Système cardio-vasculaire

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Lycée-Collège de la Planta, Sion
Biologie
Système cardio-vasculaire
Julien Dubuis, Martine Morend, Blaise Perruchoud, Grégoire Raboud, Sonia Sierro
Sommaire
1 Introduction
2 Le cœur
2.1 La structure interne
2.1.1 Les quatre cavités
2.1.2 La structure de la paroi cardiaque
2.2 La vascularisation
2.3 La circulation dans le cœur
2.4 Le cycle cardiaque
2.5 L’activité électrique
2.5.1 L'autonomie du cœur
2.5.2 Le nœud sinusal
2.5.3 L'innervation cardiaque
2.5.4 L'électrocardiogramme
3 Les vaisseaux
3.1 Les artères
3.2 Les veines
3.3 Les capillaires
4 Les humeurs corporelles
4.1 Le milieu intérieur
4.2 Le sang
4.2.1 Les fonctions du sang
4.2.2 La composition du sang
4.2.2.1 Le plasma
4.2.2.2 Les globules rouges
4.2.2.3 Les globules blancs
4.2.2.4 Les plaquettes sanguines
4.2.2.5 La formation des cellules sanguines (hématopoïèse)
4.2.3 La coagulation du sang
4.3 Le système lymphatique
5 Les maladies cardio-vasculaires
5.1 La définition
5.2 Les facteurs de risque
5.3 Les conséquences à long terme
5.3.1 Les maladies cardiaques
5.3.2 Les maladies vasculaires
5.3.2.1 L’athérosclérose
5.3.2.2 L’angine de poitrine
5.3.2.3 L’infarctus du myocarde
5.3.2.4 L’artérite des membres inférieurs
5.3.2.5 L’accident vasculaire cérébral
5.3.2.6 L’hypertension artérielle
5.4 Les traitements
5.4.1 Les traitements médicaux
5.4.2 Les traitements chirurgicaux
5.4.2.1 L’angioplastie et la pose des stents
5.4.2.2. Le pontage coronarien
5.4.2.3 La chirurgie des valvules
5.4.2.4 Le pace maker
5.4.2.5 La greffe cardiaque
1 Introduction
Tous les animaux, à l'exception des plus petits, doivent être capables de transporter dans
leur corps les nutriments, les gaz servant à la respiration, les hormones, les produits et
déchets du métabolisme et les éléments du système immunitaire. Ce transport est assuré
par le système cardiovasculaire, le sang étant le véhicule transportant ces matières.
Les Humains et les autres vertébrés ont un appareil circulatoire constitué d'une pompe (le
cœur), d'un réseau de distribution (les vaisseaux), et d’un fluide de transport (le sang). Le
sang part du cœur en empruntant les artères puis les artérioles, il traverse le réseau des
capillaires soit au niveau des poumons soit au niveau des tissus puis il retourne au cœur
par les veinules et les veines.
L’appareil cardio-vasculaire comprend donc le cœur, les vaisseaux sanguins et le
sang. Le cœur est le moteur de la circulation et les vaisseaux sanguins constituent le
réseau de distribution pour le sang.
Chez l'homme adulte, la circulation sanguine est une circulation double:
- circulation pulmonaire ou petite circulation (oxygénation du sang) ;
- circulation générale ou grande circulation (redistribution de l'oxygène).
La double circulation
Répartition
des
volumes sanguins dans
l’organisme.
65% du volume sanguin
se
trouve
dans
le
système veineux, 10%
dans le système artériel,
5 % dans les capillaires,
12% dans les poumons,
et 8 % dans le cœur.
Il existe en outre un système lymphatique qui transporte une substance appelée lymphe
qui circule dans des capillaires et des veines. Ce système draine l'excès de liquide
interstitiel.
2 Le cœur
Le cœur est un muscle creux qui se situe entre les deux poumons et repose sur le
diaphragme. Il est protégé en avant par le sternum. Il est l'organe principal de la
circulation. Son poids moyen chez l'homme est de 275 grammes. La forme générale du
cœur est celle d'une pyramide triangulaire, avec la pointe dirigée vers le bas et la gauche.
Il est chargé, en se contractant, de propulser le sang dans près de 100’000 km de
vaisseaux.
2.1 La structure interne
2.1.1 Les quatre cavités
Le cœur comprend deux parties séparées par une cloison verticale :
 le cœur droit aspire le sang du système veineux pauvre en oxygène et l'envoie
dans la circulation pulmonaire où il est enrichi en oxygène.
 le cœur gauche éjecte le sang riche en oxygène dans l'aorte et l'envoie dans la
circulation générale.
La structure interne du cœur
Chaque partie est elle-même divisée en deux :
- partie supérieure : l'oreillette à la paroi musculaire fine qui "recueille" dans un
premier temps le sang en provenance du corps ou des poumons.
- partie inférieure : le ventricule à la paroi musculaire épaisse qui envoie le sang aux
poumons ou au reste du corps.
La paroi musculaire du ventricule gauche est
environ 6 fois plus épaisse que celle du
ventricule droit. Les deux oreillettes sont
séparées par une mince paroi, la cloison
interauriculaire. Les ventricules sont séparés
par une paroi plus épaisse, musculaire, la
cloison interventriculaire. Les oreillettes et
les ventricules sont séparés par des valvules
auriculoventriculaires qui permettent le
passage du sang des oreillettes vers les
ventricules mais empêchent son passage en
sens inverse : la valvule tricuspide entre
l'oreillette droite et le ventricule droit, la
valvule mitrale entre l'oreillette gauche et le
ventricule gauche
Les valves cardiaques
2.1.2 La structure de la paroi cardiaque
La paroi cardiaque est constituée :
 du péricarde : membrane extérieure composée de deux feuillets (épais de moins
de 1mm chacun) permettant au cœur de glisser entre les poumons. Le feuillet
externe du péricarde adhère en bas au diaphragme et sur les côtés à la plèvre.
 du myocarde : partie médiane qui est un muscle strié d'épaisseur variable au
niveau des différentes cavités. Il peut atteindre une épaisseur de 1 cm dans le
ventricule gauche. Ce tissu musculaire est incapable de régénération.
L'automatisme cardiaque et la coordination de la contraction du myocarde entre les
quatre cavités sont liées à l'existence d'un tissu musculaire spécialisé : le tissu
nodal.
Les fibres musculaires cardiaques occupent une place
particulière entre la
musculature striée et la musculature lisse.
 de l’endocarde : membrane intérieure (moins de 1mm d'épaisseur) qui est la
muqueuse interne du cœur où passe les nerfs et les vaisseaux sanguins. Elle forme
les valvules. C'est le seul tissu au contact duquel le sang ne coagule pas.
2.2 La vascularisation
Comme tout organe, le cœur lui-même
doit être alimenté abondamment en
oxygène et en glucose. Le sang qui
passe à travers le cœur ne suffit pas.
C'est pourquoi la paroi cardiaque
possède sa propre circulation : la
circulation coronaire. Le cœur utilise
pour son propre fonctionnement 1/20
de la totalité du sang pompé (soit env.
300 ml/min.)
L'alimentation du cœur est assurée par
deux vaisseaux qui naissent de
La circulation coronaire
l'aorte : l'un part en travers sur la partie droite du cœur (artère coronaire droite), l'autre en
travers sur la partie gauche (artère coronaire gauche). Les artères coronaires naissent de
l'aorte, s'enfoncent dans la paroi cardiaque en se ramifiant en vaisseaux de plus en plus
petits, qui pénètrent dans le muscle cardiaque, pour le nourrir, lui fournir de l'oxygène et le
débarrasser de ses déchets.
