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connexion du stapes avec le cartilage de Reichert (cartilage du deuxième arc 
branchial) persiste (Fig. 2c). Chez un embryon de souris de 16 jours, la base du 
stapes se situe dans la fenêtre vestibulaire, et le ligament annulaire est présent 
(Fig. 2d). 
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La fixation stapédienne constitue une anomalie fréquemment rencontrée dans les 
malformations ossiculaires sans anomalie de l’oreille externe [2, 11, 13]. Cette 
malformation peut survenir en association avec des dysmorphoses malléaires et 
incudaires. Mais à notre connaissance, le déplacement antérieur du stapes n’avait 
jamais encore été décrit. 
 
Dans des travaux antérieurs, nos avons décrit les résultats de l’administration de 
400 mg/kg d’acide 13-cis rétinoïque à des souris gestantes de 9 jours [7, 8]. 
L'agent tératogène donne lieu à de sévères malformations crânio-faciales, incluant 
des anomalies ossiculaires. Nous avons ainsi observé un stapes « isolé », sans 
relation avec la capsule otique. Cette observation nous a permis d’affirmer que la 
capsule otique n’est pas indispensable au développement du stapes, lequel 
procède du cartilage de Reichert du deuxième arc viscéral. En effet, depuis de 
nombreuses années, des opinions controversées étaient émises à propos de 
l’éventuelle contribution de la capsule otique à la genèse de la base du stapes. 
Dans notre modèle tératologique, une connexion persistait entre le stapes et le 
cartilage de Reichert. Ce modèle permet par ailleurs d’observer différentes 
catégories d’autres malformations stapédiennes [7]. 
 
Le contrôle génétique du développement des arcs viscéraux a donné lieu à de 
nombreuses études. Il est actuellement bien établi que l’expression des gènes à 
homéoboxes du groupe Hox contrôle la dispasition segmentaire de la région 
branchiale. L’administration d’acide rétinoïque rostralise l’expression des gènes 
Hoxb-1 et Hoxb-2 [5], et intensifie le processus d’apoptose (mort cellulaire 
« programmée ») dans les cellules dérivées des crêtes neurales présentes dans les 
deux premiers arcs [1]. Des duplications ossiculaires ont été rapportées chez des 
souris knock-out pour certains récepteurs de l’acide rétinoïque ou pour le gène 
hoxa-2 (12). La similarité de notre cas clinique avec les données expérimentales