10 fiches
pour décrypter
le défi
climatique
Ne sacrifions pas l’avenir au présent
Réchauffement, dérèglement, changement : qu’arrive-t-il exactement au climat ? .......................4
Changement climatique : le phénomène est naturel, la responsabilité est humaine ......................5
Agir dès aujourd’hui pour ne pas subir demain ...................................................6
Le changement climatique, c’est déjà maintenant ! ...............................................7
Le niveau de la mer monte et ce n’est pas une illusion .............................................8
+ 1°C, ça va, + 6°C, bonjour les dégâts ! ........................................................9
La consommation d’énergie au top du podium ! .................................................10
Investir contre le changement climatique : ça coûte… mais ça rapporte aussi ! ........................11
Etats & citoyens : un rôle égal à jouer dans la préservation du climat ................................12
Géo-ingénierie : mythe ou réalité ? ...........................................................13
Glossaire & Unités /// Quelques facteurs d’émission et équivalences ................................14
sommaire
3
fondation nicolas hulot pour la nature et l’homme
/// www.fnh.org
Défi climatique :
Ne sacrifions pas l’avenir au présent
“Celui qui cueille une fleur dérange une étoile”, rappelait Théodore Monod pour illustrer qu’à l’intérieur
de notre système cosmique, tout agit sur tout. Et en premier lieu le climat, dont on oublie trop souvent
qu’il est à la base de la vie. Or la vie, loin d’être une norme, est bel et bien une exception.
Pour la première fois de l’histoire de l’Humanité, nous sommes confrontés à des enjeux universels et de long
terme. Parce que le climat n’a pas de frontière, c’est désormais la famille humaine qui est au pied du mur, car au
cœur de l’éprouvette. Dans cette situation inédite qui, paradoxalement, devrait nous rapprocher, personne n’est
immunisé par un statut économique, politique ou juridique. Il n’y aura ou que des perdants ou que des gagnants.
A l’occasion de la sortie du 5e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du
climat (GIEC), tout nous indique dans cette médiation scientifique qu’on ne peut plus être dans
une posture du moins faisant ou du renvoi de responsabilité. J’ai encore gravée en mémoire cette
interpellation d’Hindou Oumarou-Ibrahim, la représentante tchadienne des peuples sahariens et
nomades dans les négociations sur le changement climatique qui, à Copenhague, disait à son
propos : “Vous, vous en parlez, nous on le vit ; nous sommes déjà dans le tunnel de la mort”.
Quelles que soient les conjonctures, il devient impératif d’acter que nous avons une communauté de destin
et de partager une vision universelle du long terme. C’est bien la solidarité avec le vivant qui consacre
l’unicité de l’Homme et nous devons être capables d’agir pour une échelle de temps qui dépasse notre
propre espérance de vie et en même temps, de prendre en charge le reste du vivant. Dès lors que l’on
admet que nous sommes la partie consciente de la nature, cela nous donne des responsabilités.
Un nouveau compte à rebours est lancé jusqu’à la conférence des Nations unies sur les changements
climatiques de 2015, qui se tiendra en France. Reste que le parcours diplomatique qui passera par
Varsovie fin 2013 et le Pérou en 2014, est encore long, et implique la mobilisation de tous les acteurs.
Pour illustrer le mot crise, les Chinois ont recours à deux idéogrammes.
L’un signifiant danger, l’autre opportunité.
A tout niveau de responsabilité et dans une vision holistique ou intégrale, il revient désormais à
chacun d’entre nous de transformer ce risque en opportunité, démontrant ainsi notre capacité
de résilience à l’image des “Villes en transition“, pour ne pas sacrifier l’avenir au présent.
Nicolas Hulot
Président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
édito
© FNH
4
10 FICHES pour décrypter le défi climatique
/// www.fnh.org
Réchauffement, dérèglement, changement :
qu’arrive-t-il exactement au climat ?
NE PAS CONFONDRE CLIMAT ET MÉTÉO
Le climat d’une zone géographique est défini par les moyennes des températures, de l’ensoleillement, des pluies, de l’humidité de l’air et
des vents mesurés sur de longues périodes. Ses variations s’étudient sur un minimum de 30 ans. La météorologie correspond à l’étude du
temps qu’il fait et la prévision du temps qu’il fera avec une fiabilité sur 5 jours pour une région délimitée.
VERS UN CHANGEMENT D’ÈRE CLIMATIQUE
Dès lors que l’on évoque la notion de réchauffement climatique, on se place à l’échelle planétaire. Ainsi, entre 1901 et 2010 (soit plus d’un
siècle), la température moyenne du globe a augmenté d’environ 0,8°C, dont 0,5°C sur la seule période 1979-2010. A titre de compa-
raison, prenons l’image de la température corporelle. Si elle passe de 37,5 à 38,5°C, vous n’allez pas vous sentir bien, mais si vous avez en
plus en perspective que cette température va continuer d’augmenter, vous serez logiquement assez inquiet pour votre état de santé. Il en est
de même pour celui de la Planète, puisque les pires prévisions évoquent un réchauffement qui pourrait dépasser les 10°C d’ici 2300 !