Les veines coronaires se jettent principalement dans la grande veine coronaire qui débute
près de la pointe du cœur. Elle se jette ensuite dans l'oreillette droite.
2.3 La circulation dans le
cœur
Le ventricule droit envoie le sang
vers les poumons par l’intermédiaire
du tronc pulmonaire, qui se subdivise en artères pulmonaires droite
et gauche. A mesure que le sang
s’écoule dans les capillaires des
poumons droit et gauche, il capte
de l’oxygène et perd du gaz
carbonique. Le sang enrichi en
oxygène revient des poumons par
l’intermédiaire
des
veines
pulmonaires droites et gauches
pour rejoindre l’oreillette gauche du
cœur. Ensuite, le sang oxygéné
s’écoule dans le ventricule gauche
qui l’expulse vers les tissus du
corps par l’intermédiaire de l’aorte.
Cette artère envoie le sang aux
autres artères parcourant le corps.
Les premières branches de l’aorte
sont
les
artères
coronaires,
lesquelles approvision- nent le
muscle cardiaque. Puis viennent les
artères
débouchant
sur
les
capillaires de la tête et des bras.
L’aorte se prolonge aussi par les
artères irriguant les organes
abdominaux et les jambes. Dans
les capillaires, le sang cède la
majeure partie de son oxygène aux
cellules et au liquide interstitiel des
tissus ; en retour, il reçoit le gaz
carbonique produit par la respiration cellulaire. Les capillaires se rejoignent pour former les
veinules, qui transmettent le sang aux veines. Le sang pauvre en oxygène de la tête, du
cou et des membres antérieurs est canalisé par une grande veine appelée veine cave
supérieure. Une autre grande veine, la veine cave inférieure recueille le sang du tronc et
des membres postérieurs. Les deux veines caves déversent leur sang dans l’oreillette
droite, à partir de laquelle le sang appauvri en oxygène se déverse dans le ventricule droit.
2.4 Le cycle cardiaque
Le rythme cardiaque est d'environ 70 pulsations par minute chez un individu au repos.
Chaque contraction permet l'éjection d'un volume de 60 cm 3. Ce nombre peut atteindre
180 battements par minute au cours d'un travail ou d'un exercice violents. Le cœur pompe
environ 5 litres de sang par minute (cette quantité peut augmenter de 4 fois lors d'un
exercice violent) et comme l'organisme en contient près de 6 litres, on voit que le cœur
pompe tout le sang en une minute et 12 secondes environ.
On peut décomposer le cycle cardiaque en trois parties :
-
la systole auriculaire : contraction des oreillettes qui fait passer le sang des
oreillettes dans les ventricules. La musculature des oreillettes se contracte environ
0,12 - 0,20 seconde avant celle des ventricules.
la systole ventriculaire : contraction des ventricules qui envoie le sang dans les
artères. Pour éviter que le sang ne retourne dans les oreillettes, les valvules se
referment, ce qui donne le premier bruit du cœur.
la diastole générale : décontraction du cœur entier. Les oreillettes se remplissent
pour éviter que l'appel du sang des ventricules décontractés ne fasse revenir le
sang des artères. Les valvules artérielles (pulmonaire et aortique) se referment en
produisant le deuxième bruit du cœur.
Les souffles cardiaques
Lors d'un rétrécissement valvulaire, le sang passe en force à travers une ouverture
rétrécie : il se forme des tourbillons qui se traduisent par des souffles. Si une valvule ne se
referme pas de manière étanche, alors sa fonction anti-retour est en partie ou
complètement abolie : il existe dans ce cas un reflux de sang. On a également dans ce
cas des souffles cardiaques anormaux. Si l'on entend un souffle pendant la systole, on
parle alors de souffle systolique. S'il survient lors de la diastole, on parle de souffle
diastolique.
2.5 L’activité électrique
2.5.1 L'autonomie du cœur
Si le cœur est plongé dans un liquide nutritif adapté, il continue à battre. Ceci montre
clairement que la commande de l'activité cardiaque se trouve dans le cœur lui-même. Le
cœur travaille donc de manière autonome (indépendante).
En effet, chaque muscle a besoin d'une impulsion électrique pour se contracter.
Cependant, alors que le muscle squelettique est excité par un nerf, le cœur s'excite luimême. Naturellement, le cœur reçoit également des impulsions en provenance du SNC
(par le nerf vague et le système sympathique). Ces nerfs n'ont cependant qu'une action
régulatrice limitée, sans influence sur la cadence. Le cœur pourrait également fonctionner
en leur absence. Le cœur doit cette indépendance à un système de cellules musculaires
spécialisées qui ont la capacité de produire des excitations et de les conduire rapidement.
2.5.2 Le nœud sinusal
Les contractions du cœur sont
déclenchées
par
une
succession de stimulations de
nature électrique dont les
impulsions passent de cellules
en cellules: celles-ci sont non
seulement contractiles mais
également
excellentes
conductrices
d'électricité
cardiaque et constitue de ce
fait ce qu'on appelle un tissu
de conduction.
Le courant de conduction
prend d'abord naissance en
un point de l'oreillette droite: le
nœud
sinusa l
(ou
"pacemaker") qui fait partie du
tissu nodal. Ce centre de
commande
détermine
la
fréquence cardiaque. De là, le courant se répand dans toutes les oreillettes (qui se
contractent donc les premières) et atteint un relais : le nœud auriculo-ventriculaire, ainsi
appelé parce qu'il est situé à la jonction des oreillettes et des ventricules. Ce courant qui
fait contracter les ventricules (pendant qu'au-dessus les oreillettes se relâchent pour se
remplir), est distribué dans toute l'épaisseur de ceux-ci par un réseau principal, le faisceau
de His, et un réseau richement ramifié : les fibres de Purkinje. Ces dernières se
répartissent en branches droite et gauche, une pour chaque ventricule. Cette onde
contractile circule donc d'une cellule à l'autre dans toute l'étendue du muscle cardiaque et
y provoque des contractions rythmiques.
P
L'excitation du cœur
QRS
Les arythmies
Le cœur génère lui-même son rythme. Dans certains cas, le mécanisme électrique se
dérègle et le patient présente des troubles du rythme cardiaque qui peuvent être plus ou
moins graves. Quand le cœur s'affole (on parle alors de tachycardie), il peut battre
jusqu'à 150 à 220 fois par minute. En revanche, le pouls peut aussi ralentir (on parle de
bradycardie). Le cœur peut aussi battre irrégulièrement (on parle alors de fibrillation
auriculaire ou ventriculaire).
Ces multiples formes d'arythmies se manifestent toujours par les mêmes symptômes :
palpitations, angoisse, fatigue, essoufflement; un sentiment de gêne dans le thorax
apparaît parfois. Les arythmies peuvent ne pas être ressenties du tout ou, au contraire,
être gênantes, voire alarmantes et même entraîner la perte de connaissance.
Lorsque l'on n'arrive pas à redonner un rythme normal au cœur à l'aide de médicaments,
on peut recourir à une stimulation artificielle. Le « pacemaker » est surtout utilisé dans les
cas où le cœur bat trop lentement. Cet appareil est programmé pour donner des
stimulations électriques au cœur à un rythme précis. De cette façon, si le cœur "oublie"
un battement, le pacemaker s'en chargera à sa place.
