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ou diérentes communications digitales comme
les bannières, les vidéos… »
LE TEMPS QUI PREND LE PAS SUR L’ESPACE
Enn, il y a un 4e moment apparu plus récemment,
celui de la vérité ultime (UMOT). C’est l’expression
publique par le client de sa satisfaction : elle se tra-
duit par un commentaire sur les comptes Twitter
ou Facebook d’une marque, une note donnée au
restaurant, une photo ou vidéo sur Instagram… Les
consommateurs contents de leurs achats le font
savoir et le partagent sur les réseaux sociaux. « C’est
important pour trois raisons : premièrement, les
acheteurs se confortent dans leur intention d’achat
ou dans le sentiment qu’ils ont bien acheté, ce qui
inuence positivement le réachat. Le deuxième
point, c’est l’impact qu’ils ont sur leurs contacts. »
Il y a un 3e eet, qui est un vrai changement de pa-
radigme dans l’univers du marketing : le “UMOT” a
aussi une inuence séquentielle sur des inconnus.
Lorsque vous vous exprimez sur un produit en
utilisant Twitter, Facebook, vous allez conforter la
décision d’achat chez un consommateur qui sera
dans le premier moment de vérité. « C’est un chan-
gement de paradigme introduit par le digital dans
la communication, un nouveau système de pensée
où le temps a pris le pas sur l’espace. On envoyait le
même message à tous, en saturant l’espace (l’a-
chage, le packaging, les médias, etc) pour diuser
un contenu cohérent. Aujourd’hui, avec Internet,
nous pouvons connaitre la phase mentale dans
laquelle se situe le destinataire, avec un message de
délisation résultant des informations recueillies
grâce aux cookies et au Data. » Ceux-ci permettent
de cibler le bon message à la bonne personne, au
bon endroit, au bon moment psychologique ! Le
consommateur aura des comportements d’achats
diérents selon son âge, son mode de vie, son en-
vironnement, ses valeurs, ses loisirs… Par exemple,
une réduction sur un nouveau produit sans gluten,
ou enrichi en vitamines et minéraux, à destination
des enfants en croissance ou des seniors. Par la
même occasion, la marque pourra faire découvrir
toute sa gamme santé bien-être. Le marketing se
fait dans l’espace mais prioritairement aussi de
plus en plus dans le temps.
LA PENSÉE PARTAGEABLE
Quelle stratégie une marque doit-elle adopter
pour proter de cette révolution ? Il faut à la fois
appliquer les règles que l’on connaît déjà, comme
le conseille Nicolas Bordas, en ayant un message
qui soit stratégiquement diérenciant et pertinent,
que ce soit par le digital, la presse, les médias ou
autres. « Il est important qu’il soit toujours exécuté
de manière qualitative si vous voulez des clients
contents, ambassadeurs, qui partagent. J’ajouterais
trois nouveaux leviers, ce que j’aime appeler les 3
“e” : l’égo, l’expérience et l’exclusivité. Ces éléments
augmentent la propension qu’ont les gens à partager
du contenu sur Internet. Je peux vous citer l’exemple
de l’Ice Bucket Challenge en 2014, qui a permis de
recueillir des fonds pour lutter contre la maladie de
Charcot ». Si c’est une belle campagne, esthétique,
humoristique ou émouvante, elle aura toutes les
chances d’être partagée. Si elle implique les gens
en leur faisant vivre une expérience étonnante et
de manière exclusive (caméra cachée, etc), on dé-
veloppe le potentiel de partageabilité. « Si le slogan
de la publicité avant Internet pourrait être celui que
nous avons créé pour Apple (“Think dierent”), je
dirais que celui de l’avenir c’est “think shareable”.
La pensée partageable devient le nouveau Graal
d’une communication digitale réussie qui circule
fortement sur les réseaux sociaux ».
N.Hennebique
Nicolas
Bordas
Diplômé de l’Essec, Nicolas Bordas a débuté sa
carrière en 1982 en tant que chef de publicité
chez Dupuy-Saatchi. Il est aujourd’hui membre
du Comité Exécutif Mondial de TBWA\Worldwide,
Vice-Président de TBWA\Europe et Président
de BEING Worldwide. Enseignant à Sciences-
Po (cours sur La Marque), il a réalisé plusieurs
chroniques, notamment pour La Tribune et i-Télé.
Nicolas a été Administrateur de l’ARRP (Autorité
de Régulation Professionnelle de la Publicité)
et de l’IREP (Institut de Recherche et d’Etudes
Publicitaires). Parallèlement à ses activités,
il s’implique dans une agence associative qu’il
parraine, Nouvelle Cour, qui favorise l’insertion
professionnelle des jeunes du BTS communication
de La Courneuve. Son premier livre, « L’idée qui
tue », est paru en 2009 aux Editions Eyrolles, et
a été traduit en anglais et en chinois.
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