furieux  de se voir spoliés de leur part  de butin. Ils acclament Alaric roi. 
« Alaric, dit Eunape, suivi de ses Goths, passa les Thermopyles et envahit la 
Grèce comme un hippodrome ouvert », Thrace, Macédoine et Péloponnèse en 
395-396.   Les   barbares   poursuivaient   leur   route,   ravageant   tour   à   tour 
Mégare, l'Isthme, Corinthe, Argos, Lacédémone. L'invasion d'Alaric marque 
vraiment la fin de l'antiquité pour la Grèce ; tout à la fois sombra. Eleusis fut 
ruinée, le temple détruit ; les mystères abolis. L'année suivante, Olympie fut 
saccagée après Eleusis. Les jeux cessèrent d'être célébrés. Aux frontières de 
l'Élide et de l'Arcadie, il est arrêté par le quasi-régent de l'Empire romain 
d'Occident,   Stilicon.   Les   Barbares   furent   cernés   par   Stilicon   sur   le   mont 
Pholoé, en Arcadie ; les Goths, enivrés et corrompus par un pillage qui durait 
sans combat depuis plusieurs mois, n'avaient plus ni vigueur, ni discipline ; ils 
furent vaincus et en partie détruits ; mais au lieu de les prendre ou de les 
massacrer jusqu'au dernier, comme il pouvait faire, Stilicon laissa s'échapper 
par l'isthme de Corinthe les restes de l'armée barbare, avec son chef Alaric qui 
pouvait donc dire aussi "ET IN ARCADIA EGO". Peut-être souhaitait-il de 
ne   pas   détruire   entièrement   l'ennemi   qui   contenait   l'empire   d'Orient, 
Arcadius   et   ses   ministres,   rivaux   acharnés   de   Stilicon   et   des   armées 
d'Occident.   Quoi   qu'il   en   fût,   Alaric,   à   demi   vaincu,   parut   encore   assez 
redoutable   au   lâche   et   impuissant   gouvernement   de   Constantinople   pour 
qu'on se résignât à le fléchir et à faire cesser le pillage de l'empire en lui 
abandonnant l'Illyrie, et en le nommant maître de la milice. La Grèce ne 
devait plus renaître ; Alaric avait porté le coup suprême au peu de vie qui lui 
restait encore. En 400, allié avec le chef ostrogoth Radagaise, Alaric marche 
sur l'Italie et dévaste toute la partie nord avant d'être arrêté de nouveau par 
Stilicon. Après une autre défaite à Vérone, Alaric quitte l'Italie en 403 pour 
revenir en Illyrie. À cause de son invasion, la capitale de l'Empire d'Occident 
passa de Rome à Ravenne. En 408, Arcadius meurt. Alaric demande une 
rançon  pour cesser  la guerre. Stilicon  fait promettre au Sénat romain  de 
payer. Quelques mois plus tard, Honorius fait tuer Stilicon et ses amis. Les 
troupes romaines massacrent les familles des fœderati, qui rejoignent alors en 
nombre les troupes d'Alaric. En septembre 408, Alaric traverse de nouveau 
les Alpes fait le siège de Rome qui paie un tribut pour le faire cesser. Alaric 
réclame   aussi   un   territoire   entre   le   Danube   et   la   Vénétie,   et   le   titre   de 
commandant en chef de l'armée impériale. Ce qu'Honorius refuse. En 409, 
Alaric met de nouveau le siège devant Rome. Le Sénat romain s'accorde alors 
avec   lui   pour   instituer   un   nouvel   empereur,   Priscus   Attale,   qui   s'avère 
incompétent et perd la province d'Afrique, grenier de l'Empire, tenue par les 
partisans d'Honorius. Alaric doit faire face à des  émeutes  frumentaires  à 
Rome   et   à   des   légions   envoyées   par   le   neveu   d'Honorius,   Théodose   II, 
empereur d'Orient. Alaric chasse Priscus Attale et tente d'ouvrir de nouveau 
des négociations avec Honorius. Devant leur échec, il prend Rome en 410. 
Peu de temps avant sa mort, il pille l'Italie du sud et tente d'envahir l'Afrique, 
quand ses  navires sont détruits par  une tempête. Lui-même meurt d'une 
fièvre. Il est enterré sous le lit du fleuve Busento : le fleuve est détourné, la