2.5.3 L'innervation cardiaque
Si le système nerveux de stimulation du cœur est autonome par rapport au reste de
l'organisme, il peut être influencé par des stimulations nerveuses lui parvenant de son
système nerveux périphérique.
Le système nerveux sympathique par l'intermédiaire de l'adrénaline, "l'hormone du
stress" et des émotions, va augmenter sa fréquence et sa force de contraction.
Le système nerveux parasympathique grâce à l'acétylcholine va exercer une influence
modératrice sur le cœur (ralentissement du rythme et donc de la fréquence de
contraction). Les fibres parasympathiques atteignent le cœur par un nerf appelé nerf
vague.
2.5.4 L'électrocardiogramme (ECG)
Les influx qui se déplacent dans le coeur pendant le cycle cardiaque produisent des
courants électriques transmis jusqu’à la peau par l’intermédiaire des liquides corporels.
Ces variations peuvent être détectées à l’aide d’électrodes collées sur la peau à différents
endroits (thorax, bras, jambes). Un appareil enregistreur convertit ces impulsions
électriques en un tracé que l’on peut interpréter. Ce tracé du courant électrique s'appelle
l'électrocardiogramme (ECG). L'ECG se compose d’ondes variées et de segments.
- L'onde P représente la dépolarisation
auriculaire qui va permettre la contraction
des oreillettes.
- L'espace PR représente la conduction
auriculo-ventriculaire.
- Le complexe QRS représente la
dépolarisation ventriculaire qui va
permettre la contraction des ventricules.
- L'onde T représente la repolarisation des
ventricules.
L’ECG est un formidable outil diagnostique. L’ECG donne par exemple des indications sur
les modifications de la musculature cardiaque. Si une partie du tissu musculaire meurt du
fait, par exemple, d'un infarctus du myocarde, alors le courant ne sera plus transmis, cette
zone sera donc muette électriquement, le cheminement de la diffusion de l'excitation se
modifiera, ce qui se traduit souvent par des modifications typiques au niveau de l'ECG..
On peut aussi détecter des arythmies cardiaques grâce à l’ECG car cet examen permet
d’apprécier la fréquence et le rythme cardiaque.
Position des électrodes
précordiales
Position des électrodes des
membres
3 Les vaisseaux
Le sang circule à l'intérieur d'un réseau, entièrement clos, constitué de 100’000 km de
"canalisations" aux calibres parfaitement adaptés à leurs fonctions.
L'appareil circulatoire est formé de trois sortes de vaisseaux de calibres variés :
•
•
•
les artères et les artérioles par lesquelles le sang sort du cœur ;
les veines et les veinules par lesquelles le sang entre dans le cœur ;
les capillaires au niveau desquels ont lieu les échanges avec les tissus.
Réservoirs sanguins
Structure des vaisseaux sanguins
3.1 Les artères
Dans les artères de la circulation générale (aorte è tissus è veines è cœur), le sang
est riche en O2, dans celles de la circulation pulmonaire (artère pulmonaire è poumon è
veines pulmonaires è cœur), il est riche en CO2.
Les artères pulmonaires et l’aorte font sortir le sang du cœur. Les artères ont une paroi
épaisse formée de trois couches. La couche externe est formée de tissu conjonctif, la
couche moyenne de fibres musculaires lisses et la couche interne d’un endothélium
simple.
Les artères sont des vaisseaux
sensibles à diverses stimulations
hormonales. Elles jouent un rôle
essentiel dans le maintien de la
pression sanguine, pression optimale
du sang permettant une irrigation de
tous les points du corps même les
plus éloignés.
La tension artérielle désigne la
pression avec laquelle le sang
circule dans les artères et que l'on
mesure avec le tensiomètre. Cette
mesure donne deux chiffres :
•
Le plus élevé est la tension (ou
pression) systolique, correspondant
à la pression du sang sur la paroi de
l'artère au moment où le ventricule
gauche se contracte et expulse un
volume de sang dans l'aorte (et tout le
système artériel): dotée d'une paroi
élastique, l'artère se dilate et "appuie"
sur le brassard gonflable du
tensiomètre.
La pression moyenne au niveau de
l'aorte est de 100 mm Hg. Lorsque le
cœur éjecte le sang dans l'aorte lors
de la contraction du ventricule, la
pression monte jusqu'à 120 mm Hg
chez un adulte jeune en bonne santé.
•
Le plus bas est la tension (ou
pression) diastolique, correspondant
à la pression de repos du sang sur la
paroi artérielle au moment où les
ventricules se relâchent : la paroi
artérielle élastique revient à sa
position de repos et la pression
sanguine s'abaisse.
La pression artérielle diastolique est
d'environ 80 mm Hg, lorsque le cœur
se relâche au cours de la diastole et
que la pression baisse au niveau de
l'aorte.
Le sang circule en continu, cependant, car si en systole sa pression augmente et le
propulse en avant, en diastole l'artère élastique (grâce à ses fibres musculaires lisses)
dilatée revient à sa position en comprimant le volume de sang pour lui imprimer une
nouvelle accélération. Il en résulte que le flux sanguin à travers le sys- tème artériel est
plus régulier que si le système était constitué de tuyaux rigides. Ce débit en continu se
ferait par à-coups si les artères n'étaient pas distensibles. Grâce à l'élasticité des artères,
les battements cardiaques peuvent être observés en palpant une artère superficielle
(pouls).
3.2 Les veines
Les veines ramènent le sang depuis les tissus périphériques (secteur d'échanges) vers le
cœur. Dans la circulation générale, elles contiennent du sang riche en CO 2 et dans la
pulmonaire, du sang riche en O2. Dans la circulation pulmonaire, les veines caves sont les
vaisseaux qui ramènent le sang des poumons riche en O2 directement dans le cœur.
La paroi des veines comprend les trois mêmes couches que celles des artères mais elle
est beaucoup plus flasque car la pression sanguine y est beaucoup moins forte, après le
passage dans les capillaires. Les veines sont munies de valvules qui favorisent le retour
du sang vers le cœur et empêchent le reflux. Le sang tend à s'accumuler dans les veines
et les parois de ces dernières sont plus extensibles que celles des artères. Environ 80%
du volume sanguin se trouvent dans les veines. Les veines sont appelées "vaisseaux de
capacité" du fait de leur grande capacité de stockage du sang.
La pression sanguine étant très faible dans les veines, plusieurs systèmes assurent le
retour du sang dans le cœur. Pour les veines se situant au-dessus du cœur, la pesanteur
assurera le retour veineux. Pour celles se situant en dessous du cœur, il faut lutter contre
cette force de gravité :
•
•
•
les valvules veineuses empêchent le reflux
du sang ;
les muscles, lors des mouvements,
compriment les veines et chassent le sang
dans la seule direction autorisée par les
valvules, c'est-à-dire le cœur ;
dans les membres, les pulsations des
artères écrasent les veines qui remontent
le long des mêmes trajets.
Les varices
Le système valvulaire veineux ne fonctionne que grâce à un tonus suffisant de la paroi
veineuse. Si cet état de tension n'est pas adéquat, les bords des valvules s'écartent et
elles ne se ferment plus de manière étanche; on parle alors d'insuffisance valvulaire
veineuse. Le reflux distend la paroi de la veine et finalement des varices apparaissent.
Mauvaises fermetures
des valvules
Varices
3.3 Les capillaires
Les capillaires (diamètre de l'ordre de 8 µm) constituent les plus petites ramifications des
artères dans les tissus. Ils s'en différencient par leur paroi qui n'est constituée que d'une
seule couche de cellules. Le diamètre des capillaires est à peine plus grand que celui d'un
globule rouge. Ceux-ci doivent quelques fois se déformer pour passer.
