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Soucieux d’assurer la prééminence française, Louis XIV, dans le prolongement de ses
prédécesseurs, consolide les alliances de la France, confortant la Ligue du Rhin en 1663,
poursuivant les liens amicaux avec la Suède (1661), les Provinces-Unies (1662) et le Danemark
(1663), pays protestants. Il tente un rapprochement avec l’Angleterre en mariant Monsieur à
Henriette, sœur de Charles II. Il envoie un corps de 6000 hommes pour défendre Vienne
contre les Turcs mais poursuit la politique d’amitié avec la Porte. Les Capitulations sont
renouvelées en 1673. Louis XIV va tirer profit du non paiement de la dot de Marie-Thérèse
habilement négociée par Mazarin. Il utilise, en droit public, une coutume de droit privé, le
droit de dévolution pour réclamer les Pays-Bas. L’Espagne refusant, il envahit les Pays-Bas,
occupe Lille, lance Condé sur la Franche-Comté. Les Provinces-Unies s’inquiètent de la
proximité de la France et s’allient avec la Suède et l’Angleterre, inquiètes également. La
négociation aboutit à la paix d’Aix-la-Chapelle (mai 1668) : La France obtient une partie de
l’Artois et de la Flandres, Lille, Armentières, Douai, Tournai, Charleroi, Courtrai enclaves dans
les Pays-Bas.
B) La guerre de Hollande 1672-1678
Les relations avec les Provinces-Unies se dégradent. Le roi est mécontent de l’accueil réservé
aux jansénistes et aux huguenots français, il veut réduire la puissance commerciale de ce
pays, il lui reproche d’avoir freiné ses conquêtes aux Pays-Bas. Il renouvelle l’alliance
suédoise, négocie avec l’évêque de Liège, signe avec l’Angleterre, hostile aux PU, le traité de
Douvres (1670). Les Anglais attaquent sans succès sur mer tandis que les Français atteignent
le sud des Provinces-Unies, s’approchent d’Amsterdam. Guillaume d’Orange, stathouder,
organise la résistance et parvient à étendre le conflit. En 1673, l’Espagne, les Provinces-Unies,
l’Empire se coalisent contre Louis XIV. Abandonnée par l’Angleterre en 1674, la France ne put
compter que sur la Bavière et la Suède. Les succès français conduisent les Provinces-Unies à
signer la paix de Nimègue en août 1678 puis l’Espagne (septembre 1678) et l’Empire (février
1679). L’Espagne cède la Franche Comté à la France –qui obtient la ville libre de Besançon-,
quelques territoires des P-B, Valenciennes, Cambrai, Saint-Omer, Ypres, Maubeuge, tandis que
la France restitue Maastricht aux P-U, Charleroi et Courtrai à l’Espagne et rétablit le tarif
douanier de 1664.
C La politique des Réunions 1678-1688
Louis XIV et son SE aux affaires étrangères Colbert de Croissy, s’appuyant sur la paix de
Nimègue, lancent une politique d’annexions en pleine paix, à l’égard de territoires dépendants
de ceux qu’elle avait annexés en vertu des traités. Elle annexe Courtrai, quatre-vingt fiefs en
Lorraine, dix villes en Alsace dont Strasbourg en 1681, le comté de Montbéliard. L’Empereur
s’oppose mais menacé par les Turcs il préfère signer une trêve de vingt ans, la Trêve de
Ratisbonne. Mais la révocation de l’édit de Nantes récolte les pays protestants. Ainsi la
politique religieuse et la politique des réunions finissent par réunir les adversaires de Louis
XIV en une vaste coalition, la Ligue d’Augsbourg (juillet 1686) qui réunit l’Espagne, l’Empire, la
Suède, de nombreux princes allemands puis Guillaume d’Orange qui vient de prendre le pouvoir
en Angleterre.
III Les difficultés de la fin du règne 1689-1715