plus précises depuis la fin du XIXe siècle, montrent une tendance à l’augmentation de leur intensité,
surtout à la fin des années 1950, et particulièrement depuis 1982-1983.
Ces années-là, l’Indonésie a connu un défi cit pluviométrique sans précédent. Couplé à une
fragilisation des forêts par la surexploitation, ce phénomène a favorisé la propagation d’incendies sur
plus de 3 millions d’hectares à Bornéo. Parallèlement, des inondations ont frappé la Bolivie,
l’Equateur et la côte orientale des Etats-Unis, tandis que des cyclones voyaient leur trajectoire
perturbée et allaient frapper Hawaï et Tahiti. Le seul coût financier de cet El Niño de 1982-1983 s’est
élevé à plus de 8 milliards de dollars.
Des effets renforcés
D’autres, d’une ampleur notable, sont survenus depuis lors, particulièrement en 1993, 1997, 2002 et
2006. Celui de 1997-1998 a provoqué une nouvelle période de sécheresse, qui a touché les
archipels indonésien et philippin, l’Australie, mais aussi le bassin amazonien et certaines régions
d’Amérique centrale et latine, tout en suscitant de violentes tempêtes en Californie. D’autres
incendies se sont propagés en Indonésie, provoquant des fumées qui ont perturbé le trafic aérien
régional, et aboutissant au crash d’un Airbus à Sumatra. Pour la seule Indonésie, le coût des dégâts
a été évalué à 4 milliards de dollars.
Oscillation australe d’El Niño depuis 1880
Etant donné les modes de formation et de diffusion de cette oscillation, l’évolution récente du climat
laisse penser que le réchauffement contemporain induit par les gaz à effet de serre risque de
renforcer les effets d’El Niño, à la fois pour les pays riverains de l’océan Pacifique mais aussi dans
d’autres régions de la planète. De fait, au cours des années 1990, une corrélation a été établie entre
ce phénomène et des perturbations se déroulant l’année suivante dans l’océan Indien, ainsi que
dans la partie atlantique de l’Amérique. L’aggravation du réchauffement climatique pourrait donc
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