La pression sanguine y est très faible. Leur faible diamètre a pour conséquence la fuite de
l'eau vers les espaces extra cellulaires. Cette eau sera à l'origine de la lymphe. La minceur
de la paroi des capillaires permet aux aliments digérés, aux produits de déchet et aux
gaz, de passer librement des capillaires aux tissus et vice versa. Les capillaires sont donc
le lieu d'échanges entre le sang et les tissus. Ils forment pour cela un réseau très serré à
l'intérieur des organes (surface totale chez l'homme : 6’300m2).
4 Les humeurs corporelles
4.1 Le
intérieur
milieu
Une
amibe,
une
hydre,
un
têtard
vivent tous trois dans
le même milieu: l'eau
d'une mare ou d'un
étang.
La
cellule
unique de l'amibe ou
les cellules de l'hydre
effectuent
directement
leurs
échanges (oxygène,
aliments,
déchets)
avec le milieu dans
lequel elles baignent,
soit le milieu extérieur. Chez les animaux plus complexes tels le têtard, la plupart des
cellules ne sont plus en contact direct avec le milieu extérieur; elles baignent dans un
liquide, le milieu intérieur dans lequel elles puisent 1eurs nutriments et y rejettent leurs
déchets. L'existence de ce milieu intérieur, qui sert d'intermédiaire entre le milieu extérieur
et les cellules, assure aux organismes une relative indépendance vis-à-vis du milieu
extérieur.
Ce liquide intérieur est constitué des liquides circulants de l'organisme, le sang et la
lymphe, doués de propriétés physico-chimiques constantes. En effet, les cellules ne
peuvent pas vivre dans un environnement dont la composition subit de grandes variations.
Le sang (5 à 6 litres) et la lymphe (15 litres dont 5 dans les conduits) sont des tissus
conjonctifs liquides (formés de cellules et de substance extracellulaire particulièrement
abondante). Leur composition est relativement constante dans un organisme en bonne
santé.
4.2 Le sang
Le sang est un tissu
conjonctif composé de
cellules en suspension
dans le plasma. Il est
véhiculé
dans
un
système clos, l'appareil
circulatoire.
Il
est
composé
de
45%
d'éléments
cellulaires
(globules
rouges
et
blancs, plaquettes) et de
55% de plasma sanguin.
4.2.1 Les fonctions du sang
Le sang remplit des fonctions de transport, de lien, de défense, ainsi que qu’une fonction
métabo- lique particulière, la fonction tampon.
Transport :
• fonction respiratoire: les globules rouges fixent l'O 2 absorbé par la respiration. Le
CO2 est surtout transporté dans le plasma sanguin pour être éliminé dans les
poumons ;
• fonction épuratrice: le sang amène les résidus du catabolisme là où ils sont éliminés:
les poumons libèrent la vapeur d'eau et l'anhydride carbonique, les reins l'urée ;
• fonction nutritive: le sang amène aux cellules les substances nutritives nécessaires
à leur métabolisme ;
• fonction régulatrice: l'eau et les sels minéraux sont répartis dans l’organisme par
voie sanguine d'où la pression osmotique des liquides de l'organisme ;
• fonction thermique: l'irrigation plus ou moins intense d'une partie du corps détermine
un réchauffement plus ou moins accentué et égalise la température de tout
l'organisme (env. 36,5oC) (régulation thermique).
Transport et lien :
• fonction humorale: le sang sert de véhicule aux hormones, aux anticorps, aux
enzymes, aux vitamines.
Défense :
• formation d'anticorps et phagocytose ;
• coagulation sanguine
Fonction tampon: il assure son équilibre acido-basique.
4.2.2 La composition du sang
Le sang est un tissu dont les cellules sont en suspension dans un liquide : le plasma. Les
cellules représentent environ 45% du volume sanguin total, le plasma représente 55% du
volume (env. 90% d'eau, des sels, des protéines, des substances nutritives, des déchets
[urée], des hormones…).
Les cellules du sang sont les globules rouges, les globules blancs, les plaquettes.
Goutte de sang au microscope
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
1. Erythrocyte (= globule rouge ou hématie)
Granulocyte neutrophile (= polynucléaire n.)
Lymphocyte
Lymphocyte
Monocyte
Granulocyte éosinophile (= polynucléaire é.)
Granulocyte basophile (=polynucléaire b.)
Plaquettes sanguines (= globulins ou
« thrombocytes »)
4.2.2.1 Le plasma
Le plasma est composé d'eau contenant des protéines, des substances nutritives, des
déchets, des hormones.
1. L'eau est la phase de base du plasma. Elle en forme les 92%.
2. Les protéines forment le 7% du plasma. Elles sont de plusieurs types (protéines
servant à la défense de l'organisme, protéines de la coagulation [fibrinogène],…..)
3. Les substances nutritives absorbées au niveau de l'intestin sont amenées aux
cellules. La plus importante de ces substances est le glucose dont le taux dans le
plasma (=glycémie) est tou- jours constant. Comme autres substances nutritives, il
y a les acides gras, le glycérol, les acides aminés et les vitamines.
4. L'urée est le principal déchet azoté provenant de la décomposition des
protéines. Il est amené par le plasma jusqu'aux reins.
5. Les hormones, fabriquées par les glandes endocrines, sont amenées par le
plasma jusqu' aux organes cibles.
Le sérum est du plasma défibriné, c’est-à-dire du plasma auquel on a enlevé le
fibrinogène, protéine qui se transforme en fibrine lors d’une blessure ou au contact de
l’air.
4.2.2.1 Les globules rouges
1. On les appelle aussi hématies ou érythrocytes.
2. Il y en a env. 5 millions /mm3 (anémie si < 4 millions). 30'000 milliards chez un adulte.
3. Ils ont une forme de disque biconcave de 5 à 7 µm de diamètre.
4. Ils sont dépourvus de mitochondrie et de noyau.
5. Ils contiennent chacun 250 millions de molécules d'hémoglobine (pigment contenant
du fer fixant l'oxygène).
6. Ils sont fabriqués dans la moelle rouge des os (côtes, vertèbres, sternum, bassin) : 3
millions / sec. La maturation des globules rouges est activée par une hormone
(l'érythropoïétine) produite par les reins et le foie.
7. Leur durée de vie est de 3 à 4 mois.
8. Ils sont détruits dans la rate et le foie. L'hémoglobine libérée sera séparée en hème
et en globine. Le fer sera libéré par l'hème et immédiatement capté par une protéine qui
le transporte vers la moelle osseuse.
L'anémie
Maladie caractérisée par un appauvrissement du sang en globules rouges. Les patients
souffrant d'anémie sont pâles et fatigués. En cas d'anémie marquée, ils ne supportent que
des efforts limités, car l'alimentation en oxygène de leurs tissus n'est plus suffisante. Il
existe différents types d'anémie (anémie ferriprive, anémie par hémorragie, anémie
pernicieuse, anémie drépanocytaire, anémie parasitaire, anémie par carence en vitamine,
anémie iatrogène,…).
4.2.2.2 Les globules blancs
1. On les appelle aussi leucocytes.
2. Il y en a env. 7’000 / mm3 de sang. Un nombre important de globules blancs se
cache en dehors du système vasculaire dans la moelle osseuse et dans les tissus :
seuls à peine 10% des leucocytes présents dans l'organisme circulent dans le sang.
