Les antioxydants dans la lutte contre le cancer
Journal des Sciences de la Santé et de la Nutrition vol 2 (1), Juin 2013
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électrons (3,4). Ils peuvent également être causés par des facteurs environnementaux exogènes
tels que les rayons Ultraviolets, les solvants organiques, les pesticides, etc (2).
Ces molécules très instables, à cause des électrons célibataires de leur couches externes,
cherchent toujours à acquérir la stabilité en s’appropriant les électrons des molécules à proximité,
lesquelles à leur tour deviennent instables entrainant alors une cascade de réactions. Parmi les
ROS, il y a les anions superoxide (O2−), le radical hydroxyle (OH•), le radical alkoxyl (RO•), le
radical peroxyl (ROO•) qui sont des molécules très réactives (5).
Le sort des anions super oxydes dépend de l’équilibre oxydo-réduction dans les cellules,
supervisé par les SODs (SuperOxyde Dismutase) qui produit du peroxyde d’hydrogène (H
2
O
2
)
converti en hydrogène et en oxygène par une réaction enzymatique catalysée par la catalase ou
par le Glutathion Peroxydase, soit la GSHP (3,7).
Le déséquilibre entre le taux de radicaux libres, et le taux d’antioxydants, génère le stress
oxydant. C’est le cas lorsque la production de l’anion super-oxyde est tel qu’il sature la capacité
de réduction du SOD ou du GSHP, ces molécules deviennent alors le substrat pour la formation
des molécules hautement réactives telle que l’hydroxyle (-OH) (réaction de Fenton et/ ou Haber-
Weiss) qui sont responsables des dommages causés aux cellules et aux tissus (3, 7).
Il existe d’autres types de radicaux libres non centrés sur l’oxygène, notamment : le peroxyde
d’hydrogène (H
2
O
2
) et l’oxygène singulet (
1
O2) (5). Outre ceux-là, on distingue les espèces
nitrogènes telles que l’oxyde nitrique (NO•), le dioxyde nitrique (NO
2
•), et le peroxynitrite
(OONO
-
).
Dans la mesure ou l’excès des radicaux libres provoque des dommages potentiels aux structures
biologiques (8), les dommages causés par les ROS provoquent une oxydation lipidique et
protéique, et ont le potentiel d’affecter l’ADN et l’ARN en causant les mutations, des
modifications épigénétiques ou d’autres altérations pouvant moduler l’expression des gènes et
potentiellement initier la cancérogenèse (2, 3, 5, 6, 8).
En général, l’activité nuisible des radicaux libres est inhibée par des antioxydants naturels
présents dans les cellules (la SOD ou la GSHP). Par leur proprièté neutralisante, ils donnent aux
radicaux libres, un électron et les convertissent en molécules inoffensives (3,9,10).
Les antioxydants
On peut définir un antioxydant comme une molécule qui diminue ou empêche l’oxydation
d’autres substances chimiques. Les antioxydants peuvent être scindés en deux groupes :
-les antioxydants enzymatiques, comprenant la SOD, la
catalase et la GSHP,
-les antioxydants non-enzymatiques tels que les vitamines A, E et C, le sélénium, les
flavonoides entre autres qui sont apportés par l’alimentation (11).
Ils empêchent la destruction des acides nucléiques, grâce à leur habilité à récupérer les radicaux
libres par chélation de métaux catalyseurs, activation des enzymes antioxydants, et inhibition des
oxydases (3, 7, 12).
Les sources naturelles d’antioxydants se retrouvent dans toutes les parties des plantes telles que
les fruits, les légumes, les noix, les graines, les feuilles, les racines et les écorces (3, 5, 7).