
159
Cfia | infos
ou diérentes communications digitales comme 
les bannières, les vidéos… » 
LE TEMPS QUI PREND LE PAS SUR L’ESPACE
Enn, il y a un 4e moment apparu plus récemment, 
celui de la vérité ultime (UMOT). C’est l’expression 
publique par le client de sa satisfaction : elle se tra-
duit par un commentaire sur les comptes Twitter 
ou Facebook d’une marque, une note donnée au 
restaurant, une photo ou vidéo sur Instagram… Les 
consommateurs contents de leurs achats le font 
savoir et le partagent sur les réseaux sociaux. « C’est 
important pour trois raisons : premièrement, les 
acheteurs se confortent dans leur intention d’achat 
ou dans le sentiment qu’ils ont bien acheté, ce qui 
inuence positivement le réachat. Le deuxième 
point, c’est l’impact qu’ils ont sur leurs contacts. » 
Il y a un 3e eet, qui est un vrai changement de pa-
radigme dans l’univers du marketing : le “UMOT” a 
aussi une inuence séquentielle sur des inconnus. 
Lorsque vous vous exprimez sur un produit en 
utilisant Twitter, Facebook, vous allez conforter la 
décision d’achat chez un consommateur qui sera 
dans le premier moment de vérité. « C’est un chan-
gement de paradigme introduit par le digital dans 
la communication, un nouveau système de pensée 
où le temps a pris le pas sur l’espace. On envoyait le 
même message à tous, en saturant l’espace (l’a-
chage, le packaging, les médias, etc) pour diuser 
un contenu cohérent. Aujourd’hui, avec Internet, 
nous pouvons connaitre la phase mentale dans 
laquelle se situe le destinataire, avec un message de 
délisation résultant des informations recueillies 
grâce aux cookies et au Data. » Ceux-ci permettent 
de cibler le bon message à la bonne personne, au 
bon endroit, au bon moment psychologique ! Le 
consommateur aura des comportements d’achats 
diérents selon son âge, son mode de vie, son en-
vironnement, ses valeurs, ses loisirs… Par exemple, 
une réduction sur un nouveau produit sans gluten, 
ou enrichi en vitamines et minéraux, à destination 
des enfants en croissance ou des seniors. Par la 
même occasion, la marque pourra faire découvrir 
toute sa gamme santé bien-être. Le marketing se 
fait dans l’espace mais prioritairement aussi de 
plus en plus dans le temps. 
LA PENSÉE PARTAGEABLE
Quelle stratégie une marque doit-elle adopter 
pour proter de cette révolution ? Il faut à la fois 
appliquer les règles que l’on connaît déjà, comme 
le conseille Nicolas Bordas, en ayant un message 
qui soit stratégiquement diérenciant et pertinent, 
que ce soit par le digital, la presse, les médias ou 
autres. « Il est important qu’il soit toujours exécuté 
de manière qualitative si vous voulez des clients 
contents, ambassadeurs, qui partagent. J’ajouterais 
trois nouveaux leviers, ce que j’aime appeler les 3 
“e” : l’égo, l’expérience et l’exclusivité. Ces éléments 
augmentent la propension qu’ont les gens à partager 
du contenu sur Internet. Je peux vous citer l’exemple 
de l’Ice Bucket Challenge en 2014, qui a permis de 
recueillir des fonds pour lutter contre la maladie de 
Charcot ». Si c’est une belle campagne, esthétique, 
humoristique ou émouvante, elle aura toutes les 
chances d’être partagée. Si elle implique les gens 
en leur faisant vivre une expérience étonnante et 
de manière exclusive (caméra cachée, etc), on dé-
veloppe le potentiel de partageabilité. « Si le slogan 
de la publicité avant Internet pourrait être celui que 
nous avons créé pour Apple (“Think dierent”), je 
dirais que celui de l’avenir c’est “think shareable”. 
La pensée partageable devient le nouveau Graal 
d’une communication digitale réussie qui circule 
fortement sur les réseaux sociaux ».
N.Hennebique
Nicolas  
Bordas
Diplômé de l’Essec, Nicolas Bordas a débuté sa 
carrière en 1982 en tant que chef de publicité 
chez Dupuy-Saatchi. Il est aujourd’hui membre 
du Comité Exécutif Mondial de TBWA\Worldwide, 
Vice-Président de TBWA\Europe et Président 
de BEING Worldwide. Enseignant à Sciences-
Po (cours sur La Marque), il a réalisé plusieurs 
chroniques, notamment pour La Tribune et i-Télé. 
Nicolas a été Administrateur de l’ARRP (Autorité 
de Régulation Professionnelle de la Publicité) 
et de l’IREP (Institut de Recherche et d’Etudes 
Publicitaires). Parallèlement à ses activités, 
il s’implique dans une agence associative qu’il 
parraine, Nouvelle Cour, qui favorise l’insertion 
professionnelle des jeunes du BTS communication 
de La Courneuve. Son premier livre, « L’idée qui 
tue », est paru en 2009 aux Editions Eyrolles, et 
a été traduit en anglais et en chinois.
GROS PLAN
TENDANCES