3. Ce sont des cellules de 10 à 24 µm de diamètre.
4. Il en existe trois types : les monocytes, les granulocytes (polynucléaires), les
lymphocytes. Les granulocytes sont les mieux représentés dans le sang avec une
proportion d'environ 60 % du total.
5. Leur maturation peut se faire à différents endroits du corps (les lymphocytes dans
les ganglions lymphatiques, les granulocytes migrent dans les tissus et les cavités du
corps…).
6. Leur durée de vie est de quelques jours à quelques années.
7. Leur rôle : la défense de l'organisme. Les monocytes et les polynucléaires
détruisent les organismes étrangers par phagocytose. Les lymphocytes les détruisent
grâce à des anticorps.
La leucémie
Maladie grave s'accompagnant d'une augmentation des globules blancs, soit dans le
sang, soit au niveau des organes qui leur donne naissance (ganglions lymphatiques,
moelle osseuse). Il existe plusieurs sortes de leucémie. L'évolution de ces maladies les
rapproche des cancers. Elles se présentent sous une forme aiguë ou chronique.
Les leucémie aiguës frappent souvent les enfants : elles s'accompagnent de la
prolifération dans tout l'organisme de cellules d'aspect cancéreux.
Les leucémies chroniques touchent souvent des sujets plus âgés. Dans ce type de
maladie l'aspect des globules blancs les apparente beaucoup moins à des cellules
cancéreuses que dans les leucémies aiguës.
Dans toutes les leucémies, la prolifération des leucocytes entraîne une diminution des
autres cellules sanguines (è anémie, hémorragies, infections...).
4.2.2.3
Les plaquettes sanguines
1. On les appelle aussi « thrombocytes ». En fait, il ne s’agit pas de cellules mais de
fragments de cellules, les mégacaryocytes.
2. On en compte 250’000 à 300’000 / mm3.
3. Elles ont un diamètre de2 à 4 µm.
4. Elles sont fabriquées dans la moelle osseuse. Au cours de leur maturation, les
plaquettes emmagasinent de nombreux facteurs de coagulation.
5. Leur rôle est la coagulation du sang.
Toutes les cellules sanguines prennent naissance dans la moelle osseuse. Elles dérivent
toutes d'un même type de cellule nucléée, appelée cellule souche.
4.2.2.4
La formation des cellules sanguines (hématopoïèse)
Le besoin de cellules sanguines est immense : chaque seconde, plus de deux millions de
cellules sanguines doivent être de nouveau fabriquées par le processus de
l'hématopoïèse. Des cellules souches hématopoïétiques (dites multipotentes) se divisent
en permanence et chacune d'elles peut se différencier en cinq lignées cellulaires
différentes. Chacune de ces lignées cellulaires se spécialise finalement, grâce à de
nombreuses divisions, en un des cinq groupes: érythrocytes, granulocytes, lymphocytes,
monocytes ou plaquettes.

Formation des globules rouges :
Si une cellule se spécialise vers les globules
rouges, elle se développe tout d'abord en une
cellule qui va incorporer du fer et de
l'hémoglobine. Le noyau de cette cellule va
s'atrophier et disparaître complètement lors de
son passage dans le système vasculaire.

Formation des globules blancs :
Si une cellule souche de la moelle osseuse doit
donner naissance à des leucocytes, elle se
différencie d'abord en une des trois cellules
précurseurs à partir desquelles se développeront
les lignées cellulaires principales des globules
blancs.

Formation des plaquettes sanguines :
Certaines cellules souches se différencient au
cours de plusieurs étapes en mégacaryocytes,
appelées également cellules géantes de la moelle
osseuse. Ce sont les plus grandes cellules de la
moelle osseuse. Leur cytoplasme se désintègre
en plus de 2000 fragments anucléés. Elles
gagnent ensuite la circulation sanguine. Les
noyaux restants sont phagocytés puis dégradés.
Au cours de leur maturation, les plaquettes emmagasinent de nombreux facteurs de la coagulation.
4.2.3 La coagulation du sang
La coagulation est déclenchée par la blessure d'un vaisseau sanguin. Celle-ci met en
contact le sang et le tissu conjonctif des parois du vaisseau.
La coagulation se fait en plusieurs étapes :
1. Accumulation de plaquettes permettant un arrêt provisoire de l'hémorragie ;
2. Activation d'une douzaine de protéines de la coagulation contenues dans le plasma ;
3. L'avant-dernière protéine s'appelle la prothrombine. Celle-ci sera activée en
thrombine qui permettra la transformation du fibrinogène en fibrine. Les molécules de
fibrinogène s'associent pour constituer des chaînes de fibrine. Ces filaments vont
former un réseau qui emprisonnera les plaquettes et le tout formera un caillot
sanguin qui obstruera la blessure.
Hémophilie
C’est une maladie héréditaire caractérisée par une absence de coagulation. La moindre
blessure peut provoquer une hémorragie mortelle. Un des facteurs qui participe à la
transformation de prothrombine en thrombine fait défaut.
Thrombose
C’est la formation d'un caillot intravasculaire. Le thrombus peut parfois se déplacer et
boucher un vaisseau de plus petit calibre : ceci provoque une embolie.
La coagulation sanguine
4.3 Le système lymphatique
On appelle système lymphatique l'ensemble des vaisseaux lymphatiques ainsi que les
organes lymphoïdes que sont la rate, le thymus, les amygdales, les ganglions
lymphatiques et les tissus lymphoïdes de l'intestin (plaques de Peyer).
Le système lymphatique
La circulation lymphatique n'est pas une circulation fermée comme la circulation sanguine.
C'est un système à sens unique composé de veines et de capillaires seulement. Les
capillaires lymphatiques débutent en cul-de-sac à
l'intérieur des organes. Ils sont alimentés en
lymphe grâce à l'eau du liquide extra-cellulaire,
eau, qui provient des fuites des capillaires
sanguins. Ces fuites sont estimées à environ 4
litres par jour.
Ces capillaires lymphatiques se regroupent ensuite
pour former des veines lymphatiques, qui ont une
structure analogue à celles des veines ordinaires,
elles contiennent aussi des valvules. Les
contractions musculaires font avancer la lymphe,
les valvules ne font qu'empêcher cette lymphe de
retourner en arrière.
Le trajet des vaisseaux
lymphatiques
est
très
semblable à celui des
vaisseaux
veineux.
Ils
terminent leur parcours en
débouchant
dans
deux
grands
collecteurs
de
lymphe : le canal thoracique
et
la
grande
veine
lymphatique
qui
déboucheront
dans
la
circulation
sanguine
au
niveau des veines sousclavières.
En plus de drainer le liquide
interstitiel,
le
système
lymphatique joue d'autres
rôles importants.
Les veines lymphatiques sont
reliées à un grand nombre de
ganglions lymphatiques ainsi
qu'à des organes lymphoïdes
primaires ou centraux (moelle
osseuse rouge, thymus) et
des
organes
lymphoïdes
secondaires ou périphériques
(rate, amygdales, appendice,
plaques de Peyer, ganglions).
Les lymphocytes, cellules du
système
lymphatique,
se
forment et se différencient en
lymphocytes B (LB) et en
lymphocytes T (LT) dans la
moelle rouge des os. La
maturation des LB a lieu dans
la moelle rouge (d’où le nom
B pour « bone marrow »),
celle des LT dans le thymus
(d’où le nom T pour
« thymus »).
Une
fois
différenciés, les LB et LT
migrent dans les ganglions
lymphatiques. Lorsque le
corps
lutte
contre
une
infection, ces cellules se
multiplient
rapidement
et
provoque une enflure sensible
voire
douloureuse
des
ganglions.
