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Le deuxième chapitre de ce travail est consacré au verbe français. L'étude du verbe
persan est plus précise et plus vaste que celle du verbe français, ceci pour deux raisons :
- Premièrement, nous savons qu'il existe peu de travaux concernant le verbe persan écrits
en français, et notre plus grand désir consiste à présenter une étude minutieuse sur cette catégorie
pour les lecteurs francophones.
- Deuxièmement, les études concernant le système verbal français sont tellement
abondantes que notre travail ne prétend pas rivaliser avec elles.
Dans le troisième et dernier chapitre, en essayant de trouver un équivalent en français
pour tous les modes et tous les temps verbaux du persan, nous avons abordé une étude
comparative de leurs emplois dans chacun de leurs contextes.
La dernière étape de notre étude consiste en une conclusion dans laquelle nous avons
repris, en comparant les chapitres entiers de notre travail, les points de divergence les plus
importants des deux langues. Notre source principale pour le verbe persan sont les œuvres de
Ahmadiye Guivi et pour le verbe français Grammaire méthodique du français, écrit par Riegel,
Pellat et Rioul.
Cette étude montre qu'en persan comme en français les " temps verbaux ", ou prétendus
tels, ne sont pas des marqueurs temporels fiables, aptes à organiser la chronologie relativement
au moment de l'énonciation. Le cas le plus spectaculaire est assurément celui du mâziyé sâde
(passé simple), que G.Lazard a eu raison de rebaptiser aoriste puisqu'il peut s'appliquer au trois
époques du temps. Ce travail a élargi cette conception du système verbal en montrant que le
présent lui-même fonctionne dans les trois époques et ne saurait en aucun cas être réduit à la
notion d'actuel. La chose est encore plus évidente en persan où les règles de concordance
temporelle sont beaucoup moins strictes et où il est fréquent de rencontrer un présent après un
verbe énonciatif au passé. Dans ces conditions, le présent de la subordonnée reçoit en contexte
une interprétation passée. Cela n'empêche pas le présent persan de glisser vers le futur. Si le
présent, forme pivot du système verbal, est ainsi applicable aux trois époques, il en va de même
du mâziye nagli " passé composé " persan, pas plus que le passé composé français, ne mérite son
étiquette et que G.Lazard a eu raison d'appeler parfait.
Plus généralement, on ne peut pas trouver en persan un seul " tiroir " qui soit affecté en
propre à un seul secteur du temps. Le caractère non déictique du système verbal persan est
encore plus spectaculaire que celui du système français, qui contient au moins deux formes
aujourd'hui cantonnées dans le passé, à savoir le passé simple et le passé antérieur, les deux seuls