarches, membres de ce Congrès. Nous y avons vu un appel de Dieu pour réfléchir, méditer et prier pour que les célébrations du Jubilé soient pour nous tous l'occasion d'un renouveau de la foi en Jésus-Christ, ranimer notre vie ecclésiale, et activer notre mission dans la société. Nous méditerons le parcours du passé, les circonstances du présent et les appels du futur, dans un esprit de foi, d'espérance et d'amour, afin de raviver à notre vocation et notre apostolat à la lumière des changements multiples dans nos sociétés et dans le monde, en toute fidélité au dépôt de la foi reçue du Seigneur Jésus et de ses Apôtres. Nous invitons tous nos fidèles à la réflexion, à la méditation et à la prière, afin que tous ensemble, nous travaillions, dans la collaboration et le dialogue, à découvrir la volonté de Dieu sur nous, et de nous y conformer avec joie, espérance et engagement. Nous sommes sûrs que les 5 lettres épiscopales du «Conseil des Patriarches Catholiques d'Orient», depuis sa fondation, constituent un élément pour de telles réflexion, méditation et prière. Nous n'avons pas oublié, les sociétés dans lesquelles nous vivons. Nous avons porté, à cette session, leurs espoirs, leurs aspirations, leurs difficultés et leurs échecs, afin que nous redoublions les efforts pour participer plus efficacement à la vie de nos peuples, en partant de l'authenticité de notre spiritualité, et de leurs dons sans pareils, afin que leurs Eglises soient un levain de paix, d'espérance, de croissance, de rapprochement, de pardon et de réconciliation dans leurs pays. Nous sommes pleinement conscient des difficultés que rencontrent nos sociétés et nos Eglises, et sommes fermement décidés à les affronter avec la sagesse chrétienne, l'esprit d'initiative et le service auquel le Christ Jésus nous appelle. Alors que nous regardons l'avenir, nous prenons conscience, de plus en plus, que cet avenir est un et le même pour nous; ce qui exige que nous œuvrions ensemble au niveau du Moyen-Orient, en contact constant avec les autres Eglises Chrétiennes, et dans la solidarité avec nos sociétés et nos pays. Au seuil du 3ème millénaire, nous ne pouvons que rappeler la devise issue du premier Congrès tenu en 1991: «Etre chrétiens ensemble, ou ne pas l'être». 2