Au niveau des villosités intestinales, on trouve des vaisseaux lymphatiques dont le rôle est
de prendre en charge les produits de la digestion (surtout les grosses molécules de
lipides) pour les déverser dans le système lymphatique puis dans le système circulatoire.
En résumé le système lymphatique joue un rôle primordial dans le drainage de la lymphe,
dans l'élimination, la destruction des substances toxiques et la résistance à la propagation
des maladies dans l'organisme, et dans le transport des lipides digérés de l'intestin vers le
sang.
Œdème
Si du liquide interstitiel s’accumule au lieu de retourner dans le sang par
le système lymphatique, les tissus et les cavités corporelles gonflent :
c’est un œdème.
Elephantiasis
Il s’agit d’un œdème localisé dans les
membres, dû à un blocage des vaisseaux
lymphatiques par un ver rond parasite, la
filaire de Bancroft (Wucheria bancrofti).
Kwashiorkor
Il s’agit d’une carence grave en protéines qui se
traduit par un œdème généralisé (enfant boursouflé
et/ou avec gros ventre).
5. Les maladies cardiovasculaires
Les maladies cardio-vasculaires constituent la principale cause de mortalité, avec 30% de
tous les décès dans le monde. Les maladies infectieuses ont représenté en 2004 la
deuxième cause de mortalité avec 16,2%, un chiffre en baisse par rapport à 2002 (19,1%).
Les cancers, par ailleurs, arrivent en troisième position, avec 12,6% de tous les décès en
2004.
Les cinq premières causes de décès dans les pays à revenu faible, précise l’OMS, sont
dans l’ordre les pneumonies, les cardiopathies, les diarrhées, le sida et les accidents vasculaires cérébraux.
Dans les pays à revenu élevé, ce sont les cardiopathies qui arrivent en tête suivies des accidents vasculaires cérébraux, du cancer pulmonaire, des pneumonies et de
l'asthme/bronchite.
Le nombre de décès imputables à une maladie cardiovasculaire est estimé à 16,7 millions
pour 2005, soit 30 % de la mortalité mondiale totale. Parmi ces décès, on estime que 7,2
millions sont dus à une cardiopathie coronarienne, 5,5 millions à un accident vasculaire
cérébral et 3,9 millions à de l’hypertension ou autres causes. En Suisse 27000 personnes
meurent de mala- dies cardiovasculaires parmi les 62000 décès annuels.
5.1 Définition
Les maladies cardio-vasculaires constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et
les vaisseaux sanguins, qui comprend:
•
•
•
les cardiopathies coronariennes (touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent le
muscle cardiaque) : angine de poitrine, infarctus du myocarde
les maladies du muscle cardiaque : cardiomyopathie, insuffisance cardiaque
les maladies des valves cardiaques : endocardite, valvulopathie cardiaques
•
•
•
•
•
les maladies cérébrovasculaires (touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent le
cerveau) : anévrisme
les artériopathies périphériques (touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent les
bras et les jambes)
les malformations cardiaques congénitales (malformations de la structure du cœur
déjà présentes à la naissance)
les thromboses veineuses profondes et les embolies pulmonaires (obstruction des
veines des jambes par un caillot sanguin, susceptible de se libérer et de migrer vers
le cœur ou les poumons).
Les autres maladies : hypertension artérielle, tumeurs du cœur…
Ce sont des maladies du vieillissement : leur fréquence augmente avec l'âge. La mortalité
par ces maladies varie avec l'âge, faible avant 35 ans, elle augmente ensuite pour
atteindre un maximum vers les 80 ans.
5.2 Les facteurs de risque
Les maladies cardiovasculaires sont des affections polyfactorielles. Les facteurs de risque
peuvent être d'origine :
• environnemental : par exemple la pollution chimique, physique ou biologique
(infections)
• comportemental : par exemple la manière de s'alimenter, la sédentarité
• psychologique : par exemple le stress qui est un facteur important
• iatrogène : par exemple les immunosuppresseurs dans le cas d'infections
• biologique : par exemple le sexe, l'âge
• génétique : par exemple la vulnérabilité à certaines substances (alcool, ...)
Bien sûr, tous les facteurs peuvent être endo- ou exogènes, modifiables (tabac,
sédentarité, stress, diabète, hypertension artérielle, taux de cholestérol) ou non (âge,
sexe, hérédité), majeurs ou mineurs. Si les facteurs de risque s'associent, les risques sont
alors multipliés et non additionnés.
Les facteurs de risque majeur : ils participent même isolés et plus encore quand ils
sont associés, au développement de maladies vasculaires telles que l'infarctus du
myocarde et l'accident vasculaire cérébral. En règle générale, un facteur de risque
majeur double la probabilité de maladies vasculaires, deux facteurs la quadruplent et
trois la multiplient par neuf. Ce sont :
• l’hypertension artérielle,
• l’excès de cholestérol, de triglycérides,
• le tabac (la nicotine favorise le rétrécissement brusque des artères La fumée
diminue l’apport d'oxygène aux tissus et maintient un taux excessif d'oxyde de
carbone dans le sang),
• le diabète.
Les facteurs de risque mineur :
• la sédentarité (le manque d'activité physique diminue la résistance des artères;
l'exercice augmente le taux du "bon cholestérol");
• le stress (le stress libère de l'adrénaline qui provoque des spasmes sur les artères,
augmente le débit cardiaque et la pression artérielle);
• l’embonpoint (il est très souvent associé au diabète et/ou à l'augmentation du
cholestérol qui sont autant de facteurs de risque).
5.3 Les conséquences à long terme
Il existe d’une part les maladies cardiaques qui concernent uniquement le coeur (muscle
et valves) et d’autre part des maladies vasculaires qui touchent les vaisseaux (surtout les
artères et les veines) tout particulièrement les artères coronaires qui irriguent le muscle
cardiaque).
5.3.1 Les maladies cardiaques
Ces pathologies concernent :
- les valves cardiaques : les plus fréquentes sont les atteintes des valves aortique et
mitrale; elles provoquent des rétrécissements ou des fuites, appelées insuffisances,
ou les deux associés. La cause des lésions valvulaires était autrefois surtout
infectieuse. Aujourd’hui, les maladies de dégénérescence des valves liées à l’âge
(rétrécissement aortique et insuffisance mitrale) sont devenues les plus fréquentes.
Par ailleurs, les anomalies congénitales, présentes à la naissance (et souvent
difficiles à détecter avant la naissance) continuent de toucher des milliers d’enfants
par an.
-
le cœur : ces maladies peuvent s’attaquer au muscle cardiaque: ce sont les
cardiomyopathies.
Elles peuvent avoir des causes multiples : génétiques, toxiques, infectieuses ou bien
résulter d’une « surcharge » du coeur en cas d’hypertension artérielle sévère ou d’un
rétrécissement aortique. Elles finissent par aboutir à une insuffisance cardiaque.
5.3.2 Les maladies vasculaires
Ces pathologies concernent les vaisseaux. C’est à dire :
- les artères coronaires qui sont les vaisseaux nourriciers du coeur,
- les gros vaisseaux comme l’aorte et ses branches artérielles qui distribuent le sang à
l’organisme.