Aussi, opter dès maintenant pour une réduction massive des gaz à effet de serre permettrait, d’ici 2100, de contenir le réchauffement
planétaire à environ 2°C par rapport au climat pré-industriel.
/// “C’est d’âme qu’il faut changer et non de climat.”
Sénèque, philosophe et homme d’État romain du Ier siècle de l’ère chrétienne
La période
1983-2012
a été la plus chaude
depuis 1400 ans.
DES DÉRÈGLEMENTS LOCAUX
ET DES IMPACTS GLOBAUX
Le climat de la Terre a connu une succession de périodes
froides et de périodes plus chaudes mais à la différence des
périodes précédentes, le réchauffement climatique ac-
tuel est, à l’échelle globale, rapide et brutal. Il se traduit
par des dérèglements locaux (augmentation des précipi-
tations continentales dans l’hémisphère Nord, diminution
des pluies dans les zones subtropicales, amplification des
phénomènes climatiques extrêmes, etc.) qui dépassent la
variabilité naturelle du système climatique. L’augmentation
de la température moyenne du globe depuis 1900 affecte
les écosystèmes et les sociétés humaines, et pose la
question de leurs capacités d’adaptation à ce change-
ment rapide et brutal du climat.
Lien concentration de CO2 et température
sur le millénaire
390
370
350
330
310
290
270
250
1000 1100 1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900 2000
14,5
14,3
14,1
°CCO2
13,9
13,7
13,5
Teneur en CO2 en ppm (partie par million)
Température moyenne globale
Source : GIEC 2007.
(Source : 5e rapport du GIEC, septembre 2013)
5
fondation nicolas hulot pour la nature et l’homme
/// www.fnh.org
/// “La forêt précède les peuples ; le désert les suit.”
François-René de Chateaubriand, écrivain et homme politique français (1768-1848)
Changement climatique : le phénomène est
naturel, la responsabilité est humaine
DISTINGUER EFFET DE SERRE NATUREL ET EFFET DE SERRE ADDITIONNEL
La Terre reçoit toute son énergie du Soleil. A l’image d’une serre, cette énergie est en partie retenue à l’intérieur de l’atmosphère par certains
gaz qui empêchent qu’elle n’aille se dissiper dans l’espace. Grâce à ces gaz dits à "effet de serre", les basses couches de l’atmosphère se
réchauffent et atteignent les températures propices à la vie. Sans effet de serre, il n’y aurait pas de vie sur la Planète car il ferait environ
-18°C à la surface de la Terre ! Mais alors, où est donc le problème ? Le souci vient du fait que les activités humaines accentuent cet
effet de serre naturel. Elles émettent des gaz à effet de serre qui s’accumulent dans l’atmosphère et augmentent l’effet de serre naturel :
c’est ce que l’on appelle l’effet de serre additionnel.
LES GAZ À EFFET DE SERRE N’ONT PAS LA MÊME DURÉE DE VIE NI LE MÊME POUVOIR DE
RÉCHAUFFEMENT
Les gaz à effet de serre (GES) présents dans l’atmosphère sont, par ordre d’importance : la vapeur d’eau (H2O), le gaz carbonique (CO2), le
méthane (CH4) et d’autres gaz (le protoxyde d’azote (N20), l’ozone (O3) et les gaz fluorés). Tous ces gaz n’ont pas le même pouvoir de
réchauffement et n’ont pas la même durée de vie dans l’atmosphère. La puissance radiative de ces GES cumulée sur 100 ans donne le
pouvoir de réchauffement global (PRG) qui permet de mesurer la contribution de chaque gaz à effet de serre, et donc de les comparer en
émissions équivalent carbone. Cette notion est importante dans la lutte contre le changement climatique, car elle sert à déterminer l’impact
de chaque gaz sur le climat et oblige à une prise en compte du long terme.
LE CO2 : UN GAZ DÉSTABILISATEUR DU
CLIMAT ET ISSU DES ACTIVITÉS HUMAINES
On insiste sur le CO2 pour 3 raisons principales :
1. Le gaz carbonique d’origine humaine est responsable de
60 % de l’effet de serre additionnel.
2. Il résulte majoritairement de la combustion des éner-
gies fossiles (pétrole, gaz, charbon) mais aussi de la dé-
forestation.
3. Sa durée de vie dans l’atmosphère est conséquente : de
l’ordre de 100 ans.
Au-delà, le CO2 n’est pas le seul gaz responsable de l’aggrava-
tion de l’effet de serre : les gaz à courte durée de vie climatique
tels que le méthane, l’ozone troposphérique ou encore les HFC
ont eux aussi un impact sur le fragile équilibre climatique.
À 95
chances
sur 100,
le GIEC estime que la
responsabilité du changement
climatique actuel est liée aux
activités humaines.
Pouvoir de réchauffement
et durée de vie de quelques GES
CO2 = dioxyde de carbone / CH4 = méthane / N2O = protoxyde d’azote
Pouvoir de réchauffement
par rapport au CO2
Durée de vie
dans l’atmosphère
1CO2
CH4
N2O
Gaz fluorés
25
296
16 000
100 ans
(en moyenne)
12 ans
120 ans
120 ans
(en moyenne
pour les CFC)
Source : 4e rapport du GIEC-2007.
(Source, 5e rapport du GIEC, septembre 2013)
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