5.3.2.1
L’athérosclérose
Les maladies des vaisseaux sont liées à des plaques
d'athérome, constituées par le dépôt de cholestérol sur leur
paroi auquel viennent se rajouter des cellules sanguines et du
tissu fibreux, dans la paroi des vaisseaux. Ce qui entraîne des
rétrécissements des artères. C’est l’athérosclérose qui
s’aggrave avec l’âge. Cette maladie touche toutes les artères
du corps humain et évolue sur des décennies depuis
l’adolescence. Avec le temps, les plaques augmentent en
étendue et en épaisseur. Ses conséquences peuvent être soit
une obstruction progressive et ensuite complète des artères,
soit une dilation par fragilisation de la paroi : l’anévrisme.
L’organe qui n’est plus approvisionné en sang (et donc en
oxygène) se détruit plus ou moins.
5.3.2.2 L’angine de poitrine (angor)
Les maladies des artères coronaires liées à l’athérosclérose
représentent l’un des plus grands fléaux du siècle. Lorsque les
artères coronaires se « bouchent » partiellement à cause d’une
plaque d’athérome on parle d’angine de poitrine ou angor. La
douleur consécutive à une angine de poitrine signale une souffrance du cœur, il manque d’oxygène. Cette douleur survient
généralement pendant un effort. Elle se situe au centre et derrière le sternum et donne l’impression qu’un étau est en train
d’enserrer la poitrine. Elle peut irradier dans le dos, les mâchoires et le bras gauche. Une fois au repos, elle disparaît au
bout de quelques minutes. L’angor correspond généralement à
une première alerte cardiaque. L’angine de poitrine ne représente pas une urgence à proprement parler, car les patients
connaissent généralement bien leurs limites. En revanche, elle devient une urgence lorsqu’elle est instable, lorsqu’elle se manifeste pour des efforts minimes ou au repos. C’est
un signe d’aggravation de la maladie qui exige une hospitalisation immédiate.
5.3.2.3 L’infarctus du myocarde
Si l’artère coronaire s’obstrue complètement, la zone
du muscle cardiaque mal irriguée se nécrose : c’est ce
qu’on appelle l’infarctus du myocarde. Les cellules
musculaires cardiaques de ce territoire ne parviennent
plus à se contracter par manque d’apport en oxygène
et meurent en quelques heures. L’infarctus se
manifeste par les mêmes symptômes que l’angor, mais
ceux-ci ne disparaissent pas à la fin de l’effort. Mais ici,
elle est durable et beaucoup plus forte. La douleur
s’accompagne de vomissements, d’une chute de la
tension artérielle, de troubles du rythme cardiaque
exigeant parfois un massage cardiaque immédiat et
une respiration artificielle. La gravité de l'infarctus tient
surtout à son étendue : plus l'artère obstruée irrigue une zone importante, plus l'infarctus
est grave. Si l'atteinte est très étendue, le fonctionnement de toute la pompe cardiaque est
altéré. Il en résulte une insuffisance cardiaque plus ou moins aiguë, des contractions
anormales ou anarchiques qui imposent le transfert dans une unité de réanimation car il y
a un risque vital.
5.3.2.4 L'artérite (artériopathie) des membres inférieurs
L’artérite est une conséquence de l'athérosclérose lorsqu'elle touche les artères des
membres inférieurs. Les plaques d’athérome provoquent une diminution de la lumière des
artères et favorisent la formation d'une thrombose. Après une phase sans symptômes, la
maladie débute par l'apparition d'une douleur d'effort (crampe musculaire), d'une claudication intermittente. Ensuite, les douleurs deviennent permanentes, souvent nocturnes. À
son stade ultime, peuvent apparaître des nécroses, des ulcères. Il s'agit d'une maladie
chronique pouvant rester longtemps dans un état stable, surtout si les facteurs de risque
sont maîtrisés.
5.3.2.5 L’accident vasculaire cérébral (AVC)
L’AVC se produit quand la circulation du sang est brusquement interrompue dans une
partie du cerveau, ce qui entraîne un arrêt subit du fonctionnement de celui-ci. Il est causé
par l'arrêt de la circulation sanguine vers le cerveau (AVC ischémique) ou par la rupture
d'un vaisseau sanguin dans le cerveau (AVC hémorragique) provoquant ainsi la mort des
cellules cérébrales de la partie du cerveau qui est touchée. Les séquelles d'un AVC
dépendent de la région endommagée et de l'étendue des dommages. Les parties du corps
contrôlées par les parties endommagées du cerveau ne pourront plus alors fonctionner
correctement. L'AVC frappe, la plupart du temps de façon inattendue, chez les personnes
de tous âges, mais beaucoup plus rarement avant l'âge de 55 ans.
La cause majeure de l'AVC ischémique demeure l'athérosclérose dont les facteurs de
risque les plus importants sont l'hypercholestérolémie, l'hypertension artérielle et le
tabagisme. L'obésité, le diabète sucré, l'hypertriglycéridémie, l'inactivité physique et le
stress sont également des facteurs influents. Après l'âge de 55 ans, les risques d'un AVC
doublent par tranche de 10 ans. L'AVC n'est pas d'origine héréditaire. Un AVC d'origine
hémorragique est le résultat de la rupture soudaine d'une artère cérébrale. Il peut être
causé par la rupture d'une petite artère profonde du cerveau due à une hypertension de
longue durée ou par la rupture d'un anévrisme ou une malformation artérioveineuse (MAV)
qui répand le sang dans l'espace entre le cerveau et le crâne, entraînant une hémorragie
sous-arachnoïdienne. Un anévrisme est le gonflement d'une artère cérébrale ou la
formation d'un petit sac ou renflement sur une artère cérébrale. L'anévrisme annonce
parfois sa présence avant son éclatement et la venue des symptômes. Cette annonce
prend la forme d'un mal de tête subit, très sévère. La rupture peut survenir durant le
sommeil ou lorsqu'il y a élévation soudaine de la pression (toux, exercice physique
intense).
5.3.2.6 L’hypertension artérielle
Elle se caractérise par une tension ou une pression trop élevée dans les artères. Cette
élévation anormale de la pression est souvent permanente. Il s'agit d'une maladie grave et
fréquente qui peut mener à de très graves problèmes (crise cardiaque, AVC, problèmes
rénaux...) lorsque cette pathologie n'est pas diagnostiquée, puis soignée. Dans 90% des
cas l'hypertension n'a pas de causes clairement définies, on parle alors d’hypertension primaire. Néanmoins certains facteurs peuvent influencer cette hypertension primaire (une
mauvaise alimentation, un excès de poids, des causes génétiques, le stress, l'âge, le surpoids, une consommation excessive de sel, l'alcool, certains médicaments comme la pilule, etc). Dans 10% des cas on connaît les causes de l'hypertension et on parle alors
d'hypertension secondaire. Les causes de cette hypertension peuvent être par exemple
des problèmes rénaux, des problèmes hormonaux….. En général l'hypertension artérielle
est une maladie silencieuse qui ne présente pas de symptômes alarmants ou clairement
identifiables. Parfois chez certaines personnes, notamment les personnes souffrant d'hypertension sévère, les symptômes peuvent être plus identifiables, ce sont par exemple :
des maux de tête, des problèmes de vue, des vertiges, de la fatigue, de la nervosité, un
bourdonnement d'oreilles, des saignements de nez, des palpitations….. On parle d’hypertension légère lorsque la pression systolique se situe entre 140 et 160 mmHg, d’hypertension moyenne lorsqu’elle se situe entre 160 et 180 mmHg et d’hypertension sévère lorsqu’elle est supérieure à 180 mmHg.
5.4 Les traitements
Il existe des traitements médicamenteux en fonction des maladies, mais le recours aux
méthodes chirurgicales reste le plus efficace mode de traitement des maladies cardiovasculaires.
5.4.1 Traitements médicamenteux
En plus de l'aspirine qui, prise régulièrement et à faible dose, diminue de 25% les risques
d’infarctus, de nouveaux médicaments sont apparus. Ils permettent à des dizaines de
milliers de malades de vivre mieux et plus longtemps, et d’éviter ou de retarder le recours
à la chirurgie. Ce sont les médicaments contre l’hypertension artérielle permettant au
coeur de travailler "à l'économie" en faisant baisser la tension artérielle, les hypolipémiants
conduisant à une baisse du taux de cholestérol, les produits permettant de dissoudre les
caillots obstruant les artères dès la survenue de l’accident, donnant ainsi un bien meilleur
pronostic à l'infarctus.
5.4.2 Les traitements chirurgicaux
5.4.2.1 L’angioplastie et la mise en place des stents
Si les médicaments ne suffisent pas, on peut intervenir
directement sur les artères. Sans intervention chirurgicale
lourde, sous anesthésie locale, on introduit une sonde
appelée cathéter par une artère accessible, comme l’artère
fémorale au niveau de l’aine. Cette sonde permet de
dilater l’artère bouchée sous contrôle radiographique. On
visualise par rayons X le rétrécissement coronaire et on
élargit ensuite, en gonflant le ballonnet, le calibre du
vaisseau atteint. Les plaques de cholestérol sont ainsi
écrasées contre les parois de l’artère.
Si cela ne suffit pas on place ensuite un « stent » à
l’endroit dilaté. Il s’agit d’un petit ressort qui va maintenir le
calibre coronaire et éviter la resténose (rétrécissement de
l’artère après intervention).
Depuis quelques années, les stents contiennent en plus
des médicaments pour améliorer encore cet effet antiresténose.
5.4.2.2 Le pontage coronarien
En cas d’obstruction ou de rétrécissement des coronaires, et si les malades ne sont pas curables par angioplastie, il devient nécessaire de réaliser un pontage. Les pontages coronariens restent des interventions chirurgicales très lourdes. Ils permettent d'établir
une dérivation contournant les sections sténosées (rétrécies) ou obstruées des coronaires. Pour ce pontage, on utilise soit un segment de veine des jambes,
soit une artère mammaire. Le pontage veineux est suturé à l'aorte pour être ensuite relié à une ou plusieurs
ramifications de la coronaire concernée.
5.4.2.3 La chirurgie des valves
La réparation ou le remplacement d’une valvule peut être nécessaire si une valvule a été
endommagée par une infection (endocardite); une malformation congénitale; une maladie
de la valvule mitrale ou aortique; le vieillissement normal et l’usure normale. Elle consiste
à réparer ou à remplacer les valves cardiaques défectueuses. La chirurgie valvulaire a
considérablement progressé du fait des progrès réalisés dans le domaine de la circulation
extracorporelle et de l’existence de matériaux de meilleure qualité. Cette chirurgie
concerne essentiellement les valves aortique, mitrale, et plus rarement tricuspide. La
chirurgie de la valve pulmonaire est exceptionnelle. Du point de vue technique, le
chirurgien a le choix, si possible, entre une réparation de la valve cardiaque ou un
remplacement à l’aide d’une prothèse biologique ou mécanique.
- Les prothèses mécaniques sont les plus anciennes, et par
conséquent la majorité d’entre elles ont réellement fait la preuve
de leur efficacité et de leur bonne tolérance. Ces valves mécaniques ont toutes une durée de vie très importante et, sauf en
cas de complications, elles ne sont pas changées. Leur principal
inconvénient est qu’elles doivent s’associer à la prescription
d’un traitement anticoagulant au long court. Un traitement par
anti-vitamine K doit aussi être pris tous les jours.
- Les prothèses biologiques (bioprothèses) ont une durée de vie
moindre, mais leur énorme avantage est de ne pas nécessiter de traitement anticoagulant
au long court. Les bioprothèses de types hétérogreffe sont d’origine animale (porcine
principalement) et les bioprothèses homogreffes
sont d’origine humaine. Les valvules biologiques
ne sont pas aussi durables que les valvules
mécaniques et doivent être remplacées après
une période de cinq à quinze ans
5.4.2.4 Le pacemaker (stimulateur cardiaque)
Les cardiologues proposent la pose d’un stimulateur cardiaque, lorsque le ralentissement
cardiaque ne peut être corrigé par la seule prise de médicaments. Cet appareil sert à
stimuler le rythme du coeur. Il est utilisé lorsque la fréquence
cardiaque ralentit trop. Le boîtier du stimulateur cardiaque
contient des circuits électroniques qui sont alimentés par
une pile. Grâce à ces éléments, l’appareil analyse tout au
long de la journée le rythme du coeur, décèle l’apparition
d’anomalies et, lorsqu’elles surviennent, déclenche une
stimulation électrique qui détermine un battement cardiaque.
Le pacemaker n’entre ainsi en action que si le rythme
cardiaque devient inférieur à une fréquence seuil,
préalablement déterminée, souvent 60 battements par
minute.
La mise en place du stimulateur nécessite une intervention chirurgicale. Le chirurgien
introduit grâce à une petite incision cutanée une
ou plusieurs sondes-électrodes par voie
veineuse, en général dans la région de la
clavicule, puis pousse cette ou ces électrodes
dans le coeur. Le boîtier du stimulateur est alors
connecté aux sondes et implanté sous la peau
en dessous de la clavicule. La survenue de
complications est rare. De temps en temps, les
sondes peuvent se déplacer. Ou alors, on peut
observer l’apparition d’infections ou le développement d’un hématome à l’endroit où le
stimulateur a été implanté.
5.4.2.5 La greffe cardiaque
Pour ceux qui sont en insuffisance cardiaque «
terminale », la seule solution reste la transplantation. La quasi intégralité du cœur du receveur
est ôtée après mise en place d'une circulation
de suppléance (circulation extra-corporelle).
Seul le toit de l'oreillette gauche est conservé,
avec ses 4 veines pulmonaires. Le cœur du
donneur est ensuite mis en place et suturé aux
autres gros vaisseaux (aorte, artère pulmonaire, veines caves supérieure et inférieure),
ainsi qu'au toit de l'oreillette gauche. Les complications principales sont les mêmes que pour
toutes transplantations, des complications infectieuses secondaires à la chirurgie mais également à l'immunodépression induite par le traitement, le rejet du greffon par le système immunitaire du receveur, traité par un traitement
immunosuppresseur, la survenue d'un cancer,
secondaire à cette immunosuppression, est
également possible et constitue la deuxième
cause de décès chez les greffés dont la transplantation remonte à plus de 5 ans.
Malheureusement, les donneurs sont rares et un rejet du coeur greffé est donc toujours
possible. Il y a bien une alternative à la transplantation grâce au cœur artificiel. En juillet
2001 un patient malade du cœur en phase terminale reçoit un cœur artificiel de plastique
et de métal à la place de son cœur malade. Appelé « ABIOCOR », cet organe artificiel et
les trois pièces d'équipement sont le premier système tout à fait indépendant et totalement
mécanique pesant près de 900 grammes. Les matériaux utilisés ont fait l'objet de recherches tant pour leur légèreté que pour leurs dispositions à ne pas provoquer d'allergies. Ce cœur est censé durer le plus longtemps possible dans le corps humain. Il ne
s'agit plus d'un cœur inter- médiaire mais bien d'un cœur à vie.
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